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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY DE COCODY-ABIDJAN

SYLLABUS
COURS DE DROIT INTERNATIONAL PRIVE
ANNEE de MASTER 1, DROIT PRIVE
Chargé du cours : Aboudramane OUATTARA,
Agrégé des Facultés de droit

UFR : SJAP
Département : Droit privé

1- Syllabus de Cours

Intitulé : Droit international privé

Année : 2019-2020
Niveau/Spécialité : Master 1, Droit privé
Volume Horaire :

2- Enseignant

Nom et prénoms : OUATTARA Aboudramane

Grade : Maître de conférences agrégé


Courriel : ouattmane@gmail.com

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3- Esquisse du cours :
INTRODUCTION
Définition du droit international privé (DIP) :
 Ensemble des règles applicables aux personnes impliquées
dans les relations privées internationales (cf. P. MAYER & V.
HEUZE, Droit international privé, éd. Montchrestien).
Origine
Naissance de la discipline DIP dans une époque très moderne. Toutefois,
il semble que l’expression « droit international privé » ait été employée pour
la première fois au début du XIXe siècle. Sa paternité serait attribuée à
Joseph STORY, dans un ouvrage intitulé Commentary of the conflict of Law.
Cette expression sera reprise en droit français, par Jean-Baptiste
FOELIX, en 1943.
L’existence du DIP a été, certes, contestée mais ne peut être valablement
déniée. A preuve, la vigueur et le dynamisme de cette discipline n’est plus
à démontrer de nos jours. Elles participent, pour une large part, à
l’harmonisation des solutions et à la résolution de nombreux litiges ou
situations survenant dans le contexte de globalisation et mondialisation.
Les grandes composantes du DIP
Habituellement, l’on distingue 4 composantes du droit international
privé :
-le conflit de lois
-le conflit de juridictions ou d’autorités
-la nationalité
-la condition des étrangers.
1/ La condition des étrangers touche au statut et au traitement
dont les étrangers doivent faire l’objet au sein du for.

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2/La nationalité est le lien de rattachement juridique d’une
personne à un Etat. Ce lien juridique est déterminé discrétionnairement
par l’Etat, qui ne peut, en principe, déterminer dans sa législation quels
seraient les nationaux d’un autre pays. Cette exigence est l’un des
corollaires nécessaires de la souveraineté de l’Etat, sous la réserve des
conventions internationales, notamment, celles relatives à l’apatridie.
3/ Le conflit de juridictions naît de la saisine, simultanée ou
successive, d’au moins deux juridictions ou autorités, relativement à une
situation donnée. Il peut naître, également, de l’appréciation par l’autorité
ou la (les) juridiction(s) secondement saisie(s) de la validité de l’acte ou
de la saisine de l’autre Etat. Le conflit de juridiction met en avant deux
types de questions :
 La compétence internationale directe :
 La compétence internationale indirecte :
4/ Le conflit de lois est la situation qui résulte de la vocation de
plusieurs lois, émanant d’ordres juridiques différents, à s’appliquer à une
même situation donnée.
Le conflit de lois en DIP doit être distingué de situations pouvant semer
la confusion. Ainsi, le conflit de lois en DIP se particularise :
 Du conflit internormatif
 Du conflit interpersonnel
 Du conflit interfédéral

I- LES SOURCES DU DIP


L’on distingue les sources internationales, les sources internes et les
sources privées.
 Les sources internationales : Il s’agit des conventions
internationales : ce sont les traités ou accord bilatéraux ou
multilatéraux.
 Les sources internes d’origine étatique :
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o La constitution, dont le rôle est très peu visible en DIP ;
o La loi, elle joue un rôle de premier plan dès lors qu’elle
détermine, bien souvent, les règles de conflits de loi et les
règles matérielles de DIP ;
o Les règlements ont un rôle subsidiaire, intervenant, surtout,
s’agissant de la condition des étrangers ;
o La jurisprudence, dont le rôle est très important dans
l’édification et la consolidation du DIP.

 Les sources internes d’origine privée : sources d’origine non


étatique, parmi lesquelles :
o La soft law droit secrété par les institutions privées,
notamment, les centres d’arbitrage, les organismes de
réflexion sur le droit (exemple : Unidroit), la lex mercatoria (dit
« le droit des marchands », ensemble de règles matérielles
d’origine privée en vigueur surtout dans le commerce
international) ;
o La doctrine : même si elle a pu être qualifiée de source indirecte
du droit, la doctrine joue un rôle de premier plan en DIP, la
plupart des avancées majeures en DIP lui est due.

II- LES METHODES OU SOLUTIONS


CLASSIQUES DU DIP
Elles ont varié dans le temps. Toutefois, l’on peut retenir, globalement,
trois grandes étapes :
 Première étape : les méthodes pré-doctrinales :
Il en a existé trois :
-les procédés de la personnalité des lois
-le procédé de la territorialité des lois
- le procédé des statuts.
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 Deuxième étape : les méthodes ou solutions doctrinales :
- La théorie des statuts, qui préconise de procéder à un
traitement des problèmes de DIP en fonction du
statut de la matière objet du conflit ;
- La théorie de la territorialité, laquelle insistait sur la prise
en compte de la souveraineté de l’Etat du for ;
application systématique de la lex fori ;
- La théorie de la prise en compte de la courtoisie internationale,
théorie systématisée par Savigny (père de la théorie
du bilatéralisme) et connue sous l’appellation
contemporaine de la théorie du bilatéralisme.

III- LES METHODES ACTUELLES DE


RESOLUTION DES PROBLEMES
DE DIP
De nombreuses solutions sont proposées afin de résoudre les problèmes
de DIP.
 Première solution : élaboration de règles matérielles de DIP : Il s’agit de
règles substantielles qui permettent d’obtenir directement la
solution du litige ou du problème juridique qui se pose ;
 Deuxième solution : élaboration de règles de conflit de lois : Il s’agit de
règles non substantielles qui permettent de désigner l’ordre
juridique compétent dont les règles matérielles pourraient servir à
résoudre le litige ou le problème juridique qui se pose ;
 Troisième solution est l’élaboration de conventions internationales :
règlement, par voie de traités bilatéraux ou multilatéraux, les
problèmes de DIP, en édictant, soit des règles matérielles, soit des
règles de conflit.
De source interne ou internationale, la structure de la règle de conflit
peut être la suivante :
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 Soit elle est une règle unilatérale de conflit ;
 Soit elle est une règle de conflit bilatérale.
La règle de conflit unilatérale s’attache uniquement à déterminer les
hypothèses dans lesquelles le for est compétent.
La règle de conflit bilatérale, par contre, s’embarrasse de déterminer
autant la compétence du for que celle d’un autre ordre juridique étranger.

CHAPITRE 1 : LE CONFLIT DE LOIS


Section 1 : La notion de conflit de lois
Le conflit de lois peut s’entendre diversement.
Paragraphe 1 : Le conflit de lois : un conflit de souveraineté.
Paragraphe 2 : Le conflit de lois : un conflit d’ordres juridiques
Section 2 : Les méthodes de résolution de conflit de lois
Paragraphe 1 : La méthode substantielle
Paragraphe 2 : La méthode conflictuelle : L’intervention de la règle de conflit
1- La règle de conflit unilatérale
2- La règle de conflit bilatérale

Section 3 : La résolution de la loi par la règle de conflit bilatérale


Paragraphe 1- La position du problème : la mise en cause du système de conflit
A- La loi étrangère est invoquée par l’une des parties
B- Aucune des parties n’invoque l’application de la loi étrangère
1- Les parties ont la libre disposition de leur droit
2-Les parties n’ont pas la libre disposition de leur droit
Paragraphe 2- La solution du problème : Le choix de la règle de conflit adéquate.

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A- L’identification des termes de la question de droit posée
B- Le classement de la question de droit posée
C- L’identification de la règle de conflit et la détermination des règles substantielles
dans la loi désignée
1- Capacité : loi nationale ;
2- Conditions de fond du mariage : loi nationale de chaque
époux ;
3- Conditions de forme du mariage : loi du lieu de
célébration ;
4- Effets du mariage : loi nationale des époux ; si pas
même nationalité, loi du domicile commun ; si ni l’un,
ni l’autre, loi du for ;
5- Etablissement filiation légitime ou naturelle : loi
nationale de la mère, si mère pas connue, loi nationale
de l’enfant ;
6- Droits réels : loi du lieu de situation des biens qu’ils ont
pour objet ;
7- Responsabilité délictuelle ou quasi délictuelle : loi du
lieu de commission ou de réalisation ;
8- Contrats : loi d’autonomie ;
9- Régime matrimonial : loi choisie par les époux et
supposée être, à défaut de contrat de mariage ou de
choix exprès de la loi applicable au régime matrimonial,
la loi de leur résidence commune ;
10- Succession mobilières : loi du dernier domicile du
défunt ;
11- Successions immobilières : loi du lieu de situation
des biens immeubles.
Section 4- Les perturbations au libre jeu de la règle de conflit de loi
Paragraphe 1- Les perturbations avant la mise en cause de la règle de conflit
A- Les lois de police, les lois d’application immédiate, les lois d’application
nécessaire,
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B- L’Inlandsbeziehung
Paragraphe 2- Les perturbations à l’occasion de la mise en cause de la règle de conflit
A- L’équivalence
B- L’exception d’ordre public international

4- Bibliographie indicative

Pierre MAYER, Vincent HEUZE, Benjamin REMY, Droit international privé, coll.
Domat droit privé, éd. LGDJ, 2019 ;
Sandrine CLAVEL, Droit international privé, coll. Cours et travaux corrigés, éd.
HYPERCOURS, 2019 ;

Olivier CACHARD, Droit international privé, coll. Paradigme, BRUYLAND, 8ème éd. ;
Marie-Laure NIBOYET, Géraud de JEOUFFRE DE LA PRADELLE, Droit
international privé, coll. Manuel, éd. LGDJ, 2019 ;
Bernard AUDIT, Louis d’AVOUT, Droit international privé, coll. Traité, éd.
LGDJ, 2019.

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