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Université Mohammed V

* * * **
Faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales
* * ** *
Souissi Rabat

Introduction à l’étude du droit

Préparé par :
Mohammed BOULGHALAGH

-1-
Qu’est ce que le droit?
DROIT

Objective Subjective

-3-
Droit objectif

Le ‘’droit’’ peut être défini objectivement


comme étant l’ensemble des règles juridiques
obligatoires, qui organisent la vie dans la
société, ou un domaine précis et les rapports qui
s’y établissent.

Cette notion correspond en arabe à celle de


: ‫قانون‬
Relations entre les différents acteurs

X Y

Z
Droit subjectif

Le droit subjectif désigne l'ensemble


des prérogatives ou pouvoirs dont bénéficient et
peuvent se prévaloir les sujets de droit, qu'ils soient
des personnes physiques ou morales.

Les droits subjectifs sont reconnus et garantis


par le droit objectif.

Cette notion correspond en arabe à celle de :


‫حق‬
Personnes de droit

Fiction
juridique

Personne Personne morale


physique

…et + +
D’autres notions voisines

Le droit naturel

C’est un droit inné, universellement


valable, tel que le droit à la vie, à la santé, à la
liberté, à l’égalité, à la propriété …

Il s’oppose au droit positif, étant donné qu’il


s’attache à l’être humain en tant que tel et non
pas en tant que membre de la société et du fait
aussi qu’il demeure inaltérable (immuable), en
dépit de l’évolution historique et du changement
des mœurs.
D’autres notions voisines

Le droit positif

Quant au droit positif, il est perçu comme


étant l'ensemble des règles, édictées par la
société, par un État ou un ensemble d'États,
issues des hommes eux-mêmes et non pas de
la nature ou d'une divinité. C’est un droit
perfectible qui évolue en fonction des
époques et des sociétés. Il peut être perçu
également comme l’ensemble des règles en
vigueur à un moment dans un Etat ou un
espace déterminé.
D’autres notions voisines

Le droit public

Il désigne l’ensemble des règles juridiques,


qui régissent essentiellement l'organisation et le
fonctionnement des personnes morales
publiques (Etat(s), collectivités territoriales,
établissements publics), ainsi que leurs relations
avec d’autres acteurs de droit. La délimitation de
la sphère de son application repose sur trois
critères, dont la satisfaction de l’intérêt général,
l’usage de la puissance publique et la
compétence des tribunaux administratifs.
D’autres notions voisines

Le droit privé

Il désigne l’ensemble des règles juridiques,


qui régissent les relations entre les personnes de
droit privé (y compris les personnes morales et
physiques). Il intéresse les questions ayant trait à
la vie des personnes physiques, dont le mariage,
le divorce, la propriété ainsi que la vie des
personnes morales, dont les entreprises et les
activités commerciales, financières et autres, qui
peuvent être exercées par les sujets de droit dans
un cadre plus libéral que celui du droit public.
Evolution historique du droit
à l’échelle universelle

En puisant dans les origines du droit, certains


historiens laissent entendre que, les premières
règles auraient vu le jour environ 2000 ans Av JC
en Mésopotamie avec le code de Hammourabi.
Ces règles intéressaient entre autres le mariage,
le statut des esclaves, les contrats, qui auraient
été conclus pour servir aux commerçants et
certaines pratiques bancaires.
D'autres civilisations ont contribué
également à la formation du droit, dont celles de
l’Egypte et de la Grèce antiques.
Evolution historique du droit
À l’échelle nationale

L’évolution historique du droit marocain a été


marquée par trois phases essentielles. La phase
précoloniale qui a connu une forte influence de
l’islam et de la coutume amazighe. La phase
coloniale durant laquelle, le colonisateur a veillé
sur la transposition du droit positif français au
Maroc. Quant à la phase postcoloniale, elle s’est
distinguée par l’ouverture de plusieurs chantiers
de réforme, qui ont permis d’adopter un droit à la
fois moderne et attaché aux traditions
musulmanes.
Introduction

Intérêt de l’étude du sujet

L’étude du droit revêt un intérêt capital,


étant donné qu’elle permet d’appréhender ses
droits et ses obligations, de s’initier aux règles
juridiques régissant le cadre de vie des
différents acteurs (y compris l’entreprise), de
l’exercice d’activités économiques, du règlement
des litiges et bien d’autres aspects.
Introduction

Problématique

A la lumière de ce qui précède, on est


interpellé par différentes questions, qui forment
somme toutes la problématique autour de
laquelle s’articule cette étude. Il s’agit de savoir :
• Qu’est ce qu’une règle de droit, quelles sont ses
caractéristiques, quelles sont ses sources et quels
sont les champs de son application ?
• Quels sont les sujets du droit, quels sont leurs
droits et quels sont les organismes qui veillent sur
le règlement des litiges entre de tels sujets?
Introduction

Enoncé du plan

Pour répondre à ces questions, on tentera


de mettre l’accent dans un premier temps sur le
droit objectif. Dans un second temps, on
s’intéressera à l’étude du droit subjectif.
Partie 1 : Le droit objectif
Le droit est qualifié par rapport à son objet
ou à son sujet.

Par référence à son objet, le droit est


l’ensemble des règles définies et acceptées par
les groupes humains pour régir leurs rapports et
les situations juridiques vécues par ces groupes
et dont leur application est garantie par la
contrainte. C’est le droit objectif.
Chapitre 1: La règle de droit

La règle de droit est une manière d’agir, une


norme imposant un devoir ou une obligation ou
formulant une interdiction, dont le respect peut
être assuré au moyen de la contrainte publique.
Quels sont les caractères fondamentaux de
cette règle ?
Comment sont classifiées les règles
juridiques ?
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit

Il s’agit des caractères techniques généraux de la règle


de droit et un caractère spécifique qui la distingue des
règles morales et religieuses.

§1- La règle juridique est générale et abstraite

Les caractères de généralité et d’abstraction sont


intimement liés et le second suppose nécessairement
l’autre.
La règle juridique est générale parce qu’elle s’adresse
aux membres de la société quelle que soit leur situation
économique et sociale (droit civil ou pénal).
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit

La règle de droit est abstraite, en ce sens,


qu’elle est objective, neutre et impersonnelle. Elle
n’est pas destinée à s’appliquer à une personne
déterminée et à des situations particulières, mais à
toutes les personnes et à toutes les situations
indépendamment de leurs particularités.

Elle demeure abstraite même lorsqu’elle régit


une institution unique ou une situation spécifique.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit

§2- La règle juridique est obligatoire et coercitive

C’est un caractère spécifique de la règle


juridique. En effet, la règle de droit n’est ni un
conseil ni une prière, c’est une règle coercitive
qui s’impose à tous les membres de la société
impliqués par ses mesures, qui doivent la
respecter sous peine de sanction par la
contrainte de la puissance publique.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
Méconnaître la règle de droit expose le contrevenant
à une sanction civile, pénale ou administrative.
La sanction est « tout moyen destiné à assurer le
respect et l’exécution effective d’un droit ou d’une
obligation ». Au sens strict, elle « est synonyme de
punition, de peine infligée à l’auteur du comportement
illicite », tandis qu’au sens large elle vise « toute mesure -
notamment réparatrice – justifiée par la violation d’une
obligation ».
La sanction désigne donc tous les moyens ou
procédés permettant d’assurer le respect et l’exécution
effective d’un droit ou d’une obligation.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
A. Les sanctions civiles
On relève trois formes de sanctions civiles.
1. La nullité de l’acte
Lorsqu’un acte juridique est conclu sans respect des
règles relatives à sa conclusion, la manière de réparer cette
violation est d’anéantir cet acte et le déclarer de nul effet à
travers la déclaration de nullité.
L’article 149 du code de la famille prévoit que
« l’adoption est juridiquement nulle et n’entraîne aucun des
effets de la filiation parentale légitime ».
L’article 60 du code de travail prévoit qu’il « est nul de
plein droit tout accord individuel ou collectif tendant à
abaisser le salaire au-dessous du salaire minimum légal ».
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
2. Les dommages-intérêts
Toute personne qui transgresse une règle de
droit et provoque un dommage à autrui est
tenue de le réparer en versant à la victime une
somme d’argent à titre de dommage et intérêts.
L’automobiliste qui, pour excès de vitesse,
percute et blesse un piéton doit subir les
conséquences de son acte en versant à la victime
une compensation pécuniaire.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
3. L’exécution par contrainte
L’autorité chargée de faire respecter la règle en demande directement
l’exécution en ayant recours si nécessaire à la force publique. En fait, la
contrainte provoquée est soit directe ou indirecte.

Certaines sanctions civiles exercent une contrainte


directe sur la personne elle-même. Ainsi, la personne qui occupe un local
sans pouvoir justifier d’un contrat, écrit ou verbal, de location risque de faire
l’objet d’une mesure d’expulsion.

D’autres sanctions
civiles produisent seulement
une contrainte indirecte. Dans ce cas, la sanction s’exerce, non
contre la personne elle-même, mais contre ses biens. Si un débiteur refuse de
payer ses dettes, il sera possible, à la suite d’un jugement de condamnation, de
procéder à la saisie de ses biens.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
B. Les sanctions pénales
Sur la base du principe de la légalité, la
législation pénale condamne tous les
comportements qui troublent la société et l’ordre
public. Les auteurs de ces actes s’exposent à des
peines dont l’importance varie en fonction de la
gravité des faits commis.
Dans ce cadre, le Code Pénal distingue, en
fonction de la gravité de l’acte commis, trois
catégories d’infractions : les crimes, les délits et
les contraventions.
Typologie des infractions

Contravention
Délit Crime
(-1mois)
(1mois à 5 ans) (+ 5ans)

- 28 -
Les éléments constitutifs de
l’infraction

Elément légal Elément


matériel Elément moral

- 29 -
Classification juridique

Article 111
Les infractions sont qualifiées crime, délit correctionnel,
délit de police ou contravention :
L'infraction que la loi punit d'une des peines prévues à l'article 16 est un crime;

L'infraction que la loi punit d'une peine d'emprisonnement dont elle fixe le
maximum à plus de deux ans est un délit correctionnel;

L'infraction que la loi punit d'une peine d'emprisonnement dont elle


fixe le maximum à deux ans ou moins de deux ans, ou d'une amende de
plus de 1200 dirhams est un délit de police;

L'infraction que la loi punit d'une des peines prévues à l'article 18


est une contravention.
Article 16

Les peines criminelles principales sont :


1° La mort;
2° La réclusion perpétuelle;
3° La réclusion à temps pour une durée de cinq à trente
ans;
4° La résidence forcée;
5° La dégradation civique.
Article 17

Les peines délictuelles principales sont :


1 -L'emprisonnement ;
2-L'amende de plus de 1.200 dirhams

La durée de la peine d'emprisonnement est


d'un mois au moins et de cinq années au plus, sauf
les cas de récidive ou autres où la loi détermine
d'autres limites.
Article 18

Les peines contraventionnelles principales


sont :

1 -La détention de moins d'un mois ;


2 -L'amende de 30 dirhams à 1.200 dirhams
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
1. Les crimes
Ce sont des infractions les plus graves. Les
peines criminelles varient entre la dégradation
civique (‫)التجريد من الحقوق الوطنية‬, la peine
capitale, la réclusion perpétuelle ou temporaire
(de 5 à 30 ans), l’assignation à résidence ( ‫اإلقامة‬
‫)الجبرية‬. Ainsi, si le meurtre est puni de la
réclusion perpétuelle, le meurtre commis avec
préméditation ou guet-apens (embuscade
‫)كمين‬est puni de la peine de mort.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
2. Les délits
Ces infractions de gravité moyenne sont de deux sortes :
2.1. Les délits correctionnels
Ils font appel à des peines d’emprisonnement dont la durée est comprise
entre 2 et 5 ans. Citons, à titre d’exemple, l’article 494 du Code Pénal qui punit
de l’emprisonnement d’un an à 5 ans et d’une amende celui qui « par fraude,
violences ou menaces, enlève une femme mariée, la détourne ou la
déplace…des lieux où elle était placée ».
2.2. Les délits de police
Ces infractions se situent entre les délits correctionnels et les
contraventions. La peine d’emprisonnement encourue est d’un minimum d’un
mois et d’un maximum égal ou inférieur à deux ans et d’une amende
supérieure à 1200 dirhams. C’est ainsi que l’article 483 du Code Pénal prévoit
une peine d’emprisonnement d’un mois à 2 ans à l’encontre de celui qui se
rend coupable d’outrage public à la pudeur, en se promenant dans la rue dans
un état de nudité volontaire ou se faisant des gestes obscènes.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
2.3. Les contraventions

Il s’agit des infractions les moins graves qui


donnent lieu à des sanctions assez
légères passibles d’une amende de 30 à 1200
dirhams ou une courte détention ne dépassant
pas un mois. C’est ainsi que le stationnement
interdit n’est puni que d’une peine d’amende.
Section 1. Les caractères fondamentaux de la
règle de droit
3. Les sanctions administratives et disciplinaires
Ces sanctions sont prévues par le droit
administratif. Elles sont prises par une autorité
administrative dans le cadre de la police
administrative visant à assurer la sécurité et la
salubrité publique et la tranquillité publique.
Quant aux sanctions disciplinaires, elles sont
prévues par le droit de la fonction publique qui vont
du simple avertissement ou la suspension jusqu’au
licenciement pour faute grave et la révocation.
Section 2. La classification des règles juridiques

Si les caractères fondamentaux de la règle de droit


sont inhérents à toutes les règles juridiques, celles-ci
sont toutefois de plusieurs sortes. Ainsi, on relève trois
distinction essentielles.
§1-La distinction entre règles impératives et règles
supplétives
Le débat doctrinal distingue deux types de règles
selon la notion de la force obligatoire de la loi. Il s’agit
des règles impératives ou prohibitives et des règles
supplétives ou interprétatives.
Section 2. La classification des règles juridiques

1. Les règles impératives ou prohibitives

Les règles impératives sont fondées sur l’ordre


public. Elles s’imposent strictement, les membres de la
société ne peuvent les écarter et ne peuvent en aucune
condition déroger à leurs dispositions.

Les règles impératives s’appliquent aux sujets de


droit «ab-initio» dès que la loi produit ses effets à
partir du moment de son entrée en vigueur.
Section 2. La classification des règles juridiques

2. Les règles supplétives ou interprétatives

Ils existent des règles qui ne s’imposent pas avec


une parfaite rigueur et qui peuvent être écartées par la
volonté des sujets de droit.

Les règles supplétives ne s’appliquent aux sujets


de droit, personnes physiques ou morales que de
manière résiduelle, c’est-à-dire si ces dernières n’en ont
pas décidé autrement, par convention contraire.
Section 2. La classification des règles juridiques

§2-La distinction entre règles de fond et règles de forme


Les règles de fond )‫(قواعد الجوهر أو الموضوع‬
régissent une matière donnée ou un domaine bien
déterminé en fixant les droits et les obligations des
différentes parties.
Les règles pénales sont des règles de fond car elles
précisent les infractions pénales et les sanctions
correspondantes. Idem, les règles du droit civil
déterminent les sources des obligations et précisent les
conditions de leur validité.
Section 2. La classification des règles juridiques

Les règles de forme ou de procédure ‫(قواعد الشكل‬


)‫ أو المسطرة‬se limitent à prévoir les moyens, les
procédures à suivre et les démarches à faire pour
l’application des règles de forme et faire valoir un
droit.
Ainsi, les règles de la procédure pénale ou de la
procédure civile sont des règles de forme parce qu’elles
fixent les moyens et les formalités à adopter pour
intenter une action civile ou pénale, les voies de recours
contre les jugements et la juridiction compétente …
Section 2. La classification des règles juridiques

§3-La distinction entre règles écrites et règles de non


écrites
Les règles juridiques écrites énoncent sous une
forme écrite leurs dispositions. Évidemment, la loi
votée par la Chambre des représentants est une loi
écrite en vue d’être publiée au Bulletin Officiel.

Les règles juridiques non écrites n’apparaissent pas


sous une forme écrite. En effet, ces règles trouvent leur
origine dans les coutumes, les traditions, les usages et
mœurs ce qui leur confère un caractère contraignant.
Qui produit le droit?
Chapitre 2 Sources du droit

L’étude des sources du droit marocain sous un angle


objectiviste nous renvoie, tout d’abord, à s’interroger sur les
modes de formation ou de création des normes juridiques et les
autorités, qui contribuent à l’élaboration de ce droit, autrement
dit quelles sont les entités détenant le pouvoir normatif en
matière de droit et partant sur la nature de ses sources. Ceci
dit, on peut d’emblée souligner que, ce sont des autorités aussi
bien étatiques qu’extra étatiques, qui contribuent à
l’élaboration du droit. Actuellement, l’édifice juridique est
formé de règles de droit aussi bien d’ordre interne qu’externe.

11/11/2021 45
Sources du droit

Les sources de droit sont aussi bien d’ordre interne qu’externe.

Internes Externes
Constitution Conventions bilatérales

Loi
Conventions multilatérales
Règlement: Dahirs, Décrets, Arrêtés
Usages
Coutume/Usages

Jurisprudence Jurisprudence

Doctrine

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Sources internes du droit
On distingue les sources formelles de droit de celles dites informelles

Sources formelles Sources informelles

Coutume
Constitution

Jurisprudence
Loi

Règlement: Dahirs, Doctrine


Décrets, Arrêtés

11/11/2021 47
Sources formelles du droit

Sources
Sources législatives
réglementaires

Dahirs/2011
Constitution
Décrets
Loi Arrêté

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Législation
La législation est définie par le dictionnaire
Larousse comme étant l’action par laquelle sont
élaborées, adoptées et édictées les lois d’un
pays. A préciser qu’au sein des lois, on distingue
généralement la loi constitutionnelle, la loi
organique qui structure les institutions de l’Etat
et la loi ordinaire.

11/11/2021 49
Sources du droit

§1. Sources internes.

I. Sources formelles.

A. La constitution:
La Constitution est la loi fondamentale, qui
définit les droits et libertés ainsi que l’organisation et
le fonctionnement des pouvoirs publics. Elle
détermine la forme de l’État, la forme du régime
politique et les droits fondamentaux (droits
économiques, droit d’entreprise, droits
sociopolitiques, liberté de circulation…).
11/11/2021 50
• L’article 19 dispose que :
« L’homme et la femme jouissent, à égalité des
droits et des libertés à caractère civil,
politique, économique et social …. »
Sources du droit

Article 71
Sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues par
d’autres articles de la Constitution :

• les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans d’autres


articles de la présente Constitution,
• l’organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de juridictions,
• le régime fiscal et l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts,
• le régime juridique de l’émission de la monnaie et le statut de la banque centrale,
• le régime des douanes,
• le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des
coopératives,
• les droits réels et les régimes des propriétés immobilières publique, privée et
collective,

11/11/2021 52
• le régime des transports,
• les relations de travail, la sécurité sociale, les accidents de travail et les
maladies professionnelles,
• le régime des banques, des sociétés d’assurances et des mutuelles,
• le régime des technologies de l’information et de la communication,
• l’urbanisme et l’aménagement du territoire,
• les règles relatives à la gestion de l’environnement, à la protection des
ressources naturelles et au développement durable,
• le régime des eaux et forêts et de la pêche,
• Outre les matières visées à l’alinéa précédent, le Parlement est habilité à
voter des lois-cadres concernant les objectifs fondamentaux de l’activité
économique, sociale, environnementale et culturelle de l’Etat

11/11/2021 53
Articles de la constitution relatifs à la vie des affaires
Entre autres articles intéressant le droit des affaires on note :
• L’article 35 dispose que : ‘’Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter
l’étendue et l’exercice si les exigences du développement économique et social de la
Nation le nécessitent. Il ne peut être procédé à l’expropriation que dans les cas et les
formes prévus par la loi.
L’Etat garantit la liberté d’entreprendre et la libre concurrence. Il Œuvre
à la réalisation d’un développement humain et durable, à même de permettre la
consolidation de la justice sociale et la préservation des ressources naturelles nationales
et des droits des générations futures.
L’Etat veille à garantir l’égalité des chances pour tous et une protection
spécifique pour les catégories sociales défavorisées.
• L’article 36 stipule que : ‘’ Les infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits
d’initié et toutes infractions d’ordre financier sont sanctionnées par la loi. Les pouvoirs
publics sont tenus de prévenir et réprimer, conformément à la loi, toutes formes de
délinquance liées à l’activité des administrations et des organismes publics, à l’usage des
fonds dont ils disposent, à la passation et à la gestion des marchés publics.
Le trafic d’influence et de privilèges, l’abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence
libre et loyale dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi. Il est
créé une Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption.

11/11/2021 54
Sources législatives du droit

B. La loi:
Les lois émanent du pouvoir législatif (art 70 C)
et exceptionnellement du pouvoir réglementaire.

Les lois constituent une source très importante


des dispositions du droit. Leur place se consacre de
plus en plus au fil du temps.

11/11/2021 55
La loi est l’expression de la volonté générale. Elle doit
être élaborée par l’ensemble des citoyens soit directement
soit indirectement par leurs représentants. Au sens strict du
terme ‘’loi’’, celle-ci est l’œuvre exclusive du pouvoir législatif
(Le parlement) avec ses deux chambres, dont celle des
représentants et celle des conseillers. Quant au sens large du
terme, il ajoute à l’œuvre législative le règlement, qui relève
du pouvoir exécutif (le Gouvernement) et des autorités
administratives.

11/11/2021 56
Ceci dit, l’on doit retenir que la loi est l’acte émanant du
Parlement. Or, le processus d’élaboration des lois met en
exergue l’intervention indirecte du Gouvernement. Dans la
phase qui précède l’adoption par le Parlement, l’élaboration des
textes se réalise soit sous forme de projets de lois initiés par le
Gouvernement (plus précisément par les Ministères compétents)
soit sous forme de proposition de loi à l’initiative du Parlement.

11/11/2021 57
Loi

Sens restreint : Sens large :

ce qui est émane et du


Uniquement ce qui est
parlement et du
émane du parlement
gouvernement
L’organisation du parlement

Le Parlement marocain est bicaméral. Il est


composé de deux chambres : la Chambre des
représentants et la Chambre des conseillers.
Parlement (bicaméral)
Chambre des représentants Chambre des Conseillers
La procédure législative

Ainsi, on distingue entre un projet de loi et une


proposition de loi. La proposition de loi relève d’un ou plusieurs
équipes parlementaires. Par ailleurs, le projet de loi émane du
gouvernement.

Dans ce sens, l’article 80 de la Constitution de 2011


précise que « Les projets et propositions de lois sont soumis pour
examen aux commissions dont l’activité se poursuit entre les
sessions ». Ils suivent le même circuit d’adoption.
Projet de loi + ou décret-loi élaboré par Proposition de loi (organique ou
le Gouvernement ordinaire) élaboré par le Parlement

Déposés au Parlement (Deux


chambres) pour discussion,
modification et adoption

Copies envoyés au Chef du Gvt et


au SGG

11/11/2021 62
1- Dépôt, vote et adoption

Le projet ou la proposition de loi est déposé sur le bureau de


l’une des deux chambres afin d’être étudié et examiné par la
commission spécialisée chargée de l’objet de la proposition ou du
projet de loi pour enfin le soumettre au vote de la Chambre en
session plénière.
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement
par les deux Chambres du Parlement pour parvenir à l’adoption d’un
texte identique.
La Chambre des Représentants délibère la première sur les
projets de loi et sur les propositions de loi initiées par ses membres,
parallèlement la Chambre des Conseillers délibère en premier sur
les propositions de loi initiées par ses membres.
Une Chambre saisie d’un texte voté par l’autre Chambre, délibère
sur le texte tel qu’il lui a été transmis.

La Chambre des Représentants adopte en dernier ressort le texte


examiné.

Le vote ne peut avoir lieu qu’à la majorité absolue des membres


présents, lorsqu’il s’agit d’un texte concernant les collectivités territoriales
et les domaines afférents au développement régional et aux affaires
sociales.
Processus précédant la mise en
application d’une loi

Publiée au
votée promulguée
BO

Parlement Roi SGG Imprimerie


officielle
2- Promulgation de la loi

La loi, définitivement adoptée, est transmise au secrétariat général


du gouvernement qui la soumet à Sa Majesté le Roi.

Aux termes de l’article 50 de la Constitution « Le Roi promulgue la


loi dans les trente jours qui suivent la transmission au gouvernement de la
loi définitivement adoptée. La loi ainsi promulguée doit faire l’objet de
publication au Bulletin Officiel du Royaume dans un délai n’excédant pas
un mois, courant à compter de la date du dahir de sa promulgation ».
La publication au Bulletin Officiel est un acte matériel par lequel la
loi est notifiée aux citoyennes et citoyens.

Elle a pour objet d’établir une présomption irréfragable (aucune


preuve contraire n’est admise) de la connaissance de la loi par les
citoyennes et citoyens. En effet, si « nul n’est censé ignorer la loi », il faut
que cette loi soit promulguée et portée à la connaissance de tous.

Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu’après le


contrôle de leur conformité à la Constitution par Cour Constitutionnelle.
La force coercitive et l’autorité de la loi

La règle de droit présente un effet obligatoire. Cette force prend


naissance dès sa promulgation au Bulletin Officiel.

La promulgation concerne la Constitution et les lois votées par le


Parlement. Sa Majesté le Roi ordonne l’exécution des lois organiques et
des lois ordinaires votées par le Parlement à travers les Dahirs.

Après leur publication, les lois ordinaires, les lois organiques et


aussi les règlements deviennent exécutoires. En ce sens, leur respect est
obligatoire jusqu’à ce qu’elles seront modifiées et complétées ou abrogées.
D- Le contrôle de la constitutionnalité des lois

Une loi votée par le Parlement peut être contraire à la Constitution


ou à l’un des principes qui en découlent. Il faut donc contrôler la
conformité des lois aux dispositions et règles de la Constitution.

L’institution habilitée par la Constitution pour effectuer le contrôle


de constitutionalité est la Cour Constitutionnelle.

Les décisions de la Cour constitutionnelle s’imposent aux pouvoirs


publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
L’abrogation d’une loi lui retire sa force obligatoire.
L’application de la loi dans le temps
Le droit marocain retient deux principes qui se complètent :
le principe de la non-rétroactivité des lois et le principe de l'effet
immédiat de la loi nouvelle.

1- Le principe de la non-rétroactivité des lois

Cette règle implique qu’une nouvelle loi, dès son entrée en


vigueur, ne peut pas s’appliquer à des actes, des faits ou des
situations juridiques nés de l’ancienne loi. (Puisque les conditions
de la loi ancienne sont satisfaites, donc la situation créée ne peut
être remise en cause par une loi nouvelle).

Exceptions
Toutefois, cette procédure n’est pas absolue. Deux situations
particulières peuvent donner lieu à des décrets-lois pris par le
gouvernement, il s’agit des décrets-lois pendant les vacances du
parlement et décrets-lois sur habilitation.

Décrets-lois pendant les vacances du parlement

Au cours des vacances de parlement qui sépare les sessions,


le gouvernement peut prendre des décrets lois en informant les
commissions permanentes de la Chambre des représentants et de la
Chambre des Conseillers.
Décrets-lois sur habilitation

Le parlement peut, à travers une loi d’habilitation


"‫"قانون اإلذن‬, autoriser le gouvernement, pendant un délai
limité et en vue d’un objectif déterminé, à prendre par
décret des mesures qui sont normalement du domaine de
la loi. Ces décrets sont soumis à une ratification ultérieure
du parlement lors de la session ordinaire suivante.
La Constitution a fixé une liste limitative des
domaines de compétence du Parlement qui comprend
les matières qui doivent respecter la procédure
législative. Toutes les matières autres que celles qui sont
du domaine de la loi (c'est-à-dire les matières qui ne se
trouvent pas sur la liste énoncée à l’article 71 de la
Constitution susmentionnée) appartiennent au domaine
règlementaire (article 72 de la Constitution de 2011).
Sources réglementaires du droit

Les sources réglementaires émanent du pouvoir exécutif , lequel


comprend :

Le Chef de gouvernement et les ministres


Les règlements

Un règlement est une disposition prise par les


autorités administratives, auxquelles la Constitution
confère une attribution pour édicter des règles
normatives. Il s’agit de dispositions variées et
d’importance inégale. En premier lieu on trouve les
décrets Royaux ; à un échelon intermédiaire on trouve les
décrets du Chef du gouvernement ou décrets des
ministres ; à un échelon inférieur on rencontre les textes
réglementaires pris par les membres du gouvernement.
B- Les décrets du Chef de gouvernement

Le décret est une décision émise par le pouvoir exécutif. C’est


une norme émanant du pouvoir réglementaire. En principe, le
Chef du Gouvernement exerce ce pouvoir et peut déléguer
certains de ses pouvoirs aux ministres. Les actes réglementaires
du Chef du Gouvernement sont contresignés par les ministres
chargés de leur exécution (article 90 de la Constitution).

On trouve deux types de règlements autonomes et les


règlements pris pour l’exécution des lois.
 Les règlements autonomes
Il s’agit des décrets pris dans les matières qui ne sont pas
du domaine de la loi (c'est-à-dire les autres matières qui ne
font partie de la liste limitative énumérée à l’article 71 de la
Constitution de 2011).
 Les règlements pris pour l’exécution des lois
Le gouvernement est chargé d’assurer l’exécution des
lois adoptées par le parlement. Pour ce faire, il doit préciser
les mesures et les modalités de cette application. Le
règlement peut prendre la forme de décret d’application,
d’arrêté, de circulaire ou de notes de service (directives). Il
intervient alors pour la mise en pratique de la loi.
Sources réglementaires du droit

1. Les décrets.
Les décrets sont des actes réglementaires émanant généralement du Chef du
Gouvernement. Ils sont connus aussi sous l’appellation de ‘’décrets gouvernementaux’’.
On cite, à titre d’illustration:
•Décret n° 2-08-69 Janvier 2005 publié au B.O N°5649 du 21 juillet 2008, relatif à statut
particulier du corps de l’inspection du travail.

11/11/2021 78
Sources réglementaires du droit

Malgré son adoption en conseil de gouvernement ou de conseil de


ministre, le règlement n’entre en vigueur qu’après sa publication au
Bulletin Officiel.

La force obligatoire prend naissance avec l'entrée en vigueur de la


loi et se prolonge tant qu'elle n'a pas été abrogée. L’abrogation de la loi
peut être initiée par le législateur ou par l’instance chargée de son
exécution en poursuivant la même procédure d’adoption, de dépôt, de
vote jusqu’à sa promulgation au bulletin officiel.

L’autorité implique les notions de légitimité, de commandement et


d'obéissance, d'un autre pouvoir qui impose le respect de la loi aux
personnes et aux différentes juridictions. Il faut, à cet effet, distinguer les
différentes catégories de normes juridiques. En ce qui concerne les lois, il
importe de vérifier si elles sont ou non conformes à la Constitution à
travers le contrôle de leur constitutionnalité.
Sources réglementaires du droit

Les arrêtés ministériels.


Les arrêtés ministériels sont des textes réglementaires pris par les membres
du gouvernement, les Ministres et rarement le Chef du Gouvernement. La plupart
des arrêtés régissant le monde du travail par exemple sont pris par le Ministre du
Travail et de l’insertion professionnelle.

Entre autres arrêtés régissant le travail, on note :

•L’arrêté 339-05 publié au BO N° 5540 du 5 juillet 2007 relatif à la fixation des


conditions d’admission des nourrissons et des chambres d’allaitement ainsi que les
conditions de surveillance et d’installations d’hygiène dans ces chambres.
•L’arrêté 344-05 publié au BO N° 5540 du 5 juillet 2007 relatif à la Fixation des
modalités de calcul de l’indemnité du congé annuel payé et de l’indemnité
compensatrice de congé.

11/11/2021 80
Sources coutumières du droit
II. Sources informelles.
A. Coutume et usages .

Les innovations dans le domaine commercial et économique (Industrie…)


précèdent la loi. Pour combler le vide juridique, les commerçants développent leurs
propres règles et usages (qui se transforment avec la pratique pour constituer une
coutume) pour régler leurs opérations, lesquels revêtent une importance capitale en
matière de droit et notamment des affaires, puisqu’ils garantissent la simplicité, la
rapidité et la sécurité des transactions.

A préciser, par ailleurs, que la coutume est un usage juridique oral, consacré
par le temps et accepté par la population. C’est aussi un comportement
professionnel constant, répandu et généralement ancien. En matière de droit des
affaires, les usages sont nombreux et peuvent régir différentes situations, et ce, en
l’absence de textes de loi écrits spécifiques. Ces usages qui sont développés par la
pratique quotidienne permettent en fait de combler les vides juridiques.

11/11/2021 81
Sources coutumières du droit des affaires

Les éléments constitutifs de la coutume

 Elément matériel: une pratique répétitive, habituelle et régulière

 Elément psychologique : acceptation et sentiment que cette pratique est


obligatoire

11/11/2021 82
Sources coutumières du droit des affaires

L'article 2 du code de commerce marocain précise


« qu'il est statué en matière commerciale conformément aux
lois et aux coutumes et usages du commerce »
et l'article 3 dispose que
« les coutumes et usages spéciaux et locaux priment les
coutumes et usages généraux ».
Les parties qui n'ont rien précisé sont censées s'y être référées.

On distingue, à cet égard, les usages conventionnels et les usages de droit.

11/11/2021 83
Sources coutumières du droit des affaires

Les usages conventionnels.

Les usages conventionnels puisent leur origine dans des pratiques répétées,
suivies par des commerçants à l’occasion de la conclusion et l’exécution des
contrats. De la sorte, les clauses qui étaient régulièrement insérées et répétées
dans des contrats sont considérées comme acquises même si elles ne sont pas
écrites. La pratique est devenue usage de fait : elle joue le rôle d'une convention
tacite. Les stipulations deviennent avec le temps tellement connues qu’il devient
inutile de les prévoir dans les contrats.
L’existence d’un usage se prouve par parères, qui sont des attestations
écrites émanant d’organismes professionnels divers. Ces organismes établissent un
véritable code des usages d’une profession et quelques contrats-types.

11/11/2021 84
Sources coutumières du droit des affaires

Les usages de droit.

Ces usages sont consacrés par le juge ou la loi. Une présomption de solidarité
entre débiteurs contractuels existe en matière commerciale.

11/11/2021 85
Sources informelles du droit

B- La jurisprudence.

La jurisprudence )‫ (االجتهاد القضائي‬est l’ensemble des décisions de justice


rendues (notamment par les hautes instances) au sujet d’une question en
l’absence d’un texte juridique servant de précédents et d’exemples, qui illustrent
comment un problème juridique a été résolu.

Le rôle de la jurisprudence dans le droit est indéniable. Elle sert non


seulement à l’interprétation des textes, mais également pour établir en dehors de
tout texte le régime juridique pour différentes situations. De surcroit, elle est à
même d’influencer le législateur à l’occasion des réformes de textes de lois.

11/11/2021 86
Sources informelles du droit

C- La doctrine.

On désigne par ‘’doctrine ‫ ’’الفقه‬l’ensemble des textes, circulaires, instructions de


service, notes ministérielles et réponses ministérielles aux questions écrites des
parlementaires et d’autres documents d’ordre interne publiés pour faire connaître
officiellement l’interprétation qu’on donne des règles législatives et
réglementaires.

Elle désigne également l’ensemble des opinions émises par les praticiens du droit
(professeurs, avocats, notaires, magistrats …) à l’occasion d’étude de la matière
juridique, visant à influencer le législateur (lors de l’élaboration des réformes) et le
juge à travers les différentes interprétations et critiques faites et diffusées dans les
ouvrages et publications scientifiques.

11/11/2021 87
SECTION 1- LES SOURCES PRINCIPALES

§5- Le droit musulman et le droit coutumier


َّ ‫(ال‬
A- Le droit musulman: charî'a )‫ش ِري َعة‬
L’attachement du Maroc à l’Islam est inscrit dans
la Constitution du 29 juillet 2011. Cette dernière,
comme les précédentes, précise dans son préambule,
que le Royaume du Maroc est un État musulman.
L’article 3 affirme que « l’islam est la religion de l’État
qui garantit à tous le libre exercice des cultes ».
Le droit musulman est fondé sur deux ordres : les
sources originelles (le Coran et la Sunna) et les sources
dérivées (l’Idjmaa et le quiyas).
SECTION 1- LES SOURCES PRINCIPALES

1- Les sources originelles


Ces sources sont le Coran et la Sunna.
Le Coran est la parole de Dieu révélée au
prophète Mahomet dont le texte écrit nous a été
transmis par ses compagnons et ses successeurs
(Khoulafas), notamment par Uthmân ibn Affân.

Les règles de conduites divines peuvent être


distinguées selon leur degré de généralité, leur sens
et leur caractère obligatoire.
SECTION 1- LES SOURCES PRINCIPALES

Les dispositions coraniques sont de deux types : les


Ahkams )‫ (األحكام‬et les principes généraux )‫(المبادئ العامة‬.

- Les Ahkams sont des règles qui interviennent pour


résoudre un problème particulier.
- Les principes généraux sont des règles qui peuvent
être adaptées à toutes les époques et servir comme
source de législation.

Selon leur sens, les règles du Coran sont de deux sortes


: certaines et présomptives. Elles accordent aux actes
humains cinq qualifications : obligatoires, recommandées,
prohibées, conseillées ou tolérées.
SECTION 1- LES SOURCES PRINCIPALES

La Sunna signifie la conduite du Prophète. Elle est


constituée par ses paroles (hadiths), ses pratiques (la
manière de prier ou de faire le pèlerinage) et ses
approbations tacites ou expresses.
2- Les sources dérivées : l’Idjmaa et le Qiyas
L’Idjamaa )‫ (اإلجماع‬résulte du travail collectif des
jurisconsultes (les Oulamas et Fouakahas). Il signifie l’accord
unanime des ces derniers sur des règles de conduites
morales et spirituelles ou sociales.
Le Qiyas )‫ (القياس‬est issu d’initiatives individuelles. C’est
un raisonnement par analogie, une méthode selon laquelle
une règle posée par un texte (verset coranique ou hadith) se
trouve appliquée, sommairement, à des cas non compris
dans ses termes mais commandés par la même raison.
Sources internationales du droit
On distingue les sources formelles de droit de celles dites informelles

Sources formelles Sources informelles

Usages
internationaux
Traités et
conventions
Jurisprudence

11/11/2021 92
Sources internationales du droit

§ 2. Sources internationales du droit .

Les sources du droit sont également d’ordre externe. Ce


sont essentiellement les conventions internationales signées
et ratifiées.

Dans le préambule de la nouvelle constitution de 2011,


l’Etat marocain s’engage à ‘’accorder aux conventions
internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des
dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le
respect de son identité nationale immuable, et dès la
publication de ces conventions, la primauté sur le droit
interne du pays, et harmoniser en conséquence les
dispositions pertinentes de sa législation nationale’’.

11/11/2021 93
En cas de conflit entre le droit international et le droit
interne, faut-il primer le droit international ou au le droit
interne ?
Certains systèmes juridiques attribuent au droit
international une valeur supra constitutionnelle (doctrine
moniste). D’autres systèmes affirment leur refus de cette
approche (doctrine dualiste).
L'article 27 de la Convention de Vienne de 1969, sur
le droit des traités, déclare : « Une partie ne peut invoquer
les dispositions de son droit interne comme justifiant la
non exécution d'un traité ».
Pyramide des lois

Constitution
Conventions
internationales

Lois
Règlement
Coutume/usages
Jurisprudence
Doctrine
Selon le principe de hiérarchie, une règle de droit ne saurait être contraire à celle qui lui
est hiérarchiquement supérieure. L’exemple de la constitutionnalité des lois illustre ce
principe.
11/11/2021 95
Sources internationales du droit
I. Les conventions internationales.

Les conventions internationales sont soit bilatérales, soit multilatérales


(comprenant plusieurs pays). En principe, une fois ratifiées elles acquièrent une
force supérieure dans la hiérarchie des lois à celles d’ordre national, sous réserve
de réciprocité et du respect de la constitution et de l’identité nationale. En matière
de droit des affaires, ces conventions visent à uniformiser les règles applicables à
certains domaines.

Aussi, ces conventions tendent à mettre en place un support juridique visant


à régler les litiges qui risquent de surgir lors de l’exécution de contrats
internationaux ou autres.

Ci-après quelques conventions données à titre indicatif dans le domaine du


droit des affaires :

• Les conventions internationales de Genève du 47 juin 1930 et 19 mars


1931 relatives respectivement à la lettre de change et au chèque,
ratifiées au Maroc par le dahir du 19 janvier l939.

11/11/2021 96
Sources internationales du droit

• Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et


pacte international relatif aux droits civils et politiques, du 16 décembre 1966,
ratifiés par le dahir (loi) du 08 novembre 1979.
•Accord de l'OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC)
•La convention de Varsovie du 12 octobre 1929 relative au transport aérien
international, ratifiée par le dahir (loi) du 16 février 1977, et publiée au Bulletin
officiel du Royaume du Maroc n° 3389 bis du 13 octobre 1977
• Les accords de libre échange conclus avec l’UE, les USA, la Turquie, les EAU,
l’Egypte…
• La convention portant création du Centre International de Règlement des Différends
relatifs aux Investissements ”CIRDI” ratifiée par le Maroc en date du 11 Octobre 1965
• La convention portant création de l’Agence Multilatérale de Garantie des
Investissements ratifiée par le Maroc le 16 septembre 1992 (AMGI).

11/11/2021 97
Sources internationales du droit

• Les conventions établies par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) créée


en 1946 en tant qu’institution spécialisée de l'ONU.
• Conventions de non double imposition.
• La convention de vienne sur la vente des marchandises de 1980.
• La convention de Bern sur les transports de chemin de fer de 1890,
• La convention d’Ottawa sur les transports aériens de 1999,
• La convention d’union de Paris portant sur la propriété industrielle de 1883.
• La convention relative à l'aviation civile internationale signée à Chicago, le 7
décembre 1944 (promulgué par Dahir n° 1-57-172 du 10 kaada 1376 (8 juin 1957)
• Protocole fait à Montréal le 10 mai 1984 portant amendement de la Convention
relative à l'aviation civile internationale faite à Chicago le 7 décembre 1944
(promulgué par Dahir n° 1-90-107 du 27 chaabane 1422 (13 novembre 2001).
• Convention de Genève du 19 mai 1956 relative au contrat de transport
international de marchandises par route (CMR).

11/11/2021 98
Sources internationales du droit

Aussi, le Maroc a ratifié plusieurs conventions en matière d’arbitrage dont :

• La Convention de la Haye du 1er mars 1954,


• La Convention de New York du 9 juin 1958 relative à la reconnaissance et
l’exécution des sentences arbitrales étrangères.
• La convention de Amman relative à l’arbitrage commercial international du 14
avril 1987.

11/11/2021 99
Sources internationales du droit

Les usages internationaux.

Les usages sont aussi bien d’ordre national qu’international. Ils sont créés et mis
en application par les commerçants dans les différentes transactions
transnationales. Ils sont utilisés notamment dans les contrats-types, et ce, à
cause des disparités dans les législations nationales. Il en est le cas, à titre
d’illustration, des incoterms(international commercial terms) émis par la Chambre
de Commerce International (basée à Paris) - C.C.I). Ce sont des termes
internationaux qui précisent les obligations des différentes parties dans les ventes
internationales. On a vu se développer une lex mercatoria, loi des marchands,
inspirée par nécessités propres au commerce international .

11/11/2021 100
Sources internationales du droit

La jurisprudence.

La jurisprudence internationale a une place importante dans les sources du droit


international des affaires.

Si la compétence judiciaire marocaine est d’ordre public et les parties ne peuvent


convenir d’accorder la compétence à une juridiction étrangère, en revanche, le
droit marocain permet aux parties qui se trouvent sur le territoire national de
recourir aux instances d’arbitrage international en cas de litige.

11/11/2021 101
CHAPITRE 3- LES BRANCHES DU DROIT
L’évolution spatiale et historique du droit a permis
l’émergence de sa subdivision en droit privé et droit public.
Le droit public (ius publicum) est constitué par l'ensemble
des règles de droit consacrées à l'organisation et au
fonctionnement de l'État ainsi qu'aux rapports entre les
pouvoirs publics et les particuliers.
Le droit privé (ius privatum) est constitué par l'ensemble
des règles de droit qui régissent les rapports des particuliers
entre eux. Traite des relations entre les individus placés sur un
pied d’égalité à l’abri de toute ingérence de l’autorité publique.
CHAPITRE 3- LES BRANCHES DU DROIT

Les branches du droit privé qui règlent les rapports


entre e les particuliers (mariage, succession, vente achats
…) et les branches du droit public qui fixent l’organisation
et le fonctionnement des établissements, entreprises et
collectivités publiques.

Cette distinction permet d’avoir deux disciplines


indépendantes avec des règles propres à chacune et des
juridictions différentes. Ainsi en droit privé le juge
compétent sera le juge judiciaire, et le juge administratif
pour le droit public.
Section 1- les branches du droit privé
Le droit privé regroupe l’ensemble des règles
juridiques qui règlent les rapports entre personnes
privées.

On distingue entre droit privé interne et droit privé


international.

§1- Le droit privé interne

Cette discipline comprend le droit civil et le droit des


affaires.
Section 1- les branches du droit privé
A. Le droit civil
Le droit civil est la matière fondamentale de tout le
droit privé.

Le droit civil détermine tout les éléments qui


permettent d’individualiser les personnes : Le nom,
l’état civil, le domicile.

Le droit civil régit le statut personnel, familial et


successoral. Il s’intéresse aux problèmes qui peuvent se
poser dans le cadre : Mariage, filiation, répudiation,
divorce, successions et libéralités.
Section 1- les branches du droit privé

Le droit civil s’intéresse aux droits subjectifs. Il peut


soit porter sur des choses : les droits réels (Le droit de
propriété), ou s’exerce contre une autre personne : les
droits personnels ou de créance.

En somme, les matières du droit civil sont régies par


le Code des obligations et des contrats promulgué par
Dahir du 12 août 1913.
Section 1- les branches du droit privé
B. Le droit des affaires
Le droit des affaires est l’ensemble des règles relatives
aux affaires des entreprises.

Il règle toutes les activités et les opérations commerciales


des commerçants.

On distingue le droit commercial et le droit social.

Par ailleurs, on trouve d’autres branches comme le droit


fiscal, le droit de la concurrence, le droit de la consommation,
le droit bancaire, le droit des assurances, le droit boursier, le
droit de la propriété intellectuelle…
Section 1- les branches du droit privé
1- le droit commercial

Il s’intéresse à tous les rapports de commerce, a


pour destinataires les commerçants, les rapports entres
les commerçants et les entreprises privées
commerciales.
Ce droit regroupe le droit des sociétés et le droit des
procédures collectives (appelé droit des entreprises en
difficultés).
Le droit commercial régit les actes et les effets de
commerce (La lettre de change, le billet à ordre). Ces
derniers sont réglementés par la loi n° 15-95 formant le
Code de commerce du 1 août 1996.
Section 1- les branches du droit privé
2- le droit social
Le droit social est l’ensemble des règles applicables
en matière du droit du travail et de la sécurité sociale.
Le droit de la sécurité sociale organise les rapports
entre les assurés et les organismes de sécurité sociale.
Régit le système de protection sociale : Maladie,
accident du travaille, etc.
Le droit du travail organise les relations de travail
existant entre un employeur et un salarié. Régit les
rapports individuels (Salaires, congés payés, etc.) et
collectifs (Syndicats, représentation du personnel, etc.).
Section 1- les branches du droit privé
3- le droit de la concurrence
C’est l’ensemble des règles juridiques qui gouvernent les
rivalités entre agents économiques dans la recherche et
la conservation d'une clientèle en organisant et
régulant la concurrence. Ce sont des règles basées sur le
principe de la liberté d'entreprendre et de la liberté du
commerce et de l'industrie, et la conquête et la
conservation d'une part de marché.

Au Maroc, ce droit est régit par la loi 06-99 relative à la liberté


des prix et de la concurrence du 5 juin 2000.
Section 1- les branches du droit privé
4- le droit bancaire
C’est l'ensemble des règles qui régissent les
opérations de banques et ceux qui les accomplissent à
titre professionnel. Il a pour objet de régler les
activités exercées à titre habituel par les
établissements de crédit.
Le droit bancaire est un droit professionnel, c'est le
droit des professionnels du commerce de banque.
Au Maroc ce droit est régit par la loi n° 103.12
relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés du 24 décembre 2014.
Section 1- les branches du droit privé
5- le droit de la consommation
Né aux États Unis et symbolisé par l'action de Ralph
NADER en particulier contre les constructeurs
automobiles, le mouvement consumériste a conduit le
législateur a développé des règles protégeant le
consentement et la sécurité des consommateurs.
Le droit de la consommation est issu du
développement du mouvement consumériste pour la
protection des consommateurs dans leurs relations avec
les entreprises.
Au Maroc, ce droit est régit par la loi n° 31-08
édictant des mesures de protection du
consommateur du 18 février 2011.
Section 1- les branches du droit privé
6- le droit de la propriété intellectuelle
Les droits de propriété intellectuelle se divisent en deux
branches, la propriété industrielle et la propriété littéraire
et artistique, qui recouvre le droit d'auteur et les droits
voisins.
Le régime des droits de propriété intellectuelle sont
codifiés dans le Code la propriété intellectuelle. La
protection des droits de propriété intellectuelle a pour objet
de favoriser l'innovation et la création.
Au Maroc, ce droit est régit par la loi n° 23-13 modifiant
et complétant la loi n° 17-97 relative à la protection de la
propriété industrielle. Tandis que, les créations littéraires ou
artistiques sont régis par la loi no 34-05 de 2006 modifiant et
complétant la loi n° 2-00 de 2000.
Section 1- les branches du droit privé

§2- Le droit privé international

Ce droit regroupe l’ensemble des règles qui traient


les litiges qui naissent des rapports entre particuliers de
nationalité différente (divorce entre un marocain et une
étrangère) et les affaires de conflits de lois : Conflits qui
opposent la loi nationale à d’autres lois étrangères
(Nationalité de l’une des parties, lieu d’accident, lieu de
situation des biens revendiqués).
Section 2- les branches du droit public
Le droit public régit les rapports entre ces institutions
publiques et les particuliers, ou ces institutions entre elles.
Il s’intéresse aux rapports qui impliquent l’État ou l’un de
ses démembrements.
On distingue le droit public interne et international.
§1- Le droit public interne
Le droit public interne comprend plusieurs branches
telles que le droit constitutionnel, le droit administratif, les
finances publiques, le droit international public, le droit de
la fonction publique, le droit des marchés publics, le droit
de l'urbanisme, le droit de l'environnement et le droit
public économique.
Section 2- les branches du droit public
1- le droit constitutionnel
Le droit constitutionnel fixe les règles
d’organisation de l’État : Le pouvoir législatif (Le
parlement), Le pouvoir exécutif (Le gouvernement) et
Le pouvoir judiciaire (Les tribunaux).

Le droit constitutionnel précise et organise :


 La forme de l’État ;
 L’organisation du régime politique ;
 Le fonctionnement des pouvoirs publics ;
 Les libertés publiques des citoyens.
Section 2- les branches du droit public
2- le droit administratif
Ce droit a pour objet d’organiser les rapports entre
les autorités administratives et les particuliers.

Ce droit régit les actes administratifs, contentieux


administratif, contrats administratifs, fonctions
publiques, marchés publics, ouvrages publics, recours
administratifs, recours contentieux, responsabilités
administratives, sanctions administratives, séparations
des pouvoirs, services publics et travaux publics.
Section 2- les branches du droit public
3- Les finances publiques et locales
Cette branche du droit public désignent l'étude des
règles et des opérations relatives aux modes
d’utilisation de l’ensemble des ressources et des charges
de l’État et des collectivités territoriales.
4- Le droit de l’environnement
Ce droit concerne l'étude et pose les règles
juridiques visant la compréhension, la protection,
l'utilisation, la gestion ou la restauration de
l'environnement contre perturbation écologique sous
toutes ses formes terrestres, aquatiques et marines,
naturelles et culturelles, voire non-terrestres (droit
spatial).
Section 2- les branches du droit public
§2- Le droit public international
C’est le droit qui organise les rapports entre les États
et les Organisations internationales ou régionales
(L’O.N.U, l’Union Européenne, l’Union Africaine).
Les sources du droit public international sont : Les
traités internationaux, Les usages et les coutumes, Les
principes généraux du droit, La jurisprudence.
C’est un droit qui fait l’objet d’une grande
circonspection (prudence), due à l’absence de réelles
sanctions coercitives. Ca dépend de la bonne volonté du
plus fort ou l’existence d’intérêts particuliers.
Section 3- les branches mixtes
Diverses branches du droit sont mixtes et
chevauchent par ailleurs le droit public et le droit privé.
on trouve le droit pénal et le droit processuel.
§1- Le droit pénal
Le droit pénal a pour objet des phénomènes
criminels issus des actes, comportements ou conduites
antisociales qui constituent des infractions créant des
troubles pour la société.

L’étude de ce droit comprend le droit pénal général,


la procédure pénale et la criminologie.
Section 3- Les branches mixtes
Le droit pénal général fixe les éléments constitutifs
des infractions et précise les sanctions envisagées.

La procédure pénale est la branche du droit qui met


en œuvre le droit pénal. Elle a pour objet de déterminer
les règles qui doivent être suivies et les formes à respecter
pour la constatation et la poursuite des infractions pour
l’établissement de preuves, et le jugement du délinquant à
l’audience.

La criminologie est l’étude du phénomène criminel à


partir de ces causes et de ces conséquences sociales et
individuelles.
Section 3- Les branches mixtes
§2- Le droit de procédure
Ce droit désigne l'ensemble des règles régissant
l'organisation et l'activité des juridictions qui appliquent le
droit.

Dans un sens large, cela signifie l'ensemble des formes à


respecter pour la réalisation d'un droit ou d'un ensemble
de règles.

Dans un sens étroit, ce droit vise plus particulièrement


la procédure judiciaire, appelée aussi droit judiciaire ou
droit processuel.
Section 3- Les branches mixtes
Ce droit détermine l’organisation des
tribunaux, fixe la forme et les règles selon
lesquelles la juridiction compétente doit juger
les litiges. La procédure judiciaire privée est le
complément nécessaire du droit privé. C’est la
loi qui prescrit la manière d’agir.

Trois procédures ont pour objet de définir


les différents organes de la justice : Pénale,
administrative et civile.
Section 3- Les branches mixtes
Pénale : les règles de forme sont strictes afin d’être une garantie
pour l’inculpé. Le tribunal n’est pas libre de faire ce qu’il veut.

Administrative : fixe l’ensemble des formalités pour appliquer


correctement le droit administratif qui organise la compétence
des juridictions administratives ;

Civile : appelé aussi le « droit judiciaire privé », c’est la partie de la


procédure qui dénonce les règles régissant l’organisation et
l’activité des juridictions appelées à trancher des litiges survenant
dans l’application du droit privé. on trouve la procédure
d'injonction de payer, procédure de notification et d’exécution
d’un jugement …
Des Questions?
À la
prochaine
PARTIE II. DROITS SUBJECTIFS
L'expression « droits subjectifs » désigne l'ensemble
des prérogatives, avantages ou pouvoirs accordés à des
personnes ou sur des biens dont bénéficie et peut se prévaloir
un sujet de droit, qu'il soit personne physique ou morale.
Les droits subjectifs sont en relation avec le sujet de
droit et non à la règle de droit. Ces droits (du point de vue de
l’individu) sont reconnus par le droit objectif (du point de vue
de la société). Ainsi, les individus sont égaux devant la loi
(droit objectif), mais n'ont pas tous les mêmes droits. Les
droits subjectifs sont opposables aux tiers, leur respect ou
leur reconnaissance peut être réclamée en justice.
LES DROITS SUBJECTIFS

Le code de la famille (droit objectif) reconnaît au père


le droit d’exercer son autorité parentale sur ses enfants (droit
subjectif) de même le droit civil reconnaît aux personnes le droit
de propriété.

Le droit, dans son sens subjectif, désigne alors une


prérogative accordée à une personne par le droit objectif. En fait,
c'est à la conception subjective du droit qu’on fait référence
quand on parle du droit de propriété d’une personne, droit de
vote, droit au travail, droit à la vie et droit à l'intégrité corporelle.

Ainsi, le mot droit peut avoir deux définitions distinctes


selon la référence à son objet ou à son sujet.
CHAPITRE I
LES DROITS SUBJECTIFS
Ce sont les personnes qui sont des sujets de droit et
jouissent de droits et d'obligations par opposition aux choses.
On distingue les personnes physiques et les personnes
morales.
La personne physique est un individu, être humain,
alors que la personne morale est un regroupement de
personnes (société, association…) ou de biens (fondation)
auquel la loi confère une existence juridique autonome
distincte des ses membres.
SECTION 1
• §1- L'acquisition de la
LES SUJETS DES DROITS
personnalité juridique
LA • §2- L'identification de la
PERSONNE personne physique
• §3- Le régime de la
SUBJECTIFS

PHYSIQUE capacité juridique

• 1- Les grandes
SECTION 2 distinctions entre les
LA sociétés
• 2- L'acquisition de la
PERSONNE personnalité morale et
ses effets
MORALE
SECTION 1- LA PERSONNE
PHYSIQUE
§1- L’ACQUISITION DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

A- Le principe
Le principe est que la personne physique acquiert la personnalité juridique dés la
naissance et la perd à la mort. Lorsqu’il est établi que l'enfant est né vivant
suite aux premiers vagissements, à l’allaitement ou à d’autres indices
analogues il acquiert la personnalité juridique. (Article 331 du code de la
famille.).
En conséquence, l'enfant mort-né, ou celui qui décède au cours de l'accouchement
(sans avoir donné aucun signe de vie) est considéré comme n'ayant jamais eu
une personnalité juridique. Parallèlement, la personnalité juridique se perd
avec les derniers signes de vie c'est-à-dire à la mort.
Cependant , ce principe n'est pas absolu et connaît des exceptions.
B - Les exceptions
Le principe de l'acquisition de la personnalité juridique à la naissance et sa perte
à la mort connaît deux exceptions liées à des situations particulières.
A- L’ATTRIBUTION DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE AVANT
LA NAISSANCE

Lorsqu'il y va de son intérêt, la personnalité juridique


d'un enfant rétroagit à la date de sa conception. Il sera
considéré comme ayant la faculté d'acquérir des droits
dès la date de sa conception et non la naissance. Cette
attribution anticipée de la personnalité juridique à
l'enfant à partir de la date de sa conception n'est effective
que s’il est né vivant.

Ainsi, l'enfant non encore né peut recevoir un legs et


acquiert le droit à l'héritage de son père décédé à
condition de naître vivant.
B- L’EXTINCTION DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Dans certaines situations, suite à la disparition ou l’absence


d’un individu, nécessitent une procédure spécifique.
Doit-il on le considérer comme vivant ? Jusqu'à quelle date ou
doit-on le déclarer décédé pour permettre sa succession ?
La procédure de déclaration du décès diffère selon les
circonstances de la disparition :
- Lorsqu’une personne a disparu dans des circonstances
exceptionnelles rendant sa mort probable (crash d'avion, naufrage,
incendie...) un jugement déclaratif de décès est rendu à
l’expiration d’un délai d’une année courant à compter de la date à
laquelle tout espoir a été perdu de savoir si elle est morte ou
vivante.
Dans les autres cas, il appartient au tribunal de fixer la
période au terme de laquelle il rendra le jugement déclaratif de
décès et ce, après enquête et investigation, par tous les moyens
possibles, des autorités compétentes pour la recherche de la
personne disparue.

Les effets de la déclaration du décès sont les même que le décès


réel tant sur le plan patrimonial (ouverture de sa succession) que
matrimonial (sa femme est une veuve qui peut se remarier).

S'il s'avère par la suite que la personne est toujours en vie, le


tribunal doit rendre une décision qui annule le jugement déclaratif
du décès avec tous ses effets, à l’exception du remariage de
l’épouse du disparu qui demeure valable s’il a été consommé.
§2- L’IDENTIFICATION DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

La personne physique est identifiée


par plusieurs éléments dont
principalement le nom et le prénom, la
nationalité et le domicile.

Ces éléments d'identification sont


constatés dans les actes de l’état civil.
Le nom est une institution de police civile née de la
nécessité d'individualisation des personnes physiques dans
un intérêt public.
C'est un emblème de rattachement familial auquel
1- LE NOM ET LE PRÉNOM

est associé un prénom en vue d'une véritable


individualisation.
1 - Le nom de famille
Toute personne doit avoir un nom de famille
qu'elle choisi lors de la première inscription à
l'état civil.
Le nom choisi ne doit pas être différent de
celui du père ni porter atteinte aux bonnes mœurs
ou à l'ordre public ni être un nom ridicule, un
prénom ou un nom étranger ne présentant pas un
caractère marocain, un nom d'une ville, de village
ou de tribu, ni un nom composé sauf s'il s'agit
d'un nom composé déjà porté notoirement par la
famille paternelle de l'intéressé.
Si le nom de famille choisi est un nom de chérif, il en sera justifié par
une attestation du Naquib des chorfas correspondant ou, à défaut de
Naquib, par un acte adoulaire (LAFIF).
Le nom choisi pour la première fois est soumis à une haute
commission de l'état civil composée de :
- L'historiographe du Royaume, président,
- Un magistrat représentant le ministre de la justice
- - Un représentant du ministre de l'intérieur.
Lorsqu'il s'agit d'un enfant né de père inconnu, la mère ou la
personne en tenant lieu lui choisit un prénom de père comprenant
l'épithète "Abd" ainsi qu'un nom de famille qui lui est propre.
Toute personne peut présenter une demande de changement
de nom à la haute commission de l'état civil en indiquant les raisons
de cette demande. L'acceptation du changement du nom est décidée
par décret.
1- LE NOM ET LE PRÉNOM 2- Le prénom
Le prénom est choisi par la personne faisant la
déclaration de naissance à l'état civil. Il doit présenter un
caractère marocain et ne doit être ni un nom de famille ni un
nom composé de plus de deux prénoms, ni un nom de ville, de
village ou de tribu, comme il ne doit pas être de nature à
porter atteinte aux bonnes mœurs ou à l'ordre public. Il ne doit
comporter aucun sobriquet (par dérision) ou titre tel que
"Moulay", "Sidi", ou "Lalla".
Si l'officier de l'état civil refuse le prénom choisi par le
déclarant, il est soumis à la haute commission de l'état civil qui
décide le refus ou l'acceptation du prénom proposé.
Toute personne peut introduire une demande de
changement de son prénom auprès du tribunal de première
instance en justifiant sa demande d'un motif valable.
Le domicile équivaut à une localisation
2- LE DOMICILE
géographique stable et permanente de la
personne. C'est le lieu où la personne est
située pour les actes juridiques la concernant.
Le domicile est différent de la résidence:
le domicile est l'endroit où la personne est
rattachée juridiquement peu importe si elle
ne s’y trouve pas, alors que la résidence est le
lieu où la personne se trouve effectivement à
un moment déterminé sans que l’on se
préoccupe de l’y rattacher juridiquement.
1- Les catégories de domiciles
Il y a lieu de distinguer entre le domicile réel, légal et
élu.
2- LE DOMICILE
Le Domicile réel : Le domicile réel de toute personne
physique et au lieu où elle a son habitation habituelle
et le centre de ses affaires et de ses intérêts. Lorsque
la personne a son habitation habituelle en un lieu, et
le centre de ses affaires dans un autre elle est
domiciliée à l'égard de ses droits de famille et de son
patrimoine personnel là où elle a son habitation
habituelle, et à l'égard des droits ressortissant à son
activité professionnelle là où elle a le centre de ses
occupations et de ses intérêts.
Le domicile légal : C'est la loi qui détermine le domicile
de certaines personnes sans se préoccuper du lieu de
leur résidence et sans qu'elles aient le choix de leur
2- LE DOMICILE
domicile.
Exemple : le domicile légal de l'incapable et au lieu du
domicile de son tuteur et le domicile d'un fonctionnaire
public et au lieu où il exerce ses fonctions.
Le domicile élu : Au cours d’une opération juridique la
personne peut faire élection d'un domicile autre que
son domicile réel. Par exemple, à l'occasion du contrat
de vente, le vendeur et l’acheteur peuvent élire domicile
chez le notaire pour que le courrier s’achemine chez ce
dernier. Il en est de même de l'élection de domicile
auprès d'un avocat.
2- Les intérêts du domicile :
2- LE DOMICILE
L’intérêt juridique du domicile se manifeste aussi bien en
droit public qu'en droit privé.
En droit public, l'exercice des droits politiques est
rattaché au domicile. Ainsi, la participation aux
consultations électorales se fait dans la circonscription
électorale du lieu du domicile de la personne.
En droit privé, le domicile constitue le lieu où les tiers
peuvent valablement adresser du courrier, notifier des
actes de procédure sans se préoccuper de savoir si la
personne s'y trouve effectivement ou qu'elle est en
déplacement. De même, en cas de litige, le différend est
porté devant le tribunal du lieu du domicile du
défendeur.
3- LA NATIONALITÉ
La nationalité est le lien qui unit la personne à
un Etat et lui reconnaît tous les droits civils et
politiques reconnus aux citoyens(seul un marocain
peut être fonctionnaire dans l'administration
publique, participer aux élections…).

Le régime juridique de la nationalité marocaine


fait l'objet du Dahir du 6 septembre 1958 portant
code de la nationalité marocaine tel qu'il a été
modifié et complété par le dahir du 23 mars 2007. Il y
a lieu de distinguer entre la nationalité d'origine, la
nationalité par le bienfait de la loi et la naturalisation.
1- LA NATIONALITÉ D'ORIGINE
3- LA NATIONALITÉ La nationalité marocaine d'origine se transmet
automatiquement par filiation (droit du sang) ou par
naissance au Maroc (droit du sol).

 Par filiation (établie durant la minorité) :


- paternelle, l'enfant né d'un père marocain est
marocain.
- maternelle, l'enfant né d'une mère marocaine est
marocain.

 Par la naissance au Maroc pour l'enfant né au Maroc


de parents inconnus. Le nouveau-né trouvé au Maroc est
présumé, jusqu'à preuve du contraire, né au Maroc.
2- L'ACQUISITION DE LA NATIONALITÉ PAR LE BIENFAIT DE LA
LOI
La nationalité marocaine est acquise sur demande présentée
3- LA NATIONALITÉ
par l'intéressé, sauf opposition du ministre de la justice:
 Par la naissance et la résidence au Maroc pour :
-La personne née au Maroc de parents étrangers eux-mêmes nés
au Maroc avant le 6 septembre 1958 lorsqu'elle justifie d'une
résidence habituelle et régulière au Maroc. L'intéressée doit
présenter sa demande dans les deux ans qui précédent sa
majorité.
- La personne née au Maroc de parents étrangers, et ayant une
résidence habituelle et régulière au Maroc, dont le père lui-
même est né au Maroc, lorsque ce dernier se rattache à un pays
dont la fraction majoritaire de la population est constituée par
une communauté ayant pour langue l'arabe et pour religion
l'Islam et appartenant à cette communauté.
Par la Kafala : Sauf opposition du ministre de la justice,
toute personne de nationalité marocaine ayant pendant
plus de cinq années, la kafala (la prise en charge) d'un
3- LA NATIONALITÉ
enfant né en dehors du Maroc de parents inconnus, peut
présenter une déclaration aux fins d'acquisition de la
nationalité marocaine par l'enfant.
L'enfant soumis à la Kafala et dont le Kafil n'a pas présenté
de déclaration après la fin des cinq années, peut présenter
personnellement sa déclaration aux fins d'acquisition de la
nationalité marocaine durant les deux années précédant sa
majorité.
 Par le mariage : La femme étrangère qui a épousé un
marocain, peut demander l’acquisition de la nationalité
marocaine après cinq ans de résidence habituelle et
régulière au Maroc du ménage. Cette nationalité prend effet
à compter de la date du dépôt de la déclaration.
Le régime de l'état civil est organisé par la loi n° 37-99 relative à
l'état civil, promulguée par le dahir du 3 octobre 2002. L'état civil
est le régime consistant à consigner et à authentifier les faits civils
4- L’ÉTAT CIVIL
fondamentaux relatifs aux personnes.
1- Organisation de l'état civil
Les bureaux de l'état civil sont créés :
- dans chaque commune du Royaume en fonction du découpage
communal du territoire national.
- dans les postes diplomatiques et consulaires du Maroc à l'étranger
(destinés aux ressortissants marocains à l'étranger).
Les personnes investies des fonctions d'officier de l'état civil sont les
présidents des conseils communaux, et en cas d'absence ou
d'empêchement, ils sont remplacés par leurs adjoints. Le président du
conseil communal -officier de l'état civil- peut déléguer ses
attributions.
Les procureurs du Roi près des tribunaux de première instance
exercent le contrôle sur les actes des officiers de l'état civil.
2- Les déclarations
Il s'agit de la déclaration de naissance et de décès et la déclaration de
mariage et de dissolution de mariage.
4- L’ÉTAT CIVIL
A. La déclaration de naissance et de décès
► La déclaration de naissance :
Toute naissance est déclarée auprès de l'officier d'état civil du lieu où
elle est intervenue.
Cette déclaration est faite par les proches parents du nouveau-né selon
l'ordre suivant :
- Le père ou la mère ;
- Le tuteur testamentaire ;
- Le frère : le frère germain a priorité sur le frère consanguin et celui-ci
sur le frère utérin. De même, le plus âgé a priorité sur plus jeune que
lui.
- Le neveu.
- Le procureur du Roi lorsqu'il s'agit d'un nouveau-né de parents
inconnus ou abandonné après l'accouchement.
- La mère ou la personne en tenant lieu lorsqu'il s'agit d'un enfant de
père inconnu.
► La déclaration du décès :
Le décès est déclaré auprès de l'officier de l'état civil du lieu où
il survient.
4- L’ÉTAT CIVIL
La déclaration doit être faite par les personnes ci-après dans
l'ordre suivant : le fils, le conjoint, le père, la mère, le tuteur
testamentaire ou le tuteur datif du décédé de son vivant, le préposé à la
Kafala pour la personne objet de la Kafala, le frère, le grand-père et les
proches parents qui suivent, dans l'ordre.
À défaut de toutes les personnes précitées, l'autorité locale
informe l'officier de l'état civil du décès.
Lorsqu'il s'agit d'une mort dans des circonstances exceptionnelles :

En cas du décès d'une personne dans


En cas de découverte un hôpital, un établissement sanitaire
d'un cadavre : civil ou militaire, un établissement
la déclaration est faite pénitentiaire ou autres, les dirigeants
par le procureur du sont tenus de déclarer ce décès
Roi. auprès de l'officier de l'état civil dans
un délai de trois jours à compter de la
date du décès.
► Délais et sanctions :
La déclaration de naissance ou de décès doit être faite
dans un délai de 30 jours à compter de la date de la naissance
4- L’ÉTAT CIVIL
ou du décès, auprès de l'officier de l'état civil compétent qui
en dresse un acte. À défaut de déclaration dans le délai légal,
toute personne à laquelle incombe l'obligation de déclarer est
punie d'une amende de 300 à 1200 dirhams.

En outre, l'acte relatif à ce fait ne sera enregistré que


sur la base d'un jugement déclaratif de naissance ou de décès
prononcé par le tribunal de première instance. Une requête
est présentée à cet effet par toute personne ayant un intérêt
légitime ou par le ministère public.
B. La déclaration de mariage et de dissolution du mariage
Les adouls adressent à l'officier de l'état civil du lieu de naissance
de chacun des époux un exemplaire de l'acte de mariage, de
4- L’ÉTAT CIVIL
confirmation de mariage ou de reconnaissance mutuelle de
mariage, de l'acte de répudiation, de reprise en mariage ou de
mourajaa dans un délai maximum de 15 jours à compter de la date
d'homologation dudit acte par le juge chargé des homologations.
C. Les copies des actes de l'état civil
Les copies et les extraits :
Des copies intégrales ou des extraits des actes consignés sur les
registres de l'état civil ne peuvent être délivrés qu'au titulaire de
l'acte, ses ascendants, ses descendants, son conjoint, son tuteur
ou à la personne mandatée par lui à cet effet. Pour les autres
personnes, l'officier de l'état civil ne peut délivrer copies de ces
actes que sur autorisation du procureur du Roi donnée sur
demande écrite motivée.
La fiche individuelle :
Pour la personne résidant dans un lieu autre que celui de sa
naissance, elle peut demander à l'officier de l'état civil du lieu
4- L’ÉTAT CIVIL
de sa résidence de lui délivrer une fiche individuelle d'état civil
contenant les indications mentionnées dans le livret en
présentant son livret de famille ou un extrait de son acte de
naissance quelle qu'en soit la date.
Force probante :
La fiche individuelle d'état civil a la même force probante que
l'extrait de l'acte de naissance et en tient lieu, sauf dans les cas
suivants :
- pour établir la nationalité marocaine,
- pour établir les faits d'état civil devant la justice.
Les copies des actes de l'état civil et de la fiche individuelle sont
valables pour une durée de trois mois courant à compter de la
date de leur émission.
§3- LE RÉGIME DE LA CAPACITÉ JURIDIQUE

La capacité juridique est l’aptitude de la personne à jouir de ses droits et obligations d’une
part, et les exercer d’autre part (capacité d'agir en justice, de conclure un contrat...). On est
devant deux types de capacités:

La capacité La capacité
de Selon l’article 3 d’exercice
jouissance
du D.O.C.
«Toute C’est l'aptitude à
C’est la faculté
personne est exercer soi-même
d’acquérir des
droits et d’en capable un droit que l'on
devenir titulaire. d’obliger et de détient, sans
s’obliger, si elle avoir besoin
d'être représenté
n’en est pas
ni assisté par un
déclarée tiers.
incapable par la
loi ».
La capacité juridique est la règle et l’incapacité est l’exception.
A. La capacité d’exercice
Cette capacité est attribuée au majeure, hormis le dément
)‫(األحمق‬, le prodigue )‫ (السفيه‬et le sot )‫(األبله‬.
Les mineurs sont placés sous ce que l'on appelle l'administration
légale s'ils ont un patrimoine important. Les mineurs sont
incapables, c'est-à-dire qu'ils ont des droits, mais ne peuvent
pas les exercer du fait de leur minorité. Il est entendu que les
enfants ont besoin de protection, tant pour leur personne que
pour l'accomplissement de leurs actes juridiques. Les mineurs
sont soumis à l'autorité parentale.
les mineurs restent sous l'autorité de leurs parents jusqu'à la
déclaration d’émancipation ou l‘autorisation d’administration
d’une partie de ses biens.
1- La déclaration d’émancipation

L’émancipation est une reconnaissance anticipée de la


pleine capacité d’exercice au mineur qui a atteint 16 ans et
qui est mature d’esprit.

Elle est conférée par le tribunal à la demande de


l’intéressé.

L'émancipation d'un mineur lui confère la capacité


juridique lui permettant d'accomplir, au même titre qu'un
majeur, de nombreux actes de la vie civile qui requièrent en
principe la majorité légale.
2- L’autorisation d’administration légale

Le mineur qui a atteint 12 ans et qui est révolu et doué


de discernement peut recevoir une partie de ses biens à
administrer.

Le tuteur légal )‫ (الوصي الشرعي‬ou le juge des affaires des


mineurs )‫ (قاضي األحداث‬est celui qui autorise d’administrer une
partie des biens au mineur.

Le mineur jouit de la capacité d’exercice relative,


uniquement, au domaine de l’autorisation.
B. L’incapacité d’exercice
On distingue ceux qui ne jouissent d’aucune capacité
d’exercice et ceux qui jouissent d’une capacité limitée.
1- Les personnes qui ne jouissent d’aucune capacité
d’exercice:
Le dément : c’est la personne
qui perdu la raison. Par contre,
une personne qui souffre d’une
L’enfant qui n’a pas atteint trouble de mémoire
l’âge de discernement ‫(سن‬ discontinue, cette perte
)‫ التمييز‬fixé à 12 ans. volontaire ne dégage pas la
responsabilité

Les actes conclus par ces


personnes nuls d’effet.
2- les personnes dont la capacité est limitée :

L’enfant ayant atteint l’âge de Le terme « prodigue » désigne dans


discernement et qui n’a pas
le langage courant quelqu'un de très
encore atteint l’âge de la
majorité. généreux, capable de dépenser sans
compter.
En droit privé, le terme
Le faible d’esprit est la personne
qui se laisse facilement dominer prodigue fait référence à un sujet de
sans chercher ni à comprendre, droit qui dépense son argent de
ni à réfléchir façon clairement excessive et d’une
manière déraisonnée.
Les actes de ces personnes sont Le droit civil prévoit pour les
valables s’ils sont dans personnes prodigues la possibilité
profitables et dans l’intérêt de d'un recours à une protection
l’incapable; juridique particulière prenant la
sont nuls, s’ils sont préjudiciables
(en cas d’une donation);
forme d'un conseil désigné par un
S’ils ont un caractère profitable tribunal.
et préjudiciable, leur validité est
subordonnée à l’approbation du
tuteur ou curateur.
SECTION 2- LA PERSONNE
La personne morale est un
À coté des groupement de personnes ou
personnes de biens (fondation)
physiques, les constitué en vue de réaliser
MORALE

personnes un but déterminé et dotée


morales sont d'une personnalité juridique
également distincte de celle de ses
des sujets de membres. De la même façon
droit. qu'une personne physique,
la personne morale a des
droits et soumise à des
obligations et un capital
distinct de ceux de ses
membres.
On regroupe les personnes morales selon deux grandes catégories:
~ Les personnes morales de droit public qui sont des organismes publics
régis par les règles du droit constitutionnel et du droit administratif : l'État,
les collectivités territoriales, les établissements publics, les universités, …
~ Les personnes morales de droit privé qui sont des organismes régis par les
règles du droit privé. Ils sont principalement les sociétés civiles et
commerciales, les syndicats et les associations.
La catégorie des personnes morales de droit privé est dominée par la
distinction qui oppose :
› Les groupements à but non lucratif sont constitues par les associations,
les mutuelles et les syndicats ;
› Les groupements à but lucratif sont constitues par les sociétés et les
groupements d’intérêt économique.
On examinera d'abord, la distinction entre les différentes formes de
sociétés, ensuite, de la personnalité morale de la société et ses effets.
§1- LES DIFFÉRENTES FORMES DE SOCIÉTÉS

La société est un groupement dont les membres


contribuent en argent ou en nature afin de réaliser un bénéfice
(dividendes).
Une société suppose l’existence de personnes (associés ou
actionnaires) et des capitaux qui sont leurs apports, qui pourront
être en nature (argent et bien meubles ou immeubles évalués
financièrement), en numéraire (capitaux incorporés dans le capital
échangées en titres) ou en industrie (connaissances spécifiques).
La société s’attache à la personnalité de l’associé (société de
personnes) ou à leurs apports propres (société de capitaux).
Par ailleurs, la société peut être civile ou commerciales.
§1- LES DIFFÉRENTES FORMES DE SOCIÉTÉS

Les sociétés de personnes : la société en nom collectif, la société en


commandite simple, la société en participation. Ces sociétés se
caractérisent par la prédominance du facteur personnel «intuitu
personae». Les associés sont peu nombreux et leur responsabilité et
illimitée. Le décès ou l’incapacité d’un associé met fin à la société.
-Les sociétés de capitaux : la société anonyme (SA nombre d’actionnaires
ne peut être inférieur à 5), la société à responsabilité limitée (SARL dont
le nombre maximum d’associés ne peut dépasser 50) et la société en
commandité par actions.
La personne des associés est indifférente, ce qui importe c’est leur
apport en capital.
Les actionnaires disposent d’une large liberté d’achat ou de
cession de leurs parts cotées en bourse. La mort ou l’incapacité d’un
associé est sans effet sur le statut de la société.
§1- LES DIFFÉRENTES FORMES DE SOCIÉTÉS

Les sociétés à réglementation particulière :


On trouve les sociétés d'investissement, les sociétés
coopératives d'achat, les sociétés coopératives de
consommation et les sociétés mutualistes.

N.B. La SARL est une société mixte qui combine les


règles de la société de personnes et de celle de capitaux.
L’intuitu personae se manifeste avec le régime de cession des
parts sociales qui n’est pas libre, d’autre part, la responsabilité
de ses associés est limitée à leurs apports ce qui est une
caractéristique des sociétés de capitaux.
§1- LES DIFFÉRENTES FORMES DE SOCIÉTÉS

LES Sociétés civiles et les sociétés commerciales


La distinction entre une société civile ou commerciale
permet de déterminer la loi applicable.
Les sociétés civiles sont soumises au Dahir des
Obligations et des Contrats (D.O.C.).

les sociétés commerciales sont soumises à la loi 17-95


relative aux sociétés anonymes modifiée et complétée par la
loi 20-05 du 23 mai 2008 et la loi 5-96 sur la société en nom
collectif, la société en commandité simple, la société en
commandité par actions, la société à responsabilité limitée et
la société en participation.
§2- L’ACQUISITION DE LA PERSONNALITÉ MORALE ET SES
EFFETS
Dans les différentes formes juridiques des sociétés, une
seule société n'est pas dotée de la personnalité morale c'est la
société en participation.
La société en participation n’est soumise ni à
l’immatriculation, ni à aucune formalité de publicité et son
existence peut être prouvée par tous les moyens.
Les associés conviennent librement de l’objet social, de
leurs droits et obligations respectifs et des conditions de
fonctionnement de la société.
À l’égard des tiers (personnes physiques ou morales qui
sont en relation avec l'entreprise), la société en participation
n’existe pas, et chaque associé est donc responsable
personnellement de tous les actes passés pour le compte de la
société en participation.
§2- L’ACQUISITION DE LA PERSONNALITÉ MORALE ET SES
EFFETS
A- L'acquisition de la personnalité morale
Les sociétés commerciales n'acquièrent pas la personnalité
morale dès la signature du contrat de la société (les statuts), mais à
compter de leur immatriculation au registre du commerce.

La société conserve la personnalité morale jusqu'à sa


dissolution (en cas de fusion ou session). Toutefois, lorsque la
dissolution et suivie de la liquidation de la société, par exemple en
cas de dissolution décidée par l'assemblée générale extraordinaire ou
par la justice, la personnalité morale survie pour les besoins de
liquidation.
B- Les effets de la personnalité morale
Avec la personnalité morale, la société acquiert une
individualité propre et une capacité juridique.
1 - L'identification de la société
Comme toute personne physique, la société a une
dénomination, un domicile et une nationalité.

~ La dénomination sociale

c'est un signe d'individualisation de la société qui doit


être déterminé dans les statuts. C'est le nom sous lequel la
société est connue. Cette dénomination sociale est toujours
suivie de l’indication de la forme de la société (S.A,
SARL,SNC…).
~ Le siège social
c'est le domicile de la société et qui doit être
indiqué dans les statuts. Le siège social détermine la
nationalité de la société, la compétence territoriale du
tribunal de commerce et le lieu où doivent être faites les
formalités d’immatriculation.

~ La nationalité

Au Maroc, la nationalité de la société est


déterminée selon le critère du siège social : les sociétés
dont le siège social est situé au Maroc sont marocaines et
soumises au droit marocain.
2 - La capacité de la société

La capacité juridique de la société est limitée par le


principe de la spécialité des personnes morales. Alors que les
personnes physiques vont organiser leur vie juridique comme elles
l'entendent, les sociétés sont créées pour l’exercice d’une activité
déterminée.

La personnalité juridique ne leur est reconnue que dans ce


but particulier. En conséquence, une société commerciale ne peut
effectuer des actes juridiques qui n'ont aucun rapport avec son
objet prévu dans les statuts.
Des Questions?
À la
prochaine
CHAPITRE II
LES SOURCES DES DROITS SUBJECTIFS
En droit civil, l’acte juridique, opposé au
fait juridique, constitue le binôme des sources
des droits subjectifs.

L’acte juridique se caractérise par deux propriétés


principales :
1- Le négotium : Volonté de réaliser une opéération
entrainant des effets de droit ;
2- L’instrumentum : est l’écrit constatant et formalisant
l’acte juridique.
SECTION 1. LES ACTES JURIDIQUES

Selon le professeur Jean-Luc AUBERT, « L’acte


juridique est la réalisation matérielle du pouvoir de la
volonté sur le droit. Il se présente dans tous les domaines
juridiques : en droit civil par le contrat, en droit public par
le vote d’une loi ou en droit international par les traités
bilatéraux ou multilatéraux ».

Les actes juridiques sont des manifestations


intentionnelles d’une volonté individuelles émises en vue
de produire des effets juridiques précis.
SECTION 1. LES ACTES JURIDIQUES
Le professeur Léon DUGUIT, distingue trois types
d’actes juridiques :
 Les actes règles : ces actes tendent à modifier le droit
objectif, ils sont donc purement objectifs.

 Les actes conditions : ils revêtent deux aspects,


objectif et subjectif. Dans le premier, ces actes ont pour
but de rendre applicable certaines normes de droit
objectif par un changement dans la situation de fait d’une
personne. Dans le second, la modification ne touche que
certaines personnes
SECTION 1. LES ACTES JURIDIQUES
 Les actes subjectifs :
Ces actes créent des obligations qui ne se trouvent pas dans
le droit objectif ou en modifient le contenu, dans la limite
permise par ce même droit, notamment les contrats.

On distingue plusieurs types d’actes juridiques :


 L’acte unilatéral qui s’oppose à l’acte bilatéral ou
synallagmatique (‫;)العقد الملزم للجانبين‬
 L’acte bilatéral ou multilatéral ;
 Les actes à titre onéreux ;
 Les actes à titre gratuit ;
 Les actes authentiques ;
 Les actes sous-seing privé.
§ 1. Classification des actes juridiques
1- L’acte unilatéral :
C’est l’acte qui résulte d’une seule volonté, à travers
lequel une personne créé une situation juridique et en
prévoit ces effets.
La reconnaissance d’une dette ou le testament sont
des actes unilatéraux. L’acte juridique est bilatérale lorsqu’il
correspond a la volonté d’au moins deux personnes qui se
mettent d’accord.
2- L’acte bilatéral ou multilatéral :
C’est un accord de volonté qui rassemble deux
(bilatéral) ou plusieurs personnes (multilatéral) en vue de
produire des effets de droit.
§ 1. Classification des actes juridiques
3- Les actes à titre gratuit :
Actes par lesquels une personne consentie
volontairement un avantage à une autre personne sans
qu'aucune contrepartie soit recherchée de la part de son
auteur (donation, remise de dette).
4- Les actes à titre onéreux :
Actes par lesquels chacune des parties reçoit une
prestation de l'autre en contrepartie et comme condition de
son propre engagement. Si le contrat à titre onéreux est donc
aussi un contrat synallagmatique dans lequel les contractants
s'engagent réciproquement à une obligation et sont à la fois
débiteurs et créanciers. Cependant, le contrat synallagmatique
n'est pas automatiquement à titre onéreux en ce que la
prestation d'une des parties n'est pas forcément équivalente
à celle de l'autre partie. Tel est le cas de la vente ou du contrat
de bail.
§ 1. Classification des actes juridiques
5- Les actes sous-seing privé :
Ce sont des écrits rédigés par des personnes privées
afin de constater un acte ou un fait juridique. L'acte sous
seing privé doit être distingué de l'acte authentique,
aucun officier public (notaire, huissier...) n'intervenant
dans la rédaction de l'acte.
6- Les actes authentiques :
Un acte authentique est un document rédigé conformément
aux formalités légales par un officier public habilité par la loi
(notaire, Adoul, Avocat, officier d'état civil, huissier de justice)
et qui permet d'obtenir l'exécution forcée.
§ 2. Les conditions de validité des actes juridiques
L’acte juridique ne peut produire d’effet que s’il satisfait
à certaines conditions de fond tenant au consentement, à la
capacité, à l’objet et à la cause.
Si l’une de ces conditions fait défaut, l’acte n’est pas
valablement formé. Il peut être annulé, c’est-à-dire anéanti
pour le passé comme pour l’avenir. L’acte est alors considéré
comme n’ayant jamais existé.
La nullité est donc la sanction prononcée par le juge et
elle consiste dans la disparition rétroactive de l’acte juridique
qui ne rempli pas les conditions requises pour sa formation. Si
un contrat de vente est annulé l’acheteur redonne le bien en
échange de son argent.
§ 2. Les conditions de validité des actes juridiques
1- La capacité de contracter )‫(األهلية‬:
 C’est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droit et à les
exercer. seul sans contrôles ni autorisations. La capacité est la
règle puisque toute personne peut contracter si elle n’en a pas
été déclarée incapable par la loi.
Un incapable est une personne à laquelle la loi ne reconnaît
pas la faculté de passer tout acte juridique, en particulier un
contrat.
Sont incapables les mineurs et les majeurs protégés, c’est-
à-dire les majeurs sous tutelle et sous curatelle. Il y a deux
sortes de capacité :
- la capacité de jouissance
- la capacité d’exercice
§ 2. Les conditions de validité des actes juridiques
2- Le consentement non vicier )‫(التراضي‬:
C’est l’expression de la volonté des partis qui ont consenti à l’acte d’agir librement et
clairement.
Trois vices du consentement se présentent :
l’erreur : Il y a erreur quand la personne qui consent à l’acte s’est
trompée. L’erreur est naturelle. Dans certains cas quand il y a erreur
le contrat pourra être annulé. Quand on achète des faux.
le dol : Il y a dol lorsqu’une personne ne consent à l’acte que parce
qu’elle a été trompée. Dans le dol il y a mauvaise foi et volonté de
tromper de la part du cocontractant. Le garagiste qui vend des
voitures d’occasion va trafiquer le compteur kilométrique pour faire
croire au client que la voiture est plus récente.
la violence : Il y a violence lorsque la personne qui consent à l’acte
a subi une pression qui est morale voir physique. Le patron est
enfermé à clef dans son bureau par ses salariés jusqu’à ce qu’il signe
une augmentation.
§ 2. Les conditions de validité des actes juridiques

3- L’objet )‫(المحل‬:
Un objet est certain lorsqu’il correspond à la
prestation à fournir, c’est-à-dire un objet à livrer ou
un travail à effectuer.
L'objet du contrat est l'opération juridique visée
dans son ensemble tandis que l'objet de l'obligation
est la prestation concrète que doit fournir chacune
des parties.
Par exemple dans un contrat de vente d'une maison,
l'objet du contrat est la vente et l'objet de
l'obligation est d'une part la maison, d'une autre
part la somme conclue entre les parties pour cette
vente.
§ 2. Les conditions de validité des actes juridiques
4- La cause )‫(السبب‬:
 La cause est le mobile qui a poussé les parties à contracter. C’est
le pourquoi de l’obligation. Elle doit être licite et morale c’est-à-
dire non contraire aux bonnes mœurs et aux morales. Si on loue
un local pour exercer un trafic de drogue, c’est illicite et le bail à
une cause illicite.
 La cause est le pourquoi du contrat. La cause peut être analysée
à partir du contrat lui-même.
Lors de la vente d’une voiture, le vendeur à besoin d'argent et
l'acquéreur à besoin d'un véhicule. La cause immédiate prévue par le
code civil est la cause objective.

Le vendeur vend son véhicule parce qu'il veut en acheter une


autre, l'acquéreur parce qu'il a besoin d'un véhicule pour se rendre a
son lieu de travail, c’est une cause subjective.
Le droit retient les deux notions.
SECTION 2. LES FAITS JURIDIQUES
Selon Jean HAUSER, le fait juridique est tout évènement de
la vie humaine et sociale, volontaire ou involontaire, susceptible
de produire des effets juridiques.

Il s’agit d’un fait volontaire ou « fait de l'homme », tel que le


meurtre, le vol, mais également d'un fait involontaire ou « fait de
la nature », tel qu'un accident, un décès.... Un fait juridique est un
évènement voulu ou non dont les effets de droit ne sont pas
accordés par les individus mais par la loi.
Pour Jacques GHESTIN, les faits juridiques sont des
évènements quelconques auxquels une règle de droit attache des
effets juridiques qui n’ont pas été spécialement et directement
voulus par les intéressés.
SECTION 2. LES FAITS JURIDIQUES

Événement volontaire ou involontaire qui engendre


des conséquences juridique qui n'ont pas été
recherchées par les sujets de droit ; donc dans les
faits juridiques entraînent des effets de droit qui
sont déterminés par la loi et non pas par la volonté
des parties comme dans l'acte juridique.
SECTION 2. LES FAITS JURIDIQUES
A. Les faits volontaires
L’ensemble d’actions volontaires qui entraînent des effets de
droit, mais sans que ces effets aient été recherchés. C’est
là qu’apparaît la différence entre acte et fait : dans le fait
juridique il peut y avoir une volonté qui ne se manifeste
pas pour créer un effet de droit.

Exemple : Le vol ou l’homicide sont des faits volontaires qui


entraînent des effets juridiques (sanctions) non voulues
par leurs auteurs.
SECTION 2. LES FAITS JURIDIQUES
B. Les faits involontaires
Les faits biologiques ou physiques sont totalement
indépendants de la volonté humaine : l’individu subit ces
faits auxquels la loi attache des conséquences juridiques.
Ce effets ne sont pas recherchés ou voulus par le sujet de
droit.

Exemple : En dehors de l’hypothèse de suicide, le décès n’est


pas volontaire, il créer des effets de droit.
À RETENIR

Un fait ne va devenir
juridique qu’en raison de la
loi,

c’est donc la loi qui va


attacher des conséquences
juridiques à tel ou tel fait,

dans le contrat c’est la


volonté des individus qui
crée des effets de droit.
Des Questions?
À la
prochaine
CHAPITRE III
L’OBJET DES DROITS SUBJECTIFS
Toute personne, physique ou morale, dispose d’un
patrimoine.
ce patrimoine se compose de droits
«patrimoniaux» et de droits sans valeur pécuniaire dits
«extrapatrimoniaux».
Les droits patrimoniaux peuvent être évalués en
argent. Ils font partie du patrimoine (le droit de propriété
ou l’usufruit). Les seconds sont au contraire non
marchands, ce sont des droits civils comme l’autorité
parentale ou politique comme le droit de vote.
SECTION 1. LA CLASSIFICATION DES DROITS
SUBJECTIFS

§I. LES DROITS PATRIMONIAUX


Ce sont les droits évaluables en argent. L’ensemble des droits et
obligations de nature patrimoniale qui forme le patrimoine.

§II. LES DROITS EXTRA-PATRIMONIAUX


Ce sont les droits qui sont hors du patrimoine. Ils ne sont pas dans
le commerce juridique car ils sont intimement liés à la personne.

§III. LES DROITS INTELLECTUELS


Ils consistent en un monopole d'exploitation des fruits du travail
intellectuel assorti d’une protection du droit moral qui lui est
associé.
§I. LES DROITS PATRIMONIAUX

A. LES CARACTÈRES

B. CLASSIFICATION EN FONCTION DE LEUR


CONTENU

C. CLASSIFICATION EN FONCTION DE LEUR OBJET


A. LES CARACTÈRES
 Ce sont tous les droits évaluables en argent .

 Ils sont dans le commerce juridique, ce qui veut


dire que l’on peut en disposer librement

 Ils ont une valeur d’échange ce qui en fait des


droits : cessibles, saisissables, transmissibles,
prescriptibles.
• Cessible: qui peut être aliéné, vendu.

• Saisissable : qui peut être saisi par le créancier.

• Transmissible: qui peut être transmis entre vifs


(vente, donation) ou à cause de mort (legs,
héritage).

• Prescriptible: se dit de tout droit qui peut être


acquis (prescription acquisitive) ou perdu
(prescription extinctive) par l’effet de l’écoulement
du temps.
B. CLASSIFICATIONS PAR LEUR
CONTENU

1. Les droits réels

a) Définition et attributs

b) Les droits réels principaux

c) Les droits réels accessoires


1. LES DROITS RÉELS
a) Définition et attributs
 Les droits réels (du latin res- rei, la chose) sont le
pouvoir juridique direct et immédiat reconnu à
une personne sur une chose.

 Ils ont comme attributs :


• le droit de suite
• le droit de préférence.
Le droit de suite:
le titulaire d’un droit réel est en mesure de
revendiquer le bien entre les mains de
quiconque, même dans l’hypothèse ou la chose
aura été volée ou cédée à une autre personne.

Le droit de préférence:


avantage consistant pour le créancier à être
payé en priorité sur le revenu de la vente du
bien sur lequel il dispose d’un droit réel
accessoire.
b) Les droits réels principaux
 le droit de propriété
 l’usufruit
 les Habous
 les droits d’usage et d’habitation
 l’emphytéose
 le droit de superficie
 le droit de servitude
 l’usufruit « coutumier »
 Le droit de propriété : ce droit confère d’exercer
une complète maîtrise sur une chose. Il comporte
les trois attributs suivants :
o L’usus « l’usage »: droit d’utiliser ou de ne pas
utiliser un bien ; droit d’en jouir sans le transformer.
o Le fructus « jouissance »: droit de percevoir les
fruits du bien, les revenus naturels (Ex. récolte) et
civils de la chose.(Ex. loyers d’un immeuble).
o L’abusus « la disposition »: droit d’aliéner le bien,
de le transformer ou de le détruire.
• Article 17 de la Déclaration universelle des droits de
l’homme précise que :
« Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a
droit à la propriété.
Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. »

• Article 14 Charte africaine des droits de l’homme et


des peuples dispose que :
« Le droit de propriété est garanti. Il ne peut y être porté
atteinte que par nécessité publique ou dans l'intérêt
général de la collectivité, conformément aux
dispositions des lois appropriées. »
• Article 35 de la Constitution 2011:

« le droit de propriété est garanti.


La loi peut en limiter l’étendue et
l’exercice si les exigences du développement
économique et social du pays le nécessitent.
Il ne peut être procédé à l’expropriation
que dans les cas et les formes prévus par la loi. »
• Le droit de propriété a trois caractères :
 absolu
 exclusif
Perpétuel

 caractère absolu
Le droit de propriété offre les prérogatives les
plus étendues à une personne sur une chose.
 Limites au caractère absolu du droit de propriété
o L’intérêt du voisinage : les servitudes légales (charges
imposées à un fonds immobilier par la loi) concernant la
vue, le passage, les plantations.

o L’intérêt général : expropriation, nationalisation, plan


d’urbanisation - permis de construire, protection des
sites et monuments historiques.

o L’abus de droit : Commet une faute par abus de droit


celui qui use de son droit dans la seule intention de nuire
à autrui, ou qui en fait un usage contraire à sa
destination.
 Caractère exclusif
il appartient à une seule personne.

 Limites au caractère exclusif du droit de


propriété:

o La copropriété : Le droit de propriété est réparti


entre plusieurs personnes.

o L’indivision: caractérise le bien dont plusieurs


personnes sont copropriétaires.

Exemple : les héritiers d'un immeuble sont


copropriétaires indivis )‫ (على الشياع‬de celui-ci tant qu'il
n'a pas été vendu ou partagé.
 caractère perpétuel:

o Le droit ne se perd pas par le non usage


prolongé. L’action en revendication est
imprescriptible.

o Le droit de propriété n’est pas limité dans le


temps. Il dure aussi longtemps que la chose
elle-même. Il ne s’éteint pas à la mort du
propriétaire, il passe à ses héritiers.
 Limites du caractère perpétuel:
 La durée de protection des droits
patrimoniaux d’auteur

Selon l’Article 25 de la loi n° 2-00 du 15


février 2000 portant promulgation de relative aux
droits d’auteur et droits voisins « les droits
patrimoniaux sur une œuvre sont protégés
pendant la vie de l’auteur et 70 ans après sa
mort ».
 L’usufruit:
 confère les droits d’usus et de fructus à son titulaire.
L’usufruitier a le droit d'utiliser un bien appartenant à une
autre personne et d’en percevoir les revenus.

 Les Habous:
 Ce sont les biens immobilisés par le fondateur musulman et
dont la jouissance profite aux bénéficiaires qu’il désigne.

 L’article 130. de la loi du 22 Novembre 2011 renvoyant au


code des Habous, il suffit de rappeler les deux catégories de
Habous:

• Les Habous publics gérés par l’administration générale des


Habous.
• Et les Habous de Zaouïa et privés soumis au contrôle de cette
même administration .
 Les droits d’usage et d’habitation
Permettent à leurs titulaires de bénéficier de
quelques prérogatives qui sont assez limitées:

• Celui qui a l’usage des fruits d’un fonds ne


peut prétendre qu’aux fruits qui
correspondent à ses propres besoins et à ceux
de sa famille .
• Le droit d’habitation se restreint à ce qui est
nécessaire pour l’habitation de son titulaire et
de sa famille
 L’emphytéose
 Bail de longue durée (18 à 99 ans) portant sur un
immeuble que le preneur (l’emphytéote) s’engage à
mettre en valeur (obligation de planter sur le terrain
loué ou d’améliorer l’immeuble loué ).
 Le preneur doit payer une redevance annuelle, appelée
« canon » emphytéotique.
 Le droit est le droit d’emphytéose.
 A la fin du bail, le propriétaire profite des constructions
ou des améliorations réalisées par le preneur à bail
(l’emphytéote ), sans avoir à verser d'indemnité au
locataire sortant.
 Le contrat d'emphytéose permet la mise en valeur de
terres dont les propriétaires n’ont pas les moyens
d’assurer l’exploitation.
 Le droit de superficie

 c’est un droit réel immobilier

 article 116. loi n 39-08:

« le fait de posséder des bâtiments, ouvrages ou


plantations sur un fonds appartenant à autrui »

 Le superficiaire peut valablement aliéner son droit,


l’hypothèquer, comme il peut grever de servitudes
les biens qui font l’objet de ce droit.
 Le droit de servitude

 La servitude est une charge imposée à un fonds (le


fonds servant) au service d’un autre fonds (dit fonds
dominant), quels que soient les propriétaires de ces
fonds (la servitude est attachée à la propriété et non au
propriétaire).

 La servitude concerne aussi bien le sol que le sous-sol

 Ex: la servitude de passage oblige un propriétaire à


accepter que son voisin (dont le terrain est enclavé)
bénéficie d'un droit de passage sur son terrain afin
d’avoir accès à un chemin public.
 l’usufruit coutumier« Les droits réels coutumiers
musulmans »

 article 105. loi n 39-08 :


« l’usufruit coutumier est un droit réel , qui ne s’établit
que par écrit et qui fait acquérir à une personne la faculté
de percevoir, à vie ou pour une période déterminée, les
fruits d’un immeuble »

 les droits réels étant limitativement énumérés par le


législateur, il faut rappeler les autres droits prévus par
l’article 9 de la loi 39-08 :
• Le droit Zina
• Le droit Houa et surélévation
• Et les droits coutumiers établis avant l’entrée en
vigueur de la présente loi (Gza,guelza)
• Le droit Zina

 le droit de zina est un droit réel qui attribue à son titulaire la


propriété des bâtiments qu’il a édifié à ses propres frais sur le
terrain appartenant à autrui .

 Le titulaire du droit de zina peut céder le bâtiment qu’il a


édifié, le grever d’hypothèque ou de servitudes dans la limite
de son exercice.

 la durée de droit de zina ne peut pas dépasser 40 ans.

 la fin du droit de zina peut intervenir suite à l’arrivée du


terme, à la renonciation de son titulaire ou encore suite à la
destruction totale du bâtiment objet du droit de zina.
• Le droit Houa

 Le droit de houa connu sous le nom également de surélévation est


un droit réel permettant à son titulaire de s’approprier la colonne
d’aire qui s’élève au-dessus d’un édifice déjà construit appartenant
au tiers et ce, pour y édifier une construction selon les lois et les
règlements en vigueur.

 Le droit de houa est institué par un contrat, qui doit spécifier la


nature de l’édifice à construire, ses caractéristiques et ses
dimensions. Il ne peut résulter de droits indivis qu’avec le
consentement de tous les indivisaires.

 Le titulaire de ce droit peut le céder, l’hypothéquer ou le grever


de servitudes qui ne sont pas contraires à sa nature.

 Le titulaire de ce droit ne peut céder l’espace au-dessus de son


édifice, sans le consentement du propriétaire.
• les droits coutumiers établis avant l’entrée en vigueur
de la loi (Gza,guelza)
 Le Droit de « Gza »
 Ce droit est aussi appelé « Istidjar » mais plus dans le
cas du Fonds de commerce.

 Le Gza est un démembrement de propriété, un droit


réel consacré par la coutume et librement cessible, à
titre onéreux ou à titre gratuit, entre vifs ou à cause de
mort.

 Sa durée peut être perpétuelle ou pour une durée


déterminée renouvelable par reconduction tacite.
 Le Droit de Guelsa

 Guelsa viendrait du verbe « Guellesse », s’asseoir, c’est le


droit pour le bénéficiaire de s’asseoir, de stationner dans la
boutique. C’est un bail à charge puisque le bénéficiaire doit
entretenir les locaux.

 Ce droit frappe les immeubles bâtis, biens Habous , il porte


sur les boutiques ou locaux professionnels , bains, fours,
c’est-à-dire sur les locaux à usage commercial ou artisanal.

 Ce droit est librement cessible, à titre onéreux ou à titre


gratuit, entre vifs ou à cause de mort.
c) Les droits réels accessoires ou sûretés réelles

 Ce sont les droits réels qui servent d’accessoire à


une créance.

 Ils sont l’accessoire de la créance dont ils


garantissent le paiement.

 Les sûretés réelles consistent dans l'affectation


d'un bien appartenant au débiteur au paiement de
la dette, ce bien va servir à garantir le paiement de
la dette (ex. hypothèque, gage).
 L’hypothèque

- L’article 165 de la loi n° 39-08 relative aux droits réels dispose


que :
« l’hypothèque est un droit réel accessoire sur les immeubles
affectés à l’acquittement d’une obligation, elle est de sa nature
indivisible et subsiste en entier sur les immeubles affectés , sur
chaque portion de ces immeubles. Elle les suit dans quelques
mains qu’ils passent »

- Le législateur marocain distingue entre de sorte


d’hypothèque:

 les hypothèques forcées, conférées par une décision de


justice « art.171 »
 et les hypothèques conventionnelles « art.174 »
 Le gage
• c’est une autre sûreté réelle permettant de garantir
une créance par la remise d’un objet mobilier au
créancier gagiste ou à un tiers.
• Selon l’article 1184 du D.O.C:
« le gage confère au créancier le droit de retenir la
chose engagée jusqu’à parfait acquittement de la
dette, de la vendre si l’obligation n’est pas acquittée,
et d’être payé sur le prix, en cas de vente, par
privilège et préférence à tout autre créancier »
Des Questions?
À la
prochaine
2.LES DROITS PERSONNELS
 Le droit personnel ou obligation est un droit qui permet
à une personne d'exiger une prestation d'une autre
personne.

 Il consiste en un rapport de droit entre deux


personnes.

 Le sujet actif: le créancier

 Le sujet passif: le débiteur qui a une obligation « la


dette »
L’obligation peut-être de trois types :
• Obligation de donner: le débiteur s'engage à
transférer au créancier un droit réel. Ex. : dans
le contrat de vente, le vendeur s'oblige à
transférer la propriété d'une chose. ; contrat de
location, mettre l’appartement ou le local à la
disposition du bailleur.
• Obligation de faire: le débiteur s'engage à
accomplir une prestation, un certain travail.
• Obligation de ne pas faire: le débiteur s'engage
à ne pas faire quelque chose, Ex. : concurrence
déloyale
C. CLASSIFICATION PAR LEUR OBJET
1. Les droits mobiliers
a) Les meubles par nature
b) Les meubles par anticipation
c) Les meubles par détermination de la loi (les
parts sociales)
2. Les droits immobiliers
a) Les immeubles par nature
b) Les immeubles par destination
1. LES DROITS MOBILIERS
a) Les meubles par nature

 Les meubles sont les choses qui peuvent être


déplacées ou se déplacer d’un endroit à un autre :
animaux, meubles meublants, véhicules…
 Les meubles meublants sont les pièces de mobilier
(canapés, lits, tables, chaises, ...) qui garnissent les
habitations ou les bureaux
 Les meubles corporels sont les biens ayant une
existence physique.
 Les meubles incorporels sont des biens économiques
n’ayant pas d’existence physique palpable.
b) Les meubles par anticipation

 Ce sont les biens immeubles que les parties à


un contrat destinent à devenir meubles par
leur séparation de l’immeuble auquel ils sont
attachés.

 Ex. récoltes sur pied, matériaux à extraire


d’une carrière
c) Les meubles par détermination de la loi

 Ce sont des biens incorporels (biens


économiques n’ayant pas d’existence physique
palpable) que la loi classe dans la catégorie
des biens meubles

 Ex: les créances, les obligations émises par les


sociétés, le droit au bail, les droits de
propriété intellectuelle (clientèles, brevets,
marques, …)
2. Les droits immobiliers
a) Les immeubles par nature

 Le sol (surface et sous sol) et tout ce qui y est attaché :


constructions, arbres, plantations.

 L’article 6 de l’ancien code foncier répartissait les biens


immobiliers en deux grandes catégories:
• les biens immeubles par nature « essentiellement les
fonds de terre, les bâtiments »
• les biens réputés immeubles par leur nature « cas des
récoltes pendantes par les racines »
b) Les immeubles par destination

 Ce sont les meubles que régit la théorie de l’accessoire «


l’accessoire suit le principal ».
• Ces meubles sont l’accessoire d’un immeuble
• meubles et immeuble appartiennent au même propriétaire.

 la volonté du propriétaire peut transformer des objets


mobiliers en des biens immobiliers, comte tenu de leur
destination.
• c’est le cas des objets que le propriétaire d’un fonds y a placés
pour le service et l’exploitation de ce fonds
• c’est le cas également de tous les objets mobiliers que le
propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure
 pour qu’un meuble soit réputé immeuble par
sa destination, certaines conditions sont
nécessaires :

• Cet objet mobilier doit appartenir au


propriétaire de l’immeuble.

• Il doit être placé par le propriétaire pour servir


comme accessoire de l’immeuble.

• Il doit s’agir d’un immeuble immatriculé.


§II. LES DROITS EXTRA-PATRIMONIAUX

A. LES DROITS HUMAINS

B. RÉGIME JURIDIQUE
A. LES DROITS HUMAINS
 LES DROITS EXTRA PATRIMONIAUX RECOUVRENT LA
CATÉGORIE DES DROITS HUMAINS

 LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME DE 1948


; LE PACTE INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS ÉCONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS (PIDESC), ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE DE L’ONU, LE 16 DÉCEMBRE 1966, ENTRÉ EN VIGUEUR
LE 3 JANVIER 1976.

 « CES DROITS DÉCOULENT DE LA DIGNITÉ INHÉRENTE


À LA PERSONNE HUMAINE » PRÉAMBULE PIDESC
 Ils appartiennent à tout être humain sans aucune
discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe, la
langue, la religion, l'opinion politique ou toute autre
opinion, l'origine nationale ou sociale, la fortune, la
naissance ou toute autre situation. (art. 2, 2. PIDESC)
 Droit à la vie, droit à la liberté, droit à la sûreté de sa
personne (article 3 de la DU)
 droit à un recours effectif devant les juridictions
nationales compétentes contre les actes violant les
droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la
constitution ou par la loi (art. 8 DU).
 Le droit au travail : droit qu'a toute personne d'obtenir
la possibilité de gagner sa vie par un travail librement
choisi ou accepté. (article 6,1. PIDESC).
 Le droit de jouir de conditions de travail justes et
favorables (art. 7 PIDESC).
 Le droit de former des syndicats et de s'affilier au
syndicat de son choix, (art. 8 PIDESC)
 Le droit de grève, même si son exercice peut être
soumis à des restrictions pour certains corps de
métier (forces armées, police, fonction publique).
(art.8 PIDESC )
 Le droit au mariage librement consenti par les
futurs époux (art. 10 PIDESC)
 Le droit à la santé physique et mentale (art. 12
PIDESC).
N.B: Liste indicative, non limitative
B. RÉGIMES JURIDIQUES
 Les droits extrapatrimoniaux sont intimement attachés
à la personne mais ne font pas partie de son
patrimoine. Ils n'ont pas de valeur pécuniaire.
 Ces droits garantissent la reconnaissance de la dignité
inhérente à tous les membres de la famille humaine et
de leurs droits égaux et inaliénables.
 Insaisissables par les créanciers.
 Intransmissibles aux héritiers
 Incessibles à des tiers : ne peuvent être ni donnés, ni
vendus.
 Imprescriptibles : ne peuvent s’acquérir ni se perdre
par l’effet de l’écoulement du temps.
 Ils n’expirent pas et il est impossible d’y renoncer.
§III. LES DROITS INTELECTUELS
A. Définition
 Le droit intellectuel est le droit qu’a une personne d’être seule à tirer du profit
d’une chose immatérielle. En d’autres termes, il s’agit d’un droit conférant à son
titulaire un monopole d’exploitation portant sur un œuvre de l’esprit ou sur
l’exercice d’une activité professionnelle.

 Ces droits d’apparition récente, ne peuvent pas être classés si dans la catégorie
des droits personnels parce qu’ils n’ont pas de débiteurs déterminés, ni dans la
catégorie des droits réels quoi qu’ils s’en rapprochent.

 Ce sont des droits absolus comme des droits réels et sont parfois assimilés à
des droits de propriété. C’est par raison pour laquelle on parle de propriété dite
incorporelle (opposé à la propriété corporelle qui porte sur une chose). Les
droits intellectuels reposent sur une activité personnelle de sorte qu’ils sont
par principe plus étroitement liés à la personne que les droits réels. De plus ces
droits intellectuels ne portent pas sur une chose corporelle seule susceptible
d’un véritable droit de propriété, mais sur une chose incorporelle qui peut être
soit création d’un esprit, soit une clientèle. En ce sens l’approchement la
propriété-le droit intellectuel est relatif.
B. Les subdivisions des droits intellectuelles.
a) Les droits de propriété littéraire et artistique.
 Les œuvres d’art et les œuvres littéraires sont des biens
particuliers car ils sont intimement liés à une personne de leur
auteur. Cette considération explique un régime
d’appropriation originale dont ces biens font l’objet. En effet
l’auteur d’une œuvre, pourvue qu’elle répond à l’exigence
d’originalité, est investi de deux prérogatives :
• Il bénéficie tout d’abord d’un droit moral qui est un droit
personnel, perpétuel, inaliénable et imprescriptible (code de
la propriété intellectuelle français art. L. 121-1).
• C’est le droit qui permet à l’auteur ou à ses héritiers de veiller
au respect de son œuvre d’un point de vue artistique,
notamment d’agir contre le plagiaire. Seul l’auteur a le droit
de décider de divulguer son œuvre et de la publier. Il peut
modifier son œuvre comme bien lui semble et même la
détruire. Il ne perd pas la paternité de son œuvre (son droit
moral) même s’il confie son exploitation à un tiers.
• L’auteur est également titulaire d’un droit
pécuniaire de nature économique ou patrimonial
qui lui donne la possibilité d’exploiter son œuvre
au moyen de contrat d’édiction ou de
reproduction. Ce droit est temporaire et il s’éteint
en principe 70ans après le décès de l’auteur.

• Le droit pécuniaire de l’auteur est un bien


incorporel de nature mobilière qui se distingue
du support matériel qui est un bien corporel dans
lequel l’œuvre est un bien incorporel. Dans
l’hypothèse où ce support est vendu, l’acquéreur
ne devient pas pour autant propriétaire de
l’œuvre de sorte qu’il lui est interdit de l’exploiter
et de s’en prétendre propriétaire.
 L’article 1 du dahir 29 juillet 1970 précise que:
« une œuvre de l’esprit, littéraire, scientifique ou
artistique, quels qu’en soient la valeur, la
destination, le mode ou la forme d’expression
appartient à son auteur qui a le pouvoir d’en
disposer, de l’utiliser, d’en jouir et d’autoriser son
utilisation ou sa jouissance, en tout ou en partie,
les attributs de ce droit sont d’ordre moral et
d’ordre patrimonial. »
b) Les droits de propriété industrielle
 Les droits de propriété industrielle ce sont des droits très
importants dans le droit des affaires. On y range des
inventions, les dessins et les modèles ainsi que les signes
distinctifs.
• Les inventions sont des créations impliquant une activité
inventive et susceptibles d’application industrielle.
• Le droit correspondant à ces créations tente à assurer à
l’inventeur un monopole d’exploitation. Ce monopole
d’exploitation de l’invention est accordé à l’inventeur qui
reçoit d’un organisme administratif INPI (institut national de
la propriété intellectuelle) un titre dénommé brevet
d’invention. Par ce titre administratif l’inventeur va obtenir la
protection de son l’invention. C’est protection constatée dans
le brevet d’invention qui va constituer un bien facile à faire
circuler.
• Les dessins et modèles ce sont des créations à
caractère ornemental donnant à l’objet un aspect
extérieur spécifique et nouveau. L’effort créateur est
ici dans la décoration est le goût, on parle de l’art
industriel.
• L’auteur du dessin ou de modèle bénéficie d’un doit
de l’usage exclusif à la suite d’un dépôt à l’INPI. Ce
dépôt ne confère pas un droit de propriété mais il faut
présumer son existence à compter de sa date. Une
personne doit prouver bien avant le dépôt qu’il était
propriétaire du dessin ou de modèle.
• L’exclusivité accordée à l’auteur est temporaire,
valable pour 5 ans. Le dépôt peut être renouvelé une
première fois pour 20 ans et une seconde fois pour 25
ans.
• Les signes distinctifs sont les signes qui servent de ralliement à la
clientèle et qui lui permettent de reconnaitre les produits et les
entreprises qu’elle apprécie. Ceux-ci sont des véritables biens dont
l’exclusivité est protégée par la loi. Il s’agit du nom commercial et
l’enseigne ainsi que les marques de fabriques et de services.
• Le nom commercial et l’enseigne ce sont des signes qui permettent
d’identifier une entreprise. Le nom peut être celui de l’entrepreneur
ou encore une désignation de fantaisie que l’on appelle l’enseigne, par
exemple un emblème, un animal, une dénomination en rapport avec la
localisation de l’entreprise. Celui qui use d’un nom commercial ou de
l’enseigne a le droit d’en interdire l’usage à d’autres en cas de risque
de confusion.
• Les marques de fabriques et de services s’attachent aux produits ou
aux services qui constituent l’objet de l’activité de l’entreprise. Pour
être protégée une marque doit être déposée à l’INPI. Cette protection
dure pendant 10 ans mais des dépôts successifs peuvent prolonger
indéfiniment la marque.
c) Les droits sur la clientèle
 De manière générale il s’agit des droits tendant à réserver à une
personne l’exploitation d’une clientèle déterminée.
 Ce droit ne porte qu’indirectement sur la clientèle par
l’intermédiaire des facteurs qui attirent les clients vers le
professionnel. Ce sont ces éléments attractifs de clients qui
constituent la clientèle laquelle peut en ce sens et uniquement
en ce sens être considérée comme un bien. La clientèle ce ne
sont pas les personnes, ce sont indirectement les personnes.
 Les clientèles civiles, ce sont en particulier les libéraux, sont
tellement liés à l’activité personnelle de leur auteur que l’on a
mal à concevoir car puissent exister indépendamment de celui
qui les a créé. C’est pourquoi le professionnel libéral ne cède
pas sa clientèle mais il se fait rémunérer pour présenter son
successeur à ses clients.
 Ce problème ne s’est jamais posé pour la clientèle commerciale dont
l’appropriation a été reconnue et facilitée grâce à la notion inventée pour la
cause de fond de commerce.
• Le fond de commerce est l’ensemble de moyens mis par un commerçant
pour attirer les clients et les garder.
• Le fond de commerce est composé d’un ensemble d’éléments à la fois
corporels (le matériel, l’outillage, les marchandises) et incorporels (le nom
commercial, le droit au bail qui concerne les baux commerciaux c’est-à-dire
les locations qui sont proposés à des commerçants.
• Un commerçant loue un local pour son activité, il y a une réglementation
qui lui est favorable pour que le commerçant puisse rester dans son local le
plus longtemps possible. Cette réglementation favorable fait qu’en fin de
bail, au bout de 9 ans, soit le bailleur qui souhaite très bien que le contrat
cesse, il va devoir payer une somme d’argent très importante- l’indemnité
de clientèle, soit il renouvèle le bail. Lorsqu’un commerçant vend son fond
de commerce, il vend le droit de rester dans un local. Le bailleur doit
accepter un nouveau locataire) permettant aux commerçants d’exploiter et
partant de conserver une clientèle propre.
Fin

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