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THEME : fondements du commerce international

Introduction :

Le commerce international permet à chaque pays de se procurer de biens et de services qu’il ne


dispose pas (pétrole, café…), ou qu’il ne produit pas faute de compétences techniques et
technologiques ; ainsi la spécialisation internationale se définie comme la concentration des
ressources sur un segment particulier d’activités où l’entreprise peut s’acquérir un avantage
concurrentiel ou compétitif. Ce thème a donc pour but d’analyser les fondements du commerce
international et son évolution, puis d’évoquer les différents organes qui ont été mis sur pied pour
réglementer les échanges entre nations.
I- Les fondements du Commerce International

L’analyse des fondements du commerce international a été conduite de façon approfondie


par des auteurs appartenant à différents courants de pensée. Il convient donc d’examiner les
principales explications théoriques du commerce international et de présenter un certain nombre
d’études statistiques de référence qui ont permis de mettre en évidence les liens entre les flux
d’échange et les explications théoriques.

A- Les théories traditionnelles du Commerce International (théories du libre-échange)


1) La théorie de l’avantage absolu (A. SMITH) :

En 1776, A. Smith publie sa recherche sur « la nature et les causes de la richesse des nations »
dans lequel il pose les principes fondamentaux du libéralisme. Pour cet auteur la source principale
de richesse réside dans la division internationale du travail. D’après cette théorie, il démontre que :
« dans le contexte du libre-échange, chaque pays à intérêt à se spécialiser dans la production pour
laquelle il possède un avantage absolu ». Cette spécialisation permet alors un gain d’efficacité.
2) La théorie de l’avantage comparatif (David RICARDO) :

D. RICARDO a développé et précisé l’analyse d’A. SMITH dans : « les Principes de l’économie
politique et de l’impôt » en 1817. La richesse des nations est sans doute l’œuvre la plus connue de
toute la littérature éco, et pourtant son argument en faveur du libre-échange ; la théorie de
l’avantage absolu semble faible. Qu’arriverait-il à la nation qui, s’engageant sur la voie du libre-
échange, ne dispose d’aucun avantage absolu ? L’objet de David Ricardo est de répondre à cette
question en affirmant que même la nation la plus désavantagée accroitra sa richesse, si elle opte
pour le libre-échange. La théorie associée à l’avantage comparatif explique que : « dans le contexte
du libre-échange, chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose de la
productivité la plus forte ou la moins faible ». Il va plus loin qu’A. SMITH en soutenant que c’est
la différence des coûts relatifs ou coût d’opportunité (perte ou manque à gagner dû au choix du
pays pour la production d’un ou de l’autre bien à l’intérieur de son territoire national) de production
exprimée en heures de travail, qui doit fonder la spécialisation.

3) La théorie des dotations factorielles : Heckscher, Ohlin et Samuelson (HOS)

Les analyses de Ricardo et de Smith sont faites dans l’optique de leur courant de pensée,
celui de l’économie classique, qui fonde la valeur des choses sur le travail nécessaire à leur
production. Chez ces auteurs, les différences entre pays sont essentiellement appréhendées en
termes de productivité du travail. Les autres facteurs de production, et notamment le capital sont
négligés. Il revient à Heckscher et Ohlin, d’avoir au 20e siècle élargi le champ de l’analyse au
facteur capital. L’idée de la théorie d’HOS est qu’il existe des biens dont la production requiert
relativement plus de travail que de capital, et inversement. Partant de ce principe, ils stipulent que :
« les pays fortement dotés en capital doivent se spécialiser dans les biens dont la production est
intensive en capital qu’en travail (exemple automobile) ; et ceux fortement doté en travail dans les
biens dont la production est intensive en travail (exemple le textile) ».

En résumé, la spécialisation internationale proposée par les auteurs tels que Smith, Ricardo,
Heckscher et Ohlin donne des canaux grâce auxquels les nations peuvent accroitre leur gain à
l’échange international. Il apparait qu’au lieu de chercher à se spécialiser en tout, il est convenable
d’orienter ses efforts dans la production du bien pour lequel la nation enregistre le plus de richesse.

Exercices pratiques (à faire en classe)

B- Les nouvelles théories du Commerce International

Les théories du commerce international mettent l’accent sur l’écart technologique, la


différenciation des produits et les économies d’échelle.

1- L’écart technologique
Dans ce cas les pays ne se distinguent seulement par leur dotation factorielle en facteur
travail et capital, mais également par leur niveau d’avancement technologique généralement
mesuré par leur effort de recherche et de développement. La capacité d’innovation devient dès lors
le déterminant essentiel des courants d’échange entre pays, les pays très innovateurs échangeront
des produits avancés technologiquement contre des produits moins avancés. Cette théorie est de
VERNON.

2- La théorie de la différenciation des produits

D’après cette théorie les firmes cherchent à différencier leurs produits pour bénéficier d’1
situation de monopole ; ainsi les produits de variété différentes peuvent être proposés aux
consommateurs et font l’objet d’échange intra-branche (Paul KRUGMAN, Bernard
LASSUDRIE).

3- Économie d’échelle et commerce internationale

Les économies d’échelle (ou rendement croissant) expriment une réduction du coût moyen du
produit lorsque les quantités fabriquées augmentent. Les firmes les + efficaces dans un type de
production ont donc intérêt à se spécialiser et à accroitre leur volume de production pour
réduire leurs coûts (Paul KRUGMAN)

II- L’évolution du CI : du libre-échange au protectionnisme

Les auteurs classiques (partisans du libre-échange) tendent à démontrer que le


développement des échanges entre nation est bénéfique pour tous les pays participants. Il n’en
demeure pas moins que les échanges peuvent ne pas être profitables pour tous de la même
manière ; ainsi certains auteurs (Jean Bodin, Antoine de Montchretien, Friedrich List) ont justifié
la mise en place des mesures protectionnistes afin de limiter temporairement les échanges
internationaux.

1) Le libre échange
a) Définition
Il peut se définir comme une norme permettant de faire circuler les biens et les facteurs de
production sans contraintes (absence de barrières tarifaires et non tarifaires) dans une zone.

b) Avantages du libre échange


- Pour l’éco, le libre échange stimule la croissance et l’innovation
- Pour le producteur, le libre échange entraine une augmentation des débouchés, ce qui
relance le cycle de vie du produit
- Favorise la création d’emploi
- Pour le consommateur, il leur permet de bénéficier de la baisse des prix dû à la concurrence
(amélioration du pouvoir d’achat).
- Permet la satisfaction d’une multitude de besoin sans pour autant avoir à les produire
c) Inconvénients du libre échange
- Difficultés de certaines entreprises moins compétitives (entente et monopole)
- Détérioration des termes de l’échange (Les pays sous-développés sont exploités car un
produit nécessitant 1 jour de travail en Europe nécessitera 3 jours en Afrique)
- La perte d’indépendance nationale
- Favorise le dumping (politique visant à vendre un produit plus cher sur son territoire éco
qu’à l’extérieur)
- Favorise une pression à la baisse des facteurs de production notamment des salaires

Vue ces limites, certains auteurs ont justifié la mise en place des mesures protectionnistes afin de
limiter temporairement les échanges internationaux.

2) Le protectionnisme
a) Définition et moyens d’actions

Le protectionnisme représente l’ensemble de mesure visant à protéger les producteurs nationaux


de la concurrence étrangère. Il dispose de trois moyens d’actions ou instruments à savoir : les
barrières tarifaires (droits de douanes), les barrières non tarifaires (quotas d’importations ou
contingentement, subvention à l’exportation, pratiques réglementaires) les manipulations
monétaires (dévaluation)

b) Avantages du protectionnisme
- Sur le plan des ressources de l’état, le protectionnisme permet de procurer des recettes
importantes au budget de l’état à travers les tarifs douaniers
- Sur le plan éco, il permet de protéger le tissu économique. Il s’agit de protéger les industries
locales de la concurrence étrangère
- Sur le plan conjoncturel, il permet de lutter contre les déséquilibres au niveau des balances
extérieures par le maintien à un niveau favorable du taux de couverture des importations.
c) Inconvénients du protectionnisme
- Le protectionnisme entraine souvent la hausse des prix
- Il détruit l’esprit de la concurrence ainsi que ses vertus (manque de dynamisme)
- Le protectionnisme entraine le plus souvent des mesures de rétorsion (de représailles) de
la part des autres pays pouvant conduire à une baisse des échanges internationaux
III- L’organisation des échanges : du GATT à l’OMC
1) Le GATT

Le GATT : General Agreement on tariffs and Trade (accord général sur les tarifs
douaniers et le Commerce) a été créé en octobre 1947. Il reposait sur quatre principes à savoir :
l’interdiction des restrictions quantitatives, la non-discrimination, l’interdiction du dumping et des
subventions à l’exportation, l’abaissement général et progressif des droits de douane

2) L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)

Elle a été créée le 1/01/1995 en remplacement du GATT. Elle a pour rôle : veiller au respect des
accords passés entre les membres, organiser et arbitrer le règlement des différends commerciaux
entre ses membres, assurer la continuité des négociations dans le but d’accroitre la libéralisation
des échanges ; particulièrement des services.
En résumé, les différences entre ces deux organes sont les suivantes :
- Le GATT avait pour principale mission de favoriser les échanges de marchandise entre les
pays signataires alors que l’OMC favorise tous les échanges (marchandises, services,
propriété intellectuelle)
- Le GATT n’étant qu’un accord, l’OMC est un véritable organisme qui rend exécutoire ses
décisions. En outre, les pays signataires de l’acte de l’OMC doivent se soumettre à toutes
les directives qui s’établissent sur la base des négociations (loi du tout ou rien).
IV- Les principaux courants d’échange

Il existe principalement trois courants d’échange à savoir : les échanges Nord-Nord, les
échanges Nord-Sud et les échanges Sud-Sud.

1) Les échanges Nord-Nord

Ce sont les échanges entre les pays industrialisés. Ils sont caractérisés par une forte
diversification de la production (essentiellement les produits manufacturés). Ils représentent plus
de la moitié des échanges mondiaux.

2) Les échanges Sud-Sud

Ceux-ci concernent essentiellement les pays producteurs de matières premières. Les


échanges connaissent de réelles difficultés dues :

- A l’absence des moyens de communication


- Au nationalisme exacerbé
- A la satellisation des pays du Sud autour des pôles dominant du Nord
- A la balkanisation (fractionnement) des pays du Sud
- A leur enfermement dans la production des mêmes biens (produits de bases)
3) Les échanges Nord-Sud

Ce sont ceux qui s’opèrent entre les pays développés et les pays en voie de développement.
Les pays développés, qui ont abondamment des capitaux et une bonne maitrise de la technologie,
produisent et offrent les biens manufacturés en échange de matières premières des pays en voie de
développement. Ce type d’échange a toujours été au centre des controverses notamment à travers
le problème de la dégradation des termes de l’échange soulevée par les économistes
structuralistes (Samir Amin,…)

Note : le terme de l’échange c’est le rapport de l’indice des prix des exportations (IPexport)
sur l’indice de prix des importations (IPimport).

𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑥 à 𝑙′𝑒𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛


Te = 𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑥 à 𝑙′𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 × 100
- Si Te< 100 on dira qu’il y a dégradation ou détérioration des termes de l’échange (c'est-
à-dire que l’indice de prix des produits importés augmentent plus vite que ceux des produits
exportés)
- Si Te> 100 on dira qu’il y a amélioration des termes de l’échange
- Si Te = 100 on dira qu’il y a égalité au niveau des termes de l’échange

V- Eléments de questions
1- Définir : spécialisation internationale, terme de l’échange, économie d’échelle
2- Définir libre échange, donner ses avantages et inconvénients
3- Définir protectionnisme, donner ses avantages et inconvénient
4- Quels sont les instruments ou moyens d’action du protectionnisme
5- Quels sont les principes du GATT
6- Quel est le rôle de l’OMC
7- La différence entre l’OMC ET GATT
8- Qu’est ce qui caractérise les échanges nord-nord, sud-sud, nord-sud
9- Définir détérioration des termes de l’échange
10- Quelle politique commerciale (libre échange ou protectionnisme) préconisez-vous pour un
pays comme le CAMEROUN justifiez votre réponse ?

VI- Thèmes relatifs au commerce international, notamment les APE UE-ACP.

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