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COURS D’INTRODUCTION A L’ETUDE DE

DROIT

PREPARE PAR :
Abla CHRAIBI

Année : 2020-2021

1
Introduction à l’étude de droit

D’une simple introduction au droit civil, l’introduction à l’étude du droit s’est élargie pour devenir une
introduction générale à toutes les disciplines juridiques, aussi bien de droit privé que de droit public.
Le « Droit » peut être défini comme un ensemble de règles de conduite destinées à organiser la vie en
société, qui ont vocation à s'appliquer à toutes les personnes formant le corps social. Ces règles qui sont
formulées de manière générale et impersonnelle, concernent chacun et ne désignent personne en
particulier.
• Le mot « Droit » correspond, dans ce premier sens, à ce que les juristes appellent le « Droit
objectif » : Il protège l’intérêt général et désigne l’ensemble des règles qui régissent les rapports
des hommes entre eux.
La règle est alors impérative, sous peine de sanction. Elle cache un caractère contraignant ;
coercitif.

• Dans son second sens, le Droit désigne le « droit subjectif » : « ou les prérogatives que le
droit objectif reconnait à un individu, et dont il peut se prévaloir dans ses rapports
avec les autres hommes, sous la protection de l’autorité́ publique »1

Les deux subdivisions suscitées, forment le droit positif : un droit posé par l'homme, qui a
vocation à s'appliquer à l'ensemble des activités humaines, qu'elles soient ou non
conflictuelles.

Notre cours, tiendra d’une part à l’étude du droit objectif en première partie, et d’autre part le
droit subjectif sera étudié en chapitre II afin d’initier les étudiants à la méthode spécifique
aux exercices juridiques.

1
- Patrick COURBE, Introduction générale au droit, Dalloz, 5ème éd, 1997, p.1.

2
Première partie : Le droit objectif

Le droit objectif est généralement défini comme étant l’ensemble des règles de conduite qui
régissent les rapports entre les hommes « et s’imposent à eux, au besoin, par le moyen de la
contrainte étatique ».2

Quelques idées générales, seront les points de repères concernant les caractères de la règle de
droit et ceux des autres règles de conduite sociale, notamment les caractères de la règle
religieuse et de la règle morale relatés en(Chapitre I); les fondements du droit en(Chapitre II) ;
ses divisions en (Chapitre III) et ses sources en (Chapitre IV).

2
- Patrick COURBE, op.cit. p.1.

3
Chapitre 1 : Les caractères essentiels de la règle de droit et des autres règles
de conduite.

— La règle de droit est une norme d’organisation des rapports des membres de la société.
Selon J.L. Aubert : « la règle de droit concerne chacun et ne désigne personne en
particulier ».

— En effet, la règle juridique n’est pas faite pour un individu ou pour un acte. C’est une
disposition absolument impersonnelle qui s’adresse, à toutes les personnes qui
remplissent les conditions d’application de cette règle (art. 77 et 261 DOC ou art.179
du code du travail).

Section I : Les caractères de la règle de droit.

Le caractère de la règle droit est son caractère général, obligatoire, contraignant,


coercitif, auxquels s’ajoute son caractère de spécialisation.

§I : Le caractère général de la règle de droit.

La règle de droit est une disposition impersonnelle. Cela veut dire qu’elle ne s’adresse pas à
une personne déterminée individuellement, mais à toutes les personnes qui remplissent les
conditions d’application de cette règle. En d’autres termes, la règle de droit « vise non pas tant
les personnes en elles- mêmes que les situations juridiques dans lesquelles elles se trouvent ».3

Le caractère de généralité́ de la règle de droit est commandé par le principe de l’égalité́ de


tous les citoyens devant la loi. Il est considéré́ comme « une garantie fondamentale
d’impartialité́ , de justice et de sécurité́ pour les individus ».4

Aux termes de l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la loi « doit
être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ».5

D’application individuelle : le juge cherche la règle correspondante à la nature du procès,


il l’appliquera au cas d’espèce posé à lui. La loi interdit au juge de prononcer par voie de
disposition générale et abstraite.

3 - Philippe MALINVAUD, Introduction à l’étude du droit. Cadre juridique des relations économiques, 7ème éd.,
Litec, Paris, 1995, p.9.

4 - Abdelaziz SQALLI, Introduction à l’étude du droit marocain, Sofapress, Fès, 1995, p.37.

5 - Cité par Rémy CABRILLAC in : Introduction générale au droit, Dalloz, Paris, 2000, p.8-9

4
§II : Le caractère obligatoire de la règle de droit.

« Le rôle de la loi ne consiste pas à faire des recommandations et encore moins à donner des
conseils ».6 La règle de droit est une norme qui s’impose et doit être appliquée dès l’instant
que les conditions de son application sont réunies.

La règle de droit est corroborée par la finalité que cette règle tend à protéger. Le juriste
français Jean CARBONNIER évoque ce critère : « On ne peut déterminer si une loi est ou non
d’ordre public qu’en cherchant si elle a pour objectif principal la protection d’un intérêt public
ou d’un intérêt privé »7.

On en distingue alors deux catégories: les règles dites impératives ou d’ordre public et les
règles supplétives ou interprétatives de volonté́ .

• La règle protégeant l'intérêt général : est une règle impérative. Les particuliers,
comme les tribunaux ne peuvent, en aucun cas, en écarter la mise en application.
• La règle protégeant l’intérêt particulier : est une règle supplétive. Une loi qui, bien
que destinée à régir une situation précise, peut être encartée par une volonté́ contraire
exprimée

§ III- Le caractère coercitif de la règle de droit.


Le caractère particulier de la règle droit est son caractère contraignant, coercitif. La règle est
sanctionnée par la puissance publique. Seul l’État est habilité à faire respecter les règles de
droit en imposant des sanctions en cas de leur violation.

Le caractères coercitif, ou le caractère de la sanction est le critère essentiel qui distingue la


règle de droit des autres règles de conduite sociale.

Il y a deux grandes catégories de sanctions : les sanctions civiles et les sanctions pénales.

A: Sanctions civiles :

B: sanctions pénales

6
- Ph. MALINVAUD, op.cit.p.10.
7
- Cité par Mohamed KORRI-YOUSSOUFI et Mustapha ELGHARBI, Cours d’introduction à l’étude du droit,
Librairie Sijlmasa, 1999, p.8.

5
A BIS Sanctions par la +Sanctions de réparation : B BIS Sanctions pénales
contrainte nullité et ou dommages et Des violations du droit pénal
Ne sont mises en œuvre que par intérêts. constituent les infractions :
le juge, elles s’exercent sur les +Sanction de nullité : sont des ü Crime
personnes et les biens. sanctions civiles qui frappent ü Délit
-Sur les biens : par les les actes juridiques à l’égard ü Contravention
différentes saisies : de tous (nullités absolues, ü La sanction varie selon
ü Saisie exécution lorsqu’elles touchent l’ordre l’infraction :
ü Saisie immobilière public), à l’égard des parties ü Peine de mort,
ü Saisie mobilière (nullités relatives, on peut ü Réclusion à temps, à
ü Saisie foraine refaire le contrat) perpétuité
ü Saisie brandon NB : La nullité absolue fait ü Emprisonnement
ü Saisie gagerie disparaitre l’acte pour le passé ü Amande
ü Saisie conservatoire et le futur. ü Sanctions accessoires
ü Saisie arrêt. +La nullité peut être ü Dégradation civique
corroborée par les dommages ü Interdiction de séjour
-Sur les personnes par la force
et intérêts. ü Confiscation
publique :
Ces indemnités visent la
Contrainte par corps qui est la Toutes les peines peuvent être
réparation du préjudice subi
procédure qui consiste à arrêter assorties de sûretés réelles ou
par le créancier :
une personne et à la mettre en personnelles. Emplacement dans
Tendent de sanctionner le
prison jusqu’à ce qu’elle un établissement ou fermeture de
débiteur dans un contrat par :
exécute l’obligation pécuniaire l’établissement.
-Inexécution de l’obligation
mise à sa charge.
mise à sa charge.
Dans les baux à usage
-Exécution imparfaite
d’habitation, cette contrainte
-Retard de l’exécution
s’exerce par l’expulsion des
Tendent aussi à réparer le
lieux.
dommage subit par la victime
d’un fait juridique ; délit ou
quasi délit), Art 77-78

*La nullité́ est une sanction qui consiste à priver de tout effet un acte juridique contraire à la
règle de droit

*C’est une somme d’argent que doit recevoir la victime d’un dommage de la personne qui en
était responsable. Cette somme d’argent doit être égale à la valeur de ce préjudice.

6
Section 2 - Les caractères des autres règles de conduite.

Nous nous focalisons seulement sur deux d’entre elles en essayant de les comparer avec la règle de
droit. Il s’agira, en effet, de la règle de morale et de la règle religieuse.

§1-Le droit et la morale.

Il existe entre la règle de morale et celle de droit des ressemblances, mais aussi des dissemblances.

A- Les ressemblances entre la morale et le droit.

Outre le caractère général de la règle de morale et de la règle de droit, il faut évoquer également l’idée
selon laquelle de nombreuses règles de droit sont empruntées à la morale. Les exemples, à ce propos,
ne manquent pas. Prenons l’exemple d’assistance à une personne en danger : le fait de s’abstenir de
porter secours à une personne en danger est aujourd’hui réprimé́ par la loi pénale.

B- Les dissemblances entre la règle de droit et la morale.

a- Si la règle de morale tend à la perfection individuelle, la règle de droit, elle, a pour objectif
d’assurer l’ordre social.
b- La règle de morale est individuelle dans son application. C’est tout à fait le contraire pour ce
qui concerne la règle de droit. L’application de celle-ci est obligatoire. On dit que la règle de
droit est obligatoire, cela veut dire que son application ne dépend pas de la volonté́ de chacun,
elle s’impose à tout individu lorsque les conditions de son application sont requises.
c- La règle de morale, ne comporte pas de sanction au sens juridique du terme. Elle « ne
comporte que des sanctions psychologiques (remords de l’individu, réprobations de ses
semblables). Contrainte insuffisante pour assurer l’ordre ».8
d- Une dernière différence importante est relative à leur contenu : La morale pose de grands
principes qui doivent guider les comportements, comme l’honnêteté́ dans les contrats, par
exemple. Le droit, quant à lui, contient des règles précises qui permettent aux particuliers de
connaître avec précision les situations visées par ces règles9.

§2- Le droit et la religion.

Les règles religieuses sont divines, leurs sanctions sont applicables dans l’au-delà, alors que
l’obligation de la sanction dont se dote la règle de droit a pour origine l’État, les sanctions sont
d’application immédiate10 .

8
- P. COURBE op.cit. p.6
9
-A. SQUALLI, op.cit. p.39
10
- Mohamed Jalal ESSAID, Introduction à l’étude du droit, Imprimerie Fedala, Mohammedia, 1992,
p. 60

7
Chapitre II: Le fondement de la règle de droit. ( voir cours en ligne)

Chapitre III : Classification des règles de droit.

Deux motifs fondamentaux à l’origine de la spécialisation de la règle de droit : c’est l’Objet de


la règle de droit et La finalité de cette règle de droit
C’est l’objet de la règle qui lui impose le caractère de spécialisation :
• La complexité de l’économie, les rapports sociaux
• La diversité des domaines de droit
Ont imposé au législateur d’organiser chaque domaine d’activité des sujets de droit.
* Droit public : D’une part, l’État et les collectivités publiques, d’autre part, L’État et
les particuliers.
* Droit privé : Ne s’intéresse qu’aux rapports des sujets de droit entre eux.

Section I : Le droit privé.

Droit international privé : réglemente les rapports entre particuliers, dès lors que ces
rapports comportent un élément étranger
(on parle d'élément d'extranéité).

Droit privé : est l'ensemble des règles qui gouvernent les


rapports des particuliers entre eux ou avec les collectivités
privées, telles que les sociétés ou les associations.

Droit civil Droit Droit


social pénal
C’est l’ensemble des règles qui
décrivent les infractions et les
Droit commercial sanctions qui leur sont applicables
*Il est une branche du droit privé :
car il protège l’intérêt particulier,
contre les atteintes aux personnes et
Organise les relations aux biens.
commerciales de l’entreprise et
l’organisation des sociétés *il est une subdivision du droit public
car il protège l’intérêt général contre
les atteintes à la sécurité et à la sûreté
de l’Etat.
Droit transport, droit
assurances droit maritime, droit
bancaire,
C droit des sociétés
commerciales

Droit
financier
8
Section II : Le droit public

Le droit public : est l'ensemble des règles qui gouvernent l’organisation et le fonctionnement
des personnes publiques (État, collectivités locales, établissements publics) et dirigent les
relations de ces personnes entre elles et à l'égard des particuliers.

On distingue également :
- Un "Droit international public : régit les relations Interétatiques"
- Un Droit public interne " comme suit :

Droit constitutionnel Droit administratif Droit des finances publiques


-Analyse de la constitution et Prolongement du droit exécutif -Règles qui organisent les
les différents éléments -Organisation administrative centrale dépenses et recettes des
constitutifs d’un État -Organisation décentralisée (pouvoir collectivités publiques.
-organisation des pouvoirs central, provençal, régional) -Règles et les lois applicables à
exécutifs, législatifs et Son second volet régit : leurs budgets.
judiciaires Les moyens d’action de l’administration : -Systèmes des impôts [La
-Nature du système politique -Responsabilité administrative fiscalité]
-les compétences des 3 -Des contrats administratifs
pouvoirs : législatif, exécutif et -La fiscalité
judiciaire -Gestion des domaines publiques
-Les litiges administratifs

Section III : Les critères de distinction du droit public et du droit privé.


ü Si le droit public a pour objectif de satisfaire l’intérêt général, le droit privé se soucie
de la satisfaction des intérêts individuels.
ü Les règles de droit public sont des règles impératives auxquelles il n’est pas possible
de déroger, alors que les règles de droit privé insistent « sur la volonté́ individuelle, les
sujets de droit pouvant fréquemment en écarter l’application ».
ü L’application des règles de droit public relève de la compétence des juridictions
administratives, alors que l’application du droit privé revient aux juridictions
ordinaires.
ü Le droit public régit l’État et les collectivités publiques ainsi que leurs rapports avec
les citoyens, tandis que le droit privé gouverne les rapports entre particuliers.
ü « Tandis que l’administration est admise à exercer ses droits directement (pouvoir
d’action d’office), le particulier ne peut exécuter les siens que sous l’autorisation du
juge ».

9
Section IV : Les droits mixtes :

Le droit fiscal : l'ensemble des règles applicables à la détermination et à la perception de


l'impôt, un droit public ; dédié pour la satisfaction de l'intérêt général (donner à l'État un
budget lui permettant de fonctionner), un droit privé puisqu'il dépend fortement des règles du
droit privé (notamment des règles du droit des sociétés).
Le droit pénal : trouve sa source à CPU (code pénale unifié) : Décrit chaque infraction,
fixe ses éléments constitutifs. Droit public car : C’est l’intervention de L’État - Police
judiciaire et le Ministère public. Droit privé car les infractions qu’il réprime portent atteinte
au particulier qui provoque un déclenchement de l’action publique et se constitue partie civile

Le droit processuel :
*La procédure civile : organise le procès civil, de l’introduction de l'instance, aux prononcés
des jugements et les voies de recours
*La procédure pénale : organise le procès pénal, le déclenchement de l’action publique et les
poursuites de l’enquête préliminaire à l’instruction jusqu’aux prononcés du jugement, et les
voies de recours
Droit processuel
Fournit au droit civil des C’est un droit public, ne
sanctions par les
tribunaux : la mise en
peut être exécuté que par
œuvre du droit substantiel les services judicaires
qui constitue la matière, du
litige dans le contentieux
privé

10
Chapitre IV : les sources du droit
Les sources de droit : varient en fonction de l’organe ou de l’autorité qui édicte la norme :
sources de droit écrit (institué par l'autorité), sources de droit non-écrit (issu de la pratique).

La règle de droit est issue de deux catégories de sources :

• les sources traditionnelles : droit musulman les sources originelles (le Coran
et la Sunna) et les sources dérivées (L'Ijmaâ et le quiyas) et du droit coutumier.
• Les sources modernes : (la loi, le droit international (Traités internationaux,
conventions), la doctrine et la jurisprudence, ces deux dernières sont des
sources indirectes interprétatives).

La loi La coutume La jurisprudence


Est définie non par son C’est une règle de droit qui s’est C’est l’ensemble des décisions
contenu, mais par son origine :
établie, non par une volonté rendues par les tribunaux.
la loi est le texte qui émane des
autorités disposant du pouvoir étatique, mais par une pratique Doctrine ; ensemble des écrits,
législatif, par opposition aux
répétée. critiques des hommes de droit
règles et actes émanant du
pouvoir exécutif. La loi est
donc le texte qui est adopté
par le Parlement.

Section I : sources modernes du droit marocain


S/SI: les sources législatives, la loi proprement dite
A part la constitution la loi proprement dite est constituée par la loi et le règlement
La loi émane du Le règlement appartient
Pouvoir législatif au pouvoir exécutif
§I: La distinction de la loi et du règlement
I-La distinction en période normale
A-Distinction des auteurs
a-Les auteurs de la loi
*La loi définit, par son contenu : une règle de droit, générale, abstraite, impersonnelle mais
écrite.
*Dans le sens formel, la loi est l’organe qui l’élabore, c’est l’ensemble des dispositions écrites,
adoptées par le pouvoir législatif.
1-Pouvoir législatif : source de la loi
La loi votée par le parlement doit être discutée et votée par Les 2 chambres
(Art 60constitution 2011)
11
La loi relève- on l’a dit- de la compétence du Parlement. L’article 70 de l’actuelle
Constitution en est très claire : « Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il vote les lois »-
stipule-t-il. Mais « ce principe n’est pas absolu. Il subit un certain nombre d’exceptions »11

• La loi ordinaire : acte voté, par le parlement selon la procédure législative établie par la
constitution ; droits civiques et libertés fondamentales, état et capacité des personnes,
nationalité, détermination des crimes et des délits et des peines qui leurs sont applicables,
assiette et taux de l’imposition, etc.
• La loi organique : loi votée par le parlement pour préciser ou compléter, (elle organise,
schématise) une stipulation constitutionnelle, elle est soumise à une procédure spéciale.

2-Le droit de légiférer


Deux délégations peuvent être faites par le pouvoir législatif au pouvoir exécutif pour légiférer
1-délégation par habilitation Le parlement peut 2-délégation automatique ou de plein
autoriser le gouvernement pendant un délai limité et en droit
vue d’un objectif déterminé à prendre par décrets des Dans l’intervalle des sessions, le
mesures qui sont du domaine des lois ex : privatisation
gouvernement peut de lui-même et sans
des entreprises publiques. Loi no 39-89. Ces décrets
l’autorisation du parlement, prendre des
font l’objet et de contrôle du parlement dès que le délai
décrets lois, le contrôle du parlement n’est
expire.
pas écarté, en effet, les décrets lois ne
3-Les autres cas :
a-La loi énoncée du peuple par peuvent être pris qu’avec l’accord des
Voie de référendum commissions parlementaires intéressées, de
b- Le chef de l’État dissout par le dahir, le parlement plus, ils doivent être soumis à la ratification
et exerce le droit de légiférer à sa place Les articles 41, du parlement au cours de la session
er ordinaire qui sont leur entrée en vigueur ex ;
44 (2ème alinéa), 47 (1 et 6ème alinéas), 51, 57, 59,
er loi de 1980 sus les baux à usage d’habitation
130 (1 alinéa) et 174 de la constitution 2011.
professionnel
c- Après l’absolution du régime transitoire qui mettait
tous les pouvoirs entre les mains du chef de l’État Art
d- L’hypothèse où le mandat du parlement arrive à
expiration et que les circonstances ne permettent pas la
mise en place des deux nouvelles chambres, dans ce
cas,la constitution permet au roi de prendre les textes
législatifs nécessaires qui représentant un caractère
d’urgence .

11
- Mohamed Jalal ESSAID, op.cit. p.153

12
b- Les auteurs du règlement
Le règlement est conçu uniquement par le pouvoir exécutif dont le roi est le chef. Des actes
réglementaires peuvent faire l’objet de la classification suivantes :

Dahirs Décrets Arrêtés ministériels


Sont des actes réglementaires Gouvernementaux 1er ministre, Décisions prises par les
er
pris par le roi lorsqu’il agit au Maroc, le 1 ministre exerce ministres ou ordonnances.
comme le chef du pouvoir le pouvoir réglementaire sous
exécutif. forme de décrets.

Le 1er ministre peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres, mais leurs arrêtés ont
une portée limitée à l’exécution des règlements posés par des actes du roi.
NB : Les actes du 1er ministre ne constituent pas des véritables sources du droit.
B-La distinction des domaines
C’est la constitution qui sépare les domaines de la loi et les domaines du règlement
a-Le domaine de la loi
- Des droits individuels ou collectifs tel que le droit économique
- Les procédures civiles et pénales détermination de l’infraction et peine
- Les obligations et les contrats
- Les créations des établissements publics, la création des collectivités locales
- Les lois organiques – la loi de finance
- Le statut général de la fonction publique
- Le statut de la magistrature
- Le régime électoral
- La nationalisation des entreprises.
- La privatisation
- La révision de la constitution
- L’approbation des plans de développement
- L’approbation des traités
b-Le domaine du règlement
L’ART 47 de la constitution 1996, stipule ‘’des matières autres que celles du domaine de la
loi, appartiennent au domaine du règlement »

13
C-La distinction des contrôles
La loi et le règlement doivent faire l’objet de contrôles car la loi doit être conforme à la
constitution.
-Le règlement doit être conforme à la loi c'est le contrôle de la constitutionalité de la loi
-Ce contrôle doit être effectué …. Par les tribunaux de droit commun ; ART 25 code CPCM.
Il ne peut être exercé que par une juridiction suprême ou une cour constitutionnelle
*Ce contrôle a été posé pour la 1ére fois fait au Maroc par la constitution de 1972 et organisé
par le dahir du 9 mai 1977.
*Ce contrôle est très limité mais la tendance générale aspire à une extension des
compétences de cette chambre c’est ce qui fût établit par la constitution en 1992 dont l’ART 78
stipule, il est institué un conseil constitutionnel.
Il est composé de 6 membres
3 désignés par le président de la Désignés par le roi pour 9 ans et 3 désignés par la chambre des
chambre des représentants 6 membres, désignées pour la conseillers
même durée

Chaque catégorie de membres est renouvelable de 1/3 tous les 3 ans


*Le conseil statut
Régularité des opérations du référendum
Élections des membres
Des 2 chambres
Le conseil prononce :
L’approbation des règlements
Lois organiques
Le conseil décide
Sur les fins du non-recevoir, le juge peut renoncer ou compéter
*Les lois ordinaires sont soumises au conseil avant leur promulgation.
Le conseil saisi
Par l’autorité qui ou a pris l’initiative une fois saisi
Par ¼ des membres composants il informe : le roi
L’une des chambres du parlement
Les présidents :
§ Ont le droit de présenter au conseil
§ Des observations sur la question posée

14
Le renvoi d’une loi au conseil suspend sa promulgation
Les caractères du conseil constitutionnel
Les décisions du conseil sont : - définitives
-Irrévocables
-inattaquables
-s’imposent à tous les pouvoirs publics
Contrôle de :
b-La légalité du règlement
C’est la vérification de la conformité d’un texte réglementaire à la loi, ce contrôle est fait
de 2 façons:
1-Le recours en annulation pour excès de pouvoir
2-Si le tribunal annule
Dans les 2 cas. L'annulation produit un effet absolu, prive de tout effet le règlement annulé
ne peut plus recevoir application.
N’a débuté qu’en 1957 date de la création de la cour suprême ou cour de cassation
compétence.

II-La loi et le règlement en période d’exception


Situation dans laquelle, le chef de l’État exerce les pouvoirs législatifs et exécutifs. Cet
état a été institué pour la 1er fois et a duré jusqu'au 31 juillet 1970.
Ce cumul du pouvoir permettait au roi de prendre les seules mesures nécessaires pour
assurer la défense de la nation et le retour au fonctionnement normal des institutions
constitutionnelles.
Ces pouvoirs ont été élargis par les constitutions de 1970.72 depuis le roi peut prendre
toutes les mesures imposées pour la conduite des affaires de l’État.
Les constitutions qui suivent, ont réorganisé l’État d’exception de façon que l’État
d’exception n’entraine pas la dissolution de la chambre des représentants (l’institut
parlementaire demeure en fonction, le parlement continue de légiférer. La constitution reste en
vigueur.
« Le régime de monarchie constitutionnelle est une acquisition nationale définitive ».
« L’état d’exception, ainsi proclamé ne portera pas atteinte aux libertés démocratiques
garanties par la constitution. Des parties politiques et les organisations syndicales poursuivront
leurs activités légales dans l’ordre et le respect de la loi ».
§2 : La période des textes législatifs
15
I-L ’application de la loi dans le temps
L’application de la loi dans le temps pose le problème ardu des conflits de loi caractérisés
par : -La non-rétroactivité de la nouvelle loi
-Effet immédiat de la nouvelle loi
Les lois nouvelles, entrées en vigueur ne peuvent pas être appliquées aux situations
juridiques antérieures.
C’est un principe constitutionnel
Exceptions : Historiques : huiles nocives, coup de force 20-8-53 dahir 1958, lorsqu'une
loi interprète une loi antérieure, une loi rectificative, lois pénales plus douces, les règles de
procédure.
Effet immédiat : la loi nouvelle entrée en vigueur ne s’applique qu’aux :
-situations qui naissent après sa promulgation et sa publication
-Effets futurs d’une situation ancienne
L’unité de la loi impose, d’éviter la coexistence de la loi ancienne abrogée par nouvelle
loi, censée être meilleures.
1-L’effet immédiat n’est pas absolu, le législateur prévoit de retarder l’entrée en vigueur
de la loi ex SA.
2- Intéresse les actes juridiques qui sont généralement soumis à la loi en vigueur au
moment de leur formation

II- L’application de la loi dans l’espace


* Principe de la territorialité de la loi : la loi s’applique en principe dans l’ensemble
du territoire national où elle est promulguée, elle s’applique aussi bien aux nationaux qu’aux
étrangers, résidents.
* Principe de la personnalité de la loi : signifie que certaines lois sont attachées aux
sujets de droit, c’est le cas du code de la famille.
*Le DPIM prévoit plusieurs solutions aux conflits, c'est le lieu de la signature qui
détermine la loi applicable " La loi nait des contrats des parties "
*Des litiges nés des biens, trouvent leurs solutions dans le pays où ils se trouvent.
*Pour les faits juridiques, c'est la loi du lieu où ils se sont produits

III- L’abrogation de la loi


L’abrogation signifie, la disparition de sa force obligatoire, elle peut être soit expresse,
soit tacite, c’est ce qui découle de l’ART 474 du DOC « les lois ne sont abrogées que par des
16
lois postérieures lorsque celles-ci l’expriment formellement ou lorsque la nouvelle loi est
incompatible avec la loi antérieure ».
On s’est demandé si l’obligation peut se réaliser par un troisième procédé : la désuétude,
il s’agit de la loi qui n’a jamais été appliquée ou qui a cessé de l’être après un certain temps.
A-Abrogation expresse
Elle suppose que le texte nouveau, en termes formels, décide que telles dispositions
antérieures sont abrogées, le législateur énonce les textes abrogés.
1-L’abrogation partielle : la plus fréquente, laisse subsister une partie de la législation
antérieure.
2-L'abrogation totale : présente un caractère exceptionnel. Elle intervient à l’occasion
de grande réforme ou à la suite d’un grand mouvement de codification : 25 janvier 65 abroge
1913 loi N° 17-95 relative aux sociétés abrogé par des dispositions du Dahir 11 Aout 1922.
B-Abrogation tacite
Le législateur n’énonce pas dans le nouveau texte que l’ancien texte correspondant est
abrogé, les nouvelles dispositions sont incompatibles et contradictoires, en conséquence,
l’ancien texte est abrogé c'est le nouveau qui est appliqué. Le législateur dit dans le nouveau
texte « Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi ».
• Des actes du pouvoir législatif sont abrogés par la loi
• Des actes pouvoir exécutif sont abrogés par le règlement
C-Abrogation par désuétude : existe lorsqu’une loi n’est pas appliquée parce qu’il n'y
a pas de situation qui impose son application, elle se heurte à la coutume l’ART 475.
« La coutume et l’usage ne seraient prévaloir contre la loi lorsqu’elle est formelle »
IV-Entrée en vigueur de la loi
Sa force obligatoire nécessite : la loi adoptée par le parlement fait l’objet d’une
promulgation.
1-Promulgation
La promulgation : est faite par l’apposition sur la loi du seau du roi assorti d’un dahir.
La publication : la loi promulguée, est portée à la connaissance des sujets de droit au BO
(bulletin officiel).
-Un principe général qui fait qu’une personne qui puisse invoquer comme excuse à son
ignorance de la loi " nul n’est censé ignorer d la loi "
V- L’interprétation de la loi
L’interprétation de la loi consiste à dégager sa véritable signification en déterminant la
volonté du législateur, elle s’impose pour les textes clairs et précis et aussi obscurs et ambigus.

17
Le principe général confère l’interprétation ;
• A L’autorité qui a crée la loi : -Le législateur
-Le réfère législatif
Cette institution ayant disparue, reste le concept de la loi et surtout l’interprétation
donnée par la cour suprême
B- La doctrine participe aussi à l’interprétation de la loi

Recours à des méthodes exégèse méthode scientifique


• L’interprétation du texte obscur, utilise :
- Le recours des travaux préparatoires
- Aux précédents historiques
- Aux principes généraux du droit
• Interprétation et explication des règles de droit
-Aux principes généraux du droit
• L’interprétation d’un texte qui présence une lacune, l’exégèse emploi des techniques de la
logique :
- interprétation par analogie
- Le raisonnement à fortiori
-Le raisonnement à contrario
-L’induction et la déduction
• La liste de la recherche scientifique a deux variables :
+La première consiste à trouver des solutions dans les textes existants aux situations
imprévues par la loi même en la déformant des textes, mais il y a des situations pour lesquelles,
il y a un vide juridique qu’il faut combler cette méthode doit élaborer la solution sous forme
d’une règle de droit, il y a ici œuvre du législateur. C’est la solution admise par le code civile
suisse « à défaut d’une disposition légale applicable, le juge prononce selon les règles qu’il
établirait, s’il avait à faire à un acte de législateur »
Les méthodes d’interprétation sont assorties de certains principes
« Il est défendu de distinguer là où la loi ne distingue pas, la loi cesse là où cessent ses motifs,
les exceptions sont d’interprétations strictes ».

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Deuxième partie : Le droit subjectif
Les droits subjectifs, sont les prérogatives(intérêts ou privilèges) reconnus aux sujets de
droit par le droit objectif positif.
Chapitre I : Les sujets du droit subjectifs
Ces sujets posent les problèmes, de leur diversité et de leur nature.
Section I : la diversité des sujets de droit
Cette diversité impose l’examen de la personnalité juridique des personnes physiques et
morales
Pour être titulaire de droits subjectifs, il faut avoir l’aptitude à acquérir et à exercer des
droits. Cette aptitude, que l’on appelle la personnalité juridique, est ce qui permet de
distinguer les sujets de droit des objets de droit.

§I : La personnalité juridique des personnes physiques


L’analyse de cette institution à nécessite (l’indentification de la naissance de cette
personne et son extinction.
*La personnalité juridique : est l’aptitude d’une personne à effectuer tous les actes de
la vie, à supporter toutes les obligations, et d’exercer tous ses droits.
**La personnalité juridique est un droit de l’homme qui se manifeste dès la naissance
par des actes tel que :
-La respiration -Vagissement, - allaitement. L’enfant mort-né, n’a pas d’existence
juridique.
Pour la détermination de la personnalité juridique Il faut :
• La capacité de jouissance : qui est l'aptitude d'une personne à être titulaire d'un droit.
• La capacité d’exercice : qui est l'aptitude à exercer les droits, dont on est titulaire.

La personne physique, une fois vivante doit être


Individualisée par * Le moyen d’état civil
*Domicile
Le nom, étant composé de 2 éléments : le nom patronymique et le prénom.

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Le tout est régit par les lois de l’état civil de détermination du domicile distincts : domicile réel,
légale ou domicile élu.
Le nom et le domicile sont, les instruments d’individualisation des personnes physiques.
La preuve en est rapportée par l’état civil ou d’autres documents délivrés par les autorités
compétentes.
L’extinction de la personnalité juridique : se réalise par le décès, à l’exception de la
mort civile, le décès suppose la cessation des organes vitaux, les fonctions vitales.
Ici se pose le problème de l’absent.
§2-La personnalité juridique des personnes morales
Sociétés, associations les syndicats. Ces groupements de personnes ont la personnalité
juridique comme les personnes physiques, ils ont des droits, des obligations ils sont soumis à
un patrimoine et à l'individualisation.
-Nom ou raison sociale, - le domicile on le siège social
-La nationalité, la date de naissance, -l’âge
Ils peuvent agir en justice, mais sont soumis à la dissolution on à la liquidation
Une fois constituées, elles sont indépendantes.
Les personnes morales

Groupements de biens groupements de personnes


Une masse de biens, à laquelle groupement droit privé droit public
la personnalité juridique sociétés, syndicat association collectivités
est reconnue publiques État,

Fondation pieuse Elle a la But lucratif région, province


Habous ou wakf personnalité professionnel établissement
public, privé juridique publics (offices,
bureaux, régie,
But religieux But bienfaisante …

Section II : les sources des droits subjectifs


Sont les actes juridiques et les faits juridiques
§1- L’acte juridique : est une expression de la volonté du sujet et de droit, destiné à
créer un effet de droit, en particulier un droit subjectif à le transmettre ou à l’éteindre de :

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Cette expression est variée :
-L’acte unilatéral (donation, testament)
-L’acte bilatéral (contrat, bail)
-Ou multilatéral (la convention)
Ces actes sont des sources du droit subjectif parce qu’ils créent des obligations à la charge
de certaines personnes (débiteurs) et de certains droits au profit d’autres personnes(les
créanciers)
1-Paiement ou restitution d’indu
2-Enrichissement sans cause
3-Gestion d’affaires
Les conditions de validité des actes juridiques :
- Le consentement : l'autonomie de la volonté est le principe (il existe trois vices de
consentement ; l'erreur, le dol et la violence)
- La capacité : 18 ans grégorienne, le cas échéant (émancipation et tutelle)
- L'objet : c'est la matière de l'engagement des parties. Il doit être déterminé
- La cause doit être licite, elle correspond à la motivation des parties pour conclure
le contrat.
§2- Le fait juridique : les faits juridiques sont des événements volontaires ou
involontaires qui engendrent des effets de droit déterminés par la loi :
1- Les faits de nature : le fruit du hasard, exemple : naissance.
2- Les faits de l'homme : - L’obligation de réparer le dommage causé à autrui :
§ Soit par le fait personnel
§ Soit par le fait des personnes dont on a la garde
§ Soit des choses des animaux, des immeubles
• Les faits volontaires sont des délits
• Les faits involontaires sont des quasi-délits
§3: La responsabilité:
La responsabilité est morale, lorsque la transgression est morale, sociale ou culturelle,
dont les sanctions sont les remords.
La responsabilité juridique est :
1-La responsabilité civile : qualifiée par une faute, qu'elle soit volontaire ou non. Elle
est de deux sortes :

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• Contractuelle : c'est l'obligation d'une partie à un contrat de réparer le préjudice
causé à l'autre partie.
• Délictuelle : c'est l'obligation de réparer le préjudice qu'on a causé à un tiers.
Les trois critères d'engagement de la responsabilité civile sont : la faute, le fait et le lien de
causalité.
2-La responsabilité pénale : est l'obligation de répondre des infractions personnelles à
la loi, sanctionnent l'atteinte à l'ordre public.
Les critères qui engagent la responsabilité pénale : L'élément légal, l'élément matériel
(le résultat) et l'élément moral (l'intention de nuire)
Chapitre II : les contenus du droit subjectif
Section I : la classification des droits subjectifs

Droits patrimoniaux : Droits extrapatrimoniaux


N’ont pas de prix ne sont pas cessibles, ce
Cessibles, transmissibles, saisissables,
sont les droits civiques politiques et droits
prescriptibles.
familiaux
Droit, devoirs du père et de l’enfant
Sont susceptibles d’évaluation pécuniaire : ce
sont des droits qui se trouvent dans le
commerce juridique (droit de propriété)

Droit réels droit personnels (suscités)


§1- Les droits patrimoniaux
1-Droit réel
Est celui qui lie une personne à une chose et qui confère à son titulaire un certain nombre
de prérogatives. Ainsi le propriétaire est admis à exercer un certain nombre de pouvoirs sur la
chose (droit de propriété), il peut l’utiliser transformer ou même la détruire.
De ce caractère absolu découle, le droit de suite, le droit de préférence.
On distingue à cet égard :
A-Des droits réels principaux : consacrés par l’ART 8 du dahir fixant la législation
applicable aux immeubles.
Il s’agit de : droit de propriété et ses démembrements :
Droits d'usage et d'habitation

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Droit de l’usufruit
Droit de l’emphytéose
Droit des Habous,
Droit de superficie,
Droit de servitude

B -Les droits réelles accessoires ; des sûretés réelles : les garanties de recouvrement des
créances.

Sûreté Mobilière Immobilière


Sans dépossession Nantissement Hypothèque
Avec dépossession Gage Antichrèse

2-Les droits personnels


§ Le droit personnel : c’est le droit qui lie une personne à une autre personne, en
vertu du quel, l’une des parties est en droit exiger, de l’autre partie, l’exécution
d’une obligation, de faire, de donner, de ne pas faire. Le droit civil, et des
obligations et leurs sources : les actes juridiques et les faits juridiques.
On distingue à cet égard : Trois types d'obligations ;
- Obligation de donner (transfert de propriété). Ex : Vente, Donation
- Obligation de faire (accomplir une prestation) Ex : prestation de service
- Obligation de ne pas faire (abstention) Ex : la clause de non rétablissement
3-Les droits intellectuels ; de propriété incorporelle : c’est une catégorie hétérogène dans
laquelle on range les droits subjectifs qui ont un point commun de conférer à leurs titulaires un
monopole d’exploitation. Il y a 2 catégories majeurs :
- La propriété intellectuelle et artistique
- La propriété industrielle
§2 – Les droits extra patrimoniaux
Ils sont hors du patrimoine du sujet auquel ils sont rattachés. Ils n’ont pas de valeur pécuniaire.
Ces droits sont incessibles, intransmissibles aux héritiers, insaisissables par les créanciers, et
imprescriptibles. On distingue :
- Le droit de la personnalité (le respect de la vie privée)
- Les droits familiaux
- Les droits politiques

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Section II : la classification des biens a permis la classification des choses
§1 La classification des biens
A-Biens meubles :
Biens corporels Biens incorporels
Tous les biens qui ont Constitués par des notions
Une existence matérielle (qu'on touche Abstraites, immatérielles, créance…)

B-Biens immeubles : fixés au sol, qu'on ne peut déplacer, immeuble par nature :
immeuble construit ou terrain.
Immeuble par destination : machine.

§2-La classification des choses


o Les choses fongibles (équivalents) et non fongibles (qu'on ne peut remplacer)
o Chose du genre (non individualisés, interchangeables) ≠ choses certaines
o Les choses consomptibles et non consomptibles

Section II : la preuve des droits subjectifs : La théorie de la preuve


Est une démonstration d'un état, d'un fait, d'une obligation, dans le but est de faire valoir un
droit, par le biais d'une procédure judiciaire.
Les modes de la preuve sont apportés par 5 moyens :
ü L'aveu : judiciaire (devant le juge), extra-judiciaire.
ü L'écrit ou la preuve littérale : Acte authentique (officier public) ou sous-seing privé
(signature légalisée).
ü Le serment.
ü Le témoignage.
ü La présomption des faits.

La prétention à un droit subjectif ne peut avoir lieu sans l’établissement de la preuve de ce droit

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§ 1 : La preuve écrite
Notaire
Juge notarié
Expert
Huissier
Officier d’état civil : ce sont des actes solennels qui
Agent public sont des actes juridiques soumis
§ 2 : Les autres modes de preuves
• La présomption : sont des faits établis qui permettent l’établissement d’autres faits non
prouvés. Elle est irréfragable ou bien simple (peut être combattre par la preuve
irréfragable
• L’aveu : est la déclaration par laquelle, une personne reconnait, un fait de nature à
produire des effets juridiques contraires, il peut être écrit oral, peut justifier ou se
rattacher à des présomptions.
• Le serment
La preuve des droits subjectifs se trouve aussi inscrite dans le code de la procédure
civile ou le code de procédure pénale.
Suite classification
Des biens meubles et biens immeubles
• Les biens meubles
- Les meubles par nature : ce sont les animaux et choses susceptibles de se déplacer ou
d’être déplacées (animaux domestiques, mobilier, argent…).
- Les meubles par détermination de la loi : ce sont des droits patrimoniaux qui
concernent des biens meubles (fonds de commerce, parts de sociétés commerciales
droits intellectuels, créances mobilières …) .
• Des biens immeubles :
Il a 3 sortes d’immeubles
• Des immeubles par nature : il s’agit du sol lui-même (tend ou des biens qui
adhérent au sol (arbre, bâtiment …)
• Des immeubles par distinction ils de nature mobilier mais sont affectés à
l’exploration d’un bien immeuble
• Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent ce sont des droits incorporels qui
portent sur un bien

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