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La liberté syndicale a plusieurs facettes. Sur le plan individuel, il s’agit du droit des
fonctionnaires, ou plus généralement des travailleurs, de s’affilier au syndicat de leur
choix, ou bien de rester en dehors de tout syndicat. Sur le plan collectif, la liberté
syndicale correspond au droit des syndicats de se constituer et de fonctionner librement.
Principe général : L’obligation de réserve, qui pèse sur les fonctionnaires, les agents
publics et les contractuels, impose à celui qui y est soumis, tant dans l’exercice de ses
fonctions qu’en dehors de
celles-ci, un devoir particulier de loyalisme à l’égard de l’Etat et des autorités
publiques (la jurisprudence – voir ci-dessous – sanctionnera un écrit, une attitude ou une
parole qui se révélerait incompatible avec la fonction).
La jurisprudence administrative :
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Conseil d’Etat, 18 mai 1956, Boddaert, Lebon p. 213 : le Conseil d’Etat a précisé que
le secrétaire général d’un syndicat n’avait pas commis de faute en s’élevant en termes
vifs, mais non inadmissibles, contre une sanction prononcée à l’encontre d’un
fonctionnaire.
Conseil d’Etat, 1er décembre 1972, Demoiselle Obrego, n°80195 : le Conseil d’Etat,
saisi d’un recours contre une sanction prononcée à l’encontre d’un magistrat, membre du
syndicat de la magistrature, qui avait d’une part signée une protestation critiquant la
décision prise par son président et participé à sa diffusion et d’autre part, critiqué dans
des termes désobligeants pour le président de sa juridiction une décision commandée
par l’intérêt du service. Le Conseil d’Etat a considéré que seul le premier fait constituait
un manquement à l’obligation de réserve et que la critique de la décision prise par le
Président du TGI dans des termes désobligeants ne pouvait être regardée comme un
manquement au devoir de réserve.
Conseil d’Etat, 29 avril 1983, Guelmane, Lebon p. 166 : le responsable d’un syndicat
au sein d’une entreprise avait participé à la diffusion d’un tract émanant de ce syndicat,
lequel était particulièrement injurieux pour le directeur de l’usine. Ces faits ont été
considérés comme ne pouvant se rattacher à l’exécution normale des mandats dont ce
responsable était investi et révélant de sa part un comportement fautif d’une gravité
suffisante pour justifier son licenciement.
Conseil d’Etat, 11 février 1953, Touré Alhonsseini, Lebon p. 709 : des propos
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- Diffamation
Définition :
L’article 29 alinéa 1 dispose que « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte
atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est
imputé est une diffamation. La publication directe ou par voie de reproduction de cette
allégation ou de cette imputation est punissable, même si elle est faite sous forme
dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais
dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits
ou imprimés, placards ou affiches incriminés ».
- Injure
En droit pénal, une injure est une expression outrageante, un terme de mépris ou une
invective ne comprenant l’imputation d’aucun fait précis. Lorsqu’elle est publique, l’injure
est un délit. Lorsque ce n’est pas le cas, l’injure est une contravention.
Base textuelle relative à l’injure publique : loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la
presse – ces dispositions ont été insérées dans le code pénal.
Cour de cassation, chambre sociale, 28 février 2007, pourvoi n°05-15.228 : par cet
arrêt, la Cour de cassation a considéré que « les propos qualifiés par l’employeur
d’injurieux et de diffamatoires contenus dans les tracts diffusés au public, ne pouvaient
être incriminés qu’au regard de la loi du 29 juillet 1881 ». Par conséquent, dans
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Cour d’appel de Paris, 20 janvier 1994, M.N.E.F. contre C.G.T., Gazette du Palais,
1994 sommaire p.774. : « Les énonciations d’un tract syndical doivent être appréciées
dans le contexte précis de leur diffusion, et les propos dénoncés, malgré leur caractère
très négatif, doivent être jugés dans leur ensemble et au regard de la manifestation de
luttes syndicales qui oppose les parties ; dès lors qu’ils traduisent l’expression libre d’un
droit de critique sans excéder les limites de la polémique, toujours particulièrement vive
en matière syndicale, ce que tout lecteur de tract ne saurait ignorer, la diffamation n’est
pas établie » (note sous code pénal, Dalloz). En l’espèce, un tract avait été diffusé par un
syndicat afin de critiquer, violemment, l’ensemble de la politique suivie par la M.N.E.F. en
matière de protection sociale des étudiants (concernant sa gestion et ses orientations).
Cour de cassation, chambre criminelle, 30 mars 2005, JCP 2005, IV, 2136 : Par cet
arrêt, les propos suivants : « manipulateur, menteur, bonimenteur » ont été considérés
comme étant injurieux.
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