Vous êtes sur la page 1sur 27

La conférence de DOHA et les priorités

d’un cycle de développement

Presenté par : Enacdré par :

Najwa HADJ PR. A. AIDOUNI

Zakaria ABDELMOUMEN

Anas KARAMA

Année universitaire : 2018/2019


Introduction :

Réunis à Doha (Qatar), les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont
lancé, le 14 novembre 2001, un nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales.

Ce cycle est destiné à être court, puisque les négociations devant être menées aux termes de
la Déclaration de Doha seront conclues au plus tard le 1er janvier 2005. Toutefois, ce cycle
est également ambitieux : pas moins de cent quarante cinq pays sont actuellement engagés
dans des négociations qui portent sur un volume et une variété d’échanges encore jamais
égalés. Les gains anticipés de la libéralisation des échanges pourraient atteindre, selon
certaines estimations, près de 2 800 milliards de dollars sur dix ans et sortir quelque 320
millions de personnes de la pauvreté (source : Banque mondiale).

Pour la première fois dans l’histoire des négociations commerciales multilatérales, les
questions de développement sont placées au cœur de l’agenda des travaux des membres.
Cette priorité était à la fois une façon d’assurer le soutien des pays les plus pauvres pour le
lancement du nouveau cycle de négociations et, à terme, de renforcer la participation de ces
pays dans les échanges. En conséquence, le Programme de Doha pour le développement a
créé des attentes importantes au sein de la communauté de ces pays dont la frustration
risquerait de mettre en péril le système commercial multilatéral.

Pourquoi Un cycle de développement a été instauré ? Quels sont ses priorités ? et


Comment le cycle de DOHA peut contribuer au développement des pays en voie de
développement ?
Introduction

Chapitre 1 : la nécessité d’un cycle de développement

Partie 1: les besoins d’un cycle de développement

Partie 2 : les priorités d’un cycle pour le développement

Chapitre 2 : Présentation des 7 conférences ministérielles du cycle de DOHA

Partie 1 : les conférences ministérielles

Partie2 : Les thèmes de négociation

Chapitre 3 : Bilan du cycle de DOHA en matière de développement

Première partie : Résultats du cycle DOHA en matière de développement

Deuxième Partie : L’impact de l’échec du cycle DOHA

Conclusion
Chapitre 1 : la nécessité d’un cycle de développement

Première Partie : les besoins d’un cycle de développement

En juin 1993, l’Uruguay Round était finalement clôturé. Le programme de ce dernier


reflétait, en grande partie, les priorités des pays industrialisés. Par exemple, les gains liés à
l’accès aux marchés furent concentrés dans des domaines particulièrement intéressants
pour les pays développés, spécialement dans l’agriculture et les textiles. Les résultats de ces
asymétries régressives furent qu’après la mise en place des engagements pris lors de
l’Uruguay Round, les tarifs moyens exercés par les pays de l’OCDE sur les importations
provenant de pays en développement étaient quatre fois plus élevés que les tarifs sur les
importations provenant d’autres pays de l’OCDE. Les protections nationales (en particulier
les subventions agricoles) étaient également nettement plus importantes dans les pays
développés, totalisant plus de 300 milliards de dollars en 2002. L’impact de ce type de
protection est particulièrement régressif, les producteurs des pays les plus pauvres étant les
plus touchés par cette politique.

Bien que ne recevant qu’une petite part des gains liés à l’Uruguay Round, les pays en
développement acceptèrent néanmoins un large éventail d’obligations et de responsabilités.
De nouvelles règles de commerce et de discipline nationale furent introduites, reflétant plus
les priorités et les besoins des pays développés que celles des pays en développement (par
exemple, les subventions étaient autorisées pour les produits agricoles mais par pour les
produits industriels). Ces règles contraignirent les options des pays en développement, les
empêchant dans certains cas d’utiliser des instruments de politique économique ayant été
utilisés par les pays développés lorsqu’ils étaient à des niveaux de développement
comparables. Beaucoup des nouvelles obligations imposèrent des charges importantes aux
pays en développement. En retour, les pays les moins avancés reçurent des promesses
d’assistance financière pour faire face à ces obligations, et des clauses d’accès préférentiels
aux marchés du Nord. Cependant, ces promesses n’étaient pas obligatoires, laissant les pays
en développement dépendants de la bonne volonté des nations développées.

Les négociateurs ne prirent pas la mesure des efforts très importants demandés aux pays en
développement pour appliquer les accords de l’Uruguay Round, en particulier dans les
domaines concernant la propriété intellectuelle, les barrières techniques au commerce et la
sécurité alimentaire. En raison de ces coûts, un grand nombre de pays en développement ne
furent pas en mesure de remplir leurs engagements pris lors de l’Uruguay Round.

Quant aux services, Il y a lieu de signaler aussi que Les accords de l’Uruguay Round se sont
concentrés sur la libéralisation de services essentiellement importants pour les entreprises
des pays de l’OCDE, tels que les services financiers. En revanche, une attention bien plus
faible fut donnée aux services intensifs en travail peu qualifié, pour lesquels les pays en
développement disposent d’avantages comparatifs. Malgré l’existence de barrières tarifaires
importantes dans beaucoup de leurs industries les plus prometteuses, telle que la
construction ces pays ont augmenté leurs exportations de services d’une manière très
significative. A cet égard, les pays en développement ont un intérêt légitime et substantiel
pour un nouveau cycle de libéralisation qui concernera ainsi les services intensifs au travail.
Au vu de ce qui précède, il était admis dans certains milieux que les cycles précédents
avaient bien plus profité aux pays industrialisés qu’aux pays en développement. A cet égard,
ces deniers ont voulu mettre en vigueur une nouvelle approche traitant ainsi toutes ces
questions internationales et qui devait alors permettre de réduire ces inégalités.

Ainsi, en Novembre 2001 à DOHA, Le nouveau cycle de négociations fut alors sous-titré
« cycle pour le développement ».

Deuxième Partie : les priorités d’un cycle pour le développement

A quoi devrait ressembler un programme de négociations pour le développement ? Il paraît


évident que n’importe quel accord devrait être évalué en fonction de son impact sur le
développement (dans le sens où des articles ayant des effets négatifs sur le développement
ne devraient pas y être inclus). Un tel accord devrait être équitable, obtenu de manière
équitable et limité dans son étendue. Bien qu’en général ces principes soient largement
acceptés, il peut exister des différences d’interprétation importantes tant sur le sens des
termes que sur la façon de résoudre les éventuels conflits entre les principes.

Jusqu’ici, une grande partie de la discussion s’est concentrée sur l’agriculture, mais un réel
cycle pour le développement demande bien plus. La priorité doit être de favoriser l’accès aux
marchés pour les biens produits par les pays en développement. Il existe un besoin urgent
de réduire le protectionnisme sur les produits manufacturés intensifs en travail (tels les
textiles et les produits alimentaires transformés) et sur les services intensifs en main-
d’œuvre non qualifiée (comme les services maritimes et la construction). Faciliter la mobilité
du travail doit également faire partie des priorités, en particulier en ce qui concerne
l’immigration temporaire du travail non qualifié. En outre, le nouveau cycle de négociation
doit permettre de limiter l’évolution des barrières non-tarifaires qui se sont mises en place
suite aux réductions des tarifs douaniers.

1-Libéraliser les flux de travail et les services intensifs en travail :

L’Accord Général sur le Commerce des Services (GATS) reconnaît quatre types de flux de
services. Le mouvement temporaire des personnes naturelles a reçu de loin le moins
d’attention en termes du volume des concessions prévues. Pourtant, les différences de
rémunération qui existent entre les pays suggèrent que le mouvement des facteurs
permettrait un gain de productivité global. Si la rémunération des facteurs est égale à leur
productivité marginale, les écarts les plus importants se trouvent dans la rémunération du
travail non qualifié, et les plus faibles dans celle du capital. En conséquence, des accords
permettant la mobilité du travail non qualifié devraient permettre d’augmenter
significativement l’efficacité globale.

De tels accords devraient également permettre d’augmenter significativement les niveaux


de vie dans les pays en développement –par les transferts qu’ils généreraient et par
l’accumulation de capital qui serait rapatrié lorsque le migrant retourne vers son pays
d’origine.
Il est estimé que le mouvement temporaire de travailleurs peu qualifiés en provenance des
pays en développement (où il existe une offre excessive) vers les pays développés (où il
existe une pénurie), devrait augmenter le bien-être mondial par centaines de milliards de
dollars, même dans le cas où le flux effectif de migrants serait modeste.

Pour ces raisons, un cycle de négociations pour le développement devrait faciliter les
migrations de travailleurs non qualifiés, ainsi que le commerce des biens et services intensifs
en travail non qualifié.

2-reformer prudemment les marchés agricoles

Le niveau des protections agricoles dans les pays de l’OCDE a été constamment élevé. Les
effets sur les pays en développement sont sévères, le secteur agricole y représentant près de
40 % du PIB, 35 % des exportations et 70 % de l’emploi.

L’agriculture représentant une part tellement importante à la fois du développement


économique national et de la vie de tous les jours dans les pays en développement, les
réformes de l’agriculture doivent être menées prudemment. La libéralisation agricole offre
aux pays en développement des perspectives d’accès plus facile aux marchés du Nord, mais
peut (potentiellement) avoir des effets à la hausse sur les prix aux consommateurs dans ces
pays. Ainsi, les subventions agricoles au Nord bénéficient aux consommateurs du Sud mais
handicapent les producteurs de ces pays. Les effets nets d’une libéralisation du commerce
des produits agricoles varient entre les pays en développement, en fonction de la
composition de leurs exportations et de leurs importations, et en fonction de l’élasticité-prix
de ces produits vis-à-vis de la libéralisation. Ces pertes potentielles soulignent le besoin
d’une approche fine, tenant compte des différences entre les produits et entre les pays.

Au lieu de viser des réformes trop générales, l’OMC devrait chercher à ne libéraliser que les
produits susceptibles d’entraîner les bénéfices les plus importants pour les producteurs, et
les coûts les plus faibles pour les consommateurs. C’est pour cela une approche sélective est
suggérée. Les subventions devant être éliminées en priorité sont celles dont bénéficient peu
les consommateurs relativement aux coûts de production. Les pays en développement
devraient concentrer leurs efforts pour réduire les tarifs douaniers et les quotas sur les
produits tropicaux, les produits agricoles transformés, et les autres produits qu’ils exportent
ou pour lesquels ils ont une forte élasticité-prix à l’exportation.

3-libéraliser les biens industriels

Les pays développés, s’ils ont en moyenne des tarifs douaniers relativement bas,
maintiennent d’importantes barrières sur un grand nombre de produits principalement
exportés par les pays en développement.

Les tarifs douaniers des pays de l’OCDE sont excessivement importants pour les produits
stratégiques aux pays en développement, tels que les produits intensifs en travail peu
qualifié (en particulier le textile) et la nourriture transformée. De tels tarifs retardent le
développement en empêchant la diversification industrielle des pays les plus pauvres.

4- Réduire les barrières non tarifaires :


Il existe quatre catégories principales de barrières non tarifaires : les tarifs anti-dumping sont
imposés lorsqu’un pays vend des produits en dessous de leurs coûts ; les droits
compensatoires sont imposés lorsqu’un pays subventionne un produit ; les mesures de
protection peuvent être mises en place temporairement lorsqu’un pays fait face à une forte
augmentation de ses importations ; et les restrictions pour le maintien de la sécurité
sanitaire, ou pour éviter, par exemple, une épidémie de moucherons sur les fruits. Les pays
industrialisés ont utilisé toutes ces mesures non tarifaires pour limiter leurs importations en
provenance des pays en développement lorsque ceux-ci ont atteint un niveau de
compétitivité leur permettant de concurrencer les produits nationaux. Un grand nombre de
ces mesures sont décrites comme assurant le commerce « juste », mais du point de vue des
pays en développement, elles tendent plutôt à maintenir un commerce « injuste ». Elles sont
des preuves de l’hypocrisie du Nord. Toutefois, les pays en développement ont de plus en
plus recours à de telles mesures les uns contre les autres, et contre les pays industrialisés. En
ce sens, ce type de barrières représente une menace cachée pour un processus de
libéralisation commerciale.

5-Reconnaître explicitement le droit aux pays en développement d’utiliser des politiques


industrielles ou d’autres politiques de développement

Depuis longtemps, la littérature économique reconnaît qu’il peut exister des bénéfices
d’apprentissage importants grâce à la protection. En général, les économistes préfèrent les
subventions non dissimulées ou les prêts gouvernementaux aux subventions cachées
qu’offre la protection. Cependant, pour un certain nombre de raisons, les subventions
directes sont parfois difficiles à mettre en place. Dans un monde de second rang, les
subventions peuvent être efficaces. Il existe un risque plus grand que les mesures relatives à
des traitements spéciaux et différenciés ne suffisent pas à assurer que des pays à différents
stades de leur développement soient capables de répondre à leurs problèmes spécifiques par
des solutions de second rang appropriées.

6- Limiter la compétition fiscale pour attirer les investissements :

Un domaine, dans lequel un accord international pourrait procurer des bénéfices immenses
aux pays en développement, concerne leur concurrence pour les investissements étrangers
via des concessions fiscales et des subventions financières.

Les principaux bénéficiaires de cette concurrence sont les investisseurs internationaux. De la


même manière que pour les accords internationaux limitant les subventions, il devrait exister
une proscription forte de la concurrence en faveur de firmes spécifiques –par exemple au
travers de traitements fiscaux spéciaux ou de provision d’infrastructures particulières.
7- Rééquilibrer les droits de propriété intellectuelle :

Les accords sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce (les
accords TRIPS) doivent être révisés pour permettre à l’objectif de transfert et de
dissémination de la technologie d’être effectivement réalisé, et afin de mieux équilibrer les
intérêts des utilisateurs (aussi bien dans les pays développés que dans les pays en
développement) et des producteurs de savoir. Que ce soit au sein de l’OMC ou d’un autre
forum (par exemple l’Organisation mondiale des Droits de Propriété Intellectuelle).

8- Etendre le désarmement unilatéral

Les tarifs préférentiels pour les pays les moins avancés constituent une part importante de
l’architecture mondiale du commerce depuis le commencement du Système de Préférences
Généralisées en 1968 et devraient jouer un rôle de plus en plus grand dans le cycle pour le
développement.

Les accords non réciproques ont eu des bénéfices limités pour les pays en développement,
pour être significatives, les préférences devraient être rendues disponibles à plus de pays en
développement en dehors des pays les moins avancés.

Une des raisons de la sous-utilisation vient des règles d’origine, qui ont pour but d’empêcher
les détournements de commerce où des produits en provenance de pays non bénéficiaires
sont acheminés via les pays les moins avancés, afin d’exploiter les préférences dont jouissent
ces derniers. Une raison pour laquelle l’adoption a été limitée est qu’il est souvent difficile ou
coûteux de réunir la documentation nécessaire pour satisfaire les règles d’origine.

9- Créer des mécanismes d’application justes

La sanction pour avoir violé un accord de l’OMC est l’imposition de barrières tarifaires.
Néanmoins, parce que l’imposition de tels tarifs par un petit pays sur des biens importés des
États-Unis a un effet négligeable sur les producteurs américains, le système de l’OMC ne
dispose pas de moyens efficaces pour sanctionner une action injuste d’un grand pays contre
un petit pays.

Une solution parmi d’autres à cette problématique serait de demander que le viol d’une
règle par l’un des membres soit puni par l’ensemble des autres membres de l’OMC

10- Mettre en place des mesures anti-corruption

Une interaction particulièrement insidieuse entre les firmes étrangères et les pays en
développement est la corruption : il est souvent moins coûteux de corrompre un membre du
gouvernement pour obtenir par exemple une concession, que de payer l’intégralité du prix
de marché. Les accords internationaux contre la corruption (comme le Foreign Corrupt
Practive Act américain) devraient faire partie d’un accord international.

Chapitre 2 : Conférences ministérielles de DOHA à ce jour

Définition d’une conférence ministérielle :

La conférence ministérielle est l'organe suprême de l'OMC dans la structure décisionnelle


établie par l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation Mondiale du Commerce,

Selon l’article IV de l’accord, elle est composée de tous les Membres, elle se réunit au moins
une fois tous les deux ans. La Conférence ministérielle exerce les fonctions de l'OMC, et
prend les mesures nécessaires à cet effet. La Conférence ministérielle est habilitée à prendre
des décisions sur toutes les questions relevant de tout Accord commercial multilatéral, si un
Membre en fait la demande, conformément aux prescriptions spécifiques concernant la
prise de décisions qui sont énoncées dans l’accord et dans l'Accord commercial multilatéral
correspondant.

Présentation du cycle DOHA :

Le cycle de Doha est l'actuel cycle de négociations commerciales entre les membres de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). ... Son objectif est de réformer en profondeur
le système commercial international grâce à la réduction des obstacles au commerce et à
l'adoption de règles commerciales révisées.

Le cycle de Doha est une ronde de négociations, qui devait au départ durer trois ans,
effectuée sous l'égide de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Elles portent surtout
sur la « libéralisation du commerce international »1, et avaient comme objectif explicite le
« développement » de ce qu'on appelait naguère le « Tiers-Monde ». La conférence
interministérielle de Doha (Qatar) a eu lieu du 9 au 13 novembre 2001, tandis que la
quatrième conférence ministérielle de l'OMC lançait un nouveau cycle de négociations
multilatérales (commencées au sein du GATT, le prédécesseur de l'OMC), baptisé « cycle du
développement ». En effet, l'essentiel des négociations de Doha portaient sur l'agriculture et
sur l'amélioration de l'accès aux marchés des pays riches pour les produits agricoles des pays
en développement (PED). Le cycle de Doha, qui s'est conclu sur un échec, les différentes
parties n'arrivant pas à s'accorder, incluait d'ailleurs un accord sur les ADPIC (aspects des
droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce).

Première partie : les conférences ministérielles

9 conférences ministérielles ont été administrées jusqu’à aujourd’hui à savoir :

a- la conférence ministérielle de DOHA 9-13 Novembre 2001 :


Après l'échec de la troisième Conférence ministérielle qui s'était tenue à Seattle en
décembre 1999, les préparatifs de la Conférence ministérielle de Doha ont débuté en janvier
2000, Cette quatrième Conférence ministérielle de l'OMC prévoit la tenue de négociations
sur divers sujets et d'autres tâches pour les années à venir. Au cours de cette conférence a
été lancé officiellement Le Cycle de Doha qui vise à réformer en profondeur le système
commercial international par la réduction des obstacles au commerce et des règles
commerciales révisées, appelé semi officiellement Programme de Doha pour le
développement car l'un de ses principaux objectifs est d'améliorer les perspectives
commerciales des pays en développement.

b- la conférence ministérielle de CANCUN 10-14 Septembre 2003:

Deux ans après, Une cinquième Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Cancún, au
Mexique. Elle avait pour objectif principal de dresser un bilan de l'avancement des
négociations et des autres travaux requis par le Programme de Doha pour le
développement. C’est la première réunion importante depuis le lancement des négociations
du « Cycle du développement » à Doha. Elle devrait permettre de faire le point sur l’état
d’avancement des négociations dans plusieurs domaines.

c- la conférence ministérielle de HONG-KONG 13-18 décembre 2005:

La sixième Conférence ministérielle de l'OMC a eu lieu à Hong Kong, Chine, donnant le coup
d'envoi à six jours de travaux des 149 pays membres pour tenter de faire progresser la
libéralisation des échanges mondiaux, ainsi que réduire l'écart entre "gagnants" et
"perdants" de la mondialisation. Cette conférence s’intègre dans le cycle de négociations
commerciales, menées depuis quatre ans dans le cadre du Programme de Doha pour le
développement, qui devraient s’achever en 2006. La conférence de Hong Kong ne concerne
pas uniquement les secteurs du développement et de l'agriculture. Il a ainsi cité la réduction
des tarifs douaniers, ainsi que l’ouverture des marchés de services.

d- la conférence ministérielle de Genève 30 novembre - 2 décembre 2009:

La septième session de la Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Genève, Suisse. La


Conférence ministérielle n'était pas une session de négociation, mais offrait « une tribune
permettant aux Ministres de passer en revue le fonctionnement de l'institution », y compris
le Cycle de Doha. Il y a eu une forte convergence sur l'importance du commerce et du Cycle
de Doha pour la reprise économique et la réduction de la pauvreté dans les pays en
développement.

e- Conférence ministérielle de Genève 5-17 décembre 2011:

La huitième Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Genève, Suisse. Le but des
séances de travail était de donner aux Ministres la possibilité d'un échange interactif, en leur
offrant une plate-forme de discussion structurée autour des trois grands thèmes suivants:
Importance du système commercial multilatéral et de l'OMC, Commerce et développement
et Programme de Doha pour le développement.

f- Conférence ministérielle de Bali 3-6 décembre 2013

Il s’agit de la neuvième conférence ministérielle de l’OMC qui s’est tenue a la station


indonésienne Nussa Dua entre le 2 et le 7 décembre 2013. L’objectif étant de conclure
l’accord de Bali dit aussi le Paquet de Bali qui est un accord sur un petit sous-ensemble de
questions négociées dans le cadre du Cycle de Doha, lancé en 2001 au Qatar vu par
beaucoup comme la dernière occasion de sauver les pourparlers de Doha.

g- Conférence ministérielle de Nairobi du 15 au 19 décembre 2015 :

Cette conférence est la dixième Conférence ministérielle de l'OMC ; elle s'est tenue à
Nairobi, Kenya. Elle a abouti à l'adoption du "paquet de Nairobi", un ensemble de six
décisions ministérielles sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les
moins avancés (PMA). La Conférence a été présidée par Mme Amina Mohamed, Ministre des
affaires étrangères et du commerce international du Kenya.

h- CONFERENCE MINISTERIELLE DE BUENOS AIRES du 10 au 13 décembre 2017:

L’Onzième Conférence ministérielle de l’Organisation s’est tenue à Buenos Aires, en


Argentine. La Conférence ministérielle, à laquelle ont participé des Ministres chargés du
commerce et d’autres hauts fonctionnaires des 164 Membres de l’Organisation, est l’organe
de décision suprême de l’OMC. La Conférence a été présidée par Mme la Ministre Susana
Malcorra de l’Argentine. Les membres de l'OMC visent à renforcer leurs engagements envers
le système commercial mondial, tout en mettant l'accent sur le développement des
ressources humaines, la protection de l'environnement, l'égalité des sexes et l'égalité
sociale.

La prochaine conférence ministérielle sera tenue à Nour Sultan à KHAZAKHASTAN en 2020.

Deuxième partie : Les thèmes de négociation

À la quatrième Conférence ministérielle, tenue à Doha (Qatar), en novembre 2001, les


gouvernements membres de l'OMC sont convenus de lancer de nouvelles négociations. Ils
sont également convenus d'entreprendre des travaux sur d'autres questions, en particulier
la mise en œuvre des accords actuels. L'ensemble est appelé Programme de Doha pour le
développement (PDD).
Les négociations se déroulent dans le cadre du Comité des négociations commerciales et de
ses organes subsidiaires, qui sont, en général, des conseils et comités ordinaires qui se
réunissent en “sessions extraordinaires”, soit des groupes de négociation créés
spécialement. Les autres travaux prévus dans le programme sont menés au sein d'autres
conseils et comités de l'OMC.

Sur la base de ce qui précède, un « Programme de travail » et de négociations a été défini


dans la Déclaration Ministérielle. Les travaux de cette CM ont abouti à une déclaration dont
les principaux axes sont les suivants :

1) La mise en œuvre :

Le terme de “mise en œuvre” désigne d’une manière abrégée les problèmes que
rencontrent particulièrement les pays en développement pour mettre en œuvre les Accords
de l’OMC en vigueur, c’est-à-dire les accords issus des négociations du Cycle d’Uruguay.
À Doha, cette importante question a été traitée de deux manières. D’abord, les Ministres
sont convenus d’adopter environ 50 décisions précisant les obligations des gouvernements
des pays en développement Membres en ce qui concerne des questions comme
l’agriculture, les subventions, les textiles et les vêtements, les obstacles techniques au
commerce, les mesures concernant les investissements et liées au commerce et les règles
d’origine.
Il a fallu près de trois années de difficiles négociations pour parvenir à un accord sur ces
points.

2) L’agriculture :

Les négociations sur l’agriculture ont commencé au début de 2000, au titre de l’article 20 de
l’Accord de l’OMC sur l’agriculture. En novembre 2001, au moment de la Conférence
ministérielle de Doha, 121 gouvernements avaient présenté un grand nombre de
propositions de négociation.
Ces négociations se poursuivent, mais à présent, dans le cadre du mandat énoncé dans la
Déclaration de Doha, qui fixe une série de dates butoirs. La Déclaration fait fond sur les
travaux déjà entrepris, confirme et précise les objectifs et établit un calendrier. L’agriculture
fait désormais partie de l’engagement unique auquel la quasi-totalité des négociations qui
s’y rapportaient devaient aboutir au plus tard le 1er janvier 2005, l’objectif officieux étant
désormais la fin de 2006.
Ces négociations reconfirment l’objectif à long terme déjà énoncé dans l’Accord actuel de
l’OMC: établir un système de commerce équitable et axé sur le marché au moyen d’un
programme de réforme fondamentale, comprenant des règles renforcées et des
engagements spécifiques concernant le soutien et la protection de l’agriculture par les
pouvoirs publics. Le but est de remédier aux restrictions et distorsions touchant les marchés
agricoles mondiaux et de les prévenir.
Sans préjuger du résultat, les gouvernements Membres se sont engagées à mener des
négociations globales dont les objectifs sont les suivants:

 Accès aux marchés: améliorations substantielles ;


 Subventions à l’exportation: élimination de toutes les formes de subventions de
ce type ;
 Soutien interne: réduction substantielle des mesures de soutien ayant des effets
de distorsion sur les échanges.

Le cycle pour le développement prévoit que le traitement spécial et différencié en faveur


des pays en développement fera partie intégrante de l’ensemble des négociations et sera
incorporé dans les nouveaux engagements ainsi que dans les règles et disciplines nouvelles
ou révisées pertinentes, de manière à être effectif dans la pratique, et à permettre aux pays
en développement de répondre à leurs besoins, notamment en matière de sécurité
alimentaire et de développement rural.
3) Services :
Les négociations sur les services duraient déjà depuis près de deux ans lorsqu’elles ont été
incorporées dans le nouveau programme de Doha.
L’Accord général sur le commerce des services (AGCS) demande aux gouvernements
Membres d’engager des séries de négociations successives sur des questions spécifiques en
vue de libéraliser progressivement le commerce des services. Le premier cycle devait
commencer au plus tard au bout de cinq ans à compter de 1995.
En conséquence, les négociations sur les services ont officiellement commencé au début de
2000 dans le cadre du Conseil du commerce des services. En mars 2001, le Conseil a réalisé
un élément clé du mandat de négociation en établissant les lignes directrices et les
procédures pour les négociations.
La Déclaration de Doha entérine les travaux déjà accomplis, confirme les lignes directrices et
les procédures pour les négociations et établit certains éléments essentiels du calendrier, y
compris, surtout, la date limite pour la conclusion des négociations dans le cadre d’un
engagement unique.
Les négociations se déroulent dans le cadre de “sessions extraordinaires” du Conseil du
commerce des services et des réunions ordinaires de ses comités ou groupes de travail
subsidiaires.

4) Accès aux marchés pour les produits non agricoles :


Les Ministres sont convenus d’engager des négociations visant à réduire les droits de douane
sur tous les produits non agricoles. L’objectif est de réduire ou, selon qu’il sera approprié,
d’éliminer les droits de douane ainsi que les obstacles non tarifaires, en particulier pour les
produits dont l’exportation présente un intérêt pour les pays en développement. Ces
négociations tiennent pleinement compte des besoins et intérêts spéciaux des pays en
développement et des pays les moins avancés en reconnaissent qu’une réciprocité totale
n’est pas nécessaire entre ces pays et les autres participants pour ce qui est des
engagements de réduction.
Les participants doivent d’abord parvenir à un accord sur la manière (les “modalités”) de
procéder à la réduction des droits (dans le cadre du Tokyo Round, les participants ont
employé une formule mathématique convenue pour opérer une réduction générale des
droits de douane; dans le cadre du Cycle d’Uruguay, ils ont négocié des réductions produit
par produit). Les procédures convenues comprendraient des études et des mesures de
renforcement des capacités destinées à aider les pays les moins avancés à participer
effectivement aux négociations. De retour à Genève, les négociateurs ont décidé que les
“modalités” devraient être convenues d’ici au 31 mai 2003. Étant donné que cette date n’a
pas été respectée, les Membres se sont fixé le 1er août 2004 un nouvel objectif: la
Conférence ministérielle de Hong Kong en décembre 2005.
Après huit cycles de négociations dans le cadre du GATT, les droits de douane moyens sont
actuellement à leurs niveaux les plus bas, mais certains tarifs continuent de restreindre le
commerce, notamment les exportations des pays en développement — par exemple, les
“crêtes tarifaires”, qui sont des droits relativement élevés, habituellement appliqués à des
produits “sensibles”, dans un contexte de droits de douane généralement peu élevés. En ce
qui concerne les pays industrialisés, des droits de 15 pour cent et plus sont généralement
considérés comme des “crêtes tarifaires”.
Un autre exemple est la “progressivité des droits”, par laquelle des droits d’importation sur
les produits semi-transformés sont plus élevés que sur les matières premières, et sont
encore plus élevés sur les produits finis. Cette pratique protège les industries de
transformation nationales et décourage le développement d’une activité de transformation
dans les pays d’où proviennent les matières premières.
Les négociations se déroulent dans le cadre du Groupe de négociation sur l’accès aux
marchés.
5) Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce :
Une interprétation de cet Accord plus favorable est faite en ce qui concerne l’accès aux
médicaments.
Cette déclaration distincte sur les ADPIC et la santé publique est destinée à répondre aux
préoccupations concernant les conséquences possibles de l’Accord sur les ADPIC pour l’accès
aux médicaments.
Elle souligne que l’Accord sur les ADPIC n’empêche pas et ne devrait pas empêcher les
gouvernements Membres d’agir pour protéger la santé publique. Elle réaffirme le droit des
gouvernements de tirer parti des flexibilités ménagées par l’Accord pour lever les
éventuelles réticences qu’ils pourraient avoir.
Aux fins du programme de Doha, la déclaration définit deux tâches spécifiques. Le Conseil
des ADPIC doit trouver une solution aux problèmes auxquels les pays peuvent être
confrontés lorsqu’ils recourent aux licences obligatoires s’ils ont des capacités de fabrication
pharmaceutique trop faibles ou s’ils n’en ont pas, et doit faire rapport sur cette question au
Conseil général pour la fin de 2002 au plus tard (cela a été fait en août 2003, voir la section
sur la propriété intellectuelle du chapitre “Les Accords”). La déclaration proroge également
jusqu’au 1er janvier 2016 la date limite pour l’application par les pays les moins avancés des
dispositions relatives aux brevets pharmaceutiques.
6) Liens entre commerce et investissement :
Il s’agit d’une “question de Singapour”, c’est-à-dire d’une question étudiée par un groupe de
travail établi par la Conférence ministérielle de Singapour de 1996
La Déclaration énonce en outre un certain nombre de principes comme la nécessité de tenir
compte de manière équilibrée des intérêts des pays d’origine des investissements étrangers
et de ceux des pays d’accueil, le droit des pays de réglementer l’investissement, le
développement, l’intérêt général et les circonstances spécifiques de chaque pays. Elle met
aussi l’accent sur le soutien et l’assistance technique aux pays en développement et aux pays
les moins avancés et sur la coordination avec d’autres organisations internationales, comme
la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Depuis la décision du 1er août 2004, cette question ne figure plus dans le Programme de
Doha.
7) Interaction du commerce et de la politique de la concurrence :
Il s’agit d’une autre “question de Singapour”, pour laquelle un groupe de travail a été établi
en 1996.
La Déclaration indique que ces travaux devront tenir pleinement compte des besoins en
matière de développement. Elle prévoit une coopération technique et le renforcement des
capacités dans des domaines comme l’analyse et l’élaboration des politiques de façon que
les pays en développement puissent mieux évaluer les implications d’une coopération
multilatérale plus étroite pour divers objectifs de développement. Une coopération avec
d’autres organisations comme la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) est également prévue.
Depuis la décision du 1er août 2004, cette question ne figure plus dans le Programme de
Doha.
8) Transparence des marchés publics :
Il s’agit d’une troisième “question de Singapour”, traitée par un groupe de travail établi par
la Conférence ministérielle de Singapour en 1996.
La Déclaration met l’accent sur les préoccupations en matière de développement,
l’assistance technique et le renforcement des capacités.
Depuis la décision du 1er août 2004, cette question ne figure plus dans le Programme de
Doha.
9) Facilitation des échanges :
Il s’agit d’une quatrième “question de Singapour” soulevée à la Conférence ministérielle de
1996.
La Déclaration reconnaît les arguments en faveur “de l’accélération accrue du mouvement,
de la mainlevée et du dédouanement des marchandises, y compris les marchandises en
transit, et la nécessité d’une assistance technique et d’un renforcement des capacités accrus
dans ce domaine”.
10) Règles de l’OMC: antidumping et subventions :
Le but est de clarifier et d’améliorer les disciplines tout en préservant les concepts et
principes fondamentaux de ces accords, et en tenant compte des besoins des participants en
développement et les moins avancés.
L’accord a mentionné spécifiquement les subventions aux pêcheries comme étant un
secteur important pour les pays en développement et pour lequel les participants devraient
viser à clarifier et à améliorer les disciplines de l’OMC.
11) Accords commerciaux régionaux :
Les accords commerciaux régionaux (ACR) représentent une dérogation importante à la
règle de la nation la plus favorisée (NPF) appliquée par l’OMC, c’est-à-dire au principe de
non-discrimination entre les partenaires commerciaux. Tous les gouvernements Membres
sont actuellement parties à des ACR.
Les ACR doivent remplir certaines conditions pour pouvoir déroger au principe NPF. Mais
l’interprétation des règles a prêté à controverse. Cela a compliqué la tâche des Membres de
l’OMC pour ce qui est d’évaluer la compatibilité des divers accords commerciaux avec les
dispositions de l’OMC.
La Déclaration de Doha prescrit des négociations visant à "clarifier et à améliorer les
disciplines et procédures prévues par les dispositions existantes de l’OMC qui s’appliquent
aux accords commerciaux régionaux. Les négociations tiendront compte des aspects des
accords commerciaux régionaux relatifs au développement".
12) Le règlement des différends
L’Organe de règlement des différends (ORD) a commencé ce réexamen à la fin de 1997, et a
tenu une série de discussions informelles sur la base de propositions et de questions
formulées par les Membres. Nombre d’entre eux, sinon tous, pensaient véritablement qu’il
fallait apporter des améliorations au Mémorandum d’accord. Cependant, l’ORD n’a pas pu
arriver à un consensus sur les résultats du réexamen.
La Déclaration de Doha prescrit des négociations et dispose (au paragraphe 47) que celles-ci
ne feront pas partie de l’engagement unique, c’est à dire qu’elles ne seront pas liées au
succès ou à l’échec des autres négociations prescrites par la déclaration. Les négociations,
qui devaient initialement se conclure en mai 2003, se poursuivent sans qu’une date limite ait
été fixée.
13) Commerce et environnement
Les Ministres sont convenus d’engager des négociations sur la relation entre les règles de
l’OMC existantes et les obligations commerciales spécifiques énoncées dans les accords
environnementaux multilatéraux. Les négociations doivent porter sur l’application des règles
de l’OMC aux Membres qui sont parties à des accords environnementaux, en particulier
pour la relation entre ces règles et les mesures commerciales prises au titre d’accords
environnementaux.

14) Commerce électronique


La Déclaration de Doha entérine les travaux déjà effectués sur le commerce électronique et
donne pour instruction au Conseil général d’étudier les arrangements institutionnels les plus
appropriés pour l’exécution du programme de travail et de faire rapport sur les progrès
supplémentaires accomplis.
15) Petites économies
La participation des petites économies au commerce mondial se heurte à des obstacles
particuliers, par exemple, l’absence d’économies d’échelle ou le manque de ressources
naturelles.
La Déclaration de Doha charge le Conseil général d’examiner ces problèmes et de faire des
recommandations sur les mesures liées au commerce qui pourraient améliorer l’intégration
des petites économies.
16) Commerce, dette et finances
Nombre de pays en développement sont confrontés à un grave problème d’endettement
extérieur et ont connu des crises financières. Les Ministres ont décidé à Doha d’établir
un Groupe de travail de la relation entre commerce, dette et finances pour examiner
comment des mesures liées au commerce pourraient contribuer à une solution durable de
ce problème. Ce groupe de travail fera rapport au Conseil général qui, à son tour, fera un
autre rapport.
17) Commerce et transfert de technologie
Plusieurs dispositions des Accords de l’OMC mentionnent la nécessité d’un transfert de
technologie entre les pays développés et les pays en développement.
Il faudrait cependant savoir exactement comment ce transfert dans la pratique et si des
mesures spécifiques pourraient être prises dans le cadre de l’OMC pour encourager ces flux
de technologie.
À Doha, les Ministres ont décidé d’établir un groupe de travail chargé d’examiner la
question. Ce groupe de travail fera rapport au Conseil général, qui fera lui-même rapport à la
prochaine Conférence ministérielle.
18) Coopération technique et renforcement des capacités
Dans divers paragraphes de la Déclaration de Doha, les gouvernements Membres de l’OMC
ont pris de nouveaux engagements en matière de coopération technique et de
renforcement des capacités.
Suite à l’instruction donnée dans la déclaration d’élaborer un plan assurant le financement à
long terme de l’assistance technique de l’OMC, le Conseil général a adopté, le 20 décembre
2001 (un mois après la Conférence de Doha), un nouveau budget qui a accru de 80 pour cent
le financement de l’assistance technique et a établi un fonds global d’affectation spéciale
pour le programme de Doha pour le développement.
19) Pays les moins avancés
De nombreux pays développés ont considérablement abaissé ou effectivement supprimé les
droits de douane applicables aux importations en provenance des pays les moins avancés
(PMA).
Dans la Déclaration de Doha, les gouvernements Membres de l’OMC s’engagent en faveur
de l’objectif d’un accès aux marchés en franchise de droits et sans contingents pour les
produits originaires des PMA. Ils s’engagent aussi à envisager des mesures additionnelles
pour améliorer l’accès aux marchés pour les exportations de ces pays.
Les Membres conviennent en outre de faire en sorte que les pays les moins avancés puissent
négocier plus rapidement et plus facilement leur accession à l’OMC.
Une partie de l’assistance technique est destinée spécialement aux pays les moins avancés.
La Déclaration de Doha invite instamment les donateurs Membres de l’OMC à accroître
sensiblement leurs contributions.
20) Traitement spécial et différencié
Les Accords de l’OMC contiennent des dispositions spéciales qui confèrent des droits
particuliers aux pays en développement. Il s’agit, par exemple, des dispositions prévoyant
des délais plus longs pour mettre en œuvre les accords et les engagements ou des mesures
destinées à accroître les possibilités commerciales pour les pays en développement.
Dans la Déclaration de Doha, les gouvernements Membres conviennent que toutes les
dispositions relatives au traitement spécial et différencié devraient être réexaminées en vue
de les renforcer et de les rendre plus précises.
Chapitre 3 : Bilan du cycle de DOHA en matière de développement

Première partie : Résultats du cycle DOHA en matière de développement

Malgré les marques de bonne volonté à Doha, les progrès du cycle pour le développement
ont été lents et marqués par les désaccords sur la prise en compte des préoccupations et des
intérêts des pays en développement.

Pendant les années 2002 et 2003, il est devenu clair pour de nombreux pays en
développement, que le cycle de Doha allait dans la mauvaise direction sur un grand nombre
de questions centrales.

Pour ces pays, le nouveau cycle de négociations offrait peu de bénéfices immédiats mais
impliquait un grand nombre de nouvelles obligations. En conséquence, les pays en
développement abandonnèrent la conférence ministérielle de Cancun en septembre 2003.
Jusqu’à ce moment, Doha n’avait amené que peu de progrès sur un grand nombre de
questions fondamentales. Une des déceptions principales concernait la réforme de
l’agriculture, qu’un grand nombre de pays en développement et d’organisations non-
gouvernementales considéraient comme l’objectif principal de la négociation. La date butoir
de mars 2003, pour un accord sur les modalités agricoles, fut manquée. Quand les États Unis
et l’Europe présentèrent finalement en août, une proposition commune sur les modalités
agricoles, un grand nombre de pays en développement la critiquèrent sur le fond et la
forme, lui reprochant d’ignorer leurs intérêts.

Sur les questions fondamentales d’accès au marché, de subventions nationales (intérieures)


et de subventions à l’exportation, le texte fut ressenti comme ne correspondant pas à
l’objectif global du cycle de Doha.

Au même moment, les initiatives agricoles au sein des pays de l’OCDE paraissaient remettre
en cause les efforts multilatéraux. Le Farm Bill américain de 2002 permit d’augmenter le
soutien aux fermiers américains et de renforcer les liens entre les subventions et les
décisions de production.

En 2003, la réforme de Luxembourg de la Politique Agricole Commune de la Communauté


Européenne fut également décevante. La réforme déplaça certaines subventions de la «
boîte bleue » (limitation de la production) vers la « boîte verte » (supposée provoquer moins
de distorsions). Cependant, le niveau des aides aux producteurs reste virtuellement
constant, puisqu’il est prévu qu’elles tombent de 57 à 56 % (OCDE 2004). Par ailleurs, la
réforme n’a eu qu’un impact limité sur les subventions aux exportations et les barrières aux
importations. Ces deux initiatives furent très décevantes et révélèrent la volonté limitée des
européens et des américains vis-à-vis de la réforme de l’agriculture. Chacune eut des effets
dépressifs sur les négociations multilatérales pour la réforme de l’agriculture. Après les
négociations de l’Uruguay Round, il était clairement établi que l’agriculture ferait l’objet de
plus de libéralisation. Il existe aujourd’hui une croyance forte que les États-Unis ont failli à
ces engagements. Qu’il soit ou non établi que les très fortes augmentations dans les
subventions agricoles constituent une violation explicite des engagements antérieurs, elles
violent dans tous les cas l’esprit des accords (ou du moins ce que les pays en développement
percevaient comme étant l’esprit des accords). Un cycle de négociation pour le
développement doit être vu dans le contexte des accords déséquilibrés qui l’ont précédé.

En plus de leur déception concernant l’agriculture, les pays en développement sont


aujourd’hui sceptiques quant aux effets de l’inclusion de nouveaux articles sur le programme
des négociations. Un grand nombre de pays en développement s’opposent à l’inclusion des
« sujets de Singapour ».

En juin 2003, 77 pays en développement, représentant plus de la moitié des membres de


l’OMC, demandèrent publiquement que les sujets de Singapour soient retirés du programme
des négociations de Doha (CAFOD 2003). Puisque ces sujets ne constituaient pas des
priorités pour les pays en développement, leur position de plus en plus centrale dans le
programme des négociations était perçu comme un aspect incongru du cycle pour le «
développement ».

Pour certains pays en développement, ces sujets constituaient une atteinte à leur
souveraineté nationale non justifiée par les bénéfices qu’ils pourraient amener. La discipline
de régulation multilatérale menaçait de répéter les pires aspects de l’Uruguay Round en
restreignant les options des gouvernements pour suivre des politiques de développement
fondées sur leurs propres priorités et problèmes nationaux. Par ailleurs, il existait des
craintes que les initiatives fondées sur les sujets de Singapour n’imposent des charges
supplémentaires importantes sur les capacités administratives des pays en développement.
En effet, la création et la mise en vigueur de nouveaux régimes en matière de politique de
concurrence, de régulation d’investissement, de commerce et de douane, sont associées à
des coûts significatifs.

Un grand nombre de pays en développement ont été incapables de respecter leurs


obligations dans le cadre des accords de l’Uruguay Round, en raison de ces coûts trop
importants. Les réalisations n’ont pas non plus été à la hauteur des attentes dans le domaine
des préférences commerciales non réciproques. Des initiatives récentes dans les pays de
l’OCDE, en particulier les initiatives européenne « Tout Sauf les Armes » et américaine «
African Growth and Opportunity Act » (AGOA), favorisent les pays les moins avancés.
L’Union Européenne a annoncé que cette initiative devrait « augmenter significativement les
opportunités d’exportation et donc les revenus potentiels et la croissance » pour ces pays
(CE 2002). Cependant, les analyses des accords préférentiels sur les exportations des pays les
moins avancés montrent un impact relativement limité. Pour Brenton (2003), le commerce
des biens et services faisant l’objet d’accords préférentiels pour la première fois sous
l’initiative « Tout Sauf les Armes » totalise 0.02 % de la totalité des exportations des pays les
moins avancés vers l’Union Européenne en 2001.
En général, les pays les moins avancés réalisent peu des bénéfices promis par les accords
préférentiels –comme le montre le faible niveau d’utilisation de ces accords. Près de la
moitié des exportations des pays non-ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) vers la communauté
Européenne n’ont pas reçu d’accord préférentiel et ont payé le tarif douanier de la nation la
plus favorisée (Brenton 2003). Au total, mis à part les exportations africaines vers les États-
Unis sous l’AGOA, l’impact de ces initiatives n’a pas, jusqu’ici, été significatif (Banque
mondiale 2003).

Pour résumer, le programme des négociations pour le cycle du développement a évolué de


manière décevante pour les pays en développement. Il n’a pas satisfait leurs attentes
concernant l’agriculture et les questions liées aux barrières tarifaires. Il n’a pas inscrit
d’actions en faveur des secteurs de services des pays en développement parmi les priorités
du programme, et il n’a rien fait pour simplifier les procédures de base. De plus, les
nouvelles questions proposées dans le programme ont potentiellement détérioré la
situation des pays en développement. Les États-Unis voulaient que la libéralisation des
marchés de capitaux fassent partie de l’accord sur l’investissement, malgré le grand nombre
de preuves que la libéralisation de ces marchés ne favorise pas la croissance et augmente
l’instabilité. Au lieu de créer un réel environnement concurrentiel – empêchant le recours à
des dumpings douaniers comme des outils protectionnistes – il y eut la peur que les
nouveaux articles au programme des négociations restreignent la capacité des nations de
poursuivre leurs propres politiques de développement.

Il existe au Sud une tendance à croire que les actions menées par les pays du Nord sont
coordonnées, conduites par leurs propres intérêts économiques. Bien que les pays en
développement surestiment le degré de coordination existant au Nord, les impacts sont
souvent proches de ce qu’ils auraient été si les actions avaient effectivement été
parfaitement coordonnées. Les forts taux d’intérêt, les politiques fiscales, et les politiques de
libéralisation commerciale demandées par le Fonds Monétaire International (FMI)
exacerbent, dans les pays en développement, les effets des mesures de libéralisation
commerciale auxquelles ils adhèrent au sein de l’OMC. Les deux ensembles de politique
économique ne peuvent être vus isolément.

Deuxième Partie : L’impact de l’échec du cycle DOHA

Les dysfonctionnements du cycle de Doha montrent que les négociateurs n'arrivent pas à
développer une stratégie de négociations. Les études menées à ce jour sur l'impact du cycle
de Doha donnent des résultats très ambivalents.

L'un des principaux objectifs des négociations menées dans le cadre de l'OMC est de
libéraliser les échanges, en particulier agricoles, et de réduire les aides à la production
accusées de fausser la concurrence entre les pays membres. Le cycle de négociations
multilatérales sur le commerce lancé à Doha en 2001 n'a, à ce jour, pas permis d'aboutir à un
accord. « Un certain consensus a pourtant été trouvé, et par la suite a donné lieu à l'Accord
cadre d'août 2004, puis à la Déclaration ministérielle de Hong-Kong en décembre 2005. Mais
il n'a pas été possible, à l'automne 2006, de trouver un compromis quant à la traduction
concrète en termes de baisse de droits de douanes et de subventions à l'agriculture. »

La quatrième Conférence ministérielle de l'OMC a eu un impact profond sur les activités


d'assistance technique et de renforcement des capacités dans le domaine du commerce.
Dans un cycle pour le développement, il devrait être établi que tout accord doit être
« progressif », qui augmente graduellement dans le sens où la plus grande partie des
bénéfices devrait être perçue par les pays en développement. Ainsi, « tout accord qui
pénaliserait plus les pays en développement ou qui bénéficierait plus aux pays développés,
mesuré par les gains nets en pourcentage du PIB, devrait être considéré comme
inéquitable. »

Il ressort de cela qu'il existe un grand nombre de difficultés pour interpréter cette exigence.
L'une est que la plupart des coûts, par exemple pour les subventions agricoles, sont
supportés par les pays développés. « Non seulement ces subventions représentent des coûts
budgétaires immenses, mais elles créent également des distorsions dans la production et
génèrent alors des pertes non recouvrables. Si les pays développés devaient arrêter leurs
subventions, ils en seraient, au total, parmi les principaux bénéficiaires. Ainsi, un raffinement
du concept de résultat équitable serait de considérer les bénéfices nets d'effets d'efficience
nationale. » Sur des marchés concurrentiels, cela serait reflété par les effets de termes de
l'échange dont bénéficieraient les producteurs ou qui seraient payés par les
consommateurs ; sur des marchés non concurrentiels (ou des marchés où existent des
quotas) ce serait la valeur de l'accès garanti.

Tout accord devrait être préparé soigneusement de manière à promouvoir, et non gêner, le
développement. De manière surprenante, il existe relativement peu d'analyses économiques
précises des conséquences des divers accords commerciaux sur les pays participants. Par
ailleurs, là où de telles analyses ont été conduites, elles n'ont pas été incluses au coeur du
débat et leur influence sur les programmes de négociations est restée limitée. « L'absence
de telles analyses amène à s'interroger sur ce qui détermine les priorités dans le programme
de l'OMC, autre qu'un mélange d'orthodoxies dominantes et de forces relatives de groupes
d'intérêt spéciaux. »

C est ainsi que l échec de ce cycle va se répertorier sur l'économie international en mettant
en balance le poids de l'OMC dans le développement des différentes étapes de négociation
allant jusqu'à s'interroger sur son existence.

Etant interdépendants à l'évolution de l'économie mondiale, les Etats se verront également


toucher par cet échec de manière disproportionnée.

Impact de l’échec sur le commerce international

L'échec du cycle de Doha aurait des conséquences très importantes, dans la vie économique
internationale, parce qu'il démontrerait d'une manière générale l'impossibilité qu'il y a,
notamment, à s'entendre entre pays développés et pays en voie de développement sur un
cadre commercial qui serait de nature à faciliter, à accélérer le développement économique
des pays les plus pauvres. Cet échec s'étendrait sans doute à d'autres négociations
internationales, accroîtrait le climat de méfiance qui pourrait s'instaurer entre pays
développés et pays pauvres, et fragiliserait l'ensemble de la gouvernance internationale
aussi bien dans des sujets comme l'environnement, que la gestion financière internationale,
que la gestion de risques sanitaires.

En quoi le cycle pourrait il impacter le commerce international ?

Le cycle de Doha communément appelé programme de Doha pour le développement est


une condition nécessaire à l'accroissement du commerce international. Son échec pourrait
enrayer la dynamique de croissance mondiale et de développement. En effet, il est probable
qu'une libéralisation sans régulation aggravera la pauvreté dans les pays qui le sont déjà. Il
ressortirait un climat de traumatisme réel pour ces pays. Un enrichissement généralisé et
équilibré u commerce mondial demeure nécessaire pour le maintien de ce commerce.

Cet échec constituerait un « désastre, imputable à la suffisance et à la désaffection, qui


marque la défaite du bien commun au profit d'intérêts politiques particuliers .Si le naufrage
est irrémédiable - et après cinq ans d'échec, le doute n'est plus permis - chacun s'appauvrira,
toujours plus.»

Un autre phénomène apparait avec cet échec. Il s'agit du développement des négociations
bilatérales. Outre les dommages infligés par un pouvoir de négociation inégal en dehors du
cadre multilatéral, la voie des négociations bilatérales risque de faire oublier les résultats
universels, le fondement même de la mondialisation. Il s'y ajoute la menace pesante sur le
principe fondamental de non discrimination. Une fois que « les pays partenaires
commerciaux commencent à négocier entre eux, différentes formes de discrimination
deviennent inévitables et donnent lieu à toutes sortes de conflits. Mettre l'accent sur les
accords préférentiels fragmenterait le système commercial international au lieu de
l'intégrer. »

L' impact sur les différents participants aux négociations : les Etats

A Doha, les nations du monde s'étaient entendues sur un nouveau cycle de négociations
devant permettre de redresser certains déséquilibres, l'impression générale étant que les
cycles de négociations précédents avaient bénéficié aux nations les plus riches, aux dépens
des plus pauvres. En effet, une fois de plus, le programme des négociations reflétait plus les
priorités des pays industriels avancés. Les nouvelles questions qui ont été ajoutées au
programme ne représentent pas des priorités pour les pays en développement. Certaines de
ces provisions leur auraient été néfastes. « Suite à l'appel des membres à un engagement
renouvelé dans tous les domaines de l'Agenda de développement de Doha et aux
négociations intenses menées depuis janvier 2011, les négociations de Doha semblent avoir
révélé des divergences `insurmontables »

Très vite des divergences d'intérêt majeures sont apparues entre les pays du Nord et ceux du
Sud. Les négociations ont pris du retard si bien qu'au lieu de s'achever en 2004, le cycle
continue faute d'accord. ». L impact qu'il aura sur les divers acteurs va varier et son intensité
pèsera plus sur certains que sur d'autres.

Cela va se répertorier sur le déroulement des négociations. L'impact laissé sur la procédure
de négociation jaillira sur la clôture du cycle lui-même. « Les négociations sur la libéralisation
du commerce mondial dont l'accord devait sanctionner la fin cycle de Doha ont abouti à une
rupture. »

Le 28 juillet 2006, le cycle de Doha était officiellement suspendu. Le cycle se révélera être un
échec complet, certaines parties du processus seront sauvegardées, tandis que la plupart
des points de négociations sera remis à plus tard avec l'assurance d'y revenir après les
élections de 2012 aux Etats-Unis. Dans les deux cas de figure, les conséquences auront une
portée considérable.

Il y aurait eu des difficultés majeures dans l'agriculture et les services, car d'autres très fortes
demandes d'accès aux marchés (allant bien au-delà du mandat de Doha) étaient également
formulées par les pays en développement

La majeure partie des négociations menant au blocage actuel dans le Cycle de Doha n'a eu
lieu qu'entre quelques acteurs.

Son impact sera distinct selon le niveau de développement des Etats. Il se fera plus sentir au
niveau des PED plus nombreux et catégorisés diversement ; que sur les PD avec des
exigences disparates.

Pour les pays les moins avancés :

A Doha, en Novembre 2001, les pays industriellement avancés répondirent aux événements
de Seattle, et plus généralement aux demandes du public, pour une nouvelle approche des
questions internationales. Le nouveau cycle de négociations fut alors sous-titré « cycle pour
le développement ». Il était admis dans certains milieux que les cycles précédents avaient
bien plus profité aux pays industrialisés qu'aux pays en développement. Le nouveau cycle
devait alors permettre de réduire ces inégalités.

Les pays les moins avancés (PMA) sont marginalisés dans le commerce international, en
particulier dans le commerce des produits manufacturés. En raison de leur faible poids dans
le commerce international, de leur faiblesse structurelle et de leur forte dépendance vis-à-
vis de la finance et du commerce extérieur, ces pays sont extrêmement vulnérables aux
chocs externes. « Leur secteur manufacturier est particulièrement vulnérable, non
seulement parce qu'il est naissant, mais aussi en raison de sa dépendance vis-à-vis du
secteur primaire pour la fourniture de devises et de sources de revenu. A travers ses effets
sur l'offre, le secteur primaire contribue à l'approvisionnement en biens d'équipements
importés et en produits intermédiaires nécessaires à la capacité d'expansion et d'utilisation.
A travers leurs effets sur le revenu, les exportations de produits primaires contribuent à
alimenter la demande intérieure de produits industriels »

Ainsi, aux inquiétudes liées au manque de progrès dans la résolution de problèmes


antérieurs, se sont ajoutées de nouvelles préoccupations concernant les exigences sur le
point d'être imposées aux pays en développement. Certains progrès ont été réalisés dans la
manière dont les négociations sont menées. Toutefois, l'incapacité à régler complètement
ces questions a amené à s'interroger sur la capacité effective des pays en développement à
rejeter un accord qui leur serait en fait défavorable. « Les intérêts mercantilistes se sont
heurtés au mandat de développement du Cycle caractérisant le blocage actuel. »
Les PMA ont proposé « plusieurs composantes clés du paquet de Doha qui, si elles étaient
prises en compte, pourraient apporter certains résultats en matière de développement.
Celles-ci comprennent le coton ; l'accès en franchise de droits et sans contingents, l'article
XXIV du GATT ; la dérogation sur les services ; le traitement spécial et différencié ; et les
questions de mise en oeuvre ». Toutefois, aucun progrès n'a été effectué jusqu'ici sur ces
questions importantes.

Au vu de l'importance du coton pour les PMA

Il y aurait lieu de noter que le coton a sa propre spécificité dans les négociations sur
l'agriculture et également à travers le Sous-comité sur le coton. La Conférence ministérielle
de Hong Kong avait convenu de l'élimination par les pays développés de toutes les formes de
subventions à l'exportation en 2006. Ceci n'a pas été concrétisé qu’en 2015 lors de la
conférence de Nairobi où Elle a abouti à l'adoption du "paquet de Nairobi", un ensemble de
six décisions ministérielles sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les
moins avancés (PMA)

Des `préférences non-réciproques'

Le projet de modalités de l'AMNA propose de différer la mise en oeuvre des abaissements


tarifaires sur une liste négociée de lignes tarifaires dans l'UE et aux Etats-Unis, à savoir neuf
réductions de taux égales annuelles au lieu de six, avec une période de grâce de deux ans.
Pour aider davantage les pays bénéficiaires de préférences à s'adapter aux défis qui
découleront de la hausse de la concurrence, le projet de modalités de l'AMAN exhorte les
pays qui accordent des préférences à accroître leur assistance à ces membres par
l'intermédiaire de mécanismes tels que le Cadre intégré renforcé en faveur des PMA et
d'autres initiatives d'aide pour le commerce. « Les préoccupations ici comprennent, d'abord,
la mobilisation de ressources additionnelles ; en ensuite, le programme d'Aide pour le
commerce à l'OMC est distinct de l'engagement unique. Pour être fructueux, le programme
d'aide pour le commerce devrait être redynamisé en l'orientant davantage vers les capacités
de production des PMA. »

Dans les négociations sur les services

Les membres sont tenus d'accorder une attention spéciale aux secteurs et modes de
fourniture qui intéressent les PMA du point de vue des exportations. Des dispositions
spéciales ont également été prises pour la participation des PMA aux négociations, affirmant
ainsi le besoin de plus grande flexibilité en termes d'ampleur et de couverture des
engagements des PMA. Cela devrait appeler à une attention particulière des autres
membres sur l'ouverture de secteurs qui intéressent les PMA. L'accent doit être mis sur
l'importance que revêt l'aide qui leur sera apportée en vue de leur assurer une participation
plus effective au commerce international des services. Lors de la Conférence ministérielle de
2005, à Hong Kong, les ministres ont demandé à tous les Membres de ne pas attendre des
PMA qu'ils souscrivent à de nouveaux engagements. « Les ministres ont fait part de leur
détermination à élaborer des méthodes pour la mise en oeuvre pleine et effective des
Modalités en faveur des PMA et à fournir une assistance technique ciblée afin de permettre
aux pays en développement et aux PMA de participer aux négociations de manière effective.
Lors de la réunion ministérielle de juillet 2008, à Genève, un texte sur les services indiquait
un appui général des membres à un mécanisme de dérogation comme moyen le plus
satisfaisant d'accorder une priorité spéciale aux PMA. »

Malheureusement, il n'y a pas eu « de progrès enregistrés dans les négociations sur le projet
de texte de dérogation mis en distribution début 2010 par le groupe des PMA. Des
désaccords persistent, notamment en ce qui concerne le champ d'application de la
dérogation, ainsi que les règles d'origine pour les services et les fournisseurs de services.
Dans ce contexte, les PMA ont formellement présenté deux communications, l'une sur les
règles d'origine et l'autre sur l'accès aux marchés. »152(*) C'est certainement un domaine où
les membres peuvent appliquer concrètement la décision d'accorder un accès en franchise
de droits et sans contingents en la considérant comme un `premier acompte'.

A Doha, en Novembre 2001, « les pays industriellement avancés répondirent aux


événements de Seattle, et plus généralement aux demandes du public, pour une nouvelle
approche des questions internationales. Le nouveau cycle de négociations fut alors sous-titré
``cycle pour le développement ''. Il était admis dans certains milieux que les cycles
précédents avaient bien plus profité aux pays industrialisés qu'aux pays en développement.
Le nouveau cycle devait alors permettre de réduire ces inégalités »
CONSLUSION

Le Programme de Doha pour le développement offre l’occasion de rééquilibrer les règles


commerciales en faveur des pays en développement, tout en stimulant l’économie
mondiale. Les discussions de Doha ont semble-t-il échoué surtout en raison de désaccords
sur l’agriculture, mais il est clair que ce n’était pas le seul point d’achoppement. De fait,
certains pays riches n’étaient pas prêts à accepter des réductions plus fortes des droits de
douane ou des subventions internes aux produits agricoles qui faussent les échanges.

En somme, nous constaterons que les pays en voie de développement ont toujours été lésés
dans le commerce international et cela étant dû au fait que leur participation se résumait à
la négociation des traitements préférentiels. C’est dans ces conditions qu’un programme de
développement a été élaboré, afin de favoriser l’implication de ces derniers dans le
commerce international. Le cycle de Doha et son programme de développement avec ses
différentes initiatives, est venu pour palier à ce manque. Avec le programme Doha pour le
développement, certains Etats tels la Chine, l’Inde ou le Brésil, ont pu imposer leurs
conditions, vu leur importance dans la part des échanges mondiaux. Cependant, la part des
pays en voie de développement dans le commerce international, n’a pas non plus décollé,
sans oublier que le cycle de Doha considéré comme un échec, à cause des différents
importants entre les Etats membres.

Vous aimerez peut-être aussi