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DROIT PENAL GENERAL

PLAN
INTRODUCTION
1) Les fondements théoriques du droit pénal
2) La réalité du phénomène criminel
3) Les sources du droit pénale

P e i e pa tie : L’INFRACTION

Chapitre premier : LA CLASSIFICATION DES INFRACTIONS


Section I : Les infractions classées selon leur gravité
§ 1 : Les contraventions
§ 2 : Les délits
§ 3 : Les crimes
Section II : Les infractions classées selon leur nature
§ 1 : Les infractions politiques
§ 2 : Les infractions militaires
§ 3 : Les infractions de terrorisme

Chapitre II : L’ELEMENT LEGAL


Section I : Le principe de la légalité des délits et des peines
1) La loi est la principale source de droit pénal
2) Nul e peut t e pou suivi pou des faits ui o t pas t e p ess e t
prévu par un texte
3) La loi p ale est d i te p tation stricte
Section II : La hierarchie des normes
§ 1 : Les normes internationales
§ 2 : Les normes nationales
I. La Constitution
II. La loi
III. Le règlement
Se tio III : L appli atio de la loi p ale
§ : L appli atio de la loi p ale da s le te ps
I. Le principe
II. L e eption
§ : L appli atio de la loi p ale da s l espa e
I. Le principe
II. Les extensions au principe

Chapit e II : L’ELEMENT MATERIEL


Section I : Le contenu des infractions
§ : L a tio ou l o issio
§ : l a te u i ue ou la
plu alit d a tes Se tio II : Le
temps de l i f a tio Se tio III
: Le sultat de l i f a tio
§ : L i f a tio at ielle ou fo elle
§ 2 : La tentative

Chapit e III : L’ELEMENT MORAL


Se tio I : Les diff e ts deg s de l l e t o al
§ 1 : Les infractions intentionnelles
§ 2 : Les infractions non-intentionnelles

1
I. Les i f a tio s d i p ude e
II. Les infractions contraventionnelles
Se tio II : Les auses d e o atio totale ou pa tielle de espo sa ilit
§ : Les auses su je tives d e o atio
I. Le trouble psychique ou neuropsychique
II. La contrainte
III. L e eu
§ : Les auses o je tives d e o atio
I. L auto isatio de la loi et le o a de e t de l auto it l giti e
II. La légitime défense
A. La défense des personnes
B. La défense des biens
III. L tat de essit
IV. Le consentement de la victime

Deuxi e pa tie : L’AGENT PENAL

Chapitre premier : LA PERSONNE PHYSIQUE


Se tio I :: L auteu
Section II : Le coauteur
Section III : Le complice

Chapitre II : LA PERSONNE MORALE


Section I : Les infractions visées
Section II : Le régime juridique de responsabilité applicable

Troisième partie : LA SANCTION PENALE

Chapitre premier : LE PRONONCE DE LA SANCTION PENALE


Section I : Les différentes sanctions pénales
§ 1 : Les peines encourues par les personnes physiques
I. Les peines criminelles
II. Les peines correctionnelles
III. Les peines contraventionnelles
§ 2 : Les peines encourues par les personnes morales
I. Les peines criminelles et correctionnelles
II. Les peines
contraventionnelles Section II
: Le quantum de la peine
§ : La plu alit d i f a tio s
§ 2 : Le passé péna l du délinquant

Chapit e II : L’EXECUTION DE LA SANCTION PENALE


Se tio I : Le su sis à l e utio de la pei e
§ 1 : Le sursis simple
§ : Le su sis ave ise à l p euve ou su sis p o atio
§ : Le su sis asso ti de l o ligatio d effe tue u t avail
di t tg al Se tio II : Les odes d e utio de la
peine
§ :La age e t de la pei e lo s de so p o o
§ :La age e t de la pei e e vue de la i se tio so iale du o da
1) Les mesures non-juridictionnalisées
2) Les mesures juridictionnalisées

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INTRODUCTION

Le droit pénal ou droit criminel (les deux expressions sont synonymes) au sens
t oit, peut t e d fi i o e « l e se le des gles ju idi ues pou vues
d u e pei e ». Mais au se s plus la ge, il s agit de
« l e se le des lois ui gisse t l e e i e de la p essio pa l Etat ». Le
d oit p al, est le d oit de l i f a tio et elui de la a tio so iale u elle
suscite.

Le droit pénal incrimine et sanctionne les comportements qui portent atteinte


à l o ga isatio de la vie sociale et aux valeurs essentielles de la société. La
so i t di te es i f a tio s pou p ot ge l o d e so ial, sa tio e eu ui
y portent atteinte et dissuader ceux qui seraient tentés de le faire.

Le droit pénal peut être divisé en trois branches :


- le droit pénal spécial : il établit un catalogue des infractions ;
- la p o du e p ale : elle est desti e à ett e e œuv e le d oit p al e
d fi issa t les gles appli a les à l o ga isatio et la o p te e des
juridictions et au déroulement du procès ;
- le d oit p al g al : il o e e l tude des g a des at go ies
d i f a tio , des age ts o e s et des sa tio s appli a les.

Notre étude ne portera que sur cette dernière branche : le droit pénal général.

1) Les fondements théoriques du droit pénal

Pourquoi la société éprouve t-elle le besoin de sanctionner ceux qui ne


espe te les o es u elle di te ? Quel est le se s de la pei e ? A es
uestio s, les po ses so t diff e tes selo ue l o adh e au li e a it e
ou au déterminisme :
- Si on adhère au libre arbitre, on considère que le délinquant a délibérément
hoisi d e f ei d e la loi. Da s es o ditio s, la pei e a u e fo tio
o alisat i e : le d li ua t doit t e pu i pa e u il a o is u e faute
u il doit e pie . Mais la peine a aussi une fonction dissuasive parce que
l e iste e d u e pei e o stitue u e e a e de atu e à dissuade elui
ui se t ouve o f o te à l alte ative de o ett e u e i f a tio pu ie
d u e pei e ou de espe te la loi et s a ste i .
- Si on adhère au déterminisme, la peine a une fonction très limitée puisque
l a tio de l ho e est d te i e d ap s les o ditio s da s les uelles il
vit, sa constitution psychologique, physiologique. La sanction ne vise pas
alors à punir mais à organiser une réaction sociale.

2) La réalité pratique du phénomène criminel


Il est impossible de connaître le nombre réel des infractions car un grand
o e d e t e-elles ne sont jamais découvertes. Le phénomène ne peut se
esu e u au ega d du o e des ondamnations prononcées par les
t i u au et au o e d affai es t ait es pa la poli e. Et e o e, es hiff es
ne reflètent pas nécessairement la réalité du phénomène criminel,
l aug e tatio ou la di i utio de es o es pouva t s e pli ue pa u e
modification de la politique criminelle. Aussi, parle t-on de chiffre noir ou
obscur de la criminalité pour désigner la différence entre les criminalités réelles
et apparentes. Ce chiffre noir varie selon les infractions, certaines étant plus
occultes que d aut es.

Ai si, uel ues hiff es pou la i i alit e e t ait de l ouv age de G.


Stéfani, G. Levasseur, B. Bouloc, Droit pénal général, Dalloz, 17e éd., 2000) :
- les Cou s d assises o t p o o es o da atio s ;
- les tribunaux correctionnels ont prononcés 449 330 condamnations ;
- les tribunaux de police ont prononcés près de 400 000 condamnations (sans
compter les contraventions jugées selon une procédure simplifiée).

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Les parquets des procureurs de la République ont reçu, pour la seule année
1998, 18 millions de plaintes et de procès-ve au . Plus d u tie s o t do
lieu à une classement sans suite. Certaines donneront également lieu à une
relaxe, un acquittement ou un non-lieu.

Le droit pénal est un instrument destiné à endiguer le phénomène criminel. Il


est diffi ile de esu e e a te e t l a pleu du ph o e i i el.
La criminologie est une science visant à dégager les causes du phénomène
i i el g â e à l appo t d aut es s ie es, telles ue les s ie es di ales ou
sociales.

La politique criminelle est une science destinée à recenser les différents


moyens de lutte contre le crime.

3) Les sources du droit pénal

Le Code p al de a t , o e toutes les œuv es apol o ie es, u e


œuv e de o p o is. Il este a e vigueur pendant plus de 170 ans.
Naturellement, au cours de cette période, de nombreux articles ont été
remaniés, supprimés, crées. Beaucoup de lois spéciales se trouvaient hors du
Code pénal. Il a été complètement abrogé
er
Le nouveau Code pénal , résultant de quatre lois du 22 juillet 1992, est entré en
vigueur les 1 mars 1994. Il apporte quelques changements importants, en
particulier :
- la responsabilité pénale des personnes morales ;
- l e eu i vita le ui devie t u e ause d e o atio de espo sa ilit
pénale ;
- la dispa itio des pei es i i ales, e su siste plus u u a i u l gal ;
- la disparition des circonstances atténuantes ;
- la dispa itio des pei es d e p iso e e t pou les o t ave tio s.
E deho s de es ha ge e t, le d oit p al g al a pas été bouleversé.
Les gles u il o tie t gouve e e t t ois g a des uestio s :
- L i f a tio p e i e pa tie ;
- L age t pu issa le deu i e pa tie ;
- La sanction pénale (troisième partie).

P e i e pa tie : L’INFRACTION

L i f a tio a pu t e d fi ie o e « tout fait o t ai e à l o d e so ial, ui


e pose elui ui l a o is à u e pei e et ou à u e esu e de sû et
assista e, su veilla e, t aite e t, u e de d i to i atio , t avail d i t t
général, suivi socio-judiciaire) » G. Stéfani, G. Levasseur, B. Bouloc, Droit pénal
général, Dalloz, 17e éd., 2000, n°93.
Elle a pu être aussi définie comme « une action ou une omission définie et
punie par la loi pénale, imputable à son auteur et ne se justifiant pas par
l e e i e d u d oit » G. Levasseur ; A. Chavanne, J. Montreuil, B. Bouloc, Droit
pénal général et procédure pénale, 13e éd., Sirey, 1999.
Après avoir vu la classification des infractions (chapitre 1), nous verrons les
diff e ts l e ts o stitutifs de l i f a tio :
- L l e t légal : la loi pénale incrimine t-elle le comportement envisagé ?
(chapitre 2) ;
- l l e t at iel : l a tio ou l o issio est-elle punie par la loi ? (chapitre
3) ;
- l l e t o al : le o po te e t est-il imputable à son auteur ? (chapitre
4).

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Chapitre premier : LA CLASSIFICATION DES INFRACTIONS

On peut distinguer les infractions selon leur gravité (section I) et selon leur
nature (section II).

Section I : Les infractions classées selon leur gravité

L a t. -1 du Code pénal dispose : « Les infractions pénales sont classées selon


leur gravité, en
crimes, délits et contraventions. » L a t. -2 poursuit : « La loi détermine les
crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs. Le règlement
détermine les contraventions et fixe, dans les limites et selon les distinctions
établies par la loi, les peines applicables aux contraventions ».

Co e le p voit l a t. -1 du Code pénal, les infractions sont classées,


suivant leur gravité, en contraventions (§1), délits (§2) et crimes (§3). Les
peines indiquées dans les textes sont des plafonds maximum. Le juge peut
prononcer une peine inférieure mais il ne peut jamais dépasser le maximum
indiqué par la loi.

Il faut epe da t sig ale i i u e p ati ue uo appelle « la


correctionnalisation judiciaire » que la Cour de cassation a jugé illégale (Crim., 3
fév. 1988, J.C.P. 1988-IV-133) qui consiste à retenir la qualification erronée de «
d lit » au lieu de « i es » afi d vite l e go ge e t des ou s d assises et
de faire juger le délinquant par le tribunal correctionnel pour des infractions,
qualifiées de crimes par le législateur mais que la pratique juge moins grave.
Dans ce cas, le parquet poursuit en qualifiant les faits de délit. Cela suppose
aussi l a o d du t i u al o e tionnel et de la personne poursuivie.

§ 1 : Les contraventions

C est le pouvoi gle e tai e ui est seul o p te t e ati e


contraventionnelle.

Les o t ave tio s so t les i f a tio s pu ies d u e pei e o t ave tio elle,
est-à-di e u e pei e d a e de e da t pas . F.
Il existe 5 classes de contraventions. La peine pour la contravention de la 1re
classe est de 250 Frs et pour la contravention de la 5e classe, la peine est de
10.000 F. portée à 20.000 F. en cas de récidive. Depuis le nouveau Code pénal,
les o t ave tio s e so t ja ais pu ies de pei e d e p iso e e t, e
en cas de récidive.
Le principe de non-cumul des peines ne joue que pour les crimes et délits. Il ne
joue pas pour les contraventions : les peines contraventionnelles se cumulent.

Les contraventions sont jugées par le tribunal de police.


L a tio pu li ue est p es ite au out d u a . La p es iptio de la pei e,
est-à-dire, le délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la
peine prononcée contre lui, est de deux ans.

§ 2 : Les délits

Seuls le législateur est compétent en matière de délit.

Les d lits so t les i f a tio s pu ies d u e pei e o e tio elle, est-à-dire


u e pei e d e p iso e e t de a s au plus et/ou u e a e de au oi s
égale à 25.000 F.

Mais les pei es o e tio elles peuve t aussi t e plus va i es. L a t. -3


précise que les peines correctionnelles encourues par les personnes physiques
« so t : ° L’e p iso e e t ; ° L’a e de ;

5
3° Le jour-amende ; 4° Le travail d’i t tg al ; 5° Les pei es p ivatives ou
est i tives de d oits p vues à l’a t. -6 ; 6° Les peines complémentaires
p vues à l’a t. -10. »

Les pei es d e p iso e e t vo t de « di a s au plus » à « si ois au oi s


». (art. 131-4 du Code pé al . Co e da s l a ie Code, la l gislateu a pas
organisé un système spécifique de peines applicables en matière de délits
politiques.

Les d lits so t jug s pa le t i u al o e tio el. L i st u tio est fa ultative


en matière de délits et, sauf voie de recours exercée devant la Chambre de
l i st u tio , elle a lieu ue deva t le juge d i st u tio . La p o du e dite de
la « o pa utio i diate » est possi le u e ati e de d lit.

L a tio pu li ue est p es ite au out de t ois a s. La p escription de la peine,


est-à-dire, le délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la
peine prononcée contre lui, est de cinq ans.

§ 3 : Les crimes

Seul le législateur est compétent en matière criminelle.

Les crimes sont les infractio s pu ies d u e pei e i i elle.

Les pei es i i elles e ou ues pa les pe so es ph si ues so t, selo l a t.


131-1 du Code pénal :
« 1° La réclusion criminelle ou la détention criminelle à perpétuité ; 2° La
réclusion criminelle ou la détention criminelle de trente ans au plus ; 3° La
réclusion criminelle ou la détention criminelle de vingt ans au plus ; 4° La
réclusion criminelle ou la détention criminelle de quinze ans au plus.
La durée de la réclusion criminelle ou de la détention criminelle à temps est de
dix ans au moins. »

Le nouveau Code pénal a maintenu la traditionnelle distinction entre les peines


criminelles de droit commun punies par la réclusion criminelle et les peines
criminelles politiques punies par la détention criminelle.

Les crimes so t jug s pa la ou d assises. U e i st u tio est o ligatoi e pou


les crimes et elle a nécessairement lieu à deux degrés, le premier devant le juge
d i st u tio , le se o d deva t la Cha e de l i st u tio .

L a tio pu li ue est p es ite au out de dix ans. La prescription de la peine,


est-à-dire, le délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la
peine prononcée contre lui, est de vingt ans.
Section II : Les infractions classées selon leur nature

Le législateur soumet les infractions à un régime particulier selon leur nature.


Les actes de terrorisme sont poursuivis, jugés et punis selon des règles souvent
dérogatoires au droit commun. On oppose aux infractions de droit commun les
infractions politiques (§1), les infractions militaires (§2) et les infractions de
terrorisme (§3).

§ 1 : Les infractions politiques

La loi ne fournit aucun élément décisif de nature à distinguer clairement les


infractions politiques des infractions de droit commun. Certes, les crimes
politiques sont punis de la détention criminelle et non de la réclusion
i i elle, ais la pei e est de e atu e s agissa t des d lits politi ues et
des délits de droit commun.

6
La ju isp ude e se le d fi i l i f a tio politi ue e fo tio de so o jet.
So t politi ues, les i f a tio s ui o t pou o jet de po te attei te à l o d e
politi ue de l Etat. Cet o jet politi ue doit s e te d e o e toute attei te à
l o ga isatio et au fo tio e e t gulie des pouvoi s pu li s.

Peu importe, semble t-il pou la ju isp ude e, le o ile de l auteu de


l i f a tio . Ai si l assassi at d u hef d Etat a t o sid pa la Cou de
cassation comme un crime de droit commun, les mobiles politiques de son
auteur étant jugés indifférents pour la qualification de l i f a tio .

M e si l auteu de es i f a tio s est sa s doute a i d u e i te tio oi s


pe ve se ue le d li ua t de d oit o u , il e de eu e pas oi s ue
es i f a tio s fo t ou i à la so i t u is ue tout pa ti ulie puis u elles
vise t l o d e ta li.

Pendant longtemps, il a existé un régime spécifique pour les infractions


politi ues. Aujou d hui, les i es et d lits politi ues so t i st uits et jug s pa
les juridictions de droit commun. Cependant, lorsque les faits constituent un
crime ou délit réprimés par les art. 411-1 à 411-11 et 413-1 à 413-12 du Code
pénal (trahison, espionnage, et autres atteintes à la défense nationale),
l i st u tio et le juge e t so t gis pa des dispositio s d ogatoi es au d oit
commun. Ainsi, la cou d assises o p te te pou juge es i es est
composée de 7 magistrats professionnels et ne comporte pas de jury populaire.

§ 2 : Les infractions militaires


Les infractions militaires sont définies et sanctionnées par le livre III du Code de
justice militaire qui incriminent certains comportements particuliers (désertion,
utilatio volo tai e, et … . Ces i f a tio s e pose t pas de diffi ult s de
qualification : seuls des militaires peuvent les commettre. Les militaires qui
commettent des infractions de droit commun sont jugés comme les
particuliers.

La loi du 21 juillet 1982 a supprimé les tribunaux permanents des forces armées
qui obéissaient à des règles de procédures spécifiques. Désormais, dans le
esso t de ha ue ou d appel, u e fo atio sp ialis e d u t i u al de
g a de i sta e est ha g e d i st ui e et de juge les d lits o is e te ps
de paix. Le procureur est saisi par la dénonciation des faits réalisée par
l auto it ilitai e. U e ou d assises sa s ju est o p te te pou juger ces
infractions militaires.

E te ps de gue e, et e e tat de si ge, tat d u ge e ou lo s ue les


forces armées françaises stationnent ou opèrent hors du territoire national, il
est établi, sur le territoire de la République, des tribunaux territoriaux des
forces armées. Ces juridictions seraient compétentes pour juger les auteurs
d i f a tio ilitai e ou les ilitai es auteu s d i f a tio s de d oit o u
ais aussi des i es et d lits o t e le sû et de l Etat.

§ 3 : Les infractions de terrorisme

La otio d a tes de te o is e est e te. Elle est appa u e lo s ue le


l gislateu a souhait e fo e la p essio de e t pe d i f a tio .
L i f a tio se a ualifi e de te o is e e fo tio du o ile ui a i e so
auteur et le contexte dans lequel elle est commise.

Co stitue t des a tes de te o is e, à o ditio d t e « intentionnellement en


relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler
g ave e t l’o d e pu li pa l’i ti idatio ou la te eu », certaines infractions
réprimées en droit commun énumérées par le texte et d aut es i f a tio s
spécifiques (art. 421-1 du Code pénal).

N a oi s, il faut sig ale u INTE‘POL o sid e ue les te o istes


coupables de crimes de sang doivent être traités comme des criminels de droit
commun, quelle que soit leur motivation. Les

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infractions relevant du terrorisme ne sont pas traités comme des infractions
politi ues. La F a e a d ailleu s atifi la Co ve tio eu op e e pou la
répression du terrorisme, le 16 juillet 1987, aux termes de laquelle certaines
infractions graves ne peuvent être assimilées à des infractions politiques du
poi t de vue de l e t aditio .

La loi du 9 septembre 1986 relative à la lutte contre le terrorisme dispose que


pour le juge e t des ajeu s a us s de l u e des i f a tio s vis es pa l a t.
706 du Code de procédure pénale (infractions relevant du terrorisme), la cour
d assises se a o pos e d u p side t et agist ats assesseu s, sa s ju .

Chapit e II : L’ELEMENT LEGAL

Après avoir exposé le principe de la légalité (section I), nous envisagerons


d a o d les o es ju idi ues de d oit p al se tio II puis les o ditio s de
leur application (section III).

Section I : Le principe de la légalité des délits et des peines

Ce principe est souvent considéré comme la clé de voûte du droit criminel. Il


est e p i sous la fo e d u adage : « Nullum crimen, nulla poena sine lege
».
La Révolution a consacré le principe de la légalité des délits et des peines que
l o fait volo tie s e o t au XVIIIe si le. L a t. de la D la atio des d oit
de l ho e de dispose ue : « nul homme ne peut être arrêté ni détenu
ue da s les as d te i s pa la loi et da s les fo es u’elle a p es ites » et
l a t. ajoute ue : « la loi ne peut établir que des peines strictement et
vide e t essai es et ue ul e peut t e pu i u’e ve tu d’u e loi
établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée. » Ce
principe a donc une valeur constitutionnel.

La Co ve tio eu op e e des d oits de l ho e et des li e t s


fondamentales signée le 4 nov. 1950 affirme elle aussi le principe de la légalité
(art. 7-7).

Aujou d hui, il est ota e t i s it da s le Code p al.

Ce principe entraîne plusieurs grandes conséquences :

1) La loi est la principale source du droit pénal

Pendant longtemps, on a pensé que seule la loi pouvait constituer la source du


d oit p al. O pe sait u il s agissait là d u e i po ta te ga a tie o t e
l a it ai e.
Mais progressivement, le processus législative est apparue trop lourd et une
place de plus en plus importante a été laissé au pouvoir réglementaire, qui est
devenu une autre source du droit pénal. Il est en particulier compétent en
matière de contravention et de procédure pénale.

La loi este la sou e e lusive e ati e de i es et de d lits. Ai si, l a t.


111- du Code p al i di ue : « La loi d te i e les i es et les d lits … le
règlement détermine les contraventions. »

2) Nul ne peut être poursuivi pour des faits ui ’o t pas t exp ess e t
prévu par un texte
L a t. -3 du Code pénal : « Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un
délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou pour une contravention
dont les éléments ne sont pas définis par le règlement. Nul ne peut être puni
d’u e pei e ui ’est pas p vue pa la loi, si l’i f a tio est u i e ou u
d lit, ou pa u gle e t, si l’i f a tio est u e o t ave tio . »

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L a t. -1 du Code pénal reprend le principe : « Sont seuls punissables les
faits o stitutifs d u e i f a tio à la date à la uelle ils o t t o is ».

E l a se e de te te pu issa t le o po te e t o ale e t o da a le et
so iale e t uisi le, la seule solutio est la ela e ou l a uitte e t. Souve t,
le législateur intervient ensuite en créant une nouvelle infraction qui ne pourra
entraîner la condamnation que des comportements postérieurs à son entrée en
vigueu . Tel fut le as pou le d lit de g iv le ie ou filoute ie d ali e ts
punissant le fait de se faire se vi des ali e ts tout e sa ha t u o e
dispose pas de moyens pour les payer ou encore de la contravention de défaut
de paie e t d auto oute. Plus e e t, o a e le d lit d i itatio au
sui ide à la suite de la pu li atio de l ouv age « Sui ide, ode d e ploi » ui,
da s u p e ie te ps, a pas pu e t aî e la o da atio de so auteu
faute de te te i i i a t l i itatio au sui ide.

3) La loi p ale est d’i te p tatio st i te

Le principe de la légalité a notamment pour conséquence d i pose u e


interprétation restrictive de la loi pénale : « La loi p ale est d’i te p tatio
stricte » (art. 111-4 du Code pénal).

Toute interprétation par analogie est contraire au principe de légalité.


Néanmoins, cela ne signifie pas que le texte pénal doit être interprété
restrictivement : le juger doit tirer toutes les conséquences du texte que le
législateur a voulu lui attacher.

Ainsi, par exemple, à propos du mot « domicile » en matière de violation de


domicile, la Cour de cassation refuse de considérer que la voiture automobile
tait le p olo ge e t du do i ile, o e l i vitaie t e tai s auteu s et
ju idi tio s du fo d. De e le viol a sus it des diffi ult s d i te p tatio .
Le viol est « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature que ce soit,
commis su la pe so e d’aut ui pa viole e, o t ai te, e a e ou su p ise ».
La Chambre criminelle a o sid u u e fellatio o stitue u viol C i .
août , Bull. i . ° ai si ue le fait d i t odui e u o ps t a ge dans
l a us de la vi ti e C i . sept. , Bull. i . ° .

Pa fois le l gislateu i te vie t pou p ise le se s d u te e. Ai si la loi du


22 juillet 1996 a ajouté
à l a t. - du Code p al u ali a p isa t ue l utilisatio d u a i al
pou tue , lesse ou e a e est assi il e à l usage d u e a e alo s ue
ette assi ilatio avait t jus u alo s o test e.

Le juge ne saurait prononcer une autre peine que celle prévue par le texte, ni
dépasser le maximum de la peine encourue. Le nouveau Code pénal ne prévoit
plus de i i u . Sous ette se ve, le juge dispose do d u e latitude assez
grande, il a notamment très souvent le choix entre plusieurs types de peines, le
prononcé ou non de peines complémentaires. Cette liberté est encore plus
e fo e au stade de l e utio de la pei e.

Cependant, il faut rappeler une pratique fréquente, déjà


signalée, connue sous l e p essio
« correctionnalisation » qui consiste à ne pas appliquer tout le texte pénal, à
retenir une qualification plus favorable au délinquant (ne pas relever toutes les
i o sta es agg ava tes da s le ut de e vo e l affai e deva t le t i u al
correctionnel. Cette pratique est généralement acceptée par le délinquant et la
victime. Les décisions sont ainsi rendues plus rapidement et entraînent des
frais de justice moins lourds. Cependant, la Cour de cassation, si elle en était
saisie, ne manquerait pas de sanctionner une telle pratique.

Section II : La hiérarchie des normes

Il existe une hiérarchie des normes. Les normes internationales (§1) ont une
valeur supérieure aux normes nationales (§2).

9
§ 1 : Les normes internationales

E ve tu de l a t. de la Co stitutio , les t ait s guli e e t atifi s o t u e


valeur supérieure aux lois. Cela signifie que le juge pénal doit écarter
l appli atio d u te te atio al si elui-ci est contraire à une norme
internationale.
Parmi les textes internationaux les plus importants, on peut citer la Convention
eu op e e de sauvega de des d oits de l ho e et des li e t s
fonda e tales atifi e pa la F a e le / / . E effet, s agissa t de e
texte, tout citoyen peut, depuis un décret du 9 octobre 1981, saisir la Cour
eu op e e des d oits de l ho e si gea t à St as ou g afi d o te i la
o da atio d u Etat a a t atifi ette o ve tio et ui e espe tait
pas le o te u. C est ai si ue la F a e a dû la o e u e l gislatio e
su les outes t l pho i ues à la suite d u e o da atio pa la Cou
européenne.

En principe, les lois étrangères ne constituent pas des sources de droit pénal.
Cependant, il en est autrement des traités passés avec les Etats étrangers qui
doive t t e appli u s e ve tu de l a ti le de la Co stitutio .

§ 2 : Les normes nationales

Au sommet de la hiérarchie figure la Constitution (I). Depuis la Constitution de


1958, coexistent deux sources nationales de droit pénal : la loi (II) et le
règlement (III). La coutume ne peut pas être source de droit pénal, comme elle
l est e ati e ivile ou o e iale. Ai si, s agissa t d u e pou suite pour
avortement, il était soutenu que la loi était « objectivement mauvaise et
immorale, caduque ». La Cour de cassation a rejeté cet argument : il appartient
au seul législateur de supprimer les infractions qui semblent contraire à la
volonté générale du corps social.

I. La Constitution

La Constitution du 4 octobre 1958 a une valeur supérieure aux lois et aux


règlements. Le préambule de la Constitution renvoie à la Déclaration des droits
de l ho e et ito e de et au p a ule de la Co stitution de 1946 qui
o e d aut es d oits de l ho e. Le Co seil Co stitutio el veille à la
conformité des lois votées par le Parlement au bloc de constitutionnalité.

II. La loi
La loi votée par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) est la principale
sour e du d oit p al. E ve tu de l a t. de la Co stitutio , seul le l gislateu
est compétent en matière de crimes et de délits.
er
Le Code pénal de 1992 est entré en vigueur depuis le 1 mars 1994. La partie
législative du Code comprend 5 livres : le premier est relatif aux dispositions
générales, le deuxième aux crimes et délits contre les personnes, le troisième
aux crimes et délits contre les biens, le quatrième aux crimes et délits contre la
Natio , l Etat et la pai pu li ue et le i ui e au aut es crimes et délits.

III. Le règlement
Le gle e t a e du pouvoi e utif. L a t. de la Co stitutio do e
o p te e au pouvoi e utif e ati e de o t ave tio . Il peut s agi du
gouve e e t ais aussi d auto it s lo ales, telles ue le p fet ou le maire
ui dispose t d u e tai pouvoi gle e tai e, e pa ti ulie e

1
0
ati e de poli e. L i o se vatio du « gle e t de poli e » du ai e ou du
préfet) fait encourir la peine prévue pour les contraventions de 1re classe.
Le juge judiciaire, notamment le tribunal de police, peut être amené à
app ie la l galit d u gle e t ad i ist atif, tel u a t u i ipal. Le
juge p essif a le pouvoi de statue su la validit d u te te gle e tai e
dont la validité est contestée (art. 111- du Code p al Si l a t est jug
illégal, son application au litige sera écartée. Seul le juge administratif peut
annuler un texte réglementaire.

Se tio III : L’appli atio de la loi p ale

L appli atio de la loi p ale sus ite des diffi ult s dans le temps (§1) et dans
l espa e § .

§ : L’appli atio de la loi p ale da s le te ps

I. Le principe

Le principe est celui de la non-rétroactivité des lois pénales. Si une loi crée une
ouvelle i f a tio ou agg ave les pei es d u e i f a tio e istante, elle ne
s appli ue a u au faits o is post ieu e e t à so e t e vigueu .

Ce principe a valeur constitutionnelle, ce qui signifie que le législateur ne peut


o aît e ette gle et di te u e loi p ale t oa tive. Selo l a t. -1
al. 1 et 2 du Code pénal : « Sont seuls pu issa les les faits o stitutifs d’u e
infraction à la date à laquelle ils ont été commis. Peuvent seules être
prononcées les peines légalement applicables à la même date ».
Ce principe est une garantie fondamentale de la liberté des citoyens. Ils ont «
u d oit d atte te l giti e » à e u o e vie e pas leu ep o he des a tes
qui, au moment où ils ont été accomplis, étaient parfaitement conformes à la
loi. Ce serait en quelque sorte modifier, en cours de partie, la gle du jeu…

II. L’ex eptio


L e eptio o e e les lois p ales plus dou es. Les lois ui supp i e t u e
i f a tio ou di i ue t le o ta t de la pei e s appli ue o seule e t au
faits commis avant leur entrée en vigueur et non encore jugées mais également
au faits d jà jug s ais do t la d isio peut e o e fai e l o jet d u e ou s
en appel ou même en cassation.

Ce principe de la rétroactivité in mitius o sa pa l a t. -1 al. 3 du Code


pénal a aussi une valeur constitutionnelle. (Ccel, 19-20 janv. 1981) Cet article
dispose « Toutefois les dispositions nouvelles s’appli ue t au i f a tio s
o ises ava t leu e t e e vigueu et ’a a t pas do lieu à u e
o da atio pass e e fo e de hose jug e lo s u’elles so t oi s s v es
que les dispositions anciennes ».

Le p i ipe est appel pa l a t. -2 du Code pénal qui prévoit que les


dispositions nouvelles
« s’appli ue t au i f a tio s o ises ava t leu e t e e vigueu et ’a a t
pas donné lieu à une condamnation passée en for e de hose jug e lo s u’elles
sont moins sévères que les dispositions anciennes ».

Cependant, il faut signaler que cette règle ne concerne que les règles de fond.
Les gles de fo e elatives à la o statatio , à la pou suite de l i f a tio , à
la compéte e et à la p o du e s appli ue t

1
1
immédiatement, même au jugement de faits commis avant leur entrée en
vigueur. Le nouveau Code pénal a consacré cette règle jurisprudentielle : « Sont
applicables immédiatement à la répression des infractions commises avant leur
e t e e vigueu : °Les lois de o p te e et d’o ga isatio judi iai e, ta t
u’u juge e t au fo d ’a pas t e du e p e i e i sta e ; ° Les lois
fixant les modalités de poursuite et les formes de la procédure » (art. 112-2 du
Code pénal).

L appli atio de ette gle est pas sa s sus ite pa fois des diffi ult s, e
pa ti ulie pa e u il est pas toujou s fa ile de d te i e si u e loi p ale
est ou non plus douce. Ainsi, lorsque la loi nouvelle contient à la fois des
dispositions plus sévères et des dispositions plus douces, on prendra en compte
ce qui prédomine, en donnant la plus grande importance à la peine principale.

L id e est ue la loi ouvelle o stitue u p og s pa appo t à l a ie e : il


faut do l appli uer immédiatement y compris aux procès en cours pour des
faits a t ieu s à so e t e e vigueu . L id e aussi est ue si le l gislateu a
di t u e pei e oi s s v e ou a supp i u e i f a tio , est ue la
s v it a ie e est plus aujou d hui so ialement nécessaire.

§ : L’appli atio de la loi p ale da s l’espa e

Là encore, il y a un principe (I) et des extensions à ce principe (II).

I. Le principe
L a t. -2 du Code pénal dispose que la loi pénale française est applicable aux
infractions commises sur le territoire de la République française (métropole,
d pa te e ts d Out e- e et te itoi es d Out e-mer, les eaux territoriales et
l espa e a ie au dessus de es te itoi es .

C est le p i ipe de la te ito ialit de la loi p ale. Peu i porte la nationalité


de l auteu ou de la vi ti e de l i f a tio . N a oi s, la outu e
internationale et la Convention de Vienne (ratifiée par la France en 1970)
assu e t l i u it au diplo ates dû e t a dit s, ai si u au e es
de leurs familles.

L a t. -3 du Code pénal dispose que «La loi pénale française est applicable
aux infractions commises à bord des navires battant pavillon français ou à
l’e o t e de tels avi es, e uel ue lieu u’ils se t ouve t. Elle est seule
applicable aux infractions commises à bord des navires de la marine nationale,
ou à l’e o t e de tels avi es, e uel ue lieu u’ils se t ouve t ».
L a t. -4 du Code pénal dispose que la loi pénale est applicable « aux
infractions commises à bord des aéronefs immatriculés en France ou à
l’e o t e de tels a o efs e uel ue lieu u’ils se t ouve t. Elle est seule
applicable aux infractions commises à bord des aéronefs militaires français, ou
à l’e o t e de tels a o efs, e uel ue lieu u’ils se t ouve t. »

II. Les extensions du principe


Le juge français est compétent pour juger une infraction, dont une partie
seule e t a t o ise e F a e. L al. de l a t. -2 du Code pénal
indique que « L’i f a tio est put e o ise su le territoire de la République
dès lors u’u de ses faits o stitutifs a eu lieu su e te itoi e ».

Il est gale e t o p te t pou juge l auteu d u a te de o pli it


a o pli e F a e d u i e ou d lit o is à l t a ge a t. -5 du Code
pénal).

Le juge français est compétent si l auteu de l i f a tio est u esso tissa t


f a çais. N a oi s, s il s agit d u d lit, la loi f a çaise e s appli ue su « si
les faits sont punis par la législation du pays où ils ont été commis ».

1
2
Le juge français est également compétent dans certains cas où la victime de
l i f a tio est f a çaise :
« La loi f a çaise est appli a le à tout i e, ai si u’à tout d lit pu i
d’e p iso e e t, o is pa u f a çais ou pa u t a ge ho s du
territoire de la République, lorsque la victime est de nationalité française au
o e t de l’i f a tio » (art. 113-7 du Code pénal). Néanmoins, deux
conditions sont requises : 1° que les poursuites soient exercée à la requête du
i ist e pu li au vu d u e plai te ou d u e d o iatio offi ielle pa
l autorité du pays où le fait a été commis (art. 113- ; ° ue le pe so e ait
pas d jà fait l o jet d u juge e t d fi itif à l t a ge pou les faits o sid s
(art. 113- . Ces deu o ditio s e so t pas e uises à l e o t e de l auteu
d u e attei te se uelle su la pe so e d u i eu de a s a t. -26
er
modifié par une loi du 1 fév. 1994) afin de mieux réprimer le « tourisme
sexuel ».

Le juge français est compétent (art. 113- du Code p al si l i f a tio , ie


ue o ise à l t a ge , enace les intérêts de la France (fabrication de
fausse o aie, espio age, et … .

Chapit e II : L’ELEMENT MATERIEL

Pou u u e i f a tio soit o ise, il faut ue le o po te e t se


matérialise par un fait extérieur, un comportement objectivement constatable.
Il e suffit pas d avoi eu u e i te tio oupa le, il faut u u a te at iel ait
été commis. Le droit pénal ne sanctionne pas les intentions coupables tant
u elles e se so t pas at ialis es pa u e tai o po te e t.

L l e t at iel de l i f a tio peut va ie d ap s le o te u se tio I , le


te ps se tio II ou le sultat se tio III de l i f a tio .

Se tio I : Le o te u de l’i f a tio


L i f a tio peut d oule d u e a tio ou d u e o issio § , de
l a o plisse e t d un seul acte ou de plusieurs actes (§2).

§ : L’a tio ou l’o issio

« Qui peut et e p he, p he » Lo sel disait-o volo tie s sous l a ie


droit.

Mais ave le p i ipe de la l galit des i f a tio s et elui de l i te p tatio


stricte de la loi p ale ui e d oule, il est appa u diffi ile d assi ile u e
abstention, une omission aussi condamnable soit-elle sur le plan moral à une
action positive.
Ainsi, la jurisprudence a t-elle refusé de sanctionner le fait pour sa famille
d avoi laisse u e pauv e folle sa s soi s. La ou d appel de Poitie s ov.
1901), dans cette affaire célèbre de la séquestrée de Poitiers, a refusé de
prononcer une condamnation pour blessures volontaires en dépit du résultat
p oduit. A l po ue, le d lit de o -assista e à pe so e e p il e istait
pas.

E ve tu du p i ipe de l i te p tatio st i te de la loi p ale, la ju isp ude e


a toujou s efus de sa tio e u e a ste tio au tit e d u e i f a tio de
commission. Le texte doit expressément incriminer l o issio . Il appa tie t au
l gislateu de p voi u d lit d o issio ais il est pas possi le, e l a se e
de te te, d assi ile u e o issio à u e a tio e le sultat p oduit est
identique.

La plupart des infractions sont des infractions de commissions, ce qui signifie


ue l l e t at iel o siste e l a o plisse e t d u a te positif : le
eu t e, le vol, l es o ue ie, le viol, et …

1
3
Ce tai es i f a tio s so t d o issio , la o duite o da a le o sista t e
une abstention. On repro he à l age t de e pas avoi fait e ue la loi lui
commandait de faire : non-assistance à personne en péril (art. 223-6 du Code
p al, d laisse e t d u e pe so e ui est pas e esu e de se p ot ge
(art. 223- du Code p al , et …

§ 2 : L’a te u i ue ou la plu alit d’a tes

L i f a tio peut sulte de la o issio d u seul a te : l i f a tio est dite


simple. Tel est le cas par exemple du vol qui résulte de la soustraction
f auduleuse de la hose d aut ui. a t. -1 du Code pénal)

L i f a tio peut sulte de la o issio de plusieu s a tes : l i f a tio est


dite o ple e. Tel est le as pa e e ple de l es o ue ie ui suppose
l a o plisse e t de a œuv es et la e ise d u e hose pa la vi ti e. a t.
313-1 du Code pénal)

L i f a tio peut sulte de l a o plisse e t de plusieu s a tes se la les


do t ha u p is isol e t est pas pu issa le ais do t la p titio
o stitue l i f a tio : l i f a tio est dite d ha itude. E g al, l i f a tio
est o stitu e d s l a o plisse e t d u deu i e a te. Tel est le as pa
e e ple de l i f a tio d e e i e ill gal de la de i e a t. L. du Code de
la Santé publique)

Les i t ts esse tiels de la disti tio so t elatifs à la p es iptio de l a tio


pu li ue et à l appli atio de loi nouvelle.

Se tio II : Le te ps de l’i f a tio

L i f a tio i sta ta e est elle ui se o so e e u seul t ait de te ps


par une action ou une omission dont la durée est indifférente : par exemple, le
meurtre, le vol.

L i f a tio o ti ue est celle qui se consomme par une action ou une omission
exigeant une certaine continuité, une réitération constante de la volonté
coupable : par exemple le port illégal de décoration (art. 433-14 du Code pénal)
, le recel (art. 321-1 du Code pénal).

Les intérêts tenant à la distinction entre les infractions instantanées et les


infractions continues sont multiples. Ils tiennent notamment à la détermination
du poi t de d pa t du d lai de p es iptio , à l appli atio de la loi ouvelle, à
la compétence territoriale de la juridiction de jugement.

Se tio III : Le sultat de l’i f a tio


Parfois le comportement est punissable indépendamment du résultat produit.
Tel est le as lo s ue l i f a tio est dite fo elle § ou lo s u elle est
simplement tentée (§2) sans être consommée.

§ : L’i f a tio at ielle ou fo elle

L i f a tio at ielle est elle ui est plei e e t o so e ue pa


l o te tio du sultat p vu pa la loi. Le sultat est u l e t o stitutif de
l i f a tio . La plupa t des infractions sont des infractions matérielles. Tel est le
as du vol, du eu t e ui suppose t la alisatio d u p judi e.

Li f a tio fo elle est elle pou la uelle le l gislateu à seule e t i i i e


u e tai o po te e t la ise e da ge d autrui, art. 434-15 du Code
p al , ou l e ploi de e tai s o e s l e poiso e e t, a t. -5 du Code
p al : il suffit d avoi ad i ist e ou e plo e des su sta es

1
4
de nature à entraîner la mort) indépendamment du résultat produit.
L i f a tio est parfaitement constituée dès lors que les actes incriminés ont
t a o plis, e si le sultat vis a pas t o te u. Il suffit ue l age t
ait a o pli tous les a tes essai es à la o stitutio de l i f a tio :
l i f a tio se a o so e uel que soit le résultat produit.

Cette disti tio e t e l i f a tio at ielle et fo elle p se te u i t t du


poi t de vue de la te tative. E effet, s agissa t des i f a tio s fo elles, il est
diffi ile de disti gue l i f a tio o so e de sa te tative puis ue l a te est
prohibé dès son accomplissement indépendamment du résultat produit.

§ 2 : La tentative

Même si, pour les infractions matérielles, le résultat est un élément constitutif
de l i f a tio , ela e sig ifie pas ue le o po te e t est pu issa le e
l a se e de sultat do agea le. Il pou a l t e su le te ai de la
tentative.

L a t. -5 Code pénal dispose « La tentative est constituée dès lors que


manifestée par un o e e e t d’e utio , elle ’a t suspe due ou ’a
man u so effet u’e aiso de i o sta es i d pe da tes de la volo t de
son auteur. »

La tentative se caractérise par la réunion de deux éléments :


- u o e e e t d e utio : l u des l e ts o stitutifs de
l i f a tio doit fai e d faut, faute de uoi l i f a tio est o so e.
Ne o stitue t pas u o e e e t d e utio , les a tes
seule e t p pa atoi es e . : a hat d u evolve , ep age des
lieux...). La seule résolution criminelle restée à un stade purement
ps hologi ue est pas o punissable. La Cour de cassation a décidé
que « le o e e e t d’e utio ’est caractérisée que par des
actes devant avoir pour conséquence immédiate et directe de
consommer le crime, celui-ci étant ainsi entré dans la période
d’e utio » (Crim. 22 mai 1984, Bull. crim. n°187) ;
- un désistement involontaire : l age t a t e p h d attei d e le
résultat par une circonstance indépendante de sa volonté (intervention
de la poli e . L auteu doit avoi voulu alise l i f a tio . Au o t ai e,
le désisteme t volo tai e est elui a t d te i pa au u e ause
e t ieu e à l age t, ais pa sa seule d isio , uel u e ait t le
otif peu , piti , e o d . Da s e as, le d ut d e utio à
o ditio u il e soit pas e soi o stitutif d u e aut e infraction :
oups et lessu es volo tai es, pa e . est pas pu issa le.

L i f a tio i possi le, est-à-dire celle dont la réalisation est impossible, est
punie, en principe, comme une tentative (ex. pénétrer dans un véhicule dans
le uel il a ie à vole ; vouloi tue uel u u ui est d jà d d . Il a ive
aussi pa fois ue l i f a tio i possi le e soit pas pu issa le. C est le as de
l e poiso e e t ui se d fi it o e l e ploi ou l ad i ist atio de
substances de nature à entraîner la mort. Si les substances ne sont pas
o tif es, l i f a tio est pas pu issa le e d pit de l i te tio eu t i e
de l age t.

La te tative est pas toujou s pu issa le. A et ga d, l a t. -4 Code pénal


précise que la tentative de crime est toujours punissable, que la tentative de
d lit est pu issa le ue si la loi le p voit et ue la te tative de o t ave tio
est ja ais pu issa le.

L auteu d u e te tative e ou t les es pei es ue l auteu de l i f a tio


consommée. Sur le plan de la politique criminelle, il est important de pouvoir
app he de les i dividus ava t ue l i f a tio soit o so e.

De plus, il est o al u ils soie t sa tio da s la esu e où leu i te tio


oupa le est plei e et e ti e : ils o t t e p h d atteindre le résultat
que par une circonstance indépendante de leur

1
5
volo t . Si, e eva he, le d siste e t est voulu pa l auteu , le
o e e e t d e utio est pas pu issa le.

Chapit e III : L’ELEMENT MORAL

L a te at iel doit sulte de la volonté de son auteur. Le droit pénal ne


o po te ue les o po te e ts a tiso iau : e e p se e d u
sultat fo te e t do agea le, l auteu e se a pas pu i s il est pas
l œuv e de sa volo t ais le sultat, pa e e ple, d u v e e t de fo e
majeure.

Nous ve o s les diff e ts deg s de l l e t o al Se tio I puis les


h poth ses da s les uelles la loi p voit des auses d e o atio totale ou
partielle de responsabilité (Section II) .

Se tio I : Les diff e ts deg s de l’ l e t oral

Les infractions sont, soit intentionnelles (§1), soit non-intentionnelles (§2).

§ 1 : Les infractions intentionnelles

Le p i ipe est pos pa l a t. -3 du Code pénal, « il ’ a pas de i e ou de


délit sans intention de le commettre. ». Sont, plus précisément intentionnelles,
tous les crimes, de nombreux délits et certaines contraventions.

L i te tio ou le dol i i el o stitue l l e t o al de es i f a tio s.

Le a a t e i te tio el de l i f a tio sig ifie ue so auteu a eu o s ience


d e f ei d e la loi et a agi s ie e t e vue de la alisatio de l a te
i i i . La atu e de ette i te tio se d duit de la atu e de l i f a tio .

Peu i po te, e p i ipe, les o iles ui a i e t l auteu de l i f a tio


(passion, compassion pou u e eutha asie, upidit , jalousie… . Ils va ie t
selon les individus et les circonstances et ne sont pas, en principe, de nature à
fai e va ie la ualifi atio de l i f a tio . Ai si, pa e e ple, l eutha asie est,
e l tat a tuel des te tes, u assassinat.

Parfois, cependant, le législateur prend en considération les mobiles de


l auteu . L i f a tio suppose o seule e t u e i te tio , ais e o e u
certain mobile précisément déterminé par la loi. On parle alors de « dol spécial
», est-à-dire à une volonté criminelle plus précise, qui devient un élément de
l i te tio d li tueuse. Le dol sp ial ou sp ifi ue a pu t e d fi i o e « la
volonté utilisée dans le but de nuire à une valeur sociale déterminée ; le
o po te e t de l age t est ue a tio d hostilit , et o de si ple
indifférence » (A.C. Dana). Ainsi, le Code pénal exige parfois, en plus de la
volo t de do e la o t eu te, assassi at , de s app op ie la hose
d aut ui vol ou la volo t de po te attei te à l ho eu ou la o sidération
d u e pe so e diffa atio . De e, pa e e ple, les a tes de te o is e
supposent, pour emporter cette qualification, le « but de troubler gravement
l o d e pu li , ou la te eu . » E fi , l a t. -4 du nouveau Code pénal punit
de la peine de réclusion criminelle de 30 ans, celui sui aura enlevé un otage en
vue de se fai e pa e u e a ço ou pou o te i l e utio d u o d e ou
d u e o ditio .

Pa fois aussi, le o ile se a p is e o pte et il au a pas d i f a tio . C est


ainsi qu il a pas d i f a tio e as de l giti e d fe se a le o ile de
l age t est pas a tiso ial.

§ 2 : Les infractions non-intentionnelles

1
6
E t e t da s ette at go ie, les i f a tio s d i p ude e I et les i f a tio s
contraventionnelles (II).

I. Les i f a tio s d’i p ude e

Les i f a tio s d i p ude e so t des d lits et e tai es o t ave tio s. U e


faute d i p ude e ou de glige e ou e o e u si ple a ue e t à u e
obligation de prudence ou de sécurité prévue par les lois ou les règlements est
e uis pa la loi ais la loi e ige pas ue l age t ait voulu le sultat p oduit
par son imprudence.

Pa i les d lits d i p ude e, o peut ite pa e e ple l ho i ide, l attei te


à l i t g it ph si ue esu e e i apa it de t avail, la dest u tio d u ie
pa i e die. O peut gale e t ite les d lits de ise e da ge d aut ui a t.
222-19 et 222-20 et R.625-3 du Code pénal).

Une loi du 10 juillet 2000 tendant à préciser la définition des délits non-
intentionnels a eu pour objectif de réduire le domaine de la responsabilité
p ale des pe so es ph si ues e ati e d i f a tio d i p ude e ou de
négligence que le législateur a estimé être trop étendu et par là même
i uita le e pa ti ulie à l ga d des lus .

Pour le Garde des sceaux : « e as de ausalit i di e te, il faut do u’e iste


u e faute d’u e particulière intensité pour que la responsabilité pénale de
l’auteu du o po te e t o igi el puisse t e e gag e ». Le législateur
envisage deux hypothèses de causalité indirecte :
- lo s ue l auteu i di e t a e ou o t i u à e la situatio ui a
permis la réalisation du dommage ;
- lo s ue l auteu diat a pas p is les esu es essai es pou
pe ett e d vite le do age.

Dans ces hypothèses de causalité i di e te, l age t e se a pu issa le ue s il


est ta li u il a o is
« u e faute a a t is e et ui e posait aut ui à u is ue d u e pa ti uli e
g avit u il e pouvait ig o e ». l e ts so t o stitutifs de ette faute :
- une faute caractérisée, est-à-di e affi e, d u e pa ti uli e
vide e, d u e tai deg de g avit ;
- ui e pose aut ui à u da ge d u e pa ti uli e g avit ;
- ue l age t e pouvait pas ig o e : il e suffi a pas de o state u elle
aurait dû savoir.

Il résulte de cette fo e ue, sauf s il a d li e t viol u gle e t de


s u it , l auteu i di e t d u do age e pou a plus t e jug p ale e t
espo sa le s il e savait pas ue so o po te e t –d a tio ou d o issio -
ait à l e o t e de tie s u da ge d u e pa ti uli e i po ta e. E
eva he, d s u u d odeu pu li au a t ale t de l e iste e d u is ue
–soit par une autorité supérieure, soit par un usager- et u il se a est i a tif,
sa espo sa ilit p ale se a sus epti le d t e e gag e si un accident vient à
se produire.

II. Les infractions contraventionnelles


Les infractions contraventionnelles sont des infractions que la simple violation
de la prescription légale ou réglementaire suffit à constituer. Elle résulte du
seul fait de la violation de la prescription légale ou règlementaire.

Cela sig ifie u il est i diff e t de savoi si l age t a agi i te tio elle e t,
volo tai e e t ou da s l ig o a e du gle e t. N a oi s, o e pou
toutes les infractions, elles supposent une volont li e de l auteu . D s lo s, le
fait est plus pu issa le e as de d e e, de fo e ajeu e ou d tat de
nécessité.

1
7
Entrent dans cette catégorie, la plupart des contraventions et certains délits,
comme les délits de pêche, de chasse ou les infractions en matière de douanes.

Se tio II : Les auses d’exo atio totale ou pa tielle de espo sa ilit

La at ialit de l i f a tio ta lie, e o e faut-il que les faits puissent être


i put s à l age t p al. L i puta ilit suppose la apa it de comprendre et
de vouloi . O , il e iste des auses d i espo sa ilit . Ce tai es so t su je tives
§ , d aut es so t o je tives § et e fi e tai es tie e t à l âge du
délinquant (§3).

§ : Les auses su je tives d’i espo sa ilit


La non-imputa ilit de l i f a tio peut sulte d u t ou le ps hi ue ou
eu ops hi ue I , de la o t ai te à la uelle il a pu siste II ou d u e
erreur (III).

I. Le trouble psychique ou neuropsychique

La loi prévoit que « ’est pas p ale e t espo sa le la personne qui était
atteinte, au moment des faits, d’u t ou le ps hi ue ou eu ops hi ue a a t
aboli son discernement ou le contrôle de ses actes » (art. 122-1 al. 1er du Code
p al. Le ouveau Code p al a pas ep is l e p essio
« démence », jugée t op i p ise. La loi i pose l e iste e du t ou le au
o e t de la o issio de l i f a tio . Ce t ou le doit avoi fait pe d e à
l age t tout dis e e e t, tout o t ôle de ses a tes. La ju isp ude e d ide
ue l iv esse, alg l alt atio de volo t u elle e t aî e, laisse su siste la
responsabilité pénale pour les infractions commises sous son emprise, y
o p is i te tio elles. Pou e pli ue ette solutio , o a e ou s à l id e de
dol ve tuel : e s e iv a t, la pe so e a dû p voi ue so ivresse pourrait
avoir des conséquences graves sur son comportement et donc doit répondre
des o s ue es ju idi ues u elle a e t aî .

Si la pe so e tait attei te d u t ou le a a t si ple e t alt so


discernement ou entravé le contrôle de ses actes, elle demeure responsable.
Toutefois, p ise l a t. -1 al. 2 du Code pénal, la juridiction tient compte de
ette i o sta e lo s u elle d te i e la pei e et e fi e le gi e.

II. La contrainte

L a t. -2 Code pénal dispose : « N’est pas p alement responsable la


personne qui a agi sous l’e pi e d’u e fo e ou d’u e o t ai te à la uelle elle
’a pu siste . ». La contrainte doit être irrésistible. Elle ne doit pas avoir une
cause fautive : celui qui commet des infractions au Code de la route pa e u il
est sous l e pi e d u tat al ooli ue e peut i vo ue la o t ai te.

La contrainte peut être :


- ph si ue : l auteu est p iv de toute apa it de siste
physiquement ;
- e te e, tel le fait de la Natu e ve glas, te p te ou le fait d u tiers ;
- interne, telles la fatigue ou la maladie.

La o t ai te peut aussi t e o ale : l auteu a pe du toute li e t de d isio


pa e u il tait e a pa u tie s ou pa e u il a agi sous l e p ise d u
état maladif ou passionnel. La jurisprudence fait cependant preuve de sévérité
da s l app iatio de la o t ai te.

III. L’e eu

1
8
Bie ue « Nul est e s ig o e la loi », le ouveau Code p al pe et à
l age t d i vo ue so ig o a e de la loi, ota e t da s l h poth se d u
renseignement e o do pa l auto it ad i ist ative.

E effet, l a t. -3 Code pénal dispose : « N’est pas p ale e t espo sa le


la personne qui justifie avoi u, pa u e e eu su le d oit u’elle ’ tait pas
e esu e d’ vite , pouvoi l giti e e t a o pli l’a te. »

Ainsi, dans un arrêt du 24 nov. 1998, la Chambre criminelle a considéré que


l e eu de d oit pouvait sulte d u e i fo atio e o e fou ie pa
l Ad i ist atio J.C.P. -II-10208).

§ : Les auses o je tives d’i espo sa ilit


Les faits justifi atifs so t des i o sta es e t ieu es à l age t ui fo t
dispa aît e l l e t o al de l a te a o pli. Il e e iste : l auto isatio de la
loi et le o a de e t de l auto it l giti e I , la l giti e d fe se II , l tat
de nécessité (III) et dans une certaine mesure seulement, le consentement de la
victime (IV).

I. - L’auto isatio de la loi et le o a de e t de l’auto it l giti e


L a te a o pli peut t e auto is pa la loi ou les gle e ts. L a t. -4 al.
er
1 Code pénal dispose :
« N’est pas p ale e t espo sa le la pe so e ui a o plit u a te p es it
ou autorisé par les dispositions législatives ou réglementaires. »

Ai si, elui ui viole le se et p ofessio el da s les as où la loi l i pose ou


l auto ise est pas coupable (art. 226-14 al. 1er C. pén.)
L a te a o pli peut sulte de l e utio d u o d e. L o d e doit a e
d u e auto it l giti e, est-à-dire une autorité publique, civile ou militaire,
légalement instituée au regard des textes en vigueur. Cependant, celui qui
eçoit l o d e e doit pas de eu e o pl te e t passif : il e doit pas
exécuter un ordre manifestement illégal.

E effet, l a t. -4 al. 2 Code pénal précise « N’est pas p ale e t


responsable la personne qui accomplit un acte comma d pa l’auto it
légitime, sauf si cet acte est manifestement illégal ».

‘este à d te i e e u est u o d e a ifeste e t ill gal. Il pou a s agi de


po te attei te à la vie d u e pe so e ou à so i t g it o po elle ou de la
soumettre à la torture.

II. - La légitime défense


Lo s u il a l giti e d fe se, la pe so e est pas p ale e t espo sa le.
Sa responsabilité civile ne peut pas non plus être recherchée.

La légitime consiste à commettre une infraction pour se défendre. La loi


présume pa fois la l giti e d fe se. E effet, l a t. -6 Code pénal dispose :
« Est présumé avoir agi en état de légitime défense, elui ui a o plit l’a te :
° pou epousse de uit, l’e t e pa eff a tio , viole e ou use da s u lieu
habité ; 2° pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillage exécutés
avec violence ».

La p so ptio est pas a solue, elle peut t e o attue pa la p euve


o t ai e. La ju isp ude e l a p is pa u a t du f v. : « La
p so ptio l gale de l’a t. 329 (ancien Code pénal), loin de présenter un
caractère absolu et irréfragable, est susceptible de céder devant la preuve
contraire » (D. 1959-161).

1
9
La loi a fait une distinction entre la défense des personnes et celle des biens.

A. La défense des personnes


S agissa t de la d fe se des pe so es, l a t. -5 al. 1er Code pénal indique :
« N’est pas responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers
elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la
nécessit de la l giti e d fe se d’elle- e ou d’aut ui, sauf s’il a
disp opo tio e t e les o e s de d fe se e plo s et la g avit de l’attei te. »

3 conditions doivent donc être réunies pour invoquer la légitime défense :


- l atta ue doit t e i juste. Ainsi, celui attaquerait un policier
procédant à son arrestation ne peut invoquer la légitime défense
même si le policier a agi de manière illégale ;

- l atta ue doit t e a tuelle ou i i e te. L u ge e o a de


une acte immédiate, « dans le même temps ». Si l atta ue est
pass e, il a plus l giti e d fe se ais ve gea e. Si l atta ue
est futu , la d fe se est pas essai e ;

- la d fe se doit t e p opo tio e à la g avit de l atta ue.

B. La défense des biens

S agissa t de la d fe se des ie s, l a t. - al. dispose : « N est pas


p ale e t espo sa le la pe so e ui, pou i te o p e l e utio d u
i e ou d u d lit o t e u ie , a o plit u a te de d fe se, aut e u u
homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but
poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de
l i f a tio . »

3 conditions doivent donc être réunies pour invoquer la légitime défense :


- l atta ue doit o siste e u i e ou u d lit o t e u ie et
non une simple contravention) ;

- la défense doit être nécessaire et immédiate pour interrompre


l atta ue ;

- la défense doit être proportionnée aux infractions contre les


biens. Aucune atteinte à un bien, aussi grave soit-elle, ne saurait
justifier un homicide.

III. L’ tat de essit


L a t. -7 Code pénal dispose : « N’est pas p ale e t espo sa le la
personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même,
autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne
ou du bien, sauf s’il a disp opo tio e t e les o e s e plo s et la g avit de
la menace. »

L age t est o f o t à u da ge a tuel et i i e t et deu alte atives


s off e t à lui : soit su i le do age, soit o ett e l i f a tio ». E t e deu
maux, la loi permet de choisir le moindre. (ex. : se déporter sur la gauche pour
éviter la collision avec des cyclistes, saccager une habitation pour permettre
d tei d e l i e die ui e a e de se p opage , et …

4 conditions doivent être réunies pour pouvoir invoque l tat de essit :

- l i f a tio doit t e le seul o e d vite le do age ;

2
0
- l i f a tio doit t e p opo tio e au da ge e ou u ;

- li t t à sauvega de doit t e sup ieu à l i t t sa ifi ;

- la situatio de l tat de essit e doit pas sulte d u e faute.

IV. Le consentement de la victime

Le o se te e t de la vi ti e a pas t p vu pa la loi. Cepe da t, e tai es


i f a tio s suppose t, pou t e o stitu es, de p e d e e o pte l e iste e
ou non du consentement de la victime.

Ai si, l i f a tio est pas o stitu e, si la vi ti e est o se ta te,


notamment dans les hypothèses suivantes :

- si u e pe so e do e volo tai e e t u ie à u e aut e, il


a pas vol ou abus de confiance ;

- si une personne accepte des relations sexuelles avec une autre, il


a pas viol ;

- si un patient accepte une intervention chirurgicale nécessaire, il


a pas d attei te à so i t g it ph si ue ;

- si une personne accepte de participer, en connaissance de cause,


à un sport violent, il a pas de oups volo tai es si les gles du
jeu sont respectées.

Dans ces hypothèses, le consentement de la victime doit être antérieur ou


o o ita t à l i f a tio et do e toute li e t et e o aissa e de
cause.

Cependant, la loi refuse de prendre en compte le consentement de la victime


da s le as de l eutha asie ou du duel ui so t ualifi d assassi ats.

L id e est ue la loi p ale est d o d e pu li et u e pe so e p iv e e peut


pas renoncer à son application.

Section III : LES CAUSES D’IRRESPONSABILITE TENANT A L AGE

La vieillesse est pas u e ause d i espo sa ilit p ale, à oi s u elle ait


provoqué une démence sénile.

Le droit pénal considère comme majeur, dont comme pleinement responsable,


toute personne âgée de plus de 18 ans au moment des faits. Aucune
disposition particulière ne vise les jeunes adultes, en particulier ceux de 18 à 21
ans.

Le mineur de moins de 13 ans ne peut être condamné à aucune sanction


p ale. Il fi ie d u e p so ptio d i espo sa ilit absolue. Même en cas
de o t ave tio , il e peut fai e l o jet ue d u e ad o estatio
p i a de de la pa t du t i u al de poli e. N a oi s, s il a agi ave u
discernement suffisant, le juge peut lui imposer des mesures de protection,
d assista e, de su veilla e et d du atio da s les o ditio s p vues pa
l o do a e du f v. a t. -8 al.
er
1 C. pén.).
Le i eu de à a s est, e p i ipe, sou is u à des esu es
éducatives. Néanmoins, exceptionnellement, il peut se voir infliger une
condamnation pénale. Cependant la peine encourue est

2
1
essai e e t duite de oiti a le i eu fi ie d u e excuse
atténuante de minorité. Si la peine encourue est perpétuelle, elle est
remplacée par un emprisonnement de 20 ans.

Le mineur de 16 à 18 ans bénéficient aussi des mesures de protection prévues


pou les i eu s de oi s de a s. Cepe da t, le fi e de l e use de
minorité peut lui être refusée par une décision spécialement motivée. Il sera
alors condamné comme un majeur.

Deuxi e pa tie : L’AGENT PENAL

Depuis l e t e e vigueu e du ouveau Code p al, deu at go ies


d age t p al peuve t t e aujou d hui pou suivies : les pe so es ph si ues
(chapitre premier) mais aussi les personnes morales (chapitre 2).

Chapitre premier : LA PERSONNE PHYSIQUE

La pe so e ph si ue peut t e l auteu at iel de l i f a tio se tio , le


coauteur (section 2), ou le complice (section III).

Se tio I :: L’auteu
L a ti le -4 Code pénal dispose : « Est auteu de l’infraction la personne qui
commet les faits incriminés ». L auteu est do elui ui a at ielle e t
accompli les faits incriminés.

Co e le dit l a t. -1 Code pénal: « Nul ’est espo sa le ue de so p op e


fait ». La responsabilité pénale collective est pas o eva le.

Section II : Le coauteur

Le oauteu est d a o d u auteu et est pu i e ta t ue tel.

Mais la plu alit d auteu s est pa fois u l e t o stitutif de l i f a tio .


Certaines infractions supposent en effet un groupement : par ex. les
g oupe e ts e vue de p pa e des i es o t e l hu a it a t. -3 C.
p . , les atte tats o t e les i stitutio s ou l i t g it atio ale a t. -2 C.
pén.).

Elle est parfois purement fortuite : plusieurs personnes commettent ensemble


u e i f a tio ui au ait pu l t e seul. Cha u est auteu s il e plit, pa so
a tivit pe so elle, les o ditio s de l i f a tio .

Parfois, la jurisprudence traite certains complices comme des auteurs à part


entière. Ainsi, pour retenir la circonstance aggravante de réunion (vol commis à
deu ou plusieu s selo l a ie Code p al , la Cha e i i elle o sid e
que celui qui fait le guet est un coauteur. De même, pour retenir la qualification
de parricide, la jurisprudence a retenu la qualification de oauteu à l ga d de
elui ui tait e alit ue o pli e.

Le coauteur est un auteur à part entière. Sa responsabilité pénale est


personnelle et ne dépend pas de celles des autres coauteurs. Il peut être
poursuivi seul.

Section III : Le complice

2
2
Pour être complice, il faut la réunion de trois éléments :

- U fait p i ipal pu issa le : ai si la o pli it de sui ide est pas


pu issa le a le sui ide est pas u e i f a tio . C est la aiso pou
laquelle le législateur a parfois créé de nouvelles infractions (ex. : délit
de provocation au suicide, art. 223- C. p . Il est pas, e eva he,
essai e ue l auteu du fait pu issa le ait t effe tive e t pu i. Il
suffit que le fait commis soit punissable.

- Un acte matériel de complicit : l a t. -7 Code pénalprévoit deux


at go ies d a tes de
o pli it : l aide ou l assista e et l i stigatio . E effet, elui ui, pa
do , p o esse, e a e, a us d auto it ou de pouvoi au a p ovo u
une infraction ou donné des instructions pour la commettre est
o pli e de ette i f a tio . L i vestigateu est t ait o e u
o pli e et o o e l auteu de l i f a tio . E o e faut-il que la
p ovo atio ait t di e te et suivie d effet, faute de uoi, elle e se a
pas punissable.
- Une intention de complicité : le complice doit agir en connaissance de
ause, est-à-di e e o aissa e de l a o plisse e t pa l auteu
du fait principal punissable.

Le o pli e est assi il pa le Code p al à l auteu p i ipal du poi t de vue


de la répressio . L a ti le -6 Code pénal dispose : « Sera puni comme auteur
le o pli e de l’i f a tio ». Les pei es e ou ues pa l auteu et le o pli e
sont donc les mêmes. La complicité de crime et de délit est toujours
punissable.
Il est pourtant parfois nécessai e de disti gue le o pli e de l auteu . Ai si,
s agissa t des o t ave tio s, seule la o pli it pa i stigatio est pu issa le
et non la complicité par assistance. De plus, la condamnation de la complicité
suppose la o statatio d u e i f a tio p i ipale pu issa le il a pas de
o pli it de sui ide . C est la aiso pou la uelle, deva t la Cou d assises, la
question de la culpabilité est posée différemement.

Chapitre II : LA PERSONNE MORALE

Lo s u u e pe so e ph si ue o et u e i f a tio da s l e e i e de ses
fo tio s de ep se tatio d u e pe so e o ale, elle peut t e pou suivie
pe so elle e t. Le p o l e s est pos de la espo sa ilit p ale des
personnes morales à côté de celle des personnes physiques.

Pendant longtemps a t ete u le p i ipe de l i espo sa ilit des pe so es


morales. Responsables civilement, les personnes morales ne pouvaient pas
l t e p ale e t au otifs p i ipau ue la pei e e peut pas e pli ses
fonctions et que la personne morale est dépourvue de volonté propre,
l i f a tio supposa t toujou s l i te ve tio d u e pe so e ph si ue.
Le nouveau Code pénal entré en vigueur le 1er mars 1994 admet la
responsabilité pénale des personnes morales. Cependant cette responsabilité
est pas tout à fait mise en jeu dans les conditions applicables aux personnes
ph si ues. E effet, l a t. -2 Code pénal précise que « les personnes morales
sont responsables pénalement, selon les distinctions des art. 121-4 à 121-7 et
dans les cas prévus par la loi et les règlements, des infractions commises pour
leur compte, par leurs organes ou représentants. »

Seules certaines infractions peuvent donc être commises par une personne
morale (section I) dont la loi détermine le régime de responsabilité (section II).

Section I : Les infractions visées

2
3
La loi a posé un principe de spécialité. Cela signifie que les personnes morales
e peuve t t e pou suivies p ale e t ue si u te te l a e p ess e t
p vu. N a oi s, il esso t de l tude du Code p al ue de nombreux textes
prévoient la responsabilité des personnes morales.

So t ai si sus epti les d t e o ises pa u e pe so e o ale, ota e t


les i f a tio s suiva tes : les i es o t e l hu a it , l ho i ide, les viole es
involontaires, les atteintes à l i t g it ph si ue, vol, es o ue ie, a us de
confiance, recel, destruction, actes de terrorisme, corruption active, fausse
o aie, p ovo atio à la dis i i atio a iale, et …

U e loi d adaptatio du d . a odifi e tai s te tes e t ieurs au


Code p al da s le ut d ad ett e la espo sa ilit des pe so es o ales. Tel
est le cas des infractions de concurrence, la banqueroute, la contrefaçon, les
infractions en matière de recherche biomédicale, les infractions en matière de
pollution, et … Il e este ue les d oits des so i t s o e iales, de la
consommation, de la presse ou de la communication audiovisuelle qui restent
étrangement épargnés par la responsabilité des personnes morales. Sur le plan
pratique, les mises en cause des personnes morales interviennent le plus
souve t e ati e d a ide t du t avail, de t avail la desti , de a ha dage
et de contrefaçon.

Section II : Le régime de responsabilité applicable

S agissa t des pe so es o ales do t la espo sa ilit p ale peut être


engagée, la loi fait une distinction entre les personnes de droit public et les
personnes de droit privé.

- Pa i les pe so es de d oit pu li , la loi e lut l Etat. Les olle tivit s


territoriales (régions, départements, communes) ne peuvent être
poursuivies pénalement que pour les infractions commises dans
l e e i e d a tivit s sus epti les de fai e l o jet de o ve tio s de
délégation de service public
- Qua t au pe so es de d oit p iv , elles so t sus epti les d t e
pénalement poursuivies si leur siège social est situé en France. Entrent
ota e t da s le ha p d appli atio de la loi : les asso iatio s, les
so i t s iviles ou o e iales, les g oupe e ts d i t t
o o i ue, et …

La responsabilité pénale de la personne suppose la réunion de deux conditions


:

- L i f a tio doit t e o ise pou le o pte de la pe so e o ale.


Cela signifie que les infractions accomplis pour le compte du dirigeant
ou d u e aut e pe so e e gage pas la espo sa ilit de la pe so e
morale ;
- L i f a tio doit être commise par les organes ou par les représentants
de la personne morale. Ne sont pas inclus les salariés ou les préposés.
La responsabilité pénale de la personne morale ne semble pas pouvoir
t e e gag e pa l a tio d u si ple di igea t de fait.
Concernant la poursuite de la personne morale, elle est « prise en la personne
de son représentant l gal à l’ po ue des pou suites ».

La responsabilité pénale de la personne morale ne fait pas obstacle à la mise en


cause de la responsabilité de personnes ph si ues. Co e l e seig e l a t.
121-2 al. 3 C. pén., « la responsabilité p ale des pe so es o ales ’e lut
pas celle des personnes physiques, auteurs ou complices des mêmes faits ».

2
4
Troisième partie : LA SANCTION PENALE

Nous verrons le p o o de la sa tio hapit e p e ie puis l e utio de


la sanction (chapitre II).

Chapitre premier : LE PRONONCE DE LA SANCTION PENALE


La sanction pénale a plusieurs fonctions. On peut en distinguer principalement
3:
- la prévention : les peines doivent être de nature à dissuader le passage à
l a te ;
- la répression : les peines ont pour fonction de punir la faute commise ;
- la réinsertion : les peines doivent aussi avoir pour fonction de réadapter
l age t à la vie so iale.

Nous envisagerons les diff e tes pei es e ista tes Se tio ava t d tudie
les règles concernant la détermination du quantum de la peine (Section 2).

Section I : Les différentes sanctions pénale s


Depuis le nouveau Code pénal entré en vigueur le 1er mars 1994, il faut
distinguer les peines encourues par les personnes physiques (§1) de celles
encourues par les personnes morales (§2).

§ 1 : Les peines encourues par les personnes physiques

La g avit des pei es d pe d de la g avit de l i f a tio . Pa o d e de g avit


décroissante, on envisagera les peines criminelles (I), les peines
correctionnelles (II) et les peines contraventionnelles (III).

I. Les peines criminelles

Les peines criminelles sont la réclusion criminelle pour les infractions de droit
commun, la détention criminelle pour les infractions politiques. (art. 131-1 C.
pén.)

Les maximums prévus pour les crimes varient en fonction de leur gravité. La
peine de mort a été abolie par une loi du 9 oct. 1981. Le Code pénal prévoit 4
échelles différentes de la réclusion ou détention :
- à perpétuité
- 30 ans au plus
- 20 ans au plus
- 15 ans au plus
En tout état de cause, la durée de la réclusion est de 10 ans au moins (en cas de
pei e i f ieu e, il s agit d u e pei e d e p iso e e t .

A ette pei e, peut s ajoute , si le texte incriminateur le prévoit, une peine


d a e de ai si u u e ou plusieu s pei es o pl e tai es la plupa t
privatives ou restrictives de droits : interdiction du territoire français, perte des
d oits ivi ues, ivils et de fa ille jus u à a s, i te di tio de s jou jus u à
10 ans.) Si le texte le prévoit, la réclusion criminelle à perpétuité ou à temps
peut comporter une période de sûreté.

II. Les peines correctionnelles

2
5
Les peines correctionnelles sont communes aux délits de droit commun et aux
délits politiques.

L a t. -3 Code pénal prévoit que les peines correctionnelles encourues sont :


- l e p iso e e t ;
- l a e de ;
- le jour-amende (le tribunal peut prononcer au maximum 360
jours-amende à 2.000 F. chacun) ;
- le t avail d i t t g al l e utio d heu es de t avail
g atuites au p ofit d u e olle tivit A l audie e, le p ve u peut
refuser cette peine et préférer une autre sanction : amende,
emprisonnement ;
- les pei es p ivatives ou est i tives de d oit de l a t. -6 ;
- les pei es o pl e tai es p vues à l a t. -10.

L a t. - Code p al i di ue ue l helle des pei es d e p iso e e t est


la suivante :
- 10 ans au plus ;
- 7 ans au plus ;
- 5 ans au plus ;
- 3 ans au plus ;
- 2 ans au plus ;
- 1 an au plus ;
- 6 mois au plus.

Le i i u de l a e de o e tio elle e ou ue est fi à . F a t.


C. proc. pén.).

Il a pas de a i u g al des pei es d a e de o e tio elle ais il


a toujours un maximum prévu dans le texte incriminateur.

Les délits punis de 10 d e p iso e e t e t aî e t, e p i ipe, u e a e de


de . . F. N a oi s, l es o ue ie est pu ie de a s
d e p iso e e t et . . F. d a e de a t. - C. p . ; l a us de
o fia e est pu i de a s d e p iso e e t et . . F. d a e de (art.
314- C. p . . L a e de peut e attei d e . . F. e ati e de
trafic de stupéfiants.

III. Les peines contraventionnelles

Les peines contraventionnelles sont :

- l a e de suiva t l helle do e pa l a t. -13 Code pénal:


- 250 F. au plus pour les contraventions de 1re classe ;
- 1.000 F. au plus pour les contraventions de 2E classe ;
- 3.000 F. au plus pour les contraventions de 3EE classe ;
- 5.000 F. au plus pour les contraventions de 4 classe ;
E
- 10.000 F. au plus pour les contraventions de 5 classe,
montant qui peut être porté à 20.000 F. en cas de récidive
lorsque le règlement le prévoit.
- Pour les contraventions de la 5e classe, une ou plusieurs peines
p ivatives ou est i tives de d oits p vues à l a t. -14 Code pénal
peuve t t e p o o es à la pla e de la pei e d a e de, à savoi la
suspe sio pou u e du e d u a au plus du pe is de o dui e,
li o ilisatio pou u e du e de ois au plus d u ou plusieu s
v hi ules appa te a t au o da , la o fis atio d u e ou
plusieurs armes appartenant au condamné ou dont il a la libre
disposition, le retrait du permis de chasser avec interdiction de
solli ite la d liv a e d u ouveau pe is pe da t u a au plus,
l i te di tio pou u e du e d u a au plus d ett e des chèques
aut es ue eu ui so t e tifi s et d utilise des a tes de paie e t,
la confiscation de la chose qui a servi ou qui était

2
6
desti e à o ett e l i f a tio ou de la hose ui e est le p oduit
(sauf en matière de presse).

A ces peines, peuve t s ajoute des pei es o pl e tai es si elles so t


prévues par le texte qui réprime la contravention. (art. 131-17 C. pén.)

§ 2 : Les peines encourues par les personnes morales

Ces peines sont de deux catégories : les peines criminelles et correctionnelles


(I) et les peines contraventionnelles (II).

I. Les peines criminelles et correctionnelles


L a t. -37 prévoit que les peines criminelles ou correctionnelles encourues
par les personnes morales sont :
-l a e de do t le tau a i u est ultiplié par 5 par rapport au
maximum prévu pour une personne physique ;

- dans les cas prévus par la loi, les peines restrictives ou privatives de
d oit p vues pa l a t. -39 Code pénal. Parmi celles-ci, figurent :
- la dissolution de la personne morale ;
- l i te di tio d e e e u e ou plusieu s a tivit s
professionnelles ou sociales ;
- le placement sous surveillance judiciaire ;
- la fe etu e d u ou plusieu s ta lisse e ts ;
- l e lusio de a h s pu li s ;
- l i te di tio de fai e appel pu li à l pa gne.
- l affi hage de la d isio ou sa diffusio da s la p esse ite
ou par tout autre moyen de communication audiovisuelle.

II. Les peines contraventionnelles

L a t. -40 Code pénal prévoit que les peines contraventionnelles encourues


par les personnes morales sont :
- l a e de do t le tau a i u est ultipli pa pa appo t au
maximum prévu pour une personne physique ;

- dans les cas prévus par la loi, les peines restrictives ou privatives de
d oit e tio es pa l a t. - Code p al. Il s agit d u e
alte ative à l a e de pou les o t ave tio s de
5e classe :
- l i te di tio , pou u e du e d u a au plus, d ett e des
chèques autres que ceux qui permettent le retrait des fonds par
le ti eu ou le ti ou eu ui so t e tifi s ou d utilise des
cartes de paiement ;
- la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à
o ett e l i f a tio ou de la hose ui e est le p oduit.

A ces peines, il faut ajouter les peines complémentaires que le règlement


incriminateur peut prévoir (art. 131-43 C. pén.).

Section II : Le quantum de la peine

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Le quantum de la peine est susceptible de varier si le délinquant a commis
plusieu s i f a tio s § ou s il a u pass p al § .

§ : La plu alit d’i f a tio

Il a o ou s d i f a tio s lo s u u e i f a tio est o ise pa u e


personne avant que celle-ci ait été définitivement condamnée pour une autre
infraction :

- si les i f a tio s fo t l o jet d u e pou suite u i ue : u e seule


peine sera prononcée dans la limite du maximum légal le plus élevé si
les peines encourues sont de même nature (art. 132-3 C. pén.). Si les
peines encourues sont de nature différente, chacune des peines peut
être prononcée ;

- si les i f a tio s fo t l o jet de pou suites s pa es : les pei es


prononcées se cumulent mais ce cumul est plafonné à hauteur du
maximum le plus élevé et le juge peut ordonner leur confusion totale
ou partielle. (art. 132-4 C. pén.)

Pa d ogatio à ette gle, les pei es d a e de pou o t ave tio s se


cumulent entre elles. Le juge peut do p o o e auta t d a e de u il a
de contraventions, qui peuvent elle- e se u ule ave les pei es d u
i e ou d u d lit. a t. -7 C. pén.).

§ 2 : Le passé pénal du délinquant

Le calcul de la peine prononcée par le juge, qui ne peut dépasser le maximum


prévu par le texte, dépendra beaucoup du passé pénal du délinquant.

Le quantum de la peine encourue pourra être plus élevé en cas de récidive. Il


s agit de l tat da s le uel se t ouve u e pe so e ui, ap s avoi t
condamnée pour une première infraction, en commet une nouvelle. Dans les
conditions définies par la loi, la récidive a pour effet de porter au double, voire
à la perpétuité, le maximum des peines encourues (réclusion,
emprisonnement, amende). (art. 132-8 à 123-16-1 C. pén.).

Chapit e : L’EXECUTION DE LA SANCTION PENALE


Le juge prononce la peine de son choix mais seulement dans le cadre de la
peine encourue. Il peut prononcer la totalité des peines encourues ou
prononcer une seule peine. Il ne peut pas dépasser le maximum prévu par le
te te ais il peut l a aisse jus u au i i u d e iste e de la pei e. Cette
fa ult est dis tio ai e : le juge a pas à otive sa d isio .
Le juge peut e d ide d a o de u e dispe se de pei e ou d ajou e so
prononcé en matière correctionnelle ou contraventionnelle (art. 132-58 C.
pén.) malgré la déclaration de culpabilité de la personne. Trois conditions pour
la dispense de peine doivent être réunies : le reclassement du coupable doit
être acquis, le dommage réparé et le t ou le sulta t de l i f a tio doit avoi
ess . Pou l ajou e e t, es t ois o ditio s doive t t e e voie d t e
u ies. La d isio d a o de u e dispe se ou u ajou e e t de la pei e
relève du pouvoir discrétionnaire du juge.

Le juge peut aussi asso ti l e utio de la d isio d u su sis Se tio ou


p voi ue l e utio de la pei e s effe tue a selo e tai es odalit s
(Section 2).

Se tio I : Le su sis à l’ex utio de la pei e

2
8
Le juge peut d ide u il se a su sis à l exécution de la peine. Il le fera en
fo tio de l i f a tio o ise et selo le pass p al du d li ua t. Le juge
doit ave ti l i t ess des effets de la esu e do t il fi ie. Le su sis, sauf
révocation avant terme, rendra la condamnation non avenue (art. 132-29 C.
pén.). Trois sortes de sursis existent : le sursis simple (§1) et le sursis avec mise
à l p euve § et le su sis asso ti de l o ligatio d a o pli u t avail
di t tg al § .

§ 1 : Le sursis simple

Le su sis peut s appli uer totalement ou partiellement à la peine prononcée.


(art. 131-31 et 131-39 C. pén.)

Deux conditions doivent être réunies pour prononcer le sursis :


- concernant le passé pénal du délinquant : il ne doit pas avoir été
condamné au cours des 5 ans précédant les faits à une peine
d e p iso e e t ou de lusio pou i e ou d lit de d oit
commun (art. 132-30 et 132-33 C. pén.) ;

- o e a t la pei e à asso ti du su sis : l e p iso e e t jus u à


a s, la pei e d a e de, la pei e de jou -amende, certaines peines
est i tives ou p ivatives de d oit de l a t. -6 et certaines peines
complémentaires. Les peines de réclusion criminelle ne peuvent être
asso ties du su sis. Peu i po te e eva he l i f a tio o ise. Le
su sis peut asso ti u e pei e d e p isonnement prononcée pour un
crime.

Si le o da e o et pas d aut es i f a tio s da s le d lai de a s a s


pou les o t ave tio s , il e ute a ja ais sa pei e.

Si le o da idive, le su sis se a vo u et s ajoute a à la deu i e


peine. Pa d isio sp iale et otiv e, le t i u al pou a dispe se l auteu de
la révocation totale ou partielle du ou des sursis antérieurs. Une peine
d e p iso e e t ave su sis e peut t e vo u e ue pa u e pei e
d e p iso e e t fe e.

§ 2 : Le sursis ave ise à l’ p euve ou su sis p o atio

Co e a t les o ditio s du su sis ave ise à l p euve :


- il peut être prononcé quel que soit le passé pénal du condamné.
- il e peut t e asso ti u à u e pei e d e p iso e e t de a s
maximum.

Le condam à u su sis ave ise à l p euve doit se sou ett e à dive ses
obligations comme celle de travailler, de suivre une formation professionnelle,
de rembourser la victime. (art. 132-45 C. pén.) Les obligations peuvent faire
l o jet d u e odifi atio pe dant la période de probation.

Il peut fai e l o jet de esu es de su veilla e et doit po d e au


convocations, recevoir les visites des délégués à la probation et justifier de ses
revenus. Le suivi du sursitaire est assuré par le Comité de probation et
d assista e au li s CPAL . Ce o it appo te gale e t u e aide
matérielle et morale au condamné. Le CPAL agit sous le contrôle du juge de
l appli atio des pei es J.A.P. .

Le d lai de ise à l p euve est fi pa le t i u al e t e ois et a s. (art.


132-42 C. pén.)

Si le condamné se soumet aux obligations du sursis et ne récidive pas, sa peine


se a o sid e o e o ave ue e s il a eu u e p iso e e t
partiel. Le tribunal peut admettre une cessation anticipée de la mise à
l p euve. (art. 743 C. proc. pén.)

Si le condamné récidive, le sursis sera révoqué partiellement ou totalement, ou


le d lai d p euve p olo g .

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9
§ : Le su sis asso ti de l’o ligatio d’a o pli u t avail d’i t tg al

La juridiction peut, dans les conditions et selon les modalités prévues pour le
su sis ave ise à l p euve, p voi ue le o da a o pli a, pou u e
du e de à heu es, u t avail d i t t g al au p ofit d u e pe so e
o ale de d oit pu li ou d u e asso iatio ha ilit e à ett e e œuv e des
t avau d i t t g al a t. -54 C. pén.). Un examen médicalement devra
t e su i pou v ifie ue le o da est pas attei t d u e affe tio
da ge euse pou les aut es t availleu s et s assu e u il est di ale e t apte
au t avail au uel il est e visag de l affe te a t. -5 2° C. pén.)

Le p o o de e t pe de su sis suppose, si o l a o d du o da , du
moins sa non-oppositio . Ce su sis asso ti de l o ligatio d a o pli u t avail
di t tg al e peut être prononcé que si le condamné est présent.

Le condamné doit également satisfaire aux mesures de contrôle qui sont


ordonnées. (art. 132-5 1°, 3°, 4° et 5° C. pén.)

Se tio II : Les odes d’ex utio de la pei e


Lors du prononcé, le juge peut aménager ses odes d e utio § . U e fois
prononcée, la peine peut, à nouveau connaître des aménagements destinés à
préparer la réinsertion sociale du condamné (§2).

§ : L’a age e t de la pei e lo s de so p o o


Le juge peut personnaliser les peines. Il peut ainsi décider :

- ue la pei e d e p iso e e t p o o e se a e ut e sous le gi e


de la semi-liberté, à condition que la peine ne soit pas supérieure à 1 an et
ue le o da puisse justifie d u e a tivit p ofessio elle ou de so
assiduité à un enseignement ou une formation professionnelle, de sa
participation essentielle à la vie de sa vie de famille ou de la nécessité de
subir un traitement médical (art. 132-25 C. pén.) ;

- ue les pei es d e p iso e e t d u e du e i f ieu e ou gale à un


a , d a e de, de jou s-amende ou de suspension de permis de conduire
se o t, pou des otifs g ave d o d e di al, p ofessio el ou so ial-
exécutées par fraction (art. 132-27 et 132-28 C. pén.) La juridiction peut
tale su u e du e de a s l e ution de la peine pour que celle-ci se
morcelle.

Le juge peut aussi d ide d asso ti toute pei e p ivative de li e t d u e


du e sup ieu e à a s o asso tie du su sis, uelle ue soit l i f a tio
o ise, d u e pei e de sû et p iode pe da t la uelle le condamné ne
peut bénéficier des mesures du régime ouvert) dans la limite des deux tiers de
la peine prononcée ou 22 ans en cas de condamnation à la réclusion criminelle
à perpétuité (art. 132-23 C. pén.)

§ : L’a age e t de la pei e e vue la réinsertion sociale du condamné


La ati e a fait l o jet d u e e te fo e pa la loi du jui
e fo ça t la p ote tio de la p so ptio d i o e e et les d oits de la
victime.

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0
S agissa t de la age e t de la peine, les
changements les plus importants tiennent à la
« ju idi tio alisatio » de l appli atio des pei es do t la plupa t so t
applicables depuis le 1er janvier 2001.

Il faut faire dorénavant une distinction entre les mesures juridictionnalisées et


les autres.

1) Les mesures non juridictionnalisées

Ne sont pas juridictionnalisées, les esu es d ad i ist atio judi iai e qui
concernent les réductions de peines, les autorisations de sortie sous escorte et
les permissions de sortir.

Elle relève de la compétence du juge de l appli atio des pei es JAP


détermine les modalités de traitement pénitentiaire de chaque condamné à
u e pei e p ivative de li e t . Ce agist at est assist d u o it de
p o atio et d assista e au li s CPAL .

2) Les mesures juridictionnalisées

So t ju idi tio alis es, les esu es de pla e e t à l e t ieu , de se i-


liberté, de fractionnement et de suspension des peines et les libération
conditionnelle.

Ces mesures de réinsertion sociale sont destinées à permettre le reclassement


du détenu à sa so tie de p iso . Elles peuve t fi ie au d te us u à
l issue de la p iode de sû et , s il e a t p o o u e.

Dorénavant, ces mesures devront être prises après un débat contradictoire


tenu en chambre du conseil et au cours duquel le condamné pourra être assisté
d u avo at. Elles dev o t t e otiv es et se o t sus epti les d appel deva t
la Cha e des appels o e tio els a t. L. du Code p al . L appel du
pa uet, s il est fo da s les heu es, suspe d a l e utio de la d ision.

Ces mesures ont des finalités diverses :


- les réductions de peine : Elles sont accordées en fonction de la
conduite du détenu, de sa réussite à des examens ;

- Les permissions de sortir : Elles sont utiles pour réadapter


progressivement le détenu à sa future sortie ;

- Le pla e e t à l e t ieu : Pe da t la p iode de d te tio ,


e tai s o da s peuve t t availle à l e t ieu sous la
surveillance du personnel pénitentiaire ;
- La semi-liberté : Pendant la journée, le condamné travaille, suit un
enseignement, reçoit une formation professionnelle ou subit un
traitement médical. Le soir, il retourne en prison et y passe la nuit. Le
JAP peut révoquer la semi-liberté en cas de nouvelle infraction ou de
mauvaise conduite du condamné ;

- Le libération conditionnelle : La mesure de libération


o ditio elle suspe d la pei e d e p iso e e t. Elle i te vie t
lorsque le condamné a déjà exécuté une partie de sa peine. Cette
mesure peut être prononcée par le JAP si la peine est inférieure ou
égale à 10 ans, ainsi u au pei es do t la du e esta t à su i est
inférieur à 3 ans (depuis la loi du 15 juin 2000).
Dans les autres cas (peines criminelles de plus de 10 ans, sauf
pendant les 3 dernières années), ont été instituées :
- des juridictions régionales de libération conditionnelle,
o p te te e p e ie esso t da s ha ue ou d appel

3
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- une juridiction nationale de la libération conditionnelle,
compétente en appel composée de conseillers à la Cour de
cassation ;
- Le Ministre de la Justice a perdu toute prérogative en matière
de liberté conditionnelle.
La li atio o ditio elle est asso tie d u d lai d p euve et
d o ligatio s pa ti uli es. Elle peut t e vo u e e as de
ouvelle i f a tio , d i o se vatio des o ligatio s ou i o duite.
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