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ORGANIASTION MONDIALE DU COMMERCE

MODULE 1 : PRESENTATION GÉNÉRALE

Plan

 Historique : du GATT à l'OMC;

 Objectifs, Fonctions et Organigramme de l'OMC;

 Prises de décisions à l'OMC;

 Négociations du Cycle de Doha en cours;

 Aperçu sur les Accords de l'OMC.

 Principes de base qui sous tendent les Accords sur l’OMC


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INTRODUCTION

Le présent module est consacré à la présentation de l'OMC, ses objectifs, ses fonctions
et son organigramme fonctionnel.

Le sigle OMC signifie Organisation Mondiale du Commerce. L'OMC, née en 1995, a été
créée à la suite de négociations longues et intenses, tenues sous les auspices de
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Bien que distincts sur
le plan juridique, l'OMC et le GATT sont liés entre eux car le 1 er est né sur les cendres du
second aux termes des différentes négociations dont la plus importante reste l’Uruguay
Round (1986-1994) .

HISTORIQUE DU GATT A L’OMC 

A- GENERAL AGREEMENT TRADE AND TARIF (GATT)/ ACCORD GENERAL


SUR LE TARIF DOUANIER ET LE COMMERCE

Traité de la Havane

I- Contexte 

Le GATT est un accord international conclu en 1947. Il énonce les règles et obligations
qui ont régi pendant près de 50 ans le commerce des marchandises entre les nations
Membres, normalement appelées "les parties contractantes". De 1948 à 1994, le GATT
a constitué le cadre juridique régissant l'essentiel du commerce mondial

Au lendemain de la seconde guerre mondiale avec la victoire des alliés sur l’Allemagne
nazi, l’ordre international a connu une profonde mutation. D’une part , La suprématie de
la puissance allemande s’est effacée au profit de celle des alliés et notamment celle des
Etats Unies d’Amérique avec sa flotte qui aura permis d’assurer la victoire des alliés et
d’autre part, la création de la charte de l'Organisation des Nations unies (ONU) signée à
San Francisco. Tirant les leçons de l'impuissance de la Société des Nations (SDN), des
désordres économiques de l'entre-deux-guerres, en particulier de la crise économique de
1929 (la Grande Dépression). La charte a attiré l’attention du monde sur la coopération
économique internationale. Les chapitres IX et X de cette Charte affirment la nécessité
de créer les outils internationaux pour développer ladite coopération

Ainsi, les Européens se sont lancés avec le plan Marshall avec pour objectif la
reconstruction de leur continent . Pour les besoins de la réalisation de cet objectif, des
institutions ont été créées notamment la Banque Mondiale et le FMI. Pour résoudre
l’épineux problème du protectionnisme qui aura été ciblée comme une des raisons
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commerciale de cette 2ième guerre, l’Organisation Internationale du Commerce (OIC) a


été créée. Cette institution à cause des divergences d’intérêt n’aura survécu que très peu
de temps a cause du refus des américains de ratifier, lors de son Congrès, cet accord
international qui devait dorénavant régir commerce au profit de tous les pays signataires.

Ensuite, la conférence internationale sur le commerce et l'emploi de La Havane donnera


lieu à la signature de la Charte de La Havane instituant l'Organisation internationale du
commerce (OIC) avant la création de Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce) « General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) », qui fut signé le
30 octobre 1947 par 23 pays, pour harmoniser les politiques douanières des parties
signataires. Le traité entra en vigueur en janvier 1948 et le secrétariat s'installa à la Villa
Bocage, à Genève, et en 1977 au Centre William Rappard, également à Genève.

Cet accord multilatéral de libre-échange était destiné à faire baisser les prix pour les
consommateurs, afin de mieux utiliser les facteurs de production et favoriser l'emploi
dans les secteurs où chaque pays détient un avantage comparatif.

II- But
Le GATT visait à instaurer par convention « un code de bonne conduite libérale et
multilatérale. »en toute démarcation avec le libre-échange prôné par la théorie
commerciale intégrale qui avait prévalu dans les échanges.

L'objectif principal de l'accord était la liberté des échanges par l'abaissement des droits
de douane et la réduction des restrictions quantitatives ou qualitatives aux échanges.

Il s’agissait de mettre en place un système commercial multilatéral pour négocier la


réduction des droits de douane et la réduction ou la suppression des autres obstacles au
commerce et pour stimuler l'expansion des échanges mondiaux. Le projet comportait
deux volets:

1) La création d'une Organisation internationale du commerce OIC; et


2) Le lancement de négociations tarifaires multilatérales comprenant l'élaboration de
dispositions juridiques contraignantes en matière tarifaire dans le GATT.

III- Cycles de négociations au sein du GATT


De 1947 à la fin de l’année 1994, Le GATT a connu huit cycles de négociation et est
passé de 23  à 120 pays signataires ce qui montre à suffisance l’intérêt pour l’accord.
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Ces cycles sont généralement désignés par le nom de la ville où ils ont été ouverts, par
le pays auquel appartient cette ville, ou encore par des noms de responsables politiques.

De 1947 à 1962, les 5 premiers cycles de négociation ont surtout produit des accords de
réduction des droits de douane : cycle de Genève (1947), cycle d'Annecy (1949), cycle
de Torquay (1951), un autre cycle de Genève (1956) et le Dillon Round (1960-1961). La
sortie de la France du GATT début 1963, à l'initiative du général de Gaulle, a conduit à
de vastes manifestations dans le monde contre le « protectionnisme immoral de la
France ». Ce scandale mondial a débouché sur sa réinsertion fin 1963.

De 1964 à 1994, les trois derniers cycles de négociation (Kennedy Round, de mai 1964
à juin 1967, Tokyo Round de septembre 1973 à avril 1979, Uruguay Round de
septembre 1986 à avril 1994) ont vu augmenter le nombre de pays signataires, et en
même temps s'étendre le champ des négociations. Durant ces cycles on a commencé à
traiter des mesures de défenses autres que les droits de douane proprement dits dans
les échanges. Il s’agit des mesures anti dumping, des subventions et des mesures de
sauvegarde.

L’Uruguay round a été le plus long et le plus discuté des cycles de négociations. Outre
une nouvelle réduction des tarifs douaniers, ont été négociés un accord sur les mesures
non tarifaires, l'agriculture, les services, la propriété intellectuelle, le système de
préférence généralisée pour les pays en voie de développement.

En novembre 2001 s'est ouvert le Cycle de Doha, au Qatar, (qui aurait dû s'achever le
1er janvier 2005) et qui visait essentiellement à améliorer l'accès pour les Pays en
développement (PED) aux marchés des pays développés. Globalement, ce « round » est
en cours malheureusement s’enlise de jour en jour à cause des divergences.

De 1947 jusqu’au 1994, le GATT est resté un accord provisoire ce qui laissait aux
membres la latitude d’appliquer les parties des accords qui les intéressait. Il faut signaler
que les parties contractantes avaient subi des préjudices du fait des engagements pris
par les métropoles en leurs noms. En effet, juridiquement ces métropoles les
représentaient. C’est le cas du Soudan français et de tous les pays qui étaient sous
domination coloniale. Pour cette raison, notre pays le Mali traîne un fardeau
d’engagements pris par la France en son nom en matière de droits de douane sur les
produits agricoles pour plus d’une centaine de produits dont la bière avec des taux
relativement faibles par rapport à notre engagement à l’OMC. Aujourd’hui on s’attelle à
renégocier ces droits de douane dans le cadre de l’OMC avec toutes les conséquences
y afférentes. Ces taux à négocier sont dans l’ordre de 2 à 3 % contre 60% qu’on a
volontairement déclaré devant l’OMC en tant que Etst souverain Devenu membre
originel de l’OMC le 31 Mai 1995 en tant que Etat souverain, le Mali se voit brandir sur la
tête cette épée Damoclès.
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Nous avons porté le problème devant la Commission de l’UEMOA qui veille sur la
politique commerciale de notre sous régionale compte tenu de l’intégration qui nous lie.
Pour l’instant, aucune solution n’est envisagée pour le moment. Pour nous les
techniciens nous avons estimé d’envisager de faire référence à notre statut de PMA pour
demander aux Membres d’accepter qu’on revienne aux engagements souscrits par notre
pays en tant que Etat souverain. Mais force est de constater que d’autres Membres de
même niveau d’autres zones s’opposent à cette proposition.

Cycles de négociations commerciales

Année Lieu/Nom Domaines couverts Pays

1947 Genève Droits de douane 23

1949 Annecy Droits de douane 13

1951 Torquay Droits de douane 38

1956 Genève Droits de douane 26

1960-1961 Genève (Négociations Dillon) Droits de douane 26

1964-1967 Genève (Négociations Kennedy) Droits de douane et mesures 62


antidumping

1973-1979 Genève (Tokyo Round) Droits de douane, mesures non 102


tarifaires, "accords-cadres"

1986-1994 Genève (Cycle d'Uruguay) Droits de douane, mesures non 123


tarifaires, règles, services, propriété
intellectuelle, règlement des
différends, textiles, agriculture,
création de l'OMC, etc.

Les participants aux négociations commerciales multilatérales du Cycle d'Uruguay ont


conclu celui-ci en adoptant l"Acte final reprenant les résultats des négociations
commerciales multilatérales du Cycle d'Uruguay" (l'"Acte final"). L'Acte final contient
l'"Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce" (l'"Accord sur
l'OMC") et ses quatre Annexes (Annexes 1 (1A, 1B, 1C), 2, 3 et 4).

L'Accord sur l'OMC a institué une nouvelle organisation, l'Organisation mondiale du


commerce, chargée d'administrer les Accords du Cycle d'Uruguay.
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B - ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)

I- OBJECTIFS DE L'OMC

Dans le Préambule de l'Accord sur l'OMC, les parties à l'Accord reconnaissent les
objectifs qu'elles souhaitent atteindre au moyen du système commercial multilatéral:

 relever les niveaux de vie;

 réaliser le plein emploi;

 réaliser un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande


effective; et

 accroître la production et le commerce de marchandises et de services, tout en


permettant l'utilisation optimale des ressources mondiales conformément à l'objectif
de développement durable.

Les parties à l'Accord reconnaissent en outre qu'il est nécessaire de faire "des efforts
positifs pour que les pays en développement, et en particulier les moins avancés d'entre
eux, s'assurent une part de la croissance du commerce international qui corresponde [à]
….développement économique …

Le Préambule de l'Accord sur l'OMC récapitule les objectifs de l'Accord. Il dispose ce qui
suit:

« Les Parties au présent accord,

Reconnaissant que leurs rapports dans le domaine commercial et économique devraient


être orientés vers le relèvement des niveaux de vie, la réalisation du plein emploi et d'un
niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective, et
l'accroissement de la production et du commerce de marchandises et de services, tout
en permettant l'utilisation optimale des ressources mondiales conformément à l'objectif
de développement durable, en vue à la fois de protéger et préserver l'environnement et
de renforcer les moyens d'y parvenir d'une manière qui soit compatible avec leurs
besoins et soucis respectifs à différents niveaux de développement économique,

Reconnaissant en outre qu'il est nécessaire de faire des efforts positifs pour que les pays
en développement, et en particulier les moins avancés d'entre eux, s'assurent une part
de la croissance du commerce international qui corresponde aux nécessités de leur
développement économique,
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Désireuses de contribuer à la réalisation de ces objectifs par la conclusion d'accords


visant, sur une base de réciprocité et d'avantages mutuels, à la réduction substantielle
des tarifs douaniers et des autres obstacles au commerce et à l'élimination des
discriminations dans les relations commerciales internationales … »

Les objectifs de l'OMC ne sont pas fondamentalement différents de ceux qui sont
énoncés dans le Préambule du GATT de 1947. Cependant, il est important de noter les
deux points suivants:

 Bien que les objectifs de l'OMC ne mentionnent pas la libéralisation du commerce en


tant que moyen d'établir le libre-échange entre les Membres, les rédacteurs ont
considéré "la réduction substantielle des tarifs douaniers et des autres obstacles au
commerce et l'élimination des discriminations dans les relations commerciales
internationales" comme des mesures importantes pour atteindre ces objectifs.

 Un deuxième moyen d'atteindre lesdits objectifs est la pratique des Membres qui
consiste à conclure des accords "sur une base de réciprocité et d'avantages
mutuels", comme le mentionne le texte du GATT de 1947.

L'OMC ajoute trois nouvelles dimensions aux objectifs énoncés dans le Préambule du
GATT de 1947, à savoir:

 L'accroissement "de la production et du commerce de marchandises et de


services" pour prendre en considération l'élargissement du domaine d'application
des thèmes de l'OMC. Autrement dit, alors que le GATT visait le commerce des
marchandises, le domaine d'application a été étendu, dans le cadre de l'OMC, au
commerce des services (voir l'AGCS);

 "L'objectif de développement durable, en vue à la fois de protéger et préserver


l'environnement et de renforcer les moyens d'y parvenir …";

 *La "dimension développement" visant à aider "… les pays en développement, et


en particulier les moins avancés d'entre eux, [à] s'assur[er] une part de la
croissance du commerce international qui corresponde aux nécessités de leur
développement économique".
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II- FONCTIONS DE L'OMC

L’OMC facilite la mise en œuvre, l’administration et le fonctionnement des Accords


commerciaux multilatéraux et facilite la réalisation de leurs objectifs. Elle sert aussi de
cadre pour la mise en œuvre, l’administration et le fonctionnement des Accords
commerciaux plurilatéraux.

L’OMC est aussi l’enceinte pour les négociations entre ses Membres au sujet de leurs
relations commerciales multilatérales (annexe 1) concernant les questions visées par les
Accords figurants dans les annexes. L’OMC est aussi l’enceinte pour les négociations
entre ses Membres au sujet de leurs relations commerciales, et de cadre pour la mise en
œuvre des résultats de ces négociations, selon que la Conférence Ministérielle pourra
décider

L’OMC administre le Mémorandum d’accord sur les règles et procédures régissant le


règlement des différends (Annexe2)

L’OMC administre le Mécanisme d’examen des politiques commerciales « MEP »


(Annexe 3).

En vue de rendre plus cohérente l’élaboration des politiques économiques au niveau


mondial l’OMC coopère, selon qu’il sera approprié, avec le FMI et la Banque Mondiale
pour la reconstruction et le développement et ses institutions affiliées.

En résumé : l'OMC réalise son objectif en administrant les accords commerciaux entre
ses Membres; en servant d'enceinte pour les négociations commerciales; en réglant les
différends commerciaux; en examinant les politiques commerciales des Membres; en
coopérant avec les institutions appropriées ; en réglementant les différends
commerciaux; et en fournissant une assistance technique aux Membres en
développement et aux Membres les moins avancés

Assistance technique

À la Conférence ministérielle de Doha, tenue en novembre 2001, les Membres ont


confirmé que la coopération technique et le renforcement des capacités étaient des
éléments centraux de la dimension développement du système commercial multilatéral.
Ils ont donné pour instruction au Secrétariat de l'OMC, en coordination avec les autres
organismes pertinents, d'appuyer les efforts faits sur le plan national pour intégrer le
commerce dans les plans nationaux de développement économique et les stratégies
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nationales de réduction de la pauvreté (Déclaration ministérielle de Doha, paragraphe


38).

La fourniture de l'assistance technique par l'OMC sera conçue pour aider les pays en
développement et les pays les moins avancés et les pays en transition à faible revenu à
s'ajuster aux règles et disciplines de l'OMC, à mettre en œuvre leurs obligations et à
exercer leurs droits en tant que Membres, y compris en exploitant les avantages d'un
système commercial multilatéral ouvert, fondé sur des règles.

III- ORGANIGRAMME DE L'OMC

Les Membres de l'OMC ont doté l'Organisation d'une structure de travail qui leur permette de
surveiller la mise en œuvre de l'Accord sur l'OMC et le développement de l'Organisation, comme le
montre le graphique ci-dessous:
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LE CONSEIL GÉNÉRAL

Le Conseil général, deuxième échelon dans la structure décisionnelle de


l'OMC, est composé de représentants de tous les gouvernements Membres,
généralement des ambassadeurs et des représentants permanents en poste
à Genève. Il se réunit selon les besoins pour adopter des décisions, au nom
de la Conférence ministérielle lorsque celle-ci ne siège pas.
Le Conseil général se réunit également:

 en tant qu'Organe d'examen des politiques commerciales (OEPC), avec un


président différent, pour procéder à l'examen des politiques commerciales, comme
le prescrit la Décision sur le mécanisme d'examen des politiques commerciales;

 en tant qu'Organe de règlement des différends (ORD), avec un président différent,


pour administrer les règles énoncées dans le Mémorandum d'accord sur les règles
et procédures régissant le règlement des différends (Mémorandum d'accord).
L'ORD a le pouvoir d'établir des groupes spéciaux, d'adopter les rapports de
groupes spéciaux et de l'Organe d'appel, de surveiller la mise en œuvre des
décisions et recommandations, et d'autoriser la suspension de concessions et
d'autres obligations résultant des accords pour lesquels les différends peuvent être
réglés conformément au Mémorandum d'accord ("accords visés").

L'ORD établit des groupes spéciaux sur une base ad hoc, à la demande d'un ou de
plusieurs Membres, généralement avec le mandat suivant:

... "Examiner, à la lumière des dispositions pertinentes des [accords visés], la


question portée devant l'ORD par [le Membre plaignant]; faire des constatations
propres à aider l'ORD à formuler des recommandations ou à statuer sur la question,
ainsi qu'il est prévu dans ledit (lesdits) accord(s)."

L'ORD désigne en outre les personnes qui font partie de l'Organe d'appel. Ce dernier
fait des recommandations à l'ORD. Une fois adoptés par l'ORD, le rapport de l'Organe
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d'appel et le rapport du Groupe spécial (confirmé, modifié ou infirmé par l'Organe


d'appel) ont force obligatoire pour les Membres parties au différend.

LE COMITÉ DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES (CNC)

Le Comité des négociations commerciales (CNC) a été créé en vertu de la Déclaration


ministérielle de Doha pour superviser le nouveau cycle de négociations. La Déclaration
de Doha l'a habilité à établir des organes de négociation subsidiaires chargés d'examiner
différents thèmes de négociation. Il est placé sous l'autorité du Conseil général.

LES CONSEILS ET ORGANES SUBSIDIAIRES

Trois autres conseils, traitant chacun d'un large domaine commercial, font directement
rapport au Conseil général. Comme leur nom l'indique, ces trois conseils sont
responsables du fonctionnement des Accords de l'OMC qui traitent de leurs domaines
commerciaux respectifs. Ils sont eux aussi composés de représentants de tous les
Membres de l'OMC et ont des organes subsidiaires:

 Le Conseil du commerce des marchandises (généralement appelé Conseil des


marchandises), qui supervise toutes les questions relatives aux Accords sur le
commerce des marchandises. Le Conseil des marchandises chapeaute onze
comités qui travaillent chacun sur un sujet précis (agriculture, accès aux marchés,
subventions et mesures antidumping, par exemple). Ces comités sont composés
de représentants de tous les Membres.

 Le Conseil du commerce des services (généralement appelé Conseil de l'AGCS),


qui supervise toutes les questions relatives à l'AGCS. Le Conseil des services a
des organes subsidiaires qui s'occupent des questions relatives aux services
financiers, à la réglementation intérieure, aux règles de l'AGCS et aux
engagements spécifiques. Cependant, le nombre de ses organes subsidiaires
n'est pas fixe. Par exemple, le Groupe de négociation sur les télécommunications
de base a été dissous en février 1997 lorsque ses travaux ont pris fin.
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 Le Conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au


commerce (généralement appelé Conseil des ADPIC), qui supervise les questions
relatives à l'Accord sur les ADPIC.

Six autres organes relèvent du Conseil général. L'étendue des sujets qu'ils traitent étant
moindre, ils sont appelés "Comités", mais n'en sont pas moins composés de
représentants de tous les Membres de l'OMC. Ils s'intéressent à des questions telles
que le commerce et le développement, l'environnement, les accords commerciaux
régionaux et les questions administratives. En décembre 1996, la Conférence
ministérielle de Singapour a décidé de créer de nouveaux groupes de travail chargés
d'examiner la politique de l'investissement et de la concurrence, la transparence des
marchés publics et la facilitation des échanges.

Deux autres organes subsidiaires s'intéressant aux accords plurilatéraux (qui ne sont pas
signés par tous les Membres de l'OMC) tiennent le Conseil général régulièrement
informé de leurs activités.

Plusieurs autres organes, qui s'occupent de questions spécifiques, relèvent du Conseil


général. Tous les Membres y sont également représentés:

 Comité du commerce et du développement (CCD);

 Comité du commerce et de l'environnement (CCE);

 Comité des accords commerciaux régionaux (CACR);

 Comité des restrictions appliquées à des fins de balance des paiements;

 Comité du budget, des finances et de l'administration;

 Groupes de travail de l'accession;

 Groupe de travail du commerce, de la dette et des finances; et

 Groupe de travail du commerce et du transfert de technologie.


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LA CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE A L’OMC

La Conférence ministérielle est l'organe décisionnel suprême de l'OMC. Elle


est composée de représentants de tous les Membres et doit se réunir au
moins une fois tous les deux ans. La Conférence ministérielle est habilitée à
prendre des décisions sur toutes les questions relevant de tous les accords
commerciaux multilatéraux, conformément aux procédures de prise de
décisions énoncées dans l'Accord sur l'OMC. La chronologie des sessions
de la Conférence ministérielle est la suivante.

DÉCEMBRE 1996 / 1ÈRE SESSION / SINGAPOUR (SINGAPOUR)

Lors de la première Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à


Singapour en décembre 1996, les Ministres ont adopté la Déclaration
ministérielle de Singapour et confirmé leur engagement de se conformer aux
règles de l'OMC dans leurs relations commerciales. Ils ont décidé d'engager
des discussions exploratoires sur quatre questions, appelées par la suite "les
questions de Singapour":
 Commerce et investissement;

 Commerce et politique de la concurrence;

 Facilitation des échanges; et

 Transparence des marchés publics.

Les Ministres ont en outre adopté le Plan d'action global et intégré de l'OMC
en faveur des pays les moins avancés (PMA), qui a servi de base à un effort
coordonné visant à faciliter l'intégration des PMA dans l'économie mondiale.
Ce plan d'action a été suivi en 1997 par une réunion de haut niveau sur
l'assistance aux PMA, organisée par l'OMC en collaboration avec la
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
(CNUCED), le Centre du commerce international (CCI), la Banque mondiale,
le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le FMI,
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qui a conduit à la mise en place du Cadre intégré pour l'aide au


développement (CI).
Par ailleurs, certains Membres ont aussi adopté une déclaration ministérielle
plurilatérale sur le commerce des produits des technologies de l'information
(dénommé plus tard initiative ATI), en vue de développer le commerce de ces
produits. Cela a amené les participants à prendre des décisions unilatérales
pour améliorer l'accès aux marchés pour les produits des technologies de
l'information (sur une base NPF).

MAI 1998 / 2ÈME SESSION / GENÈVE (SUISSE)

Au cours de la deuxième Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à


Genève en mai 1998, les Ministres ont adopté une déclaration ministérielle
qui soulignait l'importance du système commercial multilatéral fondé sur des
règles, célébrait le 50ième anniversaire du GATT et réaffirmait les engagements
pris et les évaluations faites à Singapour.
Les Ministres ont en outre adopté une déclaration sur le commerce
électronique mondial, qui a marqué l'ouverture de discussions sur un
programme de travail complet pour examiner toutes les questions d'ordre
commercial relatives au commerce électronique mondial. Ils se sont
également engagés à continuer à ne pas imposer de droits de douane sur les
transactions électroniques.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1999 / 3ÈME SESSION / SEATTLE (ÉTATS-
UNIS)

À la troisième Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à Seattle en


décembre 1999, les Ministres n'ont pu parvenir à un accord pour adopter une
quelconque décision ou déclaration.

NOVEMBRE 2001 / 4ÈME SESSION / DOHA (QATAR)

À la quatrième Conférence ministérielle, qui s'est tenue à Doha en


novembre 2001, les Ministres ont adopté une déclaration ministérielle qui a
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marqué le lancement du "Programme de Doha pour le développement"


(PDD), qui contient un programme de travail pour des négociations. Celles-ci
comprennent les négociations prévues par les dispositions de l'Accord sur
l'OMC et de ses Annexes (ce qu'il est convenu d'appeler le programme
incorporé) ainsi que des négociations sur d'autres questions et différentes
dates limites pour la réalisation de divers objectifs.
Les Ministres ont en outre adopté une déclaration concernant l'Accord sur les
aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(ADPIC) et la santé publique, dans laquelle ils ont précisé le rapport entre la
nécessité de protéger les droits de propriété intellectuelle et le droit des
gouvernements de protéger la santé publique. À cet égard, les Ministres sont
convenus que l'Accord sur les ADPIC n'empêchait pas et ne devrait pas
empêcher les Membres de prendre des mesures pour protéger la santé
publique
Par ailleurs, les Ministres ont adopté une décision sur les questions et
préoccupations liées à la mise en œuvre, qui avait trait aux difficultés
rencontrées par un certain nombre de Membres pour mettre en œuvre
certaines dispositions de l'Accord sur l'OMC et de ses Annexes.
Les Ministres ont également adopté une décision portant octroi d'une
dérogation concernant l'Accord de partenariat UE-ACP, qui autorisait l'UE à
continuer d'accorder un accès aux marchés préférentiel pour les produits en
provenance des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) jusqu'au
31 décembre 2007.
Plusieurs autres décisions ont aussi été adoptées lors de la 4ème session de
la Conférence ministérielle (voir
http://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/min01_f/min01_f.htm).

SEPTEMBRE 2003 / 5ÈME SESSION / CANCÚN (MEXIQUE)

Durant la cinquième Conférence ministérielle, qui s'est tenue à Cancún


(Mexique) en septembre 2003, la principale tâche consistait à évaluer les
progrès réalisés dans les négociations menées dans le cadre du PDD. Les
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Ministres ont adopté une communication dans laquelle ils ont réaffirmé leur
engagement de mener à terme les négociations engagées au titre du PDD.
Toutefois, ils n'ont pas pu parvenir à un consensus sur la manière de
poursuivre les négociations dans des domaines clés comme l'agriculture. De
même, les Membres ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur les
modalités concernant les questions de Singapour.
DÉCEMBRE 2005 / 6ÈME SESSION / HONG KONG, CHINE

La sixième Conférence ministérielle, s'est tenue à Hong Kong, Chine en


décembre 2005. La principale tâche y a consisté pour les Membres à régler
une série de questions visant à donner forme à l'accord final au titre du
Programme de Doha pour le développement, lancé par les Membres en
2001.
La Conférence a débouché sur l'adoption d'une déclaration ministérielle
réaffirmant la Décision du Conseil général du 1er août 2004. Cette décision
permettait de sortir de l'impasse de Cancún en excluant toutes les questions
de Singapour, sauf la facilitation des échanges, de la table des négociations
et en convenant d'un cadre pour centrer les négociations et les élever à un
nouveau niveau.
La Déclaration ministérielle de Hong Kong a fixé à 2006 la date limite
d'achèvement des négociations au titre du PDD. Cette déclaration de 44
pages fait état des progrès réalisés sur un certain nombre de questions, dont
les suivantes:
 une date limite pour l'élimination de toutes les subventions à
l'exportation dans l'agriculture;

 un accord sur l'accès en franchise de droits et sans contingent aux


marchés des pays développés pour le coton en provenance des PMA;
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 un engagement à accorder un accès aux marchés en franchise de droits


et sans contingent pour au moins 97 pour cent des lignes tarifaires de
32 PMA Membres;

 un cadre relatif à des modalités complètes dans les domaines de


l'agriculture et de l'accès aux marchés pour les produits non agricoles
(AMNA); et

 dans le domaine des services, un accord sur un texte montrant


concrètement la voie à suivre dans les négociations.

Les Ministres se sont réunis à nouveau fin juin (2006) pour faire progresser
et, si possible, conclure les négociations au titre du PDD. Aucun accord n'est
sorti des réunions et les négociations commerciales ont été suspendues
jusqu'en février 2007 (pour de plus amples renseignements sur la négociation
actuelle, voir la partie IV.F. "Négociations en cours: le Programme de Doha
pour le développement").

NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2009 / 7ME CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE


DE L’OMC GENÈVE (SUISSE)

Le thème général de la Conférence, qui s'est tenue a Genève en décembre


2009, a été “L'OMC le système commercial multilatéral et l'environnement
économique mondial actuel”.
La Conférence ministérielle n'était pas une session de négociation, mais
offrait une tribune permettant aux Ministres de passer en revue le
fonctionnement de l'institution, y compris le Cycle de Doha. Il y a eu une forte
convergence sur l'importance du commerce et du Cycle de Doha pour la
reprise économique et la réduction de la pauvreté dans les pays en
développement. Les Membres ont discuté autour d'une variété de questions
traitées par l'Organisation — depuis la surveillance jusqu'aux questions
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présentant un intérêt spécifique pour les PMA, les accessions, les accords
commerciaux régionaux et l'Aide pour le commerce.

Huitième Conférence ministérielle de l’OMC DU 15 au 17 décembre 2011 en


SUISSE

 La huitième Conférence ministérielle s'est déroulée à Genève


(Suisse) du 15 au 17 décembre 2011.  Parallèlement à la séance plénière, au
cours de laquelle les Ministres ont prononcé des déclarations préparées, trois
séances de travail se sont tenues sur les thèmes suivants:  "Importance du
système commercial multilatéral et de l'OMC", "Commerce et développement"
et "Programme de Doha pour le développement".  La Conférence a approuvé
les accessions de la Russie, du Samoa et du Monténégro.  Au cours de la
séance de clôture, les Ministres ont adopté un certain nombre de décisions et
le Président a fait une déclaration finale.
Neuvième Conférence ministérielle Du 3 au 7 décembre 2013 Bali Indonésie

À la neuvième Conférence ministérielle qui a eu lieu à Bali (Indonésie), du 3


au 7 décembre 2013,  les ministres ont adopté le “paquet de Bali”, un
ensemble de décisions destinées à simplifier le commerce, à offrir aux pays
en développement davantage d'options pour assurer la sécurité alimentaire ,
à stimuler les échanges des pays les moins avancés et, plus généralement,
à favoriser le développement. Ils ont également adopté plusieurs décisions
de routine et ont accepté le Yémen en tant que nouveau Membre de l'OMC.
Dixième Conférence ministérielle de l'OMC du 15 au 19 décembre
2015.Nairobi Kenya

La dixième Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Nairobi (Kenya)


du 15 au 19 décembre 2015. Elle a abouti à l'adoption du "paquet de
Nairobi", un ensemble de six décisions ministérielles sur l'agriculture, le
coton et des questions relatives aux pays les moins avancés (PMA). La
Conférence a été présidée par Mme Amina Mohamed, Ministre des affaires
étrangères et du commerce international du Kenya.

Déclaration ministérielle de Nairobi


20

 Déclaration Ministérielle de Nairobi (WT/MIN(15)/DEC):Le paquet de


Nairobi

Agriculture

 Mécanisme de sauvegarde spéciale en faveur des pays en


développement membres (WT/MIN(15)/43 — WT/L/978):

 Détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire


(WT/MIN(15)/44 — WT/L/979) —

 Concurrence à l'exportation (WT/MIN(15)/45 — WT/L/980):

Coton

 Coton (WT/MIN(15)/46 — WT/L/981):


 Questions concernant les PMA

 Règles d'origine préférentielles pour les pays les moins avancés


(WT/MIN(15)/47 — WT/L/917/Add.1):

 Mise en œuvre du traitement préférentiel en faveur des services et


fournisseurs de services des pays les moins avancés et participation
croissante des PMA au commerce des services (WT/MIN(15)/48 —
WT/L/982):

Travaux ordinaires dans le cadre du Conseil général

 Programme de travail sur les petites économies (WT/MIN(15)/40 —


WT/L/975):

 Plaintes en situation de non-violation ou motivées par Une autre


situation dans le domaine des ADPIC (WT/MIN(15)/41 — WT/L/976):

 Programme de travail sur le commerce électronique (WT/MIN(15)/42


— WT/L/977):

Onzième Conférence ministérielle du 10 au 13 décembre 2017 à Buenos Aires

(Argentine)
21

La onzième Conférence ministérielle (CM11) s'est tenue du 10 au 13


décembre 2017 à Buenos Aires (Argentine). Elle a été présidée par la
Ministre argentine Susana Malcorra. La Conférence s'est conclue par
plusieurs décisions ministérielles, notamment sur les subventions à la pêche
et les droits de douane sur le commerce électronique, et par un engagement
de poursuivre les négociations dans tous les domaines.

Décisions ministérielles
La Conférence a abouti aux décisions ministérielles ci-après:

 Décision ministérielle sur les subventions à la pêche


 Programme de travail sur le commerce électronique
 Plaintes en situation de non-violation ou motivées par une autre
situation dans le domaine des ADPIC
 Programme de travail sur les petites économies
 La création du Groupe de travail de l'accession du Soudan du Sud

Douzième Conférence ministérielle de l'OMC (reporté sine die Corona virus


oblige)

La douzième Conférence ministérielle (CM12) se tiendra du 8 au 11 juin 2020


à Nur-Sultan (Kazakhstan). Elle sera présidée par Bakhyt Sultanov, Ministre
du commerce et de l'intégration du Kazakhstan.

PRISE DE DÉCISIONS DANS LE CADRE DE L'OMC

L'OMC est une organisation conduite par ses Membres et fondée sur le consensus. Le
consensus est défini à l'article IX) de l'Accord sur l'OMC, qui dispose ce qui suit:
"L'Organe concerné sera réputé avoir pris une décision par consensus sur une question
dont il a été saisi si aucun Membre, présent à la réunion au cours de laquelle la décision
est prise, ne s'oppose formellement à la décision proposée."
22

CONSENSUS OU …VOTE

Lorsqu'il n'est pas possible d'arriver à une décision par consensus, l'Accord sur l'OMC
prévoit la possibilité de mettre la question aux voix. L'article IX de l'Accord sur l'OMC
dispose qu'aux réunions de la Conférence ministérielle et du Conseil général, chaque
Membre de l'OMC dispose d'une voix. Les décisions sont prises à la majorité des votes
émis, à moins que l'Accord sur l'OMC ou l'accord commercial multilatéral correspondant
n'en dispose autrement.

Le vote peut être utilisé dans les situations suivantes:

 les Membres de l'OMC réunis dans le cadre de la Conférence ministérielle ou du


Conseil général peuvent adopter, à la majorité des trois quarts, une interprétation
de l'Accord sur l'OMC ou des accords commerciaux multilatéraux;

 dans des circonstances exceptionnelles et en l'absence de consensus, la


Conférence ministérielle peut décider, à la majorité des trois quarts, d'accorder à
un Membre une dérogation à une obligation imposée par l'Accord sur l'OMC ou
l'un quelconque des accords commerciaux multilatéraux.

Les décisions concernant la modification de dispositions des accords commerciaux


multilatéraux (selon la disposition de l'accord) sont prises par consensus. En l'absence
de consensus, la Conférence ministérielle décide, à une majorité des deux tiers des
Membres, de présenter ou non aux Membres, pour acceptation, l'amendement proposé,
conformément à l'article X.

Les décisions concernant l'accession sont prises par la Conférence ministérielle. Celle-ci
approuve l'accord sur les modalités d'accession à une majorité des deux tiers des
Membres (article XII).

Le règlement financier et le projet de budget annuel sont adoptés par le Conseil général
à une majorité des deux tiers comprenant plus de la moitié des Membres de l'OMC.

RÉUNIONS FORMELLES ET INFORMELLES

Les décisions étant généralement prises par consensus, les consultations informelles
tenues à l'OMC jouent un rôle crucial pour amener les Membres à concilier leurs divers
intérêts.
23

Les questions difficiles sont parfois examinées dans le cadre de groupes plus restreints
ou de réunions informelles; dans ces dernières, cependant, tous les Membres de l'OMC
peuvent être représentés.

Ces réunions restreintes doivent être menées avec doigté. L'essentiel est de faire en
sorte que le processus soit transparent, en tenant chaque délégation informée même si
elle n'assiste pas directement à une consultation ou à une réunion particulière. Ces
réunions doivent aussi être ouvertes à tous , afin que chacun ait la possibilité de
participer ou d'apporter sa contribution.

Certaines réunions ont lieu dans le " Salon vert". L'expression "Salon vert" vient de
l'appellation informelle de la salle de conférence du Directeur général située dans le
bâtiment de l'OMC. Elle désigne des réunions de 20 à 40 délégations qui sont
convoquées par le président d'un comité ou par le Directeur général et qui peuvent avoir
lieu ailleurs, par exemple lors des Conférences ministérielles.

Les consultations informelles jouent un rôle déterminant, dans l'établissement d'un


consensus, pour faciliter l'adoption de décisions formelles dans les conseils et comités.

C'est dans le cadre des réunions formelles que des échanges de vues ont lieu, que les
positions de tous les Membres sont consignées et que les décisions sont finalement
adoptées.
Ces réunions formelles et informelles constituent la base des négociations à l'OMC.

NÉGOCIATIONS EN COURS: LE PROGRAMME DE DOHA POUR LE


DÉVELOPPEMENT DE 2001-2021 (en cours), La quatrième Conférence
ministérielle s'est tenue à Doha (Qatar) en novembre 2001. À Doha, les
Membres ont décidé de lancer un nouveau cycle de négociations et ont adopté
le Programme de Doha pour le développement et le programme de travail
connexe.

Dans la Déclaration ministérielle de Doha, qui définit l'actuel mandat de négociation, il


était demandé aux Membres de créer le CNC, qui supervise les négociations en cours
sous l'autorité du Conseil général.

Actuellement, les négociations ont lieu:


 Dans le cadre des nouveaux groupes de négociation, sur les questions suivantes:

 accès aux marchés;


24

 règles de l'OMC (antidumping, subventions, accords commerciaux régionaux); et

 facilitation des échanges.

 Au sein des organes existants, sur les questions suivantes:

 agriculture: dans le cadre de sessions extraordinaires du Comité de l'agriculture;

 services: dans le cadre de sessions extraordinaires du Conseil du commerce des


services;

 indications géographiques (système multilatéral d'enregistrement): dans le cadre


de sessions extraordinaires du Conseil des ADPIC. Les autres questions relatives
aux ADPIC sont examinées dans le cadre des réunions ordinaires du Conseil des
ADPIC;

 Mémorandum d'accord sur le règlement des différends: dans le cadre de sessions


extraordinaires de l'Organe de règlement des différends;

 environnement: dans le cadre de sessions extraordinaires du Comité du


commerce et de l'environnement; et

 questions de mise en œuvre en suspens: dans le cadre des organes pertinents,


conformément au paragraphe 12 de la Déclaration ministérielle de Doha.

Une importance particulière est accordée au traitement spécial et différencié (TSD) en


faveur des pays en développement. Le principe du TSD fait partie intégrante des
Accords de l'OMC. Toutes les négociations et les autres aspects du programme de
travail de Doha doivent tenir pleinement compte de ce principe. Conformément à la
Déclaration de Doha (paragraphe 44) et à la Décision sur les questions et
préoccupations liées à la mise en œuvre, toutes les dispositions relatives au TSD doivent
être réexaminées en vue de les rendre plus précises, plus effectives et plus
opérationnelles. Ces réexamens sont effectués dans le cadre de sessions
extraordinaires du Comité du commerce et du développement.

Face au blocage des Etats-Unis, l’Organisation


mondiale du commerce dépose les armes
25

Le gendarme du commerce mondial risque de devenir une coquille vide, les


Etats-Unis bloquant la nomination des arbitres de son organe d’appel, dont
la mission est de régler les contentieux entre les pays membres de
l’institution rend par ce acte inopérant l’organe de règlement des différends.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) se rapproche du précipice.


Avec le blocage, à partir de mercredi 11 décembre 2020, de son organe
d’appel qui permet de régler les contentieux commerciaux entre Etats
Membres, l’institution, située à Genève, perd une de ses raisons d’être.
Même si l’OMC pourra continuer de fonctionner, elle se verra confinée à un
simple rôle de concertation sur les règles du commerce mondial, ce qui
l’oblige à se réinventer dans un monde où le multilatéralisme est en perte de
vitesse. La paralysie de l’organe d’appel « pourrait ouvrir la porte à une plus
grande incertitude et à des représailles incontrôlées », a déclaré le vendredi
6 décembre 2020, le directeur général de l’OMC.

Une situation voulue par les Etats-Unis, qui ont bloqué le renouvellement de
deux arbitres, dont les mandats expiraient le 10 décembre 2020. Seul un des
sept sièges sera occupé, alors que toute décision doit être rendue par trois
arbitres de nationalités différentes. La menace planait déjà depuis des
années, voire des décennies, avant que Donald Trump ne la mette à
exécution. « Les Etats-Unis n’ont jamais vraiment accepté que l’organe
d’appel échappe à leur contrôle », explique Laurence Boisson de
Chazournes, professeure de droit à l’université de Genève, qui évoque une
conception différente en Europe, où ce mécanisme était plus volontiers perçu
comme une cour d’appel supranationale. Lorsque, en 1995, les Etats
membres signent le mémorandum qui donne naissance à l’OMC, ils
acceptent que le règlement des litiges échappe à leur contrôle. « C’est la
première fois que les Etats ont accepté de franchir le Rubicon de la
supranationalité », souligne Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC
entre 2005 et 2013.

Perte de souveraineté
26

Une perte de souveraineté que les Etats-Unis regretteront à plusieurs


reprises. En 2011 et 2014, les arbitres de l’OMC ont considérablement
restreint les mesures américaines antidumping contre les entreprises d’Etat
chinoises en refusant de les assimiler à des organismes publics. Washington
accuse l’organe d’appel d’« activisme judiciaire ». Il lui reproche d’outrepasser
ses compétences et de produire du droit plutôt que de simplement corriger les
erreurs commises par les panels d’experts en première instance. « Les
arbitres ont rendu des décisions brutales sans chercher le compromis, ils ont
manqué de tact et de diplomatie, regrette un haut responsable de l’OMC,
sous couvert d’anonymat. Ils se sont pris pour une cour de justice avec
beaucoup d’arrogance, alors que ce n’est qu’un dispositif pour régler les
différends entre Etats. »

Quelques raisons de blocage du SCM

« L’Organisation mondiale du commerce en état de mort cérébrale selon Macron »

En bloquant le département juridique de l’Organisation mondiale du


commerce, Washington fragilise davantage le multilatéralisme international,
déjà mis à rude épreuve par Donald Trump.

Editorial du « Monde ». L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN)


est « en état de mort cérébrale », affirme Emmanuel Macron. Elle n’est pas la
seule. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est, elle aussi, sur le
point de perdre l’un de ses organes vitaux. Depuis le mercredi 11 décembre,
l’instance d’appel du règlement des différends entre les 164 Etats membres
se retrouve de facto paralysée, faute d’un nombre suffisant de juges.

En bloquant le renouvellement de deux postes, les Etats-Unis de Donald


Trump sont parvenus à leurs fins : débrancher un outil essentiel du
multilatéralisme pour lui substituer la loi du plus fort. Il s’agit d’un recul dans le
27

mode de fonctionnement des relations commerciales, qui ouvre une période


d’incertitudes.

A cela, il faut ajouter au nombre des difficultés auxquelles sont confronté le


système commercial multilatéral, le vote par consensus eu-égard au nombre
des Membres négociant d’une part mais aussi la multiplicité des sujets à
négocier mêler aux différents problèmes liés à la mise en œuvre des accords,
lui-même en lien avec les contradictions exacerbées entre les Membres à
cause de leur statut au sein de l’organisation (PD et PED).De cette
exacerbation jaillissent les mésententes entre les PD et les PED en général et
des Pays émergents en particulier. Cette situation impacte négativement un
des principes de base prévoyant l’attribution d’un traitement spécial et
différencié en faveur des PED leur permettant d’améliorer leur part dans le
commerce international.

Espoir: « aucun pays ne jette l’éponge et l’accord de Bali et de


Nairobi relance les négociations « de Doha »…malgré les difficultés
actuelles de parvenir a conclure le Cycle
Le court séjour de Donald Trump aux commandes aux Etats Unis a
fortement ébranlé le SCM avec son lot de manquements au respect
des engagements. Ainsi la Chine, le Canada, l’UE etc ont été
largement éprouvés dans leurs échanges avec les Etats Unis
d’Amérique.

LES ACCORDS DE L'OMC

La plupart des Accords de l'OMC ont été négociés pendant le Cycle d'Uruguay et signés
à la Réunion ministérielle de Marrakech en avril 1994. Cet "ensemble de résultats"
comprend quelque 60 accords et décisions, ainsi qu'une révision majeure du texte initial
28

du GATT. Les négociations menées par la suite ont produit d'autres textes juridiques
comme l'Accord sur les technologies de l'information, les Protocoles concernant les
services et les Protocoles d'accession.

Par conséquent, on pourrait considérer l'Acte final signé à Marrakech en 1994 comme un
texte d'introduction à tous les Accords de l'OMC, ce à quoi tout le reste est lié.

L'Acte final est suivi de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du


commerce ("l'Accord sur l'OMC"), qui constitue un accord cadre. L'Accord sur l'OMC
renferme des dispositions concernant la création, le champ d'action, les fonctions et la
structure de l'OMC. Il définit les relations de l'OMC avec d'autres organisations, établit le
Secrétariat et contient des dispositions relatives au budget et aux contributions, au statut
juridique et aux procédures de prise de décisions et d'amendements (y compris les
procédures spéciales de vote). De plus, il donne des renseignements sur la définition
des Membres originels et contient des dispositions concernant l'accession, l'acceptation,
ainsi que des dispositions finales.

L'Accord sur l'OMC comporte quatre annexes. Les Annexes 1, 2, et 3 contiennent les
"Accords commerciaux multilatéraux" et l'Annexe 4 les "Accords commerciaux
plurilatéraux":

 L'Annexe 1 est divisée en trois parties:

 l'Annexe 1A (Accords multilatéraux sur le commerce des marchandises);

 l'Annexe 1B (Accord général sur le commerce des services – AGCS); et

 l'Annexe 1C (Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce – ADPIC).

 L'Annexe 2 contient le Mémorandum d'accord sur les règles et procédures


régissant le règlement des différends.

 L'Annexe 3 est intitulée Mécanisme d'examen des politiques commerciales –


MEPC.

 L'Annexe 4 contient les Accords commerciaux plurilatéraux.

Les listes d'engagements font également partie de l'ensemble de résultats du Cycle


d'Uruguay.
29

Les Accords commerciaux multilatéraux (Annexes 1, 2 et 3) s'appliquent à tous les


Membres et sont donc considérés comme un "engagement unique", ce qui marque une
évolution par rapport à la pratique suivie dans le cadre du GATT.

Les Accords liés au GATT de 1947 ont été négociés au cours des cycles de négociations
qui ont précédé le Cycle d'Uruguay. En particulier, certains accords concernant les
obstacles non tarifaires ont été négociés au cours du Tokyo Round. Mais ces Accords
n'ont pas été adoptés par toutes les parties contractantes au GATT; ils ne s'appliquaient
qu'aux pays qui avaient accepté d'être liés par eux. Une approche différente a été
adoptée dans le cadre du Cycle d'Uruguay: il a été décidé que les accords multilatéraux
négociés devaient être acceptés en bloc.

L'Accord général sur le commerce des marchandises, l'Accord sur l'agriculture, l'Accord
sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, l'Accord
général sur le commerce des services et la plupart des autres accords négociés pendant
le Cycle d'Uruguay font partie de cet "engagement unique

Quatre accords commerciaux plurilatéraux ont été négociés pendant le Cycle d'Uruguay.
Ces accords, qui ne sont contraignants que pour les Membres qui les ont négociés, sont
l'Accord sur le commerce des aéronefs civils, l'Accord sur les marchés publics, l'Accord
international sur le secteur laitier et l'Accord international sur la viande bovine. Ces deux
derniers Accords ont expiré à la fin de 1997.

La structure de base des Accords de l'OMC.

CADRE ACCORD INSTITUANT L'OMC

Marchandises Services Propriété


(Annexe 1A) (Annexe 1B) intellectuelle
(Annexe 1C)

Principes fondamentaux GATT AGCS ADPIC


30

Autres accords ou Autres accords et Annexes concernant


dispositions annexes concernant les services (2)
les marchandises (1)

Engagements en matière Listes d'engagements Listes d'engagements


d'accès aux marchés des pays des pays
(et exemptions NPF)

Règlement des différends RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS (Annexe 2)

Transparence EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES (Annexe 3)

Engagements plurilatéraux Accords plurilatéraux (Annexe 4)

Quelques principes de base qui sous-tendent les Accords sur


l’OMC

Le Système Commercial Multilatéral : un corps de principes et de règles

I-Quelques grands principes fondamentaux constituent le pilier du SCM:

1. Principe de non-discrimination
2. Principe de transparence
3. Principe d’interdiction des restrictions quantitatives
4. Principe de concurrence loyale
5. Prise de décision

1-Principe de non-discrimination
Les États membres ne doivent pas établir de discrimination ni entre leurs
partenaires commerciaux ni entre leurs produits, services et détenteurs de
31

droit de propriété intellectuelle nationaux , d’une part, et les produits, services


et détenteurs de droit de propriété intellectuelle étrangers, d’autre part.

Dans le système légal de l’OMC, deux clauses incarnent le principe de non-


discrimination:

A- La clause de la nation la plus favorisée


B- La clause du traitement national

A- La clause de la Nation la Plus Favorisée ou clause ‘’NPF’’

a) Marchandise
Pas de discrimination entre produits importés de différents pays ou
destinés à différents marchés

b) Services
Pas de discrimination entre les prestataires de service nationaux et
étrangers

c) Propriété intellectuelle
 Pas de discrimination entre les détenteurs de droits de propriété
intellectuelle nationaux et étrangers

B- Clause de Traitement National / TN


a) Marchandises et propriété intellectuelle
Cette clause instaure l’égalité de traitement juridique sur le territoire des Etats
membres d’une part entre les produits, services et détenteurs de droits de
propriété intellectuelle nationaux et d’autre part les produits, services et
détenteurs de droits de propriété intellectuelle étrangers
32

b) Service
La clause du TN s’applique uniquement lorsqu’un pays a pris un engagement
spécifique et des exemptions sont autorisées.
En matière de commerce de marchandises, les mesures visées par
l’obligation du traitement national ont une portée large parce qu’elles couvrent
la fiscalité et la réglementation intérieure dans son ensemble:
Art 3 §1 du GATT

2-Principe de Transparence
La transparence est un principe transversal qui sous-tend tous les accords et
les instruments juridiques du SCM

Ce principe est à l’origine d’un certain nombre d’obligations, d’engagements


et de mécanismes dont notamment :

a)-L’engagement de consolidation

GATT : ART 2 : Engagement de ne pas relever un taux de droit au-dessus


d’un niveau convenu
AGCS Art 20 : Les membres de l’OMC sont tenus d’indiquer dans leurs
engagements spécifiques les restrictions concernant l’accès au marché

b)- L’obligation de publier les réglementations commerciales des États


membres
GATT art 10 ; AGCS art 3 et ADPIC art 63.
c)- L’obligation de notifier au comité compétent lois, réglementations
commerciales et amendements s’y rapportant (même base juridique)
Notification statutaire
33

Notification d’urgence

d)-Le mécanisme d’examen périodique des politiques commerciales des


États membres
2 ans pour les PD / USA- UE –Japon- CANADA -
4 ans pour les pays suivant le classement des Nations Unies
6 ans pour les PED (Chine, Bresil, Indonesie, RCI Ghana Nigeria…..
6ans et plus pour les PMA a la demande dudit pays

3-Principe d’interdiction des restrictions quantitatives

« La restriction quantitative (ou contingentement) est une mesure


administrative qui fixe autoritairement la quantité ou la valeur des produits
importés ou exportés sans aucune considération de prix  » 
GATT art XI et AGCS art 16
Les formes de restrictions quantitatives en matière de commerce
des marchandises
 Contingents
 Licence d’importation ou d’exportation
 Autres procédés

4-Principe de concurrence loyale


Le principe de concurrence loyale peut être considéré comme un principe
fondamental du système commercial multilatéral de facto dérivant des règles
juridiques sur la concurrence déloyale et du droit des membres de l’OMC
d’avoir recours à des mesures correctives pour lutter contre cette
concurrence.

a) Les mesures anti-subventions


Surtaxe à la frontière pour compenser les distorsions crées par certaines
importations subventionnées (Art 6 du GATT 1994 et l’accord sur les
subventions et mesures compensatoires de l’OMC)
34

b) Les mesures anti-dumping


Les membres de l’OMC ont le droit de percevoir des droits supérieurs au taux
consolidé-droits anti-dumping- si le dumping d’un produit cause ou menace
de causer un préjudice important à une branche de production nationale ou
s’il retarde sensiblement la création d’une production nationale (Art 6 du
GATT 1994).
Le système commercial multilatéral est un système normatif qui ne fait pas
preuve d’excès de légalisme. Au contraire, c’est un système marqué par le
souci du pragmatisme. D’où sa flexibilité et sa souplesse qui admettent des
exceptions, des dérogations et de mesures de sauvegarde

5- Prise de décision
L'OMC conservera la pratique de prise de décisions par consensus suivie en
vertu du GATT de 1947.1 Sauf disposition contraire, dans les cas où il ne sera
pas possible d'arriver à une décision par consensus, la décision sur la
question à l'examen sera prise aux voix. Aux réunions de la Conférence
ministérielle et du Conseil général, chaque Membre de l'OMC disposera d'une
voix. Dans les cas où les Communautés européennes exerceront leur droit de
vote, elles disposeront d'un nombre de voix égal au nombre de leurs Etats
membres qui sont Membres de l'OMC. Les décisions de la Conférence
ministérielle et du Conseil général seront prises à la majorité des votes émis,
à moins que le présent accord ou l'Accord commercial multilatéral
correspondant n'en dispose autrement.
La décision d'adopter une interprétation sera prise à une majorité des trois
quarts des Membres. Le présent paragraphe ne sera pas utilisé d'une
manière susceptible d'éroder les dispositions relatives aux amendements de
l'article X.
Dans des circonstances exceptionnelles, la Conférence ministérielle pourra
décider d'accorder à un Membre une dérogation à une des obligations qui lui
sont imposées par le présent accord ou par l'un des Accords commerciaux
multilatéraux, à la condition qu'une telle décision soit prise par les trois quarts
des Membres,
35

Une demande de dérogation concernant le présent accord La Conférence


ministérielle établira un délai, qui ne dépassera pas 90 jours, pour examiner
la demande. S'il n'y a pas de consensus dans ce délai, toute décision
d'accorder une dérogation sera prise par les trois quarts des Membres. Toute
dérogation accordée pour une période de plus d'une année sera réexaminée
par la Conférence ministérielle une année au plus après qu'elle aura été
accordée, puis chaque année jusqu'à ce qu'elle prenne fin.
( WWW : WTO.ORG site de l’OMC )

II-La souplesse du Système Commercial Multilateral SCM


Le régime de droit commun admet des flexibilités qui s’expriment dans les
accords de l’OMC en termes :
 Exceptions générale et de sécurité ;
 Mesures de sauvegarde ;
 Dérogations  ;
 Traitement spécial et différencié;
 Accès préférentiel (intégration régionale) ;

 Exceptions générale et de sécurité

Droit de déroger aux principes fondamentaux du système commercial


multilatéral pour réaliser certaines politiques d’intérêt public ou pour des
raisons de sécurité comme celles de défense nationale
Exception générale
Art XX du GATT
Art 14 de l’AGCS

Exception de sécurité
Art XI du GATT
Art 14bis de l’AGCS
Art 73 de l’ADPIC

 Mesures de sauvegarde
36

Mesures prises par les membres de l’OMC en cas d’accroissement imprévu


des importations «  mêmes loyales » 

Mesures de sauvegarde générale


Art 19 du GATT et l’accord de l’OMC sur les
sauvegardes

Mesures de sauvegarde liées à la balance des paiements


Art XII du GATT 1994 et le mémorandum d’accord s’y
rapportant

Sauvegardes spéciales Art 5 de l’accord sur l’agriculture et


Art 6 de l’accord sur les textiles et vêtements arrive à terme en
1995.

 Dérogations

Mécanisme qui permet aux membres dans des circonstances exceptionnelles


d’être dispensés de l’une quelconque de leurs obligations. Ce mécanisme est
prévu à l’ Art 9 de l’accord de Marrakech et Art 25 du GATT( exemple à
la création de l’OMC en 1995, le Mali a demandé une dérogation d’application de
l’application de la valeur transactionnelle (valeur en douane) parce que le pays n’était
dans les dispositions pratiques pour une application correcte de cet accord). Pour cette
raison, notre pays a obtenu une dérogation de 5 ans.

En outre, Les Ministres ont également adopté une décision portant octroi d'une
dérogation concernant l'Accord de partenariat UE-ACP, qui autorisait l'UE à continuer
d'accorder un accès aux marchés préférentiel pour les produits en provenance des pays
d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) jusqu'au 31 décembre 2007

 Traitement spécial et différencié

Pour concilier l’égalité juridique et l’inégalité de développement, les parties


contractantes du GATT ont introduit progressivement des dispositions
relatives au TSD en faveur des PED et des PMA en particulier
37

En 1964: L’adoption de la partie IV « commerce et développement » qui


introduit la non réciprocité en matière de concessions et d’engagements
En 1979: La clause d’habilitation rend légal le système général de
préférences commerciales

En 1994: Les accords de l’OMC conclus dans le cadre du cycle d’Uruguay


contiennent six types de dispositions relatives au traitement spécial et
différencié

 Dispositions visant à accroître les possibilités


commerciales des PVD.
 Dispositions exigeant des membres de l’OMC qu’ils
préservent les intérêts des PVD.
 Dispositions offrant aux PVD une certaine flexibilité dans
l’utilisation des instruments de politique économique et
commerciale. (DFQF)
 Dispositions prévoyant une assistance technique pour les
PVD.
 Dispositions offrant une période de transition plus longue
de la mise en œuvre des accords de l’OMC (principal
apport du cycle d’Uruguay).
 Dispositions relatives aux mesures visant à aider les PMA
ou à favoriser leur participation ».(Prise en charge de la
participation aux travaux des comités ordinaires et des
négociations)

 Accès préférentiel :( Les accords commerciaux régionaux)


La prolifération des accords commerciaux régionaux (ACR) constitue une
tendance lourde de l’évolution récente de l’économie mondiale et engendre
des tensions avec le SCM. Dans cette typologie, il faut citer l’Union
Européenne qui est aujourd’hui reconnue comme Membre de l’OMC parce
qu’elle a rempli les critères exigés à cet effet.
Les ACR sont très nombreux de nos jours et ont tendance parfois à freiner les
négociations multilatérales par le fait de l’esprit belliqueux et égoïste de
certains négociateurs majeurs comme l’UE et les USA quand ils sentent qu’ils
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n’ont pas d’intérêts ou que ces intérêts semblent menacés dans le cadre de
l’OMC.

Questions soulevées par la prolifération :


Q1- le régionalisme renforce ou entrave-t-il le SCM?
Réponse 1: pas de réponse consensuelle.
Q2- les zones de libre-échange et les unions douanières sont-elles
incompatibles avec les principes fondamentaux?
Réponse 2: incompatibles avec le principe de non-discrimination mais
tolérées au cas où le multilatéralisme pouvait capitaliser leurs acquis.
Base juridique de la « tolérance »:
- Art XIV du GATT et mémorandum d’accord sur l’interprétation de
l’article XIV; article 5 de l’AGCS et clause d’habilitation ;
- Conditions à remplir pour rendre les ACR compatibles avec le
SCM:
Condition de fond: la libéralisation de l’essentiel des échanges
commerciaux entre les partenaires de l’ACR;
Condition de « forme »: examen des ACR par les organes compétents de
l’OMC .

Article XX Exceptions générales


Sous réserve que ces mesures ne soient pas appliquées de façon à
constituer soit un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable
entre les pays où les mêmes conditions existent, soit une restriction
déguisée au commerce international, rien dans le présent Accord ne
sera interprété comme empêchant l'adoption ou l'application par
toute partie contractante des mesures:
a) nécessaires à la protection de la moralité publique;
b) nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes
et des animaux ou à la préservation des végétaux;
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c) se rapportant à l'importation ou à l'exportation de l'or ou de


l'argent;
d) nécessaires pour assurer le respect des lois et règlements qui ne
sont pas incompatibles avec les dispositions du présent Accord, tels
que, par exemple, les lois et règlements qui ont trait à l'application
des mesures douanières, au maintien en vigueur des monopoles
administrés conformément au paragraphe 4 de l'article II et à l'article
XVII, à la protection des brevets, marques de fabrique et droits
d'auteur et de reproduction et aux mesures propres à empêcher les
pratiques de nature à induire en erreur;
e) se rapportant aux articles fabriqués dans les prisons;
f) imposées pour la protection de trésors nationaux ayant une
valeur artistique, historique ou archéologique;
g) se rapportant à la conservation des ressources naturelles
épuisables, si de telles mesures sont appliquées conjointement avec
des restrictions à la production ou à la consommation nationales;
h) prises en exécution d'engagements contractés en vertu d'un
accord intergouvernemental sur un produit de base qui est conforme
aux critères soumis aux PARTIES CONTRACTANTES et non
désapprouvés par elles ou qui est lui-même soumis aux PARTIES
CONTRACTANTES et n'est pas désapprouvé par elles*;
i) comportant des restrictions à l'exportation de matières premières
produites à l'intérieur du pays et nécessaires pour assurer à une
industrie nationale de transformation les quantités essentielles
desdites matières premières pendant les périodes où le prix national
en est maintenu au-dessous du prix mondial en exécution d'un plan
gouvernemental de stabilisation; sous réserve que ces restrictions
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n'aient pas pour effet d'accroître les exportations ou de renforcer la


protection accordée à cette industrie nationale et n'aillent pas à
l'encontre des dispositions du présent Accord relatives à la non-
discrimination;
j) essentielles à l'acquisition ou à la répartition de produits pour
lesquels se fait sentir une pénurie générale ou locale; toutefois,
lesdites mesures devront être compatibles avec le principe selon
lequel toutes les parties contractantes ont droit à une part équitable
de l'approvisionnement international de ces produits et les mesures
qui sont incompatibles avec les autres dispositions du présent
Accord seront supprimées dès que les circonstances qui les ont
motivées auront cessé d'exister. Les PARTIES CONTRACTANTES
examineront, le 30 juin 1960 au plus tard, s'il est nécessaire de
maintenir la disposition du présent alinéa.
Article XXI Exceptions concernant la sécurité
Aucune disposition du présent Accord ne sera interprétée:
a) comme imposant à une partie contractante l'obligation de fournir
des renseignements dont la divulgation serait, à son avis, contraire
aux intérêts essentiels de sa sécurité,
b) ou comme empêchant une partie contractante de prendre toutes
mesures qu'elle estimera nécessaires à la protection des intérêts
essentiels de sa sécurité:
i) se rapportant aux matières fissiles ou aux matières qui
servent à leur fabrication;
ii) se rapportant au trafic d'armes, de munitions et de matériel
de guerre et à tout commerce d'autres articles et matériel destinés
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directement ou indirectement à assurer l'approvisionnement des


forces armées;
iii) appliquées en temps de guerre ou en cas de grave tension
internationale;
c) ou comme empêchant une partie contractante de prendre des
mesures en application de ses engagements au titre de la Charte
des Nations Unies, en vue du maintien de la paix et de la sécurité
internationales.

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