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PREAMBULE - 4

1| PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’ÉPREUVE - 6

2| MÉTHODOLOGIE APPLICABLE À L'ANALYSE GÉNÉRALE D'UN THÈME - 6


2.1 ¬ Victime(s) - 7
2.2 ¬ Auteur(s) - 8

3| RECHERCHE D’INFRACTIONS - 9
3.1 ¬ Présentation - 9
3.2 ¬ Le tableau de recherche d’infractions - 9
3.21 ¬ Composition - 9
3.22 ¬ Rappel des articles à connaître - 12
3.23 ¬ Exemples de tableaux de recherche d’infractions - 13

4| CAS PRATIQUE - 22
4.1 ¬Présentation - 22
4.2 ¬Objectif - 22
4.3 ¬Méthodologie - 22
4.31 ¬ Lecture - 23
4.32 ¬ Compréhension - 23
4.33 ¬ Élaboration de la réponse - 24
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5| BARÈME APPLICABLE À L’ENSEMBLE DE LA COPIE - 25


5.1 ¬ Sur le fond - 25
5.2 ¬ Sur la forme – 26

6| POINTS PARTICULIERS – 27
- Concernant le décompte des alinéas - 27
- Concernant l’article 222-13 du Code pénal - 28
- Concernant l’infraction « participation à une association de malfaiteurs » - 29

ANNEXES
- Exemple de devoir (sujet/corrigé) - 30

- Sanctions - 37

- Fiche de correction - 38
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PRÉAMBULE

Pourquoi étudier le Droit Pénal Spécial et le Droit Pénal Général ?

La procédure pénale (PP) étudie la manière de poursuivre et de juger l’auteur d’une infraction. Mais au préalable, il faut avoir identifié
avec exactitude les faits commis. Il est donc primordial de connaître les éléments permettant de matérialiser ces faits, c’est le but du Droit Pénal
Spécial (DPS). C’est ce qui va conditionner le cadre d’enquête que vous choisirez et les prérogatives qui seront alors les vôtres en tant qu’Offi -
cier de Police Judiciaire (ex : audition filmée ou non, en fonction du cadre d’enquête et de la qualification retenue).
Comme la PP et le Droit Pénal Général (DPG), le DPS a un caractère légaliste qui résulte de l’application du principe de la légalité des dé -
lits et des peines, issu de l’article 111-3 du Code Pénal (« nul crime, nulle peine sans loi »). Ainsi, les infractions sont définies par la loi avec la
plus grande précision.
En DPS, la qualification des faits joue un rôle central. Par exemple, quand le procureur de la République reçoit votre compte-rendu, il se
pose immédiatement la question de savoir quelle qualification pénale correspond aux faits qui lui sont présentés.
Avant d’engager sa procédure, l’Officier de Police Judiciaire doit également s’interroger sur sa saisine :
- Quels sont les faits rapportés ou constatés ?
- Sont-ils réellement matérialisés, peuvent-ils être qualifiés pénalement ?
- S’agit-il d’un crime ou d’un délit ?
- Tel fait constitue-t-il un élément matériel d’une infraction ou une circonstance aggravant le fait principal ?
Vos raisonnements sur les sujets et exercices proposés par le Centre de Production Multimédia de la Gendarmerie Nationale (CPMGN)
puis, plus tard, l’étude des faits auxquels vous serez confrontés sur le terrain, s’avèrent en somme un mécanisme intellectuel de comparaison
entre des faits commis par l’auteur avec ceux réellement incriminés par la loi.
Cela implique une parfaite connaissance des différentes infractions pénales et de leurs éléments constitutifs.
A votre niveau, ces connaissances (ou méconnaissances!) auront une incidence directe sur la suite de votre action. Que ce soit en ce qui
concerne la procédure engagée, le compte-rendu au magistrat ou les propositions que vous pourrez lui faire.
Des particularités ou subtilités existent en DPS, que vous ne retrouverez pas systématiquement au sein des articles du Code Pénal. D’où
l’intérêt d’étudier les fiches de documentation du programme OPJ.
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L’autre intérêt d’une bonne maîtrise des éléments composant les infractions réside dans la rédaction, au fond, des procès-verbaux. Ceux-
ci devront faire état de l’ensemble des éléments factuels (les faits constatés ou décrits, et leurs circonstances), permettant de matérialiser et de
qualifier les incriminations correspondantes. Les faits commis devront être comparés avec les éléments matériels constitutifs de l’infraction rete-
nue.

Ce sont ces procès-verbaux qui seront ensuite transmis puis étudiés par le magistrat. Est-il concevable que ceux-ci soient incomplets ou
imprécis parce qu’il y manque ce type d’indications ?

Profitez de cette année de formation pour acquérir un maximum de connaissances et, armé de ces acquis, vous saurez faire preuve d’au -
tonomie, d’efficacité et d’une plus grande assurance. Autonomie et force de proposition seront vos qualités.

Il en va de même pour les notions de DPG telles que, par exemple :


- La tentative.
Qu’est-ce qui la fait exister ? Où commence-t-elle?
- La complicité.
Cet individu est-il auteur ou seulement complice ? Quels sont les critères qui permettent de le déterminer ?
- La responsabilité pénale.
Cet auteur peut-il bénéficier d’une cause d’irresponsabilité ou d’atténuation de sa responsabilité? Ici encore, les éléments factuels notés
dans votre procédure s’avéreront importants. Etc…

Vos connaissances influeront donc sur la teneur de vos procédures.

Pour votre réussite, un cadre vous est donné par la méthodologie DPG-DPS. Ce cadre a pour objet de faciliter vos études. Respectez-le
et vous gagnerez en temps et en lisibilité.
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1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’ÉPREUVE


L’examen technique d’officier de police judiciaire comporte une épreuve de droit pénal général et de droit pénal spécial d’une durée de
trois heures (qui sera noté au coefficient 2).
Cette épreuve se compose de deux parties.
Dans la première partie, le candidat est conduit à rechercher les infractions pénales qualifiées crime ou délit (entre cinq et six infractions),
figurant exclusivement au programme de l’OPJ (article A5 du CPP), à partir d’un scénario événementiel fictif.
L’intérêt de cet exercice est fondamental car la qualification de l’infraction conditionne le cadre d’enquête, les prérogatives de l’OPJ et la
stratégie d’enquête dans le rassemblement des preuves et la recherche des auteurs.
Dans la seconde partie, il est demandé de répondre à une ou des questions de droit pénal général et spécial à partir des éléments de ce
même thème, le cas échéant, complété ou avec variante, voire d’un autre thème. Présenté sous la forme d’un cas pratique, cet exercice consiste
à mettre le candidat en situation d’appliquer la théorie abordée dans la leçon étudiée à partir de faits concrets.
Cette épreuve demande en outre un effort dans le domaine de l’expression écrite.

2 - MÉTHODOLOGIE APPLICABLE À L'ANALYSE GÉNÉRALE D'UN THÈME


Cette méthodologie est générale et peut parfaitement s'appliquer à l'étude des thèmes proposés dans le cadre des deux autres épreuves
de l'examen technique d'OPJ. Cette méthode d’analyse a pour finalité d’amener le candidat à organiser et structurer sa réflexion afin de ré -
pondre de façon exhaustive aux questions posées. Elle permet ainsi de dégager du scénario donné les éléments juridiques déterminants pour ai -
der le candidat à effectuer l'analyse la plus pertinente possible.
Une étape cruciale : La compréhension et l’analyse du thème (du cas pratique) proposé.
Le candidat doit comprendre l’histoire qui est exposée en séparant les faits importants des éléments secondaires qui ne présentent
aucune utilité pour la résolution de l’affaire.
Il est IMPORTANT de bien LIRE TOUT CE QUI EST ECRIT, de LIRE et de RELIRE PLUSIEURS FOIS TOUS LES TERMES et de NE
SURTOUT PAS SE PRÉCIPITER au RISQUE D’IGNORER UN DETAIL QUI AURAIT TOUTE SON IMPORTANCE.
Pour y parvenir, il faut procéder par étapes en commençant par une lecture globale des faits, cela permettra de découvrir l’histoire
et son contexte. Ensuite, procéder à une lecture attentive de chaque mot et de chaque élément (quoi, qui, quand, où, comment, pourquoi).
Souligner ou surligner les termes importants, les dates (surtout en Procédure Pénale), les situations de chaque protagoniste, ...
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2.1 – Victime(s)

De quel type d’infraction s’agit-il (d’une atteinte aux personnes, aux biens,
QUOI ? Les faits
ou contre la Nation, l’État et la paix publique) ?

Sa qualité a-t-elle une incidence sur la qualification de l’infraction (mineur,


QUI ? La victime
magistrat, fonctionnaire) ?

Quelle est la nature juridique de l’infraction (infraction simple, continue) ?


QUAND ? Date de commission des faits Conséquences essentiellement sur le plan procédural (cadre d’enquête,
prescription de l’action publique, etc.) ?

S’agit-il d’un lieu public, privé ? Conséquences sur certaines circonstances


OÙ ? Lieu de commission des faits
aggravantes (vol commis dans un établissement scolaire) ?

Conséquences sur la qualification des infractions, sur la ou les victimes


COMMENT ? Mode opératoire
(ITT), sur les biens (vol, destruction…).

Ce sont les causes qui ont conduit un individu à commettre son acte. Elles
POURQUOI ? Le mobile des auteurs ne doivent pas être confondues avec le but poursuivi, c’est à dire
l’intention coupable et la volonté.
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2.2 – Auteur(s)

S’agit-il d’un acte de commission ou d’omission ? S’agit-il d’un acte de


QUOI ? L’action, l’imputabilité coaction ou d’une complicité ? S’agit-il d’une infraction consommée ou
tentée ?

Leur qualité peut-elle influer sur la qualification de l’infraction (dépositaire


QUI ? Le ou les auteurs de l’autorité publique, liens avec la victime,…) ?

Les faits reprochés à chacun des auteurs sont-il concomitants, espacés


dans le temps, antérieurs ou postérieurs à l’action principale ? Dates des
QUAND ? Période de commission des faits actes préparatoires ou des commencements d’exécution en cas d’infraction
inachevée.

Les actions de chacun des auteurs sont-elles commises au même endroit ?


OÙ ? Lieu des faits Des différences peuvent-elles avoir des conséquences sur la qualification
des infractions ?

Circonstances qui entourent la commission de l’infraction et de leurs


éventuelles incidences sur la qualification de l’infraction. Les auteurs ont-ils
COMMENT ? Mode opératoire agi en pluralité, bande organisée, association de malfaiteurs ? Les faits
sont-ils prémédités ?

Pour qu’une infraction soit constituée, il faut que l’acte provienne de la


volonté de l’auteur. Il faut bien distinguer la volonté coupable du mobile.
La volonté détermine l’infraction, alors que le mobile tente d’en justifier la
POURQUOI ? But poursuivi commission, d’y apporter une raison, un motif. La réponse à cette question
est primordiale puisqu’elle détermine l’intention coupable et donc
l’élément moral de l’infraction (intentionnel ou non intentionnel).
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3 - RECHERCHE D’INFRACTIONS

3.1 - PRÉSENTATION

La recherche d’infractions est décomposée dans un tableau analytique sur l’imprimé n°651-4-102 Ed.1-SDG/MFI – Recherche d’infrac -
tions. Cette forme a pour but d’inculquer une méthodologie rationnelle et fiable par la mise en évidence des éléments constitutifs des qualifica -
tions retenues.
La première question est généralement libellée ainsi : « Indiquez la qualification pénale, les éléments constitutifs et les éléments de
preuves se rapportant à chacune des infractions susceptibles d’être relevées à l’encontre des personnes impliquées ». Certaines précisions sont
quelquefois apportées à cette question.

3.2 - LE TABLEAU DE RECHERCHE D’INFRACTIONS

3.21 - Composition
Un tableau est dressé pour chaque infraction tentée ou commise. Si plusieurs mis en cause sont impliqués avec les mêmes éléments
constitutifs, il n’est pas nécessaire de faire plusieurs tableaux. Dans cette hypothèse, un seul tableau est complété pour tous les auteurs.
Chaque tableau est précédé de la mention « Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de... et de... (si pluralité d'auteurs) ». Le tableau est
composé de trois colonnes.

3.211 - 1ère colonne


Il s’agit de nommer l’infraction constatée et sa qualification juridique. Si l’infraction est accompagnée de circonstances aggravantes, seule
la mention « aggravée » figure dans cette colonne. Si l’infraction est tentée, la mention « tentative » doit précéder l’infraction. Dans le cas d’une
complicité, le terme « complicité » doit précéder l’infraction.
Par convention, seuls les crimes et délit du Code pénal et du Code de procédure pénale seront relevés . Par principe, seules les in-
fractions les plus sévèrement réprimées seront relevées.
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3.212 - 2nde colonne


Le candidat doit faire apparaître les éléments constitutifs de l’infraction relevée :

- Elément légal : il s’agit de lister précisément les articles du code pénal, prévoyant et réprimant l’infraction, en détaillant les alinéas et/ou
la numérotation1. La mention « dernier alinéa » n’est pas acceptée. Il est demandé de viser l’article qui donne la définition de l’infraction, les ar-
ticles relatifs aux éventuelles circonstances aggravantes, les articles relatifs aux peines.
Exemple du vol :
La définition du vol est donnée par l’article 311-1 du Code pénal (CP) : « soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ».
Cette formule contient les éléments matériels constitutifs du vol - « simple ». Il est puni des peines énoncées à l’article 311-3 (peine
« simple »). Les articles 311-4 à 311-10 CP définissent les différentes circonstances aggravantes du vol et les peines « aggravées ».
- Pour un vol en réunion (dit « aggravé ») seront donc visés : l’article 311-1 CP (la définition) - puis l’article 311-4, alinéa 1 (la peine « ag-
gravée ») et 1° (la circonstance aggravante), soit les articles 311-1 et 311-4 alinéa 1, 1° du code pénal.

En fonction de l’infraction :
- il convient d’indiquer également les articles de la tentative (121-4 al.1, 2° et 121-5 du CP), de la complicité (121-6 et 121-7 al.1 ou 2 du
CP), de la personne morale (121-2 du CP) ;
- et les articles donnant les définitions de certaines circonstances entraînant l’aggravation des peines : bande organisée (132-71 du CP),
guet-apens (132-71-1 du CP), préméditation (132-72 du CP), effraction (132-73 du CP), escalade (132-74 du CP), armes (132-75 du CP), ra -
cisme (132-76 du CP), homophobie (132-77 du CP), conjoint (132-80 du CP), …

Seules les peines principales seront visées (pas de récidive, de peines complémentaires ni de sûreté).

Par convention, certains articles sont à viser dans leur intégralité. Ils concernent la personne morale, les armes, le conjoint, le recel, l’im -
munité et l’agression sexuelle.

1 Cf : module relatif au décompte des alinéas.


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- Elément matériel : il s’agit de préciser les éléments énumérés dans l’article du code pénal par décomposition analytique de la loi, en se
référant aux connaissances acquises dans les fiches de documentation ;

Lorsqu’une ou plusieurs circonstances aggravantes sont constatées, il appartient au candidat d’en détailler également les éléments pré-
cis, sous le titre : « Circonstance aggravante ». Toutes les circonstances aggravantes attachées à l’infraction considérée doivent être relevées,
lorsque les peines attachées à ces circonstances sont de même nature, même lorsqu’elles dépassent le nombre minimum exigé par la loi pour
assurer la répression la plus sévère.

Exemple : L’article 311-4 alinéa 13 du Code Pénal prévoit que le vol est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende lors-
qu’il est commis dans trois des circonstances aggravantes énumérées par le texte. Or, si dans le thème, quatre circonstances aggravantes
peuvent être relevées, le candidat devra toutes les mentionner, quand bien même trois auraient suffi pour assurer la répression maximale.

A titre d'information : dans la réalité, l’enquêteur devra relever toutes les infractions et circonstances aggravantes qu’il estimera consti -
tuées et c'est le magistrat qui choisira ensuite la qualification qu’il considère comme étant la plus pertinente pour engager les poursuites.

- Elément moral : cet élément ne doit pas être confondu avec le mobile de l’auteur. Il peut s’agir d'une infraction intentionnelle ou non in-
tentionnelle .

3.213 - 3ème colonne


Le candidat relève les éléments factuels et objectifs, extraits du thème, en face de chacun des éléments matériels théoriques de l’infrac -
tion, de la ou des circonstances aggravantes, de la tentative, de la complicité, ainsi que de l’élément moral.
Cas particuliers : Une infraction peut également avoir à trait à la coaction, à la circonstance aggravante personnelle, à la responsabilité
pénale conjointe d’une personne morale et physique, à l’immunité familiale, à l’auteur décédé, à la cause d’irresponsabilité ou d’atténuation de la
responsabilité pénale.
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3.22 – Rappel des articles à connaître

Par convention, les articles suivants sont à viser dans


leur intégralité :

Tentative : 121-4, al.1 et 2°, 121-5 CP Personne morale : 121-2 CP

Arme : 132-75 CP (à viser si l’arme est citée dans le libellé


Complicité : 121-6 et 121-7, al.1 ou al. 2 CP ou si elle constitue une circonstance aggravante)

Bande organisée : 132-71 CP Conjoint : 132-80 CP

Guet-apens : 132-71-1 CP Recel : 321-1 CP (+ 321-4 CP selon le cas)

Préméditation : 132-72 CP Immunité familiale : 311-12 CP

Effraction : 132-73 CP Agression sexuelle : 222-22 CP

Escalade : 132-74 CP

Racisme : 132-76 CP

Homophobie : 132-77 CP
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3.23 - Exemples de tableaux de recherche d’infractions


► Tableau générique
Infraction(s) susceptible(s) d'être relevée(s) à l'encontre de : et de (si pluralité d'auteurs) :
INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE
élément légal se rapportant à chacun des éléments
Qualification élément matériel constitutifs
élément moral
Élément légal :
DÉNOMINATION DE Relever précisément les articles du Code Pénal
(voire du Code de Procédure Pénale) avec les ali-
L’INFRACTION néas correspondants au thème.
SIMPLE OU AGGRAVÉE
Seules seront visées les peines principales à l’exclu-
(s’il existe des circonstances ag- sion de toute autre peine.
gravantes, faire suivre de l’adjectif
AGGRAVÉ)
Élément matériel :
______________
En face de chacun des éléments matériels et de la
- lister les termes après décomposition, à l’instar des
Qualification de fiches de DPS ; (ou des) circonstance(s) aggravante(s), les candi-
l’infraction : - indiquer le (ou les) élément(s) de complicité / tenta- dats relèvent les éléments factuels, objectifs, ex-
tive. traits du thème.

crime ou délit. Circonstance(s) aggravante(s) :

- détailler la ou les circonstance(s) aggravante(s).


(par convention, seuls les
crimes et les délits sont rele-
Élément moral : Exposer ce qui définit chez l'auteur sa volonté
vés)
consciente d'accomplir un acte qu'il sait défendu
« Infraction intentionnelle », lorsque le délit ou le par la loi pénale, ou de s'abstenir d'accomplir un
crime est volontaire ou « infraction non intention- acte ordonné par la loi. Pour l’infraction non intention-
nelle », lorsque le délit est involontaire. nelle, faire état de l’imprudence, de la négligence ou
du manquement à une obligation de sécurité.
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► Infraction tentée

Lorsque l’infraction relevée est une tentative, il est nécessaire de le préciser dans le tableau à différents endroits :

- Dans la partie relative à la « dénomination de l’infraction », le terme « tentative » doit précéder l’infraction.
Exemple : tentative de vol.

- Dans l’élément légal, en plus des textes prévoyant et réprimant l’infraction, les articles régissant la tentative devront également être vi -
sés, à savoir, les articles 121-4, al. 1 et 2° et 121-5 du Code pénal.

La tentative n’étant punissable que dans les cas prévus par la loi en matière délictuelle, le candidat doit alors également citer l’article du
Code pénal qui réprime la tentative.
Exemple pour le vol : article 311-13 du Code pénal. Cette précision n’a évidemment pas lieu d’être lorsque l’infraction relevée est un
crime puisque la tentative en matière criminelle est toujours punissable.

À la suite de l’élément matériel, et après avoir détaillé les circonstances aggravantes s’il y a lieu, le candidat doit opérer selon le même
processus que celui qui est exigé pour le détail de l’élément matériel de l’infraction. Il doit ainsi décomposer les conditions de la tentative
punissable et relever, dans la colonne de droite, les faits concrets du thème qui s’y rapportent.

Les tableaux suivants, donnés à titre d’exemple, illustrent la manière de présenter les divers éléments relatifs aux sujets traités. Ils sont
donnés à titre d’exemple pour la forme, sans forcément être à jour sur le fond.
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Infraction susceptible d'être relevée à l'encontre de X et de Y


INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE
élément légal se rapportant à chacun des éléments constitutifs
Qualification élément matériel
élément moral

Élément légal :
TENTATIVE DE Infraction prévue et réprimée par les articles 121-4,
VOL, AGGRAVÉ al. 1, 2°, 121-5, 311-1, 311-4, 1°, 10°, alinéa 13 et
311-13 du Code pénal.
_____________
Élément matériel :
Délit - X et Y sont surpris s’affairant sur la remorque
- soustraction frauduleuse ;
- d’une chose mobilière ; d’un camion pour y dérober des parfums de luxe.
- appartenant à autrui. Les parfums sont la propriété de Z.

Circonstance(s) aggravante(s) :

- Commise par plusieurs personnes agissant en qua- - X et Y agissent ensemble.


lité d’auteur ou de complice.

- Commise par une personne dissimulant volontaire-


- Les deux auteurs portent une cagoule.
ment en tout ou partie son visage afin de ne pas être
identifiée.

Un acte de tentative punissable

- Commencement d’exécution. - Les auteurs sont surpris à l’arrière d’un semi-re-


morque.
- Absence de désistement volontaire.
- C’est le chauffeur du poids lourd qui stoppe leur
action et qui les met en fuite.
Élément moral :
- Infraction intentionnelle
- Les auteurs agissent avec l’intention de dérober
le contenu de la remorque.
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► La complicité

Dans le cas d’une complicité, il est nécessaire de le préciser dans le tableau à plusieurs endroits :

- Dans la partie relative à la « dénomination de l’infraction », le terme « complicité » doit précéder l’infraction.
Exemple : complicité de meurtre.

- Dans l’élément légal, en plus des textes prévoyant et réprimant l’infraction, les articles du code pénal relatifs à la complicité devront éga -
lement être visés, à savoir, les articles 121-6 et 121-7, al. 1 ou al. 2 selon le cas.

- Dans l’élément matériel, le candidat doit opérer selon le même processus que celui qui est exigé pour le détail de l’élément matériel de
l’infraction. Il doit ainsi décomposer les conditions de la complicité et exposer, dans la colonne de droite, les faits concrets du thème les étayant.
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Infraction susceptible d'être relevée à l'encontre de Y

INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE


élément légal se rapportant à chacun des éléments
élément matériel constitutifs
Qualification élément moral
Élément légal :
COMPLICITÉ DE Infraction prévue et réprimée par les articles 121-6,
MEURTRE 121-7, al. 1, 221-1 du Code Pénal.
_____________

Crime Élément matériel :

Un fait principal punissable :

- un meurtre
- X tue* Z
* (préciser avec les éléments du thème)

Un acte de complicité prévu par la loi :


- Y aide* X à tuer Z
- aide ou assistance.
* (préciser avec les éléments du thème)

Élément moral :
- Infraction intentionnelle - Y connaît les intentions de X et a conscience
que les faits commis sont réprimés par la loi.
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► La personne morale

Dans le cas de la responsabilité d’une personne morale, il est nécessaire de le préciser dans le tableau à plusieurs endroits :

- Lorsqu’une infraction met en cause la responsabilité pénale d’une personne morale à titre autonome ou avec celle d'une personne phy -
sique, il faut également le préciser dans la phrase d’en-tête « Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de la personne morale lambda» ou
« Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de X et de la personne morale lambda».

- Dans l’élément légal, en plus des textes prévoyant et réprimant l’infraction, l’article 121-2 du Code pénal régissant la responsabilité pé -
nale de la personne morale devra également être visé.

- Il appartient au candidat d’en détailler également les éléments constitutifs, sous le titre : « Eléments constitutifs de la responsabilité de la
personne morale ».

- S’il s’agit de la responsabilité pénale d’une collectivité territoriale (article 121-2 alinéa 2 CP), ajouter la phrase : « La personne morale
agit dans le cadre d’une activité susceptible de faire l’objet d’une délégation de service public. »
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Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de X et de la personne morale lambda.

INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE


élément légal se rapportant à chacun des éléments
Qualification élément matériel constitutifs
élément moral
Élément légal :
PROVOCATION AU Infraction prévue et réprimée par les articles 121-2,
223-13 al.1 et 223-15-1 al.1 du Code pénal.
SUICIDE
Élément matériel :
_____________
- Un acte de provocation au suicide ;
Délit
- des effets de la provocation ;

- un lien de causalité. Éléments du thème


étayant
Éléments constitutifs de la responsabilité de la les éléments matériels.
personne morale :
- Infraction commise pour le compte de la personne
morale ;
- par un organe ou représentant.(1)
Élément moral :
- Infraction intentionnelle.

S’il s’agit de la responsabilité pénale d’une collectivité territoriale (article 121-2 alinéa 2 CP), ajouter la phrase :
(1)

« La personne morale agit dans le cadre d’une activité susceptible de faire l’objet d’une délégation de service public. »
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► La circonstance aggravante personnelle


Si une circonstance aggravante personnelle doit être relevée en plus de celle(s) attachée(s) au fait principal, elle sera indiquée comme dans l'exemple
suivant :

Infraction susceptible d'être relevée à l'encontre de X et de Y


INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE
élément légal se rapportant à chacun des éléments
Qualification élément matériel constitutifs
élément moral
Élément légal :
VIOL, AGGRAVÉ Infraction prévue et réprimée par les articles 222-22,
222-22-1 al.1, 222-23, al.1, 222-24, al.1, 6°, 7° et 11°,
_____________ 132-75, 132-80 du code pénal.

Crime Élément matériel :


- X et Y pénètrent sexuellement Z, chacun leur
- un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature
qu'il soit, sur la personne d'autrui ; tour.

- réalisé avec violence, contrainte, menace ou sur- - ils maintiennent Z allongée sur le lit.
prise.

Circonstance aggravante
- X et Y agissent ensemble.
- Infraction commise en réunion ;
- X et Y menacent chacun leur tour Z avec un cou-
- avec usage ou menace d’une arme ;
teau.

- par le conjoint. Circonstance aggravante personnelle qui ne


s’applique qu’à X :
- X est l’époux de Z

Élément moral :
- Infraction intentionnelle - X et Y commettent volontairement un acte
sexuel réprimé par la loi.
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► La coaction
Lorsque la même infraction est relevée, à l’identique, à plusieurs personnes (en cas de coaction), il convient simplement de mentionner en
amont du tableau : « Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de ... et de ... ».
Si une circonstance aggravante personnelle peut être relevée uniquement à l'encontre de l'un des deux coauteurs, le candidat n’est pas
obligé pour autant de faire deux tableaux. Il peut, au sein du même tableau, préciser au niveau des éléments de preuve : « Circonstance aggra-
vante personnelle ne s’appliquant qu’à... ».(Cf. tableau supra)

► Le cas de l’immunité familiale


Si l’auteur d’une infraction bénéficie légalement de l’immunité familiale, l’infraction est à relever. L’article définissant cette immunité, sera
visé dans l’élément légal. Une mention littérale en sera faite dans l’élément moral, dans la seconde colonne (ex : infraction intentionnelle, « cou-
verte par l’immunité familiale »).

► Le cas de l’auteur décédé


Si l’auteur d’une infraction vient à décéder, l’infraction ou les infractions qu’il a commises devront être relevées (sans considération de
l’extinction de l’action publique).

► Les causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale

Si l’auteur d’une infraction est susceptible de bénéficier d’une cause d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale, l’infrac -
tion commise est à relever. L’article sera visé et une mention sera ajoutée dans l’élément moral (ex : infraction intentionnelle, « susceptible d’être
couverte par la légitime défense, la contrainte, etc...)
22

4 - CAS PRATIQUE

4.1 - PRÉSENTATION DE L’ÉPREUVE

Le cas pratique est une épreuve consistant à mettre le candidat en situation d’appliquer la théorie abordée dans la leçon étudiée à partir
de faits concrets.
Elle est présentée sous la forme d’une situation décrivant des faits divers auxquels le gendarme est confronté, soit parce qu’une victime
lui demande conseil, soit parce qu’il est saisi de l’enquête et qu’il doit s’appuyer sur ses connaissances relevant du droit pénal spécial ou du droit
pénal général dans le cadre de la procédure.

4.2 - OBJECTIF DE L’ÉPREUVE

L’objectif est d’évaluer le candidat sur :


- ses capacités d’analyse, son sens logique et la clarté de la solution qu’il dégage ;
- sa capacité à appliquer à un cas concret ses connaissances théoriques et donc, sa faculté à raisonner d’un point de vue juridique ;
- l’acquisition et surtout la compréhension de ses connaissances juridiques ;
- sa capacité rédactionnelle (orthographe, syntaxe, présentation).

4.3 - MÉTHODOLOGIE

Elle est l’aboutissement d’un processus intellectuel qui permet l’élaboration d’une réponse structurée et argumentée. Il ne s’agit donc pas
de transcrire sur une copie un flot d’idées pour répondre à la question posée, mais bien d’ apporter une réponse, construite, argumentée, co-
hérente et lisible.
Tout au long du cycle, l’accent devra être porté sur l’apprentissage de la méthode applicable au cas pratique et sur l’effort de rédac-
tion qui est attendu de la part du candidat.
23

Dans un but pédagogique, avant d’apporter la solution juridique qui s’applique au thème, le candidat sera amené à répondre à une ou plu -
sieurs questions d’ordre théorique, mais qui demeurent néanmoins en rapport avec le thème.
Exemple : après avoir défini les infractions de vol, d’escroquerie, d’extorsion et d’abus de confiance, vous préciserez à la victime quelle
est l’infraction qui pourrait être reprochée à X dans le cas d’espèce et pourquoi.
Le candidat doit simplement répondre à la question qui lui est posée (imprimé n°651-4-101 Ed.1-SDG/MFI)

4.31 – Lecture

Lecture intégrale du thème et des questions.

Relecture du thème en ayant pris connaissance des questions, il convient alors pour le candidat de présélectionner les éléments de ré -
ponse qui peuvent le guider dans le thème. Il faut arriver à déceler parmi les faits, ceux qui présentent un intérêt, puis les qualifier, c’est-à-dire
les faire rentrer dans une catégorie juridique.

Le candidat est invité à souligner ces termes importants : il s’agira de concepts directement dotés d’une signification juridique (exemple : le
médecin a relevé une incapacité totale de travail de dix jours ; Monsieur X a pénétré par effraction, etc.). Les mots utilisés devront être interpré-
tés à la lumière des connaissances acquises (exemples : l’individu a forcé la porte au moyen d’une pince Monseigneur : il peut se déduire de
cette phrase que le vol a été commis par effraction ; ou, le conducteur a foncé sur le policier avec sa voiture dans l’unique but de le tuer : le véhi-
cule est ici utilisé comme une arme par destination).

4.32 - Compréhension
Le candidat doit être sûr de bien comprendre la question afin de pouvoir apporter la réponse appropriée. C’est donc à ce stade
qu’il est invité à utiliser son brouillon. Ainsi, il lui est conseillé d’inscrire sommairement la règle de droit et une ébauche de réponse.
Si le candidat, à la première lecture, n’a pas encore une idée de la réponse à apporter, il peut chercher les règles de droit qui vont lui per -
mettre de formuler sa réponse à l’aide du Code pénal.
Par conséquent, sur son brouillon, le candidat ne doit pas hésiter à inscrire, même brièvement, toutes les notions juridiques qu’il lui
semble nécessaires d’aborder pour répondre à la question. Il discriminera par la suite les éléments superflus pour ne garder que ceux qui pré -
sentent un réel intérêt dans la solution applicable au thème.
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4.33 - Élaboration de la réponse

Le candidat doit répondre directement à la question posée en respectant sa structure. Il doit toujours procéder de la même manière : ex-
poser la règle de droit applicable, puis la solution propre au cas d’espèce qui est retenue.

Répondre aux questions posées dans l’ordre. Si le candidat ne sait pas répondre à une question, il peut directement passer à la suivante
en pensant à bien inscrire le numéro de la question qu'il traite.

Le candidat n’est pas tenu d’élaborer un plan pour chaque réponse, ni de faire apparaître des titres et des sous-titres à l’intérieur de cha -
cun de ses développements.

De la même manière, le candidat doit répondre à la question en entrant directement dans le vif du sujet. Il n’a pas à rédiger de phrase
d’accroche, ni même d’introduction et de conclusion. En revanche, il doit toujours finir sa réponse par la solution qu’il retient pour le cas d’es -
pèce.

La réponse à la question peut parfois nécessiter de développer plusieurs notions théoriques. Dans une telle hypothèse, le candidat devra
conserver une structure dans sa rédaction en exposant ses idées les unes après les autres (exemple : la tentative d’empoisonnement est-elle
constituée dans le présent cas ? Il faut que le candidat explique en premier lieu que l’empoisonnement est une infraction formelle, qu’il la défi-
nisse et qu’il explique pourquoi, puis, dans un second temps, il exposera les grands principes de la tentative avant de les appliquer concrètement
aux faits qui lui sont soumis). Lorsque la réponse se fait en plusieurs temps, comme dans cet exemple, le candidat doit toujours exposer la théo -
rie, puis faire le parallèle avec les faits du thème. À la fin de son développement, il exposera la solution qu'il pense être la bonne.

Le candidat doit donc faire un effort pour structurer sa réponse et développer les points du cours les uns après les autres. Pour ce faire, il
doit partir de la règle juridique la plus générale (puis démontrer en quoi elle s’applique au thème), puis la décliner au fur et à mesure pour parve -
nir à la solution finale.
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5 - BARÈME APPLICABLE À L’ENSEMBLE DE LA COPIE


Sur le fond : 20 points attribués en fonction des questions.
Sur la forme : retrait maximum de 3 points, laissé à l’appréciation du correcteur.

En tant que formateur OPJ, votre rôle est d’accompagner les candidats jusqu'à l'examen. Il s’agit entre autres, par l’analyse puis la correc-
tion et la notation des travaux rendus, de pointer les faiblesses et les réussites. Le but est que les candidats s'améliorent au fil du temps, sans se
décourager. Respectez les règles de notation - notamment les sanctions imposées – tout en gardant votre propre regard critique et jugez avec
mesure et discernement de la cohérence et de la logique du travail fourni (par exemple : l’obligation de sanction d’un libellé incorrect ne veut pas
dire que les termes utilisés par le candidat doivent être strictement conformes à ceux du corrigé. Voyez si ses mots sont justes et pertinents pour
traduire les faits relevés).

5.1 - SUR LE FOND

Sur le fond, l’ensemble des 20 points attribués est détaillé à l’intérieur du corrigé. Le nombre de points applicables à chacune des parties
peut varier d’un devoir à l’autre. En effet, la répartition des points est proposée en fonction de la difficulté attachée à l’une ou à l’autre des ques -
tions posées. Le barème de notation pour chaque partie peut ainsi varier. Le correcteur doit suivre la répartition des points telle qu’elle est
indiquée dans le corrigé.
En ce qui concerne la notation de la première partie (recherche d’infractions) :
Certaines erreurs entraînent des retraits de points, qui s’imposent au correcteur. Ainsi :
- La note de zéro sera appliquée en cas de mauvaise qualification des faits (crime ou délit) ; d’absence d’un élément constitutif de l’infrac-
tion, d’absence des éléments constitutifs de la tentative ou de la complicité ; de relevé d’une tentative ou d’une complicité non constituée ; d’in-
fraction relevée à la mauvaise personne.
- La note attribuée à l’infraction sera divisée par deux en cas d’absence d’une ou de plusieurs circonstances aggravantes ; de relevé d’une
ou de plusieurs circonstances aggravantes non matérialisées ; d’une circonstance aggravante considérée comme élément constitutif de l’infrac-
tion « simple ».
- Un retrait d’un point, sur la note attribuée à l’infraction, sera opéré en cas d’élément légal incorrect.
- Un retrait de 0,5 point, sur la note attribuée à l’infraction, sera effectué si le libellé de l’infraction s’avère incorrect.
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- Un retrait de 0,5 point, sur le total des points de la recherche d’infractions, sera réalisé en cas de relevé d’une infraction non matériali -
sée.
La note minimale de chaque infraction sera de zéro (aucun point négatif ne peut être attribué).

En ce qui concerne la notation de la deuxième partie (cas pratique) :


L’objectif de cette partie est d’évaluer les connaissances du cours par les candidats et leur capacité à les mettre en œuvre dans un raison -
nement juridique. Dès lors, si le candidat ne parvient pas à la solution qui est mentionnée dans le corrigé, il sera forcément sanctionné, puisqu’il
n’a pas, par définition, appliqué correctement ses connaissances théoriques. Néanmoins, le candidat n’aura pas nécessairement zéro à la ques -
tion, dès lors qu’il a répondu correctement à une partie de celle-ci, et que son raisonnement n’est pas dénué de sens.

5.2 - SUR LA FORME

Un manque de maîtrise de l’expression écrite (syntaxe, orthographe, présentation, lisibilité...) peut jeter le discrédit sur la qualité
rédactionnelle des futurs Officiers de Police Judiciaire, notamment auprès des magistrats.
Il importe donc que le candidat soit conscient que sa préparation à l’examen représente une occasion d’améliorer ses capacités rédaction -
nelles.
Les objectifs à atteindre dans ce domaine sont faciles à définir : améliorer la forme et le style, même si les résultats ne sont pas toujours
aisés à obtenir.
Ainsi, le correcteur apprécie la copie dans son ensemble, et décide ou non d’un retrait maximal de trois points sur la note totale.
L’évaluation de la forme du devoir ne peut entraîner l’attribution de points supplémentaires.

Quelques rappels classiques pouvant servir de conseils pour le candidat :

- construire des phrases courtes ;


- enchaîner les phrases de manière fluide et logique ;
- rester concis en utilisant un vocabulaire approprié, notamment en employant les termes juridiques adéquats ;
- éliminer tout néologisme ou barbarisme ;
- se relire avant de restituer sa copie.
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6 – POINTS PARTICULIERS

- Concernant le décompte des alinéas :

La méthode de décompte des alinéas, utilisée lors de la rédaction de nos corrigés, respecte les recommandations de la circulaire du
20/10/2000 et du service Natinf.

Un alinéa est identifié par un renvoi à la ligne et un retrait, quel que soit le signe placé devant la nouvelle ligne ou à la fin de la
ligne qui précède.

Exemple :
Un alinéa → « Art 222-8 L'infraction définie à l’article 222-7 est punie de vingt ans de réclusion criminelle lorsqu'elle est commise :
Un alinéa → 1° Sur un mineur de quinze ans ;
Un alinéa → 2° Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique
ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur ;
Un alinéa → 3° Sur un ascendant légitime ou naturel ou sur les père ou mère adoptifs ;
Un alinéa → 4° (L. n°2003-239 du 18 mars 2003, art.60) « Sur un magistrat, un juré, un avocat, un officier public ou ministériel, un membre
ou un agent de la Cour pénale internationale, un militaire de la gendarmerie nationale, un fonctionnaire de la police nationale, des
douanes, de l'administration pénitentiaire ou toute autre personne dépositaire de l'autorité publique, un sapeur-pompier profession
nel ou volontaire, un gardien assermenté d'immeubles ou de groupes d'immeubles ou un... »

N.B : Le premier alinéa commence par « L’infraction définie à l’article 222-7... », sans considération du numéro de l’article (Art 222-8).

Un alinéa peut être précédé :


- d’un chiffre arabe (ex : 2° Sur une personne dont la particulière…) ;
- d’un chiffre romain (ex : III. – Les faits mentionnés aux I et II sont punis de …) ;
- d’une parenthèse (ex : (L. n°2003-239 du 18 mars 2003, art….) ;
etc...
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La ligne qui précède un nouvel alinéa peut se terminer par :


- deux points (ex : … lorsqu’elle est commise sur : ) ;
- par un point-virgule (ex : … de quinze ans ; ) ;
- par un guillemet (ex : … en raison des fonctions exercées par ces dernières ; » ) ;
etc...

Peu importe le signe placé à la fin de la ligne précédente ou au début de la nouvelle ligne, un alinéa est identifié par un retour à
la ligne et un retrait.

La méthode de décompte veut que, chaque fois qu’un alinéa est identifié par un chiffre arabe ou romain, ou une lettre, il sera
nommé par ceux-ci. Sinon, il sera nommé par le chiffre ou le nombre, correspondant à sa place au sein de l’article, après décompte
des alinéas.

Exemples :

Article 222-7 et 222-8 alinéa 1 et 1° du code pénal.


Article 222-7 et 222-8 alinéa 16 et a) du code pénal.
Article 222-33, I, alinéa 7 et 2° du code pénal.

- Concernant l’article 222-13 du Code pénal :

Les violences n'ayant entraîné aucune incapacité totale de travail, sont prévues par l'article R. 624-1 du Code pénal et punies des peines
prévues pour les contraventions de 4e classe, et les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours, pré-
vues par l'article R. 625-1 du Code pénal , sont punies des peines des contraventions de 5e classe et, quand certaines circonstances sont
réunies, deviennent des délits prévus et réprimés par les articles 222-13 et suivants du Code pénal. Ainsi, chaque circonstance de l'ar-
ticle 222-13 CP correspond à une circonstance aggravante des violences simples et non à un élément matériel.

Il faut considérer, comme le dispose le Code pénal, les circonstances prévues aux 1° et suivants de l'article 222-13 CP, non pas comme
des éléments matériels mais comme des circonstances aggravantes des violences simples (C4 et C5). Toutefois, les articles relevés ne le se-
ront, que dans la cadre de cet article, et pas ceux des contraventions. Dés lors, qu’une infraction relèvera de l'article 222-13 CP, elle sera
obligatoirement aggravée.
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Exemple :
INFRACTION : Violences ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à huit jours sur un mineur de quinze ans.
Il faudra mentionner dans la première colonne : "violences aggravées ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à huit jours" ; puis dans
la seconde colonne, ELEMENT MATERIEL : Des violences sont commises envers une personne - Ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à
huit jours constatée par un certificat médical - CIRCONSTANCE AGGRAVANTE : commises sur un mineur de quinze ans.

- Concernant l’infraction « participation à une association de malfaiteur » :


Le législateur incrimine sous ce terme l’accomplissement d’actes préparatoires à la commission d’autres infractions qui, se situant avant
même le commencement d’exécution, ne peuvent constituer une tentative punissable.

Cette infraction a ainsi pour but de pallier le principe du droit français selon lequel on ne peut incriminer, au titre de la tentative d’infraction,
les actes préparatoires de celle-ci. A défaut de renoncer à cette règle, le législateur a songé, pour lutter contre la criminalité d’un groupement
d’individus, à ériger cette préparation en infraction autonome, punissable indépendamment de la commission des crimes ou des délits auxquels
tendent les membres de ce groupement.

La participation à une association de malfaiteurs peut apparaître en préambule d’un nombre important d’infractions (contre les biens,
contre l’État, la Nation et la paix publique) à la seule condition que celles-ci soient punies d’au moins cinq ans d’emprisonnement.

Pour relever l’infraction de « Participation à une association de malfaiteurs », et préciser son élément légal et son élément matériel, les
candidats OPJ doivent aussi rechercher la ou les infractions préparées, afin d’en déterminer la qualification pénale et les peines attachées.

Ainsi, les candidats OPJ renseigneront, dans la deuxième colonne, sous l’élément matériel « But du groupement ou de l’entente », les
renseignements suivants :
- Préparation d’un crime ou d’un délit (à préciser) puni de dix ans ou d’au moins cinq ans (à préciser) d’emprisonnement ;
- Libellé et élément légal de l’infraction préparée.

Exemple : - But du groupement de l’entente : Préparation d’un délit puni de dix ans d’emprisonnement. « Vol aggravé » : Infraction prévue
et réprimée par les articles 132-73, 311-1, 311-4, 1°, 8°, 10°, 311-5, 3° et al.5 du code pénal »
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ANNEXES

EXEMPLE DE DEVOIR (SUJET/CORRIGE) (Donné à titre de simple aperçu sur la forme)

Première partie : Recherche d’infractions

Sujet

Paul dit à son ami, Rémi,


Rémi, que son cousin, Alain a mis en vente une horloge ancienne rénovée. Paul sait que son ami, collectionneur,
peut être intéressé. Rémi,
Rémi effectivement très intéressé, est prêt à acquérir l’horloge et contacte Alain par téléphone. Les deux hommes s’en-
, s’en-
tendent sur la somme de 800€ et sont d’accord pour que Paul fasse office d’intermédiaire pour la transaction. Le 18 août 2021, Rémi remet à
Paul la somme de 800€ en espèces et lui demande de signer une lettre de décharge. Paul accepte et prend l’argent : « Je vois mon cousin de- de-
main matin. Je te ramène l’horloge dans l’après-midi. » Le lendemain, sans nouvelles de Paul,
Paul, Rémi tente de le contacter, en vain. Le 21 août
2021, Rémi rencontre Paul en ville, il lui demande ce qu’il a fait de son argent. Paul répond : « Je suis désolé, je l’ai utilisé pour acheter cette
robe, pour l’anniversaire de ma femme. Et ces chaussures pour moi… Mais je te rembourserai ! » Furieux, Rémi arrache la robe des mains de
Paul et la boîte contenant les chaussures neuves. Paul tente de récupérer le tout. Rémi lui assène alors un coup de poing à la mâchoire, puis il
le pousse violemment, le faisant chuter au sol. De rage, Rémi déchire la robe neuve en plusieurs morceaux, qu’il jette devant Paul,
Paul, toujours cou-
cou-
ché par terre, puis il repart avec la boîte contenant les chaussures neuves. Paul est examiné par son médecin, qui lui remet un certificat médical
mentionnant une ITT de 03 jours.

Travail demandé

Indiquez la qualification pénale, les éléments constitutifs et les éléments de preuve se rapportant à chacune des infractions susceptibles
d'être retenues à l'encontre des personnes impliquées.

La réponse sera présentée en utilisant le formulaire n° 651.4.102 Ed.1-SDG/MFI - Recherche d'infractions.


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Deuxième partie : Questions pratiques de DPG / DPS

Sujet

Etudiants, Pierre et Théo occupent ensemble un studio les jours de semaine, puis ils rentrent dans leur famille pour les week-ends. Tous deux
amateurs de vieilles mécaniques, ils sont tout heureux de participer à la remise en état d’une Peugeot 304 cabriolet de 1973 appartenant à Marcel, Marcel, le
grand-père de Pierre.
Pierre.
Ils retrouvent alors Marcel dans un abri situé sur un terrain inoccupé, où se trouve également un vieux Solex que Pierre et Théo tentent de ré- ré-
nover sous l’œil expert de Marcel,
Marcel, qui doit s’absenter pour le week-end. Il s’adresse à son petit-fils : « J’ai libéré l’abri pour que tu puisses travailler sur
le Solex. Je ne veux pas que tu prennes le cabriolet ni que tu y mettes les mains ! Tu vois, il est bâché et garé devant la maison. Nous terminerons la
carrosserie ensemble la semaine prochaine ! »
Le lendemain, les deux jeunes hommes s’affairent sur le deux-roues pendant une bonne partie de la journée. Puis, pendant que Théo continue
de s’affairer, seul, sur le Solex, Pierre s’avance vers le cabriolet. Il s’aperçoit que la portière n’est pas verrouillée et que la clé est restée sur le contact.
Pierre s’assoit au volant de la Peugeot en pensant au bonheur qu’il ressentirait à partir en balade. Après quelques minutes, il démarre et vient faire le
tour du terrain devant Théo,
Théo, qui reste sidéré. Après en avoir fait deux fois le tour, Pierre vient stopper le véhicule devant Théo et il lui dit : « Viens, on
va faire un tour, vite fait ! » Théo répond : « Non, tu es fou ! Ton grand-père t’a prévenu, il ne veut pas que tu la prennes ! Il va hurler ! » Pierre insiste
et Théo finit par céder. Il prend place à côté de Pierre,
Pierre, qui file ensuite sur les routes de campagne. Après avoir roulé plusieurs kilomètres, le moteur
s’arrête, en panne d’essence. Déroutés et inquiets, les deux amis poussent la voiture, à l’abri, dans un chemin forestier, puis ils rentrent à pied. Ils dé -
cident de taire leur aventure et regagnent leur studio avant le retour de Marcel qui, découvrant la disparition de sa voiture, alerte la gendarmerie et
porte plainte pour vol. Le véhicule est retrouvé rapidement et rendu à son propriétaire, sans dommage.
Des résidents disent aux gendarmes qu’ils ont vu Pierre traverser le village au volant de la Peugeot, son ami assis à coté de lui. Pierre et Théo
sont enjoints de s’expliquer. Ce qu’ils font, tout en affirmant : « On n’a rien fait d’illégal ! On ne risque rien ! »
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Travail demandé

Répondre aux questions suivantes :

Question n°1 :

Après avoir donné la définition de la complicité, vous en citerez les éléments constitutifs.

Question n° 2 :

Expliquez les notions caractérisant la soustraction frauduleuse. Puis, en résumant les faits et en vous appuyant sur les éléments constitutifs de
l’infraction commise, exposez la réponse qui peut être donnée quant aux affirmations de Pierre et de Théo (indiquez à quelles bases légales vous vous
référez).

La réponse sera présentée en utilisant le formulaire n° 651.4.101 Ed.1-SDG/MFI.

BAREME DE NOTATION
Total 20 points

Fond sur 20 points : 1ère partie : 14 points


2ème partie : 06 points
1ère question : 2 points
2ème question : 4 points

Quant aux sanctions à appliquer et pour l’appréciation de la forme du devoir (orthographe, syntaxe, présentation, lisibilité), reportez-
vous à la fiche de correction en dernière page du corrigé.
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1 – PREMIÈRE PARTIE : RECHERCHE D’INFRACTIONS

1.1 - Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de Paul

INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE


élément légal
Qualification élément matériel se rapportant à chacun
élément moral des éléments constitutifs
Élément légal :

Abus de confiance Infraction prévue et réprimée par l'article 314-1 du


_____________ Code pénal.

Délit Élément matériel :

- Détourner au préjudice d’autrui des fonds, va-


va-
- Paul utilise l’argent que lui remet Rémi
leurs ou un bien quelconque. pour son propre compte : il achète une robe
pour son épouse et des chaussures pour lui.

- Qu'ils soient remis et acceptés. - Rémi remet 800€ en espèces à Paul,


Paul, qui
accepte ces fonds contre décharge.

- Paul accepte de remettre les 800€ à Alain


- A charge de les rendre, de les représenter ou contre l’horloge qu’il a mis en vente, et destinée
d'en faire un usage déterminé. à Rémi.
Rémi.

Élément moral :
- Paul accepte les fonds que lui donne Rémi
Infraction intentionnelle et les utilise sciemment à son profit, malgré sa
promesse de les remettre à Alain.
Alain.
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1.2 - Infraction susceptible d’être relevée à l’encontre de Rémi.

INFRACTION ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS ÉLÉMENTS DE PREUVE


élément légal se rapportant à chacun des éléments
Qualification élément matériel constitutifs
élément moral
Élément légal :
Vol aggravé Infraction prévue et réprimée par les articles 311-
_____________ 1, 311-4, 8° et 311-5, 1° et al. 5 du Code pénal.

Délit Élément matériel :


- Soustraction frauduleuse. - Rémi arrache la robe et les chaussures
que Paul tient en main, contre son gré.
- D'un bien mobilier. - Il s’agit d’une robe et de chaussures
neuves.

- Appartenant à autrui. - Ces objets appartiennent à Paul.


Paul.

Circonstance aggravante
- Rémi déchire la robe en plusieurs mor-
mor-
- Accompagné d’un acte de destruction. ceaux.

- Précédé, accompagné ou suivi de violences - Rémi arrache la robe et les chaussures


des mains de Paul.
Paul. Il lui donne un coup de
ayant entraîné une ITT de huit jours au plus.
poing à la mâchoire, puis il le pousse violem-
violem-
ment. Paul bénéficie d’une ITT de trois jours.

Élément moral - Rémi agit volontairement quand il dérobe


Infraction intentionnelle les objets de Paul et quand il l’agresse. Il dé-
dé-
truit sciemment la robe.
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2 – DEUXIEME PARTIE : QUESTIONS PRATIQUES DE DROIT PÉNAL GÉNÉRAL ET/OU DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL

Question n°1
Après avoir donné la définition de la complicité, vous en citerez les éléments constitutifs.

Réponse :
Définition de la complicité :
Est complice d'un crime* ou d'un délit* la personne qui, selon l’article 121-7 alinéa 1 du code pénal, en a, sciemment, facilité la prépara -
tion ou la consommation, par aide ou assistance.
Est également complice la personne qui, selon l’article 121-7 alinéa 2 du code pénal, aura provoqué à une infraction*, par don, promesse,
menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir, ou qui aura donné des instructions pour la commettre. Dans tous les cas, le fait n'est pas répré -
hensible en soi, il le devient seulement en raison du but poursuivi, qui est la commission d’une infraction pénale.
* L’alinéa 1 exclut donc la contravention, alors que l’alinéa 2 l’inclut, citant le seul terme « infraction ».

Eléments constitutifs de la complicité :


L'article 121-7 du Code pénal fait apparaître la réunion de trois conditions pour que la complicité soit punissable.
Il s'agit :
- d'un fait principal punissable (élément légal) ;
- d'un acte matériel (élément matériel) ;
- d'une intention (élément moral).
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Question n° 2

Expliquez les notions caractérisant la soustraction frauduleuse. Puis, en résumant les faits et en vous appuyant sur les éléments constitu -
tifs de l’infraction commise, exposez la réponse qui peut être donnée quant aux affirmations de Pierre et de Théo (indiquez à quelles bases lé-
gales vous vous référez).

Réponse :
La soustraction frauduleuse recouvre deux notions. D’une part, la volonté, ou simple conscience, chez l’auteur, de soustraire une chose
qu’il sait appartenir à autrui, contre le gré ou à l’insu de son propriétaire, et, d’autre part, l’intention de s’approprier cette chose, c’est-à-dire d’en
disposer librement. Cette appropriation peut n’être que temporaire. Pierre décide d’utiliser le véhicule de son grand-père pour une balade en
campagne. Il agit délibérément, conscient que Marcel le lui a interdit, et sans l’en informer. Dès lors, Pierre commet pleinement les faits de vol,
en matérialisant tous les éléments qui constituent ce délit pénal. Soit, une soustraction frauduleuse – puisqu’il s’approprie un bien contre le gré
de son propriétaire – d’un bien mobilier, un véhicule automobile, appartenant à Marcel. Par conséquent, Pierre s’est bien rendu coupable d’un
acte illégal, un vol prévu et puni de peines d’emprisonnement et d’amende, par les articles 311-1 et 311-3 du code pénal. Seulement, le code pé -
nal, en son article 311-12, prévoit une immunité en cas de vol dans le cadre familial. Il s’ensuit que ce délit ne peut donner lieu à des poursuites
pénales quand il est commis par une personne au préjudice de son conjoint, d’un ascendant ou d’un descendant. Aussi, bien qu’il s’en soit rendu
coupable, Pierre ne sera pas poursuivi pour ce vol, puisqu’il bénéficiera des dispositions relatives à l’immunité familiale. Théo quant à lui répond
favorablement et volontairement aux demandes de son ami, en prenant place à ses cotés dans le cabriolet Peugeot, tout en sachant que Pierre
agit contre le gré de son grand-père. Il a donc bien conscience de monter à bord d’un véhicule soustrait à Marcel contre sa volonté. En décidant
de rester dans le véhicule et de suivre Pierre dans sa balade, il bénéficie alors consciemment d’un véhicule volé. Le délit de recel prévu à l’ar -
ticle 321-1 alinéa 2 du code pénal peut donc lui être imputé. Car, en effet, selon les dispositions relatives à l’immunité familiale, cette immunité
s’applique seulement à la personne concernée, à Pierre en l’occurrence, sans s’étendre aux autres participants à l’infraction. Autrement dit, cette
immunité ne profite pas au coauteur, ni au complice, ni au receleur. Ainsi, Théo est susceptible d’être poursuivi pour recel de vol, même si l’in-
fraction d’origine, le vol commis par Pierre, n’est pas punissable.

Rappel :
En terme de méthodologie DPS, la notion « qualification de l’infraction » est à mettre en relation avec l’article 111-1 du code pénal
(classification tripartite). Aussi, la « qualification » sera soit crime,
crime, soit délit.
délit. A ne pas confondre avec le libellé,
libellé, l’intitulé
l’intitulé des faits (vol, viol ag-
ag-
gravé, meurtre, agression sexuelle...)
37

SANCTIONS

Sanctions - notation
Mauvaise qualification des faits (crime / délit)
Absence d’un élément constitutif de l’infraction(1)
Absence des éléments constitutifs de la tentative 0 à l’infraction
ou de la complicité,
Mention d’une tentative ou d’une complicité non
constituée
Infraction relevée à la mauvaise personne
Absence d’une ou plusieurs circonstances aggra-
aggra-
vantes,
Circonstance aggravante non matérialisée,
Circonstance aggravante non mentionnée comme
telle (ex : circonstance aggravante notée comme
élément constitutif de l’infraction « simple »). Retrait de la moitié des points (à retirer des points attribués à l’infraction)
l’infraction)(2)

Si ces erreurs engendrent une mauvaise


qualification des faits, la note de zéro sera
appliquée (cf. 1ere ligne du tableau)

Élément légal incorrect Retrait de 1 point (à retirer des points attribués à l’infraction)
l’infraction)(2)
Relevé d’une infraction non matérialisée Retrait de 0,5 point (soustrait du total de la recherche d’infractions)
Libellé de l’infraction incorrect Retrait de 0,5 point (à retirer des points attribués à l’infraction)
l’infraction)(2)

(1)
Il pourra s’agir de l’absence de l’élément légal, de l’élément matériel ou de l’élément moral. Mais aussi de l’un des éléments matériels constitutifs
de l’infraction.
(2)
Si plusieurs de ces retraits doivent être opérés sur une infraction, chacun de ces retraits doit être fait sur le total des points prévus pour l’infraction
(notée généralement sur 2 ou sur 3). La note minimale pouvant être attribuée à chaque infraction sera égale à zéro.

Pour les autres erreurs commises, non prévues dans ce tableau, la notation est laissée à l’appréciation des formateurs (retraits de points ou simples rappels).
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FICHE DE CORRECTION

Épreuve de DPG / DPS


Infraction n° 1 (abus de confiance) /3
Infraction n° 2 (vol aggravé) /3
Recherche d'infractions
Etc…. / ...
Infraction non matérialisée ( - 0,5 pt) –
Note partie 1 / 12
Question n°1 /3
Questions de DPG / DPS
Question n°2 /5
Note partie 2 / 08
TOTAL (sur le fond) / 20
La forme générale du devoir (orthographe, syntaxe, présentation, lisibilité, cohérence des réponses
apportées…) fera l’objet d’une évaluation, et d’un éventuel retrait de 3 points au maximum, sur la note
Forme totale (sans possibilité d’attribution de points supplémentaires pour la forme).
Le nombre de points à soustraire est laissé à l’appréciation du correcteur.
Retrait sur la forme –

TOTAL FINAL / 20

OBSERVATIONS

La présente méthodologie sera développée et explicitée, dans son ensemble,


par les formateurs à l’occasion du stage d’initiation.
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