L'entretien Avec Le Jury

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La documentation Française
C o n c o u r s
Tél. : 01 40 15 70 10
www.ladocumentationfrancaise.fr
Édition 2017
Chantal Perrin-Van Hille

L’entretien avec le jury
Chantal Perrin-Van Hille L’entretien
Épreuve reine de l’oral des concours, l’entretien avec le jury s’impose
à tous les candidats aux concours et aux examens professionnels. La
maîtrise de cet exercice est également utile à ceux qui ont un exposé
avec le jury
à préparer sur leur parcours professionnel. L’épreuve s’apparente à un
entretien d’embauche et répond à un objectif majeur de la fonction
publique : recruter les compétences dont elle a besoin. Épreuve orale
Chantal Perrin-Van Hille aide chacun à adopter la stratégie gagnante Recrutement
en fonction de son profil : elle fournit les notions à connaître et mille
trucs et astuces. Un chapitre entier est dédié aux techniques anti-trac.
Outre plusieurs exemples complets d’ exposé, les candidats trouveront
ici des conseils spécifiques sur la préparation d’un dossier de RAEP
(reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle).
Sommaire

1. Quelle est la stratégie gagnante ?
2. Qui sont les protagonistes de l’entretien ?
3. Quelles sont les caractéristiques d’un exposé performant ?
4. Quelle est la démarche à suivre pour réaliser un exposé performant ?
5. Comment répondre aux questions ?
6. Comment vivre le face-à-face ?
7. Gérer son trac
8. Que faire après l’entretien avec le jury ?
Imprimé en France
Prix : 11€
9:HSMBLB=YZVWWX: ISSN 1152-4235

ISBN 978-2-11-145122-3 dF
La
documentation
Française
DF 1FA43930
antoine.pinho@gmail.com - E30-00015908
L’entretien
avec le jury
Formatrice et consultante
Formation Administration
C o n c o u r s
DILA Collection FAC en petit format

Collection dirigée par
Claire-Marie Buttin La GRH dans la fonction publique
Rédaction (2016)
Monique Tolmer Suzanne Maury
Conception graphique
Michelle Chabaud Les questions sociales aux concours
(2016)
Mise en page Suzanne Maury
Éliane Rakoto
L’économie aux concours (2016)
Jean-Louis Doney
Les finances publiques aux concours
(2016)
Matthieu Houser
L’Europe aux concours (2017)
« Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, Michel Dumoulin
toute reproduction ou représentation, intégrale ou par-
tielle de la présente publication, faite par quelque procédé La composition sur un sujet d’ordre
que ce soit (reprographie, micro-filmage, scannérisation, général (2015)
numérisation...), sans le consentement de l’auteur ou de José Comas et Pierre Molimard
ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue
une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et
suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
Il est rappelé également que l’usage abusif et collectif

de la photocopie met en danger l’équilibre économique
des circuits du livre.
© Direction de l’information légale

et administrative, Paris, 2017
ISBN : 978-2-11-145123-0
ISSN : 1152-4235
Sommaire
Présentation��7 Chapitre 4
Quelle est la démarche
Chapitre 1 à suivre pour réaliser
un exposé performant ?��53
Quelle est la stratégie
gagnante ?��9 1. Inventorier��55
2. Trier��66
1. Pourquoi être stratège ?��9
3. Définir le plan��67
2. Comment être stratège ?��9
4. Étoffer le plan��89
3. La place de cet ouvrage
dans votre plan d’action��11 5. Rédiger l’introduction
et la conclusion��90
6. Optimiser, tester et s’entraîner��90
Chapitre 2
Qui sont les protagonistes
de l’entretien ?��13 Chapitre 5
Comment répondre
1. Le jury��14 aux questions ?��95
2. Le candidat��18
1. Quelles seront les questions ?
Anticipez !��96
Chapitre 3 2. Quelle est la finalité
Quelles sont des questions ?�� 107
les caractéristiques 3. Quelle sera la forme
d’un exposé performant ?��25 des questions ?�� 108
1. Un exposé conforme 4. Quelle est la bonne démarche
aux « règles du jeu »��26 pour répondre aux questions ?�� 111
2. Un exposé personnel��33 5. Comment répondre
3. Un exposé structuré et logique��33 aux objections ?�� 120
4. Un exposé explicite, concret 6. Comment disposer
et mémorisable��35 des informations pour répondre ?�� 122
5. Un exposé clair 7. Comment acquérir un esprit
et compréhensible��36 d’à-propos pour répondre vite
6. Un exposé doté d’une introduction et bien ?�� 123
et d’une conclusion percutantes��37
7. Un exposé valorisant��41
8. Un exposé dynamique��43
Sommaire 5
Chapitre 6 Chapitre 8
Comment vivre Que faire après l’entretien
le face-à-face ?�� 127 avec le jury ?�� 151
1. Quelle sera la tenue vestimentaire
du candidat ?�� 127
Conclusion�� 155
2. Les premières minutes�� 128
3. La présence du candidat Bibliographie�� 157
tout au long de l’entretien�� 129
4. Prendre congé du jury�� 133
Chapitre 7
Gérer son trac�� 135
1. Définition et description
du mécanisme�� 135
2. L’objectif raisonnable : adopter
une stratégie de gestion, un rituel�� 138
3. Les trucs et astuces�� 139
6 L’ e n t r e t i e n av e c l e j u ry
Présentation
Vous avez décidé de vous présenter à un concours ou bien vous hésitez
encore, notamment parce que vous ne savez pas comment aborder ce
projet.
Quelle que soit votre situation, cet ouvrage vous apportera des conseils
pratiques pour faciliter et optimiser votre préparation à l’épreuve orale
d’entretien avec le jury. Cette épreuve est présente dans de nombreux
concours et examens professionnels.
L’auteure de cet ouvrage anime régulièrement des formations destinées
à des candidats de tous niveaux. C’est à partir de leurs attentes, de leurs
appréhensions, de leurs questions, maladresses et réussites que les diffé-
rents chapitres ont été conçus et rédigés.
Dans cet ouvrage, nous utilisons le terme générique de « concours » ; en
réalité, la présentation sous forme d’exposé de la fonction ou de la carrière
est une épreuve que l’on trouve dans des cadres variés :
– divers concours d’accès à la fonction publique ;
– des concours ou examens professionnels pour l’accès à un grade supérieur ;
– des concours d’accès à une école (par exemple, aux instituts régionaux
d’administration – IRA) ;
– des épreuves de sélection.
Dans la plupart des concours administratifs, l’épreuve orale s’intitule
« entretien avec le jury » ou « conversation avec le jury » et elle est struc-
turée en deux parties :
– le candidat présente sa fonction ou sa carrière ;
– puis le jury pose des questions.
Nous étudierons successivement ces deux parties.
Le plus souvent, le candidat a dû adresser préalablement au jury un dos-
sier de RAEP (reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle).
Celui-ci, très dense, contraint le candidat à mener une réflexion approfondie
sur sa carrière. C’est un excellent exercice de préparation pour la mise en
forme de l’exposé. Il fournit également au jury un champ de questionne-
ment plus large.
Présentation 7
Dans chaque chapitre, les conseils spécifiques concernant la soutenance
du dossier RAEP seront signalés ainsi :
RAEP
Pour la plupart des candidats, la préparation au concours vient s’ajouter

à une vie professionnelle prenante et à des engagements familiaux. Le défi
est d’atteindre son objectif – être reçu au concours – sans trop porter pré-
judice aux autres composantes de sa vie. Nous conseillons donc à chacun
de démarrer son cheminement vers le « jour J » le plus tôt possible et de
prendre le temps, au préalable, de s’organiser avec un plan d’action. C’est
l’objet du premier chapitre de cet ouvrage.
Les chapitres 2, 3, 4 et 5 portent sur la préparation de l’exposé et des
questions. Puis on trouvera dans le chapitre 6 des conseils pour « vivre le
face-à-face » ; le chapitre 7, enfin, est dédié à la gestion du trac, qui concerne
de nombreux candidats.
Chapitre 1
Quelle est la
stratégie gagnante ?
Dans ce premier chapitre, nous vous donnons un conseil qui sera déter-
minant : soyez stratège.
1. Pourquoi être stratège ?

Le face-à-face avec le jury est bref : entre vingt-cinq et quarante-cinq
minutes, et plus souvent trente minutes. Le travail intelligent que vous
aurez accompli en amont sera déterminant pour le fond comme pour la
forme de votre prestation.
Le fond correspond à la qualité de votre exposé et des réponses que vous
fournirez aux questions.
La forme correspond à l’aisance que vous manifesterez dans votre expres-
sion verbale et votre comportement.
2. Comment être stratège ?

Être stratège, c’est utiliser la démarche « projet » pour atteindre votre
objectif.
Votre objectif est clair : réussir, c’est-à-dire convaincre le jury que vous
avez les compétences requises pour occuper les postes proposés après
le concours ou l’examen professionnel.
Comme un chef de projet, inventoriez les objectifs intermédiaires et les
moyens nécessaires, planifiez vos travaux et tenez votre tableau de bord.
Vous pourrez ainsi progresser sereinement vers la date butoir et éviter les
regrets du type « j’aurais dû mieux préparer ».
Chapitre 1 • Quelle est la stratégie gagnante ? 9

À partir de quand devez-vous préparer votre oral ? Le plus tôt possible.
Évitez d’attendre le résultat de l’admissibilité. Le délai est alors souvent
très court et le stress rend le parcours plus laborieux.
Pour les candidats qui présentent un dossier RAEP, nous verrons que l’oral se prépare dès le
RAEP
moment où ils constituent leur dossier.
Planifiez vos travaux et mettez au point un tableau de bord.

La liste suivante énumère les sous-objectifs qui vous permettront d’at-
teindre votre but :
– mettre au point un exposé convaincant ;
– faire valider l’exposé, notamment lors d’oraux blancs ;
– être capable de présenter l’exposé de façon captivante et avec sérénité ;
– anticiper les questions ;
– être capable d’improviser pour répondre aux questions ;
– rassembler la documentation nécessaire pour nourrir vos réponses aux
questions ;
– être apte à gérer le trac (ce sous-objectif est valable bien sûr si vous
êtes sujet au trac).
Voici une suggestion de présentation pour votre tableau de bord :
Moyens à mettre En cours/

Sous-objectif Échéance
en œuvre terminé
Commentaire
Dans la deuxième colonne, vous pouvez inscrire plusieurs moyens et,
dans la colonne suivante, vous associerez une échéance à chacun d’eux.
Vous fixer une échéance précise (par exemple, le 15 mars) est toujours
une bonne mesure. Lorsque vous consultez votre tableau, la date butoir
génère un réflexe de rétroplanning (« il me reste x jours pour… ») et renforce
votre motivation pour agir.
Plusieurs actions peuvent (et doivent) être menées simultanément. Par
exemple, vous pouvez commencer votre travail de documentation en même
temps que la construction de votre exposé.
3. La place de cet ouvrage

dans votre plan d’action
Le tableau ci-dessous indique les chapitres qui vous apporteront de l’aide
pour chacun des sous-objectifs.
Échéance
Sous-objectif et/ou date
en œuvre terminé
de démarrage*
1 Mettre au point un Lire les chapitres 2, 3 et 4
exposé convaincant
2 Faire valider l’exposé, Utiliser la fin du

notamment lors d’oraux chapitre 4, « Proposition
blancs de grille d’évaluation »
3 Être capable de présenter Lire les chapitres 2 et 6

mon exposé de façon
captivante et avec sérénité
4 Anticiper les questions Lire le chapitre 5
5 Être capable d’improviser Lire le chapitre 5

pour répondre aux
questions
Chapitre 1 • Quelle est la stratégie gagnante ? 11

Échéance
Sous-objectif et/ou date
en œuvre terminé
de démarrage*
6 Rassembler la
documentation nécessaire
pour nourrir mes
réponses aux questions
7 Être apte à gérer le trac Lire le chapitre 7

* Une date d’échéance correspond à une action qui doit être terminée à une date précise tandis
qu’une date de démarrage est associée à une action qui va se prolonger jusqu’à l’oral ; exemple :
adopter systématiquement une tenue dynamique et ouverte.
Au terme de chaque chapitre, nous récapitulerons ce que vous pourriez

introduire dans votre tableau de bord.
Retenir l’essentiel
Pour préparer l’oral efficacement, il faut établir dès que possible un véritable plan d’action. Cela suppose
de lister les objectifs intermédiaires et les moyens nécessaires, de planifier vos travaux et de tenir un
tableau de bord.
Chapitre 2
Qui sont
les protagonistes
de l’entretien ?
Nous nous centrerons dans ce chapitre sur l’essentiel.
L’épreuve orale ou « entretien avec le jury » est aussi appelée « conversation
avec le jury » : il s’agit bien d’une vraie rencontre entre deux parties, d’un
acte de communication.
Nous commencerons donc par faire connaissance avec les deux parties
en présence.
Vous vous êtes probablement déjà rendu compte, lors de vos conversa-
tions ou de vos entretiens, que vous êtes plus convaincant lorsque vous
connaissez bien votre interlocuteur, sa personnalité et ses besoins. Nous
irons donc d’abord à la rencontre du jury afin de cerner sa mission ainsi
que les attentes de chaque examinateur.
Ensuite, nous reviendrons vers le candidat « gagnant », c’est-à-dire vous.
Nous verrons qu’au-delà de la consigne du concours, « présenter sa carrière
ou sa fonction », se cache un objectif plus précis et plus contraignant :
convaincre !
Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 13

1. Le jury
1. Quelle est la mission du jury ?

Les « entretiens avec le jury » se rapprochent fortement des entretiens
de recrutement du secteur privé. Cela signifie que la mission du jury est
d’évaluer les compétences et le potentiel de chaque candidat, le plus objec-
tivement possible, pour sélectionner les meilleurs.
Cette évolution est une conséquence logique de l’entrée en vigueur de la
loi organique relative aux lois de finances (LOLF), le 1er janvier 2006. Dans
ce nouveau cadre, les ministères ont des objectifs concrets à atteindre ; ces
objectifs sont déclinés dans les services, dont les responsables recherchent
des personnes compétentes pour les atteindre.
De plus, en 2008, différents rapports publics ont appelé à une « profession-
nalisation » des concours et une réforme importante a été menée la même
année (elle a porté en particulier sur les épreuves des concours d’accès
aux IRA ; voir l’arrêté du 6 juin 2008 fixant la nature, la durée, le programme
des épreuves et la discipline de ces concours).
Il vous revient donc, en tant que candidat, de convaincre le jury que vous
avez les compétences dont l’administration qui recrute a besoin. Pour
les candidats internes, oubliez d’emblée l’idée que le jury (c’est-à-dire
l’administration) vous doit une récompense, même après de nombreuses
années de bons et loyaux services.
Nous pourrions dire, tout simplement : « Prouvez au jury que vous êtes et
seriez un bon collaborateur, donnez-lui envie de travailler avec vous. »
2. Comment le jury procède-t-il

pour évaluer le candidat ?
La plupart des jurys élaborent une véritable grille d’évaluation afin de
rendre celle-ci plus objective. D’autres se mettent simplement d’accord
sur des points clés et portent un jugement global.
Voici quelques pistes sur les qualités recherchées :
➤➤ les qualités personnelles : capacité d’adaptation, aptitudes relationnelles ;
➤➤ les aptitudes intellectuelles : analyse, synthèse, prise de décision (pour
les postes d’encadrement) ;
➤➤ lescompétences : savoir, savoir-faire et savoir être (nous reviendrons
sur ces termes dans le chapitre 4) ;
➤➤ lepotentiel : la motivation et la capacité à évoluer vers d’autres fonc-
tions d’un niveau plus élevé ;
➤➤ laprojection dans les postes futurs ; par exemple, vous affirmez être
prêt à animer une équipe mais quelle est votre représentation des fonc-
tions d’un manager ?
➤➤ Le sentiment d’appartenance au ministère et les qualités d’ouverture :
le candidat s’intéresse-t-il à autre chose qu’aux tâches qui lui sont confiées ?
■■ Voici, sur ce sujet, l’extrait d’un rapport de jury : « L’examen profession-

nel pour passer au grade de secrétaire administratif de classe exception-
nelle est une étape qualitative importante dans la carrière d’un agent et les
candidats doivent pouvoir démontrer qu’ils ont parfaitement assimilé leur
parcours professionnel antérieur pour franchir ce palier qualitatif.
Cette promotion de carrière est ☛☛ Nous reviendrons un peu plus loin (chapitre 3,
souvent accompagnée d’une mobi- « 1. Un exposé conforme aux “règles du jeu” »)
lité fonctionnelle, ce qui suppose sur les moyens dont dispose le candidat pour
une certaine ouverture d’esprit et connaître la probable grille d’évaluation du jury.
la capacité de pouvoir s’intégrer ☛☛ Vous pouvez aussi lire les recommandations
rapidement dans un environne- données au jury par la direction générale de
ment professionnel nouveau. » la Fonction publique sur le site www.fonction-
publique.fr (onglet « Publications »).
L’évolution des concours de recrutement

Des réformes ont été réalisées au cours des dix dernières années, concer-
nant les concours de recrutement des fonctions publiques (en 2008 pour
ceux des IRA, notamment, et en 2015 pour les concours d’accès à l’École
nationale d’administration – voir le décret n° 2015-1449 du 9 novembre
2015), afin de rendre les épreuves moins académiques et plus liées au futur
univers professionnel des candidats.

Voici deux extraits des propositions du rapport Desforges (janvier 2008),
« Rapport de la mission préparatoire au réexamen général du contenu des
concours d’accès à la fonction publique » :
« Considérer le jury […] comme le bras armé de l’administration qui recrute ;
y nommer systématiquement un professionnel du recrutement. »
« L’administration et le jury doivent élaborer conjointement une grille d’ana-
lyse des candidatures (voir le secteur privé). »
Voici également quelques extraits du rapport du Comité d’enquête sur le
coût et le rendement des services publics (« L’organisation et le pilotage
des recrutements au sein de la fonction publique de l’État »), remis en
juillet 2008 :
« Force est de constater l’importance de l’enjeu économique et social de
l’organisation du recrutement adoptée par l’État car ce dernier représente
un cinquième de l’emploi en France et recrute un diplômé de l’enseignement
supérieur sur trois. »
« Il faut responsabiliser l’ensemble de la chaîne du recrutement, des services
qui définissent les besoins de recrutement à ceux qui assurent l’intendance
des concours en passant par ceux qui ont en charge la gestion des ressources
humaines. »
« L’objectif du concours n’est pas de vérifier un niveau de diplôme mais bien
de recruter les profils dont l’administration a besoin… »
« Les épreuves orales, quant à elles, permettent de mieux répondre aux
attentes des employeurs et d’affiner les choix. »
« […] une épreuve orale, assimilable à un entretien d’embauche, mettant
en évidence les aptitudes intellectuelles et comportementales du candidat. »
« […] Ainsi, à côté d’agents ayant une connaissance des problématiques
Ressources humaines, devraient figurer des responsables opérationnels repré-
sentant les futurs employeurs directs des lauréats. »
« Une formation adéquate doit en outre être dispensée aux membres du jury. »
Le jury recrute les personnes ayant le profil recherché pour occuper les
postes disponibles après le concours ou l’examen professionnel.
3. Quelles sont les attentes
de chaque examinateur ?
Au cours des formations, nous posons la question : « Quelles sont les attentes
de chaque examinateur ? » Bien souvent, les candidats trouvent cette ques-
tion bizarre et ils y répondent en citant les missions du jury. Ils oublient
ainsi qu’ils ne s’adressent pas à une entité globale mais à des hommes et
à des femmes qui ont des attentes à leur égard… Intéressons-nous à eux
quelques instants.
Qu’est-ce que chaque examinateur peut attendre du candidat ?
➤➤ Durespect : de la courtoisie, une tenue adaptée, le respect du temps
imparti pour l’exposé, un niveau de langage et de vocabulaire adapté.
➤➤ Du confort, c’est-à-dire :
• un discours audible ; il est difficile de tendre l’oreille et d’être attentif
pendant trente minutes (durée fréquente des oraux) et qui plus est… toute
une journée. Tenez compte du fait qu’être membre de jury demande une
attention soutenue ; c’est donc un « métier » fatigant ;
• un discours facile à suivre et à comprendre donc construit, logique,
concret.
➤➤ Des informations intéressantes et non un catalogue de tâches accom-
plies ou un bavardage.
➤➤ Des réponses aux questions posées.
➤➤ Et pourquoi pas, grâce à la pédagogie du candidat, la découverte d’une
activité, d’un processus ou d’un métier particulier ?
Vous parlez à des personnes qui attendent de la considération de votre
part (et non à une entité « jury ») ; établissez donc immédiatement une
relation avec chacun par le regard.
00 Attention ! Il y a, dans certains jurys, 00Vigilance aussi pour les candidats

des personnes appartenant à un autre exerçant un métier très technique (c’est
(ou à d’autres) ministère(s) que le vôtre le cas notamment des informaticiens) et
et qui, par conséquent, ne sont pas fami- qui se présentent devant un jury « géné-
liarisées avec les jargons et les sigles de raliste ».
votre administration.
2. Le candidat
1. Les idées « limitantes » à oublier

De nombreux candidats se présentent à l’entretien avec des idées précon-
çues et « limitantes » que nous allons détailler ici pour vous aider à mieux
les supprimer.
➤➤ La première idée limitante concerne l’exposé : « Je dois présenter (toute)
ma carrière ou (toutes) mes fonctions en un temps très limité ; c’est difficile,
il faut que j’accélère. »
Conséquence : le candidat fait un exposé « catalogue » qu’il récite rapide-
ment, de façon monotone… et qui se révèle bien ennuyeux.
➤➤ Ladeuxième idée limitante concerne la relation avec le jury : « Le jury
cherche toujours à déstabiliser le candidat ; il faut être sur la défensive, se
méfier… »
➤➤ La troisième idée limitante est à la jonction des deux premières : « Je sais
bien que ma carrière (ou ma fonction) ne va pas intéresser le jury ; d’ailleurs,
les autres candidats ont des choses plus intéressantes à dire. »
Comment convaincre chaque membre du jury de votre valeur si vous
partez désabusé ?
Nos pensées et nos jugements déterminent
☛☛ Dans les deux paragraphes sui- notre comportement ; par conséquent, le
vants, nous vous proposons des candidat en proie aux idées limitantes
conseils facilitant la réussite
; des paraîtra tendu, méfiant ou encore désabusé,
contrepoisons, en quelque sorte… non impliqué, voire excédé ou agressif.
2. Pour l’exposé,
focalisez-vous sur le véritable objectif
En réalité, l’évocation de la « car- 00Attention, il y a souvent un malenten-
rière » ou de la « fonction » n’est pas du. La plupart du temps, après avoir lu la
l’objectif du candidat mais le moyen consigne de l’épreuve (« le candidat présen-
mis à sa disposition pour atteindre tera sa carrière » ou « présentera sa fonction »),
l’objectif : prouver qu’il a les com- le candidat consciencieux se lance dans le
récit exhaustif de sa carrière ou dans la des-
pétences et le potentiel nécessaires
cription tout aussi exhaustive de sa fonction.
afin d’occuper telle fonction ou des Nous l’avons vu, cela donne un exposé long
fonctions correspondant à tel grade. et ennuyeux.
L’exposé n’est donc ni un catalogue

ni un récit, mais une construction ☛☛ Nous décrirons dans le chapitre 3 les
stratégique et argumentée issue de caractéristiques d’un exposé performant.
choix bien réfléchis pour se valoriser Dans le chapitre 4, nous verrons comment
dans un environnement concurren- mener la démarche de préparation, de la
tiel (constitué des autres candidats). conception jusqu’à la réalisation.
3. Pendant tout l’entretien, prenez en compte

les deux fondamentaux de la communication
Dans toute communication, deux fondamentaux sont à l’œuvre. Nous vous
les présentons pour que vous puissiez en tenir compte.
➤➤ Premier fondamental : dans toute situation de communication, deux
composantes entrent automatiquement et fortement en interaction : le
contenu et la relation.
le contenu la relation
Le candidat se focalise bien souvent sur le contenu : que dire ? Est-ce juste ?
Cela est certes indispensable mais n’est pas suffisant.
Qu’est-ce que la relation ? C’est la production (et l’échange) de signes de
reconnaissance qui signifient à l’interlocuteur qu’il est important à nos yeux

et que c’est vraiment à lui que nous voulons nous adresser : un « bonjour »
chaleureux, un vrai regard, un sourire, un niveau de langage adapté, etc.
Puisque l’interaction entre le contenu et la relation est aussi automatique
que forte, le candidat qui néglige la relation suscite moins d’attention, est
moins bien compris et donc moins apprécié.
Nous avons tous, dans notre cursus scolaire, fait l’expérience de l’interac-
tion entre les deux composantes : nous nous rappelons le professeur qui
nous a fait aimer telle matière parce qu’il était sympathique ou, à l’inverse,
celui qui nous a dégoûté de telle autre parce qu’il était antipathique.
➤➤ Deuxième fondamental : toute communication est une interaction entre
les interlocuteurs, une interaction « pour le meilleur et pour le pire ».
Concrètement, si le candidat se montre agréable (assez détendu, souriant),
le jury aura tendance à l’être aussi. Si le candidat paraît fermé, méfiant, le
jury aura tendance à l’être aussi.
Nous avons vu dans le paragraphe précédent que les idées génèrent les
comportements : abandonnez donc la position de la « victime » compa-
raissant devant des « bourreaux ». Par le phénomène de l’interaction, le
comportement de « victime » risque de susciter celle de « bourreau ». Les
membres du jury n’apprécient pas d’être considérés comme tels.
Évitez donc les analyses négatives immédiates lorsque le jury pose une
question : « Mais pourquoi cette question ? Pourquoi à moi ? Mais que cherche-
t-il donc ? C’est probablement pour me déstabiliser… Je n’ai pas de chance…
J’ai déjà répondu à une question semblable ; il le fait exprès ? »
Cette analyse négative vous fait courir deux risques :
– l’appauvrissement de votre réponse car le cerveau est moins perfor-
mant lorsqu’il doit faire deux choses simultanément : analyser la ques-
tion et trouver la réponse ;
– l’adoption inconsciente d’un ton un peu vif, agacé.
Pour acquérir un comportement calme, professionnel, relationnel, nous
vous proposons d’adopter une représentation objective (professionnelle)
de la situation : « Dans cet entretien, chacun fait son métier : le jury m’évalue
tandis que je fais la démonstration de ma valeur. »
Les membres des jurys sont a priori bienveillants vis-à-vis de chaque can-
didat. Ils font consciencieusement leur travail. Cependant, le jury peut
vouloir tester les capacités relationnelles du candidat en situation un peu
difficile et, par conséquent, lui poser une question déstabilisante.
Nous vous conseillons donc d’adopter l’état d’esprit suivant : « Le jury
pose les questions et j’y réponds le mieux possible ; l’important est de mobi-
liser mon énergie pour trouver une réponse et non la raison de la question.
Je suis dans l’instant présent, ici et maintenant, focalisé sur mon objectif :
démontrer ma valeur. »
La communication est une interaction

Deux scénarios sont possibles : lequel choisissez-vous ?
LE CANDIDAT LE CANDIDAT
Pensées Pensées
limitantes objectives
facilitantes
Comportement
défensif, Comportement
son pronostic négatif
encouragé, dynamisé
peu avenant avenant

Le candidat se sent
Le candidat valide
et s’enfonce dans
l’échec « prévu »
LE JURY LE JURY
Le jury n’a pas envie Le jury a envie
d’être avenant d’être avenant

■■ Exemple
Prenons l’exemple d’une question particulièrement déstabilisante : « Pourquoi
votre déroulement de carrière est-il si chaotique ? »
Pensées générées Déduction

Le type Réponse
par la question possible
de candidat du candidat
chez le candidat par le jury
Candidat soumis à ses « Il ne se rend pas « J’ai fait ce que j’ai pu ; « Candidat agressif
émotions et orienté compte… » l’administration ne m’a en situation de
vers l’analyse « Je n’ai pas de chance, pas donné beaucoup déstabilisation »
c’est un agressif. d’opportunités… »
Il m’agace. »
Candidat défensif « “Chaotique”, c’est « Non, non, ce n’est pas « L’explication est
péjoratif ; il faut que chaotique mais j’ai eu claire mais le candidat
je lui enlève cela de des difficultés à… » nous expose lui-même
l’esprit, que je lui certaines faiblesses,
explique. » ce n’est pas très
judicieux. »
Candidat bien « Oui, j’y ai pensé « Effectivement, à « Candidat calme,
préparé, centré « ici aussi mais je sais première vue, c’est un sérieux, bien préparé
et maintenant » sur comment valoriser parcours chaotique. En (il a anticipé). »
l’objectif : « démontrer mes expériences. » réalité, le fil directeur « Candidat calme,
mes compétences » Ou : « Je n’y avais pas est… » ou « Il est rapide, capable
pensé mais, vu sous un effectivement chaotique d’argumenter
certain angle, cela peut mais c’est justement
ce qui m’a permis De nombreuses
paraître chaotique ; à compétences, une
moi de me valoriser ». d’acquérir… »
expérience riche »
Candidat ayant acquis « Je suis surpris, je « Qu’est-ce qui vous « Un candidat
une bonne maturité n’avais pas cette fait dire qu’il est capable de dialoguer,
relationnelle, centré impression mais, s’il chaotique ? » d’aller vers son
« ici et maintenant » le dit, c’est qu’il a une (Le ton est calme.) interlocuteur »
sur l’objectif : bonne raison de le
« démontrer mes penser  : laquelle ? »
compétences »
☛☛ Nous venons d’évoquer des principes fonda-

mentaux. Dans les chapitres suivants, nous vous
donnerons des conseils pratiques pour établir dès
les premiers instants une bonne relation, vous
sentir à l’aise et répondre aux questions.
En conclusion de ce chapitre, nous voudrions attirer votre attention sur
les grands bénéfices que l’on peut tirer à accepter d’être soi-même jury,
c’est-à-dire à « passer de l’autre côté de la barrière ». Renseignez-vous ; les
services concours organisateurs de jurys fictifs recherchent des volontaires
pour constituer des équipes. Ainsi, si vous êtes cadre A, vous pourriez
participer à un jury fictif pour un oral de catégorie B ou B+. Vous pouvez
aussi organiser des « jurys » entre candidats, ou solliciter un ou deux col-
lègues pour tenir ce rôle.
Le jury recrute les personnes ayant le profil recherché pour occuper les postes accessibles après le concours
ou l’examen professionnel. Le plus souvent, il élabore une grille d’évaluation. Vous devez prouver au jury
que vous avez les aptitudes et les compétences requises.
L’entretien est un acte de communication à part entière. Vous devez avoir un objectif clair (convaincre),
établir immédiatement la relation avec le jury puis l’entretenir.
Suggestions pour votre plan d’action/tableau

de bord
3 Être capable de Lire les chapitres 2 et 6

présenter mon M’entraîner à établir
exposé de façon un contact avec chaque
captivante et avec personne dans un
sérénité groupe

Chapitre 3
Quelles sont
les caractéristiques
d’un exposé
performant ?
L’exposé de carrière ou de fonction ne doit pas être un récit chronolo-
gique d’expériences variées ni une suite de réflexions bavardes. C’est une
construction solide et argumentée.
L’objectif de ce chapitre est que vous parveniez à cerner les caractéris-
tiques d’un exposé qui sera performant de l’introduction à la conclusion.
L’exposé performant apporte des arguments en vue de convaincre le jury
que vous avez (ou, du moins, en grande partie) les aptitudes et les com-
pétences requises pour entrer dans la fonction publique, ou pour accéder
au grade supérieur si vous êtes déjà fonctionnaire. Nous avons vu dans le
chapitre 1 que c’est là votre véritable objectif.
Les caractéristiques de l’exposé efficace vous guideront pour sélectionner
les informations à introduire dans celui que vous préparerez, puis pour
le mettre en forme.
Nous vous inviterons d’abord à vous informer sur les « règles du jeu ». Nous
nous poserons ensuite la question de la « probable grille d’évaluation »
utilisée par le jury.
Enfin, nous vous donnerons des conseils pour la mise en forme. Vous
découvrirez que la conclusion mérite tous vos soins, à commencer par
une sérieuse réflexion.
Chapitre 3 • Quelles sont les caractéristiques d’un exposé performant ? 25

En guise d’introduction, voici l’extrait d’un rapport de jury relatif à l’exa-
men professionnel pour l’accès au corps interministériel des attachés
d’administration de l’État (session 2014) :
« L’exposé
Pour la grande majorité des candidats, les exposés étaient préparés et struc-
turés. Un seul candidat n’a pas respecté la durée maximum.
L’exposé constitue une opportunité pour les candidats qui peuvent, durant
10 min, valoriser leur motivation, leurs aptitudes, leur personnalité en s’ap-
puyant sur leur parcours et leurs acquis. Les exemples et illustrations sont
appréciés par le jury.
Sur la forme, les exposés ont été, le plus souvent, appris par cœur. Certains
candidats, stressés, ont parfois perdu le fil et leurs moyens. Préoccupés par la
peur d’oublier un mot, les candidats perdent alors le contact avec le jury alors
même que les 10 min d’exposé constituent le premier moyen dont disposent
les candidats pour retenir l’attention du jury.
Le jury apprécie, durant l’exposé, la qualité de l’expression des candidats.
Il convient de rappeler sur ce point que, si l’exposé doit être préparé avec
soin, sa présentation doit être la plus naturelle possible.
Un entraînement est indispensable et un passage devant un jury fictif très
utile pour tester son intervention et éviter les principaux écueils. »
1. Un exposé conforme aux « règles du jeu »

La première chose qu’un responsable est en droit d’attendre d’un col-
laborateur, quel que soit son niveau, c’est qu’il sache lire, comprendre
et respecter les règles qui lui sont imposées. Cela s’applique aussi pour
l’entretien.
Par conséquent, recherchez les consignes de l’épreuve et respectez-les.
(Voir page 27, « Les huit caractéristiques d’un exposé performant ».)
Les huit caractéristiques d’un exposé performant
1 2
Conforme Personnel
aux règles du jeu
4
3 Explicite, concret,
Structuré mémorisable
et logique
5
6 Clair et
Doté d’une compréhensible
introduction et
d’une conclusion
percutantes et complètes 7
Valorisant
8
Dynamique
1. Où trouver ces « règles du jeu » ?

Il y a deux sources possibles :
– l’arrêté fixant les modalités d’organisation, la nature et le programme
des épreuves. Vous devez impérativement vous procurer ce document ;
– les rapports des jurys des années précédentes ; vous pouvez les obte-
nir en faisant une requête dans l’intranet et/ou sur internet. Si vous ne les
trouvez pas, demandez-les au service concours ou au service formation
du ministère recruteur. Les candidats aux instituts régionaux d’administra-
tion (IRA) pourront les consulter sur le site internet dédié à chaque IRA.
2. Quelles sont ces « règles du jeu » ?

a) Première règle : la nature de l’exposé
Est-ce une présentation de carrière, de fonction ou de fonctions ? Lisez
attentivement l’arrêté de l’épreuve afin de savoir ce que le jury attend de
vous, car il y a de subtiles différences.

➤➤ Unexposé de carrière : vous reprenez toute votre carrière, y compris
vos emplois éventuels dans le secteur privé.
➤➤ Unexposé de carrière depuis l’entrée dans la fonction publique : vous
n’évoquez pas vos emplois dans le secteur privé.
➤➤ Un exposé de carrière depuis l’intégration dans le ministère : vous ne
parlez ni de vos emplois dans le secteur privé ni de ceux que vous avez
exercés dans d’autres ministères.
➤➤ Un exposé de fonctions depuis la nomination dans le cadre/la catégo-
rie A (ou B), ou depuis votre nomination en tant qu’attaché : vous évoquez
les postes occupés depuis l’année de votre nomination dans la catégorie
nommée.
➤➤ Unexposé de fonction (le mot est au singulier) : vous exposez unique-
ment votre fonction actuelle.
Dans le cadre de la RAEP, il est généralement demandé un exposé de carrière.

RAEP
Nous attirons votre attention sur une subtilité. Si, dans votre dossier, vous avez dû rédiger
une fiche « Les acquis de l’expérience professionnelle au regard du profil recherché » ou un
« rapport d’activité », il faut trouver un plan différent pour l’exposé. L’objectif est bien entendu
le même : prouver que vous avez les compétences attendues.
Autre élément à prendre en compte : le style écrit du document ne conviendrait pas pour l’oral,
qui requiert notamment des phrases courtes.
b) Deuxième règle : la durée de l’exposé

Le plus souvent, elle varie entre cinq et dix minutes. Vous devrez vous y
conformer strictement.
Comment ? La technique est simple : vous vous chronométrez plusieurs
fois en situation, c’est-à-dire en train de présenter votre exposé à haute
voix et, si possible, devant un public.
Si le temps imparti est de dix minutes, vous pouvez n’utiliser que huit ou
neuf minutes mais, surtout, n’allez pas au-delà des dix minutes. Pour garan-
tir l’équité entre les candidats, le jury vous interromprait très probablement
et vous seriez déstabilisé et frustré de ne pas prononcer la conclusion…
que vous avez eu tant de mal à mettre au point.
c) Troisième règle : les critères d’évaluation du jury
Si la grille d’évaluation est publiée, c’est simple.
Si ce n’est pas le cas, vous trouverez une bonne partie des informations
recherchées en lisant l’arrêté fixant les modalités du concours, mais aussi
les rapports des jurys des années précédentes.
■■ Exemples
Extraits d’un rapport de jury :
« Le jury a eu à cœur de centrer ses questions sur les domaines d’excellence
du candidat afin que puisse s’instaurer un dialogue riche, seul à même de
donner au jury la possibilité d’évaluer la hauteur de vue et le sens de l’anti-
cipation du candidat ainsi que sa compréhension de sa mission. »
Un peu plus loin :
« … Capacité d’analyse des enjeux pour le ministère, présentation de son
action dans le contexte issu des réformes récentes… »
« Les candidats doivent connaître les priorités du ministère, les grands chan-
tiers dans lesquels il est engagé. »
Ces quelques extraits donnent des indications non seulement sur les orien-
tations à donner à l’exposé, mais aussi sur le type de questions posées.
À titre d’exemple, vous trouverez ci-dessous des grilles d’évaluation propo-
sées par la direction générale de l’Administration et de la Fonction publique
(DGAFP) dans son Guide pratique des concours administratifs à l’usage des
présidents et membres de jurys.

Annexes
ÉPREUVES ORALES
Exemple 1
Exemple 1 :
Items A B C D E
Maîtrise de soi, gestion du stress
Autonomie de jugement et
ouverture d’esprit
Capacité de réflexion et
d’argumentation
Motivation et mise en valeur du

parcours
Exemple 2 :
Structure de l’épreuve Qualités requises Cotation
Question réponses Qualité de fond :
• Compréhension des questions

• Capacité : de raisonnement à tenir un discours critique,
argumenté Très faible
Faible
• Connaissance de l’environnement professionnel Moyen
• Qualité d’écoute et de dialogue Bon
Excellent
• Force de conviction
• Appropriations des valeurs du service public
• Authenticité et pertinence de la motivation
• Aptitude à exercer des fonctions de responsabilité points/10
Qualités de forme : Très faible

Faible
• Rigueur et maîtrise de la langue Moyen
• Capacité à tenir un discours clair Bon
Excellent
• Confiance et maîtrise de soi points/5
Note globale point /
48 Guide pratique des concours administratifs à l’usage des présidents et membres de jurys
Exemple 3 :
Concours IRA
Nom et prénom du candidat :
Jury :
GRILLE D’ÉVALUATION (CONCOURS EXTERNE) ++ + - --
Présentation orale
(Présentation par le candidat de son parcours, de ses
motivations et échanges avec le jury)
Aptitudes et qualités du candidat à l’égard des métiers d’un

Attaché.
(Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de projet de
service, concevoir et piloter des projets, gérer et conseiller,
encadrer et animer une équipe, qualités relationnelles et
interpersonnelles, qualités intellectuelles et organisationnelles).
Degré de maîtrise des compétences du candidat
Motivations du candidat
DIAGNOSTIC
Points forts Points faibles
SYNTHÈSE
Note globale /20 :
Fait à , le
Signature des membres du jury ou sous jury
Guide pratique des concours administratifs à l’usage des présidents et membres de jurys 49


 Exercice d’analyse
Nous vous proposons de vous mettre dans la situation du candidat qui se
prépare à un oral après lecture des grilles d’évaluation.
Que pouvez-vous en déduire pour orienter votre préparation et réussir ?
Notre proposition de réponse

En tant que candidat, je vois deux priorités :
– la première : me documenter sur les politiques publiques, la politique
du ministère X et ses projets ;
– la seconde : travailler sérieusement la dimension « management » : « qualité
d’écoute et de dialogue », « aptitude à exercer des fonctions de responsabilité ».
En effet, cette seconde dimension semble importante :
– est-ce que j’ai des expériences dans ce domaine ?
– Suis-je capable de donner un avis sur les différentes composantes du
métier de manager (recruter, évaluer, noter…) ?
– Suis-je au point sur la définition, les finalités et les particularités du tra-
vail en mode projet ?
Je vois deux qualités personnelles à illustrer :
– le goût du challenge ;
– la motivation et la volonté de s’engager.
Je chercherai dans mon expérience ce que je peux mettre en valeur.
Exemple 2
Les critères d’évaluation d’un jury (concours de catégorie A) :
– personnalité ;
– qualités propres ;
– maîtrise de soi ;
– curiosité ;
– expression d’idées personnelles ;
– qualités intellectuelles : analyse, synthèse, réflexion, raisonnement,
argumentation ;
– organisation ;
– prise d’initiatives et de responsabilités ;
– animation d’équipe ;
– communication à bâtons rompus (jouer le jeu) ;
– qualité de l’expression ;
– connaissances : projets du ministère, actualité en lien avec l’environ-
nement professionnel.

 Exercice d’analyse
Nous vous proposons de vous mettre dans la situation d’un candidat qui
se prépare à un oral dont la probable grille d’évaluation est celle que vous
venez de découvrir.
Que pouvez-vous en déduire pour orienter votre préparation et réussir ?
Notre proposition de réponse
En tant que candidat, je vois une priorité : la qualité de mon expression
orale avec, probablement, la nécessité de répondre à une demande d’avis,
de jugement.
« Expression d’idées personnelles, analyse, ☛☛ Nous vous signalons ici un outil inté-
synthèse, réflexion, raisonnement, argumen- ressant pour connaître les métiers de la
tation, communication à bâtons rompus, fonction publique et les compétences
qualité de l’expression. » attendues : le Répertoire interministé-
riel des métiers de l’État (RIME) ; vous
Je note aussi de veiller à révéler des quali- le trouverez sur le site du ministère
tés d’analyse et de synthèse dès l’exposé. de la Fonction publique (www.fonction-
publique.gouv.fr).
2. Un exposé personnel
Votre exposé de fonction ne peut évidemment pas être la reprise de celui
d’un collègue ayant réussi l’an passé le même concours ou le même examen
professionnel. Il diffère également de la fiche de fonction que vous avez
peut-être reçue à votre entrée dans le service. En effet, vous allez évoquer
ce que vous avez effectivement réalisé ainsi que vos actions marquantes.
Il s’agit de la manière dont vous avez incarné le poste.
Vous emploierez le pronom « je » – ou le « nous » pour évoquer un travail en
équipe – et vous éviterez l’impersonnel « on ».
3. Un exposé structuré et logique

Nous avons déjà vu que l’exposé est une construction stratégique : il est
donc structuré et logique.

Le plan doit être annoncé à la fin de l’introduction de façon sobre et claire ;
par exemple : « J’évoquerai d’abord… puis… et enfin… »
Cette annonce rassure le jury sur la personnalité structurée du candi-
dat. Elle le motive et lui donne des repères pour suivre et comprendre le
développement.
Cependant, il ne suffit pas d’annoncer le plan. Il faut aussi le respecter et
le mettre en valeur au cours de la prise de parole. Faites suivre l’introduc-
tion d’une courte pause que vous répéterez entre les parties et avant la
conclusion.
Au cours de l’exposé, employez (à bon escient) les mots de liaison pour
nuancer votre pensée et relier les idées entre elles. Nous vous rappelons
ci-dessous quelques exemples de ces mots.
Les mots de liaison

Ils servent à exprimer diverses notions.
L’addition : de plus, en outre, de surcroît, aussi, d’ailleurs, par ailleurs, et
même, voire…, d’une part… d’autre part (évitez d’utiliser l’une sans l’autre
les deux parties de cette locution).
L’opposition : pourtant, en revanche, d’une part… d’autre part, hormis,
néanmoins (évitez « par contre »).
La restriction : toutefois, tandis que, alors que, quoique, bien que, même
si, mais, cependant, certes, sans doute, probablement, sous réserve de, à
l’exclusion de, à l’exception de, uniquement si, quand même…
La conséquence et l’explication : donc, en conséquence, par conséquent, en
conclusion, en définitive, de ce fait, c’est pourquoi, pour toutes ces raisons,
pour cette raison…
La chronologie : d’abord, ensuite, enfin, alors, puis, en premier lieu… en
second lieu…
La cause : car, en effet, parce que, puisque, comme, du moment que, dès lors
que, vu que, compte tenu de…
La comparaison : de même que, ainsi que, comme, aussi, à l’instar de…
4. Un exposé explicite,
concret et mémorisable
Les membres du jury ne peuvent pas tout savoir, il faut donc être explicite.
L’exposé n’est pas un jeu de devinettes. L’un des défis de l’épreuve est de
réussir à être explicite et néanmoins synthétique.
■■ Exemple
« Je réalise telle opération pour limiter les risques. » De quels risques
s’agit-il ?
Nous comprenons et mémorisons mieux ce qui est concret. Alors aidez les
examinateurs et illustrez votre propos avec des exemples et des chiffres
significatifs, bien choisis. Évidemment, n’en faites pas trop.
■■ Exemples
« Le service est impliqué dans toutes sortes de crise ; par exemple, la der-
nière était celle de la pollution d’une rivière. Juste avant, nous avions dû
faire face à la présence de substances toxiques dans un produit alimentaire. »
« Après rénovation du site internet, le nombre de consultations a doublé. »
 Remarque : « doublé » est plus significatif que « est passé de 3 604 à
8 233 » (par exemple), qui appelle un calcul.
Pourquoi l’exposé doit-il être mémorisable ?

Parce que, en fin de demi-journée et/ou de journée, la plupart des jurys
remettent en perspective les notes attribuées juste après le passage des
candidats. Leur préoccupation est d’être équitable. Si votre exposé a été
neutre, sans relief, personne n’aura d’arguments pour défendre une amé-
lioration de votre note. Aucun membre du jury ne pourra dire : « Si, si,
rappelez-vous, c’est le candidat qui a évoqué telle situation… »

5. Un exposé clair et compréhensible
1. Construisez des phrases courtes

À l’oral, il est difficile de suivre et de comprendre les phrases longues.
Évitez les relatives : « par qui, selon lequel, auquel… »
■■ Exemple
« Mon premier poste au ministère X, en tant que rédacteur chargé de la
réglementation de la commande publique des établissements de type Y,
a été l’occasion de découvrir concrètement la réglementation de la com-
mande publique (vue de façon théorique pendant mes études) et de déve-
lopper mes compétences juridiques, d’une part en rédigeant directement
certains textes (aa, bb et cc) mais également en participant aux travaux
interministériels sur des textes comme la réforme du Code des marchés
publics de Z. »
 Remarques : la phrase est trop longue et lorsque le récepteur entend
« d’une part », il attend, un peu plus loin, « d’autre part ». De plus, nous
restons sur notre faim à propos du rôle joué par le candidat dans les
réunions interministérielles.
Voici le texte remanié :
« J’ai d’abord été rédacteur chargé de la réglementation de la commande
publique des établissements de type Y au ministère X. J’y ai développé mes
compétences juridiques. D’une part, j’ai rédigé directement certains textes
(aa, bb et cc) et, d’autre part, j’ai participé aux travaux interministériels
concernant la réforme du Code des marchés publics en… Mon rôle consis-
tait à… »
2. Utilisez la forme affirmative

Notre cerveau est incapable de capter directement les négations. Il passe
d’abord par la forme affirmative. C’est donc une opération en deux temps,
qui présente le risque que la seconde phase soit négligée.
■■ Exemple
La candidate a dit : « Bien entendu, la dimension formation n’est pas
absente de ma fonction. » Après l’exposé, un membre du jury réagit : « Je
suis étonné que vous n’ayez pas en charge la formation. » La candidate
réagit agressivement : « Mais si, justement, j’en ai parlé tout à l’heure… »
L’examinateur a donc compris : « la dimension formation est absente… »
À la forme affirmative, l’expression aurait été : « Bien entendu, mon poste
intègre aussi la dimension formation » ou, encore mieux : « Je m’occupe
bien entendu de la formation » ; ou « J’assure régulièrement la formation des
nouveaux venus. »
La forme affirmative est immédiatement comprise et correctement
mémorisée.
3. Évitez les sigles et le jargon

Nous avons déjà vu que certains examinateurs appartiennent à d’autres
ministères ou à d’autres collectivités. Il se peut aussi que des candidats,
exerçant des métiers très spécifiques, se présentent devant un jury géné-
raliste. Il leur faut donc se faire comprendre.
Si vous devez employer un sigle, commencez par l’expliciter ; vous pourrez
ensuite le réutiliser.
■■ Exemple : « la DGE, c’est-à-dire la Direction générale des entreprises ».

De même, si un terme technique doit être utilisé, expliquez-le.
■■ Exemple : « Je dois systématiquement collationner le message, c’est-à-dire
le répéter mot pour mot afin de… »
6. Un exposé doté d’une introduction

et d’une conclusion percutantes
1. L’introduction
Une question nous est souvent posée par les candidats : « Dois-je commencer
par “je m’appelle…” ? »
La réponse est « oui » si vous n’avez pas encore été identifié par le jury.

La réponse est « non » si l’huissier vous a annoncé ou si l’un des membres
du jury vous a interpellé (« Monsieur ou Madame X ? »), ou bien si vous vous
êtes d’emblée présenté au moment où vous avez salué le jury, comme vous
le faites lorsque vous rencontrez quelqu’un pour la première fois dans le
cadre professionnel.
■■ Exemple
« Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs, Jules Dupont. »
La double finalité de l’introduction

➤➤ Fournir des repères au jury (surtout si le plan n’est pas chronologique)
en répondant à certaines questions telles que : « D’où venez-vous ? Depuis
combien de temps êtes-vous dans la fonction publique ou dans ce ministère
ou dans ce service ? Dans quel service travaillez-vous actuellement ?
Faites preuve d’esprit de synthèse si votre carrière est longue. Rappelons
qu’il s’agit d’un entretien ayant pour objectif de démontrer des compétences
et non pas d’un curriculum vitae. Vous ne retiendrez que les informations
intéressantes et les dates majeures.
➤➤ Annoncer le plan de l’exposé.
■■ Exemple (un exposé de carrière)

« Depuis mon arrivée dans le ministère en 19.., il y a donc trente-cinq ans, j’ai
exercé mes fonctions dans deux domaines : le secrétariat et la comptabilité. Je
vous présenterai d’abord mes compétences acquises dans le métier de secré-
taire puis celles que j’ai développées dans le domaine de la comptabilité. »
Notre commentaire : cette introduction est courte et l’annonce de plan
est claire. La candidate a opté pour un plan chronologique mais valorisé
en axant immédiatement son propos sur ses compétences. La seule date
citée est celle de son arrivée dans le ministère.
Elle a exercé le métier de secrétaire dans trois services différents, et celui
de comptable dans deux autres. Au lieu de décrire chaque poste, elle a
évoqué les compétences que chaque nouveau poste lui a apportées.
00Attention à la durée ! Si votre exposé

dure dix minutes, une introduction de
trois minutes est trop longue.
 Remarque : il est parfois nécessaire et judicieux d’argumenter un
choix. Exemple : « J’ai choisi d’évoquer, en dernière partie, un projet qui a
été déterminant pour mon évolution. » Bien entendu, ce projet vous permet
de mettre en avant des compétences.
2. La conclusion
C’est certainement la partie la plus délicate de l’exposé. D’ailleurs, elle est
bien pauvre chez de nombreux candidats ; ils se contentent de dire, en une
phrase, des banalités telles que : « La réussite à ce concours me permettra :
– de donner un nouvel élan à ma carrière (oui, mais lequel ?) ;
– ou d’acquérir de nouvelles compétences ou de continuer à m’épanouir »
(oui, mais nous avons vu que le jury cherche à évaluer les compétences
figurant dans le profil recherché).
Rappelez-vous que le jury a pour objectif le « recrutement de professionnels
compétents ». La conclusion doit être dans la ligne de votre exposé, donc
personnelle et logique.
Son orientation est double : 00Attention ! Évitez de donner

– reprendre synthétiquement les points forts l’impression que vous venez cher-
de votre expérience ; cher une récompense après des
– évoquer votre motivation. Qu’est-ce que années de bons et loyaux services,
le succès va vous permettre de réaliser ? avec une phrase du style : « Après
avoir franchi avec succès de nom-
Qu’est-ce que votre expérience peut appor-
breuses étapes depuis le moment où je
ter à l’administration ? Quels sont votre pro- suis entré dans l’administration en tant
jet de carrière et votre objectif ? Vers quels que…, l’obtention du grade… serait
postes aimeriez-vous vous orienter si vous une belle reconnaissance. »
en aviez le choix ?
a) Un exemple de conclusion personnalisée

« Je me suis investi largement et avec plaisir dans mes fonctions. J’ai fait l’appren-
tissage du travail en équipe et de l’analyse des situations complexes en vue de
résoudre des problèmes. J’ai ensuite appris à proposer et à défendre un projet
puis à le mener sur le long terme. Rechercher les compétences, créer des synergies
au sein de mon service et avec les partenaires a été une mission passionnante.
Je me sens maintenant prêt à exercer un poste à responsabilité comme celui
de… Je pourrai ainsi continuer à œuvrer mais à un autre niveau. »

Bien sûr, le candidat, dans son comportement, a manifesté de l’enthou-
siasme. Il a mentionné des actions précises de travail en équipe, de
résolution de problèmes, de défense puis de gestion de projets. Il termine
donc, logiquement, en se déclarant « prêt » à exercer des fonctions à un
grade supérieur.
 Remarque : à défaut d’expérience de management hiérarchique, la
gestion de projet est une expérience à valoriser. Animer une équipe sans
détenir de pouvoir hiérarchique est souvent difficile.
b) Quelques autres pistes

Certains candidats occupent de fait un poste qui correspond déjà au grade
supérieur ; dans ce cas, ils peuvent exprimer leur souhait d’une plus grande
légitimité auprès de leurs interlocuteurs externes.
■■ Exemple : un candidat cadre A menant des négociations avec des inter-
locuteurs surpris de ne pas avoir affaire à une personne de niveau A+.
Certains candidats ont eu un « avant-goût » de ce que peut être un poste
au grade supérieur. Ils peuvent alors évoquer une motivation à aller plus
loin et se déclarer prêts.
■■ Exemple : un candidat cadre B qui a eu plusieurs fois l’occasion d’ani-
mer une équipe « par intérim » et souhaite avoir maintenant sa propre
équipe.
Pour présenter votre projet, soyez à la fois précis et ouvert.
■■ Exemple : « Je souhaite m’orienter vers tel type de poste ou tel secteur
parce que… »
c) Comment terminer
La fin de l’exposé est souvent vécue comme un moment embarrassant
puisque c’est le moment du « saut dans l’inconnu » des questions.
00Évitez plusieurs expressions : Simplement, une fois la dernière
– « Je vous remercie » donne l’impression que phrase prononcée, jetez un regard
vous voulez en finir alors qu’il y a encore la circulaire sur les membres du jury ; ils
partie « questions/réponses » ; comprendront que vous avez terminé
– « J’attends vos questions » donne l’impres- et que vous restez disponible pour les
sion que le candidat veut organiser l’épreuve ;
questions.
– « Voilà ! » banalise votre intervention.
7. Un exposé valorisant
Précisons : « astucieusement » valorisant.
1.Valorisez vos compétences

Il n’est évidemment pas question de se vanter ni de se complimenter (« J’ai
un très haut niveau de…, je sais parfaitement bien analyser les situations… »).
Vous pouvez employer des expressions telles que :
– « J’ai appris à… »
– « J’ai acquis… »
– « J’ai fait preuve de… »
– « Ce poste demandait une réelle aptitude pour… »
– Ou, tout simplement : « J’ai réalisé telle chose, j’ai rédigé, animé, etc. »
L’évocation de faits et de chiffres, lorsque c’est possible, donne une plus
grande crédibilité à votre propos ; ce sont vos arguments.
2.Valorisez votre parcours

(si c’est un exposé de carrière)
Donnez du sens à votre parcours en expliquant pourquoi vous avez effectué
tel changement, pris telle orientation : « J’ai souhaité approfondir… », « J’ai
opté pour… en raison d’une sensibilité à… »
3.Valorisez votre aptitude

à prendre de la hauteur
Démontrez votre sentiment d’appartenance (à un ministère, une direction,
etc.) et donnez du sens à ce que vous faites.
Réfléchissez à partir des concepts suivants :
➤➤ Enjeu : ce qu’il y a à gagner ou à perdre si l’on réussit ou si l’on échoue.
Repérez les enjeux associés à votre poste avec la question peut-être sur-
prenante mais toujours productive : « Que se passerait-il si je faisais mal
mon travail ? » Outre les remontrances de votre patron, quels seraient les

services et les personnes affectés en interne et en externe ? Quels seraient
les retombées, les dégâts ?
■■ Exemple : c’est ainsi qu’un candidat a pris conscience qu’au-delà du

contrôle qu’il exerçait, il y avait un enjeu de santé publique.
➤➤ Problématique : exposé des faits.
Vous évoquez les faits en répondant aux questions : qui ? Quoi ? Comment ?
Combien ? Où ? Quand ?
■■ Exemple
« Quand je suis arrivé dans le service X, 80 % des dossiers étaient traités
dans un délai de trois semaines et de façon totalement manuelle. J’ai pro-
posé de… Et ainsi, après une période de transition de trois mois, nous
sommes arrivés au délai de cinq jours ouvrables. »
➤➤ Mission : du ministère, de la direction, du service…
➤➤ Finalité : le but.
➤➤ Objectif : le résultat attendu dans tel délai.
➤➤ Évaluation : les résultats.
Comment allez-vous traduire cela ? En utilisant à bon escient certains de
ces termes.
Prouvez que vous êtes capable de réaliser un bilan honnête d’une expé-
rience : « Dans cette fonction, j’ai apprécié… ; j’ai regretté… ; j’ai rencontré
telle difficulté. »
Le piège pourrait être la question « Quel bilan faites-vous ? » dans un
contexte négatif. Dans ce cas, évoquez des marges de progrès et surtout
des solutions.
00Vous vous valorisez, certes, mais vous évitez

de dévaloriser votre service, son organisation ou
votre supérieur hiérarchique.
8. Un exposé dynamique
1. Employez un style oral

Rappelons une évidence : l’exposé est oral… Vous devez donc employer
un style oral, avec des phrases courtes.
00 Attention au piège ! Pour se rassurer, beaucoup de candidats rédigent (en style écrit)
leur exposé et l’apprennent par cœur. De ce fait, leurs phrases sont longues, le débit
rapide, le ton monotone et l’attention du jury peut difficilement être soutenue.
Un bon outil : le plan détaillé

Mettez en forme un plan détaillé de l’exposé avec des mots-clés et répétez
plusieurs fois votre texte avec ce document sous les yeux. Le jour du face-
à-face, vous pourrez parler sans ces notes, avec un vrai style oral.
À partir de cette trame, les répétitions vous auront entraîné à exprimer vos
idées tout en utilisant des phrases différentes. Le jour J, vous aurez plus de
facilité pour vous exprimer. Vous ne craindrez pas le trou de mémoire, qui
menace ceux qui apprennent par cœur un texte unique, et vous disposerez
de plusieurs voies d’expression.
☛☛ Si, pour concevoir l’exposé, vous êtes plus à l’aise avec la rédaction… rédigez, corri-
gez et, une fois l’exposé stabilisé, mettez en forme le plan détaillé.
☛☛ L’introduction et la conclusion sont des moments clés ; vous pouvez, pour vous rassu-
rer, les rédiger et les apprendre par cœur.

■■ Exemple
Nous vous proposons ici un exemple de plan détaillé.
La consigne donnée était : la « présentation de la carrière depuis l’entrée
dans le ministère ». Le grade visé était A (type attaché principal).
Introduction
Issu promo inspecteurs xx
14 ans expérience diversifiée  vision transversale activité direction
3 missions, 3 approches, techniques et apports et complémentaires
Mission 1 : terrain : gestion et contrôle
Mission 2 : caractère juridique international
Mission 3 : appui technique.
1) Mission terrain
2 parties :
– contrôle
– gestion.
1-1. Contrôle
Vérificateur
Mission : contrôles types A, B et C /PME
1-2. Gestion : 2 postes

1-2.1 : renfort cellule X
Mission particulière : sécurisation et identification
Moyens déployés : XXX
1-2.2 : audit cellule Z
Moyen : ciblage
Résultat : production grille analyse risques
Bénéfice : mesurer potentialité…
 Compétences : découvert goût du travail en équipe

Acquis qualités de dialogue /collègues et usagers même agressifs
Développé capacité d’analyse
Appris à produire des outils
2) Mission à caractère juridique et international : bureau Y

2-1. Missions du bureau :
– élaborer des textes législatifs à l’international
– mener des négociations de convention
2-2. Mes missions :
Examiner dossiers procédures XX
Relations permanentes avec…
Traiter demandes d’assistance émanant de…
Suivre application des conventions avec pays zones A et B
Participer négociations
 Compétences : plus-values
Renforcement de mon analyse critique
Être pédagogue pour faire valoir mon avis technique /collègues
Défendre mon point de vue / partenaires
3) Appui technique
...
Commentaire : le candidat a appliqué une technique classique et pratique : mettre
en valeur ses compétences à la fin de chaque partie.
2. Introduisez quelques
« questions rhétoriques »
Ce sont des questions que vous posez mais auxquelles vous n’attendez pas
de réponse de la part du jury. Elles évitent la monotonie car elles obligent
à changer de ton.
■■ Exemple
« Quels sont mes interlocuteurs ? Des usagers… » au lieu de « Mes interlocu-
teurs sont… »
3. Privilégiez la forme active

plutôt que la forme passive
Le sujet du verbe doit être une personne.
■■ Exemples
« J’ai acquis telle compétence » plutôt que « Cela m’a permis d’acquérir telle
compétence ».
« J’occupe maintenant un poste de… » plutôt que « J’ai été affecté sur un
poste de… »
« Nous avons fait baisser les coûts de 20 % » (action collective de votre
équipe) ou « J’ai fait baisser les coûts de 20 % » (action individuelle) plutôt
que « Les coûts ont diminué de 20 % ».
Le style est plus dynamique et vous vous valorisez mieux.


 Exercice sur le fond
Votre analyse : cette
La phrase La formulation
phrase est-elle claire,
à améliorer de remplacement
valorisante ?
Mon service n’est pas très bien organisé.
J’ai appris à prendre en compte le

différentiel entre le cognitif et l’identitaire
du stagiaire.
En conclusion, l’obtention de ce
grade me permettrait de continuer à
m’épanouir dans ma vie personnelle et
professionnelle.
Je représente mon responsable dans

diverses réunions.
Les dossiers que je traite sont importants,

je dois donc être vigilant.
Mes conclusions sont catastrophiques :

on n’a jamais suffisamment de temps
entre les formations et leur mise en
application.
Malheureusement, l’équipe projet n’a

pas atteint l’objectif et ce fut une grande
déception pour tous.
Par la mise en place d’une politique active

et volontariste, j’ai multiplié par cinq le
nombre d’actions mises en place.
En seconde partie d’une conclusion :

L’obtention de ce grade me permettra
d’obtenir la confiance de ma hiérarchie
et d’augmenter ma crédibilité.

 Corrigé de l’exercice sur le fond
Votre analyse :
cette phrase est-elle
claire, valorisante ?
Mon service n’est pas très Le candidat prend des Nous rencontrons actuellement des difficultés
bien organisé. risques en critiquant son pour effectuer telle mission en raison de… ;
service. c’est pourquoi j’ai proposé de…
En revanche, il peut prouver Ou « je participe à un groupe de travail
une capacité d’analyse et dont l’objectif est de… »
de participation active à la
résolution d’un problème.
J’ai appris à prendre en Quel jargon ! Lorsque je conçois un module de formation,
compte le différentiel entre Il faut être explicite et je prends en compte deux éléments : le
le cognitif et l’identitaire du concret. niveau initial des futurs participants, mais
stagiaire. aussi l’image qu’ils ont du métier qu’ils
exercent ou vont exercer.
C’est particulièrement important
quand j’interviens dans un contexte de
changement.
En conclusion, l’obtention La mission du jury est En conclusion, l’obtention du grade… me
de ce grade me permettrait d’évaluer les compétences permettra de continuer à exercer des
de continuer à m’épanouir et le potentiel du candidat missions que j’apprécie particulièrement,
dans ma vie personnelle et et non pas de lui faire plaisir. mais à un niveau plus intéressant, avec
professionnelle. plus de responsabilités ; j’aurai ainsi
l’occasion de faire bénéficier des collègues
de mon expérience.
Je représente mon Cette information est Je représente le chef de service dans
responsable dans diverses valorisante puisqu’il s’agit plusieurs types de réunion. Par exemple :
réunions. d’une délégation, preuve celles qu’organise le préfet sur les thèmes A
que le responsable a et B. J’anime aussi à sa place les réunions
confiance dans le candidat, du groupe de travail Z.
mais… de quelles réunions Remarque : nous apprenons maintenant
s’agit-il ? Quels en sont les que le candidat sait animer des
enjeux ? Le terme « diverses » réunions, soit une nouvelle compétence.
est trop flou.
Les dossiers que je traite Trop flou ! En quoi Les dossiers que je traite ont un fort enjeu.
sont importants, je dois ces dossiers sont-ils Ils sont directement suivis par le cabinet du
donc être vigilant. importants ? Quel est ministre car ils s’inscrivent dans la nouvelle
l’enjeu ? politique de…
Remarque : dans cet exercice, le défi est
de réussir à être explicite tout en étant
synthétique.

Votre analyse :
cette phrase est-elle
claire, valorisante ?
Mes conclusions sont Le candidat doit éviter de L’équipe s’inscrit (ou nous nous inscrivons)
catastrophiques : on n’a critiquer son service. De dans un défi permanent ; en effet, le
jamais suffisamment de plus, le pronom personnel délai entre les formations et leur mise en
temps entre les formations « on » ne convient pas. application est quasiment nul. Nous devons
et leur mise en application. être opérationnels immédiatement.
Malheureusement, l’équipe Le candidat peut évoquer Malheureusement, l’équipe projet n’a pas
projet n’a pas atteint un échec mais il doit atteint son objectif. Nous avons bien sûr
l’objectif et ce fut une surtout en faire l’analyse et analysé cet échec. Pour ma part, j’ai retenu
grande déception pour tous. être capable d’en tirer des essentiellement trois leçons :
leçons. 1) …
2) …
3) …
Par la mise en place Bravo ! Le chiffre est Par la mise en place d’une politique active
d’une politique active et intéressant mais… quelle et volontariste, j’ai multiplié par cinq le
volontariste, j’ai multiplié est donc cette politique ? nombre d’actions mises en place. En effet,
par cinq le nombre j’ai proposé à mon supérieur hiérarchique
d’actions mises en place. de modifier… et de mettre en place tel
outil.
Ou, plus simplement : J’ai proposé de
mettre en place tel outil et nous avons
multiplié par cinq le nombre d’actions
mises en place.
En seconde partie d’une Phrase maladroite : le Je bénéficie déjà de la confiance de ma
conclusion : candidat n’a donc pas la hiérarchie. L’obtention du grade sera le
L’obtention de ce grade confiance de sa hiérarchie ? sésame qui lui permettra de me confier de
me permettra d’obtenir la Il n’est pas crédible à ses nouvelles responsabilités.
confiance de ma hiérarchie yeux ? Attention : pour tenir ce propos, le
et d’augmenter ma candidat doit avoir déjà démontré que
crédibilité. sa hiérarchie lui fait confiance. Sinon,
il doit être à même de répondre à la
question : « Quelles sont les preuves que
la hiérarchie vous fait confiance ? » Le
candidat doit aussi pouvoir répondre
à la question : « Quelles nouvelles
responsabilités pourriez-vous recevoir ? »
Exercice sur la forme

Votre analyse
La phrase (par exemple, phrase La formulation
à améliorer trop longue ou formule de remplacement
négative)
J’ai été affecté au bureau G2.
De nombreuses tâches m’ont été
attribuées.
L’exercice de ces deux métiers
m’a permis d’acquérir des
compétences dans le domaine
de…
Il n’a pas été facile d’atteindre
l’objectif.
J’ai apprécié que l’on me fasse
confiance.
Ma première mission me permet
de prendre du recul par rapport
aux restructurations actuelles, plus
ou moins bien ressenties par les
agents, tout en exerçant un rôle
charnière dans la mise en œuvre
des grandes réformes, offrant ainsi
une vision d’ensemble de notre
administration.
Une mobilité n’est pas exclue.


 Corrigé de l’exercice sur la forme
Votre analyse
négative)
J’ai été affecté au bureau G2. Forme passive. Le candidat J’ai ensuite occupé le poste de… au
est-il passif ? De plus, quelle bureau G2. Celui-ci a pour mission
est la mission du bureau principale de…
G2 ?
De nombreuses tâches Forme passive. J’ai reçu x missions.
m’ont été attribuées. Le terme « tâches » n’est Ou Voici quelles étaient mes missions ;
guère valorisant ; parlez ou J’ai reçu de nombreuses missions
plutôt de « missions ». Et si et je m’attacherai à préciser les deux
elles sont effectivement principales :
nombreuses, évitez de
vous lancer dans une 1) …
longue et fastidieuse 2) …
énumération. Évoquez les
plus importantes ou les plus
valorisantes.
L’exercice de ces deux métiers Forme passive Grâce à l’exercice de ces deux métiers,
m’a permis d’acquérir des j’ai acquis plusieurs compétences :
compétences dans le domaine d’abord… ensuite… enfin…
de…
Il n’a pas été facile d’atteindre Phrase impersonnelle Pour atteindre cet objectif, j’ai rencontré
l’objectif. et négative plusieurs difficultés (ou obstacles) …
Voici ce que j’ai mis en place.
Remarque : le fait d’expliquer
comment vous avez géré une
situation difficile est valorisant.
J’ai apprécié que l’on me fasse Qui est « on » ? J’ai apprécié la confiance que m’ont
confiance. accordée le chef de service et les
usagers.
Votre analyse
négative)
Ma première mission Phrase trop longue et Les grandes réformes en cours génèrent
me permet de prendre incompréhensible. Nous des restructurations plus ou moins bien
du recul par rapport aux ne cernons pas ce que fait ressenties par les agents. Ma mission
restructurations actuelles, plus le candidat ; d’ailleurs, fait-il consiste à mettre au point des mesures
ou moins bien ressenties par quelque chose ? d’accompagnement. Par exemple, …
les agents, tout en exerçant S’il n’a aucune action
un rôle charnière dans la dans ce contexte de
mise en œuvre des grandes restructuration, cette phrase
réformes, offrant ainsi une est inutile.
vision d’ensemble de notre
administration.
Une mobilité n’est pas exclue. Phrase impersonnelle, J’envisage une mobilité ou Je souhaite
passive et négative effectuer une mobilité ou encore Je
suis prêt pour une mobilité.
L’exposé doit correspondre au programme officiel de l’épreuve et respecter rigoureusement le temps imparti.
C’est une construction solide, argumentée et convaincante, dotée d’une introduction et d’une conclusion
soignées. Il vise à valoriser votre parcours et vos compétences.

de bord
1 Mettre au point un exposé Lire les chapitres 2, 3 et 4
convaincant Trouver les « règles du jeu »
Après mise au point de mon
exposé, vérifier qu’il a bien
les huit caractéristiques
2 Faire valider l’exposé, Utiliser la fin du chapitre 4,

notamment lors d’oraux « Proposition de grille
blancs d’évaluation »

Chapitre 4
Quelle est la
démarche à suivre
pour réaliser un
exposé performant ?
Pour mettre au point un exposé performant, mieux vaut abandonner l’idée
de se mettre à sa table de travail, devant une feuille blanche, le stylo à la
main. En mal d’inspiration, vous risquez de vous décourager très vite et
de perdre beaucoup de temps.
Nous vous proposons dans ce chapitre une démarche inspirée des
méthodes de la créativité. Elle vous semblera peut-être longue. Cependant,
c’est celle qui vous permettra de tirer le meilleur parti de votre expérience
pour vous valoriser.
Dans un premier temps, vous vous immergerez dans votre expérience
afin d’y inventorier un maximum d’informations. Nous vous y aiderons
en vous proposant une grille de réflexion. Votre ouverture et l’absence
d’autocensure seront vos principaux atouts.
Dans un second temps, vous trierez vos ressources et vous les ordonnerez
en gardant à l’esprit les caractéristiques de l’exposé présentées dans le
chapitre précédent.
Chapitre 4 • Quelle est la démarche à suivre pour réaliser un exposé performant ? 53

Le schéma ci-dessous vous donne un aperçu de la démarche que nous vous
proposons ; nous en détaillerons ensuite les différentes étapes.
Une démarche en six étapes pour réaliser un exposé performant
1.1. Les règles du jeu

1
Inventorier
1.2. Les expériences et les compétences
2
Trier
3
Définir le plan
4
Étoffer le plan
5
Rédiger l'introduction
et la conclusion
6
Optimiser, tester
et s'entraîner
RAEP Vous devez présenter un dossier RAEP ?
Deux cas se présentent.
Cas 1 : vous avez déjà bouclé votre dossier
Pour remplir les différents documents, vous avez nécessairement déjà passé en revue toute votre
carrière afin d’inventorier vos compétences et les mettre en valeur.
Pour mémoire, il s’agit des documents : « Expérience professionnelle », « Parcours de formation » ou
« Rapport d’activités » ou « Expérience marquante » ou « Les acquis de l’expérience professionnelle
au regard du profil recherché ».
Compte tenu du travail déjà effectué, vous pouvez, dans ce chapitre, passer directement à l’étape 2,
« Trier ».
Cas 2 : vous n’avez pas encore rempli votre dossier
Dans ce cas, la première étape de notre démarche va vous être utile pour compléter les différents
documents. Nous vous conseillons même de commencer par celle-ci. Elle vous fera gagner du temps.
1. Inventorier
1. Inventorier les règles du jeu
Nous avons déjà évoqué ces règles du jeu et les sources dans le chapitre 3
(« 1. Un exposé conforme aux “règles du jeu” »). En principe, la présentation
de la carrière ou de la fonction se fait sans notes.
2. Inventorier les expériences

et les compétences
La fiche présentée page 56, intitulée « Inventorier les compétences mises
en œuvre ou acquises dans un poste », vous aidera à faire le point sur vos
différents emplois.
Si vous devez réaliser un exposé de fonction, vous la remplirez uniquement
pour le poste que vous occupez actuellement. Si vous devez présenter un
exposé de carrière, vous compléterez une fiche par poste occupé.
Vous pouvez remplir une fiche par expérience extraprofessionnelle susceptible d’être évoquée :
RAEP
mandat électif, bénévolat, etc. Vous pourrez ainsi évaluer si cette expérience est valorisable.
Exemple : une activité extraprofessionnelle vous permettant de mettre en avant une compétence
en management que les divers postes occupés ne vous ont pas donné l’occasion d’acquérir.

Tirer parti de ses expériences (fiche à compléter)
Inventorier les compétences mises en œuvre ou acquises
dans un poste
A. Mes missions B. Les enjeux du poste

E. Dimensions
du poste
C. Mes activités
F. Interlocuteurs
G. Événements
marquants
H. Motifs
de satisfaction
et de déception D. Les résultats
I. Savoirs
Savoir-faire
Savoir être
mis en œuvre
ou acquis
À titre d’exemple, on trouvera ci-après la fiche remplie par un respon-

sable de formation.
Responsable formation
Inventorier les compétences mises en œuvre ou acquises dans un poste
E. Dimensions A. Mes missions B. Enjeux du poste

du poste
C. Mes activités
F. Interlocuteurs
G. Événements
marquants
H. Motifs de
satisfaction
et de déception
D. Résultats
I. Savoirs,
savoir-faire,
savoir être
mis en œuvre
ou acquis
Chapitre 4 • Quelle est la démarche à suivre pour réaliser un exposé performant ?

57
a) Présentation de la fiche
Il s’agit d’une feuille de format A4 orientée dans le sens horizontal (format
dit « paysage »). Chaque encadré correspond à une rubrique ; il en part
une flèche pointée vers le bas. Toutes les flèches se dirigent vers le grand
rectangle à fond vert clair portant l’inscription « Savoirs, savoir-faire, savoir
être mis en œuvre ou acquis » ; ce rectangle constitue donc une sorte de
corbeille de collecte. Vous noterez spontanément, autour de chacune des
rubriques, ce qu’elle vous inspire. Vous naviguerez très librement de l’une
à l’autre et chaque fois que la rubrique mettra en valeur une compétence,
vous noterez celle-ci.
■■ Exemple 1 : dans la rubrique « Dimensions du poste », j’ai écrit « Budget

de x euros » ; cela me rappelle que je gère ce budget et je note donc cette
compétence dans la « corbeille ».
■■ Exemple 2 : dans la rubrique « Mes activités », j’ai inscrit « Ouvrir et fer-

mer les sessions de formation » : je prends la parole en public et j’anime
le groupe pour l’évaluation de la session. Je note donc ces compétences.
En résumé, toutes les rubriques peuvent alimenter la corbeille
« Compétences ».
 Remarque : dans votre exposé, vous ne mentionnerez pas néces-
sairement toutes les compétences que vous avez notées. À ce stade de
la préparation, vous procédez à un recueil aussi large que possible, qui
sera suivi d’un tri.
Examinons maintenant le sens de chacune des rubriques de la fiche ci-
dessus. Nous les avons ordonnées de A à I. Les illustrations proviennent
de la fiche d’un responsable de formation.
Rubrique A. Mes missions

Il s’agit de la raison d’être du poste. Les missions s’expriment à l’aide de
verbes.
■■ Exemple : « Mettre en œuvre la politique de formation de la direction,

accompagner l’élaboration du plan de formation, mettre en place des actions
de formation répondant aux besoins, évaluer la qualité des prestations. »
Rubrique B. Les enjeux du poste
Un enjeu est ce qu’il y a à gagner ou à perdre.
Vous déterminerez facilement les enjeux associés à votre poste en répon-
dant à la question : « Que se passerait-il pour l’entité si je ne faisais pas bien
mon travail ? »
■■ Exemple de réponse : « Les agents de mon entité ne pourraient pas suivre

de formation au moment où ils en ont besoin, ils ne pourraient donc pas
acquérir les compétences nécessaires pour bien exercer leurs fonctions et
l’entité ne serait pas efficace. Je veille à la qualité des formations dispen-
sées ; un autre enjeu apparaît : la qualité. »
Nous pouvons donc résumer l’enjeu en quelques mots : fournir aux ser-
vices les compétences nécessaires pour réaliser leurs missions et atteindre
leurs objectifs.
Rubrique C. Mes activités

Elles constituent la réponse à la question : « Que faisiez-vous tout au long
de la journée ? » Les réponses s’expriment avec des verbes puisqu’il s’agit
d’actions.
Dans un premier temps, vous écrivez tout ce qui vous passe par la tête.
Puis vous sélectionnez ce qui correspond aux activités et vous laissez de
côté les simples tâches. Enfin, vous pouvez optimiser votre propos avec la
fiche « Identifier et nommer ses activités ou ses compétences » (page 65).
■■ Illustration de la démarche :
➤➤ Phase 1 (production) : nous avons écrit : « Téléphoner, écrire et envoyer
des mails, relancer les prestataires, tenir à jour les plannings et le plan de
formation, pointer les présences, préparer les salles, accueillir le formateur,
gérer le budget, envoyer des convocations, faire des statistiques, dépouiller
les évaluations, faire des relances… »
➤➤ Phase 2 (tri) : nous décidons de supprimer les tâches et de nous recen-
trer sur ce qui correspond à des activités ; nous supprimons donc « poin-
ter les présences », « accueillir le formateur », « envoyer des convocations » et
« faire des relances ».

➤➤ Phase 3 (optimisation) : nous consultons la fiche « Identifier et nommer
ses activités ou ses compétences » pour trouver des termes plus précis et
plus professionnels, et aussi pour enrichir notre description de l’activité.
– « tenir à jour les plannings et le plan de formation » et « faire des statis-
tiques » deviennent : « tenir un tableau de bord et alerter » ;
– « préparer les salles » devient : « assurer la logistique » ;
– « dépouiller les évaluations » devient : « rédiger des synthèses ».
Rubrique D. Les résultats

De plus en plus fréquemment, les services, de même que les agents, se
voient fixer des objectifs à atteindre, dotés d’indicateurs.
Vous notez dans cette rubrique aussi bien les résultats collectifs (produits
par l’équipe) qu’individuels (obtenus par vous).
■■ Exemple de résultat collectif : « Le taux de satisfaction des stagiaires est passé
de x % à y % grâce à une amélioration de la méthode de recueil des besoins. »
■■ Exemple de résultat individuel : « Le délai de remise des synthèses d’évalua-

tion a été réduit. Il est passé de X à Y jours grâce à l’utilisation d’un nouvel outil ».
Rubrique E. Dimensions du poste

Ce sont les chiffres associés à votre poste : le nombre de personnes habitant
la zone géographique couverte par votre entité, le nombre de collaborateurs
que vous managez, le montant du budget que vous gérez, le nombre de four-
nisseurs que vous gérez, le nombre de dossiers traités annuellement, etc.
■■ Exemple : « Nous nous occupons de la formation de x agents répartis sur

deux sites, avec une moyenne de y stages par an. »
Rubrique F. Interlocuteurs
Avec qui êtes-vous en relation ? Vous ne travaillez certainement pas sur une
île déserte. En évoquant vos interlocuteurs, selon les cas, vous démontrerez
que vous savez travailler en synergie ou que vous devez faire preuve de
qualités bien particulières pour travailler avec tel ou tel type de personne.
Qui sont-ils ? Le préfet, le cabinet du ministre, des avocats, des magistrats,
des collègues de tels services, des experts, les usagers de tel ou tel type…
■■ Exemples : les chefs de service, les formateurs internes, les presta-
taires de formation, le service des ressources humaines, la cellule des
marchés publics…
 Remarque : compléter les rubriques de cette fiche crée une dyna-
mique ; le renseignement de l’une peut en enrichir une autre.
■■ Exemple : en écrivant « cellule des marchés publics », je me rappelle

que je rédige (avec mon responsable) des cahiers des charges : une
activité que j’avais oubliée dans un premier temps et que j’ajoute donc
maintenant.
Rubrique G. Événements marquants

Dans cette rubrique, vous reportez les actions ou les missions réalisées
à titre exceptionnel ou transitoire. Elles ne faisaient pas partie de votre
fiche de missions mais les circonstances, la confiance que vous a accordée
votre responsable ont créé une opportunité.
■■ Exemples
– Vous avez assuré l’intérim de l’un de vos collègues et vous avez ainsi
acquis d’autres compétences ;
– vous avez animé l’équipe en l’absence de votre responsable ;
– vous avez contribué à un projet en testant une application et vous avez
donc participé à des réunions ;
– vous avez organisé de bout en bout des élections dans le cadre d’une
délégation.
Rubrique H. Motifs de satisfaction et de déception

Vous écrivez dans cette rubrique, de façon spontanée, ce que vous avez
apprécié et détesté dans ce poste.
■■ Exemple : « J’ai aimé le contact avec tel type de professionnels » ou « J’ai

détesté le poids des procédures car j’aime analyser une situation et prendre
des décisions ».
Il est souvent difficile d’évoquer sa motivation. La relecture de ces rubriques
vous aidera à présenter en termes plus choisis votre motivation, notam-
ment dans la conclusion.

Rubrique I. Savoir, savoir-faire
et savoir être mis en œuvre ou acquis
Le grand rectangle en bas du schéma est une sorte de corbeille. Vous y recueillez
toutes les compétences que les autres rubriques vous ont donné l’occasion
d’identifier. Il peut s’agir de compétences que vous aviez déjà et que vous avez
mises en œuvre ou de compétences que vous avez acquises grâce à ce poste.
Elles se déclinent traditionnellement en trois registres.
– Le savoir : ce sont les connaissances « théoriques » – droit, règlements,
organigramme, etc.
■■ Exemples : connaître la note sur la politique de formation du ministère

et de la direction ; connaître l’organigramme de la direction et les mis-
sions des services ; connaître les textes relatifs au droit à la formation
dans la fonction publique.
– Le savoir-faire : il s’agit de la mise en œuvre de méthodes ou de procé-
dures, de la production de résultats immédiatement observables.
■■ Exemples : toutes les applications informatiques correspondent à un

savoir-faire, de même que rédiger un cahier des charges, animer une réu-
nion, rédiger des procès-verbaux, classer, gérer un planning, etc.
– Le savoir être : ce sont des comportements tels qu’être organisé, être à
l’écoute, être diplomate, être dynamique, etc. Ils s’explicitent en utilisant
un gérondif (« en » + participe présent).
■■ Exemples
– « Être créatif » est bien vague. Pour préciser ce terme, nous ajoutons
un gérondif : « en proposant des stages mieux ciblés ou selon de nouvelles
modalités ».
– « Être à l’écoute » devient « en suscitant et en facilitant l’expression des
besoins des chefs de service, des formateurs et des stagiaires ».
 Remarque : vous aurez parfois des difficultés pour différencier le
savoir-faire et le savoir être. C’est le cas, par exemple, pour la négociation,
qui nécessite l’acquisition d’un minimum de techniques (savoir-faire) mais
aussi un vrai comportement (savoir être) de négociateur. Inutile de perdre du
temps à hésiter sur son classement : vous pouvez mettre la négociation dans
les deux rubriques. L’important est d’avoir indiqué que vous savez négocier.
b) Comment remplir cette fiche ?

Vous la remplirez de façon très libre, de mémoire, en passant d’une rubrique
à l’autre et en notant les informations sous forme de mots-clés (inutile de
faire des phrases). Au fil des jours, vous compléterez probablement les
données grâce à :
– de nouvelles réminiscences ;
– la fiche de poste que vous avez sans doute reçue lors de votre prise de
poste ;
– la fiche emploi du répertoire des métiers du ministère concerné ou du
Répertoire interministériel des métiers de l’État (RIME).
Pour vous aider à trouver les mots justes, vous pouvez utiliser la fiche inti-
tulée « Identifier et nommer ses activités ou ses compétences » (page 65) ;
vous y trouverez une liste de verbes classés par grands types d’activité.
Vous pouvez aussi consulter utilement le « Dictionnaire interministériel
des compétences des métiers de l’État » ; vous pouvez y accéder, comme
pour le RIME, sur le site fonction-publique.gouv.fr. Paru un septembre 2011,
il recense 102 savoir-faire, 21 savoir être et 40 rubriques de connaissances.
Vous pourrez alors confronter la définition d’une compétence que vous
vous attribuez avec ce que vous faites concrètement et, ainsi, éviter de
vous mettre en porte-à-faux durant l’oral.
■■ Exemple : certains candidats disent « piloter » un projet alors qu’en réa-

lité, ils n’en sont que contributeurs.

☛☛ Conseils pratiques
1. Vous avez un peu oublié ce que vous faisiez dans tel ou tel poste ? Sollicitez
vos ex-collègues, consultez les fiches de fonction si elles existent ainsi que vos fiches de
notation.
Vous pouvez également vous inspirer des fiches métiers contenues dans les répertoires
suivants :
– pour les fonctions exercées dans la fonction publique d’État : le Répertoire interminis-
tériel des métiers de l’État (RIME), à retrouver sur le site www.fonction-publique.gouv.fr
(rubrique « Publications » puis « Publications par thèmes » et « Gestion des ressources
humaines ») ; il recense 261 métiers, dits « emplois référence », et décrit pour chacun
d’eux les activités et les compétences requises ;
– le répertoire des métiers du ministère concerné ;
– pour les fonctions exercées dans le secteur privé : le Répertoire opérationnel des métiers
et des emplois (ROME), consultable sur le site de Pôle emploi (www.pole-emploi. fr, rubrique
« Candidat » puis « Mon projet, ma recherche », « Je m’oriente » et enfin « Mon information »).
2. Vous craignez d’employer indûment un terme ?
Consultez le « Dictionnaire interministériel des compétences des métiers de l’État ».
3. Pour conjuguer souplesse et clarté, nous vous conseillons de réaliser la fiche
avec un crayon à papier et une gomme ou à l’aide d’un logiciel de traitement de texte.
c) Des fiches encore utiles peu avant

la rencontre avec le jury
Nous vous conseillons de les relire un peu avant le face-à-face avec le jury
afin de vous remettre en mémoire vive et disponible vos expériences ; celles-
ci constituent des faits, des preuves pour répondre à certaines questions.
■■ Exemple de question : « Savez-vous faire preuve d’initiative ? »

Répondre « oui » semble évident… Mais comment convaincre le jury ? En lui
apportant la preuve par l’expérience. Ce n’est peut-être pas une expérience
récente, mais peu importe.
Votre réponse devient : « Oui. Par exemple, dans tel service, j’ai été confronté
à telle situation… »
d) Des fiches à garder en « fond de dossier »
Au-delà du concours que vous préparez actuellement, conservez ces fiches.
Elles vous seront utiles pour d’autres concours mais aussi pour les entre-
tiens de recrutement, quand vous postulerez à des postes précis.
Identifier et nommer ses activités

ou ses compétences
Diriger Animer, commander, conduire, confier, définir, déléguer, guider, impulser,
inspirer, instituer, manager, piloter, présider
Décider Choisir, conclure, déterminer, éliminer, fixer, juger, opter, régler, résoudre,
trancher
Gérer Acquérir, amortir, assainir, budgéter, compenser, comptabiliser, consolider,
économiser, enrichir, équilibrer, exploiter, gagner, investir, mettre en
œuvre, optimiser, perdre, rentabiliser, tenir un tableau de bord
Administrer Classer, compter, enregistrer, établir, gérer, inventorier, ranger, recenser,
régir, répertorier
Organiser Aménager, anticiper, coordonner, distribuer, établir, planifier, préparer,
prévoir, programmer, répartir, structurer
Produire Appliquer, effectuer, exécuter, faire, réaliser, saisir
Chercher Analyser, calculer, consulter, enquêter, étudier, examiner, expérimenter,
observer, projeter, prospecter, rechercher, recueillir, sonder, tester
Créer Adapter, améliorer, concevoir, construire, découvrir, élaborer, imaginer,
innover, inventer, renouveler, transformer, trouver
Développer Accroître, améliorer, augmenter, commercialiser, conquérir, déclencher,
élargir, étendre, implanter, lancer, progresser, promouvoir
Contrôler Apprécier, comparer, enquêter, évaluer, examiner, expérimenter, mesurer,
prouver, superviser, surveiller, tester, valider
Conseiller Aider, clarifier, comprendre, diagnostiquer, éclairer, écouter, guider, inciter,
orienter, préconiser, proposer, recommander
Communiquer Dialoguer, diffuser, échanger, écouter, exprimer, informer, interviewer,
médiatiser, négocier, orienter, partager, rédiger, renseigner, « réseauter »
(animer ou faire partie d’un réseau), transmettre
Former Accompagner, animer, apprendre, conduire, développer, éduquer,
enseigner, entraîner, éveiller, guider, instruire, sensibiliser, transformer
Négocier Acheter, arbitrer, argumenter, conclure, consulter, convaincre, défendre,
démontrer, discuter, influencer, objecter, persuader, placer, proposer,
réfuter, sélectionner, vendre

2.Trier
Poursuivons notre démarche.
Vous avez maintenant une ou plusieurs fiches décrivant vos expériences
professionnelles et vos compétences ; il convient d’effectuer un tri.
1. Comment trier ?
Les trois critères ci-dessous vous aideront à réaliser ce tri.
➤➤ Le pouvoir automatiquement valorisant de certains éléments.
■■ Exemple : à partir de la catégorie B ou B+, toute expérience de mana-
gement : remplacement du responsable de l’équipe, gestion de projet,
animation d’un réseau.
➤➤ La concordance avec la probable grille d’évaluation du jury.
■■ Exemple
Vous lisez dans la grille d’évaluation le critère : « Analyse, méthode et
initiative ».
Or, vous travaillez dans un service social. Il se trouve que l’année dernière,
vous avez proposé à votre supérieur de créer une fiche « mémo » pour vos
correspondants en services déconcentrés. En effet, votre service recevait
souvent des réclamations d’agents portant sur le long délai de traitement
de leurs dossiers de demande de prêt. Vous avez analysé le problème :
les correspondants en région vous transmettaient souvent des dossiers
incomplets, ce qui engendrait un aller et retour supplémentaire. En donnant
aux correspondants le moyen de vérifier la qualité du dossier, vous avez
raccourci les délais de traitement et de réponse.
Bien entendu, vous évoquerez cette initiative dans votre exposé.
➤➤ Laprobabilité de susciter des questions auxquelles il vous sera facile
de répondre, peut-être même avec enthousiasme. C’est le cas lorsque vous
évoquez des activités originales ou innovantes.
■■ Exemple : vous êtes chargé de la veille (technologique ou autre) pour
votre service. Le jury aura peut-être envie d’en savoir plus sur votre
méthode, sur l’exploitation qui en est faite, etc.
2. Que faire des expériences
extraprofessionnelles ?
Il serait dommage de passer sous silence une compétence qui figure dans
le profil recherché et que vous avez acquise ou mise en œuvre uniquement
dans une activité extraprofessionnelle. Vous la glisserez donc habilement
dans l’exposé.
■■ Exemple : « J’ai accueilli cette délégation (de management de l’équipe)

avec confiance. En effet j’anime une équipe depuis plusieurs années en tant
que président d’une association de tel type. »
3. Définir le plan
Revenons sur notre mise en garde : la consigne est de réaliser un exposé de
carrière ou de fonction mais l’objectif est bien de convaincre le jury que
vous avez les compétences et le potentiel pour accéder au grade supérieur.
Votre exposé n’est ni un catalogue de tâches, ni une litanie des postes occu-
pés, ni un CV (d’ailleurs, dans certains concours, le jury dispose déjà du CV
des candidats) mais une construction stratégique argumentée, démontrant
vos compétences et votre motivation. La construction elle-même apporte
la preuve de vos aptitudes à l’analyse et à la synthèse. Il est donc essentiel
de bien structurer votre exposé grâce à un plan adapté.
1. Pour l’exposé de carrière ou de fonctions

a) Le plan chronologique
Il consiste à évoquer l’un après l’autre les postes occupés. Si vous optez
pour ce plan, soyez vigilant, évitez le « récit » qui consiste à énumérer vos
missions (voire vos tâches) et n’a donc aucune valeur argumentative.
■■ Exemple (de ce qu’il faut éviter !) : « J’ai débuté à la direction Y ; j’y étais
chargé de… Puis, en…, j’ai été affecté au service Z, où j’ai… »
Le jury s’ennuie ; il doit déduire (deviner) lui-même les compétences. Le
candidat n’apporte aucune preuve de réflexion ni de prise de recul.

Si vous avez occupé successivement plusieurs postes correspondant à deux
métiers différents, vous pouvez adopter un plan chronologique « enrichi ».
■■ Exemple : « Je vous parlerai d’abord de mes missions de… dans x ser-
vices. Ensuite, j’évoquerai ma fonction actuelle de… dans tel service en
insistant sur deux actions qui m’ont tenu à cœur. »
Vous vous en doutez, si le candidat a choisi de parler de ces deux actions,
c’est parce qu’il les a jugées convaincantes.
■■ Autre exemple : « J’ai occupé cinq postes correspondant à deux métiers

distincts. Les trois premiers étaient des postes de…, et avec les deux der-
niers, je suis devenu… »
b) Le plan thématique
Vous regroupez les différents postes occupés selon des domaines de com-
pétences ou des axes ou des pôles.
■■ Exemple : « Depuis mon arrivée dans ce ministère, en…, j’ai occupé

quatre postes différents dans deux directions différentes. J’ai pu acquérir
de nombreuses compétences, que je vous présente maintenant selon deux
axes : un axe purement technique et un axe relationnel. »
Si votre carrière est longue et que vous avez occupé plusieurs postes
pendant de courtes périodes, le danger est de réaliser un exposé-litanie
qui ressemble à un curriculum vitae. Vous allez donc chercher des points
communs à vos différents postes en examinant vos fiches « Tirer parti de
ses expériences » (voir chapitre 4, point 1).
■■ Exemple
Voici, à l’état brut, votre CV :
– trois emplois dans une société puis dans deux mairies différentes : accueil
des clients puis des usagers, face-à-face + téléphone ;
– un congé parental de deux ans ;
– deux postes d’employée administrative : service urbanisme puis état civil ;
– un emploi de gestionnaire de cantines ;
– le poste actuel : secrétaire-assistante du contrôleur de gestion.
Deux pôles de compétences semblent se dégager.
• Un pôle relationnel très transversal : les emplois à l’accueil (c’est
évident) + urbanisme et état civil (c’est une partie du métier avec, certai-
nement, des cas difficiles) + gestionnaire de cantines (relations avec les
familles mais peut-être aussi avec le prestataire ?) + rôle d’interface en tant
que secrétaire-assistante.
Dans le pôle lui-même, il y a probablement une progression : de l’infor-
mation brute (accueil) à l’information pédagogique (dans les services), la
négociation, l’interface.
• Un pôle gestion allant de la gestion administrative à la gestion comptable.
Voici quelle pourrait être l’introduction : « Je suis actuellement assistante
du contrôleur de gestion à la mairie de… (x habitants). J’ai débuté en… et
j’ai occupé des postes variés : hôtesse d’accueil, employée administrative
puis gestionnaire de cantines. J’ai ainsi pu acquérir des compétences com-
plémentaires que je vous présente selon deux axes : un axe relationnel et
un axe de gestion. »
Évidemment, nous ne mentionnerons pas l’interruption de deux ans (congé
parental), qui n’apporte aucune plus-value par rapport à l’objectif : démon-
trer que la candidate a des compétences.
c) D’autres plans
Le « fil conducteur »
Le fil conducteur correspond à une particularité récurrente dans votre
carrière.
■■ Exemple : un candidat ayant fait la quasi-totalité de sa carrière dans

les ressources humaines prend ce thème et démontre que chaque poste
correspondait à une évolution significative. Il s’agit d’un plan chronolo-
gique mais les répétitions sont évitées au profit d’une démonstration de
la progression.
■■ Exemples : un candidat prend un fil conducteur « ouverture et saisie des

opportunités » pour démontrer sa progression mais aussi son goût pour
l’innovation, le changement. Un autre évoque une série de défis à relever.

Mise en valeur d’un poste valorisant
Première partie : rappel des différents postes occupés. Seconde partie : le
candidat évoque un poste (le dernier ou non) en démontrant que celui-ci
l’a particulièrement bien préparé à exercer les métiers accessibles après
la réussite au concours ou à l’examen professionnel.
Cela peut aussi être une mission au sein d’un poste. Vous avez noté cela
dans la rubrique « Événements marquants » de la fiche « Tirer parti de ses
expériences ».
Remarque pour les candidats RAEP

RAEP
Si votre dossier RAEP contient une fiche « Expérience marquante », il y a un risque de

redondance.
2. Pour l’exposé de fonction

Dans le cas d’un exposé de fonction, vous ne devez évoquer que votre
poste actuel.
Le premier piège est de décrire (par le menu) les tâches réalisées. Il faut
se situer au niveau des activités puis les regrouper par grands thèmes,
pôles, axes ou dimensions.
■■ Exemple : « Mon poste comporte deux axes que je vous présenterai suc-
cessivement : le premier est un axe d’organisation, et le second un axe de
conseil et d’assistance auprès des utilisateurs. »
Le second piège consiste à décrire les « nobles » missions du service et
d’oublier de parler de vous.
Par rapport à la consigne « exposé de la fonction occupée », vous devez
faire preuve d’intelligence en prenant comme critère l’objectif  : « démon-
trer que j’ai les compétences pour exercer les fonctions auxquelles ouvre
le concours ».
■■ Exemple 1
Le candidat est depuis peu dans sa fonction. Il va donc principalement
parler de sa fonction précédente et faire des allusions aux points communs
ou à ce qu’il réutilise dans son poste actuel. Dans l’introduction, il va
expliquer son choix.
■■ Exemple 2
Le candidat a acquis antérieurement une ou deux compétences détermi-
nantes qu’il ne met malheureusement pas en œuvre dans le poste actuel.
Il serait dommage de les passer sous silence. Il peut donc :
– soit les citer rapidement dans l’introduction ;
– soit y faire allusion au cours de l’exposé : « Pour mener ces négociations,
je m’appuie sur l’expérience que j’ai acquise lorsque j’animais une équipe
difficile à tel endroit » ;
– soit y faire allusion dans une phase d’analyse : « J’apprécie tel et tel
aspects de mon poste ; en revanche, je regrette de ne plus animer d’équipe. »
Dans tous les cas, nous espérons que le jury aura entendu le candidat ;
peut-être même posera-t-il une question pour en savoir davantage.
3. Des remarques, des commentaires

a) À propos de la démarche
Pour des raisons pédagogiques, nous avons décrit successivement l’étape
du « tri » puis la « définition du plan ». En réalité, le travail est plutôt itératif :
vous naviguerez d’une rubrique à l’autre.
■■ Exemple : « Telle activité me met sur la piste de tel plan… ➞ Ai-je de quoi
le nourrir ? Voyons les autres fiches ➞ Oui, c’est une bonne idée ou Non, je
reprends l’analyse de mes activités et je trouverai un autre plan… »
b) À propos du plan
Combien de parties faut-il ? Il n’existe pas de règles strictes en la matière. Quatre
parties au maximum. Les critères de décision sont toujours les mêmes : qu’est-
ce qui va valoriser mes compétences ? Qu’est-ce qui est logique, cohérent ?
c) À propos du caractère valorisant

Voici un test rapide : pouvez-vous donner un titre à votre exposé ?

Ce titre n’apparaîtra pas dans votre présentation : il s’agit juste d’un test
destiné à vérifier l’existence d’une ligne qui donne du sens. Si vous êtes
tombé dans le piège du récit chronologique et fastidieux, vous ne pourrez
pas donner de titre…
■■ Exemple : « Une progression passionnante grâce à la saisie des opportu-

nités et à une curiosité naturelle. »
Est-ce que les termes « passionnante », « opportunités » et « curiosité » appa-
raissent bien dans l’exposé ? Si la réponse est négative, ajoutons-les.
Quelquefois, ce « titre » est réutilisable dans la conclusion.
4. Savoir faire évoluer un exposé

Dans cette partie, nous vous proposons de suivre l’évolution de cinq expo-
sés réels de candidats. Vous pourrez ainsi exercer votre esprit critique et
mieux cerner les orientations à donner au vôtre.
Mise en garde : les candidats ayant présenté ces exposés ont été reçus à
leur concours. Néanmoins, il ne s’agit en aucun cas de « modèles » à copier.
Votre exposé doit être personnel. Rappelons aussi qu’il n’est qu’une petite
partie de l’oral, suivie des questions.
Exposé 1
Contexte
Concours externe d’inspecteur du permis de conduire et de la sécurité routière.
Avant l’entretien, le jury reçoit les curriculum vitae des candidats. La candidate, délé-
guée médicale, est fortement motivée pour donner une orientation totalement nou-
velle à sa carrière.
Première ébauche
Depuis x années, je suis déléguée médicale. Je travaille actuellement au sein de l’en-
treprise XX, depuis 2xxx.
J’évoquerai d’abord mon parcours professionnel dans le domaine de la visite médi-
cale ; ensuite, je vous présenterai les différentes activités que je mène parallèlement
à mon activité principale ; enfin, je vous préciserai, en conclusion, les atouts que je
possède grâce à mon expérience et qui me permettront de devenir inspectrice du
permis de conduire et de la sécurité routière.
1. La visite médicale
Après une licence, j’ai suivi une formation et obtenu le diplôme de visiteuse médi-
cale, ce qui m’a permis d’apprendre les bases spécifiques du métier. J’ai commencé
mon parcours professionnel dans le laboratoire YY, où j’ai occupé un poste poly-
valent de déléguée médicale « ville et hôpital sur y départements ». En 20xx, j’ai
eu l’opportunité de travailler pour le laboratoire ZZ, référence en BB auprès des
médecins généralistes ainsi que certains spécialistes sur deux départements. J’ai ainsi
étoffé mon expérience de déléguée médicale.
En 20xx, j’ai intégré la société XX, spécialisée dans la présentation de médicaments
pour des laboratoires clients, au sein de laquelle je travaille actuellement.
Je suis responsable de la gestion d’un secteur pour la prise de rendez-vous, mon
activité et mes objectifs. J’ai plusieurs fonctions :
– présenter les caractéristiques des médicaments en ville ;
– réaliser des réunions à l’hôpital pour promouvoir le bon usage du médicament au
sein des établissements ;
– mener des actions commerciales lors de congrès ;
– suivre et analyser les données d’activité de mon secteur.
Pour mener à bien mes visites au quotidien et mettre à jour mes connaissances, je
participe à des séminaires de formation organisés trois fois par an, au cours desquels
les personnes échangent sur leurs différentes expériences du terrain.
Je dispose donc d’une grande autonomie tout en rendant compte quotidiennement
de mon activité à mon supérieur hiérarchique via un rapport informatique et, moins
régulièrement, par des remontées du terrain.
Pendant toutes ces années, j’ai été la garante de l’éthique des laboratoires pour les-
quels j’ai travaillé face aux remontées de pharmacovigilance qui incombent à chaque
délégué médical. En effet, signaler les effets secondaires d’un médicament fait partie
intégrante du métier de délégué médical et j’y ai été confrontée à plusieurs reprises.
J’ai ainsi pu démontrer ma réactivité et ma précision dans ces situations d’urgence.
2. Les autres activités

J’ai étayé mes compétences par le biais d’activités qui ne relèvent pas de la visite
médicale.
Ainsi, on m’a proposé en 2xxx, au sein de la société XX, de seconder la responsable
de zone lors des réunions nationales.
J’accompagne donc un groupe de collègues durant les réunions en sous-commission
en apportant un soutien technique et pédagogique. Pour ce faire, je dois suivre au
préalable une formation. J’assiste à la présentation des nouvelles campagnes, des
nouveaux éléments remis en visite, et on me transmet, lors de cette réunion, les
consignes à suivre pour le bon déroulement des séances de formation.
Au cours des séances de groupe, je respecte le timing qui m’est imposé afin que
toutes les équipes progressent en même temps. Lors de ces réunions, il est impor-
tant de vérifier que chaque participant s’est bien approprié les divers éléments de
visite et les argumentaires. Je programme des jeux de rôle afin que chacun puisse
restituer ses connaissances. Je reste à la disposition de mes collègues pour toute
question. Ma mission s’arrête une fois que les évaluations sont faites et que j’ai rendu
un rapport sur le déroulement de la formation et l’implication de chacun.

La seconde activité que j’ai réalisée est de la vente à domicile pour la société MM.
Cette expérience de trois années m’a permis d’enrichir considérablement mon
expérience de la vente puisque, pour la première fois de ma carrière, un bon de
commande était en jeu.
J’ai pu tester ma persévérance face à une clientèle inconnue et peu encline à la
confiance au premier abord. Mon honnêteté et mon intégrité m’ont aidée à instau-
rer une relation de confiance avec les clients.
Ce métier très exigeant m’a permis d’aiguiser mon sens de l’observation et mon
écoute pour répondre aux mieux aux besoins de ma clientèle.
Conclusion
Au fil des différents postes que j’ai occupés, j’ai développé des compétences qui
m’ont préparée au métier d’inspecteur du permis de conduire et de la sécurité
routière :
– application des directives ;
– aisance à l’oral ;
– sens de l’observation et prise de recul ;
– gestion du temps et capacités d’organisation ;
– gestion de situations difficiles ;
– utilisation de l’outil informatique ;
– techniques commerciales et prise de décisions ;
– travail d’équipe ;
– éthique (pharmacovigilance).
Analyse
Les points positifs : un plan annoncé dès l’introduction et un effort pour mettre en
valeur les compétences.
Les pistes d’amélioration : l’exposé est une reprise du CV que le jury aura sous les
yeux et mentionne notamment le nom des entreprises où la candidate a travaillé.
Les compétences sont livrées « en vrac » à la fin et ne sont pas mises en perspective
avec le futur métier d’inspectrice du permis de construire. Les « techniques com-
merciales » sont-elles un atout pour ce nouveau métier ? On ne sait pas non plus
quelle est la motivation de la candidate pour celui-ci.
Les pépites de cette première version : la candidate roule beaucoup en voiture ; elle est
sensible à la prévention (pharmacovigilance) ; elle anime des réunions et coanime des
formations ; elle sait établir des relations de confiance dans la durée et prendre des
décisions ; elle rédige des rapports.
Pour préparer sa nouvelle mouture, la candidate a étudié sérieusement les com-
posantes de son futur métier ainsi que les compétences attendues. Elle a pris
conscience qu’elle avait passé sous silence les nombreux kilomètres parcourus au
volant de sa voiture.
Nouvel exposé
Depuis x années, je suis déléguée médicale et, depuis 20xx, au sein de l’entreprise XX.
J’évoquerai d’abord mon parcours professionnel dans ce métier ; ensuite, je vous
présenterai les différentes missions que je mène à bien parallèlement à mon activité
principale ; enfin, je vous préciserai en conclusion les atouts qui me permettront de
devenir inspectrice du permis de conduire et de la sécurité routière (IPCSR).
1. La visite médicale
Après une licence, j’ai suivi une formation et obtenu le diplôme de visiteuse médi-
cale, ce qui m’a permis d’apprendre les bases spécifiques du métier. Mon parcours
professionnel en tant que déléguée médicale se compose de trois expériences, au
sein de deux laboratoires (YY et ZZ) et d’un prestataire de services : la société XX,
dans laquelle je travaille encore aujourd’hui. J’ai développé les qualités inhérentes à
mes fonctions.
Outre des qualités indispensables d’écoute et d’observation, j’ai acquis de l’aisance
dans la prise de parole en public. En effet, au laboratoire YY, j’ai rencontré des méde-
cins généralistes et des spécialistes ; j’ai aussi organisé des réunions hospitalières
auxquelles je conviais des équipes soignantes dans leur ensemble – médecin, infir-
miers, aides-soignants – afin de leur expliquer les conditions optimales d’utilisation
des médicaments.
Dans ce laboratoire, responsabilisation et prise de décision étaient mes maîtres
mots car je disposais d’un portefeuille de onze produits parmi lesquels je sélec-
tionnais les plus adaptés pour chaque médecin. J’étais également responsable de la
gestion d’un secteur en ce qui concernait la prise de rendez-vous, les activités et
l’atteinte des objectifs ; je bénéficiais donc d’une grande autonomie tout en rendant
compte chaque jour de mon activité par des rapports dématérialisés (ainsi que la
gestion des notes de frais) et, moins régulièrement, par des comptes rendus d’obser-
vation du terrain.
Afin d’effectuer mes visites au quotidien dans le respect du cadre légal et mettre à
jour mes connaissances, je participe à des séminaires de formation qui ont lieu trois
fois par an. Ils portent sur les produits et la législation. Ils sont aussi propices aux
échanges entre collègues sur les expériences du terrain.
Pendant toutes ces années, j’ai été la garante de l’éthique des laboratoires pour les-
quels j’ai travaillé face aux remontées de pharmacovigilance qui incombent à chaque
délégué médical. En effet, signaler les effets secondaires d’un médicament fait partie
intégrante du métier de délégué médical et doit respecter une procédure rigou-
reuse. Celle-ci doit être mise en œuvre très rapidement et faire remonter des don-
nées extrêmement précises. J’ai été confrontée à plusieurs reprises à ce dispositif et,
à ces occasions, j’ai pu démontrer ma réactivité et ma précision.
Je ne peux passer sous silence les nombreux kilomètres parcourus tous les jours
depuis dix-neuf ans. Cette expérience de la route m’a donné une conscience aiguë
des dangers, des comportements à risque, des réflexes à avoir pour éviter des acci-
dents tout en respectant le code de la route afin de conserver les points de mon
permis et donc mon emploi. Le décès d’un collègue dans un accident de la route a
suscité une réflexion avec mon employeur sur la sécurité.
2. Autres activités
J’ai ensuite étayé mes compétences par des activités qui ne relèvent pas de la visite
médicale. Ainsi, depuis x années, je seconde la responsable de zone lors des sémi-
naires nationaux en prenant en charge la formation en sous-commissions de mes
collègues par un soutien technique et pédagogique.

Pour ce faire, j’ai suivi des formations de formateur. Pendant ces sessions, j’assiste à
la présentation des nouvelles campagnes et des nouveaux éléments à remettre en
visite. Je prends connaissance des consignes à suivre pour le bon déroulement de ces
animations. Lors des séances de groupe, je respecte le timing imposé afin que toutes
les équipes progressent en même temps. Je vérifie que chaque participant s’est bien
approprié les divers éléments de visite ainsi que les argumentaires. J’organise des
jeux de rôle. Je reste à la disposition de mes collègues pour toute question. Ma
mission s’arrête une fois que les évaluations sont faites et que j’ai rendu un rapport
sur le déroulement de la formation et l’implication de chacun.
La seconde activité que j’ai réalisée est de la vente à domicile pour la société PP,
pendant trois ans. Elle m’a permis d’enrichir considérablement mon expérience de
la vente puisque, pour la première fois de ma carrière, un bon de commande était
en jeu. J’ai testé ma persévérance face à une clientèle inconnue et peu encline à la
confiance au premier abord. Grâce à mon honnêteté et à mon intégrité, j’ai instauré
une relation de confiance avec les clients. Ce métier très exigeant a aiguisé mon sens
de l’observation et de l’écoute pour répondre au mieux aux besoins de ma clientèle.
Conclusion
Mon choix de devenir IPCSR peut paraître étonnant, mais il n’est pas dû au hasard.
Je me sens prête à exercer ce métier. Dans mon métier principal, j’ai dialogué avec
des personnes très diverses et réussi à les convaincre en faisant preuve d’ouverture
d’esprit et de rigueur. En tant que formatrice, j’ai appris à animer des groupes et à
évaluer objectivement les participants. Dans les deux cas, je rends compte régu-
lièrement et avec précision. Je pense que je saurai donc évaluer les candidats au
permis de conduire et la pédagogie des auto-écoles, mais aussi animer des séances
de sécurité routière.
Exposé 2
Contexte
Exposé de fonction pour un concours B+.
Première version de l’exposé

Nous vous invitons à le parcourir en exerçant votre esprit critique afin d’effectuer
votre propre analyse avant de lire la nôtre.
Introduction
J’ai débuté en… à La Poste. J’ai d’abord exercé le métier de préposé, c’est-à-dire de
facteur, pendant x années. Puis j’ai été affectée dans un centre de tri à… ; je faisais
partie d’une équipe qui réalisait telle et telle opérations.
Ensuite, j’ai passé le concours de… ; j’ai été reçue et cela m’a permis d’entrer au
ministère de… Je fais partie de telle direction, qui a cinq missions :
– la première… ;
– la deuxième… ;
– la troisième… ;
– la quatrième… ;
– la cinquième…
Je travaille sur le site de W et je fais partie d’un service de dix personnes : x cadres A,
dont un attaché principal qui est d’ailleurs le chef du service, y cadres B et z cadres C.
Nous avons trois activités, que je vais vous présenter en évoquant mes tâches :
– une activité de contrôle de type A ;
– une activité de contrôle de type B ;
– l’organisation d’examens.
Partie 1
Notre première mission consiste à contrôler tel type de… ; les techniciens doivent
se rendre dans les entreprises et ils couvrent trois départements. Sur place, ils font
telle et telle opérations.
Ils doivent prendre en compte ceci… ; l’enjeu est la sécurité de… Ils partent souvent
deux jours d’affilée.
Je consulte les listings pour recenser les entreprises qui doivent subir le contrôle. Je
fais un planning prévisionnel que je soumets à mon chef. Je sors les fiches des entre-
prises et je les donne aux techniciens. À leur retour, je saisis les comptes rendus et
les soumets à mon chef. Je mets à jour les fiches, je les classe mais je laisse en attente
celles des entreprises qui ont fait l’objet de remarques. Je dois attendre le résultat
d’une nouvelle visite de contrôle de la mise en conformité.
Partie 2
Notre deuxième mission consiste à contrôler un autre type de… ; les techniciens
doivent aussi se rendre sur place. Le secteur est encore plus large parce que…, et
l’enjeu encore plus grand parce que…
Sur place, ils font telle et telle opérations. Leurs interlocuteurs sont plutôt des…
Je fais comme pour la première mission : je dresse la liste mais, cette fois-ci, c’est un
peu plus compliqué car je dois prendre contact avec les services d’un autre minis-
tère et de tel organisme. Ce n’est pas toujours facile d’obtenir les informations en
temps voulu. Ensuite, j’établis le planning prévisionnel, que je soumets à mon chef.
Les techniciens me donnent les rapports, je les mets en forme, je les soumets à mon
responsable, etc.
Partie 3
Notre troisième mission consiste à organiser des examens pour telle et telle catégo-
ries de personne. Dans cette activité, je suis plus autonome. En effet, dès que la date
de l’examen a été fixée (il y a deux sessions par an), je recherche… ; je contacte…
Le jour de l’examen, je suis attentive à…, je dois trouver des solutions à tel type de
problème…
Je dois veiller à ce que tout se passe bien car l’image de notre service pourrait être
mauvaise dans le cas où…

Conclusion
Je connais bien mon métier et je désire maintenant passer à autre chose. L’obtention
du grade de… me permettrait de prouver à mon chef que je suis motivée pour
réaliser moi-même des contrôles.
Analyse
L’introduction
Elle est trop longue. Il s’agit d’un exposé de fonction, or l’introduction donne l’im-
pression que la candidate va faire un exposé de carrière. Il faut absolument connaître
les missions de la direction mais leur énumération est trop longue. Si le jury veut
contrôler les connaissances de la candidate, il pourra ensuite poser une question
sur ce sujet. Il suffit de dire qu’il y a « cinq missions axées sur… » et de ne citer que
celles où le service intervient.
Détailler la composition de l’équipe selon les grades n’apporte rien. Plus loin, la lec-
ture du développement suggère qu’il aurait été plus intéressant d’évoquer la répar-
tition entre agents administratifs et contrôleurs.
Le plan s’appuie sur les activités du service et non sur les missions et les compé-
tences de la candidate.
Celle-ci n’a pas compris qu’elle doit parler d’elle-même plutôt que du service.
Les deux premières parties

Ici figure une énumération de tâches. La candidate répétant à peu près les mêmes
tâches pour la seconde mission du service, nous avons confirmation que le plan n’est
pas judicieux. Nous lisons un récit fastidieux et les compétences utilisées restent à
deviner.
Une bonne idée : l’évocation des enjeux. C’est un indice qui montre que la candidate
est capable de prendre un peu de hauteur.
La dernière partie
Nous apprenons que la candidate est « plus autonome » sur cette mission ; nous allons
l’encourager à le démontrer. Ici aussi, elle a pris la peine d’évoquer l’enjeu : « l’image
[du] service ».
La conclusion
Mentionner ce que l’accès au grade supérieur permettra de faire est une bonne idée.
Cependant, il est bizarre que le succès soit la preuve de la motivation pour le « chef ».
La candidate devrait pouvoir lui démontrer sa motivation autrement.
Cheminement vers le nouvel exposé

La candidate avait besoin de sortir de l’énumération de tâches pour s’orienter vers
des activités, des compétences et mettre en valeur les plus-values qu’elle apporte
au service. Pour l’aider, nous lui avons proposé de répondre à plusieurs questions.
– Imaginons qu’à partir de lundi, vous décidiez de faire preuve de mauvaise volonté et
de faire votre travail n’importe comment. Que se passerait-il ? Quelles seraient les consé-
quences pour les autres membres du service et pour la direction à laquelle vous apparte-
nez ? Qui serait mécontent ? Qu’est-ce qui ne pourrait pas avoir lieu ?…
– Imaginons que vous quittiez ce poste. Vous devez former votre remplaçant. Quelles
recommandations primordiales lui faites-vous ?
– Depuis que vous êtes arrivée dans ce service, qu’avez-vous proposé et/ou mis en place ?
Qu’avez-vous appris (savoir, savoir-faire et savoir être) ?
– Quels sont vos partenaires de travail ? Nous avons compris qu’il y a les techniciens, le
chef, un service d’un autre ministère, un organisme… Y a-t-il d’autres partenaires ? Vous
avez parlé des entreprises : quelles sont vos relations avec elles ? Se limitent-elles à l’envoi
de convocations et de comptes rendus ?
La candidate était modeste et n’avait pas bien compris l’objectif de l’exposé : mettre
en valeur ses compétences. Elle avait des ressources et vous trouverez ci-dessous la
nouvelle trame de son exposé.
Nouvelle trame de l’exposé
Introduction
Début de vie professionnelle en 19.. : La Poste ; factrice puis tri postal.
19.. : entrée au ministère… par réussite au concours…
Direction Y : cinq missions axées sur…
Mon service participe à la mission 2 : …
Composition particulière de l’équipe : deux sédentaires (le responsable et moi) pour
huit techniciens « nomades ».
Deux activités :
– contrôle… ;
– organisation d’examens.
Ma fonction : articulée autour de deux pôles :
– assistance pour activité contrôle ;
– organisation pour activité examen.
Partie 1 : assistance
– Contexte : deux types de contrôle.
Caractéristiques communes. Enjeu plus fort pour contrôle de type 2.
– Mes activités :
• gestion des deux fichiers :
- enrichissement : collaboration avec M et N : enregistrement de nouvelles installa-
tions : comparaisons, confrontations,
- mise à jour : proposé de me former à l’application Z pour gagner rapidité et fia-
bilité ;
• planification des tournées : optimisation des déplacements ; augmentation du prix
du pétrole : encore plus nécessaire ;
• remise en forme des comptes rendus : améliorer la lisibilité ;
• enregistrement des dossiers à relancer (remise en conformité demandée) : créa-
tion d’une alerte pour relancer ;

• filtrage des appels téléphoniques du responsable : capable maintenant de répondre
à des questions simples. Appris à être pédagogue et ferme.
Au fil des années, j’ai appris à anticiper, optimiser, je suis plus impliquée dans la
technique.
Partie 2 : organisation, délégation reçue, autonomie

– Contexte : examens deux fois par an ; nombre de personnes.
– Moyens mis en place : rétroplanning et mise en valeur ; deux points cruciaux :
• accessibilité pour les usagers : varier les lieux au sein de la région + accès néces-
saire par transports en commun ;
• relations avec les examinateurs : QCM communiqués en temps voulu et toujours
différents ; création d’annales.
– Le jour même : accueil, rigueur, contrôle des identités et surveillance.
– Résultats : baisse de l’absentéisme ; augmentation de la crédibilité de l’examen.
Conclusion
Je me suis investie dans l’organisation administrative du service et j’ai gagné en
rigueur. Parallèlement, j’ai éprouvé un attrait de plus en plus fort pour le métier de
contrôleur. Je l’exercerai d’ailleurs en intégrant mon expérience d’assistance. L’ob-
tention du grade de… me permettra de postuler à ce type de poste et de donner
une nouvelle orientation à ma carrière.
Exposé 3
Contexte
Le candidat se présente à un concours de niveau B+ ; il doit élaborer un exposé de
fonction. Il travaille dans un service de communication.
Problématique : le candidat est très perturbé car on lui a dit que son travail est
atypique et que le jury ne va pas du tout apprécier ses activités.
Première ébauche de plan

Partie 1. Gestionnaire du budget du service (avec mise en concurrence de four-
nisseurs).
Partie 2. Participant à divers projets du service :
– revue de presse ;
– achat d’objets de communication ;
– création d’une photothèque.
Démarche suivie
Le candidat est insatisfait de sa première ébauche. En réalité, il a consacré beaucoup
de temps à la création de la photothèque, qu’il gère toujours. Il a bénéficié d’une
grande autonomie et a adopté une démarche proche de celle d’un projet. Il aimerait
pouvoir parler de tout cela mais il n’ose pas car ce n’est pas « administratif ».
La première partie lui convient car elle est « administrative ».
Le candidat décide de réaliser une fiche pour chacun des « divers projets » en s’effor-
çant de renseigner les rubriques suivantes :
– objectif fixé par la hiérarchie ;
– enjeux ;
– activités menées (sous forme de verbes) ;
– résultats.
Il a ensuite analysé les informations et voici quelles ont été ses déductions :
– l’expression « divers projets » ne convient pas car la revue de presse est une activité
récurrente (hebdomadaire) ;
– l’« achat d’objets » n’est pas non plus un projet et pourrait être évoqué dans la
première partie ;
– la revue de presse est une mission qui exige des compétences particulières et
mérite d’être valorisée davantage ;
– la photothèque doit bien sûr être abordée du point de vue de sa création mais
aussi de sa gestion. Le candidat a eu presque « carte blanche » ; il rendait compte
régulièrement à son responsable. Il a dû obtenir la collaboration d’autres personnes.
Il a fait une étude comparative préalable dans d’autres entités déjà pourvues d’une
photothèque, etc. Maintenant, il exerce une véritable activité de conseil auprès de
ceux qui le sollicitent pour obtenir des photos.
Le candidat est lui-même surpris de sa conclusion : la photothèque est l’activité qui
le valorise le plus. Il a dû mettre en œuvre des compétences « recyclables » dans
d’autres emplois, notamment pour la gestion d’une petite équipe.
Nouveau plan
1. Gestionnaire du budget du service : pas de retouches par rapport à la version
initiale.
2. Rédacteur de la revue de presse :
– objectif et destinataires (le directeur général mais aussi les services déconcen-
trés) ;
– enjeux ;
– critères de sélection des articles.
3. Créateur et gestionnaire de la photothèque :
– le contexte de la mission, les objectifs donnés et les enjeux ;
– le mode de fonctionnement adopté pour aboutir : collaboration avec…, fréquence
des comptes rendus au responsable du service ;
– les étapes du projet, les difficultés rencontrées et le mode de résolution des
problèmes ;
– les résultats ;
– les rôles actuels : enrichissement de la base et conseils aux utilisateurs.
 Ce que j’ai appris : analyser des besoins et y répondre, planifier, motiver pour
collaborer, respecter des délais, tenir un tableau de bord, présenter des comptes
rendus clairs…
 Remarque : au moment de l’annonce de son plan, le candidat a prévu

de dire : « un projet qui me tient à cœur parce qu’il m’a fait progresser ».

Commentaire
Ce qui apparaissait a priori comme un handicap est devenu un atout pour prouver la
capacité du candidat à être autonome, organisé et, par conséquent, prêt à accéder
au grade supérieur.
Exposé 4
Contexte
Une candidate « fausse externe » se présente à un concours de catégorie A. Elle est
fonctionnaire de catégorie C depuis six ans mais ses diplômes lui permettent de
passer un concours externe de catégorie A.
La problématique est la suivante : « J’ai fait un très long bout de route dans le privé.
Au fil des coups de cœur et des ruptures, j’ai eu plein de jobs. C’est un parcours chaotique ;
le jury ne va pas aimer. Maintenant, dans l’administration, je fais un travail de gestionnaire
d’un parc informatique peu valorisant ; je préfère ne pas en parler. »
Démarche suivie
La candidate a rempli une fiche « Tirer parti de ses expériences » par emploi, ce
qui lui a pris beaucoup de temps. Au total : 12 fiches. Elle a ensuite cherché quelles
pouvaient être les compétences clés qu’elle avait exercées transversalement. Elle a
enfin identifié en quoi celles-ci pouvaient être utiles dans un emploi de cadre A, au
sein de son administration.
Ébauche de l’exposé
Introduction
Je suis entrée dans l’administration en 20.. et je suis gestionnaire du parc informa-
tique de tel service. Avant ce grand tournant, j’ai exercé, en dix-huit ans, plusieurs
emplois dans des régions différentes, au sein du secteur privé marchand ou associatif.
Au fil de ce parcours éclectique, j’ai acquis quatre grandes compétences, qui consti-
tuent le plan de mon intervention : formatrice, vendeuse, responsable d’équipe et
gestionnaire.
Plan
Compétence 1 : formatrice
Conceptrice et animatrice :
• cours de remédiation à l’illettrisme : redonner confiance ;
• cours de vente de produits techniques : rendre accessible, susciter le goût d’aller
plus loin ;
• formation au quotidien pour mon équipe.
 Un cadre A doit veiller à la formation de ses agents.
Modernisation de l’administration = changement = nouveaux modes de fonctionne-
ment = des formations.
Compétence 2 : vendeuse
À domicile, magasin de quartier, magasin de luxe.
Accueillir, écouter, détecter les besoins et y répondre. Paradoxe : respecter le client
et tenir les objectifs.
 L’administration a des usagers ; modernisation : « usager au cœur de l’administra-
tion » = mieux répondre aux besoins de l’usager.
Compétence 3 : manager
Animation d’une équipe de huit vendeurs.
Donner des objectifs, former, motiver, évaluer les résultats de l’équipe et de chacun,
résoudre les problèmes.
 Un cadre A doit souvent encadrer une équipe. Avec la LOLF 1, utilisation du
management par objectifs.
Compétence 4 : gestionnaire
Responsable d’équipe : budget alloué ; contexte de « centre de profit ».
Actuellement : gestion d’un parc informatique de x postes ; attribution des postes
et des droits, commandes, interface avec les sociétés prestataires pour les grosses
pannes.
 Qualités de rigueur.
Conclusion
Au cours de ces x années passées dans l’administration, j’ai apprécié son évolution
vers la modernisation et adhéré à la culture du service public. J’ai constaté que mes
acquis pouvaient être facilement mis à son service et j’ai maintenant hâte de pouvoir
m’investir à un niveau plus déterminant. Grâce à la diversité de mes expériences, je
me sens prête à assumer toutes les composantes de l’animation d’une équipe.
Commentaire
– De chaotique, le parcours est devenu « éclectique »… ;
– la candidate ne donne que deux repères chronologiques ; l’énumération de tous
les emplois aurait été fastidieuse et aurait donné l’image d’une personne instable ;
– l’emploi actuel est finalement évoqué ; la candidate le trouvait dévalorisant par rap-
port aux emplois précédents mais il constituait un avantage dans le cadre « concur-
rentiel » d’un concours auquel se présentent des personnes qui ne connaissent pas
encore l’administration ;
– pour chaque compétence, la candidate a voulu valoriser l’orientation qu’elle avait
prise puis évoquer son « recyclage » dans un poste d’encadrement.
1. Loi organique relative aux lois de finances.

Exposé 5
Contexte
La candidate se présente pour intégrer le corps des ingénieurs de l’industrie et des
mines.
Première ébauche
Je suis chargée de mission au CC, à XX.
Auparavant, j’ai occupé des postes en subdivisions pendant x années en AA, y années
dans le BB et z années en CC. C’est donc sur le terrain que j’ai exercé mes fonctions
durant x ans. Mais depuis y années, le périmètre de mon travail s’est élargi puisqu’il a
maintenant une dimension nationale et européenne.
Pour commencer, je vais vous présenter mon expérience professionnelle au travers
de mes trois premiers postes ; ils ont en commun la protection de l’environnement.
Dans un second temps, je poursuivrai mon exposé avec mon poste actuel, centré
sur les véhicules.
1. Postes précédents : protection de l’environnement

Dans mes deux premiers postes, je réalisais des contrôles de véhicule ; j’avais pour
interlocuteurs les utilisateurs et non pas les constructeurs. Compte tenu de la
variété du public rencontré, cette activité a développé chez moi le sens du contact,
de l’écoute et de la pédagogie.
Outre les véhicules, mes activités portaient également sur les appareils à pression.
J’ai fait preuve de rigueur dans l’étude des dossiers d’appareils neufs et d’un sens de
l’observation lors des épreuves de réservoir d’air.
Mes deux premiers postes se caractérisent par la polyvalence. En effet, j’ai égale-
ment eu une mission de développement industriel. J’ai donc analysé l’éligibilité des
demandes d’aide au recrutement de cadre. J’ai abordé l’entreprise au plan écono-
mique et non pas environnemental, ce qui m’a permis de développer un autre point
de vue.
Comme annoncé en introduction, l’environnement est le point commun de mes
trois premiers postes. Les instructions ont développé mon esprit d’analyse. Outre
la réglementation, le rythme des procédures diffère aussi par rapport à mes acti-
vités précédentes. En effet, le contrôle des véhicules, des appareils à pression et
le développement industriel exigent des réponses à court terme. En revanche, les
procédures environnementales prennent plusieurs mois compte tenu des diverses
consultations prévues. La rédaction au final d’un rapport clair a nécessité de ma part
un bon esprit de synthèse.
L’inspection d’établissements tels qu’une usine de fabrication de nitrate-fuel, des
usines de produits pharmaceutiques et des silos m’a montré l’application concrète
des mesures de prévention et de protection prévues par les textes. Elle m’a appris
à établir un diagnostic et à proposer des suites adaptées aux situations rencontrées.
Par ailleurs, ma participation à l’astreinte a exercé ma réactivité, surtout en 20xx.
Cette année-là, j’ai eu recours aux fiches réflexes et j’ai fait preuve de discernement
à trois occasions :
– pour communiquer sur une intervention des pompiers, dans un atelier de trai-
tement de surface, au chef de GS concerné. Une inondation s’était produite dans
l’usine et les pompiers avaient mis en place les moyens nécessaires ;
– pour informer un autre chef de GS de la pollution d’un bras de rivière par un
liquide inflammable ;
– pour rendre compte au secrétariat général de mon absence d’intervention à la
suite du troisième appel. Après la mort du Pape, nous avions reçu l’ordre de mettre
les drapeaux en berne sur tous les bâtiments administratifs que nous occupions. Or,
les drapeaux n’étaient installés que lors d’événements spécifiques.
2. Poste actuel
Après avoir exercé mes fonctions dans les départements, j’ai rejoint le CC, qui est
l’autorité d’homologation pour la France. Son action couvre le territoire national
et européen.
Mes compétences se sont élargies aux véhicules et, plus particulièrement, à la régle-
mentation européenne applicable aux réceptions communautaires. Les véhicules de
catégorie X sont devenus ma spécialité. Le champ de cette catégorie s’étend des
cyclomoteurs aux quadricycles. J’ai donc des contacts avec les grandes marques de
constructeurs telles que… ; je leur apporte un appui technique et réglementaire.
L’an dernier, MM a fait réceptionner un quadricycle concurrent potentiel du GG,
en petite série, ainsi qu’un cyclomoteur à trois roues. Ce véhicule électrique a la
particularité d’avoir… Or, cette innovation n’est prévue par aucune réglementation
en catégorie L. Nous nous sommes donc adaptés et nous avons demandé à MM
de nous fournir des éléments supplémentaires pour nous assurer de la sécurité du
véhicule en toutes circonstances.
Par ailleurs, depuis 20xx, j’assure avec un collègue la formation nationale « catégo-
rie X ». J’ai donc créé les supports pédagogiques portant sur la partie réglementation.
Je partage mes connaissances sur cette réglementation spécifique et les évolutions
à venir. Nous nous adaptons aux attentes des stagiaires. Ainsi, cette année, ils ont
assisté à des essais de freinage réalisé par l’UTAC avec un prototype constructeur,
un tricycle neuf soumis à réception à titre isolé. Lors de la session précédente, des
stagiaires avaient exprimé le souhait de faire cette expérience, qui a été particuliè-
rement appréciée.
Enfin, j’assure le suivi de la réglementation pour les deux-roues, trois-roues et les
quadricycles. J’ai notamment examiné les nouveaux textes européens qui entrent
en vigueur dès 2016. J’ai détecté des erreurs et les constructeurs m’ont fait part
de certaines difficultés d’application. J’ai donc proposé des modifications en anglais
aux représentants de la Commission européenne. J’ai également participé à deux
réunions à Bruxelles pour soutenir la position française et confronter nos points
de vue. Or, c’est un travail de long terme qui nécessite de nouer des liens avec nos
homologues européens afin d’obtenir gain de cause auprès de la Commission. C’est
pourquoi je retournerai à Bruxelles en septembre avec une collègue du ministère
des Transports.
Pour conclure, grâce à toutes ces missions, j’ai acquis les compétences d’un ingé-
nieur de l’industrie et des mines. La participation au groupe de travail à Bruxelles,
en particulier, est habituellement du ressort d’un agent de catégorie A. Cette expé-
rience m’a révélé le goût du challenge.
Mon parcours met en évidence ma capacité d’adaptation, mon sens de l’écoute et
ma réactivité.

Mon prochain poste me donnera l’opportunité d’apprendre à connaître un nouveau
domaine et d’exercer de nouvelles responsabilités. J’ai donc choisi tel et tel postes.
Analyse
La candidate est insatisfaite ; elle estime ne pas avoir réussi à démontrer qu’elle a les
compétences attendues d’un ingénieur des mines. Elle se rend compte qu’elle a sans
doute trop détaillé la technique, qui la passionne, et ne sait pas comment rédiger sa
conclusion. En effet, celle-ci est faible puisqu’elle évoque une capacité d’adaptation,
un sens de l’écoute et une réactivité que l’on peut attendre pour n’importe quel
poste. Son projet professionnel (« exercer de nouvelles responsabilités) est vague.
Elle a décidé de se lancer dans une étude approfondie de sa carrière pour trouver
des lignes conductrices et mettre en avant des compétences requises chez un ingé-
nieur. L’exposé qui suit est très structuré.
Nouvel exposé
Je suis chargée de mission au CC, à XX. Auparavant, j’ai occupé trois postes en
subdivisions, pendant x années en AA, y années dans le BB et z années en CC. C’est
donc sur le terrain que j’ai exercé mes fonctions durant x ans. Mais depuis y années,
mon travail a des dimensions nationale et européenne.
Je vais vous présenter tout d’abord mon expérience professionnelle, puis mes moti-
vations pour devenir ingénieur de l’industrie et des mines.
1. Expérience professionnelle
De mes trois premiers postes, je retiens trois compétences.
– Première compétence : la polyvalence. J’ai eu des missions en véhicules, en
développement industriel et en appareils à pression. Par exemple, j’ai intégré une
équipe afin de contrôler un circuit sous pression dans la centrale nucléaire de GG,
avant sa mise en service. Cette polyvalence m’a permis de bien cerner les missions
assignées à cette époque aux directions régionales de l’industrie, de la recherche et
de l’environnement (DRIRE).
– Deuxième compétence : l’esprit d’analyse et de synthèse. Je l’ai exercé en
environnement en instruisant les demandes d’autorisation d’exploiter. En début de
procédure, l’analyse du dossier permet d’avoir une vision globale du projet et de
mesurer ses enjeux. En fin de procédure, une synthèse est rédigée à partir des
éléments du dossier, des avis des services et de ceux formulés lors de l’enquête
publique. Cette synthèse permet de présenter le projet aux membres du conseil
départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques afin
qu’ils émettent un avis en connaissance de cause. L’ensemble permet au préfet de
prendre sa décision ; l’enjeu est donc fort.
– Troisième compétence : le discernement. Quand j’étais inspecteur des instal-
lations classées, j’ai évalué la situation des établissements pour proposer des suites
adaptées. Ainsi, en inspectant une fonderie qui n’avait aucun filtre, j’ai proposé des
sanctions administratives et pénales à son encontre. Autre cas : durant une semaine
d’astreinte, j’ai reçu plusieurs appels ; l’un d’eux concernait la pollution d’une rivière
par des hydrocarbures provenant d’une installation classée. J’ai donc immédiatement
contacté le chef de groupe du département pour l’informer de cette pollution, afin
qu’il puisse agir en conséquence. Un autre appel demandait la mise en berne des
drapeaux ; je n’y ai pas donné suite.
Je reviens à mon poste actuel, dans lequel j’ai trois domaines d’intervention.
– Premier domaine : les réceptions. Le CC est l’autorité d’homologation des véhi-
cules pour la France. Je réalise donc des réceptions européennes et j’assure une
veille réglementaire pour les véhicules à deux et trois roues et les quadricycles. J’ai
des contacts avec les grandes marques telles que… ainsi qu’avec des petits construc-
teurs. Sujet d’actualité, ils ont tous au moins un véhicule électrique dans leur gamme.
Je poursuis avec les constructeurs de deux-roues et trois-roues et j’enchaîne sur
la réglementation : les prochains règlements auront un impact économique certain
puisque les coûts des nouveaux essais sont multipliés par deux, sans compter le
temps d’immobilisation des prototypes.
– Deuxième domaine : la formation. Devenue spécialiste en deux-roues et trois-
roues et en quadricycles, j’anime avec un collègue la formation nationale « caté-
gorie X ». Nous partageons nos connaissances avec les collègues qui sont sur le
terrain, en direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
(DREAL). Nous sommes à leur écoute. Ainsi, les stagiaires de l’an dernier ont sou-
haité assister à des essais à l’UTAC. Cette année, en concertation avec l’UTAC, ils
ont pu assister aux essais de freinage d’un prototype constructeur, dans le cadre
d’une réception à titre isolé.
– Troisième domaine : la dimension internationale. J’ai participé à deux séances
de groupes de travail à Bruxelles au cours desquelles j’ai défendu la position de la
France et soutenu les constructeurs français car j’ai bien conscience des enjeux
économiques des nouvelles réglementations. Mais c’est un travail de longue haleine
qui exige de nouer des liens avec nos homologues européens afin d’être entendus
par les représentants de la Commission européenne. C’est pourquoi je retournerai
à Bruxelles prochainement.
2. Motivations : pourquoi devenir ingénieur ?

Cette dimension internationale m’a donné envie d’aller de l’avant. J’en arrive donc à
mes trois motivations pour devenir ingénieur.
– Première motivation : les responsabilités. La participation aux réunions inter-
nationales est habituellement du ressort d’un agent de catégorie A. Or, cette expé-
rience m’a révélé le goût du challenge. J’ai donc envie de poursuivre dans cette voie
et de traiter des sujets à enjeu fort.
– Deuxième motivation : la diversité des métiers. La sûreté nucléaire, l’énergie
et le développement économique sont des activités cœur de métier des ingénieurs
de l’industrie et des mines et je ne peux pas y accéder aujourd’hui. Or, ces domaines
m’intéressent et je veux pouvoir m’y impliquer.
– Troisième motivation : les perspectives. J’ai parlé tout à l’heure de véhicules
électriques. L’énergie électrique est un fil conducteur entre mon poste actuel et
ceux à venir. L’autre lien est le niveau international, qui se retrouve dans les trois
métiers que j’ai déjà cités. De plus, aller à Bruxelles m’a permis de comprendre les
enjeux stratégiques et économiques de ces réunions européennes.
Conclusion
Pour conclure, en intégrant le corps des ingénieurs de l’industrie et des mines, j’aurai
l’opportunité d’exercer de nouvelles missions tout en gardant un lien avec mes
expériences passées. Ces missions sont au cœur des préoccupations actuelles en
matière de transition énergétique. J’ai donc choisi de postuler à tel et tel postes.

Petit mémo à propos de la construction de l’exposé
Pièges à éviter Pistes à privilégier
Vouloir démontrer l’excellence La « star » de l’exposé n’est pas le service mais vous.
de ses connaissances à propos du Certes, vous devez parfaitement connaître les missions,
service et y consacrer la majorité l’organisation et les projets de votre ministère, de votre direction
du temps et de votre service mais, dans l’exposé, vous devez aller à
l’essentiel.Votre parfaite connaissance vous sera utile pour
répondre aux éventuelles questions.
Énumérer des tâches L’énumération est fastidieuse et prouve que vous n’avez pas fait
d’effort d’analyse et de synthèse.
Il faut regrouper vos tâches par activité ou mission et, surtout,
donner du sens : à quoi contribuez-vous ? Quels sont les enjeux ?
Critiquer l’organisation du Évoquez plutôt une problématique et des options, des

service, la hiérarchie, les propositions ou des axes de progrès.
usagers…
S’enfermer dans une vision Utilisez les questions suivantes :

pessimiste de son expérience – quelles compétences ai-je acquises ou dû mettre en œuvre ?
– Que m’a-t-il manqué ?
– Comment ferais-je maintenant si la même situation se
représentait ?
– En quoi les acquis de cette période sont-ils recyclables ?
– Que se passerait-il si je ne faisais pas bien mon travail (ou si je
ne l’avais pas bien fait) ?
Remarque : les jurys apprécient qu’un candidat soit capable
d’analyser un échec.
Vouloir tout dire et dépasser le L’exposé permet justement de tester votre aptitude à la synthèse
temps imparti (aller à l’essentiel) et à respecter une consigne.
De plus, vouloir tout dire est inutile ; vous devez évoquer ce qui
est convaincant pour le jury (et ce qui fera la différence avec les
autres candidats, si c’est un concours).
Employer des termes jargonneux Vous risquez fort d’agacer le jury et de rendre votre exposé
et des sigles pour « faire incompréhensible.
professionnel » Sélectionnez ce qui est indispensable et explicitez.
L’exposé est aussi un moyen d’évaluer vos capacités
relationnelles et pédagogiques.
Dire deux (ou plusieurs) fois la Le temps est compté et il faut convaincre… Alors relisez, traquez
même chose les redondances et mentionnez d’autres éléments convaincants.
Pièges à éviter Pistes à privilégier
Laisser le jury deviner ses Simplifiez le travail du jury : évoquez clairement ce que vous avez
compétences mis en œuvre et/ou acquis.
Noyer les examinateurs sous les L’exposé de carrière n’est pas un curriculum vitae. Fournissez
références chronologiques quelques repères essentiels. Le jury pourra toujours vous poser
des questions précises à l’issue de votre intervention.
Noyer le jury sous les anecdotes Point trop n’en faut toutefois.
et les exemples Citer un exemple ou une courte anecdote n’est pas une fin en
soi ; ils vous permettent d’être concret et mieux compris si vous
les utilisez à bon escient.
Valoriser un cursus universitaire Félicitations pour avoir investi du temps, de l’énergie et de

aux dépens de l’expérience l’argent dans votre formation mais expliquez surtout en quoi ces
études ont amélioré votre pratique.
4. Étoffer le plan
C’est à cette étape que vous allez rendre votre exposé concret, compréhensible et
facilement mémorisable. Ainsi que nous l’avons vu plus haut, dans le chapitre 3
(« 4. Un exposé explicite, concret et mémorisable », page 35), vous allez choisir
des chiffres, des exemples, voire une courte anecdote, pour illustrer vos propos.
Vous allez aussi créer des liens et des phrases de liaison entre les parties et les
sous-parties et, pour un exposé de carrière, donner du sens à votre parcours.
■■ Exemple : « Pendant les quatre années passées à ce poste, j’ai appris ceci et
cela. Lorsque l’opportunité d’occuper telle fonction s’est présentée, je l’ai saisie ; il
s’agissait d’une progression naturelle. »
Ou : « J’ai cherché à compléter mes compétences en recherchant un poste plus
orienté vers… »

5. Rédiger l’introduction et la conclusion
Logiquement, lorsque vous avez arrêté le plan et donné du sens à votre
fonction ou à votre carrière, vous êtes en mesure de concevoir l’introduc-
tion et la conclusion.
Nous vous invitons à relire les conseils donnés dans le chapitre 3 (« 6. Un
exposé doté d’une introduction et d’une conclusion percutantes », page 37).
6. Optimiser, tester et s’entraîner

1. Optimiser
À ce stade de votre démarche, vous devez avoir un « plan détaillé » tel que
nous l’avons décrit plus haut (voir page 67).
Abandonnez votre œuvre pendant quelques jours puis reprenez-la avec
un œil critique afin de l’optimiser.
➤➤ Vérifiez :l’exposé a-t-il les caractéristiques citées dans le chapitre 3
(voir le schéma intitulé « Les huit caractéristiques d’un exposé performant ») ?
➤➤ Améliorez la forme :
– pourriez-vous trouver des mots plus précis, moins familiers ou plus
valorisants ?
– Y a-t-il une façon plus synthétique de présenter les choses (passages
un peu « bavards ») ?
2.Tester
Vous voici prêt à tester votre exposé.
Lors de chaque séance de test, équipez-vous d’un chronomètre ; en effet,
nous avons vu l’importance de respecter le temps imparti.
L’idéal est de pouvoir faire votre exposé devant des publics différents qui
vous apporteront des contributions originales. Le tableau ci-contre vous
donne un aperçu de celles-ci.
Le public Ses apports probables Ses limites
Votre chef de service Des précisions sur les missions du Vous entraîner dans ses
service, vos propres missions, les sujets favoris ou vous faire
enjeux, les résultats développer un peu trop les
Une prise de hauteur missions du service
Des mises en garde concernant des
sujets un peu délicats ou certaines
formulations maladroites. Des conseils
sur ce qu’il serait de bon ton de dire
Vos collègues Des précisions sur le fond : les Brider leur esprit
missions ou les tâches que vous avez critique par peur de vous
oubliées ou peu valorisées décourager
« Tu as oublié… »
Une personne Une appréciation à propos de la Exiger des explications

extérieure à structure et de la pédagogie du fait simplement de
l’administration « Je comprends… ; je ne comprends son manque de culture
pas… » administrative
Dans certains ministères ou certaines collectivités, les services dédiés

aux concours proposent aux candidats des oraux blancs avec des « jurys
fictifs » : saisissez cette opportunité. Si vous n’avez pas cette possibilité,
réunissez quelques personnes de bonne volonté pour constituer un jury.
Voici une grille simple et complète inspirée de celle que nous utilisons au
cours des formations de préparation aux oraux. Selon le public, toute la
grille ou seules certaines rubriques seront remplies.
Proposition de grille d’évaluation

Les questions à poser
aux évaluateurs (précises pour Votre axe de progrès
obtenir des réponses exploitables)
À votre avis, quel est mon plan ? Absence de réponse : l’annonce du plan n’est pas
Est-ce que vous l’avez perçu suffisamment claire dans l’introduction.
au cours de l’exposé ? Réponse négative : vous avez probablement omis de
faire des pauses entre les parties.

Les questions à poser
aux évaluateurs (précises pour Votre axe de progrès
obtenir des réponses exploitables)
Qu’est-ce que vous n’avez pas bien Analysez la réponse : est-ce un problème de
ou pas du tout compris ? construction (expression peu claire) ou de
vocabulaire ?
Quels sont les passages où vous avez eu Mise en alerte sur l’ennui que pourrait ressentir le jury
du mal à fixer votre attention ? lors de certains passages
Il s’agit souvent de passages nébuleux : voyez comment
rendre l’exposé concret (illustrations).
La question suivante, sur le débit, donnera un éclairage
supplémentaire.
Ma voix est-elle audible ? Des informations sur la hauteur, la force, l’articulation

Le débit est-il agréable ? Si la réponse est « débit trop rapide », c’est que vous
voulez probablement en dire « trop ».Visez la qualité
plutôt que la quantité.
Est-ce que j’ai eu l’air convaincu ? Si la réponse est négative, c’est probablement
parce que vous êtes resté statique (sans gestes
d’accompagnement) et/ou que vous n’avez pas
beaucoup regardé votre public.
Quelles sont les compétences Travail fastidieux pour le testeur

que vous avez détectées ? Si, à plusieurs reprises, une compétence n’est pas
perçue, cela signifie que vous n’êtes pas assez concret
et/ou explicite.
00Le piège des tests

Lorsque toutes les bonnes volontés se sont exprimées durant les tests, le candidat est
parfois désorienté :
– il croule sous les informations « à ajouter absolument » et qui vont allonger la durée
de son exposé ;
– certaines positions sont contradictoires.
Pour trier ces conseils, appliquez des critères simples et essentiels :
– quels sont ceux qui vont dans le sens de l’objectif « convaincre le jury que j’ai les compé-
tences pour… » ?
– Puis-je m’approprier tel conseil ? Est-ce que je me sentirais bien en disant cela ? Parfois,
c’est l’idée qui vous met mal à l’aise, il faut donc l’éliminer ; parfois, c’est la formulation,
il suffit par conséquent de trouver vos propres mots.
Après avoir mis au point une éventuelle ☛☛ Comment se débarrasser
nouvelle version, prenez soin de vérifier la des mots parasites ?
cohérence de la nouvelle construction. En prenant d’abord conscience
qu’ils jouent un rôle de remplissage.
Vous pouvez aussi vous enregistrer avec Le candidat pense, inconsciem-
un smartphone ou une caméra numérique. ment et à tort, qu’il doit occuper
Se voir et/ou s’entendre est, pour la plu- en permanence l’espace sonore,
part d’entre nous, un exercice pénible mais faute de quoi le jury détecterait
fructueux. qu’il ne connaît pas bien son sujet.
La réalité est différente :
Vous entendrez ainsi :
– l’évaluation du temps est toujours
– vos mots parasites : « euh », « donc », « donc subjective ; dans la situation d’orateur,
euh », « effectivement », « je dirais » ; nous surévaluons la durée des pauses ;
– vos mots « affaiblissants »  : « quand même », – les silences courts sont en général
« un peu », « assez » … imperceptibles pour le public, voire
bienvenus ; il les occupe facilement et
Vous verrez vos gestes parasites : mèche
automatiquement. En effet, l’écoute
régulièrement remise en place, tapotement est fatigante quand il faut évaluer et
des doigts, jambe nerveusement croisée ou donc analyser, comparer…
régulièrement secouée, etc.
3. S’entraîner
Les tests évoqués ci-dessus constitueront des entraînements. Ils vous aide-
ront à vous approprier votre exposé et, ainsi, à éviter de le réciter le jour J.
Si vous n’avez pas l’habitude de prendre la parole en public et que vous
ressentez de l’appréhension, multipliez dès à présent les occasions de vous
exprimer et saisissez-les toutes : réunions professionnelles, associatives,
familiales…
Au-delà des opportunités, donnez-vous des objectifs : « Je prends la parole
au moins une fois alors que, d’habitude, je fais le maximum pour me faire
oublier. »
La multiplication des expositions contribue à « banaliser » la prise de parole.
Entraînez-vous aussi à gérer votre trac, si vous y êtes sujet. Nous dévelop-
perons ce point dans le chapitre 7 de cet ouvrage.

La construction d’un exposé performant passe par l’étude approfondie des postes occupés afin
d’identifier puis de classer les expériences et les compétences à mettre en avant. Il faut pour cela
procéder méthodiquement et prendre de la hauteur. Vous testerez ensuite votre exposé, si possible
devant des publics différents et en vous chronométrant. Parmi les avis et les conseils que vous
aurez recueillis, vous retiendrez uniquement ceux qui concourent à valoriser vos compétences et
à convaincre le jury.

de bord
1 Mettre au point Lire les chapitres 2, 3 et 4
un exposé Trouver les « règles du jeu »
convaincant
Établir une fiche « Tirer parti de ses expériences »
par poste
Mettre au point le plan, l’introduction
et la conclusion
Après mise au point de mon exposé,
vérifier qu’il a bien les huit caractéristiques
2 Faire valider Tester et m’entraîner devant un jury blanc ; utiliser
l’exposé la « grille d’évaluation » située à la fin du chapitre 4
notamment lors M’exercer à prendre la parole en public en
d’oraux blancs saisissant au moins x opportunités en réunion
Chapitre 5
Comment
répondre
aux questions ?
Nous abordons maintenant la seconde partie de l’entretien avec le jury :
le dialogue généré par des questions.
Les candidats redoutent souvent cette phase de l’épreuve ; ils s’investissent
peu dans sa préparation et se réfugient dans une attitude fataliste (« c’est
une question de chance ; on tombe sur des questions faciles ou difficiles… »).
Dans ce chapitre, nous vous proposons une réflexion et quelques méthodes
simples pour vous préparer activement, avec réalisme et efficacité.
D’emblée, rappelons qu’au cours de cette phase, l’évaluation de la moti-
vation, de l’ouverture, de l’aptitude à l’analyse rapide et des capacités
relationnelles du candidat compte au moins autant que le contrôle des
connaissances.
Nous centrerons d’abord notre réflexion sur les questions. Puis nous décri-
rons la démarche de base que vous devrez suivre pour organiser votre
réponse. Nous analyserons une situation non systématique mais envisa-
geable : la réception d’une objection. Enfin, nous vous inviterons à mener
des « travaux de fond » : constituer votre fonds documentaire et entretenir
(ou acquérir) un esprit d’à-propos.
En guise d’introduction, voici un extrait d’un rapport de jury relatif à
l’examen professionnel pour l’accès au corps d’attaché d’administration
(session 2014) :
Chapitre 5 • Comment répondre aux questions ? 95

« Les questions
Dans leur très grande majorité, les candidats auditionnés sont engagés et
compétents dans leur domaine. Néanmoins, beaucoup n’ont pas su valoriser
leur acquis dans le cadre de l’exercice.
Le jury a cherché, à partir des éléments figurant dans le dossier et de l’exposé,
à vérifier que les candidats avaient une bonne compréhension de leur envi-
ronnement et de leurs fonctions.
Or, beaucoup de candidats semblaient maîtriser parfaitement leur activité
quotidienne sans toutefois faire le lien avec les missions de leur service.
De la même manière, certains candidats pouvaient aisément indiquer au
jury les principales missions de leur direction ou service sans en connaître
véritablement la finalité ou les illustrer par un exemple concret.
Le jury a également fait quelques mises en situation ou demandé l’avis des
candidats sur des actions menées par leur service. Il est rappelé qu’il ne s’agit
aucunement de questions pièges et que, au-delà de l’avis personnel du candi-
dat, le jury apprécie sa capacité à argumenter une position et la défendre. »
1. Quelles seront les questions ? Anticipez !

Certes, le jury est souverain et il posera les questions qui lui sembleront
opportunes. Néanmoins, vous pouvez anticiper ce questionnement en
exploitant plusieurs sources.
1. Questions issues de l’exposé

Quel que soit le niveau du concours, après avoir finalisé votre exposé,
nous vous invitons à effectuer le travail suivant :
– relisez votre exposé afin d’y repérer tous les mots et expressions
techniques ;
– pour chaque mot ou expression, posez-vous la question : suis-je capable
d’en donner une définition, de l’illustrer et même de donner un avis ?
Le jury vous pardonnerait difficilement d’évoquer des concepts que vous
n’êtes pas capable d’expliquer.
■■ Exemples
• « Je travaille en lien avec le contrôleur de gestion. »

Questions envisageables :
– « Quelle est la mission du contrôleur de gestion ? »
– « À quoi sert le contrôle de gestion ? »
– « Était-il utile de mettre en place un contrôle de gestion dans l’administra-
tion ? Faut-il qu’elle copie toujours le privé ? »
• « Depuis la mise en place de la LOLF 1, mes attributions ont été modifiées. »
– « Qu’est-ce que la LOLF ? »
– « Finalement, la LOLF a-t-elle fait progresser l’administration (ou la France) ? »
• « Mon travail sera sans doute modifié avec l’arrivée d’une nouvelle
application. »
– « De quel type d’application s’agit-il ? »
– « Quand sera-t-elle opérationnelle ? »
• « J’alimente des tableaux statistiques, notamment à propos du bracelet
électronique. » (Agent du ministère de la Justice)
– « À qui le bracelet électronique est-il destiné ? »
– « En quoi consiste-t-il ? »
– « Il est contesté ; ☛☛ Conseils pratiques
quelle votre opinion ? » Pour chaque entité nommée, relevez :
– sa personnalité juridique ;
– le nom de son dirigeant (ministre, président…) ;
– le budget ;
– le nombre d’agents ou de salariés ;
– l’organisation ;
– les grandes missions ;
– les principaux interlocuteurs ;
– les faits d’actualité en relation avec l’entité (« faits
divers » ou actualité législative) ; on ne vous demandera
pas de scoop ni d’analyse sophistiquée mais un simple avis
éclairé par votre expérience ;
– les grands projets en cours ou les grandes problématiques.
1. Loi organique relative aux lois de finances.

Questions issues de la lecture de votre dossier RAEP
RAEP
Le jury a étudié votre dossier et, parfois, en détail. Il peut donc vous poser des questions sur
toutes ses composantes : un emploi que vous n’avez pas évoqué dans votre exposé, même
ancien et dans un autre ministère ; une formation que vous avez suivie ; une expression
que vous avez employée dans le document « Les acquis de l’expérience professionnelle »
ou « Expérience marquante ». Il peut aussi vous interroger au sujet d’un document que vous
avez joint (si vous y étiez invité) ou de son descriptif.
Vous devez être en mesure de tout expliciter.
Le conseil donné au paragraphe précédent, « pour chaque mot ou expression, […] suis-je
capable d’en donner une définition, de l’illustrer et même de donner un avis ? », est valable
pour l’intégralité de votre dossier.
Des questions du jury peuvent porter sur l’actualité d’un de vos postes précédents.
Exemple : un candidat ayant travaillé à l’Éducation nationale dix ans plus tôt s’est vu demander
la part du budget de l’État consacrée à ce ministère ainsi que le nom du ministre.
■■ Exemple
Un candidat s’est offusqué, à tort, d’avoir été interrogé sur la réforme hos-
pitalière qui faisait alors l’actualité… Or, il avait travaillé quelques années
au sein de la fonction publique hospitalière avant d’intégrer une autre
fonction publique ; il était donc logique que le jury l’interroge à ce sujet.
Pour chacun des postes occupés, vous devez pouvoir décrire :
– l’amont : ce qui se passe avant votre service et votre intervention ;
– l’aval : ce qui se passe après ;
– l’enjeu : ce qui arriverait si vous ne faisiez pas correctement votre travail.
■■ Exemples
Un candidat vérifiait les comptes d’associations loi de 1901 ; le jury lui a
demandé quelles étaient les ressources et les finalités de ces associations.
Un candidat a écrit qu’il adressait des documents à la chambre régionale
des comptes. Un examinateur lui a demandé quelles étaient les missions
d’une chambre régionale des comptes puis celles de la Cour des comptes.
Un candidat travaillait dans une agence régionale de santé (ARS) ; le jury
lui a demandé quels étaient les interlocuteurs ou les partenaires de l’ARS
(et pas seulement de sa direction).
En résumé, le jury peut vouloir mesurer l’étendue de la connaissance que
vous avez de votre environnement et, par conséquent, votre curiosité et
votre aptitude à vous impliquer.
Aujourd’hui, les jurys ont pour recom- 00Attention !
mandation d’éviter les questions de Une réponse du type « je ne m’en occupe
culture générale. Ils doivent cependant plus » ou « ce n’était pas dans mon périmètre »
trouver des thèmes d’échanges ; ils le est à éviter. Efforcez-vous de répondre
feront, entre autres, dans les matériaux plutôt que de tenter de vous justifier et
d’espérer la « clémence » du jury.
que vous fournissez.
2. Questions liées au niveau du concours

À partir d’un certain grade, le candidat est susceptible d’animer (manager)
une équipe. Il doit donc être à même de répondre à des questions telles que :
– « Pour vous, que signifie animer une équipe ? »
– « Quelles sont les missions d’un responsable d’équipe ? »
– « Quelles sont les qualités d’un bon manager ? »
– « En tant que manager, qu’attendez-vous d’un agent (d’un collaborateur) ? »
➤➤ Réfléchissez :
vous avez peut-être déjà eu une expérience d’animateur
d’équipe (même extraprofessionnelle) et vous avez presque obligatoi-
rement déjà eu un chef, un manager… De ces expériences, vous pouvez
déduire des réponses concrètes.
Au cours des stages de préparation à l’épreuve orale, nous avons remarqué
que bien des candidats se limitent à une ou deux dimensions de la fonction
d’encadrement. Par exemple : « Il faut être à l’écoute de ses agents et bien
répartir le travail. »
➤➤ Documentez-vous : il existe de très bons ouvrages synthétiques sur le
sujet. Nous vous donnons quelques références dans la bibliographie située
à la fin de cet ouvrage (page 157).
La fiche page 100 vous procure aussi quelques pistes.

Encadrer une équipe
Ancrer l’équipe • Entretenir la relation avec la hiérarchie ;
dans son environnement • négocier les « contrats de service » avec les services
« fournisseurs » de prestations (par exemple, le service
informatique) ou d’informations ;
• négocier avec les services « clients » (ceux auxquels votre
équipe fournit des informations ou des prestations) ;
• assurer la veille : rechercher les besoins actuels et/
ou futurs des clients (internes ou externes) ; prendre
connaissance des nouveaux outils disponibles ; étudier
comment font les homologues et les concurrents.
Organiser le travail • Définir les fonctions et les missions ;
et accompagner • fixer les objectifs ;
les collaborateurs
• négocier les moyens ;
• planifier et répartir le travail ;
• tenir le tableau de bord ;
• suivre la charge de travail ;
• déléguer ;
• accompagner, épauler, résoudre les problèmes ;
• évaluer les résultats (la qualité du service rendu) ;
• suivre et développer les compétences (former, faire
former).
Animer l’équipe • Énoncer et faire respecter les règles du jeu ;
• entretenir la motivation (donner du sens à l’action,
envoyer des signes de reconnaissance) ;
• informer ;
• réguler les relations pour anticiper les conflits ;
• gérer les conflits ;
• conduire, accompagner le changement.
00 Attention !
Appropriez-vous les informations. Évitez
de donner l’impression de réciter la fiche
technique du « parfait manager ».
3. Les « mises en situation » ou cas
Les mises en situation sont quasiment systématiques puisque les jurys
cherchent à évaluer les compétences plutôt que la culture générale.
Le jury interpelle le candidat à propos d’une situation concrète et lui
demande d’expliquer comment il traiterait la situation.
La structure souvent adoptée se compose de trois mouvements :
1) la description d’un environnement : « vous occupez tel poste à tel endroit » ;
2) la description d’un événement : « il se passe ceci » ou « tel type d’individu
vous demande cela » ;
3) une question : « que faites-vous ? » (pour connaître votre façon de pro-
céder) ou « que dites-vous ? » ou même « que faites-vous et que dites-vous ? »
Familiarisez-vous avec les expressions « n + 1 » et « n - 1 ». Votre n + 1 est
votre supérieur hiérarchique ; le supérieur hiérarchique de celui-ci est votre
n + 2. Vous êtes le n - 1 de votre supérieur hiérarchique et le n - 2 du sien ;
dans ce cas, vos propres agents seraient les n - 3 de ce dernier.
■■ Exemples
« Vous êtes en train d’effectuer un contrôle chez un professionnel et il devient
agressif ; que faites-vous ? »
« Vous accueillez le public. Un usager ne comprend pas ce que vous tentez
de lui expliquer. La file d’attente est longue et vous sentez monter l’impa-
tience des autres usagers ; que faites-vous ? »
« Depuis deux semaines, l’un de vos agents arrive systématiquement en
retard après la pause déjeuner ; que faites-vous ? »
« Un usager vous appelle au téléphone pour se plaindre du comportement
inacceptable qu’a eu l’un de vos agents ; que faites-vous ? »
« Deux de vos agents sont en conflit ; que faites-vous ? »
« Dans votre nouveau poste, vous devez encadrer des agents beaucoup âgés
et bien plus expérimentés que vous ; comment allez-vous vous y prendre ? »
« Votre n + 1 vous court-circuite régulièrement en confiant directement des
dossiers à l’un de vos agents ; que faites-vous ?
(Niveau principalat) « Deux de vos chefs de bureau sont en désaccord sur
des dossiers transversaux et donnent des consignes contradictoires à leurs
agents ; que faites-vous ? »

Comment traiter les mises en situation ?
Tout d’abord, écoutez jusqu’au bout afin de capter toutes les nuances de
la situation.
Si vous estimez ne pas avoir toutes les informations nécessaires pour
répondre, vous pouvez (avec calme) demander une précision.
■■ Exemple : « Pouvez-vous me préciser si c’est un premier contact ? »

Ensuite, analysez la situation et décrivez votre plan d’action. Répondez en
utilisant le pronom « je » puisque c’est vous qui êtes l’acteur. Votre réponse
doit être opérationnelle et réaliste.
La mise en situation permet de vérifier :
– vos capacités relationnelles, notamment d’écoute et de gestion de la
surprise ou de l’agressivité ;
– votre aptitude à l’analyse et à la synthèse ;
– votre capacité à trouver une solution à un problème, à prendre une
décision ;
– votre sens des responsabilités ;
– votre mode de management.
Voici quelques pistes d’analyse :
– le bon sens ;
– le code de déontologie ;
– le service public ;
– la distinction entre l’urgent (ce qui doit être réalisé immédiatement, faute
de quoi il y aura des retombées préjudiciables, voire graves) et l’important ;
– la sécurité des biens et des personnes ;
– la coopération avec les collègues du service ou d’autres services.
Pensez à signaler à qui vous rendrez compte. Vous pouvez aussi émettre
des hypothèses : « Si… alors je…, en revanche si… »
Attention !
00
– Pour répondre, vous devez vous projeter dans vos emplois futurs. Évitez la réponse « je
ne sais pas parce que je n’ai pas encore rencontré cette situation » ou, pire : « cela ne pourrait
pas arriver chez nous ».
– Le jury peut « rebondir » sur votre réponse pour :
• vous demander un éclaircissement : « pourquoi telle décision ? » ou « pourquoi avoir éliminé
telle option ? » ;
• plus rarement, contester votre mode de traitement.
Dans tous les cas, restez calme. Cette question ou objection ne signifie pas obligatoirement
que votre réponse est fausse. Le jury veut peut-être simplement aller plus loin, connaître
vos motivations, les ressorts de votre décision.
4. Questions annoncées
dans l’arrêté fixant le concours
L’arrêté qui organise le concours donne souvent des indications, par
exemple : « Le candidat pourra être interrogé sur son environnement
professionnel. »
Arrêtons-nous un instant : qu’est-ce que l’environnement professionnel ?
Le schéma ci-dessous en reprend les différentes strates.
Poste occupé par le candidat

Service dans lequel est affecté le candidat
Direction à laquelle est rattaché le service
Ministère
Fonction publique
Actualité
Un déficit de réponse sur une question relative aux zones centrales du

schéma est risqué.

Réfléchissons ensemble :
➤➤ leposte occupé : en principe, la préparation de l’exposé vous a incité
à vous documenter ;
➤➤ leservice : quelles sont ses missions ? Quelle est sa place dans l’orga-
nigramme ?
➤➤ Ladirection : quelles sont ses missions ? Quelle est sa place dans l’or-
ganigramme ? Quels sont ses liens avec les autres directions ?
➤➤ Le ministère : quelles sont ses missions ? Quel est son budget ? Combien
de fonctionnaires emploie-t-il ? Quel est le nom du ministre ? Quels sont les
projets (réorganisations en cours ou probables) ? Quels sont les projets de
loi ? Quels sont les rapports récents et de quoi traitent-ils ?
➤➤ La fonction publique : énoncer les missions de la fonction publique, les
droits et devoirs du fonctionnaire ; nommer les trois fonctions publiques ;
définir la décentralisation et la déconcentration ; expliquer les missions
du préfet ; définir la LOLF ; la modernisation de l’action publique (MAP) ;
l’actualité de la fonction publique ;
➤➤ l’actualité : prioritairement, les événements et l’activité parlementaire en
lien plus ou moins étroit avec le ministère ou le métier du candidat ; mais
aussi les faits marquants. Par exemple : la place de l’Union européenne
dans le contexte actuel, la question des retraites, les catastrophes natu-
relles suscitant des polémiques, le réchauffement climatique, la place de
la France dans les conflits internationaux, les Jeux olympiques ou toute
autre grande manifestation sportive… ;
➤➤ les chiffres importants : budget de l’État, ministères dotés des plus gros
budgets, dette, déficit, etc.
■■ Exemples
– On parle de « crise sanitaire » : touche-t-elle mon ministère d’une façon
ou d’une autre ?
– On parle du revenu de solidarité active (RSA) : cela ne concerne pas
mon ministère mais je suis assistant social.
■■ Autre exemple
D’après l’arrêté du 30 septembre 2013 fixant les règles relatives à la nature
et à l’organisation de l’examen professionnel pour l’avancement au grade
d’attaché principal d’administration de l’État : « Au cours de l’entretien, le
candidat peut être interrogé sur des questions relatives aux attributions de
l’administration ou de l’établissement dans lequel il est affecté. »
5. Questions évoquées dans les rapports

des jurys des années précédentes
La lecture de ces rapports est toujours intéressante.
■■ Exemple
Extrait d’un rapport de jury de l’examen professionnel pour l’accès au grade
d’attaché principal d’administration : « Les membres du jury ont été frappés
par l’incapacité ou, à tout le moins, le refus de la majorité des candidats d’expri-
mer des positions personnelles. Beaucoup ont en effet préféré s’en tenir à des
raisonnements connus, répugnant à sortir des ornières d’une pensée prudente
à l’excès et ne permettant pas au jury d’apprécier s’ils disposaient des qualités
de raisonnement qu’il est permis d’attendre d’un cadre de la fonction publique. »
Commentaire : en lisant ces lignes, le candidat comprend que les exami-
nateurs solliciteront son opinion personnelle et qu’il devra alors montrer
des qualités de raisonnement.
6. Questions rapportées par les candidats

des années précédentes
Prenez contact avec d’anciens candidats. Vous pourrez faire des recoupe-
ments. Vous apprendrez par exemple qu’au sein de telle entité, les jurys
posent rarement des questions d’actualité générale mais sont très focalisés
et exigeants sur la connaissance de l’organisation interne et des projets…
Cette information vous permettra de déterminer des priorités dans l’orga-
nisation de votre préparation.
Au sein de certains organismes, les représentants syndicaux collectent
les questions auprès des anciens candidats et les mettent à disposition.

7. Questions déductibles de la fonction
exercée par les membres du jury
En principe, les candidats peuvent connaître la composition du jury. Un
coup d’œil sur le service auquel est affecté chaque examinateur et/ou
sur son parcours professionnel (recherche possible sur internet) permet
d’éviter des maladresses.
■■ Exemple : un examinateur responsable de services sociaux appréciera

que le candidat en connaisse les missions et, le cas échéant, les nouvelles
orientations. Dans les éventuelles mises en situation, il sera sensible à la
prise en compte de la dimension sociale ou humaine.
8. Questions découlant de l’actualité

Nous les avons évoquées un peu plus haut (page 104).
9. Questions totalement imprévisibles et,

pourquoi pas, humoristiques
■■ Exemple
« Le ministre devrait-il lire Harry Potter ? »
Le candidat a fait sourire le jury en répondant avec enthousiasme : « Oui,
bien sûr, et pour deux raisons : Harry Potter fréquente l’école des magiciens ;
compte tenu des problématiques actuelles, le ministre pourrait peut-être y
trouver des recettes magiques facilitant son travail. Et puis c’est un ouvrage
distrayant pour quelqu’un qui a de hautes responsabilités. »
■■ Autres exemples
– « Les tags sont-ils une pollution ? »
– « Comment imaginez-vous Paris en 2025 ? »
2. Quelle est la finalité des questions ?
Regardons la situation du point de vue des examinateurs.
La phase de leurs échanges avec le candidat est importante pour mener à
bien leurs missions d’évaluation et de sélection. En effet :
– le candidat a pu se faire largement aider pour construire son exposé ;
dans ce cas, celui-ci n’est donc pas vraiment son œuvre ;
– certaines aptitudes ou compétences ne peuvent pas être évaluées par le
biais de l’écrit ni par celui de l’exposé. C’est le cas des compétences rela-
tionnelles, évidemment.
Dans le cadre de la RAEP, le candidat a pu se faire aider pour la réalisation de son dossier.
RAEP
Certains jurys évoquent à ce sujet des fonctions « survendues » ou « embellies ». L’oral permet
de tester la réalité.
Par conséquent, lors de la constitution de votre dossier, ayez bien en tête qu’il faudra « sou-
tenir » celui-ci et qu’il est inutile, voire risqué, de mentir.
1.Tester les connaissances

Il s’agira probablement, d’abord, de tester vos connaissances sur votre
environnement professionnel, comme nous l’avons vu plus haut.
Les questions sont de cet ordre : « Qu’est-ce qui… ? Pouvez-vous citer… ?
Que signifie… ? Parlez-nous de… Combien existe-t-il de… ? »
2. Évaluer des savoir-faire

ou des « savoir être »
Le jury dispose de deux moyens :
– revenir sur des actions décrites au cours de votre exposé ou dans le
dossier : « Comment avez-vous procédé pour… ? Quel a été votre rôle pré-
cis dans telle action ? Vous écrivez que…, qu’auriez-vous fait si… ? Etc. » ;
– utiliser les mises en situation évoquées plus haut, page 101.

3. Sonder la motivation
Les questions sont directes : « Pourquoi avoir choisi tel poste ? », « Pourquoi
vous présentez-vous à ce concours ? », « Pourquoi vouloir entrer dans la fonc-
tion publique ? »
Mais le jury peut aussi poser au candidat des questions indirectes sur son
environnement professionnel. Sa méconnaissance donnerait à penser qu’il
n’est pas impliqué et n’a pas envie de s’impliquer.
 Remarque : il est bien évident que les candidats souhaitant entrer
dans la fonction publique ont intérêt à connaître les droits et les obligations
du fonctionnaire ainsi que les valeurs de la fonction publique (loyauté,
probité, respect, liberté, égalité, etc.).
4.Tester les aptitudes intellectuelles :

analyse, synthèse, argumentation
Ces aptitudes peuvent être testées par des mises en situation, mais aussi par
des questions sollicitant une opinion : « Que pensez-vous de… ? », « Quel est votre
point de vue à propos de… ? », « Quel bilan faites-vous de… ? », « Préférez-vous…
ou… ? », « Quelles réflexions vous inspirent… ? », « Êtes-vous favorable à… ? »
5.Tester les compétences relationnelles

Vous pourrez avoir des questions surprenantes, un ton agressif, une objec-
tion, une pluie de questions, une question déstabilisante (« En êtes-vous
certain ? »), longue (« Compte tenu que… mais aussi que… et sans oublier
que… ») ou double (deux questions en une). Les deux derniers types de
question exigent une bonne capacité d’écoute.
3. Quelle sera la forme des questions ?

1. Des questions ouvertes
Elles sont introduites par les mots « quoi (que), comment, pourquoi ».
Ainsi, la question « que pensez-vous de… ? » est une question ouverte des-
tinée à tester votre aptitude à argumenter.
Ce type de question effraie certains candidats qui hésitent à répondre, par
peur d’être pénalisés s’ils expriment une opinion différente de celle du jury.
Mais rappelez-vous que celui-ci est composé de plusieurs personnes qui
n’ont pas toutes nécessairement la même opinion.
Voici un extrait de rapport de jury (Comité de sélection interministériel
pour le tour extérieur des administrateurs civils) :
« Il faut ici souligner avec force que le comité ne cherche pas à piéger les
candidats, et encore moins à détecter et à juger leurs opinions : il essaie de
vérifier qu’il a en face de lui des personnalités affirmées dont l’intérêt pour les
questions de société et le débat public, la curiosité intellectuelle, la capacité
d’analyse, la maturité, la capacité à se faire une opinion personnelle indé-
pendante du bavardage médiatique et à la défendre avec cohérence sont au
niveau que l’on peut attendre d’un cadre supérieur de l’État. »
2. Des questions fermées

Logiquement, elles suscitent une réponse brève : « oui » ou « non ». En réa-
lité, le jury attend de vous un développement et peut-être même une prise
de position.
« Avez-vous entendu parler de… ? », « Connaissez-vous telle chose ? »
Réponse attendue : « Oui, il s’agit de… utilisé dans telles circonstances… »
■■ Exemple : « Avez-vous analysé votre échec à ce concours l’an dernier ? » ;

le jury attend l’analyse de l’échec et non une réponse par « oui » ou « non ».
3. Des questions à réponse induite

La réponse est dans la question. La forme est souvent interro-négative et,
par conséquent, difficile à comprendre (voir pages 36-37).
■■ Exemples : « Ne pensez-vous pas que… ? » ou « C’est une bonne idée, non ? »

Ce type de question est « dangereux » puisqu’il peut générer un malentendu :
le candidat, influencé, peut être tenté de répondre rapidement « oui » ou
« non » et le regretter ensuite.
Soyez prudent, évitez de répondre par « oui » ou « non » et commencez
votre réponse par « je ». Derrière ce pronom personnel, vous ne mettrez
automatiquement que votre pensée.
4. Des questions doubles

Il y a deux questions en une. Donc efforcez-vous de répondre aux deux.
Écoutez attentivement, ayez le réflexe de mémoriser le second thème par
un mot-clé, puis répondez sur le premier thème.
■■ Exemple : « Le Canada vient d’adopter une loi stipulant que… et que…
Qu’en pensez-vous et pensez-vous qu’une telle loi soit transposable en
Europe et plus particulièrement en France ? »
Mot-clé pour retenir la seconde question : « transposable ».
Une autre technique possible consiste à reformuler l’essentiel de la question
pour faciliter sa mémorisation : « Vous me demandez donc mon avis sur la
loi et sur son éventuelle transposition en Europe et en France ? »
5. Des questions qui « pointent » un mot

ou une idée
« Vraiment ? Qu’entendez-vous par… ? Par rapport à quoi ? Et sinon, que se
passerait-il ? »
Par une question « pointeuse », l’interlocuteur revient sur un point que vient
d’évoquer le candidat (il « pointe » donc un mot ou une idée).
Que cache cette question ? Bien souvent, une simple incompréhension ou
une demande de précision. Quelquefois, elle constitue un exercice d’éva-
luation de la capacité du candidat à réagir aux éventuelles déstabilisations.
Les candidats sont souvent enclins à se remettre en cause à l’écoute d’une
telle question (« Aurais-je dit une bêtise ? »). Inutile d’entrer dans ce type de
considération : répondez simplement, calmement.
4. Quelle est la bonne démarche

pour répondre aux questions ?
1. Écouter
Les choses les plus simples sont souvent oubliées, perdues de vue… Alors
répétons-le : pour bien répondre, il faut prioritairement écouter la question
(et donc ses subtilités) jusqu’au bout.
■■ Exemple
« Vous nous avez parlé de stages d’adaptation à l’emploi ; quelle différence
faites-vous avec l’adaptation de l’emploi ? »
L’écoute attentive évite de s’emballer sur une partie de la question. Ce fut
le cas, malheureusement, d’un candidat pour la question qui suit : « La forte
augmentation du prix du pétrole rend-elle inéluctable le recours au nucléaire ? »
Ravi de retrouver un sujet qu’il avait approfondi, le candidat développa
alors les avantages et les inconvénients du nucléaire. Sa surprise fut totale
lorsque l’examinateur lui dit qu’il n’avait pas répondu à la question.
2. Se focaliser sur la recherche des éléments

de réponse : être actif
Nous avons déjà vu (page 21) qu’il faut être immédiatement actif et éviter
d’entrer dans une démarche de jugement.
Pour vous aider, nous vous proposons ci-après quelques techniques. Elles
stimulent la mémoire et la fluidité mentale, c’est-à-dire l’aptitude à créer
des liens entre des éléments. Être actif présente un double avantage : il
permet d’éviter, d’une part, les lamentations qui bloquent justement la
fluidité mentale, et, d’autre part, une attitude pouvant être assimilée à de
la désinvolture. Le jury appréciera votre bonne volonté, votre implication.

☛☛ Conseils
– Bien entendu, si malgré votre détermination et le recours aux techniques « facili-
tantes » indiquées ci-après, vous n’avez pas la réponse, vous avouerez votre ignorance.
Inutile de faire du remplissage.
– Oubliez le mauvais conseil consistant à développer au maximum votre réponse à une
question sur un thème bien connu pour occuper le temps et éviter ainsi d’autres ques-
tions… Cette manœuvre risque surtout d’indisposer le jury qui, en tant que maître du
jeu, veut pouvoir poser ses questions.
– Évitez de faire du remplissage en commentant la question : « C’est une bonne ques-
tion » ou « C’est effectivement une question d’actualité ». Le candidat n’a pas à commenter
les questions du jury, souverain. Si vous vous sentez en difficulté, accordez-vous plutôt
une courte pause.
3. Utiliser les techniques « facilitantes »

Nous vous proposons ci-dessous des techniques simples visant à stimuler
votre fluidité mentale et à produire une réponse.
a) Reformuler la question
➤➤ Vous reprenez l’essentiel de la question : « Si je comprends bien, vous me
demandez… » ; ou, plus directement : « Quelle est la différence entre adap-
tation à l’emploi et adaptation de l’emploi ? »
➤➤ Quand utiliser la reformulation ?
– Pour gagner quelques secondes afin de stimuler votre fluidité mentale ;
– pour rassurer l’examinateur sur le fait que vous avez bien compris et
enregistré la totalité de sa longue question ;
– pour obtenir la validation de votre compréhension ou sortir de l’incom-
préhension et démontrer une volonté de répondre. La question était com-
pliquée ou les termes employés n’étaient pas très clairs pour vous. Au lieu
de dire « voulez-vous répéter votre question ? » ou « je n’ai pas compris votre
question », préférez la reformulation : elle incite l’examinateur à répéter sa
question en termes plus clairs ou à l’expliciter, et c’est meilleur pour la
relation car vous démontrez que vous savez aller vers l’autre (en évitant
ainsi le « dialogue de sourds »).
➤➤ Mise en garde : vous ne pouvez pas recourir à cette technique trop sou-
vent.
b) Questionner l’examinateur
Voilà qui peut vous surprendre. Il ne s’agit évidemment pas d’entamer une
partie de ping-pong du type : « Et vous ? »
Cette technique est intéressante quand vous n’avez pas compris la question
ou un terme de celle-ci. De même que la reformulation, cette démarche
prouvera que vous savez aller vers l’autre.
■■ Exemple sous forme de scénario

– L’examinateur : « Que pensez-vous du phénomène des rurbains ? »
– La candidate ne comprend pas le mot ; elle pose calmement la ques-
tion : « Qu’entendez-vous par “rurbains” ? »
– Réponse de l’examinateur : « Les personnes qui habitent à la campagne
et viennent travailler tous les jours en ville. »
Grâce à cet éclaircissement, la candidate a immédiatement une réponse :
« C’est un phénomène intéressant et inquiétant sur un plan économique et
social. En effet, ces personnes actives ont dû acheter et souvent faire construire
un logement loin de la ville car le terrain y était moins cher. Mais elles ont
parfois minimisé les coûts et les temps de transport. La forte augmentation
du prix des carburants ces dernières années renforce le problème. Ce phéno-
mène pose par ailleurs une question écologique en l’absence de transports
en commun. »
Finalement, la question était tout à fait accessible pour la candidate.
■■ Autre exemple
« Que pensez-vous de la valorisation des actifs de l’État ? »
Le candidat ne comprend pas la question mais il ose demander :
« Qu’entendez-vous par “actifs” ? »
L’examinateur lui répond : « Il s’agit de ce que possède l’État : les immeubles,
La Joconde… » Le candidat prend immédiatement conscience que cette
question est en relation avec la LOLF et… il trouve une réponse.
c) La technique du « lasso-définition »
Vous repérez les concepts présents dans la question (d’où le nom de
« lasso »). Vous commencez par donner une définition du concept le plus

accessible pour vous, puis vous prenez le suivant et vous produisez ainsi
un raisonnement structuré à haute voix.
■■ Exemple
La question est : « Les nouvelles technologies de l’information ont-elles
modifié le travail des agents de votre ministère ? » Vous pouvez commencer
par définir « les nouvelles technologies » ou « le travail des agents de votre
ministère », selon vos facilités.
« Je pense que les nouvelles technologies de l’information sont la bureautique
ainsi que les réseaux internet et intranet. Le travail de la majorité des agents
du ministère est administratif, c’est-à-dire qu’il consiste à traiter des informa-
tions. Les nouvelles technologies améliorent la présentation des données,
facilitent le travail en réseau et accélèrent la transmission des données. Elles
ont aussi rendu les interlocuteurs plus exigeants sur la question des délais. Je
pense donc que le travail n’a pas fondamentalement changé mais que son
mode de réalisation est bouleversé. »
d) La technique de l’anecdote (induction)

S’il vous est difficile de répondre à une question d’une manière générale,
vous entamerez tout simplement votre raisonnement par du particulier,
du concret : c’est la technique de l’induction.
■■ Exemple
La question ci-dessus, portant sur les nouvelles technologies, pourrait
être traitée ainsi : « Pour ma part, les nouvelles technologies ont bouleversé
non pas mon travail mais son mode de réalisation. Ainsi, mes interlocuteurs
sont devenus très exigeants sur les délais de réponse. Je pense qu’il doit en
être de même pour la majorité des agents du ministère, en tout cas pour tous
ceux qui ont des missions administratives. »
e) La méthode des critères

C’est une technique très productive pour les questions ouvertes telles que
« Que pensez-vous de… ? »
Immédiatement, vous passez rapidement en revue différents critères :
économique, organisationnel, réglementaire, juridique, humain, éthique,
sécuritaire, philosophique, social, historique, pédagogique, européen,
mondial, etc. L’un d’entre eux vous fournira très probablement un début
de réponse. Il est inutile de vouloir utiliser tous les critères (il en existe
une multitude).
Pour appliquer efficacement cette méthode, il faut avoir sélectionné au
préalable cinq critères et en avoir appris la liste par cœur. Vous choisirez
évidemment ceux qui correspondent au champ de votre activité profession-
nelle et à vos centres d’intérêt. Par exemple, il est inutile de sélectionner
le critère juridique si vous n’avez pas ce type de culture.
Comment cette méthode fonctionne-t-elle ? Nous pourrions dire que les
critères sont autant de « sondes » envoyées pour solliciter la mémoire et
que l’une d’entre elles réactivera une ressource. Nous exploitons ici le
pouvoir de l’association d’idées.
■■ Exemple
La question est : « Que pensez-vous des nouvelles technologies ? »
« Sur un plan technique, je suis toujours étonné par la puissance et la rapidité
qu’elles ont apportées aux échanges à l’échelle mondiale, d’où l’expression
de “village planétaire”. Je constate un paradoxe sur le plan économique. En
effet, d’un côté, nous voyons émerger une nouvelle forme de commerce avec
les sites marchands et, d’un autre côté, l’échange des données supprime des
emplois administratifs, notamment de saisie. De nouveaux emplois ont aussi
été créés comme ceux de gestionnaire de site ou de réseau. Je pense que les
nouvelles technologies sont en train de modifier, partiellement, le mode de
vie d’une grande partie des habitants de ce monde. Ce n’est sans doute pas
terminé et nous devons rester vigilants. »
f) La méthode des points de vue

Le processus est le même que pour la méthode des critères : apprendre
une liste. Il s’agit ici d’une liste de personnes susceptibles d’émettre un
point de vue : l’usager, le fonctionnaire, la direction, le contribuable, le
médecin, le malade, la famille, le client, le fournisseur, l’actif, le retraité,
le Français, l’étranger…
Ici aussi, votre choix est déterminé par votre champ professionnel.

■■ Exemple
La question est encore : « Que pensez-vous des nouvelles technologies ? »
« Je suis actif et j’ai la chance de bénéficier d’un bon équipement tant sur mon
lieu de travail qu’à mon domicile. Je considère les nouvelles technologies
comme un outil formidable qui me simplifie la vie. Cependant, j’observe que
certains fournisseurs ou prestataires suppriment des services de proximité
ou téléphoniques et que les personnes qui ne sont pas équipées sont par
conséquent exclues. Je pense qu’il faut donc poursuivre la vulgarisation pour
que tous les citoyens aient un égal accès à ces technologies. »
g) Le jeu des couples : oppositions ou associations

Encore une liste à intégrer : pour/contre, avantages/inconvénients, vrai/
faux, utile/inutile, apparent/caché, causes/conséquences, technocratique/
humain, etc.
■■ Exemple
Question : « L’État doit-il avoir recours à l’externalisation ? »
Réponse : « L’externalisation consiste à… (définition) ; l’État, comme les
entreprises, y trouve un avantage économique (méthode des critères) ;
néanmoins, cela présente des inconvénients… ; la mission de l’État est de
garantir…, par conséquent je pense que… »
 Remarque : dans cette réponse, nous avons utilisé plusieurs
techniques.
h) Les questions de contextualisation : QQCCOQ

Les questions Qui ? Quoi ? Comment ? Combien ? Où ? Quand ? permettent
d’inventorier des faits ; elles constituent la base du métier journalistique.
Elles sont aussi un bon outil pour analyser une information : qui le dit ?
Quand l’a-t-il dit ? Où l’a-t-il dit ? …
Pendant la conversation avec le jury, ces questions peuvent vous servir
à traiter les mises en situation déjà évoquées (voir page 101). Il peut être
nécessaire de poser une question complémentaire afin de mieux com-
prendre le contexte de la situation proposée. Elles peuvent aussi vous
aider à construire une réponse.
■■ Exemples
• Le jury dit au candidat : « Depuis quelque temps, vous sentez monter une
certaine démotivation dans votre équipe ; que faites-vous ? »
Le candidat utilise les questions « où » et « combien » (« Ce problème se situe
dans une équipe de quelle taille ? ») car il a rapidement évalué que le trai-
tement du problème soumis différerait en fonction de la taille de l’équipe.
• Pour une autre mise en situation, le candidat répond : « J’agirai en deux
temps : d’abord, je chercherai des informations sur la personne qui… ; puis… »
Il utilise ici la question « comment » (en deux temps) puis la question « qui ».
Tableau récapitulatif de l’utilisation des techniques facilitantes
La situation La ou les technique(s) facilitante(s)

Vous ne comprenez pas bien la question. Reformuler
Vous ne comprenez pas un terme de la Poser une question
question.
Vous êtes surpris par la question mais le Technique du lasso
sujet ne vous est pas inconnu. Méthode des critères
Méthode de l’anecdote (induction)
Le jury sollicite votre avis avec une question Méthode des critères
ouverte : « Que pensez-vous de… ? » Méthode des points de vue
Avantages et inconvénients
Une mise en situation Contextualisation
Poser une question pour faire préciser
le cadre
☛☛ Conseil
Bien entendu, il faut éviter de toujours recourir à la même technique. Votre travail
d’appropriation vous fera acquérir de la souplesse et de la fluidité pour passer de l’une à
l’autre.Vous apprendrez aussi à les combiner. Nous vous proposons plus loin (page 124)
un exercice d’entraînement.

4. Développer, argumenter
La description des méthodes facilitantes a été assez longue. Rappelons
qu’elles ont pour objectif de vous aider à trouver des angles d’attaque
pour amorcer une analyse, un raisonnement et/ou une argumentation. Une
juxtaposition d’idées est insuffisante.
Chaque fois que cela est possible, annoncez succinctement le plan de votre
réponse. C’est l’indice d’une bonne maîtrise du sujet.
■■ Exemples
« J’y suis favorable pour deux raisons… »
« Je vois deux dimensions à ce problème… »
Vous saurez comment produire une analyse structurée et argumentée avec
les méthodes décrites ci-dessous.
a) Comment développer l’argumentation

Argumenter consiste à apporter des éléments afin d’amener l’interlocuteur
à la même position que la nôtre. Ces éléments peuvent être les suivants.
➤➤ Des preuves : des faits (récents ou historiques), des chiffres, des témoi-
gnages d’experts…
■■ Exemple : « Cette méthode a été mise en œuvre à tel endroit et a donné
tels résultats… »
➤➤ Des avantages : certains peuvent être chiffrés.
■■ Exemples
« Cette organisation implique davantage les agents, augmente leur motiva-
tion et finalement la qualité de leur travail. »
« Une baisse de 20 % de… »
➤➤ Des valeurs : philosophiques (liberté, égalité, solidarité, honnêteté) ou
économiques (efficacité, performance, etc.).
➤➤ Des normes : sécurité, accessibilité…
■■ Exemple : « C’est bien le rôle de l’État de garantir la sécurité de chaque
citoyen… »
➤➤ Des citations ou des dictons.
■■ Exemple : « C’est en forgeant que l’on devient forgeron. »
➤➤ L’appel aux sentiments.
■■ Exemple : « Abandonner tel projet signifierait aussi abandonner ces enfants. »
➤➤ L’évocation anticipée des probables objections pour les réfuter ou pro-
poser des solutions, faire ressortir leurs inconvénients ou leur infaisabilité
compte tenu des contraintes et finir par la solution préconisée.
■■ Exemples
– « Il y a bien sûr des inconvénients, notamment… ; mais… »
– « Certains, en particulier les…, objectent que… ; cependant… »
– « Il y a plusieurs options possibles. La première est de… mais… ; la
seconde est… mais… Dans ces conditions, je pense que choisir de… sera
efficace. »
Ces éléments sont agencés avec un raisonnement qui peut être :
– la causalité : « tel problème est dû à telle(s) cause(s) » ;
– la conséquence : « telle mesure entraîne tel(s) effet(s) positif(s) ou
négatif(s). »
➤➤ L’analogie, la comparaison : « Comme cela se fait dans tel pays… »
➤➤ L’induction, le passage du particulier au général : « Puisque cette poli-
tique a été fructueuse dans deux départements expérimentateurs, nous pou-
vons généraliser… »
➤➤ Le syllogisme avec ses trois composantes : deux prémisses et une conclusion.
■■ Exemple
« Les entreprises qui ont mis au point un système certifié de management de
la qualité ont gagné non seulement en image mais aussi en efficacité.
Nous nous sommes fixé pour objectifs de gagner en efficacité et de donner
une meilleure image de notre service.
Nous devons donc nous engager dans ce processus de certification. »
➤➤ L’hypothèse : « Que se passerait-il si… ? »
Construire une argumentation signifie choisir un plan : l’ordre des argu-
ments et la stratégie. Il est souvent plus convaincant de terminer par un
argument fort.

Le traitement des probables objections peut se situer au début ou à la fin
de votre démonstration.
b) Conclure
La réponse à la question doit s’achever par une phrase de conclusion
débutant par ces mots : « Par conséquent », « en conclusion », « finalement »
ou « tout cela m’amène à dire que… ».
5. Comment répondre aux objections ?

Peut-être devrez-vous gérer des objections au cours de l’entretien, soit
parce que vous avez dit des choses inexactes, soit parce que l’examinateur
veut tester votre capacité à répondre dans ce contexte. Cette aptitude est
une qualité essentielle, notamment, pour de futurs négociateurs.
De même que pour la question, votre premier réflexe doit être d’écouter
l’objection attentivement et jusqu’au bout pour entendre et prendre en
compte toutes ses nuances. La qualité de la réponse en dépend.
Recevoir une objection est souvent une surprise, un facteur stressant qui sus-
cite une émotion. Celle-ci génère une énergie et comporte un double risque.
☛☛ Dans le chapitre 7 traitant du trac, ➤➤Premier risque : répondre trop vite
vous trouverez la description d’astuces sur un ton involontairement « vif », voire
utilisables pendant cette brève pause. « agressif », simplement à cause du trop-
plein d’énergie. Nous vous conseillons
donc de ménager une courte pause avant de répondre. Vous pourrez ainsi
expirer discrètement (et non pas soupirer) pour faire passer l’émotion tout
en analysant l’objection. Nous avons vu plus haut les effets de l’interaction
(voir chapitre 2, « 3. Pendant tout l’entretien, prenez en compte les deux fon-
damentaux de la communication »). Cette pause vous semblera sans doute
durer « une éternité » ; ce n’est que la conséquence de notre appréciation
toujours subjective du temps.
➤➤ Second risque : la tension générée est tellement forte qu’elle bloque
le processus de l’association d’idées nécessaire pour faire ré-émerger les
ressources.
Ne confondez pas réactivité et précipitation.
Une réponse adaptée
aux différentes objections
➤➤ Si l’objection est longue et/ou compliquée : reformulez-la pour faire vali-
der votre compréhension. Votre réponse sera plus adaptée et vous aurez
aussi gagné quelques secondes supplémentaires pour l’élaborer.
➤➤ Si l’objection est lapidaire (« C’est faux ! ») : osez poser une question. Évi-
tez de dire « Pourquoi ? », trop agressif, et préférez : « En quoi est-ce faux ? »
Si l’examinateur veut bien répondre, vous pourrez réagir de façon cir-
constanciée.
➤➤ Si vous détectez un malentendu, évoquez-le simplement.
■■ Exemple : « Il y a eu un malentendu ; quand j’évoquais… je voulais dire… »
➤➤ Si vous avez fait une erreur, reconnaissez-le avec simplicité.
■■ Exemple : « Effectivement, j’ai confondu… et… »
➤➤ Sile jury vous reproche d’avoir oublié un aspect, admettez-le et, dans
la mesure du possible, démontrez que vous avez des ressources.
■■ Exemple : « Oui, j’ai oublié l’aspect écologique ; les conséquences pour-
raient d’ailleurs être les suivantes : … »
➤➤ Sile jury s’étonne de votre proposition pour résoudre un problème
ou de votre position, communiquez vos sources et/ou les fondements de
votre avis.
■■ Exemples
« J’ai lu le rapport… » ou « j’ai participé à telle expérimentation… »
« En préconisant telle solution, je privilégie telle valeur… »
En résumé, pour traiter une objection, il faut :
– rester calme et éviter les dialogues intérieurs négatifs tels que « j’ai été
mauvais », « je viens de faire l’erreur fatale », etc. ; restez focalisé sur « com-
ment répondre » ;
– être capable d’entrer dans le système de référence de l’interlocuteur,
soit par une question, soit par un raisonnement : « il a probablement telle
exigence, telle valeur, telle peur » ;
– être en mesure d’expliciter.

6. Comment disposer des informations
pour répondre ?
En vous documentant, bien sûr. Les sources sont nombreuses car tous les
ministères font des efforts en matière de communication. La consultation
de leurs sites internet et intranet est toujours productive.
Souvent, les journaux internes sont aussi une source intéressante pour
les candidats. En effet :
– ils relaient les messages que la direction estime importants… et que le
candidat a donc intérêt à connaître ;
– les articles sont rédigés par des journalistes qui font preuve de pédago-
gie, ce qui facilite l’acquisition des informations.
Les candidats susceptibles d’être interrogés sur les grands dossiers d’ac-
tualité trouveront des ressources sur les sites suivants :
– www.ladocumentationfrancaise.fr :
• les « dossiers d’actualité » : pour comprendre l’actualité politique, éco-
nomique et sociale en France, en Europe et dans le monde,
• les « rapports publics » ;
– www.vie-publique.fr (« Au cœur du débat public ») ; le site comporte trois

grandes rubriques :
• l’actualité des politiques publiques,
• des « repères pour comprendre » : découverte des institutions, dossiers
de politiques publiques, etc.,
• des ressources pour se documenter : rapports publics, discours publics,
etc. ;
– www.modernisation.gouv.fr : le portail de la modernisation de l’action
publique ;
– www.economie.gouv.fr : budget de l’État et grands dossiers économiques.
Le problème que rencontrent de nombreux candidats est celui de la mémo-
risation des informations. Rappelons que la mémoire ne fonctionne que si
elle est régulièrement réactivée. Pour la plupart des candidats, il faut donc
revenir à la bonne vieille méthode des fiches thématiques enrichies au fil
des lectures et relues régulièrement.
■■ Exemples de fiche
• Pour les réformes et les projets du ministère ou de la fonction publique :
Projet A
Les finalités Le périmètre Les moyens L’état d’avancement Mon avis argumenté
• Pour l’actualité, instaurez un système de veille : vous pouvez parcourir

chaque jour un journal gratuit afin de repérer très vite les faits importants
et/ou en rapport avec votre ministère ou les ministères où vous avez tra-
vaillé. Vous pourrez par la suite approfondir avec d’autres journaux, y
compris numériques, les sujets qui auront retenu votre attention.
Les faits Mon analyse Mon avis

Qui dit ou fait quoi, à qui, où, quand, Causes/conséquences ou mes préconisations
depuis quand, comment, combien ?
7. Comment acquérir un esprit d’à-propos

pour répondre vite et bien ?
Ici aussi, la bonne vieille méthode consistant à s’entraîner est conseillée.
Dans les pages qui précèdent, nous vous avons exposé quelques techniques
facilitantes ; à vous maintenant de vous les approprier.
Nous vous recommandons l’exercice suivant : écrivez quarante questions
plausibles sur autant de petits papiers que vous plierez ensuite en quatre
et déposerez dans une boîte. Tirez tous les jours deux ou trois papiers et
obligez-vous à répondre à chaque question immédiatement et, pourquoi
pas, à haute voix.
Cet exercice :
– dédramatise la gestion de la question impromptue et en fait une sorte
de jeu ;

– contribue à vous faire acquérir le réflexe du recours aux techniques
facilitantes ;
– vous contraint à tester et/ou à réactiver vos connaissances ;
– vous habitue à passer prestement d’un sujet à l’autre avec une certaine
pression comme le jour de l’oral, où les questions se succéderont rapidement.

 Exercice
Cet exercice a un double objectif :
– vous permettre d’évaluer votre niveau de compréhension et de mémo-
risation de ce chapitre ;
– vous donner une occasion de vous entraîner.
Quelle est la
forme de la Technique Vos éléments
Question question ? facilitante de réponse
(ouverte, utilisable
fermée…)
Les tags sont-ils une
forme de pollution ?
Ne pensez-vous pas que
l’État en fait trop pour les
chômeurs ?
La France est-elle encore
une grande puissance ?
Que pensez-vous de la
modernisation de l’État ?
L’épouse du président de
la République française
a-t-elle un rôle à jouer ?
L’efficacité est-elle
compatible avec la notion
de « service public » ?
Nos propositions de solution
Quelle est
Question la forme de Technique facilitante utilisable
la question ?
Les tags sont-ils une forme Fermée Lasso : un tag, c’est… ; la pollution,
de pollution ? c’est…
Ne pensez-vous pas que Interro-négative Lasso : « trop » dans quel domaine, par
l’État en fait trop pour les Danger ! rapport à quoi ?
chômeurs ? Un chômeur, c’est…
La France est-elle encore Fermée Lasso : qu’est-ce qu’une « grande
une grande puissance ? puissance » ?
Critères : point de vue institutionnel,
économique, culturel
Que pensez-vous de la Ouverte Lasso : définition de la MAP
modernisation de l’État ? (modernisation de l’action publique)
Méthode des points de vue :
fonctionnaire, citoyen
L’épouse du président de la Fermée Méthode des critères : point de vue
République française a-t-elle juridique (constitutionnel), historique
un rôle à jouer ? (ce qu’ont fait les différentes
épouses), médiatique (enjeu), etc.
L’efficacité est-elle Fermée Lasso : définition d’« efficacité » et de
compatible avec la notion de « service public »
« service public » ? Anecdote : évocation d’un exemple
d’efficacité
Remarque : nous attirons votre
attention sur la nécessité de savoir
définir les notions de performance,
d’efficacité et d’efficience.
En conclusion, se mettre en capacité de répondre aux questions du jury

exige une préparation sérieuse qu’il vaut mieux débuter très en amont
de l’oral.
Anticipez les questions, documentez-vous, entraînez-vous à mobiliser rapidement vos idées, apprenez
à être concentré sur l’instant présent. Appropriez-vous les techniques facilitantes, elles vous aideront à
analyser la question et à construire votre réponse. S’exercer à répondre le plus sereinement possible aux
objections peut aussi s’avérer très utile.

de bord
4 Anticiper les questions Lire le chapitre 5

Repérer les questions suggérées par mon
exposé ou par mon dossier RAEP
Lire les rapports des jurys antérieurs
5 Être en capacité Lire le chapitre 5

d’improviser pour M’approprier les techniques facilitantes
répondre aux questions
Réaliser l’exercice des 40 questions
6 Rassembler la Repérer les sources prioritaires

documentation d’information
nécessaire pour nourrir Organiser ma veille
mes réponses aux
questions Préparer des fiches thématiques et les
mettre à jour
Chapitre 6
Comment vivre
le face-à-face ?
Dans ce chapitre, nous revenons à une vue globale de l’entretien, de la
prise de contact jusqu’à la prise de congé.
Notre conseil fondamental est simple : « assurez une bonne présence ». Il
s’agit d’un savoir être. Vous trouverez ici des conseils mais, dans le domaine
comportemental, c’est l’entraînement qui est décisif.
En complément de ce chapitre et pour lui donner plus de sens, nous vous
suggérons de relire les paragraphes sur l’« acte de communication » (à la
fin du chapitre 2).
1. Quelle sera la tenue vestimentaire

du candidat ?
Impossible de vous répondre précisément ; il n’y a pas de tenue modèle.
Renseignez-vous sur les us et coutumes auprès du service concours ou
auprès d’anciens candidats. Vous pouvez aussi observer la tenue des per-
sonnes qui occupent le type de poste auquel vous voulez accéder.
Il y a cependant quelques principes de base à respecter.
– La tenue doit être nette, simple ; l’orientation vers le classique minimise
le risque de déplaire. Il faut toutefois éviter les tenues « passe-muraille » ;
une touche personnelle sera bienvenue.
– Le candidat doit s’y sentir à l’aise : évitez les nouveaux vêtements et
chaussures neuves qui vous donneront l’air emprunté, gêné.
Chapitre 6 • Comment vivre le face-à-face ? 127

– Évitez les parfums « lourds » : dans l’air confiné de la salle et mélan-
gés à ceux des candidats précédents, les meilleurs d’entre eux peuvent
indisposer.
– Mesdames et mesdemoiselles : évitez les bracelets ou les boucles
d’oreilles tintinnabulants. Faites en sorte que votre visage soit dégagé ;
évitez les mèches rebelles tombantes qui donnent l’impression que vous
voulez vous cacher et génèrent des gestes répétitifs de remise en place.
2. Les premières minutes
1. Provoquez immédiatement une « bonne

première impression », créez une relation
Il est tellement difficile d’effacer une mauvaise première impression.
Dès votre entrée dans la pièce, regardez tous les membres du jury. Arrivé
face à eux, souriez, présentez-vous et saluez. Commencez par les membres
féminins : « Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs. » Pour vous présenter,
vous énoncez votre prénom suivi de votre nom (ni l’inverse, ni avec mon-
sieur ou madame…).
Évitez la précipitation, avancez posément vers la chaise du candidat et
attendez que le jury vous invite à vous asseoir.
Voici le témoignage d’une candidate admise après un premier échec :
« Cette fois-ci, j’y suis allée avec un autre état d’esprit. J’ai pensé que les
membres du jury étaient des collaborateurs auxquels j’allais expliquer
certaines choses. L’an dernier, je
☛☛ Conseil les voyais comme des adversaires
Pour réussir votre entrée, associez-la à une puisqu’ils allaient probablement
pensée « ». Nous avons vu plus m’empêcher d’obtenir la reconnais-
facilitante
haut l’influence de nos pensées sur nos sance de ma valeur. Je n’acceptais
comportements. pas le principe du concours ; j’étais
Exemple : vous pensez : « Ravi de faire votre agacée de devoir ainsi prouver mes
connaissance. Je me suis bien préparé à notre compétences dans un exercice que
rencontre et j’ai hâte de vous faire part de je jugeais artificiel. Cette année, j’ai
mon travail… » accepté les règles du jeu. »
2. Prenez soin de vous,
installez-vous confortablement
Dans la mesure du possible, utilisez les quatre points d’appui : les pieds
sur le sol, le bassin sur la chaise, le dos contre le dossier de la chaise, les
bras sur la table. Cette posture présente de nombreux avantages :
– vous y avez un minimum de contractures. Compte tenu de l’interaction
étroite entre l’état physique et les capacités mentales, si votre corps est
relativement détendu, votre fluidité (pour trouver les idées et les mots)
est meilleure ;
– elle vous confère une image de professionnel posé, calme, disponible
pour l’échange ;
– les quatre appuis ont un effet rassurant si vous avez le trac.
3. La présence du candidat
tout au long de l’entretien
1. Définition
Définissons tout d’abord le mot « présence » : il veut dire focaliser l’atten-
tion visuelle et auditive de chaque examinateur sur le candidat ; c’est, en
quelque sorte, « s’imposer ».
La présence s’appuie sur trois piliers :
➤➤ une posture stable, dynamique et ouverte ;
➤➤ un contact visuel balayant ;
➤➤ une expression verbale claire et audible.
La présence du candidat
Une posture
– stable Un contact visuel Une expression
– dynamique balayant verbale claire et audible
– ouverte

2. Une posture stable, dynamique et ouverte
a) Stable
… Et même relativement détendue. Nous avons vu plus haut des conseils
à ce sujet. Vous allez conserver cette posture tout au long de l’entretien,
c’est-à-dire pendant l’exposé mais aussi le dialogue.
b) Dynamique
➤➤ Comment être dynamique ?
– En maintenant le dos droit (sans exagération), c’est-à-dire en évitant de
s’affaisser sur la table.
– En ponctuant votre discours de gestes d’accompagnement et de ren-
forcement. Il est toutefois exclu de faire du mime. Certaines phrases sont
facilement ponctuées :
• l’alternative « d’un côté… de l’autre… » : un bras sur un côté puis l’autre ;
• l’ouverture, la généralisation : un geste d’ouverture demi-circulaire ;
• l’énumération : avec les doigts ;
• l’engagement, la conviction : la main qui part du cœur ;
• la stabilité, le cadrage : les deux mains parallèles avec un mouvement
répété de bas en haut.
➤➤ Pourquoi être dynamique ?
Pour attirer l’attention vers vous mais aussi parce que parler avec son
corps :
• suggère que vous êtes convaincu ; vous parlez avec « votre cœur », « vos
tripes » ;
• accroît votre pouvoir de conviction ;
• induit l’idée que vous êtes probablement aussi dynamique dans la ges-
tion des affaires courantes.
■■ Exemple : dire statiquement « cette expérience a été une véritable ouver-

ture pour moi » n’a pas le même pouvoir de persuasion que la même
phrase ponctuée d’un geste d’ouverture partant du cœur.
c) Ouverte
➤➤ Comment adopter une posture 00Évitez en particulier les jambes croisées
ouverte ? Tout simplement en évitant deux fois (au niveau des genoux puis des
de croiser les bras, les doigts et même, chevilles) ainsi que les pieds « enroulés »
si possible, les jambes. autour des pieds de la chaise.
➤➤ Pourquoi ?
• parce que, en langage non verbal, l’ouverture prouve que nous
sommes réceptifs, attentifs aux réactions verbales et non verbales de nos
interlocuteurs ;
• parce que vous prouverez ainsi que vous avez compris que la commu-
nication est une interaction entre l’émetteur et le (ou les) récepteur(s) ;
• parce que l’ouverture rend les bras disponibles pour produire des gestes
et être dynamique.
3. Un contact visuel « balayant »

Efforcez-vous de regarder l’ensemble du jury. Votre regard est un signe
de reconnaissance et entretient la relation (nous avons évoqué ce sujet
plus haut, page 21). Bien souvent l’un des examinateurs prend des notes :
regardez-le aussi ; il sentira votre regard sur lui.
00Attention ! Certains examinateurs peuvent avoir un compor-

tement agaçant ou désagréable : regard tourné en permanence vers
l’extérieur avec mimique d’ennui, soupir, lecture d’autres documents,
regard fixe, gestes déstabilisants… Continuez à les regarder pour
établir le contact, évitez la fuite qui pourrait les indisposer ou prou-
ver que vous êtes facilement perturbé.
00Évitez aussi de fixer l’examinateur qui dégage de la bienveillance :

il sourit, hoche éventuellement la tête… Si vous le fixez, vous excluez
les autres.
00Si une question suscite une réponse relativement développée, re-

gardez l’ensemble du jury ; évitez de vous focaliser sur l’interviewer
en abandonnant les autres examinateurs.

4. Une expression verbale claire et audible
➤➤ Soyez audible : chacun doit percevoir votre voix sans tendre l’oreille.
Deux éléments déjà évoqués vont vous y aider :
• la posture ouverte, qui libère vos poumons ;
• le contact visuel car la voix se projette vers l’endroit où se pose le regard.
➤➤ Articulez.
➤➤ Prenez le bon rythme : nous parlons sur l’expiration. Il est inutile de
vouloir parler jusqu’à épuisement du souffle. Prenez de l’air entre deux
phrases, calmement.
➤➤ Adoptez un débit mesuré. Pour cela, vos deux alliés sont :
• le contact visuel qui, par le biais des signes non verbaux, vous rensei-
gnera sur l’état de vos récepteurs (attentifs, perdus, désorientés…) ;
• la production de gestes : parce que faire deux choses en même temps
nous ralentit.
➤➤ Rythmez votre discours. Nous avons déjà évoqué plus haut les « ques-
tions rhétoriques ».
Valorisez certains mots ou certaines phrases en ménageant un silence
juste avant. Amplifiez votre voix pour certains passages.
➤➤ Adoptez une expression sobre, simple, dépourvue de tics et de mots
parasites. Faites des phrases courtes.
00Deux pièges !
• Vouloir tout dire et… accélérer pour en avoir le temps.
• Accélérer pour se débarrasser au plus vite de la « corvée ».
00Évitez les auto-contacts et les tics !

Les auto-contacts : des gestes répétitifs tels que la remise en place d’une mèche, une
caresse sur une partie du visage (menton, base du nez…) ou sur la main, etc.
Les tics : pianotage des doigts sur la table, ramassage d’hypothétiques miettes, etc.
Outre leur caractère agaçant, ces gestes traduisent un manque de confiance en soi.
00Attention aux tics verbaux !

Il s’agit de mots trop souvent répétés (« effectivement, juste ») ou de petits mots dont
la fonction est d’éviter le silence (« donc, je dirais, euh, alors »…). Utilisez (apprivoisez)
le silence ; il met en valeur ce que vous dites et facilite l’assimilation par vos auditeurs.
4. Prendre congé du jury
C’est en général le président du jury qui donne le signal du départ en vous
remerciant.
Vous pouvez aussi dire, avec le sourire, « Je vous remercie », vous lever cal-
mement, saluer courtoisement (« Au revoir Mesdames, au revoir Messieurs »)
et vous diriger dignement vers la porte.
Éloignez-vous nettement de la salle pour, enfin, soupirer, donner vos impres-
sions… Certains bâtiments sont sonores et l’émotion intense peut vous
amener à parler fort.
En conclusion : les principes sont simples. Il faut mener un vrai travail
d’appropriation pour atteindre une sorte de « second naturel ».
Lors de l’épreuve, soignez la relation avec le jury dès votre entrée et tout au long de l’entretien : saluez
courtoisement et efforcez-vous en particulier de regarder l’ensemble du jury. De plus, entraînez-vous dès
à présent à adopter une posture stable, ouverte et dynamique afin d’atteindre le « second naturel » !

de bord
3 Être capable de présenter Lire les chapitres 2 et 6

mon exposé de façon M’entraîner (en saisissant toutes
captivante et avec sérénité les opportunités) à avoir une vraie
« présence »
Adopter la « position stable, ouverte
et dynamique » dans toutes les
circonstances

Chapitre 7
Gérer son trac
Nous abordons maintenant ce qui empoisonne la vie de bon nombre de
candidats et fait même chuter certains : le trac.
Tout d’abord, nous tenterons de cerner ce phénomène du trac car nous
avons moins peur de ce que nous comprenons. Ensuite, nous reprendrons
le concept d’objectif pour passer à l’action.
Vous vous y attendiez, il n’existe pas de recette miraculeuse contre le trac.
En revanche, si vous êtes concerné, vous pourrez associer plusieurs petits
« trucs et astuces ».
Notre objectif est qu’après avoir lu ce chapitre, vous cessiez de craindre
d’être submergé par le trac et que vous puissiez l’envisager comme un
phénomène attendu et gérable.
Nous vous engageons à inclure l’étude du trac dans votre programme de
préparation et, surtout, à apprendre à prendre soin de vous.
1. Définition et description du mécanisme

1. Définition
Le trac est une appréhension que nous éprouvons à la perspective de
devoir réaliser quelque chose que nous voulons réussir et qui comporte à
nos yeux un enjeu. Nous recevons alors une dose d’adrénaline, c’est-à-dire
d’énergie convertible en force de conviction et en dynamisme.
Deux mots méritent votre attention :
– « enjeu » : évitons de le dramatiser inutilement ;
– « énergie » : le trac nous procure donc une ressource qu’il nous appar-
tient de gérer, d’utiliser.
Chapitre 7 • Gérer son trac 135

2. Le mécanisme du trac
Le trac est issu de l’interaction de trois composantes qui génèrent des
comportements plus ou moins adaptés.
Des sensations
Des pensées physiques
Des émotions
« limitantes » désagréables
Des comportements
plus ou moins adaptés
a) Première composante : les pensées limitantes

Il s’agit de pensées négatives puisqu’elles évoquent nos faiblesses et/ou
les difficultés (réelles ou supposées) de la situation.
Elles peuvent concerner toutes les composantes de l’intervention :
➤➤ La capacité d’orateur : « Je n’ai jamais été bon à l’oral. Déjà, à l’oral du
bac, ce fut très difficile ; j’ai beaucoup bafouillé… »
➤➤ La qualité de la préparation : « Je n’ai pas vraiment eu le temps de faire
tout ce que j’aurais voulu ; alors, dans ces conditions, je ne peux pas m’at-
tendre à réussir… »
➤➤ La réceptivité du jury : « On m’a dit qu’il était en général peu agréable et,
en plus, je suis toujours déstabilisé par les gens peu aimables. »
➤➤ Ladifficulté des questions : « Je me suis renseigné : l’an dernier, ils ont
posé des questions très difficiles ; alors, dans ces conditions, je vais certai-
nement sécher. »
➤➤ Les autres candidats : « Tous les autres candidats ont des curriculum vitae
plus valorisants que le mien. »
➤➤ Le lieu : « Ça va encore être une petite salle et je vais étouffer. »
➤➤ Le moment : « Pas de chance que ce soit en novembre ; c’est le mois où je
suis toujours fatigué et pas bien du tout » ou « J’ai mal dormi » ou « Aujourd’hui,
je ne suis pas en forme… ; ça commence mal. »
Nous avons évoqué plus haut l’influence des pensées sur les comporte-
ments et le phénomène d’interaction avec le jury. Voyons maintenant le
piège et le scénario des « prédictions autoréalisables ».
■■ Exemple
Vous arrivez en pensant que votre élocution ne sera jamais bien claire ; au
cours de votre exposé, vous voyez un examinateur froncer les sourcils.
Vous en déduisez que votre prédiction était juste : « Je ne suis vraiment
pas clair. La preuve en est qu’un examinateur fronce les sourcils, ce qui veut
dire qu’il ne comprend pas » ; vous éprouvez une satisfaction, certes maso-
chiste, à constater que votre prédiction était juste. Découragé, fataliste,
vous perdez l’énergie et la capacité d’adaptation dont vous avez pourtant
besoin pour réussir. Le jury vous trouve absent, peu impliqué ou nerveux :
le piège s’est refermé.
b) Deuxième composante : les émotions

Trois émotions peuvent troubler le candidat : la peur, la colère et la surprise.
➤➤ Lapeur peut être globale : peur de ne pas réussir, peur de l’inconnu.
Mais elle peut aussi se focaliser sur des points précis : peur du trou de
mémoire, peur de trembler…
➤➤ La colère peut s’exercer contre soi : « Pourquoi me mettre dans un tel état
à mon âge, avec mon expérience ? » ou « Je me suis mal organisé pour la pré-
paration » ou « Pourquoi m’être embarqué dans cette galère ? Je suis très bien
là où je suis, je n’avais pas besoin de passer ce concours ! »
Elle peut aussi s’exercer contre l’entourage, qui a fait gentiment pression :
« Passe ce concours, tu as le niveau ; X l’a bien eu… »
➤➤ La surprise peut être due à une rencontre au dernier moment : un exa-
minateur connu, un autre candidat déstabilisant car sûr de lui ou déten-
teur de « scoops » (« il paraît que le jury… »), ou encore un ancien collègue
qui fait resurgir de mauvais souvenirs.

c) Troisième composante :
les sensations physiques désagréables
Ces sensations sont de tous ordres : gorge et bouche sèches, tremble-
ments, mal de tête, mal de ventre, envie irrépressible d’aller aux toilettes,
rougissement, cœur qui s’emballe…
Les trois composantes que nous venons de décrire interagissent pour
produire des comportements plus ou moins adaptés à la situation. Mais,
évidemment, l’interaction fonctionne aussi dans l’autre sens, c’est-à-dire
celui de la synergie positive. Par conséquent, si vous décidez de travail-
ler sur l’une des composantes du trac, l’impact des autres se réduira très
sensiblement et vous vous sentirez globalement mieux.
■■ Exemple
Si vous travaillez sur vos pensées limitantes, alors vos émotions et vos
sensations physiques désagréables diminueront d’intensité. Si vous vous
« attaquez » aux sensations physiques désagréables par le biais de la relaxa-
tion, l’impact de vos pensées limitantes et de vos émotions sera moins fort.
2. L’objectif raisonnable :
adopter une stratégie de gestion, un rituel
Le trac étant une énergie, utilisons-la. L’objectif raisonnable est donc de
mettre au point une stratégie afin de le gérer (et non de le supprimer) et,
ainsi, d’en tirer des bénéfices.
L’adoption d’une stratégie vous sortira du fatalisme. Lorsque vous ressen-
tirez le trac, débarrassé de la peur d’être démuni et débordé, vous serez
capable de le considérer avec le détachement et l’assurance de celui qui
sait comment s’y prendre. Le « bon trac » s’évanouit dès que vous entrez
dans l’action, concentré sur ce que vous avez à faire – dans la situation de
l’oral, sur la relation à établir avec le jury.
Le schéma ci-contre retrace le cheminement à suivre :
– Quand le trac survient-il ?
Très en amont, il suffit de penser à l’oral,
ou la veille, ou seulement cinq minutes
Réalisez un état avant ?
des lieux – Où ?
– Y a-t-il un élément déclencheur ?
– Comment se manifeste-t-il ?
Repérez les trucs et astuces Dans la liste des trucs et astuces ci-des-
susceptibles de vous rendre sous, sélectionnez une ou deux astuces pour
service chaque moment.
Désormais, quelle que soit la situation,

Testez, dès que vous ressentez le trac, mettez
évaluez, en œuvre les astuces sélectionnées.
ajustez Évaluez leur efficacité. Ajustez-les. Faites une
nouvelle sélection si besoin.
Testez à nouveau,
ajustez encore
si nécessaire
Si, pour n’importe quelle situation appréhen-

dée (même faiblement), vous avez recours à
votre système de gestion, vous aurez finale-
Utilisez ment acquis une vraie compétence et des
systématiquement automatismes vous permettant d’envisager
le phénomène avec calme et détermination.
3. Les trucs et astuces

Nous avons regroupé les trucs et astuces en trois pôles :
– le pôle « action » ;
– le pôle « cérébral » ;
– le pôle « relaxation ».

1. Le pôle « action »
a) Tel un sportif, préparez-vous, entraînez-vous
➤➤ Repérez le « terrain ». Dans le trac, il existe une part de peur de l’inconnu ;
afin de réduire cette peur, faites le trajet, allez voir le lieu et même la salle
où aura probablement lieu votre épreuve, si c’est possible. Vous pourrez
aussi chronométrer votre temps de parcours et éviter ainsi le stress dû à la
crainte d’arriver en retard. Prévoyez une marge de sécurité dans vos calculs.
➤➤ Saisissez désormais toutes les occasions de prendre la parole (réunions
professionnelles ou non) pour dédramatiser la posture d’orateur et vous
donner la possibilité de tester votre mode de gestion du trac. La multipli-
cation des expositions entraîne la banalisation (ce sont les bienfaits de
l’habitude). Si l’on vous propose de bénéficier d’un « jury fictif », profitez
de cette formidable opportunité. Les membres de ces jurys donnent de
très bons conseils personnalisés.
➤➤ Répétez votre exposé afin de vous l’approprier complètement. C’est la
seule partie maîtrisable de l’entretien, alors tirez-en profit.
➤➤ Entraînez-vous au « jeu des questions », comme nous vous l’avons conseillé
au chapitre 4. Vous pourrez ainsi banaliser également la partie questions/
réponses de l’épreuve.
➤➤ Justeavant le face-à-face, parlez avec n’importe qui de n’importe quoi,
simplement pour entendre votre voix, faire des « gammes », être rassuré
sur votre capacité à être locuteur ce jour-là.
b) Maintenez les sensations physiques désagréables au

niveau le plus faible
L’accélération du rythme cardiaque contribue à amplifier les sensations
physiques désagréables. Pour éviter ce phénomène, rendez-vous sur les
lieux de l’oral en marchant très lentement et, à l’appel de votre nom, faites
de même. Beaucoup de candidats se lèvent brusquement et se précipitent
dans la salle comme s’ils participaient à une course où le premier arrivé
au poteau gagne.
☛☛ Pour vous contraindre à marcher lentement, inventoriez vos sensations : quelles sont
les parties du pied en contact avec le sol ? Quelle est la jambe en avant ? Etc.
c) Concentrez-vous
➤➤ Imaginez devant vous un bandeau lumi- 00Attention
! Il est évidemment
neux sur lequel apparaît une « récompense » exclu de focaliser votre regard sur
le bandeau lumineux et d’oublier les
(un bon café après l’entretien, l’augmenta-
examinateurs.
tion de votre rémunération…), n’importe
quel plaisir. Le trac donne envie de se replier sur soi comme un escar-
got. Sentir cette lumière aide à se projeter vers le public et vers l’avenir,
génère le désir de réussir et procure l’impression qu’il y a une sortie « au
bout du tunnel ».
➤➤ Déployez-vous dès votre entrée dans la salle. Imaginez-vous, tel un poulpe,
en train de déployer vos tentacules pour les coller sur les quatre murs. Vous
allez ainsi investir tout l’espace. Vous éviterez de vous ressentir comme
une « petite chose » abandonnée sur un siège avec la sensation d’être un
imposteur prêt à repartir au plus vite (les fesses au bord de la chaise, un
pied en avant et l’autre vers l’arrière, dans les « starting-blocks »).
 Remarque : ce déploiement aide à faire porter la voix vers le jury.
➤➤ Impliquez-vous complètement dans l’instant présent. Il est difficile de faire
deux choses simultanément et parfaitement. Alors, entrez tout de suite en
relation avec le jury, concentrez-vous sur ce que vous avez à faire, produi-
sez votre exposé et les réponses aux questions. Ne cherchez pas à analy-
ser en même temps la qualité de vos réponses et, par conséquent, évitez de
vous lamenter d’avoir omis de dire ceci ou cela. L’analyse nuirait à la qualité
de votre écoute de la question suivante et, de ce fait, à la qualité de votre
réponse. Vous immerger totalement dans la relation vous fera oublier le trac.
2. Le pôle cérébral
a) Attaquez-vous aux pensées limitantes, « concassez-les »
Inutile de vouloir chasser les pensées limitantes. Elles ont une fâcheuse
tendance à revenir très vite. Engagez plutôt un travail d’analyse de ces
pensées. Leur force est de présenter, en général, un aspect logique et
donc irréfutable.
■■ Exemple
« Je n’ai jamais été brillant à l’oral donc je vais échouer. »

La déduction (par le « donc ») s’impose dans un premier temps mais nous
pouvons « concasser » l’idée avec des questions :
– ce « jamais » est-il vraiment justifié ? Peut-être y a-t-il des situations
d’oral où j’ai bien réussi ; lesquelles ?
– « Être brillant » est-il la seule compétence attendue par le jury ?
– Quand bien même j’aurais été médiocre, suis-je vraiment condamné
à le rester ? Je devrais pouvoir devenir au moins « bon » en m’y prenant
différemment, en m’entraînant.
Nous vous proposons ci-contre une démarche à suivre, sous la forme d’un
tableau illustré par deux exemples. Elle comporte cinq questions :
– quelle est la pensée limitante ?
– Quel est mon ressenti ?
– En y réfléchissant, quelle peut être la réalité ?
– Quelle pensée facilitante puis-je installer ?
– Que puis-je faire d’utile pour réussir ?
b) Dédramatisez
Vous avez peur. Posez-vous la question du véritable enjeu ; ainsi, vous
éviterez probablement de vous imposer des pressions inutiles.
➤➤ Peur de trembler ? Où avez-vous vu que les candidats dont l’émotion est
visible seront éliminés et que seuls ceux qui sont « en acier inoxydable »
seront retenus ?
➤➤ Peur d’avoir un « trou » au milieu de l’exposé ? Est-il écrit qu’il est inter-
dit de faire une pause ?
➤➤ Peurd’avoir les mains moites ? Par chance, vous ne devez pas serrer la
main des examinateurs.
➤➤ Peur d’échouer ? Les conséquences seraient-elles vraiment dramatiques ?
Bien sûr, ce serait une déception, peut-être même une blessure narcissique,
mais allez-vous réellement « tout perdre » ? Êtes-vous vraiment obligé de
réussir du premier coup ?
Outre l’examen des vrais enjeux, vous pouvez penser à votre regard sur
cet événement dix ans plus tard ou imaginer que vous évoquez tous ces
tracas auprès d’une personne dotée d’humour, etc.
Prenez du recul, de la hauteur, épargnez-vous les pressions inutiles.
Contrecarrer les pensées limitantes
En y Quelle pensée Que puis-je
Quelle est réfléchissant,
Quel est mon quelle peut facilitante
la pensée faire d’utile
ressenti ? puis-je
limitante ? être la pour réussir ?
installer ?
réalité ?
Exemple : Révolte Le jury sera Je sais mieux ce Mettre au point
Je vais encore Déception différent, même qu’il faut faire ou un plan d’action
échouer, comme si le président éviter de faire ; je de préparation
Découragement, peut être le vais me préparer
l’année dernière. fatalisme M’entraîner avec
même. en connaissance la visualisation
de cause. positive
Exemple : Maintenant : Le « toujours » J’ai bien le droit M’entraîner
Je vais encore impuissance est abusif ; en de marquer un à l’expression
chercher mes Devant le jury : réalité, c’est petit silence pour improvisée
mots, comme impuissance et « quelquefois » trouver le bon M’habituer au
toujours. panique mais cela me mot. court silence en
laisse une forte Si ce n’est pas le l’incluant dans
impression mot tout à fait la visualisation
désagréable. juste, tant pis ! positive
La fluidité Face au jury, dire
verbale n’est pas tranquillement :
l’unique critère « Je cherche le
de sélection du mot. »
jury.
c) Collectionnez et entretenez vos succès

Revenez en arrière, consultez votre passé. Avez-vous le souvenir d’une
situation orale réussie ? Si la réponse est positive, remémorez-vous ce
moment en sollicitant la vue, l’ouïe et le ressenti : où était-ce ? Avec qui ?
Comment était votre voix ? Comment vous sentiez-vous pendant puis après ?
Enregistrez précieusement le film de votre réussite. Vous pourrez réactiver
ce souvenir au moment où vous sentirez le trac se manifester. La réacti-
vation constituera un appui positif et vous donnera confiance en vous.
La phrase facilitante est alors : « J’ai déjà réussi quelque chose de semblable,
je sais le faire ; je peux le refaire, j’ai les ressources, il suffit de les mobiliser. »
Vous pouvez faire de même, à partir de ce jour, pour les prochaines presta-
tions orales réussies. Si vous avez pu bénéficier de l’organisation d’un jury

fictif et que celui-ci a déclaré votre prestation de bonne qualité, appuyez-
vous sur cette expérience positive : « J’ai réussi. Comment ai-je fait pour
réussir ? Je détiens des clés et je vais les réutiliser pour réussir. » Reconnaissez-
vous cette compétence et tenez-la désormais disponible et opérationnelle.
Évitez le comportement pessimiste et masochiste du type : « Oui, j’ai réussi ;
mais là, ce n’était pas le vrai jury, le vrai oral. Je me connais, je sais que
je vais perdre mes moyens… » C’est le meilleur moyen de programmer le
mal-être et peut-être même l’échec.
d) Pratiquez la visualisation positive

La méthode consiste à construire le « film » de votre entretien réussi, à le
mémoriser et à le réactiver autant de fois que nécessaire. Pour construire
ce film, adoptez une position de relaxation.
Virtuellement, vous voyez, entendez et ressentez ce que vous devez faire
pour réussir. Dans ce film, vous pouvez inclure des incidents qui vous
mettraient mal à l’aise et, immédiatement, voir, entendre et ressentir ce
que vous faites pour les gérer.
Il est important de solliciter la vue, l’ouïe et le ressenti pour être concret.
Les conseils que nous vous avons fournis dans le chapitre 5 à propos de
votre posture et de votre entrée dans la salle peuvent vous aider à visualiser
ce qu’il convient de faire pour réussir.
Voici un aperçu de ce que pourrait être votre film personnel :
« Je viens d’entendre l’appel de mon nom. Je me lève calmement, je souffle,
je me dirige lentement vers la porte de la salle, je sens monter en moi l’envie
de rencontrer le jury pour exposer, enfin, ce que j’ai soigneusement préparé.
Je franchis le seuil de la porte, je regarde l’ensemble du jury, je souris, je
dis : “Jules Martin, bonjour Mesdames, bonjour Messieurs”. Je vois le signe
d’un examinateur m’invitant à m’asseoir. Je prends le temps de m’installer
confortablement en adoptant la position de référence. Je sens mes appuis.
Je souffle, j’attends le signe du démarrage. L’un des examinateurs me dit :
“Nous vous écoutons”. La première phrase de mon exposé me revient en
mémoire immédiatement car j’avais pris la précaution de l’apprendre par
cœur. Ma voix est posée et porte vers le jury. Je regarde chacun. Je termine
l’introduction et je marque une pause. J’en profite pour souffler… Je vois les
mots-clés de mon exposé et j’explique. À un moment, j’ai une hésitation, je
souffle, je consulte (virtuellement) mon plan tout en regardant le jury et je
reprends tranquillement…
Nous arrivons au stade des questions. J’écoute attentivement la question.
J’applique les techniques de réactivation de la mémoire, je fais des asso-
ciations d’idées. Je réponds en regardant l’ensemble du jury. Je me sens
concentré et totalement présent.
Je viens d’entendre “Nous vous remercions”. Je souris et remercie, je me
lève lentement, je dis “Au revoir Mesdames, au revoir Messieurs”, je me
dirige dignement vers la sortie. »
Le cerveau confond ce que nous avons déjà fait et ce à quoi nous avons
simplement pensé de façon concrète, précise et scénarisée… Par la visua-
lisation positive, nous mémorisons donc des comportements adaptés que
nous reproduirons automatiquement en situation. Nous autoprogrammons
le processus menant à la réussite.
La plupart des sportifs de haut niveau utilisent cette méthode en complé-
ment de l’entraînement. Alors, pourquoi pas vous ?
3. Le pôle relaxation
a) Pratiquez une séance d’étirements
Étirez les bras vers les côtés, vers le haut, vers l’arrière. Roulez les épaules.
Laissez votre tête pencher d’un côté en jouant sur son poids sans à-coups
et revenez très doucement, puis faites de même de l’autre côté. Allongez
les jambes devant vous et tirez les pointes de pied vers vous.
Laissez venir le bâillement et « profitez-en » pleinement : c’est excellent pour
détendre les muscles faciaux nécessaires à la prise de parole.
b) Adoptez la position du cocher de fiacre

Asseyez-vous au fond de la chaise. Écartez légèrement les jambes pour
les positionner dans le prolongement du bassin. Posez les coudes sur les
cuisses, laissez tomber les mains, lâchez la tête et soufflez ; maintenez cette

position quelques instants. Puis redressez-vous très lentement, vertèbre
par vertèbre.
C’est une excellente technique pour lâcher prise. Vous pouvez même y recou-
rir pour vous débarrasser des effets des pensées limitantes sur le souffle.
c) Pratiquez la respiration ventrale

C’est la respiration qu’ont tous les nouveau-nés et que nous avons oubliée.
Pour être capable de l’utiliser en toutes circonstances, il faut consacrer un
peu de temps à un petit entraînement.
Considérez votre ventre comme un ballon. Gonflez-le en inspirant (comme si
l’air allait s’y loger plutôt que dans les poumons) ; contractez les abdominaux
pour expirer. Expirez longuement en prenant conscience de l’élimination des
contractures et des pensées limitantes. Le ballon se dégonfle.
Pour l’entraînement : allongez-vous et posez la main sur le ventre ; vous
pourrez ainsi contrôler l’efficacité de votre mouvement en constatant que
votre main monte et descend. Inspirez par le nez et soufflez par la bouche.
☛☛ Au cours du face-à-face, une respira- En gonflant et dégonflant le ventre,
tion ventrale (certes discrète) vous per- vous faites monter et descendre le
mettra de récupérer après une émotion diaphragme, qui exerce ainsi une sorte
ou une déstabilisation. Attention : une de massage sur le plexus, où se logent
respiration ventrale n’est pas un soupir.
les tensions.
Lorsque vous aurez bien assimilé le mouvement, vous en ressentirez les
bienfaits au bout de trois séquences.
d) Lâchez prise avec une respiration dédiée

Inspirez lentement par le nez, faites le plein d’air, bloquez en comptant
mentalement jusqu’à trois, puis soufflez d’un coup et complètement par
la bouche, bloquez en comptant jusqu’à trois… Réinspirez, bloquez, etc.
Trois séquences suffisent.
e) Entrez dans un monde de douceur
avec la respiration naturelle
Posez la main sur votre cœur (que vous sentez battre ou pas). Inspirez
doucement, calmement, en prenant conscience que l’air est frais et qu’il
passe doucement dans vos « tuyaux » en produisant une sorte de caresse.
Expirez doucement en étant conscient que le souffle déclenche une détente
là où il passe et que l’air est plus chaud quand il repasse dans vos narines.
À la fin de l’expiration, attendez que votre corps manifeste le besoin de
réinspirer. Souvent, cela provoque un petit sursaut. Attention ! Il ne s’agit
pas de bloquer la respiration ; il faut réinspirer naturellement.
Trois séquences suffisent. Si vous avez identifié une zone de tension, réa-
lisez les trois séquences de respiration en vous focalisant sur cette zone.
Le passage du souffle à cet endroit dénouera la tension.
f) Reliez-vous à votre « état ressource »

Sélectionnez le souvenir d’une situation particulièrement et profondément
relaxante (chez vous ou à l’extérieur). Comme nous l’avons vu pour la
technique de la visualisation positive, sollicitez vos sens pour repartir
mentalement et complètement dans ce lieu et sentir la relaxation : « Je vois,
j’entends, je sens, je ressens, j’ai le goût de… »
Concentrez-vous sur le ressenti de détente : « Je sens toutes les fibres de
mon corps relâchées » ; noyez-vous dans cette relaxation. Puis associez à
ce ressenti un geste discret ; par exemple, serrez le pouce gauche avec la
main droite. Vous effectuez ainsi un autoconditionnement que vous pour-
rez réactiver chaque fois que vous éprouverez le besoin de vous relaxer.
Vous renouvelez de cette façon l’expérience de la sonnerie pour le chien de
Pavlov ou celle de la madeleine chez Proust. Vous reprenez contact avec des
sensations agréables de détente. À appliquer quand vous vous sentez tendu.
g) Conjuguez prise d’assurance et concentration

par une respiration « verticale »
Debout, les épaules relâchées, les pieds légèrement écartés (dans le pro-
longement du bassin) et bien plantés au sol, inspirez en vous concentrant
sur le haut de votre crâne et expirez en vous focalisant sur la plante de

vos pieds ; l’air vient du haut et vous traverse de haut en bas. Répétez le
mouvement une dizaine de fois.
h) Donnez-vous le temps de vous installer

confortablement
Nous avons déjà évoqué la « position de référence » dans le paragraphe sur
le comportement pendant l’entretien (page 129). Vous pouvez y ajouter
la sensation d’avoir un « bassin en plomb ». Le bassin est le centre de
gravité du corps. Si vous vous focalisez sur lui en le ressentant comme
très lourd (comme si vous y aviez coulé du plomb), les autres parties du
corps se détendent et votre meilleur ancrage sur le sol augmente votre
confiance en vous.
 Remarque : prévoyez précisément la technique de récupération que
vous mettrez en œuvre dans le cas où vous seriez déstabilisé au cours de
l’entretien. Exemple : « Si mon cœur se met à battre très vite, je reprends
appui sur le dossier de la chaise et je souffle. »
4. En conclusion
Le tableau ci-contre récapitule nos propositions ; vous trouverez sans doute
vous-même d’autres solutions. Vous pouvez aussi vous orienter vers des
cours de relaxation, de sophrologie, de yoga ou de méditation en pleine
conscience. Pour acquérir de nouveaux réflexes, on dit qu’il faut 21 jours :
peut-être devriez-vous commencer à élaborer votre rituel de gestion du
trac dès aujourd’hui ?
Tableau récapitulatif des trucs et astuces
Bien avant l’oral Juste avant Pendant le face-à-face

Contrecarrer les idées Faire des étirements Se déployer dans la salle
limitantes
Dédramatiser Utiliser la posture du Se concentrer sur « ici et
cocher de fiacre maintenant » et entrer
immédiatement dans la
relation
Apprendre à utiliser la Pratiquer la visualisation Prendre le temps de
respiration ventrale positive s’installer en position de
référence
Construire la visualisation Revenir à l’état ressource Sentir le « bassin en plomb »
positive dès l’installation puis
s’y recentrer en cas de
déstabilisation
Saisir les opportunités de Se remémorer ses succès Utiliser la respiration
prise de parole en public ventrale juste après
l’installation puis pour
récupérer, en cas de
déstabilisation
S’entraîner au jeu des Marcher lentement Créer le « bandeau
questions lumineux »
Répéter l’exposé pour se Parler avec n’importe qui à
l’approprier et le présenter propos de n’importe quoi
avec naturel pour chauffer sa voix
Constituer un stock de Pratiquer la respiration de
situations réussies haut en bas
Construire l’« état Lâcher prise grâce à la
ressource » avec respiration dédiée
l’autoconditionnement
Repérer l’itinéraire et les Pratiquer la respiration
lieux de l’entretien « naturelle »
Donnez-vous les moyens de gérer et même de tirer parti de votre trac. Dès que possible, mettez au point
votre processus personnel de gestion du trac. Vous pouvez vous inspirer pour cela de l’arsenal de trucs
et astuces présenté.

de bord
7 Être capable de gérer Lire le chapitre 7

le trac Réaliser un « état des lieux »
Repérer les « trucs et astuces »
susceptibles de me rendre service
Mettre au point mon système de
gestion
Tester et ajuster mon système
Chapitre 8
Que faire
après l’entretien
avec le jury ?
Nous vous conseillons de mener une opération de « retour d’expérience »
quelques heures après la fin de votre entretien avec le jury.
➤➤ En cas d’échec : cette opération, complétée par la connaissance ulté-
rieure de vos notes et du rapport du jury, vous fournira les axes de pro-
grès à réaliser pour vous présenter de nouveau l’année suivante.
Représentez-vous le plus vite possible. La majeure partie de votre travail
de documentation reste valable.
S’il s’agit d’une sélection ou d’un concours, rappelez-vous que vous n’avez
pas été obligatoirement « mauvais ». Simplement, d’autres étaient encore
meilleurs et le nombre de places était limité.
➤➤ En cas de succès : le repérage de vos points forts et des axes de progrès
vous aidera à préparer efficacement les autres épreuves orales qui jalon-
neront votre carrière administrative.
Enfin, votre nouvelle fonction va peut-être vous amener à multiplier les pré-
sentations devant des publics plus ou moins larges et réceptifs. Là encore,
votre analyse vous fera gagner du temps, de l’efficacité et de la sérénité.
Chapitre 8 • Que faire après l’entretien avec le jury ? 151

Nous vous proposons ci-dessous une grille simple reprenant les compo-
santes de l’épreuve :
Points positifs Points négatifs
 
Gestion du trac
Prise de contact
Exposé
(plan, introduction, contenu,
conclusion)
Aisance dans la prise de
parole en public et dans
la relation
Rapidité et fluidité pour
État des connaissances pour
■■ Exemple
Points positifs Points négatifs
 
Gestion du trac Bonne
Prise de contact Entrée calme et posée Pas assez bien regardé le
Bonne installation jury en arrivant.
Exposé Bien calibré

Relations avec
professionnels de
l’immobilier ont intéressé.
Aisance dans la prise de Gestion du trac : OK Difficile de gérer les
parole en public et dans Relation courtoise et assez émotions suscitées par les
la relation détendue questions déstabilisantes.
Réussi à sourire !
Rapidité et fluidité pour TB sur sujets révisés Pensées négatives
répondre aux questions Méthode des critères perturbantes quand sujets
pratiquée non prévus
État des connaissances pour TB pour tout Trop léger sur l’actualité et
répondre aux questions l’environnement son analyse
professionnel
Quel que soit votre ressenti à l’issue de l’entretien et avant la proclamation des résultats, organisez-vous
un « retour d’expérience » afin d’identifier aussi bien des points d’appui que des axes d’amélioration. En cas
d’échec, cela orientera les efforts que vous devrez faire pour vous représenter dans de bonnes conditions
l’année prochaine. Cela vous permettra aussi d’améliorer vos interventions ultérieures devant un public.
Chapitre 8 • Que faire après l’entretien avec le jury ? 153

Conclusion
Au fil des chapitres, nous vous avons proposé des éléments pour construire
votre plan d’action, qui deviendra aussi votre tableau de bord.
Vous en trouvez le récapitulatif ci-dessous.
Il ne vous reste plus qu’à inscrire les échéances dans la quatrième colonne.
Bonne préparation !
Plan d’action/tableau de bord à compléter…

Échéance En cours/
Sous-objectif Moyens à mettre en œuvre et/ou date terminé
de démarrage*
1 Mettre au point Lire les chapitres 2, 3 et 4
un exposé Trouver les « règles du jeu »
convaincant
Établir une fiche « Tirer parti de ses
expériences » par poste
Mettre au point le plan, l’introduction
et la conclusion
Après mise au point de mon
exposé, vérifier qu’il a bien les huit
caractéristiques
2 Faire valider Tester et m’entraîner devant un jury
l’exposé blanc ; utiliser la « grille d’évaluation »
notamment lors située à la fin du chapitre 4
d’oraux blancs M’exercer à prendre la parole
en public en saisissant au moins
x opportunités lors des réunions
3 Être capable de Lire les chapitres 2 et 6
présenter mon M’entraîner à établir un contact avec
exposé de façon chaque personne dans un groupe
captivante et
avec sérénité M’entraîner (en profitant de toutes
les opportunités) à avoir une vraie
« présence »
Adopter la « position stable, ouverte
et dynamique » dans toutes les
circonstances
Conclusion 155
Échéance En cours/
Sous-objectif Moyens à mettre en œuvre et/ou date terminé
de démarrage*
4 Anticiper les Lire le chapitre 5
questions Repérer les questions suggérées par
mon exposé et mon dossier RAEP
Lire les rapports des jurys antérieurs
5 Être capable Lire le chapitre 5
d’improviser M’approprier les techniques
pour répondre facilitantes
aux questions
Faire l’exercice des 40 questions
6 Rassembler la Repérer les sources prioritaires
documentation d’information
nécessaire pour Organiser ma veille
nourrir mes
réponses aux Préparer des fiches thématiques et les
questions mettre à jour
7 Être capable de Lire le chapitre 7

gérer le trac Réaliser un « état des lieux »
Repérer les « trucs et astuces »
susceptibles de me rendre service
Mettre au point mon système de
gestion
Tester et ajuster mon système
* Une date d’échéance correspond à une action qui doit être terminée à une date précise ; une date
de démarrage s’associe à une action qui va se prolonger jusqu’à la rencontre avec le jury.
Exemple : adopter systématiquement une posture dynamique et ouverte.
❐ Bibliographie
Dossier RAEP
Chantal Perrin-Van Hille, RAEP : construire le dossier, La Documentation
française, coll. « FAC », 2015.
Chantal Perrin-Van Hille, La RAEP en fiches pratiques, La Documentation
française, coll « FAC », 2013.
Sylvie Beyssade et Pascal Cantin, La RAEP par l’exemple, Dunod, coll. « Je
prépare », 2e éd., 2015.
La prise de parole en public

Thierry Destrez, Demain, je parle en public, Dunod, coll. « Communiquer »,
4e éd., 2007.
Louis-Jacques Rondeleux, Trouver sa voix. Contrôler sa respiration, enrichir
son timbre, élargir son registre vocal, Seuil, coll. « Pratique texte », 2004.
La communication non verbale

Guy Barrier, La communication non verbale. Comprendre les gestes : per-
ception et signification, ESF, coll. « Formation permanente », 7e éd., 2014.
Argumenter
Lionel Bellenger, La force de persuasion, ESF, coll. « Formation permanente »,
2011.
Renée et Jean Simonet, Savoir argumenter, Éditions d’Organisation, coll.
« Poche », 3e éd., 2004.
Le trac et la confiance en soi

Christophe André, Méditer jour après jour, L’Iconoclaste, coll. «Psychologie »,
2011.
Tal Ben-Shahar, L’apprentissage du bonheur, Pocket, coll. « Évolution », 2011.
Dominique Chalvin, L’affirmation de soi. Mieux gérer ses relations avec les
autres, ESF, coll. « Formation permanente », 2016.
Bibliographie 157
Jon Kabat-Zinn, Reconquérir le moment présent… et votre vie, Les Arènes,
coll. « Méditation », 2014.
Patrick Légeron, Le stress au travail. Un enjeu de santé, Odile Jacob, 2015.
François J. Paul-Cavallier, Visualisation, des images pour agir, InterÉditions,
coll. « Développement personnel », 2007.
Martin Seligman, La force de l’optimisme. Apprendre à faire confiance à la
vie, Pocket, 2012.
Florence Servan-Schreiber, 3 kifs par jour, Marabout, coll. « Psychologie »,
2014.
La créativité
Jean-Luc Deladrière, Frédéric Le Bihan et alii, Organisez vos idées avec le
Mind Mapping, Dunod, coll. « Efficacité professionnelle », 3e éd., 2014.
Le management
Claudine Catry et Jean-Louis Muller, Exercez votre autorité avec diplomatie,
ESF, coll. « Guides pratiques », 2012.
Frédéric Petitbon et Philippe Ledenvic, Manager public. Vos solutions au
quotidien, Éditions d’Organisation, coll. « Livres outils », 2011.
Gilles Prod’homme, S’affirmer sans s’imposer. Gérer les conflits. Favoriser
le travail collaboratif, Dunod, coll. « Efficacité professionnelle », 3e éd., 2009.
Monique Selles et Jean-PierreTesta, Animer, diriger une équipe, ESF, coll.
« Guides pratiques », 2008.

L'entretien Avec Le Jury

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Chantal Perrin-Van Hille

L’entretien avec le jury

9:HSMBLB=YZVWWX: ISSN 1152-4235

DILA Collection FAC en petit format

Il est rappelé également que l’usage abusif et collectif

© Direction de l’information légale

Pour la plupart des candidats, la préparation au concours vient s’ajouter

1. Pourquoi être stratège ?

2. Comment être stratège ?

Chapitre 1 • Quelle est la stratégie gagnante ? 9

moment où ils constituent leur dossier.

Planifiez vos travaux et mettez au point un tableau de bord.

Moyens à mettre En cours/

3. La place de cet ouvrage

2 Faire valider l’exposé, Utiliser la fin du

3 Être capable de présenter Lire les chapitres 2 et 6

4 Anticiper les questions Lire le chapitre 5

5 Être capable d’improviser Lire le chapitre 5

Chapitre 1 • Quelle est la stratégie gagnante ? 11

7 Être apte à gérer le trac Lire le chapitre 7

Au terme de chaque chapitre, nous récapitulerons ce que vous pourriez

Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 13

1. Quelle est la mission du jury ?

2. Comment le jury procède-t-il

■■ Voici, sur ce sujet, l’extrait d’un rapport de jury : « L’examen profession-

L’évolution des concours de recrutement

Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 15

00 Attention ! Il y a, dans certains jurys, 00Vigilance aussi pour les candidats

1. Les idées « limitantes » à oublier

L’exposé n’est donc ni un catalogue

3. Pendant tout l’entretien, prenez en compte

Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 19

La communication est une interaction

peu avenant avenant

Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 21

Pensées générées Déduction

☛☛ Nous venons d’évoquer des principes fonda-

Suggestions pour votre plan d’action/tableau

3 Être capable de Lire les chapitres 2 et 6

Chapitre 2 • Qui sont les protagonistes de l’entretien ? 23

Chapitre 3 • Quelles sont les caractéristiques d’un exposé performant ? 25

1. Un exposé conforme aux « règles du jeu »

1. Où trouver ces « règles du jeu » ?

2. Quelles sont ces « règles du jeu » ?

Chapitre 3 • Quelles sont les caractéristiques d’un exposé performant ? 27

Dans le cadre de la RAEP, il est généralement demandé un exposé de carrière.

b) Deuxième règle : la durée de l’exposé

Chapitre 3 • Quelles sont les caractéristiques d’un exposé performant ? 29

Maîtrise de soi, gestion du stress

Motivation et mise en valeur du

Structure de l’épreuve Qualités requises Cotation

Question réponses Qualité de fond :

• Compréhension des questions

Qualités de forme : Très faible

• Confiance et maîtrise de soi points/5

Note globale point /

GRILLE D’ÉVALUATION (CONCOURS EXTERNE) ++ + - --

Aptitudes et qualités du candidat à l’égard des métiers d’un

Degré de maîtrise des compétences du candidat

Points forts Points faibles

Note globale /20 :

Signature des membres du jury ou sous jury

■■ Voici, sur ce sujet, l’extrait d’un rapport de jury : « L’examen profession-

b) Deuxième règle : la durée de l’exposé

■■ Exemple : « la DGE, c’est-à-dire la Direction générale des entreprises ».

Son orientation est double : 00Attention ! Évitez de donner

■■ Exemple : c’est ainsi qu’un candidat a pris conscience qu’au-delà du

Un bon outil : le plan détaillé

1-2. Gestion : 2 postes

 Compétences : découvert goût du travail en équipe

2) Mission à caractère juridique et international : bureau Y

Mes conclusions sont catastrophiques :

En seconde partie d’une conclusion :

■■ Exemple 1 : dans la rubrique « Dimensions du poste », j’ai écrit « Budget

■■ Exemple 2 : dans la rubrique « Mes activités », j’ai inscrit « Ouvrir et fer-

■■ Exemple : « Mettre en œuvre la politique de formation de la direction,

■■ Exemple de réponse : « Les agents de mon entité ne pourraient pas suivre

■■ Exemple de résultat individuel : « Le délai de remise des synthèses d’évalua-

■■ Exemple : « Nous nous occupons de la formation de x agents répartis sur

■■ Exemple : en écrivant « cellule des marchés publics », je me rappelle

■■ Exemple : « J’ai aimé le contact avec tel type de professionnels » ou « J’ai