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Département : Sciences de gestion

Module : Finance d’entreprise


Master : GFCF

VAN Optimisée : options réelles

Réalisé par : Encadrée par :


Achraf Sattar Pr Mme Sanae Solhi
Alaa Bibich
Marouane Al mahtarri
Salah El Masoudi

Année universitaire :2023/2024


2
Remerciements

Tout d’abord, nous tenions à remercier toutes les personnes qui ont contribué, de
près ou de loin, à l’élaboration de ce modeste travail que nous souhaitons d’être,
non pas seulement un support pédagogique pour les étudiants de la promotion
2023/2025 GFCF, mais également d’être utile pour les prochaines promotions et
pour les différents chercheurs de différents masters.

À ce titre, nous voudrions remercier Mme Sanae Solhi pour la qualité


d’encadrement et qui n’a pas cessé de prodiguer tous les conseils pertinents tout
au long de différentes versions de ce travail.

Nous ne pouvons pas passer sous silence la session questions-réponses à


laquelle les étudiants du master GFCF ont participé ce qui a enrichi ce rapport
définitif.

Bonne lecture
Auteurs

3
Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................ 3
Table de matières ......................................................................................................................... 4

Introduction générale ................................................................................................................... 5


CH 1: La VAN optimisée :options réelles ........................................................................................ 7
Section 1 : Introduction ........................................................................................................................7
Section 2 : La VAN optimisé ou augmentée .........................................................................................7
Section 3 : Les options réelles ..............................................................................................................7
CH 2 : L’importance, les typologies et les conditions d’existence .................................................... 9
Section 1 : L’importance des options réelles........................................................................................9
Section 2 : Les typologies .....................................................................................................................9
Section 3 : Les conditions d’existence ............................................................................................... 11
CH 3: Options réelles Versus Options financières ..........................................................................12
Section 1 : Les similitudes.................................................................................................................. 12
Section 2 : Les différenciations .......................................................................................................... 12
Section 3 : Tableau récapitulatif ........................................................................................................ 13
CH 4: Les méthodes de valorisation..............................................................................................14
Section 1 : Le modèle de Black and Scholes ...................................................................................... 14
Section 2 : Le modèle binomial ......................................................................................................... 15
CH 5: Les applications et étude de cas ..........................................................................................16
Section 1 : Application 1 : option d’attente ...................................................................................... 16
Section 2 : Application 2 : option d’abandon .................................................................................... 17
Section 3 : Application 3 : option d’expansion .................................................................................. 19
Section 4 : Etude de cas .................................................................................................................... 20
Conclusion générale ....................................................................................................................22
Bibliographie ...............................................................................................................................23
Annexe .......................................................................................................................................25

4
Introduction générale

Dans un environnement incertain, il est particulièrement difficile d’anticiper


les cash-flows futurs générés par un projet. Bien souvent, selon l’évolution de la
situation, les entreprises sont amenées à modifier les caractéristiques du projet,
en reportant le lancement du projet, en élaborant des développements sur la base
du projet initial, ou en abandonnant le projet en cours.

Selon Stewart Myers (1984), l’approche par les options réelles permet d’intégrer
l’impact des opportunités dans la décision d’investissement. L’idée sur laquelle
se fonde ce concept est qu’une opportunité d’investissement peut être
comparée à une option ; l’entreprise réalise un investissement de faible
importance pour acquérir l’option ; elle conserve ensuite cette option jusqu’à
une date donnée, ou jusqu’à ce qu’une opportunité se présente.

Selon les circonstances favorables ou non, l’entreprise décidera soit :


– de différer le projet (option de report) ;
– de ne le réaliser que partiellement, puis de l’étendre (option d’expansion) ;
– d’abandonner le projet.

La méthode repose sur la décomposition du projet d’investissement en deux


étapes : une première étape d’observation (faible décaissement à réaliser), puis
une seconde étape correspondant à l’exercice ou à l’abandon de l’option.

Selon Robert McDonald et Donal Siegel, « il peut être intéressant de réaliser


un investissement en situation d’incertitude, même si la VAN est négative. »1 En
effet, la VAN globale d’un projet englobe la VAN de base et la valeur de
l’opportunité (croissance, désistement, etc.), correspondant à la valeur de
l’option réelle.
Ainsi, un certain nombre de questions s’imposent :
Que désignent ces options réelles ? Quel est leur origine ? Pour quelle raison ont
été établies ? Comment peut-on les valoriser ?

1
Pascale Recroix, les carrés DCG 2, finance : cours et applications corrigées, Gualino, 7ème édition,2020 ;

5
Pour réponde à ces questions, ce rapport comporte six chapitres :
Dans le premier chapitre, nous allons mettre l’accent sur la notion de la VAN
optimisée et celle d’options réelles.
Un deuxième chapitre sera consacré à l’importance de ces options réelles dans
les décisions d’investissement, aux typologies et aux conditions d’existence.
Puis, le troisième chapitre mettra en exergue les analogies entre les options
réelles avec celles financières.
Ensuite, un quatrième chapitre s’articulera autour de différentes méthodes
d’évaluation de ces options.
A cela s’ajoute également, et pour maitriser le côté pratique, un chapitre tout
entier sera réservé aux trois applications et une étude de cas.

Last but not least, ce rapport mettra en lumière les différentes susceptibles
insuffisances de cette démarche.

6
Chapitre 1 : la VAN optimisée et les options réelles

Ce premier chapitre est décomposé entre trois sections.


Section 1 : Introduction :
La VAN telle qu’appliquée dans la grande majorité des entreprises peut
mener à des décisions d’investissement erronées du fait qu’elle repose sur une
analyse statique du projet. A cet effet de nouvelles techniques ont été
développées, connues sous le nom « d’options réelles ».
Ces options ont la possibilité d’adapter le projet en fonction des évolutions de la
conjoncture.
Ainsi, « l’approche par Options Réelles est extrêmement novatrice : elle permet
de prendre en compte des incertitudes jusqu’alors non intégrées aux approches
de valorisation classiques2 ».

Section 2 : VAN optimisée :


« Certains auteurs parlent de VANA (valeur actuelle nette augmentée) ou
ce qu’on appelle dans le jargon américain (Expanded net present value)3. »
La prise en compte de la flexibilité du projet d’investissement augmente
la valeur actuelle nette du montant de la prime des options réelles :

VANO = VAN + Prime d’options réelles

Section 3 : Options réelles :


Une option est un produit dérivé parce que sa valeur dépend de celle d’un
autre actif (nommé actif sous-jacent) généralement qualifié d’actif-support.
L’appellation option « réelle » venant en opposition à l’appellation option «
financière » (parce qu’appliquées à des actifs non financiers-projets
d’investissements).

2
Aswath Damodaran, finance d’entreprise, éditions de Boeck université, 2006,2ème éd.
3
Pierre Vernimmen, Pascal Quiry et Yan Le FurFinance d'entreprise, Dalloz, 2011 9e édition.

7
Ainsi une option réelle confère le droit, mais non pas l’obligation de l’exercer.
En d’autres termes, un détenteur d’option réelle a le droit d’entreprendre
l’investissement ou d’y renoncer.

8
Chapitre 2 : L’importance, les typologies et les conditions
d’existence
Ce présent chapitre sera décomposé en trois principales sections.
Section 1 : L’importance :
Les options réelles dans la décision d’investissement ont été transposées
des options financières afin de répondre aux principales limites de l’approche
traditionnelle (les critères d’investissement reposant sur l’actualisation).

Ces options constituent des flexibilités managériales au fur et à mesure que


l’information est disponible. Cette flexibilité modifie les distributions de
probabilité de valeurs prise par le projet.

Section 2 : Typologie d’options réelles :


Pour les options réelles il n’existe pas une typologie-type.
De ce fait, les théoriciens dans ce domaine viennent avec leur typologie mais un
certain nombre d’options réelles sont communs entre eux.
Les trois types d’options réelles les plus courants sont présentés à l’aide
d’exemples simples (chapitre 5) : l’option d’attente ou de report (du moment
optimal pour investir), l’option de croissance (ou d’expansion) et l’option
d’abandon-sous-entendu d’un projet peu performant.
Nous allons mettre en lumière dans ce travail sur quatre options réelles à savoir :
o L’option d’attente (ou de report) : reporter (ou différer) le lancement d’un
projet à une date future ;
Un projet d’investissement peut ne procurer des flux de trésorerie qu’au-delà
d’une certaine période. Il peut nécessiter des travaux de recherche et de
développement avant de pouvoir générer des flux. L’option de différer est
assimilée à un call (droit de réaliser l’investissement).

« L’entreprise n’exercera l’option (différer le projet) que si la valeur globale


du projet est positive »4.
Valeur globale du projet = VAN du projet initial + Valeur de l’option
d’achat

44
Pascale Recroix, op-cité.

9
o L’option d’expansion : augmenter la taille du projet si l’évolution des flux
de trésorerie est favorable.

Avant de prendre la décision d’abandonner un projet d’investissement (VAN


initiale négative), il est nécessaire de prendre en compte l’option de
croissance. L’option d’expansion est assimilée à un call (droit de réaliser
l’investissement avec la possibilité de l’étendre dans le futur).

« L’entreprise n’exercera l’option (étendre le projet) que si la valeur globale


du projet est positive »5.

Valeur globale du projet = VAN du projet initial + Valeur de l’option


d’achat
o L’option d’abandon : il consiste à mettre fin prématurément au projet si son
évolution est défavorable.

L’option d’abandon est assimilée à un put (droit de vendre). Le projet sera


cédé au prix de l’exercice. L’entreprise n’exercera l’option de vente que si
la valeur de revente des actifs du projet est supérieure à la valeur actuelle de
la poursuite du projet.

o L’option de « mise au frigo » : un autre type d’option réelles pourrait se


produire. Il consiste à suspendre l’activité de production qui est en cours en
attendant une meilleure conjoncture plutôt que d’encourir des pertes ;

5
Idem.

10
Section 3 : Les conditions d’existence
Pour valoriser les options réelles, « il convient d’être pragmatique et de ne
pas vouloir à tout prix valoriser des options qui ne seraient que chimères. 6»
Quelles caractéristiques un projet d’investissement doit-il donc posséder pour
engendrer les options réelles ?
Fondamentalement, pour que l’analogie entre décision d’investissement et
l’option réelle puisse avoir lieu, trois caractéristiques doivent être présentées :

❖ L’incertitude, du fait que c’est la difficulté de prévoir qui crée la valeur de


l’option, un projet sûr ne peut pas être source d’option.

Autrement dit, sans incertitude sur le futur, inutile de chercher à valoriser


des options.

❖ L’irréversibilité de la dépense d’investissement, car « s’il y a récupération


possible (en cas de circonstances défavorables par exemple) la possibilité
qu’offre l’option d’échapper aux situations défavorables est sans
valeur 7».

❖ La flexibilité, représentée par la possibilité de pouvoir profiter des


circonstances favorables et éviter les circonstances défavorables.

6
Michel albouy, décisions financières et création de valeur, Economica, 3ème édition, 2017.
7
Patrick Topscalian Et Jacques Teulié, Finance, Vuibert, 6è Edition,2013 ;

11
Chapitre 3 : Analogies entre les options financières et les options
réelles
Dans ce présent chapitre nous allons passer en revue les similitudes entre ces
deux options (section1), leurs différenciations (section 2) avant de dresser un
tableau récapitulatif résumant les points essentiels (section 3).
Section 1 : les similitudes
Pour valoriser les options réelles, on pourrait faire les analogies suivantes :8
– le prix d’exercice, c’est le coût d’investissement qu’il faut réaliser pour
générer les cash-flows,
– la durée de vie de l’option, correspond à la durée pendant laquelle
l’entreprise a le choix d’investir ou non (temps de validité)
– le prix de l’actif sous-jacent correspond à la valeur actualisée des
cashflows espérés,
– la volatilité c’est la variabilité du rendement de l’investissement,
– la prime est ce que l’investisseur doit payer pour pouvoir bénéficier de
l’option (achat d’un brevet, d’une concession, coût du report de la
décision…).
Section 2 : les différenciations9
Comme il y a des similitudes entre les options réelles et celles financières,
on peut citer quelques aspects qui diffèrent entre les deux types d’options.
D’abord, les options réelles ne sont pas dupliquées dans un contrat comme c’est
le cas pour les options financières. En effet, l’option réelle ne se négocie pas
avec un tiers. Il n’y a pas de vendeur d’options réelles puisqu’elle est un choix
stratégique fait par l’investisseur (le détenteur de l’option).
Le coût d’investissement (prix d’exercice pour l’option financière) n’est, donc,
pas fixé contractuellement mais il est fixé par l’investisseur selon plusieurs
critères tels que sa capacité financière et la nature de projet.
Ensuite, l’absence d’un marché secondaire, pour vendre et acheter les actifs
réels comme c’est le cas pour les actifs financiers, rend le risque d’asymétrie
8
Nathalie Taverdet-Popiolek, Guide du choix d’investissement : Préparer le choix - sélectionner
l'investissement financer le projet,2006, éditions d’organisation.

9
Dhiab Ezzobaier, les options réelles : options de croissance et de contraction pour l'évaluation d'un
projet d'investissement, université du Québec,2008.
12
d’information très élevé à cause de la difficulté rencontrée pendant la collecte de
l’information.
De plus, les options financières ont généralement des échéances courantes de
quelques mois alors que pour les options réelles la durée de vie s’évalue en
années.
Finalement, la valeur d’une option financière ne peut être contrôlée puisque la
valeur de sous-jacent est une variable exogène alors que la valeur d’une option
réelle, dépend des décisions prises par les gestionnaires ainsi que de l’intensité
de la concurrence et des caractéristiques intrinsèques du marché.
Section 3 : Tableau récapitulatif

Source : Pascal Barneto et Georges Gregorio, Finance: Manuel et applications, Dunod, 2009, 2ème éd;

13
Chapitre 4 : Méthodes de valorisation des options réelles
La prime des options réelles est valorisée par un certain nombre d’outils
mathématiques,
Parmi les modèles d’évaluation les plus fréquents sont ceux d’évaluation des
options financières proposés par :
-Black et Scholes (1973),
-et Cox, Ross et Rubinstein (1979) (le modèle binomial)
Section 1 : Le modèle de Black et Scholes :
Aujourd’hui, le modèle de Black et Scholes constitue toujours un modèle
de référence, à partir duquel ont été élaborés plus tard la plupart des modèles
destinés à valoriser des options plus complexes.
C’est le modèle par excellence pour valoriser une option d’achat européenne
simple.
Le modèle de Black et Scholes repose sur un certain nombre de paramètres,
La solution pour déterminer la valeur d’une option d’achat (notée C) est la
suivante :

14
Paramètres :
S = cours de l’actif sous-jacent aujourd’hui (Cash-Flows)
K = prix d’exercice de l’option (Investissement)
T = date d’échéance de l’option
r = taux d’intérêt sans risque
N(.) = loi normale centrée réduite
σ = volatilité du cours de l’actif sous-jacent

Section 2 : Modèle binomial de Cox, Ross et Rubinstein (1979) :


La méthode binomiale est encore très largement utilisée par les praticiens car
elle est capable de prendre en compte un nombre important de conditions pour
lesquelles l’application d’autres modèles n’est pas aisée.
La méthode binomiale est mathématiquement relativement simple et peut être
facilement programmée sur Excel.
Elle permet de retracer l’évolution de l’actif sous-jacent, via un arbre, pour un
nombre donné de pas qui correspond au temps entre la date d’évaluation et celle
de l’expiration de l’option.

15
Chapitre 5 : Applications et étude de cas

Ce présent chapitre est consacré à la mise en pratique des éléments cités ci-
dessus. Pour y arriver, trois applications et une étude de cas seront explicitées.
Application 1: option de différer un projet d’investissement10
L’énoncé adapté :
La société INVESTI souhaite lancer un nouveau produit ; elle engage dès N+1
des frais de recherche et de développement qui s’élèvent à 5 MDH chaque année
pendant deux ans, décaissés fin N+1 et fin N+2. L’investissement sera réalisé
début N+3 pour 50 MDH, générant des flux nets de trésorerie de 25 MDH
pendant six ans, du 31/12/N+3 au 31/12/ N+8. L’investissement ne sera réalisé
qu’en cas de réussite des travaux de recherche et développement.
Face à l’incertitude du projet, l’écart-type est estimé à 30 %.
Le taux sans risque est de 1 %.
Le coût du capital est de 10 %.

Calculer le montant de l’option d’achat selon le modèle de Black et Scholes et


déterminer la valeur globale du projet. Conclure.
Le corrigé :
S= Valeur actuelle des flux de trésorerie procurée par le projet, actualisés au
CMPC et ramenés à l’époque début N+1 au taux sans risque
S = (25 [1 – (1,10) -6] / 0,10) × (1,01) -2 = 89 MDH
Prix de l’exercice = Investissement
K = 50 MDH
Maturité du 01/01/N+1 au 01/01/N+3
T = 2 ans
Volatilité (σ) = 30 %
Taux sans risque : r = 1 %
Calcul du call
d1 = [ln (89 / 50) + (10% + 30²/2) × 2] / (0,30 × √2) = 0,81
N(d1) est lu dans la table de Gauss : 0,7881
d2 = 0.81 – (0,30 × √2) = 0.385
N(d2) est lu dans la table de Gauss : (0.6840+0,6517)/2 =0.64985

C = (89 × 0,7881) – (50 × e-2*1% × 0,64985) = 38,29 MDH

10
Pascale Recroix, les carrés DCG 2, finance : 120 exercices corrigés, Gualino, 2020, 3ème édition.
16
VAN des frais de recherche et de développement au taux sans risque
VAN1 % = – 5 [1 – (1,01) -2] / 0,01 = – 9,85 MDH

Valeur globale du projet


VG = – 9,85 + 38,29 = 28,44 MDH

Conclusion
Le projet est réalisable en différé car la VAN du projet global est positive.

Application 2 : Possibilité d’abandonner le projet11


Rappel :
La possibilité d’abandonner un projet peut s’analyser comme une option de
revente des actifs de celui-ci a une date donnée.
L’option qui est détenue par les dirigeants est donc ici une option de vente (put),
et l’on utilisera la parité call-put pour le valoriser.
La parité Call-Putt permet de déterminer la valeur d’une option de vente à partir
d’une option d’achat aux paramètres identiques. Elle est définie par12 :
P=C-V0+ Ve*e-r*T
Avec :
P : la valeur de l’option de vente recherchée :
C : la valeur de l’option d’achat aux paramètres identiques ;
V0 : la valeur du sous-jacent ;
Ve : Le prix d’exercice de l’option
r: le taux libre de risque ;
T :la durée jusqu’à l’échéance.
Exemple adapté :

11
Patrick Topscalian Et Jacques Teulié, Finance, VUIBERT, 6è Edition,2013 ;
12
S.Myers et S.Majd, abandonment value and project life

17
Un projet d’investissement entraîne un décaissement immédiat de 38000 DH. La
valeur actuelle des flux encaissés est de 43000 DH. La VAN du projet est donc
de 5000 DH (43000-38000)
Toutefois. Ces estimations sont risquées, et on estime l’écart-type de la
distribution de la CAN à 42%.
On suppose maintenant qu’il est possible d’abandonner le projet en fin de
période 1. En cas d’abandon on pourrait revendre les actifs et encaisser 27000
DH nets de fiscalité. Le taux libre est actuellement de 5,3%.
On va déterminer la valeur de cette option d’abandon.
Les paramètres sont :
Le taux libre de risque r= 5,3%
Echéance T = 1
Prix d’exercice de l’option de vente K= 27 000 DH.
Valeur du sous-jacent (en fin de période 1) 5000 +43000*e-5,3%*1=45780 DH
Ecart type = 42%
La valeur du call correspondant est calculée
d1=ln (45780/ 27000) +0.053+0.42²/2) *1/*40%*√1 =1.2682
d2= 1,2682 -(0.42) = 0.8482
N(d1) = (0.8962+0.8980) /2 = 0.8971 et
N(d2) = (0.7995+0.8023) /2 = 0.8009
C=(45780*0.8971) -(27000*0.8009*e-5.3%*1)= 20561,18
Finalement, la relation de parité call-put donne :
P= 20561,18-45780+(27000*e-5.3%*1) =378,44 DH
L’option d’abandon vaut donc 379 dirhams.
Le projet option comprise est finalement valorisé à 5379 DH (VAN + option
d’abandon).

18
Application 3 : Option d’expansion
Une entreprise souhaite investir en deux temps, en réalisant un premier
investissement de 2 000 KDH au 01/01/N+1 qui lui permettrait de générer des
flux de trésorerie actualisés de 1 800 KDH pour l’année N+1. Si la conjoncture
est favorable, l’entreprise souhaite réaliser un investissement supplémentaire
dès le 01/01/N+2, d’un montant de 1 000 KDH, qui lui permettrait de dégager
des flux de trésorerie annuels de 2 500 KDH pendant 3 ans.
Le taux d’intérêt sans risque est de 3 %.
Le coût du capital est de 8 %.
L’écart-type de la rentabilité du projet est de 30 %.
La valorisation de l’option d’expansion sera réalisée avec le modèle de Black &
Scholes.
Le projet global est-il rentable ?

Corrigé
Rentabilité du projet
Calcul de la VAN du projet initial
VAN = – 2 000 + 1 800 = – 200 KDH < 0
Le projet n’est pas rentable. Toutefois, la possibilité de réaliser un nouvel
investissement le 01/01/N+2 peut être créateur de valeur, d’où la nécessité de
prendre en compte l’option d’expansion avant de prendre la décision
d’abandonner le projet.
Calcul du call (C)
S = Valeur du second projet début N+2 = [2 500 × ((1 – (1,08)-3) / 0,8] (1,03)-1 =
6 255 KDH
K = Coût de l’investissement supplémentaire = 1000 KDH
r = Taux sans risque = 3 %
Volatilité = 30 %
d1= [ln (6 255 / 1000) + (0,03 + 0,3²/2) × 3] / 0.3*√3 =3,96
N(d1) est lu dans la table =1
d2= 1– (0.3*√3) = 0,4803
N(d2) est lu dans la table = 0.6844
C = (6 255 × 1) – (1000× 0,6844× e-3%*3) = 5629,50KDH

Valeur du projet global


Valeur du projet = – 200 + 5629,5 = 5429,5KDH > 0
La prise en compte du projet d’expansion amène à réaliser le projet.

19
Etude de cas13 :
Une entreprise désire s'implanter au Sud du pays et pour lancer un projet qui
nécessite un investissement de 150 000 DH. L'analyse de projet indique que les
cash-flows futurs s'élèveront à 28 180 DH.
Cependant cette analyse n'intègre pas la possibilité que le marché peut avoir sur
les 5 prochaines années une expansion. Ce dernier peut s'avérer plus lucratif que
prévu.
Si cette opportunité se présente alors un investissement additionnel de 180 000
DH permettra d'obtenir des flux futurs dont la valeur actuelle s'établira à100
MDH.
Sachant que la volatilité de ce type d'activité au Sud se situe autour de 40%, li
est alors possible d'évaluer la valeur de l'option d'expansion présente dans ce
projet.
Les caractéristiques de cette option sont :
• Valeur du sous-jacent : 100 MDH (S) :
• Prix d'exercice : 120 MDH
• Ecart type (volatilité) :40%
• Taux d'actif sans risque : 5%
• Echéance :5ans
T.A.F:
1. Calculer al VAN initiale de ce projet pour un taux d'actualisation de 8%.
2. Evaluer l'option d'expansion de ce projet d'investissement

13
Série d’exercices

20
Corrigé indicatif :
1. VAN initiale = -150000 +28180*(1-(1+8%)-5)/8%
= -37485,43 DH

Le projet n’est pas rentable. Toutefois, la possibilité de réaliser un nouvel


investissement peut être créateur de valeur, d’où la nécessité de prendre
en compte l’option d’expansion avant de prendre la décision
d’abandonner le projet.

2. Calcul du call (l’option d’expansion) :


S = 100 MDH
r = Taux sans risque = 5 %
Volatilité = 40 %
d1 = [ln (100/ 120) + (5% + (0.4)²/2) × 5] / (40%*√5)
= 0.5228
N(d1) est lu dans la table : 0,6985
d2 = 0,5228 -0.4*√5=-0.3716
N(d2) est lu dans la table =1-0.6443=0,3557

C (prime d’option d’expansion) = (100× 0,6985) – (120×0,3557× e-5*5%)


=36,61 MDH
Valeur du projet global
Valeur du projet = – 37485,43Dh +36,61MDh= 35962514,17 Dh> 0
La prise en compte du projet d’expansion amène à réaliser le projet.

21
Conclusion générale

Ainsi, la méthode des options réelles permet de mieux intégrer le risque,


variable essentielle de toute évaluation financière et de ce fait elles ne doivent
pas être considérées comme le critère de décision universel mais comme un
apport complémentaire pour les entreprises afin de mieux rationaliser un
processus de décision qui va conditionner leur capacité future à créer de la
valeur pour les actionnaires.

Malgré qu’elle ait introduit des nouveautés dans la décision de choix


d’investissement mais la transposition des paramètres des options financières
vers celles réelles est un problème qui nécessite encore de maîtrise.

22
Bibliographie :
 Albouy Michel, décisions financières et création de valeur, Economica,
2017, 3ème édition;
 Berk Jonathan et Demarzo Peter, Finance d’entreprise, pearson
education,3ème éd, 2014;
 Barneto Pascal et Gregorio Georges Finance: Manuel et applications,
Dunod,2009, 2ème éd ;
 Catherine Deffains-Crapsky, Eric Rigamonti - Réussir le DSCG:finance,
2015 Eyrolles.
 Damodaran Aswath, finance d’entreprise, éditions de Boeck université,
2006,2ème éd.
 Ezzobaier Dhiab, les options réelles: options de croissance et de
contraction pour l'évaluation d'un projet d'investissement, université du
Québec,2008 ;
 Taverdet-Popiolek Nathalie , Guide du choix d’investissement : Préparer
le choix - sélectionner l'investissement financer le projet,2006, eyrolles;
 Charlotte Krychowski : Thèse de doctorat en sciences de gestion (2007) à
l’EHEC : Apport et limites des options réelles à la décision
d’investissement stratégique : Une étude appliquée dans le secteur des
télécommunications ;
 Recroix Pascale, les carrés DCG 2, finance : cours et applications
corrigées, Gualino, 2020, 7ème édition ;
 Recroix Pascale, les carrés DCG 2, finance : 120 exercices corrigés,
Gualino, 2020, 7ème édition ;
 Roland Gillet et al., Finance (2009), pearson éducation, 2ème édition;
 Oana Ionescu : Investissement dans les « smart grids » : une approche par
options réelles ;
 Marcel Boyer (2005), Évaluation de projets : la valeur actualisée nette
optimisée (VAN-O)

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 Vernimmen Pierre, Quiry Pascal et Le Fur Yan, Finance d'entreprise,
Dalloz, 2011 9e édition ;
 Schier guillaume, Apports et limites des options réelles a l'évaluation de
projets d'investissement 2005 ;

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Annexe : Table de la loi normale réduite

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