Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le Droit Pénal en Cartes Mentales... Wawacity - Red
Le Droit Pénal en Cartes Mentales... Wawacity - Red
PÉNAL
EN CARTES MENTALES
Jenny Frinchaboy
Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
ISBN 9782340-058446
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2021
8/10 rue la Quintinie 75015 Paris
Le droit pénal a pour objet de décrire les normes pénales établies, désignant
les comportements anti-sociaux susceptibles de constituer une infraction
et d’engager la responsabilité pénale de leurs auteurs, ainsi que la réponse
pénale applicable. En d’autres termes, c’est la branche du droit qui étudie
la réponse juridique à la criminalité. Celle-ci se situe à mi-chemin entre le
droit public et le droit privé, car le procès pénal n’oppose pas simplement
deux particuliers au cours d’un litige mettant en cause des intérêts privés :
si la victime occupe une place croissante au sein du procès pénal en ayant le
droit de se constituer partie civile, les principales parties sont la personne
poursuivie, d’un côté, et le Ministère public qui représente les intérêts de la
société et de l’État, de l’autre. Le but du droit pénal est avant tout la protec-
tion de l’ordre public, ce qui explique par exemple que le consentement de la
victime ne soit pas, en droit pénal français, un fait justificatif général, car il
n’appartient pas à celle-ci de renoncer à la réaction étatique mise en œuvre
dans l’intérêt de tous.
Le droit pénal présente plusieurs caractères qui font son originalité. C’est
d’abord un droit expressif. Il exprime les valeurs sociales en incriminant
les faits qui sont contraires aux intérêts de la société. Chaque norme pénale
vise ainsi la protection d’une valeur sociale dont elle affirme le nécessaire
respect (la vie et l’intégrité physique, la liberté sexuelle, la propriété indivi-
duelle, la paix publique, la probité, la sécurité routière…). C’est ensuite un
droit normatif en ce qu’il crée des normes de conduite impératives (prenant
le plus souvent la forme d’interdits mais également parfois la forme d’obli-
gations, telle que l’obligation de porter secours à une personne en danger).
Ces normes sont assorties de sanctions applicables en cas de violation des
règles établies. C’est enfin un droit sanctionnateur ou répressif. Il prévoit
l’application d’une sanction, généralement une peine, qui est infligée au nom
de la société pour réprimer l’atteinte causée à l’ordre public. Cette répres-
sion traduit la réprobation sociale devant le crime commis et le jugement
moral émis au nom du groupe social. La sanction pénale peut intervenir
pour réprimer la méconnaissance d’une norme pénale autonome ou d’une
norme extra-pénale (relevant p.ex. du droit de la consommation, du droit de
10
Les sources du droit pénal sont régies par le principe de légalité crimi-
nelle. Par essence, le droit pénal est un droit écrit qui est étroitement lié à la
souveraineté étatique. Il n’existe ainsi que deux sources à proprement parler
de droit pénal, qui peuvent directement créer des normes pénales : il s’agit de
la loi et du règlement qui sont des sources écrites internes (A). Les sources du
droit pénal se sont cependant diversifiées et d’autres sources ont une influence
croissante, mais indirecte, sur la norme pénale (B).
11
12
Introduction
joue néanmoins un double rôle en matière pénale. D’abord, les juges peuvent
se référer aux usages pour déterminer le sens d’une norme pénale posée par
une loi ou un règlement. Par exemple, en matière de tromperie sur les quali-
tés d’une marchandise (incriminée par l’art. L. 213-1 du Code de la consom-
mation), la Cour de cassation a pu se référer aux usages professionnels pour
apprécier si les qualités d’un jambon cuit supérieur étaient conformes aux
qualités que l’on pouvait légitimement attendre d’un tel produit (Crim. 15 mai
2001, no 00-84.279). Ensuite, la coutume peut justifier certains actes en principe
interdits par la loi pénale. Par exemple, l’article 521-1 du Code pénal réprime
les sévices graves et actes de cruauté envers les animaux, en précisant toute-
fois que « les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de
taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne
sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradi-
tion ininterrompue peut être établie ». Lorsqu’une telle pratique fait partie de
la coutume dans un lieu déterminé (ce qui est le cas dans la région de Nîmes
pour la corrida et aux Antilles pour les combats de coq), aucune poursuite
ne peut donc être exercée sur le fondement de ce texte.
En second lieu, la jurisprudence ne peut pas davantage créer des incri-
minations ou des peines, mais elle joue un rôle essentiel dans la mise en
œuvre de la loi pénale qu’elle doit interpréter. L’interprétation de la norme
pénale peut concerner aussi bien la définition du comportement interdit (par
exemple le champ d’application de l’homicide involontaire, le terme « autrui »
n’incluant pas le fœtus selon les juges de cassation : Ass. plén., 29 juin 2001)
que la sanction applicable (par exemple, l’interdiction de gérer une entreprise,
dont la durée maximale n’était pas fixée par le Code de commerce, ne peut
excéder 5 ans lorsqu’elle est temporaire : Crim. 8 janv. 2003, no 02-82.555). Si
l’interprétation de la loi pénale doit être stricte (art. 111-4 CP), le rôle norma-
tif de la jurisprudence tend à croître : le Conseil constitutionnel prend en
considération, lors de l’examen des questions prioritaires de constitution-
nalité (QPC), l’interprétation que la jurisprudence a pu faire de la disposi-
tion législative attaquée, son contrôle portant donc sur la portée effective
que lui confère le juge en l’interprétant (v. déc. no 2020-845 QPC du 19 juin
2020, M. Théo S., Recel d’apologie du terrorisme). À l’inverse, la Cour de cassa-
tion, dans son rôle de juge du filtre, refuse parfois de transmettre au Conseil
constitutionnel des QPC qui ne viseraient en réalité qu’à remettre en cause sa
propre interprétation jurisprudentielle et non le texte en lui-même (v. Crim.
20 mai 2011, no 11-90.025, D. 2011. 1346, obs. Lienhard).
D’autre part, les sources supra-légales sont de plus en plus présentes, à
tel point que l’on observe aujourd’hui un double phénomène de constitution-
nalisation et d’européanisation (ou internationalisation) du droit pénal.
13
14
15
16
22
Partie 1 • L’infraction
Le principe de légalité implique une certaine qualité de la loi pénale. Le
législateur est tenu de rédiger les textes d’incrimination de manière claire
et précise. Il doit donc définir les infractions, en précisant tous les éléments
constitutifs. Dans sa décision no 2012-240 QPC du 4 mai 2012, le Conseil consti-
tutionnel a ainsi jugé que la définition du harcèlement sexuel, incriminé
à l’article 222-33 du Code pénal, n’était pas suffisamment claire et précise
pour exclure l’arbitraire. La loi no 2012-954 du 6 août 2012 a donc réécrit le
texte. En outre, le législateur ne peut prévoir que des sanctions nécessaires
et proportionnées à la gravité de l’infraction (C. const. 19-20 janvier 1981,
JCP 1981, II, 19701) et doit fixer de manière précise la nature, la durée et le taux
de la peine applicable. Le Conseil constitutionnel a décidé de l’abrogation du
délit de consultation habituelle de sites internet terroristes qu’il a jugé non
conforme au principe de nécessité des délits et des peines en ce qu’il portait
une atteinte non proportionnée à l’exercice de la liberté de communication
(décision no 2017-682 QPC du 15 décembre 2017).
La conception française de la légalité criminelle a été remise en cause par
la Cour européenne des droits de l’homme qui a adopté une conception plus
matérielle du principe. En vertu de la jurisprudence européenne, la notion de
« droit » utilisée à l’article 7 de la Convention implique des conditions quali-
tatives, entre autres celles d’accessibilité et de prévisibilité (CEDH, Sunday
Times c. RU, 26 avril 1979). Cependant, la prévisibilité de la loi ne s’oppose pas
à ce que la personne concernée soit amenée à recourir à des conseils éclairés
pour évaluer les conséquences pouvant résulter d’un acte déterminé (CEDH,
Cantoni c. France, 15 nov. 1996). L’exigence de prévisibilité commande de ne
pas appliquer la loi pénale de manière extensive au détriment de l’accusé, par
exemple par analogie. La condition d’accessibilité se trouve remplie lorsque
le justiciable peut savoir, à partir du libellé de la disposition pertinente et au
besoin de l’aide de l’interprétation qui en est donnée par les tribunaux, quels
actes et omissions engagent sa responsabilité pénale.
Par ailleurs, selon la Cour européenne des droits de l’homme, la notion de
« droit » (« law ») figurant à l’article 7 englobe le droit d’origine tant législa-
tive que jurisprudentielle, ce qui implique que la jurisprudence soit soumise
aux corollaires du principe de légalité, en d’autres termes à une prohibition
de l’application rétroactive des revirements de jurisprudence défavorables.
Dans l’arrêt Pessino c. France du 10 octobre 2006, la Cour a par conséquent
sanctionné la France pour avoir appliqué une interprétation jurispruden-
tielle défavorable à des faits commis antérieurement à cette interprétation,
en l’occurrence l’interprétation de la loi sur les infractions à la construction.
Ainsi, on assiste à une mutation du principe de légalité, vers un principe de
prévisibilité et non plus l’exigence d’un texte.
23
24
25
26
27
28
Partie 1 • L’infraction
ainsi que la jurisprudence a admis d’étendre les faits justificatifs prévus
par le Code pénal au-delà des prévisions légales. D’abord, dans l’affaire de
Fraville (Cass. req. 25 mars 1902), la Cour de cassation a reconnu la légitime
défense des biens alors que l’article 328 de l’ancien code ne la concevait que
pour les personnes. Ensuite, dans l’affaire Lesage (Crim. 25 juin 1958), la
Cour de cassation a consacré, dans le silence de la loi, un nouveau fait justi-
ficatif, l’état de nécessité.
D’autre part, le juge ne saurait se livrer à une interprétation restrictive ou
littérale qui ferait échapper à la loi pénale des cas prévus par le législateur.
Longtemps, la chambre criminelle utilisait cette méthode (Crim. 24 févr.
1809 ; Crim. 11 mars 1831) qui sera critiquée par Faustin Hélie en pointant
ses incohérences : l’ancien article 388 du Code pénal, qui incriminait le vol
de chevaux, s’opposerait ainsi au vol d’un cheval.
Ainsi a été consacrée l’interprétation téléologique qui s’appuie sur le but
recherché par le législateur. La jurisprudence lorsqu’elle interprète un texte se
fonde donc sur la ratio legis, c’est-à-dire la volonté déclarée ou présumée du légis-
lateur, volonté qu’elle tire soit du texte lui-même soit de l’étude des travaux prépa-
ratoires. Lorsque le texte est clair et précis, le juge l’applique en appliquant la
loi, rien que la loi. Par exemple, le délit de privation de soins n’est pas constitué
si les faits poursuivis n’ont pas compromis la santé du mineur, conformément à
l’article 227-15 du Code pénal (Crim. 12 oct. 2005). Lorsque, au contraire, le texte
est obscur, la jurisprudence doit lui restituer son sens véritable ou donner un
contenu aux notions larges ou imprécises. C’est le raisonnement adopté par la
Cour de cassation dans l’affaire Bailly (Crim. 8 mars 1930) concernant un décret
de 1917 qui interdisait aux voyageurs de « descendre des trains ailleurs que dans les
gares et lorsque le train est complètement arrêté », ce qui, littéralement, obligeait
les voyageurs à sauter du train en marche. Par cet arrêt du 8 mars 1930, la Cour
de cassation a approuvé la condamnation d’un voyageur qui était descendu d’un
train en marche, considérant qu’il fallait redonner au texte son sens évident. Plus
récemment, la jurisprudence a refusé d’étendre au fœtus l’article 221-6 du Code
pénal réprimant l’homicide involontaire (Ass. plén., 29 juin 2001) car le fœtus
ne peut être assimilé à une personne au sens de ce texte.
L’interprétation téléologique ne s’oppose toutefois pas à une interprétation
parfois plus large, permettant à la jurisprudence de s’adapter à l’évolution
des espèces pratiques et au progrès technique de la société. La Cour de cassa-
tion a ainsi étendu la définition du recel dans son arrêt Lefèvre (Crim. 9 juil.
1970) concernant un individu qui se trouvait à proximité d’un autre individu
se livrant au vol d’un véhicule puis qui est monté à bord dudit véhicule. La
chambre criminelle a estimé que l’ancien article 460 du Code pénal qui était
conçu en termes généraux atteignait tous ceux qui, en connaissance de cause
ou par un moyen quelconque, bénéficient du produit d’un crime ou d’un délit.
29
30
32
33
34
35
36
Partie 1 • L’infraction
de la procédure s’appliquent immédiatement aux procédures en cours, sans
exception (art. 112-2, 2° CP). Tel a été le cas, par exemple, de la loi du 9 mars
2004 instituant la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité
(CRPC), ainsi que de celle du 15 août 2014 ayant étendu l’obligation de motiva-
tion spéciale de la peine d’emprisonnement ferme (art. 132-19 CP). Pour cette
dernière, la Cour de cassation a précisé que s’agissant d’une loi de procédure
et non d’une loi de fond, elle ne pouvait entraîner l’annulation d’une décision
sur le fond régulièrement rendue avant son entrée en vigueur (Crim. 31 mars
2015, no 14-86.584, Bull. crim. no 70).
En troisième lieu, les lois concernant les voies de recours s’appliquent
aux recours formés contre les décisions rendues après leur entrée en vigueur
(art. 112-3 CP). Il s’agit des lois relatives à la nature des voies de recours, à
leur cas d’ouverture, aux délais ouverts pour les exercer et à la qualité des
personnes admises à les exercer. Par exemple, une loi qui viendrait allonger
le délai pour interjeter appel ne serait applicable qu’aux jugements rendus
après son entrée en vigueur. La loi précise cependant que la forme du recours
est régie par la loi en vigueur au jour où il est exercé, en d’autres termes, les
règles de forme sont d’application immédiate.
37
38
39
A. Le principe de territorialité
La loi française est applicable lorsque l’infraction a été commise sur le
territoire de la République (art. 113-2, al. 1 CP), peu importe que l’auteur des
faits ait la nationalité française ou non, et même si les faits ne sont pas incri-
minés dans le pays d’origine d’un auteur étranger. La notion de territoire est
comprise de manière extensive : le code précise que le territoire inclut les
espaces maritimes et aériens qui y sont liés (art. 113-1 CP). Les articles 113-3
et 113-4 du Code pénal assimilent par ailleurs au territoire national les navires
et aéronefs immatriculés en France.
40
41
B. Le principe de personnalité
Au-delà du territoire français, la loi pénale française est applicable à tout
crime commis par un français à l’étranger, ainsi qu’aux délits, s’ils sont égale-
ment punis par la législation du pays où ils ont été commis. C’est la compétence
personnelle active (art. 113-6 CP) fondée sur la nationalité de l’auteur. Peu
importe, à cet égard, que la nationalité française ait été acquise par l’auteur
postérieurement à la commission de l’infraction. Ce chef de compétence a
été étendu par le critère de la résidence habituelle de l’auteur sur le territoire
français pour un certain nombre d’infractions, notamment les actes de terro-
risme (art. 113-13 CP), le clonage (art. 511-1-1 CP), ainsi que les agressions ou
atteintes sexuelles et violences commises sur des mineurs (art. 222-22, al. 3,
et 227-27-1 CP). Pour ces dernières infractions, par ailleurs, la condition de
réciprocité de l’incrimination ne s’applique pas.
La loi française est également applicable à tout crime et tout délit puni
d’emprisonnement commis hors du territoire de la République lorsque la
victime est de nationalité française au moment de l’infraction. C’est la compé-
tence personnelle passive (art. 113-7 CP) fondée sur la nationalité de la victime.
La victime visée par ce texte n’est que la victime directe de l’infraction, il ne
suffit donc pas que les victimes par ricochet soient de nationalité française
(Crim. 12 juin 2018, no 17-86.640 QPC, Dr. pén. 2018, comm. 150, obs. Conte).
Ce chef de compétence a également connu une extension par le critère de la
résidence habituelle de la victime sur le territoire français, permettant l’appli-
cabilité de la loi française en matière de violences sur mineurs, notamment
pour lutter contre les excisions (art. 222-16-2 CP), et en matière de meurtre,
de tortures ou d’actes de barbarie ou de violences contre une personne en
raison de son refus de contracter un mariage ou de conclure une union ou
pour la contraindre à un mariage ou à une union (art. 221-5-4 et 222-6-3 CP).
La compétence personnelle suppose que les poursuites soient exercées par
le Ministère public consécutivement à une plainte préalable de la victime (ou
de ses ayants droit) ou à une dénonciation officielle de l’autorité du pays où les
faits ont été commis (art. 113-8 CP). Sont exceptées de cette règle les infrac-
tions susmentionnées pour lesquelles la résidence habituelle de l’auteur ou
de la victime est prise en compte. Une autre exception, introduite par la loi
n° 2020-1672 du 24 décembre 2020, concerne les poursuites exercées devant
une juridiction pénale disposant d’une compétence territoriale concurrente
et spécialisée s’étendant sur le ressort de plusieurs tribunaux judiciaires
ou sur l’ensemble du territoire (art. 113-8-1 CP). C’est le cas par exemple
du Pôle accident collectif de Paris ou de Marseille, ou du Parquet national
42
43
44
I. La consommation de l’infraction
A. Le comportement
Le comportement matériel peut être de diverses sortes. Selon la nature
du comportement, on distingue l’infraction simple, d’habitude ou complexe
(1), l’infraction instantanée ou continue (2) et l’infraction par action ou par
48
Partie 1 • L’infraction
de la « séquestrée de Poitiers » (CA Poitiers, 20 nov. 1901), les juges ont refusé
de retenir la qualification de violences à l’encontre de celui qui, par sa passi-
vité blâmable, a laissé sa sœur, atteinte de troubles mentaux, enfermée dans
une pièce sans lui apporter les soins élémentaires. Aujourd’hui, dans une telle
hypothèse, on pourrait retenir la qualification de délaissement de personne
vulnérable (art. 223-4 CP). Certains textes d’incrimination visent à la fois des
actes positifs et des actes négatifs pouvant aboutir au même résultat : ainsi,
l’homicide involontaire consiste à causer la mort d’autrui « par maladresse,
imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de
prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement » (art. 221-6 CP) :
il peut donc s’agir d’une commission ou d’une omission.
B. Le résultat
Une infraction est consommée lorsqu’elle est entièrement achevée, c’est-à-
dire que le résultat prévu par le texte est atteint. Ce résultat peut être de divers
degrés : parfois la loi exige la réalisation d’un résultat matériel, donc une
atteinte effective à la valeur sociale protégée. Mais dans d’autres cas, l’infrac-
tion est consommée en amont du résultat redouté : on dit alors que le résul-
tat légal est celui décrit par le texte d’incrimination en l’absence d’atteinte
matérielle. La répression intervient alors plus tôt sur l’iter criminis – le chemin
du crime – qui comprend plusieurs étapes : il commence par la résolution
criminelle qui doit rester impunie, car les pensées sont libres. Il se poursuit
par le projet criminel et les actes préparatoires qui, en principe, sont égale-
ment hors du champ de la répression. L’infraction se manifeste ensuite par
le commencement d’exécution, qui est punissable au titre de la tentative, et
s’achève par la consommation complète de l’acte entraînant parfois, mais
pas toujours, une atteinte matérielle à un bien juridique. L’identification du
résultat visé par le texte permet de distinguer les infractions matérielles (1)
des infractions formelles (2) et des infractions obstacle (3).
1. L’infraction matérielle
On parle d’infraction matérielle lorsque le résultat légal (celui prévu par le
texte d’incrimination) est l’atteinte effective à une valeur sociale. Le résul-
tatlégal se confond donc ici avec le résultat matériel. Sont par exemple des
infractions matérielles le meurtre et l’homicide involontaire, qui supposent
une atteinte effective à la vie d’autrui. Il en va de même de la destruction d’un
bien appartenant à autrui qui suppose une atteinte effective à la propriété.
En l’absence de ce résultat matériel, l’infraction n’est pas consommée et on
pourrait tout au plus retenir une tentative punissable si les conditions de
celle-ci sont réunies. Parmi les infractions matérielles, on trouve les infrac-
tions de résultat, pour lesquelles la qualification et la répression dépendent
49
2. L’infraction formelle
On parle d’infraction formelle lorsque le résultat légal se situe en amont
de l’atteinte redoutée par le législateur à une valeur sociale. Les infractions
formelles correspondent à des agissements qui sont très proches de l’atteinte
effective à la valeur sociale protégée, mais qui sont incriminés indépen
damment de la réalisation du résultat matériel. Par exemple, l’empoison-
nement est le fait d’administrer à une personne une substance de nature à
lui donner la mort : l’infraction est consommée par le fait d’administrer une
substance mortifère, qu’elles qu’en soient les conséquences. Une atteinte effec-
tive à la vie n’est pas exigée (contrairement au meurtre), ce qui compte étant
l’attentat à la vie. Est également une infraction formelle la propagande ou la
publicité en faveur de moyens de nature à se donner la mort (art. 223-14 CP)
qui est constituée indépendamment de tout résultat (contrairement à la provo-
cation au suicide qui, selon l’article 223-13 du Code pénal, doit être suivie du
suicide ou d’une tentative de suicide pour être punissable). En présence d’une
infraction formelle, la répression intervient dès le commencement d’exécu-
tion et permet donc d’appréhender l’acte plus tôt sur le chemin du crime. Le
résultat matériel est ici indifférent, en ce sens qu’il peut se produire ou non,
la répression restant la même. Le résultat légal est atteint par le simple fait
d’adopter le comportement prohibé par le texte.
Parfois, le législateur incrimine même des actes préparatoires de manière
autonome, remontant encore plus haut sur l’iter criminis pour réprimer des
comportements assez éloignés de l’infraction matérielle préparée. C’est le
cas de l’association de malfaiteurs (art. 450-1 CP) ou de l’entreprise indivi-
duelle terroriste (art. 421-2-6 CP). Cette dernière infraction, instaurée par la
loi no 2014-1353 du 13 novembre 2014, comprend entre autres le fait de « tenter
de se procurer » des objets ou des substances de nature à créer un danger pour
autrui (ajouté par la loi du 23 mars 2019) : c’est donc une tentative de prépa-
ration qui est incriminée à titre autonome. De telles incriminations reflètent
l’orientation de plus en plus préventive du droit pénal.
50
Partie 1 • L’infraction
Les infractions obstacle correspondent à des comportements dange-
reux qui sont plus éloignés de l’atteinte effective à la valeur sociale protégée.
Le comportement est incriminé pour éviter justement que cette atteinte se
produise. L’incrimination est justifiée par le danger potentiel de l’agissement,
sans que l’infraction matérielle correspondante (celle qu’il s’agit d’empê-
cher) ne soit encore entrée en phase d’exécution. Par exemple, la conduite en
état d’ivresse (art. L. 234-1 C. route) est réprimée en raison du danger que ce
comportement représente pour la vie et l’intégrité physique des personnes.
Il en va de même du port d’arme prohibé (art. 222-52 CP). La répression inter-
vient ici en raison du risque créé : ce risque est le résultat légal de l’infrac-
tion. Contrairement à l’infraction formelle qui est indifférente au résultat
matériel, l’infraction obstacle suppose par définition l’absence d’un tel résul-
tat. En effet, si l’atteinte matérielle venait à se produire, l’infraction obsta-
cle céderait la place à une autre qualification : celle de l’infraction matérielle
réalisée. Ainsi, le délit de mise en danger délibérée d’autrui (art. 223-1 CP)
consiste à exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de
blessures graves ; si ce résultat redouté survient, c’est l’infraction matérielle
d’homicide ou de blessures involontaires qui a vocation à être retenue. De
même, le mandat criminel, consistant en une provocation non suivie d’effet
à commettre un assassinat ou un empoisonnement (art. 221-5-1 CP), n’a pas
lieu de s’appliquer dès lors que l’infraction principale est au moins tentée : le
provocateur voit alors sa responsabilité retenue au titre de la complicité.
51
A. Le commencement d’exécution
En l’absence de définition légale, le commencement d’exécution a été
défini par la jurisprudence. Il suppose l’accomplissement d’actes tendant
directement et immédiatement à la réalisation de l’infraction et effectués
avec l’intention de la commettre (Crim. 25 oct. 1962, arrêts Lacour / Schieb et
Bénamar). La jurisprudence a donc retenu une conception mixte du commen-
cement d’exécution qui comprend un élément objectif et un élément subjectif.
L’élément objectif correspond à l’accomplissement d’actes tendant directe-
ment et immédiatement à la réalisation de l’infraction. Ces actes doivent donc
52
53
1. L’exécution suspendue
La tentative « suspendue » correspond à une exécution interrompue. L’agent
a commencé à exécuter les faits et le résultat pouvait être atteint, mais l’agent a
été contraint d’interrompre son action soit de lui-même (en voyant par exemple
une caméra de surveillance) soit par l’intervention d’un tiers (comme l’arri-
vée de la police : Crim. 25 juil. 2018, no 18-83.125, RSC 2018. 893, obs. Mayaud).
Le désistement est donc involontaire, c’est-à-dire non spontané, de sorte que
la tentative est punissable. En cas de décision de l’agent d’arrêter la commis-
sion de l’infraction après la survenance d’un évènement extérieur (telle l’inter-
vention d’un tiers qui dissuade l’agent de poursuivre son action), il convient
de rechercher la cause déterminante du désistement. La Cour de cassation a
ainsi admis un désistement volontaire, non punissable, à propos d’un homme
qui avait cherché à s’introduire dans un bureau de tabac momentanément
fermé pour y commettre un vol et avait renoncé à son projet après l’arrivée
fortuite de l’un de ses amis (Crim. 20 mars 1974, arrêt Weinberg, no 73-92.699,
RSC 1974. 575, obs. Larguier).
2. L’exécution infructueuse
La tentative qui a « manqué son effet » correspond à une exécution infruc-
tueuse. L’agent est allé au bout des actes d’exécution pour réaliser l’infraction
mais sans pour autant atteindre son résultat. Il peut s’agir soit d’une infrac-
tion manquée, soit d’une infraction impossible.
On parle d’infraction manquée lorsque l’agent n’a pas réussi à réaliser
l’infraction dans son ensemble. Tel est le cas par exemple de l’agent qui
s’apprête à tuer la victime mais qui rate sa cible par maladresse. Il en va de
54
Partie 1 • L’infraction
doit renoncer au viol de la victime (Crim. 10 janv. 1996, Dr. pén. 1996. 97, obs.
Véron). Cette circonstance, bien qu’intérieure au corps de l’agent, est en effet
indépendante de sa volonté.
On parle d’infraction impossible lorsque la réalisation du délit était
matériellement impossible parce que le résultat était inaccessible. Il existe
deux types d’impossibilité : l’impossibilité de fait, c’est-à-dire que les moyens
employés ne pouvaient pas conduire au résultat (p.ex. utiliser une substance
non mortifère pour empoisonner quelqu’un) ; et l’impossibilité de droit, c’est-
à-dire que l’objet même de l’infraction est inexistant (p.ex. essayer de tuer une
personne qui est déjà morte ; essayer de voler dans une poche vide). Malgré
les controverses doctrinales, la jurisprudence a admis le caractère punis-
sable de l’infraction impossible. Dans la célèbre affaire Perdereau, la Cour
de cassation a ainsi retenu une tentative d’homicide volontaire à l’égard de
celui qui, croyant une personne en vie, exerçait sur celle-ci des violences
dans l’intention de lui donner la mort, en précisant que le décès de la victime,
antérieur auxdites violences, constituait une circonstance indépendante de la
volonté de l’auteur (Crim. 16 janv. 1986, no 85-95.461, D. 1986. 625, note Mayer,
Gazounaud, Pradel ; RSC 1986. 850, obs. Levasseur ; JCP 1987. II. 20774, note
Roujou de Boubée). Dans le même sens, a été retenue une tentative d’entrave
à l’interruption volontaire de grossesse alors qu’aucune intervention n’était
en cours dans la maternité (Crim. 5 mai 1997, no 96-81.462, Bull. crim. no 168).
À l’inverse, il n’y a pas de tentative punissable lorsque les moyens employés
sont surnaturels (p.ex. le recours à la sorcellerie) ou lorsque l’infraction est
putative, c’est-à-dire qu’elle n’existe que dans l’esprit de l’agent (p.ex. celui
qui croit commettre une atteinte sexuelle sur mineur alors que la personne
est majeure).
55
Une infraction n’est punissable que si l’acte matériel (actus reus) a été
accompli avec une volonté coupable (mens rea). L’élément matériel doit donc
être complété par un élément moral pour que l’infraction soit constituée.
L’élément moral est la composante psychologique de l’infraction qui corres-
pond à l’état d’esprit de l’agent, apprécié de manière subjective. La seule imputa-
tion matérielle de l’infraction n’étant pas suffisante, une faute doit pouvoir
être reprochée à l’agent pour que sa responsabilité pénale soit engagée. Cette
exigence résulte du principe de culpabilité consacré par le Conseil consti-
tutionnel (C. const. 16 juin 1999, no 99-411 DC, JO 19 juin 1999. 9018 ; D. 1999.
589, note Mayaud). La faute, culpa en latin, renvoie en effet à la culpabilité
du délinquant. Il s’agit d’une notion centrale en droit pénal, car ce n’est pas
un simple procédé ou agissement illégal qui est réprimé : encore faut-il que
l’auteur ait compris et voulu son acte. L’importance de la faute reflète la dimen-
sion morale du droit pénal qui intervient pour émettre un jugement moral
au nom de la société (contrairement au droit civil qui n’a aucune dimension
morale, mais une simple fonction réparatrice).
La faute est également appelée dol, qui fait référence à l’intention crimi-
nelle. Mais la réalité de la faute est plus complexe, car elle peut se manifester
à des degrés divers et ne correspond pas toujours à une intention proprement
dite. L’élément moral de l’infraction est défini à l’article 121-3 du Code pénal.
Il résulte de ce texte qu’en principe, les crimes et les délits sont commis inten-
tionnellement. Mais dans certains cas, lorsque la loi le prévoit, un manque-
ment non intentionnel suffit. La faute requise par les textes est donc soit une
faute intentionnelle (I), soit une faute non intentionnelle (II).
I. La faute intentionnelle
A. La définition de l’intention
L’intention consiste dans l’accomplissement délibéré de l’acte matériel
constitutif de l’infraction, l’agent agissant avec la conscience du caractère
illicite de l’acte et avec la volonté de son résultat. Autrement dit, c’est la
conscience et la volonté d’accomplir l’acte interdit par la loi. Ainsi, par
exemple, le meurtre est un crime, donc nécessairement une infraction inten-
tionnelle, qui suppose, de la part de l’agent, la conscience et la volonté de
causer la mort d’autrui. Il en va de même du vol qui, en l’absence de précision
légale, est un délit intentionnel supposant la conscience que la chose appar-
tient à autrui et la volonté de se l’approprier.
L’existence de l’intention chez l’agent doit être prouvée. Si la conscience du
caractère illicite de l’acte est en principe présumée, en vertu de la règle selon
laquelle « nul n’est censé ignorer la loi » (nemo censetur ignorare legem), encore
faut-il démontrer la volonté de violer la loi pénale, c’est-à-dire de commettre
l’acte prohibé et d’atteindre son résultat. À défaut, l’infraction n’est pas consti-
tuée. Mais dans la pratique, l’intention est souvent déduite des faits, à partir
des circonstances matérielles ou de la qualité de l’auteur. Par exemple, l’inten-
tion de tuer peut résulter de la zone du corps visée : si l’agent tire en direc-
tion d’un organe vital, c’est qu’il veut causer la mort de la victime (v. Crim.
22 mai 2019, no 19-81.904). Les juges procèdent parfois par présomption (p.ex.
en matière de fraude fiscale par le dirigeant d’une société : Crim. 7 janv. 2017,
no 15-82.435, Dr. pén. 2017, comm. 40, obs. Robert ; ou en matière de filouterie
d’aliments (Crim. 28 févr. 2018, no 17-80.242, Gaz. Pal. 30 avr. 2018, p. 60, note
Dreyer), voire par simple implication, en énonçant que « la seule constatation
de la violation en connaissance de cause d’une prescription légale ou réglementaire
implique, de la part de son auteur, l’intention coupable exigée par l’article 121-3,
alinéa 1, du Code pénal » (Crim. 12 juil. 1994, no 93-85.262, Bull. crim. no 280 ;
Crim. 22 mars 2016, no 15-84.949). Cependant, en l’absence d’acte volontaire,
l’infraction intentionnelle ne saurait être retenue : ainsi, la Cour de cassa-
tion a-t-elle écarté la qualification de violences mortelles dans une affaire
58
59
60
61
A. La faute simple
La faute simple est définie à l’article 121-3, alinéa 3 du Code pénal qui
vise la « faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de
prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement ». Cette faute consiste
donc soit en une imprudence (un agissement sans la vigilance nécessaire),
soit en une négligence (un manque d’attention ou de précaution), soit en un
manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la
loi ou le règlement (l’inobservation d’une règle posée par un texte). Il s’agit
donc d’une indiscipline sociale qui peut prendre la forme d’une action ou
d’une abstention. On retrouve ces termes dans les textes d’incrimination
relatifs à l’homicide et aux blessures involontaires qui mentionnent en outre
la maladresse et l’inattention (art. 221-6, 222-19 et s. CP).
La loi précise qu’une telle faute ne peut être retenue que « s’il est établi que
l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas
échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi
que du pouvoir et des moyens dont il disposait ». Il en résulte que l’existence de la
faute simple doit être appréciée in concreto, c’est-à-dire en prenant en consi-
dération la situation concrète dans laquelle se trouvait le prévenu.
Pour les personnes physiques, la faute simple n’est pénalement répré-
hensible que si le lien de causalité entre le comportement reproché à l’agent
et le dommage occasionné est un lien de causalité direct. Cela signifie que
62
B. La faute qualifiée
En vertu de l’article 121-3, alinéa 4 du Code pénal, « les personnes physiques
qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à
créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les
mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles
ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de
prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute
caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles
ne pouvaient ignorer ». En d’autres termes, en cas de causalité indirecte, la
preuve d’une faute qualifiée est nécessaire pour engager la responsabilité
pénale de l’auteur du dommage. Le législateur a ainsi entendu éviter que la
responsabilité pénale de ceux dont le comportement n’est pas directement à
l’origine du dommage subi par la victime ne soit trop facilement engagée. La
moins grande proximité causale est alors en quelque sorte compensée par
la plus grande gravité de la faute. L’objectif de la loi du 10 juillet 2000 était
surtout d’alléger le « risque pénal » encouru par les décideurs, notamment
les décideurs publics (comme les maires) mais aussi les décideurs privés
(les chefs d’entreprise). En cas de causalité indirecte et de faute simple, leur
responsabilité pénale n’est donc plus engagée.
La causalité indirecte correspond à la situation de l’agent qui a contribué
à la réalisation du dommage sans que son comportement n’en soit la cause
immédiate ou déterminante. Deux cas de figure sont visés par le texte, selon
que l’on est en présence d’une action ou d’une abstention. Soit, l’agent a « créé
ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage », c’est-
à-dire qu’il est un « auteur indirect » ; soit il n’a pas pris « les mesures permet-
tant de l’éviter » et on parle alors d’ « auteur médiat ». C’est le cas par exemple
du maire d’une commune qui laisse le comité des fêtes organiser, sur le terri-
toire de la commune, un bal avec projection de mousse sans s’assurer de l’iso-
lement du matériel de sonorisation, causant ainsi indirectement la mort par
électrocution de plusieurs personnes qui s’appuyaient sur les barrières métal-
liques entourant la piste (Crim. 11 juin 2003, no 02-82.622) ; ou du loueur d’une
63
64
Partie 1 • L’infraction
note Sordino et Ponseille), puisque le résultat légal est le risque causé de
manière délibérée. Cela démontre la nature intermédiaire du dol éventuel.
En deuxième lieu, en cas de réalisation du résultat dommageable, la faute
délibérée doit être recherchée dans le cadre des infractions non-intention-
nelles en présence d’une causalité indirecte, pouvant ainsi constituer l’élé-
ment moral de l’homicide involontaire ou des blessures involontaires.
En troisième lieu, la faute délibérée peut être une cause d’aggravation
des infractions non-intentionnelles, comme cela ressort de l’article 221-6,
alinéa 2 du Code pénal : l’homicide involontaire aggravé est puni plus sévère-
ment qu’en présence d’une faute d’imprudence simple. Il convient de noter
qu’en cas de causalité indirecte, la faute délibérée peut alors constituer à la
fois l’élément moral de l’infraction et une circonstance aggravante, ce qui est
une solution discutable eu égard au principe ne bis in idem.
En toute hypothèse, la caractérisation d’une telle faute suppose la réunion
de deux conditions. D’une part, il doit y avoir la violation d’ « une obligation
particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement ».
L’obligation particulière renvoie à une obligation précise qui impose un mode
de conduite circonstancié. La violation d’un texte prévoyant des obligations
générales, tel que le Code de déontologie médicale, ne correspond pas à la
définition de la faute délibérée. Ainsi, par exemple, ne suffit-il pas de relever
à l’encontre d’un maire la méconnaissance des articles L. 2212-2 et suivants
du Code général des collectivités territoriales qui définissent les pouvoirs
généraux du maire, notamment en matière de police (Crim. 25 juin 1996,
no 95-86.205). En outre, il doit s’agir d’une obligation prévue par la loi ou le
règlement, les juges devant préciser quel texte a été violé par le prévenu. Le
règlement doit être entendu au sens strict du terme, comme le texte édicté
par le gouvernement. Il n’en va pas ainsi du règlement intérieur d’une entre-
prise. D’autre part, la violation de cette obligation doit être « manifeste-
ment délibérée », c’est-à-dire qu’il doit clairement apparaître que l’agent a
eu la volonté de méconnaître l’obligation de prudence ou de sécurité, cette
volonté étant déduite des circonstances. Par exemple, le fait pour un conduc-
teur automobile de brûler successivement plusieurs feux rouges démontre
la volonté délibérée de méconnaître l’obligation inscrite à l’article R. 412-30
du Code de la route. Il ne faut toutefois pas confondre la volonté de mécon-
naître la norme avec la volonté de causer le résultat puisque la faute délibé-
rée relève des fautes non-intentionnelles.
Les conditions strictes de la faute délibérée font que celle-ci est assez diffi-
cile à établir et qu’elle n’est pas très fréquemment retenue par les juges. Il
arrive cependant qu’une telle faute soit établie, notamment dans le domaine
de la responsabilité pénale du chef d’entreprise qui méconnaîtrait les textes du
Code du travail (v. Crim. 25 nov. 2008, no 08-81.995) ou de celle de l’automobiliste
65
2. La faute caractérisée
La seconde forme de faute qualifiée est la faute d’imprudence caractéri-
sée. L’article 121-3, alinéa 4 du Code pénal décrit la faute caractérisée comme
celle « qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité » que l’agent
« ne pouvai(t) ignorer ». Cette seconde forme de faute qualifiée est considérée
comme moins grave que la faute délibérée, en ce qu’elle révèle seulement de
l’indifférence à l’égard de la norme sans pour autant être volontaire. Elle est
cependant plus grave que la faute simple, car il s’agit d’une imprudence parti-
culièrement blâmable.
La faute caractérisée suppose la réunion de trois éléments. En premier
lieu, l’agent doit avoir commis un manquement d’une particulière évidence
et intensité (Crim. 23 févr. 2010, no 09-85.791, Dr. pén. 2010, comm. 58, obs.
Véron). Une telle faute peut consister soit en une erreur unique grossière,
soit en une série d’imprudences ou de négligences qui, par leur accumula-
tion, revêtent une particulière gravité (v. Crim. 12 janv. 2010, no 09-81.799, AJ
pénal 2010. 241, obs. Lasserre Capdeville). En deuxième lieu, le manquement
doit avoir exposé autrui à un risque particulièrement grave, c’est-à-dire un
risque pour la vie ou l’intégrité physique des personnes. En troisième lieu,
il doit s’agir d’un risque que l’agent ne pouvait ignorer. Il devait donc avoir
66
67
68
Le responsable de l’infraction est, dans la plupart des cas, celui qui commet
les faits décrits par le texte d’incrimination, seul ou avec un coauteur. Mais
la personne poursuivie peut également être celle qui s’associe à l’infraction
principale commise par autrui en qualité de complice. Si l’auteur à la maîtrise
de l’action et joue le rôle principal, le complice n’opère qu’à sa périphérie et
joue un rôle secondaire. On distingue donc, selon le mode de participation à
l’infraction, l’action et la coaction (I) de la complicité (II).
I. L’action et la coaction
74
75
76
77
78
79
II. La complicité
80
81
82
83
84
85
B. La répression de la complicité
Selon l’article 121-6 du Code pénal, « sera puni comme auteur le complice de
l’infraction ». Cela signifie que le complice encourt la même peine que s’il
était lui-même l’auteur de l’infraction principale. S’il est donc assimilé à un
auteur en ce qui concerne la répression, sa peine est déterminée par le juge
indépendamment de celle prononcée à l’encontre de la personne condam-
née pour l’infraction principale. Le principe de l’ « emprunt de pénalité », en
vigueur sous l’empire de l’ancien Code pénal, a en effet été abandonné lors de
l’adoption du Code pénal actuel. Il en résulte que les circonstances aggravantes
applicables à l’auteur principal ne se transmettent pas toutes au complice.
86
87
90
91
92
93
94
95
96
Dès lors que l’infraction est établie en tous ses éléments constitutifs, son
auteur (ou le complice de celui-ci) voit en principe sa responsabilité pénale
engagée. Il existe cependant plusieurs hypothèses dans lesquelles il pourra
s’en exonérer, en invoquant pour sa défense une cause d’irresponsabilité
pénale. Ces causes d’impunité sont prévues dans un chapitre du Code pénal
intitulé « Des causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité ». Elles
sont de deux sortes : les causes objectives qui tiennent aux faits et neutra-
lisent le caractère punissable de l’infraction (chapitre 1), et les causes subjec-
tives qui tiennent à la psychologie de l’agent et font obstacle à l’imputation
des faits à leur auteur (chapitre 2).
100
101
102
103
104
105
106
107
L’état de nécessité est prévu par l’article 122-7 du Code pénal, selon lequel
« n’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou
imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à
la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens
employés et la gravité de la menace ». Avant d’être consacré légalement par le
Code pénal de 1994, ce fait justificatif avait implicitement été reconnu par la
jurisprudence dans l’affaire Ménard ou dite du « bon juge Magnaud » (T. corr.
Château-Thierry, 4 mars 1898 ; et en appel, CA Amiens, 22 avr. 1898 : S. 1899.
2. 1, note Roux) qui avait relaxé la mère sans ressources ayant volé du pain
pour nourrir son enfant malade et sous-alimenté. De manière plus explicite,
l’état de nécessité a été consacré par la Cour de cassation dans l’affaire Lesage
(Crim. 25 juin 1958 : RSC 1959. 111, obs. Légal).
L’état de nécessité désigne la situation d’une personne qui, en présence d’un
danger et pour sauvegarder un intérêt supérieur, est amenée à commettre
un acte défendu par la loi pénale. L’infraction dite nécessaire est donc justi-
fiée parce qu’elle a contribué à la protection d’un intérêt social supérieur ou
égal à l’intérêt sacrifié. C’est l’exemple classique de l’automobiliste qui, pour
éviter d’écraser un piéton imprudent, fait un écart et provoque un accident
de la route, l’ambulancier qui commet un excès de vitesse pour secourir une
108
109
110
111
112
113
I. L’absence de discernement
A. L’enfance
La minorité de l’auteur de l’infraction n’est pas, en elle-même, une cause
d’irresponsabilité pénale. Il résulte de l’article 122-8, alinéa 1er du Code pénal,
dans sa version issue de l’ordonnance no 2019-950 du 11 septembre 2019, que
116
B. Le trouble mental
La personne atteinte d’un trouble mental est visée par l’article 122-1 du
Code pénal qui distingue deux situations : celle où le trouble a entraîné une
abolition du discernement (1) et celle où le trouble n’a entraîné qu’une altéra-
tion du discernement de la personne (2).
117
118
119
2. L’altération du discernement
Aux termes de l’article 122-1, alinéa 2 du Code pénal, « La personne qui
était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant
altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure punissable ».
Lorsque le discernement de la personne ayant commis l’acte est simple-
ment altéré et non aboli, celle-ci demeure donc pénalement responsable
de ses actes. La suite du texte précise néanmoins que « la juridiction tient
compte de cette circonstance lorsqu’elle détermine la peine et en fixe le régime ».
Traditionnellement, la jurisprudence considérait que l’altération du discer-
nement ne constituait « pas une cause légale de diminution de la peine » (v. p.ex.
Crim. 5 sept. 1995, no 94-85855), mais les dispositions légales devaient en
théorie être comprises, conformément à l’esprit du législateur, comme fondant
une atténuation de la responsabilité et, partant, de la sanction applicable.
À ce titre, la Circulaire « Chaumié » du 20 décembre 1905 incitait à atténuer
les peines des « demi-fous » en se fondant sur la notion de « responsabilité
atténuée ». Le texte légal n’était toutefois pas très clair, ce qui laissait aux juges
une marge de manœuvre dans le sens d’une atténuation comme dans celui
d’une aggravation de la peine. En pratique, l’altération des facultés mentales
était souvent perçue comme un indice de dangerosité supplémentaire consti-
tuant une menace pour la société et conduisant, de fait, à une aggravation
de la peine. La loi no 2014-896 du 15 août 2014 est donc venue instaurer une
diminution légale de la peine encourue par la personne atteinte du trouble :
en cas d’irresponsabilité partielle, la peine privative de liberté encourue est
désormais réduite du tiers ou, en cas de crime puni de la réclusion criminelle
ou de la détention criminelle à perpétuité, ramenée à 30 ans. La juridiction
dispose cependant de la faculté, par une décision spécialement motivée en
matière correctionnelle, de décider de ne pas appliquer la diminution de
peine (art. 122-1, al. 2 CP). Les craintes d’une sévérité accrue à l’encontre des
personnes malades jugées dangereuses peuvent donc persister.
L’atténuation de la peine est par ailleurs complétée par une meilleure
prise en charge médicale des personnes concernées, en prévoyant que
« lorsque, après avis médical, la juridiction considère que la nature du trouble le
justifie, elle s’assure que la peine prononcée permette que le condamné fasse l’objet
120
A. La contrainte
Lorsque l’agent a agi sous la contrainte, il avait la capacité de comprendre
ce qu’il faisait mais pas celle de vouloir : il s’est trouvé forcé de commettre
l’acte illicite sans pouvoir agir autrement. L’article 122-2 du Code pénal dispose
que « n’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’empire d’une
force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pu résister ». La contrainte qui est de
nature à écarter la responsabilité pénale de l’agent peut revêtir différentes
formes (1) et doit présenter certains caractères (2).
121
B. L’erreur de droit
L’erreur de droit (ou sur le droit) est l’hypothèse dans laquelle l’agent était
dans l’impossibilité de se rendre compte qu’il commettait une infraction et
la commet donc par erreur, croyant adopter un comportement conforme à la
122
123
124
125
Une sanction est la conséquence d’un acte, pouvant être définie comme
la réaction de l’État à un comportement qui porte atteinte à l’ordre social par
la violation d’une règle juridique. Lorsque cette règle est édictée par la loi
pénale et relève ainsi du juge répressif, la sanction est dite pénale. Le droit
pénal, comme l’indique son nom, est intimement lié à ce qui fait sa spécifi-
cité : la peine. Celle-ci constitue donc la réaction de l’État aux comportements
érigés en infractions afin d’en sanctionner les auteurs. Il n’y a pas d’infrac-
tion sans peine qui l’assortit, et pas de peine sans infraction, les deux étant
donc étroitement liées. Or, si toute peine est une sanction, toute sanction n’est
pas une peine. Les sanctions pénales au sens large englobent également les
mesures de sûreté qui n’interviennent pas sur le fondement de la culpabi-
lité mais en raison de la dangerosité du délinquant révélée par l’infraction
commise, pouvant donc également concerner une personne pénalement irres-
ponsable. Elles peuvent être définies comme des mesures préventives visant
à protéger la société contre l’état dangereux de certains délinquants. Avec
l’émergence des mesures de sûreté depuis la fin du xixe siècle, la conception
classique de la sanction pénale a subi une mutation en s’éloignant de l’idée
originelle de châtiment et on assiste aujourd’hui à un mouvement de diver-
sification des sanctions pénales. Les peines et les mesures de sûreté peuvent
s’appliquer cumulativement ou alternativement, ces deux types de sanctions
pénales n’ayant ni les mêmes fondements, ni les mêmes finalités. Pourtant, la
distinction entre peines et mesures de sûreté n’est pas toujours évidente.
Concernant leurs fondements, la peine est fondée sur la culpabilité et donc
la faute commise par le délinquant. On dit qu’elle est tournée vers le passé et
qu’elle vient réprimer l’atteinte à l’ordre social en infligeant au coupable un
châtiment. Il en découle les caractères de la peine qui est une sanction afflic-
tive et infamante. Elle est afflictive en ce sens qu’elle entraîne une certaine
souffrance ou à tout le moins une gêne pour la personne condamnée. Elle est
infamante en ce sens qu’elle comporte un jugement moral et porte atteinte
à la réputation ou à l’image sociale du délinquant. La mesure de sûreté, au
128
129
134
135
136
137
138
139
140
La peine maximale encourue par l’auteur d’une infraction peut être aggra-
vée en raison des circonstances dans lesquelles l’infraction a été commise
parce que le législateur estime que l’atteinte portée aux valeurs sociales est
plus élevée (A). Dans d’autres cas, l’aggravation de la peine tient à la plura-
lité des infractions commises (B).
142
143
144
145
146
Les peines sont prononcées par le juge qui doit adapter la peine abstrai
tement prévue par le texte d’incrimination à la situation concrète de la personne
condamnée. La détermination judiciaire de la peine, qui fait suite à la déter-
mination légale de celle-ci, obéit ainsi au principe de l’individualisation de
la peine (chapitre 1) qui est mis en œuvre par le juge par le biais de différents
moyens à sa disposition (chapitre 2).
150
151
152
153
154
A. Le sursis à l’exécution
La peine d’emprisonnement sera plus clémente par le recours au sursis
simple ou au sursis probatoire (anciennement appelé sursis avec mise à
l’épreuve). Le sursis a pour objectif de lutter contre les effets désocialisants des
courtes peines d’emprisonnement en favorisant la réinsertion du délinquant
dans la société, le cas échéant par la mise en place d’un régime de probation.
L’exécution de la peine d’emprisonnement est donc suspendue pendant une
certaine durée, la personne étant surveillée sous la menace d’une incarcéra-
tion si elle ne respecte pas certaines conditions. En matière correctionnelle,
le sursis est même le principe et la peine d’emprisonnement ferme l’excep-
tion. En effet, « une peine d’emprisonnement sans sursis ne peut être prononcée
qu’en dernier recours si la gravité de l’infraction et la personnalité de son auteur
rendent cette peine nécessaire et si toute autre sanction est manifestement inadé-
quate » (art. 132-19, al. 2).
Le sursis simple est applicable à l’emprisonnement d’une durée inférieure
ou égale à 5 ans, à l’amende, aux jours-amendes, aux peines privatives de droits
de l’article 131-6 du Code pénal (sauf la confiscation), aux peines complémen-
taires de l’article 131-10 du Code pénal (sauf la confiscation, la fermeture d’éta-
blissement et l’affichage de la décision) ; aux peines contraventionnelles de
156
B. La période de sûreté
Le juge dispose de la possibilité de se montrer plus sévère, en assortissant
la peine prononcée d’une période de sûreté. Celle-ci a pour effet de rendre
une partie de la peine incompressible, c’est-à-dire non aménageable. Cette
mesure consiste en une période de temps fixée par la juridiction de jugement
lors du prononcé de la décision de condamnation durant laquelle une personne
condamnée à une peine privative de liberté sans sursis ne pourra bénéfi-
cier d’aucune des mesures favorables d’aménagement de sa peine visées à
l’article 720-2 du Code de procédure pénale. La période de sûreté est généra
lement considérée comme une mesure de sûreté en raison de sa finalité
consistant à préserver l’ordre public.
La période de sûreté est applicable exclusivement aux majeurs, soit de
plein droit, soit sur décision de la juridiction de jugement (art. 132-23 CP).
Elle s’applique de plein droit si la juridiction prononce une peine priva-
tive de liberté, non assortie du sursis, d’une durée supérieure ou égale à 10
ans pour certaines infractions spécialement prévues par la loi (art. 132-23,
157
158
A. L’aménagement ab initio
L’aménagement ab initio intervient avant la mise à exécution de la peine,
étant décidée directement par la juridiction de jugement lors de l’audience ou
par le juge de l’application des peines à la suite de celle-ci. Cette possibilité
159
160
161
162
163
164
A. La dispense de peine
Une dispense de peine peut être accordée par le juge lorsqu’il apparaît que
le reclassement du coupable est acquis, que le dommage causé est réparé et
que le trouble résultant de l’infraction a cessé (art. 132-59 CP). Cette exclusion
définitive de la peine, qui est laissée à la discrétion du juge, permet de renon-
cer au prononcé d’une peine lorsque les objectifs de la répression sont d’ores
et déjà atteints, car la peine n’aurait alors aucune fonction. Ce mécanisme
n’affecte que les peines, la déclaration de culpabilité demeurant avec toutes
ses conséquences, notamment l’inscription au casier judiciaire (à moins que
le juge décide que sa décision ne sera pas mentionnée au casier judiciaire :
art. 132-59, al. 2 CP).
165
Introduction........................................................................................................................... 3
I.. Définition du droit pénal............................................................................. 4
II.. Origines du droit pénal................................................................................ 6
III..Sources du droit pénal............................................................................... 11
A.. Les sources directes............................................................................. 11
B.. Les sources indirectes......................................................................... 12
Partie 1. L’infraction..........................................................................................................17
Titre 1. Le préalable légal de l’infraction.......................................................... 19
Chapitre 1. Le principe de légalité criminelle............................................ 21
I.. La signification du principe de légalité pour le législateur...................... 21
A.. La légalité de l’incrimination et de la sanction................................... 21
B.. Les qualités de la loi pénale................................................................. 23
II.. La signification du principe de légalité pour le juge................................. 24
A.. L’obligation de qualifier les faits......................................................... 24
1.. Le principe de l’unité de qualification.......................................... 24
2.. Les exceptions au principe de l’unité de qualification................. 26
B.. L’interprétation stricte de la loi pénale............................................... 28
168
169