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Introduction

S’il existe bien un sujet de controverse parmi les experts du développement,

celui sur l’efficacité de l’aide publique au développement (A.P.D) figure sans

aucun doute dans le top 3. En effet depuis les premières politiques d’aide, un

nombre incalculable d’études a tenté de définir si oui ou non l’aide permettait

comme son nom l’indique, « d’aider » les pays à faibles revenus. Ces études

n’ont cependant jamais réellement réussi à établir un consensus, tant et si bien

qu’aujourd’hui, après plus de 50 ans de déboursements d’A.P.D, l’impact de ces

dernières sur la croissance économique reste encore relativement flou.

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I- Définition de l’A.P.D (Aide Publique au Développement)

Selon la définition du Comité d’aide au développement de l’OCDE, on entend

par Aide Publique au Développement (APD) l’aide fournie par les États dans le

but exprès de promouvoir le développement économique et d’améliorer les

conditions de vie dans les pays en développement. Adoptée par le Comité

d’Aide au Développement (C.A.D) en 1969 comme la norme de référence en

matière d’aide extérieure, l’APD demeure la principale source de financement

de l’aide au développement.

II- Historique de l’A.P.D

L’idée de base de l’A.P.D, développée au milieu des années 1960, était que le

processus de croissance des pays les moins avancés était freiné par une épargne

domestique et des réserves en devises trop faibles (double déficit). Il est alors

très vite apparu comme évident qu’une aide financière (comblant ces déficits) de

la part des pays industrialisés ayant, eux, réalisés leur décollage économique,

permettrait de favoriser celui de ceux en voie de développement. Ainsi depuis

1960, l’importance de l’A.P.D à destination des pays en développement n’a

cessé de croître. L’A.P.D regroupe principalement deux grandes catégories de

flux financiers (les dons et les prêts concessionnels qui peuvent être octroyés

soit par les institutions internationales de financement, type FMI et Banque

mondiale (on parle alors de financement multilatéral) soit directement par les

Etats des pays industrialisés (on parle alors de financement bilatéral). Bien

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qu’historiquement les flux d’A.P.D, aussi bien bilatéraux que multilatéraux,

n’aient pas toujours évolué de façon constante, ils atteignent aujourd’hui un

niveau record qui implique forcément de se questionner quant à leur efficacité.

III- LES OBJECTIFS DE L’A.P.D

1- Objectifs de développement durable

L'objectif devrait être un rééquilibrage des niveaux de développement respectifs.

Théoriquement, ces flux financiers devraient donc être orientés vers la mise en

place de projets concrets et durables, infrastructures essentielles, actions de lutte

contre la faim, santé, éducation, etc. L'APD a pu être qualifiée

d'« investissement pour l'avenir » pour les pays riches, permettant d'ouvrir de

nouveaux marchés en réduisant la pauvreté et en promouvant le développement

durable, et de « poursuite de la politique extérieure » des grandes puissances,

mettant en avant une image généreuse d'eux-mêmes.

2- Objectifs du millénaire pour le développement

L'Organisation des Nations unies a précisé le sens et les objectifs de l'aide

publique au développement. Les Objectifs du millénaire consistent surtout à

parvenir à réduire de moitié la pauvreté dans le monde :

1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim de moitié.

2. Assurer l'éducation primaire pour tous.

3. Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.

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4. Réduire la mortalité infantile.

5. Améliorer la santé maternelle.

6. Combattre le sida, le paludisme et les autres épidémies.

7. Assurer un environnement durable.

8. Partenariat pour le développement.

9. Améliorer l'accès à l'eau, aux soins et à une éducation de qualité

10. protéger la biodiversité ou combattre le dérèglement climatique

IV- LES CARACTERISTIQUES DE L’A.P.D

Dans le langage de l'aide au développement, on distingue l'aide allant

directement du pays donateur vers le pays bénéficiaire, qu'on appelle bilatérale,

de l'aide apportée par les États via des contributions aux programmes des

organismes internationaux, c'est l'aide dite multilatérale. L’aide peut aller

directement du pays donateur vers le pays bénéficiaire. On l’appelle

alors bilatérale. Elle prend aussi la forme de contributions des États au

fonctionnement et aux programmes des organismes internationaux

(comme l’UNICEF ou la Banque mondiale). L’aide est alors dite

multilatérale.

À l’échelle de la planète, l'aide au développement s’est élevée à

142,6 milliards de dollars en 2016. Ce montant représente une partie

seulement des financements du développement. Ceux-ci comprennent en

effet aussi d'autres financements publics, locaux et internationaux, mais

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aussi l’investissement privé, les transferts d’argent des diasporas (environ

400 milliards par an), les actions des fondations et des ONG.

Dans ce vaste ensemble, l’APD joue toutefois un rôle essentiel. Elle permet

d'amorcer des projets dans des secteurs ou des zones délaissés. Elle initie

des logiques de développement vertueuses et crée des dynamiques

susceptibles d’entraîner tous les autres acteurs, notamment les entreprises.

Elle crée un effet de levier qui décuple les impacts. Au total, depuis les

années 60, l’aide au développement a démontré son efficacité : elle est un

puissant facteur de changement pour les populations les plus vulnérables.  

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Conclusion

Si aujourd’hui le consensus sur l’impact macro de l’A.P.D semble encore

relativement éloigné, les études microéconomiques étudiant l’efficacité de

multiples programmes financés par l’aide internationale ont en revanche

pratiquement toutes confirmé l’impact positif de ces interventions sur les

conditions sociales, financières et sanitaires des individus ciblés. De plus, l’aide

totale comprend également un volume de fonds qui, s’ils ne sont pas octroyés

directement aux pays en développement, servent à financer des centres de

recherche et beaucoup d’autres projets qui permettent de renforcer l’expertise

sur les problématiques du développement et de favoriser, bien que de façon

indirect, le décollage économique de ces pays.

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