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INTRODUCTION

On peut définir la mondialisation comme une dépendance en constante


augmentation entre les différentes parties du monde qui entraine une
densification des flux causée par des échanges toujours plus importants. On peut
considérer que le processus a commencé au 20 ème siècle grâce à la découverte
du nouveau monde par les Espagnols et les Portugais, à l’époque des grandes
découvertes, où on voit apparaître un capitalisme marchands s’effectuant entre
les pays et où les échanges de marchandises et d’hommes commencent a
s’intensifier. Il fut relancé au 21ème siècle grâce à la révolution industrielle,
mais cette relance reste très limitée. Les échanges de produits manufacturés se
font essentiellement en Europe occidentale, dominés par la France et les
Royaume-Unis. Enfin après la Seconde Guerre Mondiale, on voit apparaître une
augmentation considérable des échanges quels qu’ils soient, on peut vraiment
parler de mondialisation après les années 1980. L’étude acquiert alors toute sa
pertinence, en effet on peut se demander quels sont les facteurs et les acteurs,
ceux qui contribuent à l’expansion de la mondialisation ?

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I. Les principaux facteurs de la mondialisation

1- Les logiques spatiales de la mondialisation

a- L'ouverture croissante des Etats aux échanges internationaux

Après la 2e Guerre Mondiale, les pays ont commencé à libéraliser les échanges
commerciaux. En 1947, les Etats Unis et 22 pays à économie capitaliste signent
les accords du GATT (Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce)
dans le but de baisser les droits de douanes mondiaux : en 1947, ils s'élevaient
en moyenne à 40 %, ils sont tombés à 4 % en 2005. En 1995, le GATT est
remplacé par l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui regroupe
actuellement 153 Etats.

Il existe aussi de nombreux accords régionaux conclus dans le cadre


d'organisations régionales (UE, Mercosur, Alena...), ou bilatéraux signés entre 2
Etats. Aujourd'hui, 40 % des échanges s'effectuent dans le cadre d'accords
préférentiels entre 2 Etats signataires (accords entre la France et le Brésil en
2009).

b– L’impact de la Division Internationale du Travail

La DIT est la répartition des activités entres les régions. Avant 1970, elle était
basée sur l’échange de produits manufacturés des pays développés contre les
matières premières des autres pays. Mais depuis cette date, les grandes
entreprises ont modifié leur stratégie économique en adoptant des stratégies de
minimisation des coûts : une partie des activités reste dans le pays d'origine qui
conserve les activités à forte valeur ajoutée comme la R&D, la production est
délocalisée afin d’utiliser une main d’œuvre meilleur marché ou afin de se
rapprocher des marchés de consommation, ce qui engendre une multitude de
flux entre les espaces. Cette stratégie s’explique par l'augmentation de la

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concurrence internationale, la création de marché unique comme l’UE et par la
volonté d’échapper aux quotas d’importation.

2- Les réseaux de communication structurent le monde

a - De formidables progrès techniques

Depuis1945, l'augmentation spectaculaire des flux n’a pu être réalisée qu’avec


une révolution des transports qui sont de plus en plus rapide et de moins en
moins coûteux. Le transport maritime assure les 2/3 des échanges mondiaux en
valeur et les ¾ en tonnage. Pour cela, on a construit des bateaux de grande taille
spécialisés comme les pétroliers (supertanker), les vraquiers.... De plus, il y a
une spécialisation des installations portuaires, en particulier grâce au
développement de la conteneurisation (avec les navires géants porte-conteneurs)
qui facilitent la manutention et permet l’intermodalité (ou transport
multimodal) : pratique du transroulage (roll on –roll off) entre navire, camion ou
train. Le trafic de conteneur (inventé en 1956) a été multiplié par 8 depuis 1980.
Dans le transport aérien et ferroviaire, on assiste aussi à l’augmentation de la
rapidité (avions à réaction, TGV…) et de la capacité de transport (Airbus A380).
Depuis 1947,le coût du transport maritime a été divisé par 2, celui du transport
aérien a baissé de 85 %.

b - Les nouvelles technologies de l'information

Aujourd'hui, tout acteur économique peut être en contact avec n'importe quel
point du globe grâce à l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la
communication (NTIC) : satellites, fibre optique, téléphone portable, réseau
Internet... Ainsi, la transmission à haut débit des informations permet d'organiser
et de contrôler les économies en temps réel, comme le montre l'interconnexion
des marchés financiers 24 heures sur 24.

c– Des réseaux hiérarchisés


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Les transports favorisent les lieux bien desservis et connectés, capables de
s'adapter en permanence, tandis que les régions moins bien équipées restent à
l'écart de ces flux et ont plus de mal à s'intégrer. Il y a donc valorisation et
développement des lieux de convergence des moyens de transport (les littoraux
et plus particulièrement les zones industrialo- portuaires, les grandes villes, les
plates-formes multimodales...). Les réseaux de transport les plus denses
correspondent aux régions les plus riches de la planète car la capacité à se doter
d’infrastructures modernes exige des capitaux importants : la Triade contrôle
plus de 80 % du commerce mondial (1er aéroport : Atlanta avec 85 millions de
passagers). Sur la façade atlantique de l'Amérique du Sud et de l'Asie orientale,
en Afrique australe et en Australie, les carrefours sont plus rares et ne sont pas
interconnectés. Les territoires en marge de la mondialisation (reste de l'Afrique)
ont des réseaux lâches ou discontinus. Ils ne disposent souvent que d'un ou deux
modes de transport, de densité plus faible. Les échanges y sont donc plus réduits
et les possibilités d'intégration dans la mondialisation sont limitées.

II. LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION

1. Les acteurs institutionnels


a. Les organisations internationales

Il faut rappeler que la mondialisation se fait dans un cadre économique libéral,


c’est-à-dire que le commerce et la concurrence doivent être libres et sans
entraves. Quelques grandes institutions, nationales et internationales, en sont les
garantes :
 
► Les institutions économiques et financières internationales
La mondialisation a pu se développer grâce à la libéralisation des échanges. La
plupart des organisations économiques internationales qui jouent un rôle actif
dans la mondialisation en 2014 sont nées des accords de Bretton Woods,
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passés en 1944 durant la Seconde Guerre mondiale.
Banque mondiale, FMI, OMC, tous ces organismes servent à favoriser
l'ouverture des frontières au commerce et au développement économique :

  La Banque mondiale est une sorte de coopérative, dont les


actionnaires sont des États (189 au total). Sa mission est de fournir des
fonds pour construire des infrastructures et de réformer les systèmes
économiques et sociaux des pays en développement. Elle accorde
également des prêts à des États en difficulté, soutient les ONG, etc. ;
  FMI (Fonds monétaire international) veille à la stabilité financière et
accorde des prêts aux pays en difficulté ;
  Le GATT, qui s'est transformé en OMC (Organisation mondiale du
commerce) en 1995, est la plus importante de ces institutions, elle
encourage les échanges mondiaux, fixe les règles du commerce
international et arbitre les litiges entre les États.
  Le sommet du G20, enfin, créé en 1999, regroupe les 20 pays les plus
puissants du monde, du nord au sud, dans une tentative de gouvernance
économique mondiale. Il porte l'espoir d'une régulation ordonnée et
coordonnée de la mondialisation économique.

b. Les États

► Les États : On pourrait penser que les États perdent de leur importance face à
la puissance et aux stratégies des FTN. Et, effectivement, ils semblent ne pas
être capables d'entraver le processus des délocalisations qui met des dizaines de
milliers de personnes au chômage dans les États du Nord. Cependant, ils n'en
restent pas moins des acteurs majeurs de la mondialisation. En effet, si les FTN
ignorent de plus en plus les frontières, les États, eux, ont la possibilité d'attirer
des capitaux et des emplois en aménageant leurs territoires (création ou
amélioration d'infrastructures portuaires, création de zones-franches, aides
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diverses, défiscalisations...). Ils jouent également un rôle de régulateurs de la
mondialisation (avec des aides ou l'imposition de taxes par exemple), et assurent
les besoins de leurs populations (travail, école, santé...) ainsi que des
entreprises (en finançant des programmes de recherche et de développement, en
investissant...). En 2014, certains d'entre eux travaillent à limiter les dérives de
la mondialisation et notamment les délocalisations.

2. Les citoyens face à la mondialisation : ONG et collectifs altermondialistes

a. Les organisations non gouvernementales

► Des ONG qui participent au mouvement de mondialisation


Les ONG (Organisations non gouvernementales) participent à la mondialisation
en devenant de petites ou moyennes entreprises – à l'instar de la Croix-Rouge ou
de Médecins sans frontières – qui interviennent dans de très nombreux endroits
du monde. Elles constituent, comme les FTN, des acteurs transnationaux qui
investissent l'espace public international afin de pallier les carences des États ou
pour influencer leurs actions. Elles agissent dans de très nombreux domaines :
action humanitaire, aide au développement, défense des droits de l'homme,
protection de l'environnement... Certaines gèrent des budgets colossaux et
toutes génèrent des flux de capitaux, de personnes, de matériels et
d'informations, voire de valeurs. Nombre d'entre elles se sont imposées comme
partenaires à part entière des États ou des organisations intergouvernementales.

► Des ONG qui contestent la mondialisation


Plus de 500 000 ONG dans le monde contribuent à atténuer ou à contester les
dérives de la mondialisation. Les ONG sont des associations à but non
lucratif qui entretiennent un rapport autonome avec les puissances, qu'elles
soient publiques ou privées. Certaines d'entre elles contestent de manière

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virulente la mondialisation – ou du moins ses dérives. Elles emploient des
moyens qui participent traditionnellement à la mondialisation : elles utilisent
massivement Internet, lancent des campagnes d'information internationales et
des cyber-pétitions, publient des rapports annuels... Jamais les mouvements
associatifs n'avaient jusque-là pu bénéficier de tels moyens médiatiques et de
communication pour faire entendre leurs voix.

b. Les altermondialistes

Partout dans le monde, des citoyens estiment que la mondialisation libérale a


des conséquences graves. Ils ne contestent pas la mondialisation en elle-même,
mais souhaitent qu'elle soit moins soumise aux règles dures du libéralisme. Ils
pensent qu’un « autre monde est possible ». C'est pourquoi on nomme ces
citoyens les « altermondialistes ».
► Les altermondialistes s’opposent :
Ils demandent par exemple la mise sous tutelle de l'ONU et de l'OMC,
l'annulation de la dette des pays du Sud, proposent la mise en place de la
RSE (Responsabilité sociale et environnementale des entreprises) pour limiter
les effets néfastes de leurs stratégies uniquement fondées sur le profit. Ils partent
du principe que les FTN ont une responsabilité dans ces deux domaines,
responsabilité dont elles doivent tenir compte dans leurs stratégies.
► Les altermondialistes agissent : Ils organisent des temps forts tels que
les forums sociaux mondiaux au moment des sommets du G8. Les FSM
(Forums sociaux mondiaux) sont des forums internationaux qui ont pour dessein
de faire se rencontrer des organisations citoyennes de la planète sensibles à
la cause altermondialiste. Le premier FSM s’est tenu à Porto Alegre au Brésil
en 2001. Le dernier a eu lieu à Tunis en 2013.

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CONCLUSION

En somme retenons que plusieurs facteurs favorisent la mondialisation comme


énuméré un peu plus haut. Cependant, Certaines instances internationales
encadrent et dirigent la mondialisation. C'est le cas de l'OMC, du FMI et de
la Banque mondiale. Les sommets informels du G8 et du G20 tentent de
coordonner les politiques économiques des États les plus riches de la planète.
Les États sont également des acteurs de la mondialisation. En aménageant leurs
territoires ainsi qu'en ratifiant les traités internationaux, ils génèrent des emplois
et permettent à leurs entreprises de s'intégrer dans les échanges mondiaux. Ils
jouent également un rôle de régulateurs de la mondialisation en tentant d'en
limiter les effets néfastes (délocalisations...). Les ONG participent également au
mouvement de la mondialisation en générant de nombreux flux, en œuvrant à la
surface de la planète, en formant des groupes de pression et en utilisant
pleinement les avantages des moyens médiatiques et de communication pour
faire entendre leurs voix.

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