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GESTION MIGRATOIRE AU

MAROC ET PROTECTION DES


MIGRANTS SUBSAHARIENS ET
REFUGIES CONTRE LA
PANDEMIE COVID-19
Cas de la région de Beni-Mellal Khénifra
Rédigé par : Zineb BELAOUINATE
Doctorante en Migration Internationale, Laboratoire de
Recherche sur la Dynamique des Paysages et
Patrimoine, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université Sultan Moulay Slimane, Béni Mellal, Maroc

Sous la Direction du Professeur Redouane MADI


LA GESTION MIGRATOIRE AU MAROC ET LA PROTECTION DES
MIGRANTS SUBSAHARIENS ET REFUGIES CONTRE LA PANDEMIE
COVID-19
Cas de la Région de Béni Mellal - Khénifra

Zineb BELAOUINATE
Doctorante en Migration Internationale, Laboratoire de Recherche sur la Dynamique
des Paysages et Patrimoine, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université Sultan Moulay Slimane, Béni Mellal, Maroc

Plan d’article:

Résumé ....................................................................................................................................... 2

1. Introduction ....................................................................................................................... 3

2. Démarche méthodologique ............................................................................................... 4

3. Droits des migrants et gestion des migrations au Maroc .............................................. 5

4. Gestion sécuritaire anti Covid-19 et protection des migrants au Maroc ..................... 7

5. Impact des mesures sanitaires anti-coronavirus sur les migrants et réfugiés: cas de
la région de Béni Mellal Khénifra ........................................................................................... 8

6. Conclusion ....................................................................................................................... 12

7. Références bibliographiques .......................................................................................... 12

1
Résumé
La gestion de la migration ne cesse d’alimenter les débats nationaux et internationaux. Elle exige des
actions cohérentes abordant, dans une perspective globale et équilibrée respectant les droits
fondamentaux basés sur les principes du droit international, des droits de l’Homme et les normes
internationales du travail, les différents aspects du processus migratoire dans le cadre d’une démarche
impliquant les pays d’origine, de transit et de destination.

Aujourd’hui, la question de la migration a pris une ampleur importante ces vingt dernières années en
raison d’une série de transformations d’ordre économique, social, politique et sécuritaire. Il s’agit des
actions et des formes sur lesquelles le pays d’accueil doit se baser pour assurer aux immigrés une
protection de leurs droits notamment dans le cas d’une crise économique, sociale, politique ou
sanitaire comme le cas de la pandémie du Covid-19 que connait le monde à l’heure actuelle et dont les
pays ont mis en place plusieurs actions pour lutter contre sa propagation. A cet égard, l’Etat marocain
a pris plusieurs mesures sanitaires en mobilisant les différents acteurs et organismes économiques,
sociaux et de sécurité pour répondre aux besoins des citoyens, que soient les marocains ou les
étrangers résidents sur son territoire en situation régulière ou irrégulière. Dont les migrants
subsahariens et les réfugiés au Maroc comptent parmi les plus vulnérables et se trouvaient en désarroi
face à la propagation du COVID-19 et ont vécu l’isolement total pendant la période de confinement
obligatoire.

Dans cette perspective et à travers cet article, nous visons l’étude, d’une part, de l’impact des mesures
entreprises par l’Etat marocain lors de la crise sanitaire COVID-19 sur les migrants, notamment
installés dans la région de Béni Mellal Khénifra, notre zone d’étude. Et d’autre part, l’effets de la
pandémie sur leur situation socio-économique.

Mots clés : Gestion des migrations, droits des migrants, pandémie Covid 19, migrants
subsahariens, réfugiés, intégration, crise sanitaire.

2
1. Introduction

Le Maroc était depuis longtemps un pays d’émigration, mais ces dernières années il se perçoit
progressivement davantage comme un pays de transit, puis d’immigration et d’accueil. Alors que
jusqu’en 2003, le séjour des étrangers au Maroc était géré par une législation datant de la période du
protectorat qui envisageait déjà l’entrée, le séjour et la sortie des étrangers sur le territoire, le 11
novembre 2003 l’état a adopté la loi n°02-03 est adoptée sur « l’entrée et le séjour des étrangers au
Maroc, l’émigration et l’immigration irrégulières ». A ceci s’ajoutent les engagements internationaux1
du Maroc en matière de protection des droits des étrangers et des migrants, par la ratification de
différentes Conventions.

L’immigration est devenue une réalité au Maroc, soutenue par les récentes évolutions de la « nouvelle
politique migratoire » impulsée en septembre 2013. Par ailleurs, cette question de l’immigration au
Maroc, perçue comme de transit ou d’installation, est récurrente depuis quelques années, et en
particulier depuis les événements de Ceuta et Melilla en 20052, dans les discours médiatiques et
politiques, en particulier en ce concerne la migration des subsahariens.

La question de la protection des droits des migrants et la jouissance de ces droits a été régulièrement
posée, en particulier par des acteurs associatifs qui ont fait émerger cette question comme l’une des
préoccupations grandissantes de la société civile. En effet, le Maroc a ratifié un certain nombre de
Conventions internationales relatives aux droits de l’Homme en général et dont certaines concernent
particulièrement les migrants3. Plus globalement, le pays, depuis l’adoption de la nouvelle
Constitution (2011) a engagé plusieurs réformes liées à l’avancée vers l’Etat de droit (Justice,
situation de la femme, protection des mineurs, etc.)4. La condition des immigrants se trouve au centre
d’un ensemble de préoccupations qui semblent être en bonne place dans les « maux problématiques »
de la société marocaine (précarité, marginalité, rejet, discrimination, etc.).

La question des immigrants au Maroc qui a fait l’objet de discours divergents a toujours souffert d’être
traitée au travers d’une vision sécuritaire, centrée sur la figure, largement médiatisée mais réductrice,

1
Les institutions qui se chargent des affaires de l’immigration et des immigrants sont internationales à savoir la
Banque mondiale, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’ONU et les agences tels que le
Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés, l’UNESCO et l’UNICEF, le PNUD...
2
KHAROUZ Nadia, LANZA Nazarena, “Migrants au Maroc: cosmopolitisme, présence d’étranger et
transformations sociales”, Nouvelles édition, Rabat, Centre Jacque Berque, 2015.
3
- La convention de Genève 1951 : relative au statut de réfugié. Elle est signée par plus de 100 États pour
protéger le réfugié.
- La convention de 1954 relative au statut des apatrides : elle vise à améliorer les conditions des apatrides en
se basant sur le droit de l’être humain d’avoir une nationalité.
- La convention de l’OUA de 1969 : régissant les aspects propres aux problèmes des refugiés en Afrique. Elle
consolide le cadre international de 1951 pour la protection des réfugiés.
- La Convention internationale de 1993 sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des
membres de leur famille : elle vise l’égalité entre tous les travailleurs résidents et étrangers réguliers ou non.
4
- Préambule de la nouvelle Constitution de 2011 : « Le Royaume du Maroc...réaffirme son attachement aux
droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus, ainsi que sa volonté de continuer à œuvrer pour
préserver la paix et la sécurité dans le monde ».
- Article 30 de la Constitution : « Les étrangers jouissent des libertés fondamentales reconnues aux citoyennes et
citoyens marocains, conformément à la loi. Ceux d'entre eux qui résident au Maroc peuvent participer aux
élections locales en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de
réciprocité».
3
du subsaharien errant sur les routes, acculé à recourir à la charité publique ou s’attaquant
régulièrement et en groupe, aux frontières des deux enclaves espagnoles5.

Aujourd'hui le pays reçoit une population migrante hétérogène, qui comprend des personnes en
situation régulière (parmi lesquelles beaucoup d'étudiants), immigrés irréguliers, demandeurs d’asile et
réfugiés. La disponibilité de données fiables est limitée, mais selon le ministère de l’intérieur marocain
on parle d'au moins 100.000 migrants au Maroc dont 50.000 régularisés depuis 2013.

Généralement, ces migrants sont des jeunes hommes et femmes en situation irrégulière. Ils se
retrouvent coincés dans ce « pays de transit », démunis, rejetés, victimes de discrimination et de trafic
de la part des réseaux mafieux. Ils s’installent généralement dans les grandes villes et vivent dans des
camps de misère dans des conditions inhumaines. Leur situation s’est aggravée depuis l’année 2020 à
cause de la pandémie due au COVID19.

A cet égard, la problématique qui se pose est Dans le cadre de sa stratégie de gestion migratoire,
l’Etat marocain aurait-il pu protéger les droits sociaux des migrants subsahariens et des
réfugiés, notamment ceux en situation de vulnérabilité et de précarité, à travers les mesures
entreprises en temps de Covid-19 ?

Cette problématique est au centre d’enjeu politique, social, sanitaire et sécuritaire. Elle est exprimée en
des termes différents selon le degré d’implication des différents acteurs et organismes : Etat, les
organismes internationaux et nationaux, les instances de sécurités, la société civile… qui représentent
le système de gestion migratoire. D’où on peut dégager un ensemble de questions permettront
d’orienter ce travail :

 Quel est l’impact de Covid-19 sur la situation sanitaire et socioéconomique pendant le


confinement ?
 Les acteurs concernés intégraient-ils cette catégorie des migrants dans les mesures menées
pour faire face à la pandémie Covid-19 ?
 Les engagements internationaux de l’Etat marocain pouvaient-ils protéger les droits sociaux
des immigrés en situation vulnérable pendant Covid-19 ?

2. Démarche méthodologique

Afin de mener à bien le présent travail, nous avons défini notre champ d’analyse et nos instruments
d’observation et collecte des données selon une approche basée sur des enquêtes réalisées auprès les
acteurs concernés par notre problématique, Ainsi des questionnaires destinés aux immigrés installés
dans la région de Beni-Mellal Khénifra, zone de notre étude, principalement, dans les villes de Beni-
Mellal, Tadla et Khouribga qui représentent les principales localités d’accueil des immigrants au
niveau régional.

En ce qui concerne les instruments de collecte des données et vu la difficulté d’avoir un chiffre exacte
et actualisé auprès des acteurs locaux du nombre des immigrés dans la région, nous avons opté pour la
technique de l’échantillonnage pour notre questionnaire migrants en veillant que le nombre des
interviews soit représentatif et nous avons pu avoir un nombre de 278 migrants qui ont accepté de
répondre à nos questionnaires.

5
AMAKHTARI Abdeslam «La gestion de l’immigration subsaharienne au Maroc : limites des lois et
perspectives de la nouvelle politique migratoire». Mémoire de Master Recherche en théorie et pratique,
nationale et internationale en protection de droits de l’homme, Université internationale de Rabat, 2015, 126
pages.
4
Ainsi, dont l’objectif d’avoir des données précises permettant de répondre à notre problématique et
selon la nature de notre étude, nous avons mené une enquête qualitative par des entretiens semi-
directifs et des focus groups avec les acteurs concernés au niveau régional à savoirs :
- La Direction Régionale de la Santé ;
- Les autorités locales ;
- La Maison des MRE et Affaires de la migration ;
- L’Entraide Nationale ;
- L’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences ;
- L’Académie Régionale de l’Education et de la Formation ;
- L’ONG Progettomondo Mllal ;
- Et le Conseil Régional des Droits de l’Homme.
Nous allons compléter cette enquête par :
- L’examen de la littérature scientifique, les rapports des institutions et des documents divers en
relation avec la thématique ;
- L’étude des travaux réalisés sur l’immigration, ses causes, ses facteurs et ses conséquences ;
- L’analyse du discours des officiels marocains par rapport à l’initiative de la régularisation, ses
finalités et les attentes espérées ;
- Les rapports6 établis par certaines organismes marocains et internationaux au sujet de la mise
pratique de la politique d’immigration et sur la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-
19;
- Analyse des documentaires visuels ;
- Analyse des documents juridiques portant sur la politique de l’immigration et d’Asile ainsi
que sur les droits de l’Homme et le droit international.

3. Droits des migrants et gestion des migrations au Maroc

Le sujet de l’immigration subsaharienne au Maroc et l’asile a été abordé par plusieurs chercheurs et
sous différents angles : juridique, sécuritaire, économique, démographique, historique et sociologique.
C’est ainsi que certains travaux généraux ont vu le jour et qui visaient à mieux comprendre les enjeux
de l’immigration subsaharienne et d’asile, ses causes et ses effets sur les pays de départ et ceux
d’accueil (Lahlou 2003, 2005 et 20067, Coslovi 20048, Haas 2005, Khachani 20069, Feliu 2009,
Zeeghib 2009, Timera 2009). Ces travaux ont contribué sur le plan scientifique à la compréhension du
phénomène de la migration au Maroc et sur le plan stratégique, spatial, politique, économique, social
et juridique à mettre en place des politiques et des stratégies nationales permettant de répondre aux
besoins des migrants et trouver des solutions aux problèmes concrets rencontrés par cette catégorie en
termes d’intégration, de sécurité et de respect de leurs droits humains.

Vu sa position géographique, le Maroc est considéré comme la principale porte d’entrée à l’Europe et
donc a suscité beaucoup d’intérêt chez des chercheurs européens, africains et marocains comme un

6
Organisation Internationale pour les Migrations Rabat, Bulletin interne n°03, 04 au 10 May 2020.
Organisation Internationale du Travail, “Normes de l’IOT et Covid 19”, 29 Mai 2020, Version 2.1, disponible
sur https://www.ilo.org/global/standards/WCMS_739938/lang--fr/index.htm , consulté le 20 Octobre 2020.
7
M. Lahlou, “Les causes multiples de l'émigration africaine irrégulière”, in Population et Avenir, 2006/1, pp4-
7. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-population-et-avenir-2006-1-page-4.htm, consulté le 06 Mars
2018.
8
Coslovi L., (2004), “Migration de Transit au Maghreb. Le cas du Maroc”. Rome. Disponible sur:
http://www.cespi.it/migraction2/FrontSud/Marocco-Coslovi_fra.pdf
9
Khachani M., « L’Emigration subsaharienne : le Maroc comme espace de transit », Rabat, 2006, Dar El
Qalam.
5
espace de rencontre entre les nouveaux et les anciens migrants de différentes origines et cultures
(européens, subsahariens et marocains)10 ( Chattou 2011).

Le phénomène de la migration clandestine a aussi pris sa part dans ces études. C’est dans ce cadre que
s’inscrivent les études de Lacomba (2005), Lahlou (2005, 2006)11 et Moffette (2009) qui ont tenté de
relever et d’expliquer les motifs qui poussent les migrants subsahariens à quitter leurs pays, l’impact
de cette migration sur les pays d’installation et sur la sécurité de la région.

Une autre catégorie d’études s’est focalisée sur l’analyse des trajectoires migratoires des subsahariens
et aux différentes formes d’organisation sociale établie par ceux-ci durant leur séjour au Maroc
(Alioua 2005 et 2007, AMERM 2008 et 2009, Mghari 2008, Pian 2009 et 2008, Ait Benlmadani et
Chattou 2014,).

Dans le cadre des recherches juridiques et en plus des rapports du Conseil national des droits de
l’Homme (CNDH), plusieurs chercheurs ont étudié la question de l’immigration subsaharienne dans
son rapport avec les droits de l’Homme qui sont souvent bafoués dans les pays de transit et ceux
d’accueil (Teriah 2002, Barrada 2003, Wender 2004 et 2006, Jobard 2006,).

Enfin, d’autres recherches ont mis l’accent sur la dimension de la gestion de la migration
internationale dans sa globalité et lien avec les pays du Sud. La fermeture des frontières, le
durcissement des lois, les crises économiques, l’instabilité politique et les conflits armés dans
plusieurs pays africains et l’externalisation de la gestion des flux migratoire par l’Union européenne
expliquent en grande partie cette nouvelle immigration dans les pays d’Afrique du nord (Galmot 2003,
Rea 2003, Lacomba 2005, Wender 2004 et 2006, Pian 2008, Rapport OIM 2008, Belguendouz 2005 et
2009, El Qadim 2010, Kitmun 2011, Saddiki 2012, Rapport ONU 2016).

En se référant à la sociologie de l’immigration12 et aux théories de l’insertion, qui nous apparaît


comme une base pertinente et susceptible de fournir le cadre théorique de notre étude.

Le contexte migratoire actuel du Maroc entant qu’un pays d’immigration et d’installation des
migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés a ouvert une nouvelle dynamique et un changement
de traitement de la migration par les pouvoirs publics. Il ne s’agit plus des actions qui s’inscrivent
dans une logique sécuritaire de contrôle face à la migration en provenance d’Afrique subsaharienne en
tant que gendarme de l'Europe en matière de lutte contre l'immigration clandestine mais d’une gestion
de la migration où l’intégration occupe une place central dans les politique et les stratégies de
développement de l’Etat marocain qui s’est engagé depuis 2011 dans un vaste chantier de
reconfiguration de ses structures dans le cadre d’un développement territorial durable et intégré.
Aujourd’hui, il doit faire face à la fois aux problèmes liés à l’accueil et à l’intégration des migrants, et
ceux liés à la protection de leurs droits, selon la Convention de Genève relative aux statuts des
réfugiés du 28 juillet 1951 que le Maroc a ratifié depuis 195713. En 2003, une loi sur l’entrée et le

10
CHATTOU Zoubir, « Tanger à la croisée de nouvelles recompositions territoriales et de mobilités
transnationales » Méditerranée, 116, 2011, 133-138, disponible sur http://mediterranee.revues.org/pdf/5447 ,
consulté le 23 Mars 2020.
11
Lahlou. M, op cit.
12
Rea .A, Tripier .M, « sociologie de l’immigration »in Population, 59° année, n° 3-4, 2004, pp 623,624.
13
Dahir n° 1-57-271 du 26 août 1957 relatif à l’application de la convention de Genève relative au statut des
réfugiés et décret n° 2-57-1256 du 29 août 1957 fixant les modalités d’application de la Convention relative au
statut des réfugiés signée à Genève le 28 juillet 1951, publiés au Bulletin officiel de l’empire chérifien n° 2341
du 6 septembre 1957.
6
séjour des étrangers, l’émigration et l’immigration irrégulière était adoptée, suivie en 2007 de la
signature d’un accord de siège avec le HCR14, lui déléguant l’examen et l’octroi des demandes d’asile.

A partir de 2011, la perspective des droits humains est mise en avant dans la gestion de la migration.
Une nouvelle politique est née, où l’intégration des migrants occupe une place capitale. Des
dispositions sont mises en place s’agissant de certains droits fondamentaux comme le séjour, la
scolarisation, la justice et la santé. Progressivement et en tenant compte de recommandations du
Conseil National des Droits de l’Homme, l’Etat a mis en place en 2014 une politique migratoire
rénovée, notamment à travers l’adoption de politiques et stratégies nationales, parmi lesquelles on
trouve, la Stratégie Nationale de l’Immigration et de l’Asile qui vise à « assurer une meilleure
intégration des immigrés et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d’une politique
cohérente, globale, humaniste et responsable »15. Elle se décline en quatre objectifs stratégiques :

• Mettre en place un cadre institutionnel adapté ;


• Mettre à niveau le cadre réglementaire ;
• Gérer les flux migratoires dans le respect des droits de l’Homme ;
• Faciliter l’intégration des immigrés réguliers.

A travers ces actions, le Maroc a également entrepris un travail de mise à niveau de son cadre législatif
et réglementaire en élaborant trois projets de loi concernant respectivement l’asile, l’immigration et la
lutte contre la traite des êtres humains. Des avancées ont été enregistrées via différentes politiques
publiques concernant la régularisation des étrangers, l’intégration des enfants et jeunes dans le
système éducatif, la mise en place de dispositifs d'accès à l'emploi. De nombreux projets apportent
assistance et conseil aux populations migrantes et facilitent leur intégration pour permettre leur
contribution au développement du pays.
Ainsi plusieurs projets, initiés par l’Organisation Internationale de la Migration en partenariat avec le
gouvernement marocain et des organismes internationaux pour le développement, ont été implémentés
pour accompagner les migrants au Maroc et appuyer le gouvernement marocain dans l’élaboration de
politiques publiques cohérentes dans le domaine de la migration et du développement, tant à l’échelle
nationale que territoriale. Ceci est conforme avec les dispositions des objectifs de développement
durable ; en l’occurrence l’Objectif 10.7 qui recommande de « faciliter la migration et la mobilité de
façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques
de migration planifiées et bien gérées.»16. Ces projets visent le soutien des élus locaux dans leurs
stratégies territoriales de développement en intégrant la dimension de la migrations dans leurs
démarches de mise en place de ces stratégies afin de faire face aux défis migratoires qui se posent
dans leurs territoires, dont l’acteur local est devenu le socle dans le management et la gestion des
affaires locaux sur tous les domaines (social, économique, politique, sécuritaire, sanitaire, …).

4. Gestion sécuritaire anti Covid-19 et protection des migrants au Maroc


Lorsque la pandémie Covid 19 s’est répondue dans le monde entier au cours des premiers mois de
l’année 2020, le Maroc a mis en œuvre diverses mesures pour limiter la propagation du virus en

14
Dahir 1-08-90 du 20 octobre 2008 portant promulgation de la loi 37-07 portant approbation, quant au principe,
de la ratification du Royaume du Maroc de l’Accord de coopération fait à Genève le 20 juillet 2007 entre le
gouvernement du Royaume du Maroc et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Publié
au Bulletin officiel n° 5692 du 18 décembre 2008.
15
Ministère chargé des Marocains Résidents à l’Etranger des Affaires de la migration, « Stratégie Nationale
d’Immigration et d’Asile », Rapport Ministériel.
16
IOM, « Facilité des migrations sûres, ordonnées et régulières », Pacte mondial des migration/ Document
Thématique : des migrations sûres, ordonnées et régulières. Disponible sur :
https://www.iom.int/sites/default/files/our_work/ODG/GCM/IOM-Thematic-Paper-Facilitation-of-Safe-Orderly-
and-Regular-Migration-FR.pdf
7
déclarant un état d’urgence sanitaire à compter du 20 Mars 202017. Cette décision s’est très rapidement
accompagnée d’un ensemble de mesures essentielles de santé publique, incluant notamment
l’instauration d’un confinement jusqu’au mois de juin 2020, la fermeture des établissements scolaires
et de formation, la limitation de la liberté d’exercer des activités commerciales, sportives, des loisirs et
de l’exercice collectif des rites religieux, sur l’ensemble du territoire marocain et des mesures
économiques pour soutenir les particuliers et les entreprises. Ainsi l’Etat a créé un fond de lutte contre
Covid 19 pour aider financièrement les travailleurs marocains du secteur informel.
Et dans le cadre de la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile, comme la postule les acteurs
interviewés lors de notre étude, l’état a mis en plan de réponse nationale qui intègre l’ensemble des
migrants installés sur le territoire, dont plusieurs mesures ont été entreprises, notamment à travers un
plan stratégique national Santé et Immigration (2021-2025) qui a été élaboré et qui prévoit un
ensemble de mesures visant à améliorer l’accès des migrants aux service de prévention, des soins et de
promotion de leur santé.
Et en matière de communication et d’information autour de la pandémie de la covid-1918, il y a de
l’intégration de la catégorie des migrants et refugiés dans le portail de « SIHATI » du ministère de la
santé avec un accès au numéro économique « allo - veille» pour toute question ou besoin d’aide ainsi
que leur orientation vers les services compétents pour prise en charge, et sur un plan de sensibilisation
des actions et publications ont eu lieu à travers les associations opérantes dans le domaine migratoire.
Et comme toute la population marocaine, les étrangers ont le droit à la prise en charge gratuite des
soins liés à la contamination par le virus covid-19, de même il a eu lieu de l’intégration des réfugiés et
migrants en situation régulière à la compagne de vaccination de covid19.
Sur le plan sociale et solidaire, plusieurs initiatives des organismes internationaux19 ont été mise en
place pour soutenir les migrants et réfugiés installés au Maroc et en situation vulnérable, cela en
partenariat avec les associations et les autorités locales, dont le nombre des bénéficiaires a atteint 4980
personnes dont 6% installés dans la ville de Khouribga – Région Béni Mellal Khénifra, il s’agit
notamment des services d’hébergement d’urgence, distribution des kits alimentaires, d’hygiène, de
nettoyage et bons d’achat, ainsi que l’équipement des centres de l’entraide National pour augmenter
leur capacité d’accueil et soutien scolaire à distance pour les enfants des migrants et refugiés.

5. Impact des mesures sanitaires anti-coronavirus sur les migrants et réfugiés: cas
de la région de Béni Mellal Khénifra
A l’instar des autres régions marocaines, la région de Béni-Mellal Khénifra est connue par
l’installation des migrants subsahariens et des refugiés, selon les résultats d’une étude réalisée par
HCP20 sur les résidents étrangers au Maroc21, le nombre des migrants installés à Béni Mellal Khénifra
est de 1250 soit 1,5 du total national. Par ailleurs ce nombre reste variant, Comme le postule les
acteurs concernés par la question migratoire, à savoir, la maison des MRE et des Affaires de la
migration, l’Entraide Nationale, HCP, CRDH et les autorités locales, cela est expliqué par les
changements réguliers des villes, endroits, lieux d’installation et déplacements des migrants.

17
Décret-loi n°2-20-292 du 23 mars 2020 relatif à la déclaration de l'état d'urgence sanitaire et le décret n°2-20-
293 du 24 mars 2020 qui réglemente l'état d'urgence sanitaire pour endiguer l'épidémie de Covid-19.
18
Résultats enquêtes semi-directives avec Acteurs locaux.
19
IOM, Bulletin interne N 03, du 04 au 10 Mai 2020, relative aux assistances distribués au profit de 4980
bénéficiaires migrants installés au Maroc pendant la période du 01.04 au 10.05.2020.
20
HCP, “les résidents étrangers au Maroc”, disponible sur https://www.hcp.ma/file/196039/ , consulté le 19
Septembre 2019.
21
La population étrangère faisant l’objet de cette étude porte sur les personnes résidant au Maroc, ayant déclaré
au moment du RGPH 2014, avoir une nationalité autre que marocaine.
8
Dans cette perspective, des études sur les profils migratoires sont en cours de réalisation par l’agence
Belge de Développement en collaboration avec la wilaya de la région et le conseil régional, dans le
cadre d’une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet le déploiement des politiques
migratoires au niveau régional, qui vise aussi l’accompagnement des acteurs locaux et sociaux dans
l’intégration de la dimension migratoire dans leurs actions et de veiller à protéger les droits sociaux
des migrants, un des principales dimension de la gouvernance de la migration, et ce concerne les droits
sociaux , logement, éducation, emploi et la santé.
Sur le plan national, notamment en temps covid-19, plusieurs rapports sont réalisés sur les effets de la
pandémie sur les migrants ont montré les impacts importants sur les conditions de vie,
particulièrement celles des personnes en situation irrégulière. Le travail dans le secteur informel, les
conditions de vie inadéquates, l’accès difficile aux soins de santé, sont autant d’éléments qui en
viennent à être accentués en période de crise, on cite :

- L’enquête réalisée en 2020 par le Haut-Commissariat sur la situation des réfugiés au Maroc
portant sur les impacts socioéconomiques et psychologiques du Covid-19;
- UNHCR en collaboration avec l’OIM et le Policy Paper de Mohamed Loulichki ont produit,
en 2020, un document sur les migrants en situation vulnerable;
- La discussion paper de l’ECDPM (Knoll and Teevan 2020).
Tous ces travaux se mettent d’accord sur les conséquences psychologiques et socioéconomique de la
crise actuelle. En effet, la santé mentale des personnes migrantes est largement affectée par le
confinement obligatoire, les entraves à la circulation, le manque de travail, le manque d’accès à la
nourriture et l’isolement, au même titre que d’autres personnes vulnérables, notamment marocaines.
En effet, suite au rapport du HCP, l’enquête révèle que le Maroc compte environ 7000 réfugiés, dont
48% des syriens et à travers cette enquête, il est à retenir que22 :

- 99.3% des réfugiés ont respecté les mesures de confinement sanitaire


- 47% des ménages réfugiés ont déclaré avoir connu des moment où il n’avez pas assez de
produits alimentaires.
- 9 chef de ménages de réfugiés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement.
- 35.1% des réfugiés souffrant d’une maladie chronique n’ont pas accès au service de soins pour
le manque d’argent.

Au niveau de la région de Béni Mellal Khénifra notamment dans les villes connues par une
concentration importante des migrants à savoir Béni Mellal, Kasba-Tadla et Khouribga, nos enquêtes
et questionnaires concernent 278 migrants subsahariens et réfugiés, répartis comme suit :

22
HCP, « Enquête sur l’impact de covid-19 sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au
maroc », 2020, disponible en ligne sur : https://www.hcp.ma/Enquete-sur-l-impact-de-Covid-19-sur-la-situation-
socioeconomique-et-psychologique-des-refugies-au-Maroc_a2593.html consulté le 18 Juillet 2021.

9
Figure1: Répartition des migrants interviewés par ville
Subsahariens Réfugiés

199

91
79
67
33 41
28
18

Béni Mellal Kasba Tadla Khouribga Total

Sachant que 80% des migrants interviewés sont d’origine du Caméroun, Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire
et la Syrie. En effet, l’objectif de cette étude, comme on a déjà signalé est de relever les
caractéristiques relatives aux conditions de vie des migrants et la situation socio-économique en temps
Covid 19 dans les villes en question.

Etat matrimonial en %:

Béni Mellal Khouribga Kasba Tadla


Célibataires 64,1 78,6 81,3
Mariés 35,9 21,4 18,7

Répartition selon âge

Figure 2: Répartition par âge


0-20 20-30 30-40 Plus de 40

7% 16% 20%

57%

Selon notre étude, les conditions de vie des migrants diffèrent selon leur situation administrative dont
nous avons constaté que seul 11 % des immigrés subsahariens et réfugiés sont en situation régulière
contre 84 % non régularisé et 5% en cours de régularisation. Ces conditions concernent
principalement l’accès à l’emploi, l’accès aux services de santé, la scolarisation et l’hébergement :

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 76,3% des migrants pratiquent la mendicité contre 3,8 % sont des salariés qualifiés
travaillant dans des entreprises installées à Béni Mellal et Khouribga et 19,9% sont des
marchants ambulants;
 Plus que 80 % ont des difficultés d’accéder aux services de santé surtout pour les personnes
en situation non régularisée;
 En termes de scolarisation seule 36% des enfants des migrants ont accès aux établissements
scolaires;
 Ainsi, 71% des migrants sont sans logement fixe, comme le montre le graphique:

Figure 3: Type de logement occupé par les migrants


71%

12% 14%
3%

sans logement fixe appartement chambre partagée dans habitat précaire


une maison

Ces résultats ont permis de clarifier les conditions de vie dans lesquelles vivent les migrants et qui sont
insatisfaisants et ne permettant pas de couvrir leur besoins essentiels, malgré les efforts déployés par
l’Etat pour protéger les droits de l’Homme selon les conventions ratifiées et les normes
internationales, ces conditions ont devenu de plus en plus vulnérable et précaire avec la déclaration de
l’Etat d’urgence pendant la crise sanitaire Covid 19 marquée par la mise en place des mesures anti-
coronavirus, principalement le confinement total sur le territoire marocain, que 96% des migrants ont
déclaré le respect de cette mesure, et qui nécessitait l’arrêt du travail, la fermeture des écoles,
limitation des déplacement des personnes sauf ceux qui sont autorisées et pour des raisons majeures.

En effet, ces mesures ont affecté la majorité, des migrants occupant des emplois précaires, informels
ou qui pratique de mendicité. Cette catégorie n’a pas pu bénéficier des aides financières de l’Etat pour
arrêt de travail forcé. Et cela a eu un impact négatif sur la nature du logement et la scolarisation des
enfants, 99,5% n’ont pas pu poursuivre leurs cours à distance par manque de matériel.

Et sur le plan sanitaire, 80% des migrants postulent que l’accès à la santé est freiné par la peur de
contrôle avec la nécessité de présenter une autorisation de sortie de leur domicile, par exemple un
ivoirien âgé de 25 ans déclare que « C’est difficile pour moi d’aller à l’hôpital parce que j’ai la
crainte, surtout que j’ai pas de papier et je n’ai pas d’autorisation de sortie et le quartier là où
j’habite avec mes frères, les policiers sont sévères, donc à chaque fois j’ai besoin de demander
l’intervention d’un ami ».

En général, les migrants subsahariens et les réfugiés, que soient en situation régulière ou irrégulière,
ont subi des effets néfastes sur leur situation socio-économique ainsi qu’ils se trouvaient beaucoup
plus exposées aux risques sanitaires et aux conséquences financières de la pandémie.

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6. Conclusion

En guise de conclusion, le présent article a eu pour objectif d’étudier les effets de la pandémie Covid
19 sur la situation sociale, économique et sécuritaire des migrants et réfugies installés au Maroc,
principalement dans la région de Béni Mellal Khénifra, que nous avons choisi comme terrain, et à
travers l’analyse des politiques migratoires adoptées par l’Etat marocains d’une part et d’autre part des
mesures entreprises pour lutter contre la propagation de Covid-19.

En effet, des efforts ont été déployé par l’Etat marocain afin de soutenir et aider les migrants en
situation régulière ou irrégulière pendant la crise sanitaire de Covid-19, et ce en mobilisant l’ensemble
des acteurs publics et sociaux ainsi en faisant appel aux organismes internationaux pour participer
activement à la réponse humanitaire apporté à la pandémie. Par ailleurs, tous ces efforts restaient
insuffisants pour répondre aux besoins des migrants notamment en temps d’une pandémie, il s’agissait
de la population la plus fragilisé par les mesures anti corona-virus, surtout que l’Etat a débloqué des
aides pour les salariés au chômages et les travailleurs du secteur informel, mais aucune mesure n’a été
prise pour les immigrés, et malgré les élans de solidarité, les immigrés peinent à survivre depuis le
début de la pandémie COVID – 19.

A cet égard, et suite aux recommandations des instances nationales et internationales et aux recherches
académiques et scientifiques sur la migration, la politique migratoire n’est plus une affaire nationale
ou concentré au niveau des compétences centrales qui rencontre un grand nombre d’obstacles pour la
déconcentrer, elle s’inscrit dans une logique territoriale qui nécessite la dynamisation des acteurs
locaux, nationaux et internationaux pour trouver des solutions et des réponses aux besoins des
immigrés et réfugiés, à travers l’adoption d’un modèle en adéquation avec le contexte de chaque
territoire pas une transposition de modèle selon des expériences d’autre pays ou région. La poursuite
du processus de décentralisation avec la phase de "régionalisation avancée" offre des opportunités
importantes pour les régions en termes d'animation et de mise en cohérence des politiques publiques,
avec des moyens et une autonomie financières accrue.

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