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DROIT PENAL GENERAL

 
 

PROFESSEUR : AÏDA LFERKLI


• Introduction

• La vie en société :relations diverses que le droit s’efforce d’organiser ;

Les relations sociales engendrent des anomalies nuisibles à la fois à la

collectivité et à l’homme ;

• elles imposent une réglementation non moins anormale dans une

société parfaite.

• La criminalité implique la répression.


• Le droit criminel détermine :

• Les comportements humains les plus dangereux pour la vie en société

• Fixe les mesures susceptibles de les diminuer et comment les neutraliser.

• Il se traduit principalement par une complexité de conceptions et

d’applications car il touche l’homme dans sa personnalité et sa relation

organique avec la société, relation de pouvoir, de liberté ou de soumission.


• L’expression « droit criminel » s’est avéré trop limitée pour mettre en lumière

l’immensité de ce domaine juridique, humain et social.

• Celle du droit pénal semble plus appropriée parce qu’elle vise la peine, la

réaction sociale qui met en relief le rapport socio- individuel.

• Le mot peine : un sens plus large englobant le châtiment comme la mesure

qui corrige la conduite, qui améliore le comportement, qui récupère ou

resocialise l’homme.
• Le droit pénal ne peut se limiter aux mécanismes purement juridiques, on

retrouve:

• des données philosophiques, sociologiques et politiques

• des questions médicales, psychologiques, psychiatriques, biologiques,

physiques, chimiques…
• Le terme « droit » au sens objectif et les règles de droit qui nous intéressent particulièrement

sont les règles à caractère pénal, c'est-à-dire qui ont pour objet de déterminer les faits

incriminés et leurs sanctions:

• définir l’ensemble des sciences criminelles pour pouvoir distinguer le droit pénal général avec

les autres sciences annexes (I)

• et les autres disciplines et branches du droit (II),

• connaitre sa nature et ses fonctions (III) ,

• et d’envisager ensuite son évolution à travers le temps (IV).


• I – Le droit pénal et les sciences annexes :

• Le droit pénal général : matière de « synthèse » ou le droit criminel :la branche de droit dont les

règles déterminent les principes généraux de l’incrimination et la répression par l’Etat des

comportements de la personne créant un trouble social.

• Les règles du droit pénal général sont énoncées dans:

• le livre I du code pénal intitulé « Des peines et des mesures de sûreté) ( Art 13 à 109)

• Le livre II du même code intitulé « de l’application à l’auteur de l’infraction des peines et des

mesures de sûreté » (Art 110 à 162) .


• Il détermine certains faits ou abstentions (infractions),

• les sanctions applicables à chaque infraction (peines).

• Il permet de classifier les infractions selon leurs gravité ou leurs caractères.

• Il définit ensuite les éléments constitutifs de l’infraction (légal, matériel, moral) sans

lesquels il n’y a pas d’incrimination.

• Il prévoit ensuite les règles de responsabilité, que ce soit une responsabilité

personnelle ou une complicité.


• Il détermine les causes de l’irresponsabilité (légitime défense, état de nécessité, contrainte,

démence …)

• Il étudie les règles générales de fixation des peines, leurs causes d’aggravation, d’atténuation ou

d’exonération.

• le droit pénal général détermine, d’abords, les éléments constitutifs de l’infraction pénale qu’il

envisage comme un fait anti-social légalement incriminé et sanctionné (élément légal), qui se

manifeste par un comportement externe (élément matériel) conformément à l’intention coupable

de son auteur ou suite à son imprudence ou à l’inobservation des lois et règlements (élément moral).
• Le droit pénal spécial : matière d’analyse

• Le DPS est l’étude spécifique du régime juridique de chaque infraction pénale, et de la sanction

qu’encoure son auteur.

• Il décrit les éléments constitutifs de chaque type d’infraction (meurtre, vol, diffamation,

escroquerie…),

• les conditions particulières et les causes d’aggravation ou d’atténuation,


• Le droit pénal spécial : matière d’analyse

• les spécificités procédurales.

• Il décrit la mise en œuvre de la responsabilité et précise la sanction

applicable (peine ou mesure de sûreté) .


• Il permet ainsi de cataloguer et d’analyser les diverses incriminations prévues par la

loi, suivant une démarche méthodique consistant à distinguer :

• les infractions contre les biens (vol, escroquerie, abus de confiance…)

• les infractions contre les personnes (meurtre, blessure, viol ; infractions terroristes,

• les atteintes corporelles volontaires et les atteintes corporelles involontaires.


• La procédure pénale :

• Un ensemble de mesures, de garanties et de mécanismes de forme qui doivent


être minutieusement observés et respectés dans l’exercice de la justice répressive:
la mise en cause, la poursuite et le jugement de tout auteur présumé d’infraction.

• Les règles relatives à la conduite de l’enquête policière, au déroulement du


procès pénal ( poursuite, instruction, jugement, voies de recours, droit de la
défense, preuve pénale), à l’organisation et à la compétence juridictionnelles,
aux statuts et attributions des divers organes de la justice ( officiers de police
judiciaire, magistrats du parquet, d’instruction et du jugement, les greffiers ) et
des collaborateurs indépendants de l’autorité judiciaire ( expert, avocats).
• La procédure pénale :

• Ces règles sont contenues dans le code de procédure pénale (loi N°22-01 entrée en vigueur le 1er octobre

2003) et dans divers textes particuliers :le code de justice militaire, le dahir portant loi formant statut de

la magistrature, le dahir relatif à l’organisation et l’exercice de la profession d’avocat….

• En outre, on trouve quelques règles d’ordre procédural aussi bien dans la constitution (Art10, 11,39,82 à

92) que dans des textes internationaux ratifiés par le Maroc (tels que le pacte relatif aux droits civils et

politiques et la convention relative à l’interdiction de la torture) voire dans les conventions bilatérales

d’entraide judiciaire conclues avec de nombreux pays comme la France, l’Espagne et la Tunisie.

• 
• La criminologie :

• une science qui envisage le crime en tant que déviance sociale,

• comme un acte humain résultant de facteurs prédisposant ou

criminogènes (individuels, familiaux, socio-économique …).


• Objet de la criminologie :

• rechercher les causes du crime,

• analyser la personnalité du criminel

• proposer les moyens et les mesures les plus appropriés de prévention et

de lutte contre le phénomène criminel. C’est une pure approche

scientifique du phénomène criminel.


• la criminologie : un éventail de branches scientifiques spécialisées:

• dans la recherche et l’analyse des causes du crime (Etiologie criminelle),

• dans l’étude du processus psychique du crime (psychologie criminelle),

• dans l’examen de la structure physique du criminel( Anthropologie criminelle),

• dans la description des diverses activités criminelles et des aspects particuliers de la


vie et du comportement des criminels vis-à-vis notamment des autorités policières
et judiciaires ( phénoménologie criminelle),

• dans l’étude de l’environnement du phénomène criminel et des conditions socio-


familiales des délinquants ( sociologie criminelle).
• La criminalistique :
• C’est la science du procès. Elle concourt à la recherche et la constatation
matérielle des infractions et des coupables.
• objet :
• éclairer les organes de la police et de la justice sur les circonstances
matérielles du crime,
• les moyens utilisés dans sa commission
• les pistes à suivre pour démasquer l’auteur.
• (procédés d’investigations scientifiques)
• Les procédés criminalistiques évoluent (progrès technologiques, la
prolifération et la complexification de la criminalité. Cela se fait à l’aide
de:
• l’anthropométrie (l’identification des suspects au moyen des
empreintes digitales et des fiches anthropométriques),
• la médecine légale (qui par l’examen du corps humain, permet de
renseigner le juge sur les causes d’un décès, l’heure de la mort, les
circonstances d’une blessure…
• La toxicologie, (qui permet de détecter ou de confirmer les décès par
empoisonnement et de préciser la substance toxique employée).
• La police scientifique et la police technique (s’occupent des
circonstances de l’infraction en étudiant les traces laissées par le
délinquant au moyen par exemple de rayons laser, de l’examen ADN, de
l’analyse de l’arme utilisée dans le crime…).
• D’autres procédés sont difficilement compatibles avec le respect de l’intimité et de la

vie privée et sont, prohibés par les normes internationales relatives aux droits de

l’homme et par de nombreuses législations nationales:

• Les écoutes téléphoniques pour les besoins de l’enquête policière ;

• la narco-analyse (injection d’un barbiturique appelé penthotal ou sérum de vérité qui

provoque un état de subnarcose :le sujet révèle malgré lui des faits et des

renseignements qu’il dissimulait en état normal.


• La science pénitentiaire ou pénologie :

• C’est l’étude des sanctions pénales (peines et mesures de sûreté),

• leurs natures,

• de leurs typologies,

• de leurs modes d’exécution,

• de leur efficacité sociale

• leur valeur au regard de la finalité d’amendement du condamné.

• l’étude du droit pénitentiaire, c'est-à-dire essentiellement le régime des prisons et le statut des

prisonniers.
• La politique criminelle :

• C’est l’étude de l’ensemble des procédés répressif et des moyens utilisés

par l’Etat en matière de lutte contre le crime (en liaison avec la

criminologie)

 
• II-Rapport des sciences criminelles avec les autres disciplines

• Avec les autres sciences humaines :

• La psychologie

• La sociologie
• Les fonctions du droit pénal :

• La fonction répressive : a pour objet de sanctionner les comportements qui troublent l’ordre

social, en vue de garantir la protection des valeurs de la société.

• Ses peines font souffrir les auteurs des infractions. Elles touchent l’individu dans sa sureté et ses

libertés individuelles.

• La répression constitue un monopole pou l’Etat.

• Sa mise en œuvre doit concilier néanmoins deux objectifs différents : d’une part la lutte contre

l’insécurité et la préservation des libertés d’autre part.


• Les fonctions du droit pénal :

• La fonction préventive et protectrice : Il tend à empêcher les actes

criminels en intimidant ceux qui songent les commettre. Il protège

ainsi la société contre les atteintes pouvant nuire à l’ordre social.


• Il protège aussi les sujets du droit pénal (suspect, prévenu, condamné) , en

prenant en compte leurs personnalités pour les réadapter et les réintégrer

dans la société , en leurs offrant la possibilité de se soigner afin de

prévenir la récidive

• 
• Les sources du droit pénal :
• La constitution : elle contient des dispositions ayant un lien avec le
droit pénal, on peut citer l’article 71 qui dispose :  « sont du domaine de
la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues par d’autres
articles de la constitution :
• Les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans
d’autres articles de la présente Constitution,
• La détermination des infractions et des peines qui leur sont applicables,
• L’organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de
juridictions,
• La procédure civile et la procédure pénale »
• 
• le code pénal
• Il constitue la loi fondamentale en matière pénale. Il se divise en
deux parties, l’une traitant de la théorie générale de l’infraction, du
délinquant et de la sanction, la seconde offrant une liste des
infractions les plus classiques.
• -Les textes spéciaux
Le législateur y règlemente :
• les violations des dispositions relatives à des activités économiques
ou sociales
• les violations de certaines obligations capitales pour la conservation
de la sécurité et la paix générales.
• Ex : le dahir sur les débits de boissons, sur les fraudes, sur les
armes….
• -La jurisprudence

• Certes le juge ne peut pas créer de nouvelles infractions en

application du principe de légalité. Mais il joue un rôle essentiel dans

l’interprétation des textes.


CHAPITRE I : L’INFRACTION PENALE

On peut analyser l’infraction pénale suivant deux approches :

•  Une approche juridique ou normative:

• Définitions et délimitations sont issues de la législation pénale

• Permet de saisir la notion d’infraction dans ses éléments constitutifs et dans ses traits
distinctifs par rapport à d’autres types de délit notamment civil et disciplinaire.

• L’ approche criminologique:

• Elle renvoie à des données scientifiques : recherche des causes du crime

• Elle étudie ses manifestations et ses conséquences pour mieux concevoir et appliquer les
mesures de prévention et de réaction.
SECTION I – L’infraction pénale : approche juridique et criminologique

• L’infraction, ou délit pénal (Art 110 du C.P): un acte ou une abstention,

un comportement matériel, contraire à la loi pénale et réprimé par elle.

C’est toute atteinte à l’ordre social et aux droits individuels ou collectifs

expressément interdite et sanctionnée par la loi.


• Comparer le délit pénal avec les délits voisins

• Présenter les principales classifications des infractions

• Souligner la dimension criminologique du délit qui imprègne à des

degrés différents de nombreuses législations modernes


Délit pénal et délit civil : Principaux traits distinctifs

• -Le délit pénal: un fait incriminé et sanctionné d’une manière claire et


précise par un texte spécial (ex : vol art 505 C.P, meurtre art 392,
complot contre la sûreté intérieure de l’Etat art 201…) ;
• Le délit civil : prévu et sanctionné par un texte de portée générale
susceptible d’application large à savoir l’article 77 du Dahir des
obligations et des contrats (D.O.C) aux termes duquel « tout fait
quelconque de l’homme, qui sans l’autorité de la loi cause sciemment et
volontairement à autrui un dommage matériel ou moral oblige son
auteur à réparer ledit dommage… »
• -Le délit pénal: peut être sanctionné même en l’absence de tout

préjudice (port d’arme, tentative d’infraction, empoisonnement

n’ayant pas réalisé de conséquence dommageable…) ;

• Le délit civil ne peut donner lieu à réparation que si la victime a subi un

dommage quelconque.
• -En matière de responsabilité civile: la faute peut être présumée ;

• La responsabilité pénale: pas de présomption de faute, c’est le

principe de « la présomption d’innocence » qui prévaut.


• -L’infraction pénale : donne lieu à une sanction : une peine (amende,

emprisonnement, peine de mort…) ou une mesure de sûreté (interdiction de

séjour, placement d’un mineur délinquant dans un centre de rééducation…) ;

• Le délit civil : une réparation civile : condamnation de l’auteur à verser des

dommages intérêts à la victime (ou à ses ayants droit).


• - Délit civil: une transaction (ou un arrangement) reste possible entre

l’auteur du délit et sa victime ;

• Délit pénal, les parties ne peuvent pas transiger sur l’action publique ou

action pénale (donc sur la responsabilité pénale de l’auteur) exercée par

le ministère public pour protéger l’ordre social.


Liens entre les deux catégories de délit

Généralement le même fait constitue en même temps une infraction pénale et un délit

civil (ex : meurtre, coups et blessures, viol, diffamation…).

Deux types d’actions judiciaires sont possibles :

Une action publique exercée par le ministère public : sanctionner le délit pénal,

Une action civile exercée par la victime ou ses ayants droit : obtenir une indemnisation

(Dommage-intérêts).
Au choix de la victime, on peut :

• -Soit elle se constitue partie civile (pour réclamer une réparation) devant la juridiction

pénale accessoirement à l’action publique exercée par le ministère public, auquel cas la

même juridiction (répressive) statuera en principe sur les deux actions (publique et civile).

• - Soit elle porte son action en dommage-intérêts devant une juridiction civile alors que

l’action publique est exercée par le ministère public, bien entendu, devant la juridiction

répressive ;
Pour éviter une contradiction entre les jugements rendus par les deux juridictions :

• « Le criminel tient le civil en état » : le tribunal civil doit surseoir à statuer sur l’action

civile jusqu’à ce que la juridiction pénale se prononce sur l’action publique.

• « L’autorité sur le civil de la chose jugée au pénal » : la juridiction civile doit, tenir

compte de la décision rendue par la juridiction pénale sur l’action publique: le

prévenu acquitté pénalement, ne sera pas, en principe, condamné par la juridiction

civile à des dommages intérêts.


Délit pénal et délit disciplinaire

• Précisions

• Les délits disciplinaires: toutes les violations des règles régissant certains groupements,

associations ou corps constitués (ordre des avocats, des médecins, corps des

enseignants, des magistrats …)

• Un même fait peut constituer à la fois une faute disciplinaire et une infraction pénale,

ex : refus d’un médecin de porter assistance à une personne en danger (code de

déontologie médicale et art 431 du CP)…


Principaux traits distinctifs

• La faute disciplinaire: la violation des règles propres à un corps social ou professionnel


déterminé.

-L’infraction ou la faute pénale: une violation de la loi pénale, une atteinte à l’ordre
public, peut être commise par tout individu indépendamment de sa situation sociale ou
professionnelle.

• Le délit disciplinaire :expose son auteur à des mesures disciplinaires particulières à


l’exercice de la profession ou à l’activité du groupe (blâme, suspension temporaire,
révocation…). Mesures décidées par des institutions spéciales (ex : conseil de l’ordre
des avocats, conseil de l’université)
Principales classifications des infractions :

• Une infraction pénale : toute action ou omission portant atteinte à l’ordre social et faisant l’objet

d’une sanction répressive.

Il existe plusieurs classifications:

• Selon la gravité de l’infraction ( C.P)

• Selon la nature de l’infraction

• Selon le mode matériel d’exécution


Classification fondée sur la gravité de l’infraction

• L’infraction la plus grave : Le crime : l’infraction la plus grave.

Recouvre les actes portant une atteinte grave à l’ordre social

On ne peut réparer que par une peine de mort, ou une très longue privation de liberté.

( réclusion perpétuelle ou temporaire de 5 à 30 ans, d’une résidence forcée, ou de la

dégradation civique écartant ainsi l’agent de la société).


• L’infraction de gravité moyenne : le délit : catégorie intermédiaire 

Quantitativement plus importante que la catégorie des crimes.

 Le délit : une atteinte de gravité non exceptionnelle, mais suffisante pour

que la privation de liberté soit encore de mise

Les peines encourues sont hybrides: les peines dont le minimum se

rattache à une peine de police et le maximum à une peine correctionnelle.


• Pour le délit correctionnel :une peine d’emprisonnement de plus de 2 ans

et de moins de 5 ans avec ou sans amende supérieure à 1200 Dirhams.

• Pour le délit de police: l’emprisonnement d’une durée égale ou

inférieure à 2 ans et supérieure ou égale à 1 mois, ou d’une amende

supérieure à 1200 Dirhams.


• L’infraction de gravité minime : la contravention : regroupe les

infractions les moins graves.

• Elles sont punies de la détention d’une durée inférieure à 1 mois avec

ou sans amende, ou d’une simple amende de 30 à 1200 Dirhams.


L’intérêt de cette classification tripartite des infractions:
• Définir une infraction, suivant la catégorie (crime- délits-
contraventions) et l’échelle de peine qui lui ont été attribuées.
• Ses conséquences au niveau de la forme et au niveau du fond:
Au niveau de la forme: des intérêts quant à la compétence du
tribunal, à sa composition et à la procédure d’une manière générale.
Sur le plan du fond: des intérêts quant à l’application de la notion de
tentative, de la théorie de la complicité, des mécanismes du sursis à
l’exécution des peines et de la libération conditionnelle.
Classification fondée sur la nature de l’infraction:

• Les infractions de droit commun

• Les infractions spéciales soumises à un régime dérogatoire: infractions

militaires, (code de justice militaire), des infractions politiques, infraction

terroriste.
• Infractions de droit commun :

• Portent atteinte à l’ordre général non politique et non militaire d’un Etat.

• Ne répondent ni à la qualification politique ni à la qualification militaire.

• Prévues et sanctionnées par le Code pénal

• Relèvent des juridictions de droit commun.


Infraction politique :Par sa nature ou son mobile, porte atteinte aux :

• Intérêts fondamentaux de la nation,

• Son organisation politique,

• Ses institutions, ses organes ,

• Les droits politiques des citoyens. (Trahison, espionnage, sabotage, atteintes aux

institutions de l’Etat ou l’intégrité du territoire national, fraude électorale …).

• prévue et sanctionnée par le C.P ou textes spéciaux et relèvent des juridictions de droit

commun.
Infraction militaire : tout crime, délit ou contravention relevant de la compétence

du tribunal militaire conformément à la loi relative à la justice militaire.

• Les infractions contre le devoir et la discipline militaire commises par des

militaires ou personnes assimilées en activité de service (gendarmes et les

membres des forces auxiliaires).

• Infractions diverses : la nature et sévérité des peines en fonction la gravité de

l’infraction et si commise en temps de paix ou de guerre.


Relèvent également de la compétence du tribunal militaire les infractions:

•  Commises par les prisonniers de guerre quelle que soit leur qualité ,

• Commises en temps de guerre contre les institutions de l’Etat

• Commises contre la sécurité des personnes ou des biens si elles sont perpétrées au profit
de l’ennemi

• Affectent les forces armées

• Visant, par les armes, à changer le régime ou à occuper une partie du territoire national

• Contre les systèmes d’information et de communication, les applications électroniques


et les sites cybernétiques relevant de la défense nationale ( art 3 de la loi ) .
• En temps de guerre les affaires relevant de la justice militaire sont renvoyées devant le
tribunal militaire qui tient ses audiences dans le site des opérations militaires.

• La victime d’une infraction militaire relevant de la justice militaire : admise à se


constituer partie civile devant le tribunal militaire en vue d’obtenir l’indemnisation du
dommage causé par cette infraction

• Le militaire qui commet une infraction ne ressemble pas au délinquant ordinaire.

• La motivation de son acte, sa matérialisation et ses buts ne reviennent presque jamais à


la haine, la cupidité, le profit, l’égoïsme et la bassesse crapuleuse en général.

• L’action délictueuse militaire s’explique en grande partie par des raisons engendrées par
son genre de vie spécial et par la doctrine sociopolitique dont il est convaincu.
• -Infraction terroriste : A la lecture du Dahir relatif à la lutte contre le
terrorisme au Maroc, on peut dégager deux idées maitresses :
• Le souci de se protéger contre toute forme de terrorisme ;
• Faire de cette loi un acte un acte déclaratif de la volonté de combattre le
terrorisme international dans ses formes nouvelles.
• Selon la loi 03-03 une infraction de terrorisme est « intentionnellement en
relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de
troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Classification des infractions fondée sur leur mode matériel d’exécution

• on se réfère aux modalités d’exécution de l’infraction , à la durée de temps


utilisée, au nombre des répétions matérielles, à l’importance des
réalisations matérielles par rapport au résultat obtenu.

D’où les distinctions :

Infractions instantanées et infractions continues ;

Infractions simples, infractions d’habitude et infractions complexes ;

 Infractions matérielles et infractions formelles.


Infractions instantanées et infractions continues :

infraction instantanée:

Exécutée dans un laps de temps court et bref: l’élément matériel s’effectue en un

instant, et se consomme en un trait de temps: le cas de la plupart des infractions ex:

le vol est instantané quelle que soit la durée réelle des opérations de soustraction

frauduleuse.
infraction continue :

 L’exécution s’étend sur une certaine durée, exprimant le maintien de la volonté infractionnelle.

 Est dite successive : s’exprime par des actes de commission successifs , ex: le recel .

 La prescription de l’infraction continue ne court que si l’auteur de l’infraction continue arrête

ses agissements.

 L’infraction risque d’influencer sur la peine dans le sens d’une aggravation, exemple :

séquestration plus d’un mois.


Infractions simples, infractions d’habitudes et infractions complexes :

• La distinction réside au niveau de l’acte matériel qui a permis de commettre

l’infraction.

Selon les infractions:

• Sont commises à l’aide d’un seul acte matériel,

• tandis que d’autres sont commises à l’aide d’une pluralité d’actes.


• L’infraction complexe : la consommation suppose l’accomplissement
de deux actes de nature différente. Très rare, ex : le délit d’escroquerie
Le délit suppose:
 Une manœuvre frauduleuse, accomplie par l’escroc,
 La remise d’une chose à l’escroc par la victime.
 Le délai de prescription d’une infraction complexe commence à courir
à partir de la réalisation du dernier fait.
L’infraction d’habitude :la consommation exige l’accomplissement de deux

actes de même nature par une même personne.

• Ne sera consommée qu’au moment où le deuxième acte sera accompli.

• Ne pas confondre avec la récidive.

• La jurisprudence fixe l’habitude au nombre de deux actes successifs, mais

reste muette sur le délai qui doit séparer les actes.


• Le délai de la prescription de l’action publique doit normalement
commencer à courir à partir du jour où l’acte constitutif d’habitude
voit sa création.
• Seulement et comme il n’y a pas de détermination précise de la
durée de l’intervalle nécessaire entre les deux actes successifs, la
répression de l’infraction d’habitude devient plus sévère car elle
risque de ne jamais se prescrire.
• La compétence: la législation marocaine condamne les auteurs d’une
infraction d’habitude, et d’une infraction complexe, même si elles se
produisent dans un pays étranger. La mise en œuvre de cette
possibilité se révèle difficile: conventions relatives à la collaboration
internationale en matière de lutte contre la criminalité.
Infractions formelles et infractions matérielle :
• Elles supposent toutes les deux l’accomplissement d’un acte matériel.
• La différence : se base sur le critère du résultat de l’acte incriminé.
Une infraction matérielle : infraction dont la réalisation suppose un
dommage. On l’appelle aussi « infraction de résultat ».
Elle concrétise le délit au sens objectif classique ; c'est-à-dire, le
phénomène criminel qui ne se compose que d’un élément légal et d’un
comportement extérieur, sans avoir besoin d’un élément moral, d’une
intention coupable.
• L’infraction formelle: est consommée par le seul accomplissement de
l’acte incriminé, même s’il n’a commis aucun dommage. On parle aussi
« d’infraction de moyen »
• ex :
• L’empoisonnement est défini comme : un attentat à la vie par l’effet de
substances qui peuvent donner la mort et quelles qu’en aient été la
suite.
• Le délit de fabrication de fausses monnaies est constitué par le seul fait
de fabriquer de la fausse monnaie, sans qu’elle soit mise en circulation.
• La mise en danger d’autrui suppose pour être consommée le fait
d’exposer autrui à un risque immédiat de blessure ou de mort.
• Et contrairement à l’infraction matérielle qui concrétise le délit au
sens objectif classique, c'est-à-dire, le phénomène criminel qui ne se
compose que d’un élément légal et d’un comportement extérieur,
sans avoir besoin d’un élément moral, d’une intention coupable,
l’infraction formelle dégage plutôt la notion du délit subjectif au sens
étroit, où l’intention joue le rôle prédominant et où les premières
manifestations matérielles ne servent que pour la preuve de cette
intention et de la culpabilité.
Section II- Les éléments constitutifs de l’infraction pénale

Tout fait quelconque suppose pour être juridiquement considéré comme

infraction pénale, trois conditions éléments communs à toutes les infractions:

• Un élément légal (ou préalable légal)

• Un élément matériel

• Un élément moral
Elément légal ou préalable légal :

• Pour qu’une action ou une abstention soit punissable, il faut qu’elle soit

prévue et réprimée par un texte de loi. Il faut qu’il y ait une sanction

spécifique à une infraction déterminée. Nullum crimen, nulla poena

sine lege (pas d’infraction, pas de sanction pénale sans loi).


• C’est le principe de « la légalité des délits et des peines » introduit au
Maroc par le code pénal français de 1913.
• Consacré par l’article 10 du dahir du 2 juin de 1961, portant loi
fondamentale du Royaume
• Réaffirmé par les constitutions de 1962, 1970 et 1972, l’article 23 de la
constitution de 2011 et par l’article 3 du code pénal de 1962, aux termes
duquel : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui n’est pas
expressément prévu comme infraction par la loi ni puni de peines que la loi
n’a pas édictées ». L’article 8 de ce code étend le principe même aux
mesures de sûreté.
• Garantie fondamentale contre l’injustice, l’arbitraire et l’inégalité,
cette règle figure en bonne place dans la Déclaration universelle des
droits de l’Homme de 1948 (art 11) et dans le pacte international
relatif aux droits civils et politiques de 1966 (art15). (Pacte signé et
ratifié par le Maroc).
• Ce principe s’impose d’une part au juge, en lui interdisant d’assimiler à
une infraction un fait qui ne correspond pas à ceux définis par les
textes. Et d’autre part, il s’impose au législateur, en l’obligeant à
édicter des lois claires et précises et lui interdit de conférer un effet
rétroactif à une loi pénale plus sévère que l’ancienne.
• La légalité de l’incrimination : l’incrimination est le fait par le législateur de dire

que tel comportement est un comportement criminel, c’est la description de l’acte

incriminé.

• Seule la loi peut le faire. Cela veut dire que les éléments constitutifs de l’infraction

doivent être définis par la loi.

• Un acte qui n’est pas prévu par la loi comme criminel, ne peut pas constituer une

infraction.
• La légalité de la sanction : le législateur a le monopole dans la détermination de la

sanction, que celle-ci soit une peine ou une mesure de sureté.

• Il doit choisir une sanction adaptée au comportement qu’il entend interdire.

• la sanction doit être proportionnelle à la gravité du comportement. A défaut, on

échappera à l’arbitraire du juge mais on tombera dans l’arbitraire du législateur.


La règle de la légalité implique aussi:

• la nécessité d’édicter des règles de procédure,

• de mettre en place des tribunaux

• de nommer des organes judiciaires afin de permettre la poursuite et le

jugement des auteurs d’infractions pénales.


• Rôle du juge pénal : La qualification: le juge est amené à procéder pour toute

affaire qui lui est soumise à une double opération :

- Vérifier que le fait constitue bien une infraction pénale et qu’il correspond à l’une

des qualifications légales: qualification du fait (vol, meurtre, viol, escroquerie)

- Ranger l’infraction en fonction de sa gravité: crime, délit, contravention ; il doit

renvoyer à la compétence de la juridiction militaire s’il relève que l’infraction a

une nature militaire: qualification de l’infraction constituée par le fait


Ministère public: organe chargé de poursuite et de donner une

qualification aux fait de l’espèce.

- Sa qualification n’est pas obligatoirement celle anticipée par la police

judiciaire ou partie civile

- Il doit vérifier et soit la maintenir soit la modifier par une autre


• Importance de la qualification:
- Compétence juridictionnelle :
Délit et contravention: TPI;
Crimes : chambre criminelle de la C.A
- Prescription de l’action publique:
Contravention: 2 ans
Délit : 5 ans
Crime :20 ans
- L’instruction préparatoire:
Les crimes et certains délits visés par disposition spéciale: obligatoire
Certains crimes et délits déterminés: facultative
Ex: tentative: toujours punissable pour le crime, sur disposition expresse pour le délit
et jamais pour les contraventions
La complicité: punissable pour les crimes et délits
L’interprétation:
- Dégager le sens exact d’un texte peu clair
- Délimiter le champs d’application :
juridique,
temporel,
spatial
• Texte clair: le juge doit s’en tenir à son sens, veiller à l’appliquer correctement , tout en

déterminant la portée au regard du cas concret qui lui est soumis

• Texte obscur : le juge ne peut raisonner par analogie ( appliquer un autre texte prévu

pour une hypothèse similaire: contraire règle de la légalité)

-S’en tenir strictement à la lettre du texte: conduire à des abus

-rechercher le sens voulu par le législateur: se référer aux travaux préparatoires, déceler

l’esprit général du texte en conformité avec le bon sens, voir le contexte de son adoption
• Le domaine d’application de la loi pénale:

- Dans le temps : principe de la non rétroactivité de la loi pénale

- Dans l’espace: principe de la territorialité des lois pénales


Dans le temps:

-Conflit entre nouvelle loi et celle en vigueur au moment de la commission de


l’infraction: principe de la non rétroactivité de la loi pénale ( art 6 Constitution, art 4
C.P)

Exceptions:

- Nouvelle loi moins rigoureuse que l’ancienne: peine moins sévère

- Nouvelle loi supprime l’incrimination d’un fait incriminé et puni par la loi antérieure

- Nouvelle loi traite une mesure de sûreté: qd ils visent le traitement, la rééducation,
la resocialisation des délinquants: favorables à l’inculpés
Dans l’espace :

Art 10 du C.P: « sont soumis à la loi pénale marocaine, tous ceux qui nationaux, étrangers ou
apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les exceptions établies par le droit
public interne ou le droit internationale » : principe de la territorialité des lois pénales .

Exceptions:

- Agents diplomatiques accrédités au Maroc: immunité diplomatique, relèvent juridictions


pénales de leurs pays

- Infractions commises hors du Maroc par un étranger : crimes ou délits contre la sûreté de
l’Etat marocain, contrefaçons de monnaie ou de billets de banque , crime puni par la loi
marocaine et la victime est marocaine : on peut appliquer loi pénale marocaine si l’inculpé n’a
pas été jugé à l’étranger pour la même infraction, ou condamné, ou subi ou prescrit sa peine.
• Elément matériel: comportement externe par lequel se manifeste l’infraction : un

fait extérieur , un geste, une attitude dans un but contraire à la loi

• L’intention criminelle ou le projet délictuel ne sont pas des éléments constitutifs de

l’infraction

• L’activité matérielle constitutive d’infraction:

Infraction consommée: résultat dommageable escompté ait été réalisé

Infraction inachevée: agissements accomplis mais n’ait pu être réalisé


Infraction consommée: résultat dommageable
Infraction de commission ou délit d’action: commettre un acte positif interdit par
la loi : tuer , voler, violer
Infraction d’omission , délit d’inaction ou abstention: ne pas faire ce que la loi
commande: refus de témoigner, non révélation ou dénonciation d’un crime aux
autorités de police ou de justice , non déclaration d’une naissance
Infraction instantanée : se réalise d’un seul trait , meurtre, vol
Infraction continue ou successive: action ou omission se prolonge dans le temps:
séquestration, recel de choses volées
Infraction d’occasion: constituée par un acte isolé, décliquant primaire , d’occasion
Infraction d’habitude: suppose la répétition de plusieurs actes semblables:
mendicité, vagabondage; ne pas confondre avec récidive: commettre encore une
infraction pas obligatoirement semblable a celle sanctionnée ;
• Infraction inachevée:
- Infraction tentée mais non parvenue à exécution
- Infraction exécutée mais qui a manqué le résultat
escompté
• L’infraction tentée: tentative interrompue

Art 114 du C.P: «  toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement

d’exécution ou par des actes non équivoques tendant directement à la commettre, si elle

n’a été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que par des circonstances

indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au crime consommé et

réprimée comme tel »


Conditions tentatives punissable:
Le commencement d’exécution: tout acte délibéré et non équivoque qui conduit
à l’infraction: casser le coffre fort d’autrui est considéré comme le commencement
d’exécution d’un vol
Le désistement de l’agent : Quand le désistement est involontaire ( sirène de
police, s’est trompé de cible) , la tentative est punissable
- Quand le désistement après avoir commencé l’exécution est volontaire , la
tentative n’est pas punissable s’il intervient avant la consommation de l’infraction;
- on peut distinguer :
- Remords tardif : regretter et réprouver sa conduite criminelle
- Repentir actif: dispenser des soins à la victime après l’avoir blessée
L’intention coupable : la recherche de l’intention coupable permet de déterminer
la nature de l’infraction : passer la main dans les vêtement d’une femme, tentative
de vol, ou attentat à la pudeur, des attouchements ?
La répression de la tentative:

Tentative de crime : toujours punissable Art 114 C.P


Tentative de contravention: jamais punissable Art 116 C.P
Tentative de délit : punissable en vertu d’une disposition spéciale de la loi
ART 115 :
- Tentative vol Art 539
- Tentative d’escroquerie Art 546
- Tentative d’avortement Art 449
- Tentative d’enlèvement d’une femme mariée Art 494
En l’absence de disposition spéciale, la tentative d’abus de confiance, ou de
prostitution n’est pas punissable
L’infraction exécutée mais manquée :

• L’agent exécute tous les actes de l’infraction mais le résultat recherché ne se produit pas . Ex:

tiré le coup de feu mais a raté la cible par maladresse ; tiré un coup de feu sur une personne

déjà morte : infraction impossible ,

• L’infraction, manquée est assimilée à la tentative , obéit au même régime de répression Art

117 C.P
L’élément moral :

Tout acte interdit par la loi n’est punissable que s’il est l’œuvre de la volonté de celui qui le

commet.

Il se présente différemment:

Dans les infractions intentionnelles

Dans les infractions non intentionnelles


Dans les infractions non intentionnelles :

- Faute pénale :L’élément moral : simple faute d’imprudence,

d’inattention, de négligence : ex: homicide ou blessures involontaires ;

- Faute contraventionnelle : violation d’une prescription légale et

réglementaire. Peu importe si la violation ait été commise

volontairement ou par imprudence ou de bonne foi juste par ignorance.


Chapitre 2: La responsabilité pénale
• Toute personne qui commet une infraction pénale engage sa
responsabilité pénale ce qui engendre une sanction.

• Quelles sont les conditions de cette responsabilité au regard de l’auteur


( personne physique ou morale ) de l’infraction envisagé par la loi pénale?
Responsabilité du complice ?

• Quelles sont les causes particulières qui peuvent dégager ou atténuer la


responsabilité pénale ?
Section 1: La personne responsable
La personne responsable:

 L’auteur de l’infraction, celui qui a commis personnellement l’infraction

 Celui qui a tenté de la commettre sans parvenir au résultat voulu

 Celui qui a participé indirectement à l’infraction: le complice


I- L’auteur de l’infraction :
• Une personne physique, auteur de l’infraction

• Personne morale, un groupement d’individus qui peuvent commettre

des infractions et engager pénalement leur responsabilité pénale:

une société commerciale, une association ou un syndicat


Les personnes physiques
Article 132 du C.P: « toute personne saine d’esprit et capable de discernement est
personnellement responsable :

• Des infractions qu’elle commet

• Des crimes ou délits dont elle se rend complice

• Des tentatives de crimes

• Des tentatives de certains délits qu’elle réalise dans les conditions prévues par la loi.

Il n’est dérogé à ce principe que lorsque la loi en dispose autrement »


Toutes personne qui commet un acte anti- social réprimé par la loi pénale engage sa
responsabilité pénale :

 Qu’elle est ait matériellement exécuté seule l’acte délictueux

 Ait agi avec d’autre individus : auteur principal ou coauteur

 Contribuant indirectement à sa commission: complice

 Auteur intellectuel ou moral: l’instigation ou la planification

Que l’infraction:

• Soit consommée et le résultat escompté soit réalisé

• Soit seulement tentée sans pouvoir achever son forfait


Les personnes morales:
• Toute personne physique , en tant qu' organe ou représentant d’une
personne morale, qui commet une infraction pénale dans l’exercice de ses
fonctions engage sa responsabilité pénale et peut être poursuivie et
condamnée personnellement.

Peut- on retenir , parallèlement à cette responsabilité individuelle, celle de la


personne morale lorsqu’elle est impliquée?

Peut- on la considérer comme auteur, coauteur ou complice?


Au niveau doctrinal:
• Responsabilité longtemps rejetée: seule une personne physique dotée de

volonté et d’intelligence peut envisager et commettre une infraction par

conséquent subir une sanction pénale

• Admettre : personne morale est une entité douée de volonté collective propre,

distincte de celle de ses membres , s’exprime : délibérations , décisions des

assemblées générales d’associés ,et conseils d’administration


La personne morale peut:
 Enfreindre la loi pénale par certains actes : engager sa
responsabilité

 Être condamnée à des sanctions de différentes gravités :


L’amende
La confiscation
La fermeture temporaire de l’établissement ( peine
d’emprisonnement)
La dissolution ( peine de mort )
Au niveau du droit positif : art 127 C.P
• Les personnes morales peuvent commettre des infractions et engager leur responsabilité pénale

• Ne peuvent être condamnées qu’à des peines pécuniaires et aux peines accessoires: la confiscation

partielle des biens appartenant à la personne morale, sa dissolution, publication de la décision de

condamnation

• Peuvent être soumises à des mesures de sûreté réelle: confiscation des objets ayant un rapport

avec l’infraction, les objets nuisibles ou dangereux ou dont la possession est illicite, fermeture de

l’établissement lieu de l’infraction


II- Le complice :
• Il ne s’associe à la préparation ou à l’exécution de l’infraction que
d’une façon indirecte ou accessoire: donnant des instructions,
dispensant une assistance, fournissant des moyens …

• A ne pas confondre avec coauteur qui participe d’une façon directe


à l’exécution matérielle de l’infraction
• Art 129 du C.P: « sont considérés comme complice d’une infraction qualifiée crime ou
délit ceux qui, sans participation directe à cette infraction, ont:
1. - Par dons, promesses, menaces, abus d’autorité ou de savoir, machinations ou
artifices coupables, provoqué à cette action ou donné des instructions pour la
commettre;
2. Procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l’action
sachant qu’ils devaient y servir;
3. Avec connaissance, aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs de l’action dans les faits qui
l’ont préparée ou facilitée;
4. En connaissance de leur conduite criminelle, habituellement fourni logement, lieu de
retraite ou de réunion à un ou plusieurs malfaiteurs exerçant des brigandages ou des
violences contre la sûreté de l’Etat, la paix publique, les personnes ou les propriétés… »
Au niveau doctrinal :
Deux conceptions de la complicité s’opposent :

 positivistes et auteurs contemporains: le complice est puni en fonction de


sa propre criminalité , sans référence à l’auteur principal de l’infraction

 Autres pénalistes: le complice doit être puni par référence à la criminalité


de l’auteur principal , sa peine doit donc être semblable à celle de l’auteur:
thèse de la criminalité d’emprunt ( adoptée par le législateur marocain)
Les conditions de la complicité punissable: l’élément légal :
incrimination du fait principal
• Art 129 du C.P: pour qu’il y ait complicité punissable, il faut que le fait principal doit
prévu et puni comme infraction qualifiée crime ou délit.

• Le complice ne peut être déclaré responsable et puni:

• Si le fait commis par l’auteur principal n’est pas incriminé par la loi pénale

• Si l’auteur matériel ne peut pas être puni en raison d’une cause objective de non
responsabilité ou de suppression de l’infraction

• Lorsque l’auteur principal bénéficie d’une amnistie ( effacement de l’infraction et


suppression de tous ses effets)
Précisions :

• Pas nécessaire que l’auteur principal soit poursuivi et condamné pour que le complice

soit puni. Il suffit que le fait soit punissable: auteur décède, prend la fuite, inconnu.

• Auteur principal bénéficie d’une cause personnelle d’absolution ou de non

punissabilité: démence, minorité ( causes subjectives de suppression ou

d’atténuation de la responsabilité) , le complice demeure punissable même si son

rôle était que la détermination de l’auteur à commettre l’infraction


Précisions :

• Quand la tentative d’infraction ( fait principal ) est punissable, le complice est

passible de poursuite et de sanction

• La simple tentative de complicité n’est pas punissable: la loi pénale est

d’interprétation restrictive ,réprime la complicité et non la tentative de complicité.


• Cas particuliers:

• Art 534: Complicité dans un vol entre époux ou vol commis par un
ascendant au préjudice d’un descendant : conjoint ou ascendant ne
sont pas punissables, le complice peut être poursuivi et puni

• Art 407: « quiconque sciemment aide une personne dans les faits qui
préparent ou facilitent son suicide, ou fournit les armes, poison ou
instruments destinés au suicide sachant qu’ils doivent y servir, est puni,
si le suicide est réalisé, de l’emprisonnement d’un à cinq ans »
• Cas particuliers:

• Art 406: «  les chefs, auteurs, instigateurs, provocateurs de la rixe,


rébellion ou réunion séditieuse sont punis comme s’ils avaient
personnellement commis lesdites violences » : les participants à une
même infraction sont poursuivis et jugés comme coauteurs et non
complices ( insurrection ou révolte concertée contre l’autorité publique)

• Art 294: participants à la constitution d’une association ou entente de


malfaiteurs
• Cas particuliers:

• Art 301 et 302: rébellion commise en réunion de deux ou plusieurs


personnes

• Art 171 et 205: bandes armées…

• Art 297 et 571 : Recel d’ objets volés, détournés ou obtenus à l’aide


d’un crime ou d’un délit, est considéré comme une infraction distincte
et non comme acte de complicité
L’élément matériel de l’acte de complicité

• La complicité doit se manifester par un acte positif , non pas par un acte de participation

quelconque pour qu’elle soit punissable: pas de complicité par omission

• Celui qui assiste passivement à une infraction ne peut être condamné pour complicité

• Il peut être poursuivi comme auteur sur la base d’autres incriminations : non assistance à

personne en danger, non révélation d’attentat contre la sûreté de l’Etat


L’élément matériel de la complicité peut être constitué par:

 Des actes antérieurs à l’infraction: donner des instructions , fournir le plan ou la


logistique

 Des actes concomitants: faire le guet

• Actes postérieurs: effacement des traces de l’infraction, organisation de la fuite


des auteurs, l’auteur n’est pas poursuivi comme complice (Art 129) mais peut
être jugé et puni comme auteur d’infraction sur la base d’incrimination
spécifique : aide à la fuite (art 297) , non révélation de crime consommé ou
tenté ( art 299)
L’élément moral: l’intention coupable
• Pour déclarer une personne complice, et qu’elle encoure les peines prévues

à cet égard par la loi, elle doit avoir contribué à la commission de l’acte

délictueux en connaissance de cause : personne qui a prêté un fusil de

chasse utilisé pour un meurtre

• L’exigence de l’intention criminelle: la complicité par imprudence ou par

négligence n’existe pas .


• Complice qui pensait que l’infraction devait être moins grave: vol qui a dégénéré en

meurtre d’une personne

• On applique la règle régissant le cumul d’infraction

• Conformément au système de la criminalité d’emprunt, le complice reste passible de la

même peine que celle de l’auteur principal pour l’infraction la plus grave : le meurtre

• Le complice doit évaluer tous les risques et les imprévus auxquels l’expose sa

participation délictueuse et devrait, dons en supporter toutes les conséquences.


La sanction de la complicité :
• La complicité n’est punissable quand le fait principal est qualifié de
crime ou de délit
• La complicité n’est jamais punissable en matière de contravention
• Sanction applicable au complice : art 130 DU C.P : système de la
criminalité d’emprunt « le complice d’un crime ou d’un délit est
punissable de la peine réprimant ce crime ou ce délit »
Deux précisions dans le même texte :
• « les circonstances personnelles d’où résulte aggravation, atténuation, ou

exemption de peine, n’ont d’effet qu’à l’égard du seul participant auquel elles

se rapportent ».

Ex: cas de viol d’une parente par l’auteur principal, le complice qui a prêté en

connaissance de cause l’appartement où s’est produit le crime, ne verra pas sa

peine aggravée comme ce sera le cas pour l’auteur principal.


«  les circonstances objectives inhérentes à l’infraction qui aggravent ou diminuent la peine,

même si elles ne sont pas connues de tous ceux qui ont participé à cette infraction, ont effet

à leur charge ou en leur faveur ».

Ex: -cas de vol commis de nuit, le complice, tout comme l’auteur principal, verra sa peine

aggravée.

- Cas de meurtre commis avec préméditation ou guet-apens, le complice est punissable, tout

comme l’auteur principal, du chef d’assassinat ( passible de la peine de mort) et non du

meurtre simple ( passible de la réclusion perpétuelle).


Art 397 al 2 du CP :

• La mère auteur principal ou complice du meurtre ou de l’assassinat de

son enfant nouveau-né ( infanticide ) subit toujours une peine moins

grave que celle de son coparticipant: si la mère est complice, elle est

moins sévèrement punie que le complice.


• La règle selon laquelle le complice d’ un crime ou d’un délit encourt la peine prévue pour

ce crime ou ce délit ( Art 130) ne signifie pas que le complice se voit appliquer strictement

et systématiquement la même peine prononcée contre l’auteur principal. Dans la réalité,

par le jeu , des circonstances atténuantes ou aggravantes et des causes personnelles

d’exemption , compte tenu de la marge de manœuvre du minimum et du maximum de la

peine prévue par la loi, les tribunaux condamnent souvent l’auteur principal et le

complice à des peines de gravités différentes dans un souci d’ individualisation .


Section II: Les clauses d’exclusion ou d’atténuation
de la responsabilité
• L’auteur de l’infraction, l’auteur qui a tenté l’infraction et le complice :
pas systématiquement condamnés à la peine prévue par la loi du seul
fait que l’infraction a été consommée ou tentée: jugés responsables par
la juridiction pénale compétente.
• Des cas où la responsabilité:
Écartée
Atténuée
• Causes prévues par le code pénal d’exclusion ou d’atténuation de la
responsabilité :
Objectives
Subjectives
I- Les clauses objectives de non
responsabilité

• Clauses prévues par C.P , chapitre IV du livre 1er : « des faits justificatifs

qui suppriment l’infraction »

• Qu’en est-il des cas de consentement de la victime de l’infraction?


I- Les faits justificatifs
• Des faits qui suppriment l’infraction;
• Art 124: « il n’y a ni crime ni délit ni contravention :
1. Lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par l’autorité
légitime;
2. Lorsque l’auteur a été matériellement forcé d’accomplir ou a été
matériellement placé dans l’impossibilité d’éviter l’infraction par un
événement provenant d’une cause étrangère auquel il n’a pu résister;
3. Lorsque l’infraction était commandée par la nécessité actuelle de la
légitime défense de soi-même ou d’autrui ou d’un bien appartenant à
soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit proportionnée à la
gravité de l’agression »
A- l’ordre de la loi et le commandement de
l’autorité légitime
• Certaines hypothèses particulières et sous conditions déterminées, la loi
ordonne ou autorise la commission de certains faits normalement interdit
et punis par elle;

• Ex: la violation du secret professionnel par les médecins constitue en


principe une infraction punissable. Selon l’art 446 du CP, leur responsabilité
pénale n’est pas retenue lorsque c’est la loi elle-même qui les oblige ou
autorise à divulguer des secrets : appelés à témoigner en justice.
• Ex: la séquestration d’une personne ou la violation de son domicile,
normalement des faits illicites punis par la loi;

• L’officier de police judiciaire est autorisé, pour les besoins de son enquête
à garder à vue un suspect pour une durée déterminée ( détenir dans les
locaux de la police ou de la gendarmerie) art 66 du CPP;

• Il est également autorisé, sous conditions déterminées, à s’introduire dans


le domicile d’un suspect pour y procéder à une perquisition ( art 59 CPP)
• Ex: il n’est pas responsable l’autorité qui obtempère au commandement reçu
d’exécuter une condamnation à mort suite à la sentence rendue par la juridiction
compétente.

• Le soldat en état de guerre, tue ou blesse un militaire ennemi dans le respect des
règles du droit international humanitaire.

Précision: art 124 -1° :

Le commandement ou l’ordre exécuté ne peut être considéré comme un fait justificatif


supprimant l’infraction, qu’à la double condition qu’il émane d’une autorité légitime et
conformément à la loi ( théorie de l’obeissance raisonnée : baïonnettes intelligentes )
B- l’état de nécessité ou de contrainte
• Art 124-2° : l’auteur d’une infraction commise sous la nécessité ou la contrainte
d’une cause étrangère et irrésistible, n’est pas pénalement responsable. Ex:

• L’agent se trouve réellement obligé de commettre l’infraction pour éviter un


mal au moins de valeur égale qui le menaçait ou menaçait autrui: obligé de
sacrifier un bien pour sauvegarder un autre : médecin qui sacrifie l’enfant à
naitre pour sauver la mère enceinte en procèdant à un avortement. Art 453
avortement thérapeutique
• La contrainte: la situation dans laquelle l’agent n’a pas d’alternative et
se trouve matériellement forcé de commettre l’infraction. Il est
dépourvu de sa liberté d’action et donc dans l’impossibilité d’éviter
l’infraction ex: art 480 CP

• Père de famille incarcéré en prison , se trouve dans l’impossibilité


physique et matérielle de verser à l’échéance à son conjoint, ses
ascendants ou ses descendants la pension alimentaire fixée
judiciairement
• Art 124-2°: pour constituer un fait justificatif supprimant la

responsabilité pénale de l’agent, la contrainte ( comme l’état de

nécessité) doit être consécutive à un événement provenant d’une cause

étrangère et irrésistible .

• Ce qui exclut du bénéfice de l’irresponsabilité la contrainte

psychologique ex: état passionnel ou émotif ( art 137 CP )


C- La légitime défense
• Art 124-3° : lorsqu’une personne commet une infraction ( tue, blesse ,
assène des coups) pour se défendre, défendre autrui, défendre ses
biens, ou ceux d’autrui contre une agression injuste et imminente, elle
est en droit de se prévaloir d’un état de légitime défense pour justifier
l’infraction et bénéficier de l’irresponsabilité .

• Quelles sont les conditions nécessaires pour le bénéfice de la légitime


défense ? Qu’en est-il de la preuve ?
Les conditions de la légitime défense
• Peu importe , que l’agression contre laquelle on se défend, vise la personne du
défenseur ou ses biens ou la personne d’autrui ou ses bien: elle doit être
imminente et injuste

• Imminente: présente un danger immédiat. La riposte à une attaque passée et


qui a cessé est une vengeance privée;

• Injuste: l’agression n’est pas fondée en droit et n’est ni ordonnée ni autorisée


par la loi: cas de riposte par la commission d’une infraction lors d’une
arrestation ou une perquisition effectuée par la police judiciaire
Les conditions de la légitimité de la défense :

Nécessaire: constituer la seule possibilité pour faire face à l’agression .


( pas de possibilité d’alerter la police ou de prendre la fuite )

Proportionnée à la gravité de l’attaque: il ne faut pas que la riposte


soit démesurée par rapport à la gravité de l’agression; l’appréciation de
la proportionnalité étant une question de fait relevant du pouvoir du
tribunal ( pas de légitime défense lorsque l’agent a tué celui qui l’a giflé
ou l’a menacé oralement)
La preuve de la légitime défense :
• La règle: c’est au ministère public qu’incombe la charge de la preuve
de la culpabilité de tout auteur d’infraction;

• La pratique judiciaire: celui qui se prévaut d’un cas de légitime


défense d’en rapporter la preuve en démontrant la réunion de toutes
les conditions requises par la loi .
• Deux cas particuliers dérogent à cette solution ; la légitime défense est

présumée et l’agent déchargé du fardeau de la preuve . Il est considéré

comme ayant agi en état de légitime défense jusqu’à preuve du

contraire : le ministère public parvienne à démontrer que les conditions

de la légitime défense ne sont pas réunies.


• Art 125 : « sont présumés accomplis dans un cas de nécessité actuelle
de légitime défense:

1°- L’homicide commis, les blessures faites ou les coups portés, en


repoussant pendant la nuit, l’escalade ou l’effraction des clôtures,
murs ou entrée d’une maison ou d’un appartement habité ou de leurs
dépendances

2°- L’infraction commise en défendant soi-même ou autrui contre


l’auteur de vols ou de pillages exécutés avec violence »
II- La question du consentement de la victime
Est-ce que le consentement de la victime constitue un fait justificatif
supprimant l’infraction commise et excluant la responsabilité pénale
de l’auteur ?
• Responsabilité civile: le souci est de protéger les intérêts privés, le
consentement de la victime a un effet exonératoire

• Responsabilité pénale: préoccupation de réprimer les atteintes à


l’ordre public , le consentement ne constitue pas une cause de
justification ex: celui qui tue une personne sur sa demande ou par
pitié pour elle en vue d’abréger ses souffrances ( euthanasie) n’en
demeure pas moins coupable d’assassinat ( meurtre avec
préméditation ) et passible de la peine de mort;
Exceptions où le consentement de la victime dégage l’auteur de
l’infraction de sa responsabilité pénale:
 Les infractions dont les éléments constitutifs : l’emploi de la fraude
ou de la violence. Le consentement libre et conscient de la victime
supprime l’infraction: pas de séquestration arbitraire si la personne a
acquiescé à sa détention, pas de viol si la femme est consentante;
 Sports collectifs : morts ou blessures suite à un jeu par un des
participants sur un autre ne donnent pas lieu à responsabilité pénale de
l’agent lorsque les règles du jeu ont été respectées et qu’il n’y a pas
d’imprudence.
• Pratique médicale: pas d’homicide punissable , suite au
consentement du malade ou de sa famille, le chirurgien a effectué
en bon praticien (pas d’imprudence, pas de négligence) une
opération au cours de laquelle le malade est décédé. Cas aussi du
chirurgien esthétique pour les blessures occasionnés lors d’une
opération esthétique effectuée dans les règles de l’art et avec
l’accord du patient
Les causes subjectives d’exclusion ou d’atténuation
de la responsabilité
• Causes inhérentes à la personne de l’auteur de l’infraction.

• Elles supprime, atténue sa responsabilité sans légitimer l’acte commis ni en


supprimer l’élément délictueux .

• Telles que prévues par le code pénal :

La minorité

Altération des facultés mentales

La contrainte et l’erreur


La contrainte :
• Envisagée comme fait justificatif supprimant l’infraction par le C.P

• Elle doit provenir d’une cause étrangère et irrésistible, l’agent est

matériellement placé dans l’impossibilité d’éviter l’infraction

• Est exclut la contrainte d’ordre moral ou psychologique : ne peut ni

supprimer , ni diminuer la responsabilité de l’agent .


L’erreur:
• Erreur de droit: porte sur l’existence ou l’interprétation d’une
disposition pénale, n’exerce aucune influence sur la responsabilité
pénale . Art 2 du C.P: «  nul ne peut invoquer pour son excuse
l’ignorance de la loi pénale » . L’agent est punissable même s’il
ignorait que son fait est incriminé .
L’erreur:
• Erreur de fait: porte sur une circonstance matérielle de l’infraction . Elle ne peut
avoir effet sur responsabilité pénale que dans des circonstances particulières ;

- L’effet ne porte pas sur l’imputabilité ou la punissabilité de l’auteur , mais sur la


qualification de l’infraction ex: chasseur qui visant un sanglier tue par erreur un
autre chasseur , est coupable d’homicide par imprudence te non d’assassinat

- Pas d’influence sur la qualification lorsque l’agent s’est trompé de victime. Il reste
coupable de meurtre ou d’assassinat vu que l’intention coupable existe .
La minorité :
• Vu les considérations juridiques et criminologiques liées au problème de le

délinquance des adolescents

• Vu que les personnes n’acquièrent pas la constitution physique et le

discernement de l’adulte au même âge

• La détermination de l’âge à partir duquel l’individu est responsable pénalement

de ses actes est très important


• Pas de ligne étanche de démarcation entre l'âge de l’irresponsabilité et celui de la

responsabilité en droit positif

• Art 138 à 140 du C.P et Art 458 et suivants du C.P.P: même si la majorité pénale est fixée à l’âge

de 18 ans révolus, ce n’est qu’un principe qui comporte des tailles : trois situations à distinguer:

Jusqu’à l’âge de 12 ans

Mineur de + 12 ans et – de 18 ans

Majorité pénale 18 ans révolus


Jusqu’à l’âge de 12 ans :

• Enfant auteur d’infraction est totalement irresponsable pour absence de discernement :


absolution ou responsabilité absolutoire

• Contravention: Art 468 al 3 du C.P.P : l’enfant fait objet de la mesure de protection: le


remettre à ses parents , cas échéant , son tuteur, son kafil ou personne ou institution
chargé de son entretien .

• Délit: art 480 al 2 et 3 du C.P.P : l’enfant est averti par le tribunal et remis aux personnes
ou institutions concernés,

- Peut être placé sous régime de liberté surveillée pour une durée déterminée qui ne peut
dépasser la date à laquelle le mineur atteint l’âge de 18 ans
• Crimes: article 481 du C.P.P : l’enfant peut faire l’objet d’une ou de plusieurs mesures de

protection ou d’éducation :

- Remise aux personnes ou institutions susvisées

- Mise sous le régime de liberté surveillée

- Placement dans un centre ou institution d’éducation , de formation , d’assistance ou de

cure….

- La durée de ces mesures ne peut dépasser la date à laquelle le mineur atteint ses 18 ans .
Mineur : + de 12 ans – de 18 ans
• Mineur partiellement irresponsable pour insuffisance de discernement .
• Contravention : art 468 al 2 du CPP: admonestation, blâme ou réprimande
sévère , soit condamné à la peine d’amende ;
• Délit ou crime : selon l’appréciation du tribunal :
- Soit exempté de la peine et faire l’objet de mesures de protection ou d’éducation
- Soit être condamné à une peine privative de liberté ou amende , plus possibilité
d’adjoindre une ou plusieurs mesures de protection, de traitement ou d’éducation
- La peine d’un mineur est atténuée d’office par rapport à la peine prévue pour
l’infraction considérée : excuse atténuante de minorité . Ex: infraction passible de
peine de mort , réclusion perpétuelle ou de 30 ans , pour le mineur c’est 10 à 15
ans . Le maximum et le minimum prévus par la loi sont réduit de moitié.
Délinquant + de 18 ans : majorité pénale
• Il est pleinement responsable

• On applique régime de responsabilité pénale des adultes

• Tribunal prend en considération l’âge de l’agent au jour de la commission

de l’infraction et non celui de sa comparution en justice


L’altération des facultés mentales

• Selon sa gravité au moment de la commission de l’infraction , constitue:

- Une cause d’irresponsabilité ou d’absolution

- Une cause d’atténuation légale de la responsabilité


L’irresponsabilité absolutoire :
• Art 134 du C.P: «  n’est pas responsable et dois être absous, celui qui au moment

des faits qui lui sont imputés, se trouvait, par suite de troubles de ses facultés

mentales dans l’impossibilité de comprendre et de vouloir… ».

• L’agent est déclaré irresponsable pour trouble mental grave ( démence)

• Il est reconnu auteur de l’infraction mais bénéficie d’une exemption totale de la

peine.
L’irresponsabilité absolutoire :
• Art 76 Du C.P: deux mesures adossée à cette disposition:

- Médico-légal: le juge va recourir préalablement à une expertise psychiatrique pour s’assurer

de l’existence du trouble mental et de son degré de gravité au moment de l’infraction

- Médico- criminologique: le juge ordonne l’hospitalisation psychiatrique si les troubles

mentaux subsistent chez l’auteur d’un crime ou d’un délit . Mesure pour préserver les

proches et la société contre le danger virtuel présenté par le malade et son traitement.
• Simple contravention: l’auteur dangereux pour l’ordre public , reconnus absous, remis à

l’autorité administrative locale : décidera de son sort dans les conditions relatifs à la

prévention et au traitement des maladies mentales et à la protection des malades mentaux (

dahir 30 Avril 1959)

• Le bénéfice de l’irresponsabilité subordonné à une double condition:

- L’agent devait être en proie à des troubles mentaux au moment des faits qui lui sont imputés

- Troubles profonds , impossibilité de comprendre et de vouloir


• Art 137 du C.P:  « l’ivresse , les états passionnels ou émotifs ou ceux

résultant de l’emploi de substances stupéfiantes ne peuvent, en aucun

cas, exclure ou diminuer la responsabilité »

• Les troubles mentaux ne doivent pas être la conséquence d’une faute

de l’agent: consommation drogue, alcool….


L’irresponsabilité partielle :
• Art 135:  «  est partiellement irresponsable celui qui, au moment où il a commis l’infraction, se
trouvait atteint d’un affaiblissement de se facultés mentales de nature à réduire sa
compréhension ou sa volonté et entraînant une diminution partielle de sa responsabilité… ».

• Lorsque le tribunal estime, suite à une expertise psychiatrique ordonnée par ses soins , que
l’auteur était au moment de l’infraction atteint de déficience mentale de nature à réduire son
discernement il doit:

- Le déclarer partiellement irresponsable

- Prononcer la peine atténuée et ordonner s’il y a lieu son hospitalisation dans un établissement
psychiatrique préalablement à l’exécution de la peine privative de liberté
• L’hospitalisation s’impute sur la durée de la peine

• Système d’irresponsabilité partielle remis en cause par la doctrine: « le guérir

d’abord pour le châtier ensuite » , lui faire subir la peine privative de liberté après

l’avoir soigné c’est le prédisposer pour une chute inéluctable doublée d’une

aggravation de son agressivité anti sociale.

• Préjudiciable à sa santé, à sa réadaptation sociale et dangereux pour l’ordre

public
• Appel à une approche nouvelle pour protéger le malade mental délinquant tout en
préservant l’ordre social et la sécurité publique

• Reforme préconisée par la doctrine de la défense sociale :

- Placer l’inculpé (reconnu atteint d’altération mentale au moment du fait délictueux ) dans
un établissement de défense sociale

- Le soumettre à un traitement médico-répressif pour son amélioration mentale, sa


rééducation morale et sa réadaptation sociale.

- Mesure s’exécute dans un établissement spécial non pas pénitentiaire

- La durée n’est pas proportionnée à la gravité de l’infraction ,

- peut être remplacée par une autre mesure de mise à l’épreuve surveillée spéciale si les
objectifs susvisés seront mieux assurés par le maintiende l’auteur en liberté .
Chapitre 3 : La réaction pénale
La réaction pénale: réaction sociale ou sanction pénale:

• Peine à triple fonction: rétribution, intimidation et réadaptation

• Mesure de sûreté à triple finalité: prévention , traitement et resocialisation

• Corollaire naturel de la responsabilité pénale: s’applique à l’inculpé reconnu coupable


et condamné par un jugement

• Mesure de sureté: liée à la commission de l’infraction et la dangerosité de l’auteur


même déclaré irresponsable: mineur, dément restent passibles de mesures de sûreté.
Les peines et mesures de sûreté:

• Diverses , selon degré de sévérité et buts recherché

• A l’appréciation du juge selon la marge de manœuvres accordée par la loi

• Il doit préciser dans chaque cas individuel la mesure de la sa,ction applicable:

individualisation de la peine

• Cas ou la sanction peut être suspendue ou éteinte par des causes déterminées dont

certaines entraînent même l’effacement totale de la condamnation


Section 1: Formes et mesure de la sanction
Les formes de la sanction :

• Les peines

• Les mesures de sûreté

Caractères communs:

• Légales

• Egales pour tous les délinquants : sans distinction de classe , sexe, conditions (sous réserve
respect règle d’individualisation de la sanction )

• Personnelles: s’applique au seul coupable, ne pas atteindre personne étrangères à l’infraction

Distinction:

Nature et finalités
I- Les peines:

Châtiment infligé au coupable pour:

• Le punir de la faute commise: rétribution

• L’intimider pour ne plus commettre d’infractions

• Dissuader d’autres éventuels délinquants

• Réadaptation et sa resocialisation après avoir purgé sa peine


• Diversité des peines : plusieurs classifications

Code pénal distingue:

• Les peines principales:

Les peines criminelles principales

Les peines délictuelles principales

Les peines contraventionnelles principales

• Les peines accessoires


Les peines principales:
• Art 14 du C.P: les peines «  sont principales lorsqu’elles peuvent être

prononcées sans être adjointes à une aucune autres peine »

• Art 15 : « les peines principales sont criminelles, délictuelles ou

contraventionnelles »
Les peines criminelles principales :
• La mort ou peine capitale: unique peine corporelle, abolie par plusieurs législations étrangères

• Les réclusions perpétuelles ou temporaires de 5 à 30 ans

• La résidence forcée ou assignation à domicile : peine restrictive de libérté

• La dégradation civique: peine privative de droits liés ordinairement à la citoyenneté: droit

d’exercer des fonctions, emplois publics, d’être électeur ou éligible, de servir dans l’armée, de

témoigner…
Les peines délictuelles principales:

• L’emprisonnement: 1 mois au moins et 5 ans au plus

• Amende de plus de 1200 DH

Les peines contraventionnelles principales:

• La détention de moins d’un mois

• L’amende de 30 à 1200 DH
Les peines accessoires:
• Art 14 al 2: les peines qui ne peuvent être infligées séparément d’une peine
principale ou qui en sont la conséquence
• Art 36 à 48 du C.P:
- l’interdiction légale: interdiction d’exercer les droits patrimoniaux durant
l’exécution de la peine principale
- Dégradation civique
- Suspension de l’exercice de certains droits civiques, civils ou de famille
- La perte ou la suspension du droit aux pensions servies par l’Etat
- La confiscation partielle de biens appartenant au condamné
- La dissolution de la personne juridique
- La publication de la décision de condamnation
II- Les mesures de sûreté
• Imposées à des individus dans un souci de prévention et non pas répressif

• Sont prononcées: isolément ou accessoirement à une peine

• Mises en application soit préalablement à la peine soit immédiatement après son

exécution

• Le Code Pénal prévoit :

• Des mesures de sûreté personnelles et des mesures de sûreté réelles


Les mesures de sûreté personnelles:
Elles visent la personne:

• La relégation: internement de certains récidivistes dans un établissement

de travail sous un régime approprié de réadaptation sociale

• La résidence forcée

• L’interdiction de séjour

• L’internement judiciaire dans un établissement psychiatrique


Les mesures de sûreté personnelles:
• Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique ( alcool ou

stupéfiants)

• Le placement judiciaire dans une colonie agricole

• L’incapacité d’exercer toute profession, activité ou art

• La déchéance des droits de puissance paternelle

En plus des mesures prévues par le C.P.P pour la protection et la rééducation

spécifique des délinquants mineurs


Les mesures de sûreté réelles

• Art 62 , précisées art 89 et 90 du C.P: Deux mesures :

• Confiscation

• Fermeture de l’établissement ayant servi à commettre l’infraction


La mesure de la sanction :
• La sanction obéit à une marge de variation entre un minimum et un maximum

• Cas très rares : la peine ou la mesure de sûreté sont fixes: peine de mort, réclusion

perpétuelle, fermeture définitive de l’établissement…

• Le juge en plus de certaines mesures accessoires laissées à son appréciation:

- Habilité par la loi ( sous certaines condition ) à franchir la limite légale du maximum ou à

descendre en dessous du minimum ( accorder une dispense ou exemption de peine

- Ce pouvoir discrétionnaire permet au juge d’individualiser la sanction ( art 141 – 142 du C.P
• Art 141: « dans la limite du maximum et du minimum édictés par la loi réprimant l’infraction, le

juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour fixer et individualiser la peine en tenant compte,

d’une part, de la gravité de l’infraction commise et, d’autre part, de la personnalité du délinquant ».

• Art 142: « le juge est tenu d’appliquer au coupable une peine atténué ou aggravée chaque fois que

sont prouvés, soit un ou plusieurs faits d’excuses atténuantes, soit une ou plusieurs des

circonstances aggravantes prévues par la loi. Il est tenu de prononcer l’absolution lorsque la preuve

est rapportée de l’existence en faveur du coupable d’une excuse absolutoire prévue par la loi. Sauf

disposition spéciale contraire de la loi, il a la faculté d’accorder au coupable le bénéfice des

circonstances atténuantes dans les conditions prévues aux articles 146 à 151 »
- Les causes justifiants l’aggravation?

- Les causes d’atténuation de la peine ?


• Les causes justifiants l’aggravation de la sanction:

-Les circonstances aggravantes: limitées par la loi : usage d’une arme dans la commission du

vol le transformant en crime; la préméditation dans le meurtre le muant en assassinat passible

de la peine de mort

-La récidive: celui qui après avoir été condamné irrévocablement pour une infraction

antérieure en commet une autre

-Le cumul d’infraction: celui qui accomplit simultanément ou successivement plusieurs

infractions non séparées par une condamnation irrévocable


• Les causes d’atténuation de la peine :

-Les circonstances atténuantes: réduction de peine laissée à l’appréciation du juge, dans les

conditions prévues par la loi , dont peut bénéficier tout délinquant pour n’importe quelle infraction

( même qualifiée crime) et même en cas de récidive délictuelle ou contraventionnelle ( art 147 à 151)

-les excuses légales atténuantes : ils obligent le juge à modérer la peine conformément aux

prescriptions légales : excuse de minorité, excuses atténuantes de provocation ex: celle prévue au

profit du conjoint qui commet un meurtre ou des violences sur la personne de son conjoint ou sur le

complice en cas de flagrant délit d’adultère ( art 416 et s du C.P)


• Les causes d’exemption de la peine :

-Le sursis: mesure facultative: le juge accorde au délinquant primaire condamné à une peine

d’emprisonnement ou d’amende non contraventionnelle ( exclut le condamné à une peine de

réclusion) une dispense conditionnelle d’exécution de la dite peine;

Dispense devient définitive au terme d’un délai d’épreuve de 5 ans

L’intéressé sera déchu de la dispense en cas de commission dans le délai susvisé d’une autre infraction

passible d’emprisonnement ou d’une peine plus grave : dans ce cas il devra exécuter la peine objet du

sursis, cumulée avec celle encourue à raison de la nouvelle infraction ( art 49, 55 et s )
-Les excuses légales absolutoires : cas d’exemption de peines prévus limitativement par la loi

: le coupable qui avant l’exécution d’un crime ou d’un délit contre la sûreté de l’Etat, a pris

l’initiative de le dénoncer aux autorités judiciaires , administratives ou militaires ( art 211 CP) ;

- Celui qui dénonce en temps utile l’association de malfaiteurs (art 296) , le fau monnayage

( art 336)

- L’excuse absolutoire laisse subsister l’infraction et la responsabilité de sorte que le juge a la

faculté de faire application à l’absous de certaines mesures de sûreté ( art 143, 145 C.P)
Section II: Modifications affectant l’exécution et les
effets de la sanction
• Toute personne condamnée doit exécuter intégralement la sanction
prononcée contre elle;

• Certaines circonstances ou par l’intervention de certaines institutions,


l’exécution ne peut pas suivre son cours pendant le temps fixé par la
décision de condamnation ;

• La loi prévoit des hypothèses où la sanction pourrait être soit suspendue,


soit éteinte avec parfois effacement de tous les effets de condamnation
• La suspension de la peine art 59 du C.P : s’opère par la libération conditionnelle du condamné , procédé théorique :
il n a jamais fais l’objet d’application pratique

• L’extinction de la peine: s’opère soit :

-Par le bénéfice de la grâce dite ordinaire ( prérogative royale qui a pour effet, soit mettre obstacle à l’exercice de
l’action publique, soit d’en arrêter le cours, soit de soustraire le condamné, en tout ou en partie, à l’exécution de la
peine ,

- Par le décès du condamné

- Par l’abrogation de la loi : a pour effet de faire obstacle à l’exécution de la peine si elle n’est pas exécutée ou de
mettre fin à son exécution en cours

- Par la prescription :soustrait le condamné à l’exécution de la peine à l’issue d’un délai déterminé ( 15 ans / crimes,
4 ans /délit, 1 an / contraventions à compter de la date où la décision de condamnation

- La transaction : lorsque la loi en dispose expressément


• L’extinction de la peine avec effacement total de la condamnation : s’opère par

deux mécanismes soit :

• Art 51 du C.P: « L’amnistie ne peut résulter que d’une disposition expresse de la loi…

qui en détermine les effets sous réserve toutefois des droits des tiers »

• C’est une prérogative du parlement auquel il appartient donc de déterminer les

infractions ou les agents bénéficiaires et de fixer dans le texte même de la loi

d’amnistie les effets qui s’y attachent;

• Effets très larges: lorsqu’elle intervient au stade des poursuites, elle met obstacle à

l’exercice de l’action publique ou met fin définitivement à celle déjà engagée


• Lorsqu’elle intervient après la condamnation , elle met obstacle à

l’exécution de la peine ou met fin à celle en cours d’exécution

• Elle abolit aussi la condamnation avec ses effets : entraine la

suppression des incapacités qui en résultaient et l’effacement de la

mention de condamnation du casier judiciaire

• Elle ne peut retentir sur le droits des tiers


• La grâce amnistiante:

• Offre l’originalité d’être accordée par dahir au bénéfice

essentiellement d’auteurs déterminés de délit non crapuleux : délit

d’opinion ou de presse…

• Emporte les mêmes effets susmentionnés pour l’amnistie sauf si le

dahir qui l’accorde en rajoute d’autres


La réhabilitation:

• De plein droit ou par décision de justice

• Art 60 du C.P: «  n’est pas une cause d’extinction, d’exemption, ou de

suspension de la peine , la peine étant efface seulement pour l’avenir

et dans les conditions prévues par le code de procédure pénale, les

effets de la condamnation et les incapacités qui en résultent « 

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