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Procédure civile

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Au sens large, le terme procédure civile désigne l'ensemble des formalités devant être
suivies pour l'obtention d'un certain résultat.
Dans un sens plus restreint, il indique quelles sont les formalités à accomplir pour saisir
valablement telle ou telle juridiction.

Ainsi, la « procédure civile » est l'ensemble des règles régissant l'organisation et le


fonctionnement de la justice en ce qui concerne les rapports entre les particuliers, elle
permet à ceux-ci de s'adresser aux tribunaux pour obtenir le respect de leur droit, les moyens
d'assurer l'exécution forcée des obligations de leur débiteur, ainsi que les sanction
appropriées. Et ce afin d'éviter que le particuliers ne se fassent justice à eux-même.

La procédure civile est déterminée par 3 séries de règles :

1) Elle détermine d'abord quelles sont les ordres de juridiction devant lesquelles les
justiciables sont habilités à faire valoir leur droit et quel est le statut des membres siégeant à
la tête de ces juridictions, ainsi que celui des auxiliaires de justice : Ce sont les règles de
l'organisation judiciaire.
2) Elle détermine les attributions de chacune des juridictions et quelle est en conséquence la
juridiction à laquelle le justiciable devra s'adresser : Ce sont les règles de compétence.
3) Elle fixe enfin les règles selon lesquelles les tribunaux sont saisis, la façon dont elles
instruisent les procès et rendent leur jugement qui feront l'objet d'une exécution forcée : Ce
sont les règles de procédure proprement dites.

La procédure civile comprend des règles de forme et des règles fond.

Les règles de forme : Visent à déterminer quelles sont les formalités qu'il convient
d'observer et d'accomplir pour la recevabilité de la requête.
Les règles de fond : Sont primordiales et on peut en citer quelques unes : Les conditions
d'exercice de l'action en justice, les principes directeurs de la procédure, et les effets des
voies de recours.
Titre I – L'action en justice

C'est le droit pour toute personne d'agir en justice. « Ne peuvent ester en justice que ceux
qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leur droit ».

L'action en justice constitue l'acte de procédure qui exprime la décision de passer de la


faculté d'agir, à la volonté d'engager une instance précise et déterminée.
C'est pourquoi le plaideur devra accomplir certaines conditions pour intenter une action en
justice au moyen d'une demande.

Précisons qu'à l'appui de ces demandes, il peut y avoir un abus de droit d'ester en justice, il
s'agira alors d'une faute génératrice qui donnera lieu à des dommages et intérêts, si cet abis
de droit constitue un acte de malice ou une erreur grossière équivalente au dol (Article 5 du
code de procédure civile) « tout plaideur est tenu d'agir de bonne foi ».

Chapitre I - Conditions de recevabilité de l'action

Section I - Les conditions relatives à la personne du sujet qui agit

I- L'intérêt:

Pour exercer valablement une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir car à défaut
« pas d'intérêt, pas d'action ». En effet, celui qui agit en justice doit justifier que l'action qu'il
exerce est susceptible de lui procurer un avantage.
1) L'intérêt doit être légitime et juridique :
Il est nécessaire que la partie qui agit en justice fasse état d'un intérêt protégé, cet intérêt
juridique peut être pécuniaire ou morale, si la personne demande en plus du préjudice
matériel, la réparation d'un préjudice qu'elle éprouve suite à une atteinte à sa réputation ou
aux mœurs.
L'intérêt doit être légitime dans le sens où le titulaire de l'action doit justifier d'un droit
reconnu par la loi dont il a été lésé. EX
2) L'intérêt doit être direct et personnel :
La personne qui agit doit prouver qu'elle a subi une atteinte à un droit qui lui est propre.
L'action ne pouvant être effectivement intenté que par le titulaire du droit allégué.
Il n'est pas permit d'agir dans l'intérêt d'autrui pour faire respecter la loi (nul ne peut plaider
par procureur).
Cette condition ne soulève d'aucune difficulté s'agissant des personnes physiques, mais la
question revêt un tout autre intérêt lorsqu'il s'agit d'apprécier ce caractère personnel dans le
cadre des groupements dotés de la personnalité morale. Il est évident qu'un groupement peut
agir en justice pour la défense de ses intérêts, mais cette action sociale se distingue de
l'action individuelle qui appartient à chaque membre du groupement pour défendre ses
intérêts. La question qui se pose alors est de savoir si le groupement peut se substituer à
l'un de ses membres pour exercer une action individuelle lorsqu'il y a atteinte de l'intérêt
collectif du groupement.
« S'agissant des syndicats, la violation des droits de l'un des membres, porte atteinte à toute la
profession. EX + Quant aux associations, elles ne sont pas en mesure de se substituer à leurs
adhérents pour défendre les intérêts individuels de ceux-ci».
Ceci s'explique par le fait que les pouvoirs publics ont une certaine méfiance à l'égard des
associations car il est à craindre qu'elle ne s'arroge la fonction de défenseur de l'ordre et porte
atteinte au rôle du ministère public, seul le juge a l'opportunité de poursuite.
3)L'intérêt doit être né et actuel :
Il faut que l'atteinte au droit allégué soit certaine au moment où la demande est formée : un intérêt
éventuel ou futur ne peut servir de base à une action en justice. On ne peut pas saisir un tribunal à
titre préventif s'il n'existe pas un préjudice réel et avéré, car le rôle du juge est de trancher les litiges
déjà nés. L'exigence d'un intérêt né est d'éviter que les guerres préventives ne viennent engorger les
tribunaux.

II- La qualité :

Titre juridique en vertu duquel une personne a le pouvoir de figurer dans une procédure
lorsque l'action est intentée par le titulaire du droit lui-même. Ont qualité pour agir, le
titulaire du droit litigieux ainsi que ses héritiers et ayants cause universel, le mandataire
légal ou conventionnel.

Les personnes ayant qualité pour représenter les plaideurs ne peuvent le faire que dans
certaines situations et en respectant certaines conditions.

1. Les cas de représentation en justice :


Le mandat conféré par une personne à une autre en vue d'agir en son nom et pour son
compte est parfaitement licite : c'est un mandat ad litem c a d « mandat de représentation en
vue d'un procès ».
La représentation est obligatoire, constitution d'avocat devant certaines juridictions, sauf
autorisation expresse d'agir en justice pour soi même accordée par le chef de la juridiction
saisie du litige.

PS : Exceptionnellement, la représentation en justice n'est pas admise lorsque le tribunal


ordonne la comparution des personnes des parties.

2. Les conditions de représentation en justice :

- Toute personne capable peut être mandataire en justice


- Les pouvoirs du représentant sont déterminés par la loi, par le juge ou par la volonté des
parties
- Le représentant doit justifier de son pouvoir par acte authentique ou sous seing privé
dûment légalisé soit par la déclaration verbale de la partie comparaissant avec lui devant le
juge. A noter que le mandat doit être spécial à telle affaire déterminée.
- La procuration doit être écrite, le nom du mandant devant figurer à côté de celui du
mandataire et ce en vertu de la règle « nul ne plaide par procureur ».

3. Les effets de la représentation en justice :

Ce n'est pas le mandataire mais le représenté qui est partie au procès. Ainsi, la notification
d'une décision de justice doit être faite à l'adresse du plaideur plutôt qu'à celle de son avocat.
III- La capacité :
Pour être recevable, l'action en justice doit être exercée par une personne ayant la capacité
d'agir en justice. On distingue deux types de capacités : La capacité de jouissance qui est le
droit d'agir en justice. La capacité d'exercice qui correspond à l'exercice du droit d'agir en
justice, de sorte que les personnes qui sont frappées d'incapacité ne peuvent agir que par
l'intermédiaire de leur représentant légal.

Section II - Sanctions des conditions de recevabilité

Le juge relève d'office le défaut de qualité, de capacité ou d'intérêt. Il mettra ainsi en


demeure la partie de régulariser la situation dans un délai qu'il fixe et si la régularisation
intervient, l'action est considérée comme valablement engagée.
Dans le cas contraire, le juge va déclarer l'action irrecevable. Les parties intéressées peuvent
également relever l'absence d'une condition de recevabilité. En effet, le juge, même si la loi
l'y oblige n'en a pas seul le monopole pour relever l'absence de qualité, d'intérêt ou de
capacité. Il est à noter que le juge ne peut jamais prononcer l'irrecevabilité de la demande
s'il n'a pas d'abord mis en demeure la partie de régulariser la situation.

La régularisation concerne en premier lieu le défaut de capacité ou d'autorisation. En effet,


le défaut de qualité ou d'intérêt pouvant l'être difficilement. En effet, l'incapable peut
devenir capable ou se faire représenter par la personne ayant qualité pour la défense de ses
intérêts.
Chapitre II - Différentes formes d'action en justice

Considérée du côté de celui qui s'adresse le premier au juge, l'action s'appelle la demande en
justice. Elle prend le nom de défense quand elle est envisagée du côté de celui contre qui le
demandeur agit : Il s'agit du défendeur.

Section I - La demande en justice

Acte par lequel une personne saisi un tribunal d'une prétention.

A- Différentes catégories de demandes

1. Les cas de représentation en justice :

Ce sont celles qui commencent par un procès et qui sont également dénommées : Demandes
initiales, elles introduisent l'instance et cette requête prend la forme d'une requête écrite et
parfois d'une déclaration verbale faite auprès du greffe du tribunal compétent.

2. Les demandes incidentes :

Ce sont celles qui sont formées au cours d'un procès déjà engagé, ces demandes se
subdivisent en 3 groupes selon qu'elles émanent du demandeur, défendeur ou mettent en jeu
les intérêts du tiers :

- Demande incidente émanant du demandeur (demande additionnelle) : Ce sont celles par


lesquelles le demandeur modifie sa demande, la tend ou la réduit à condition que ces
demandes se rattachent aux prétentions originaires par un lien suffisant. EX
- Demande incidente émanant du défendeur (demande reconventionnelle) : Le défendeur
peut se contenter de résister à la demande, il va se défendre en prouvant qu'il ne doit rien au
demandeur.
- Demande incidente émanant du tiers (intervention volontaire) : Un tiers se joint au procès
auquel il n'est pas partie pour faire valoir ses droits qui peuvent être compromis par le
jugement à intervenir entre les plaideurs primitifs.
- Demande incidente formée contre un tiers (intervention forcée) : L'une des parties au
procès appelle à l'instance un tiers pour que le jugement rendu lui soit opposable. EX

B- Effets de la demande en justice :

1. Les effets à l'égard du juge :

- Le juge saisi doit examiner la demande et statuer sur les demandes des parties, mais il ne
peut jamais accorder plus que ce qui a été demandé.
- Le juge doit statuer Utra Petita dans le sens où il doit répondre à tous les points soulevés
par la demande et ne pas accorder plus que ce qui a été demandé.
Par ailleurs, pour apprécier la demande, le juge doit donc se placer au moment où la
demande est introduite, il n'a pas à tenir compte de ce qui a pu modifier les droits des
parties.

2. Les effets à l'égard des parties :

- La demande en justice interrompt la prescription (Délai pour agir).


- Elle entraine une mise en demeure du débiteur avec toutes ses conséquences (Aviser le
débiteur qu'il sera contraint d'exécuter ses obligations).
- La demande n'est pas transmissible aux héritiers, certaines actions à caractère personnel,
lorsqu'elles ont été formées par le dé cujus avant son décès.
En revanche, certaines actions personnelles même exercées par leur auteur de son vivant
sont intransmissibles aux héritiers.

Section II - Les défenses

Ensemble de moyens mis à la disposition du défendeur pour résister à l'attaque quand il est
l'objet de la part du demandeur.

A- La défense au fond :
Le défendeur va s'attaquer au droit du demandeur et soutenir que ce droit n'a jamais existé
ou qu'il est éteint.EX

B- L'exception
Il s'agit de tout moyen invoqué par le défendeur pour paralyser momentanément la
demande, en déclarant la procédure irrégulière ou en désirant en suspendre le cours.

- Les exceptions d'incompétence : Par lesquelles une partie prétend que la juridiction saisie
est incompétente.
- Les exceptions de litis pendance : Suppose que le même litige entre les mêmes parties se
trouve soumis à deux juridictions distinctes, ou de connexité. C'est lorsqu'il existe entre
deux litiges portant devant deux juridictions différentes, un lien étroit tel que la solution du
premier pourra directement influer sur celle du second.
- Les exceptions dilatoires : Par lesquelles il est demandé au juge de suspendre l'instance.EX
- Les exceptions de nullité : Par lesquelles une partie invoque la nullité de procédure.EX

En conclusion, par le biais des exceptions, le défendeur met un obstacle temporaire à


l'examen du fond de la demande, ce qui explique que les exceptions doivent être
nécessairement invoquées in limine litis c'est à dire au seuil de l'instance avant tout débat au
fond.

C- La fin de non recevoir :


Le défendeur va soutenir qu'il manque une condition de recevabilité de l'action en invoquant
par exemple le défaut d'intérêt ou de qualité ou se prévaloir de la prescription.
Si la fin de non recevoir est accueillie par le juge, elle aboutit à l'échec définitif de la
demande.
D- Les demandes reconventionnelles :
C'est une demande incidente formée par le défendeur dans le but de neutraliser la
condamnation réclamée à son encontre, soit l'atténuer, soit obtenir la condamnation du
demandeur.
Sont considérées comme demandes reconventionnelles :
- Celles qui servent de défense à l'action principale : Le défendeur auquel on réclame
l'exécution d'un droit pourra par voie reconventionnelle demander la nullité ou la résolution
de ce droit parce que l'action s'avère être présente. CETTE DEMANDE TEND LE REJET
DE LA DEMANDE PRINCIPALE.
- Les demandes en DI fondées exclusivement sur la demande principale : Si le défendeur
estime que l'action qui est introduite contre lui est abusive, il peut former une demande
reconventionnelle en DI à raison du préjudice qu'il subit du fait de l'action principale.

Les demandes reconventionnelles permettent de gagner du temps et de l'argent en faisant


trancher deux procès à la fois et en faisant l'économie d'une autre procédure. Toutefois, les
demandes reconventionnelles peuvent constituer un frein et ralentir le cours de la justice, car
d'une part le jugement de la demande principale va être retardé par l'examen de la demande
reconventionnelle, et d'autre part il est à craindre que ces demandes ne soient utilisées à titre
dilatoire pour retarder la solution du litige.
Chapitre III - Classification des actions

Section I - Action réelle, personnelle et mixte

A - Définition :

- Les actions réelles visent à protéger les droits réels. C'est le cas de l'action en
revendication sanctionnant le droit de propriété et grâce à laquelle un propriétaire réclame la
restitution d'un bien à titre de propriétaire.
- Les actions personnelles sont destinées à protéger un droit de créance dit aussi personnel.
C'est le cas où le créancier réclame le paiement d'une somme due par son débiteur.
- Les actions mixtes mettent en présence un droit réel ET un droit personnel ; On les range
dans deux catégories :
• Les actions tendant à obtenir l'exécution d'un acte qui a transféré ou créé un droit réel
immobilier en même temps qu'il a fait naître un droit de créance.
• Les actions qui tendent à l'annulation, la résolution ou la révocation d'un acte
translatif de propriété.

B - Intérêt de la distinction :

S'agissant de la procédure, l'action personnelle ne peut être exercée que par le créancier et
contre la personne même qui est obligée, alors que l'action réelle peut l'être par toute
personne qui émet une prétention sur le droit litigieux et contre tout détenteur du bien en
question.

Section II – Action mobilière et immobilière


Si le droit porte sur un meuble, l'action est dite mobilière et s'il porte sur un immeuble,
l'action est dite immobilière. Les actions mobilières tendent à sanctionner un droit de
créance.

Section III – Action Pétitoire et action possessoire

- Les actions pétitoires tendent à faire juger le fond du droit.


- Les actions possessoires tendent à protéger non pas la propriété mais la possession ou la
détention du droit réel immobilier.
* La réintégrande est une action donnée à une victime d'une voie de fait accompagnée ou
non d'une violence. Elle sanctionne la dépossession brutale et réprime une atteinte à l'ordre
public.
Titre II : Les décisions de justice

Chapitre I : Les principes directeurs de la procédure

Section I : Le principe du contradictoire :

La procédure est contradictoire en ce sens qu’une partie ne peut pas être jugée sans avoir
été entendue ou appelée. Ce principe consacre la liberté de la défense. Il s’impose aux
parties et au juge, en effet, les parties doivent faire connaître en temps utile les moyens
de fait sur lesquelles elles fondent leur prétention, les éléments de preuves qu’elles
produisent, les moyens de droit qu’elles invoquent afin que chacun soit à même
d’organiser sa défense.
Le juge, il ne peut retenir dans sa décision que les moyens et documents invoquées ou
produites par les parties que celles-ci ont été en mesure d’en débattre contradictoirement.

Section II : Le principe de la publicité des débats


Les débats sont généralement publics à moins que la loi n’en décide autrement. C’est
une garantie de bonne administration de la justice et cette publicité s’applique à
l’audience et au jugement et elle a pour corollaire la publicité des débats et des décisions
judiciaires notamment par voie de presse. Toutefois dans certains cas, la loi peut décider
que les débats auront lieu à huit clos s’il doit résulter de la publicité une atteinte à
l’intimité de la vie privée ou s’il survient des désordres de nature à troubler la sérénité de
la justice.

Section III : Rôle des parties et des juges :


En principe, seul les parties introduisent l’instance et ont la liberté d’y mettre fin.
Donc seul les parties déterminent l’objet du litige et le juge ne peut se prononcer que sur
ce qui est demandé, ce sont également les prétentions des parties qui déterminent l’objet
du litige en ce sens, la procédure accusatoire. Toutefois, la procédure civile en certains
points relève du droit public puisqu’elles comportent des règles impératives relatives à
l’organisation et au fonctionnement de la justice. A ce titre, le juge n’a pas un rôle passif
puisqu’il veille au bon déroulement de l’instance, il a le pouvoir d’impartir des délais et
d’ordonner toute mesure d’instruction qu’il juge nécessaire, en ce sens, la procédure est
dite inquisitoriale.
Chapitre II : Les actes et les délais de procédure

Section I : Les actes de procédure

A- les divers actes écrits :


On groupe les actes de procédure en deux catégories :
- Les actes des tribunaux : les jugements, les arrêts, les ordonnances...
- Les actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels (huissiers de justice,
notaires...) ou par les fonctionnaires (les greffiers) au nom et pour le compte des parties,
ces actes doivent être écrits, contenir certaines mentions et être notifiées aux parties.

B- Notification des actes :


Il faut distinguer la citation ou l’assignation (comparution) de la signification (notification).
L’assignation est l’acte par lequel le demandeur cite son adversaire à comparaitre devant le juge.
La signification concerne la décision de justice.

1- Les procédés de notification :

La notification est directe lorsqu’elle s’opère par l’un des agents de greffe soit à la partie
elle-même soit à son mandataire. Ensuite lorsque la notification par le greffe est demeurée
infructueuse, la partie diligente peut requérir au juge la notification par voie postale. Enfin, le
juge peut ordonner de son propre chef, qu’une notification soit effectuée par voie administrative
en l’occurrence par les agents de l’administration.

2- Le destinataire de la notification :

La notification est considérée comme valablement effectuée si la décision de justice est remise
au destinataire en personne, soit à domicile entre les mains de parents, serviteurs ou toute autre
personne habitant avec le destinataire.
A défaut de domicile, la notification sera valablement faite à la résidence secondaire dans les
mêmes conditions.
S’agissant de la computation des délais : si le délai est exprimé en jours, celui de l’acte, de
l’événement ou de la notification qui le fait courir ainsi que celui du jour de l’échéance ne
compte pas.
En effet, on ne compte pas le jour à partir duquel court le délai, de plus tous les délais sont
francs c a d que le jour vers lequel tend le délai ne compte pas. D’autre part, si le dernier jour est
un jour férié, le délai est prolongé jusqu’au premier jour non férié.
Ainsi, des délais de distances sont prévus qui s’ajoutent aux délais normaux.
Etant des règles impératives, les non respect des actes et des délais de procédure entrainent des
sanctions.

Section II : Sanctions des actes et délais de procédure


Déchéance, nullité et amende.
Concernant la déchéance, si l’acte de procédure n’a pas été accompli de façon régulière dans les
délais fixés par la loi, on ne peut plus le refaire valablement.
La nullité s’applique, si on n’a pas observé pour un acte, les formalités imposées par le
législateur, la nullité interviendra à la demande des intéressés.
Enfin, il peut y avoir également des amendes civiles ou des dommages et intérêts
auxquelles les parties ne pourront être condamnées.
Chapitre III : Le déroulement et la fin des procès civils

Section I : La procédure devant les juridictions communales et


d’arrondissement
La procédure est essentiellement orale et gratuite et ceux au regard de la considération
sociale des plaideurs qui sont souvent des petites gens ignorants et illettrés et de la situation
économique qui permet de déterminer la valeur matérielle du litige à 1000 Dhs ou plus et
exceptionnellement par accord écrits des parties à 2000 Dhs. Même si la procédure est orale, le
juge peut être saisi par une requête écrite et dès que la demande est présentée et que le
défendeur est présent, le juge va exposer à son dernier le contenu de la demande et procède à la
conciliation des parties.
En cas d’échec de la conciliation constatée par écrit, le juge rend immédiatement son jugement.
Le juge va rendre son jugement et si les parties sont présentes au moment ou la sentence est
prononcée, la décision n’a pas à être notifiée et doit être exécutée après l’expiration d’un délai
de trois jours. Si la partie condamnée est absente au moment ou le jugement est prononcé, le
juge va ordonner la notification et les procédés à l’exécution dans les trois jours qui suivent la
notification.
A noter que les décisions des juges des communes et arrondissements ne sont susceptible
d’aucun recours ordinaire ou extraordinaire, mais elles peuvent dans certains cas être déférées
devant le président du TPI qui doit statuer dans la quinzaine et sa décision n’est susceptible
d’aucun recours. Le recours contre les décisions des JCA n’est ouvert que dans quatre cas
limitativement déterminés par la loi (article 21 du CPC) :
- Le juge n’a pas respecté sa compétence.
- Le juge a statué alors que l’une des parties l’avait récusé de bon droit.
- Le juge a statué sans s’être au préalable assuré de l’identité des parties.
- Le juge a condamné le défendeur sans avoir la preuve qu’il avait été touché par la
notification ou la convocation.

Section II : Procédure devant le TPI

A- Le déroulement proprement dit du procès civil :

1- Introduction de la demande et saisine d’un tribunal :


La requête doit être obligatoirement écrite mais la demande en justice peut être également
introduite sous forme de déclaration verbale. Toutefois, avec la réintroduction de la formation
collégiale et la généralisation de la procédure écrite en première instance, c’est également la
requête écrite qui prévaut. La requête écrite est signée par le demandeur ou par son mandataire
et doit comporter les noms, prénoms, qualité et profession domicile ou résidence des parties,
ainsi que, le cas échéant, nom, qualité et domicile du mandataire.
Si l’une ou l’autre des parties est une société, le requérant doit indiquer la dénomination sociale,
la nature de la société et le siège social. L’objet de la demande doit être énoncé dans la requête,
les faits et moyens invoqués, et les pièces dont le demandeur entend éventuellement se servir
doivent être annexées à la demande.
2- L’instruction de la demande :
L’instruction de la demande est confiée d’abord à un juge rapporteur, dont le rôle est de
superviser et contrôler toutes les phases de la procédure en faisant respecter les règles régissant
les actes et les délais de la procédure. Il veille également à la garantie des droits de la défense
des parties, notamment lors de la mise en œuvre de mesure d’instruction destinées
essentiellement à l’administration de la preuve.
Enfin, le juge rapporteur dresse, lorsque l’affaire est en état d’être jugée, un rapport écrit qui
relate les incidents de procédure, et l’accomplissement des formalités légales analysant les faits
et les moyens des parties, en énonçant les points juridiques à trancher sans donner son avis.
L’administration judiciaire de la preuve peut être faite au moyen des exceptions, des visites sur
les lieus, enquête, preuve testimoniale ou serment...
Donc le juge rapporteur manifeste par ces différentes mesures d’instructions sans besoin d’être
éclairé sur les éléments du procès aussi lorsqu’il l’est, il va rendre une ordonnance de
dessaisissement. Quant au juge unique, il décide de mettre l’affaire en délibéré lorsqu’il estime
que celle-ci est en état d’être jugée, on constate donc d’importants pouvoirs de direction du
procès.

3- L’audience :
Après avoir fixé le jour de l’audience, les parties comparaissent en personne ou par leur
mandataire et elles sont, suivant le cas, invitées à échanger leur conclusion écrites, remettre
éventuellement des pièces au juge, voire plaider directement leur affaire.
Les parties sont tenues de s’expliquer avec modération, faute de quoi elles s’exposent à une
amende (outrage à magistrat) ce magistrat peut également, en cas de trouble ou de scandale
ordonner l’expulsion tant d’une partie ou de son mandataire.

4- Les procédures particulières :


a- Les procédures en cas d’urgence :

- La procédure d’ordonnance sur requête : il faut que la mesure sollicitée soit urgente et qu’elle
ne préjudicie pas au principal, c’est le cas en matière de constat, sommation et autre mesure
d’urgence en quelque matière que ce soit. Une fois la requête enregistrée et la taxe judiciaire
acquittée, le président du tribunal ou son délégué répondra hors de la présence des parties
favorablement à la requête. L’ordonnance rendue est susceptible d’appel dans un délai de 15
jours de son prononcé, et elle est immédiatement exécutoire.

- La procédure des référés : ici aussi, la décision qu’elle comporte ne statue qu’au provisoire et
sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond, les conditions de mise en œuvre sont l’urgence
et la nécessité de statuer au provisoire. L’urgence doit s’apprécier en raison de la nature de
l’affaire et des conséquences parfois graves ou irréparables qu’un retard peut entrainer si une
décision n’est pas prise immédiatement ; quant à la seconde condition, le juge des référés ne
doit jamais trancher une question touchant au fond du litige à moins que la loi ne l’y autorise.
Le référé ne peut avoir lieu qu’en matière de saisie conservatoire ou en cas de nécessité d’une
expertise, le recours est également possible en cas de difficulté relative à l’exécution d’un
jugement ou d’un titre exécutoire, 2 conditions sont exigées : il faut un titre exécutoire qui est
un acte authentique revêtu de la forme exécutoire et donc susceptible de donner lieu à une
exécution forcée. Quant à la nature des difficultés d’exécution, il s’agit généralement de
contestation sur des réclamations émanant des tiers.
La procédure étant la matière orale et contradictoire et l’ordonnance rendue ne statue qu’au
provisoire et sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond. De ce fait, elles ne s’imposent
donc pas au juge du fond qui peut statuer différemment sans être lié par l’autorité de la chose
jugée de cette décision, seul l’appel est autorisé pour les ordonnances de référé et le délai
d’appel est de 15 jours à compter de la date de notification ou du prononcé si les parties sont
présentes à l’audience.
- La procédure d’injonction de payer : cette procédure est essentiellement utilisée par le
recouvrement de créance, en l’occurrence pour toute demande de paiement d’une
somme d’argent supérieure à 1000 DH. Cette procédure est donc utilisée seulement
lorsqu’il s’agit d’une somme d’argent c a d une créance liquide et non une obligation de
faire.

b- Les procédures spéciales :

- Les offres de paiement et de consignation : généralement un débiteur est tenu de s’acquitter


de son obligation sinon le créancier met en jeu toutes les voies de droit qui lui sont reconnues
pour récupérer sa créance, pourtant il arrive parfois que le créancier refuse l’exécution par le
débiteur d’une obligation devenue exigible. Dans ce cas, le débiteur peut faire somation au
créancier d’avoir à recevoir sa créance.
- Les procédures en matière de statut personnel : par exemple ; en attendant qu’il soit statué
sur le fond de la demande relative au divorce et donc à l’octroi de la pension alimentaire, le juge
peut dans le délai d’un mois à compter de la date de cette demande, ordonner l’attribution
acquis de droit épouse et ou enfants d’une pension alimentaire provisoire en tenant compte du
bien fondé de la demande et des preuves fournies à son appui.
- La procédure par défaut : il faut distinguer le défaut du demandeur et celui du défendeur.
S’agissant du premier, si le demandeur ou son mandataire régulièrement convoqué, ne
comparait pas à la date fixée, deux situations sont nécessaires pour la radiation définitive de
l’instance : Dans un premier temps, et il s’agit de la radiation de l’affaire du rôle de l’audience c
ad que le tribunal peut en l’absence d’éléments lui permettant de statuer sur cette demande,
décider la radiation de l’affaire du rôle de l’audience. Dans un second temps, si au cours des
deux mois suivant la radiation du rôle, le demandeur ne sollicite pas la poursuite de l’examen de
l’affaire, le tribunal ordonne la radiation de l’instance en l’état. Autrement dit, ce n’est qu’en
l’absence d’acte de procédure en ce sens, interprété comme une manifestation négative du
demandeur que le juge peut prononcer la radiation de l’instance.
Quant au défaut du défendeur, si après avoir comparu, une partie s’abstient d’accomplir les
actes de procédure, le juge statue par jugement contradictoire. Le juge rend en outre, un
jugement réputé contradictoire si le défendeur a été touché à personne et n’a pas comparu, en
définitive, si le défendeur et son mandataire régulièrement convoqués ne comparaissent au jour
fixé, il est statué par défaut à moins qu’il n’a été touché à personne et que le jugement soit
susceptible d’appel auquel cas il est réputé contradictoire à l’égard des parties défaillantes.

B- Les incidents de procédure :


1- Les causes de suspension et d’interruption de l’instance :

a- Causes de suspension de l’instance :

Les causes de suspension sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance
momentanément pour la laisser se continuer ensuite quand la cause disparaît. C’est le juge qui
va statuer sur la recevabilité de ces causes.

b- Causes d’interruption de l’instance :


Les causes d’interruption de l’instance se rattachent à une modification dans la situation des
parties ou de leur représentant ; ex : le décès de l’une des parties. L’instance interrompue ne reprend
qu’après les formalités de reprise d’instance : Reprise volontaire par la partie (Art 118 du CPC) ;
Reprise forcée par voie de citation émanant du juge ou de la partie adverse (Art 115 du CPC).
En tout cas, le décès ou la modification dans la capacité des parties ne peuvent retarder le
jugement de l’affaire si celle-ci est en état d’être jugée.

2- Les causes d’extinction de l’instance :

a- Le désistement :

Il se produit quand le demandeur renonce à l’instance actuellement engagé sans renoncer


pour autant à sa prétention ; le désistement d’instance n’entraîne pas la renonciation de la partie
au fond du droit. A côté de ce premier type de désistement appelé désistement d’un acte, on
distingue le désistement d’action qui est bien plus grave puisque le demandeur dans ce cas
d’espèce renonce non pas à l’instance mais à l’action elle-même donc au droit agir lui-même.

b- L’acquiescement :

C’est le fait de la part d’un plaideur (le défendeur) de se soumettre aux prétentions de
l’autre, on distingue deux sortes d’acquiescement :
- L’acquiescement à la demande : le défendeur se soumet alors à toutes les prétentions du
demandeur.
- L’acquiescement au jugement : qui emporte renonciation aux voies de recours et soumission
à tous les chefs du jugement.

c- La péremption de l’instance :

C’est l’extinction de l’instance par suite de l’inaction des parties pendant un certain délai. La
péremption n’est cependant pas réglementée par le CPC, elle peut être considérée seulement
comme une pratique consacrée par la jurisprudence mais aucune disposition légale ne fixe le
délai de péremption.

C- Les jugements :
1- Les différentes sortes de jugement :

a- les jugements définitifs et les jugements avant dire droit :

En ce qui concerne les jugements définitifs, ce sont ceux qui statuent sur le fond du procès
en mettant fin à la protestation ou à un incident de procédure : Ils ont donc une autorité de la
chose jugée.
Quand aux jugements ADD, ils ne statuent pas sur le fond du procès c a d ils ne disent pas
encore droit, ce peut être le cas par exemple des jugements provisoires tels des saisies
conservatoires, et l’intérêt de ces jugements étant d’assurer à l’une des parties une protection qui
lui devient nécessaire en raison des lenteurs de la justice.
Les autres jugements ADD ordonnent une mesure d’instruction (expertise, instruction...) pour
permettre au tribunal d’être mieux informé lorsqu’il sera amené à statuer sur le fond.

b- Les jugements ordinaires et les jugements d’expédiant :

Il faut pour cela distinguer les jugements contentieux et les jugements gracieux.
Les jugements contentieux tranchent une contestation qui oppose des adversaires, et les
seconds sont des décisions rendues en l’absence, parfois, de tout litige ou adversaire.
On peut également faire la distinction entre les jugements déclaratifs et les jugements
constitutifs : les premiers confirment une situation juridique préexistante.
Les seconds sont ceux qui créent une situation juridique nouvelle.

2- Formes des jugements :

Sous la dictée du juge, le greffier rédige l’original du jugement qu’on appelle « la minute ».
Le jugement doit contenir l’indication de la juridiction dont il émane, sa date, le nom du ou des
juges, le nom du ou des juges, le nom du représentant du ministère public s’il ya lieu, celui du
secrétaire greffier, les noms prénoms et dénomination des parties, leur domicile ou siège social
et le nom des avocats, le cas échéant.
Le jugement va énoncer la décision sous forme de dispositif, c’est la solution du litige.
L’expédition du jugement est demandée par les parties au greffier ; on dit que les parties
« élèvent le jugement ». La première expédition qui est délivrée à la partie s’appelle « la
grosse », elle est revêtue de la formule exécutoire et tout jugement revêtu de la formule
exécutoire constitue un titre exécutoire.
La sanction des règles de forme des jugements sera la nullité, notamment en cas de violation des
règles prescrivant l’indication du nom des juges et l’obligation de motiver le jugement.

3- Les effets des jugements :

En principe, les jugements produisent leur effet au jour ou la demande est formée et non pas
le jour ou ils sont rendus, en effet ils rétroagissent au jour de la demande parce qu’ils ne créent
pas le droit ils ne font que le constater et à ce titre ils sont donc déclaratifs de droit.

a- Dessaisissement :

Le premier effet d’un jugement est de dessaisir le juge puisque une fois la décision rendue,
le juge ne peut plus revenir sur cette décision pour la modifier ou y ajouter quelque chose.
Certaines limites ont été néanmoins apportées à ce dessaisissement. En effet, le juge peut sur
requête réparer certaines erreurs matérielles.

b- Création ou renforcement du droit :

Le juge crée le droit quand il s’agit d’un jugement constitutif, il le renforce dans les autres
cas à plusieurs points de vue.

c- L’autorité de la chose jugée :

Dès qu’un jugement est rendu, il emporte l’autorité de la chose jugée c a d l’impossibilité de
remettre en question le point...
Cette autorité de la chose jugée a un double aspect : un aspect positif, c a d que les parties
peuvent se prévaloir du droit qui a été reconnu par le jugement et des avantages qui s’y
rattachent. Quant à l’aspect négatif, les parties ne peuvent évidemment pas remettre en question
ce qui a été ainsi jugé devant une autre juridiction.
En effet, l’autorité de la chose jugée repose sur la considération que les litiges ne doivent pas
s’éterniser et donc la décision rendue est donc revêtue de l’autorité de la chose jugée, et
présomption de vérité.
Parmi les conditions de l’autorité de la chose jugée, cette autorité concerne les décisions
contentieuses et donc un jugement définitif ce qui exclut les jugements ADD.
4- Exécution des jugements :

Pour que le jugement puisse être exécuté, il faut que l’adversaire ne puisse être en mesure de
l’ignorer d’où la nécessite de procéder à une notification.

a- Notification du jugement :

Les jugements sont notifiés aux parties elles mêmes et plus particulièrement la partie contre
laquelle la décision. La notification du jugement est nécessaire accompagnée d’une expédition
dûment certifiée conforme à ce jugement. Elle est transmise et remise comme pour les
convocations d’audience. L’agent chargé de l’exécution notifie à la partie condamnée la
décision qu’il est chargé d’exécuter en la mettant en demeure de se libérer sur le champs ou de
faire connaître ses intentions.
Au cas où le débiteur sollicite à un délai, l’agent doit en rendre compte au président qui
l’autorise par ordonnance à saisir conservatoirement les biens du débiteur.
Au cas où le débiteur refuse ou se déclare incapable de le faire, l’agent d’exécution va utiliser
l’une des voies d’exécution prévues par le code de procédure civile.

b- Exécution du jugement :

Le jugement est exécutoire à partir du moment où il passe en force de chose jugée. Les
décisions de justice sont susceptibles d’être exécutés pendant les 30 années à partir du jour ou
elles ont été rendues. Ce délai expiré, les décisions de justice sont donc périmées. Mais ces
règles comportent des exceptions :

- L’exécution provisoire :

L’exécution provisoire est un bénéfice accordé au gagnant et grâce auquel il pourra exécuter un
jugement en premier ressort malgré le délai d’appel ou l’appel interjeté. Le jugement est dit
exécutoire par provision. L’exécution provisoire n’existe que lorsque le juge la prononce et donc
elle peut être subordonnée à la constitution d’une garantie réelle ou personnelle suffisante pour
répondre de toute réparation ou restitution.

- Cas ou l’exécution d’un jugement peut être retardé :

C’est le cas lorsque des délais de grâce sont accordés.

- Reconnaissance et exéquatur des jugements :

C’est le TPI qui est compétent pour statuer sur les demandes d’exéquatur et ce quel que soit le
degré de la juridiction étrangère qui a rendue la décision.
Il s’agit de toute décision de justice rendue par les juridictions étrangères qui peuvent faire
l’objet d’une telle demande. L’article 432 du CPC ajoute que les actes passés à l’étranger devant
les officiers et fonctionnaires publiques compétents sont également susceptibles d’exécution au
Maroc après que l’exéquatur lui a été accordé. Cette demande ne peut en tout cas être formée
que par le bénéficiaire de la décision ou de l’acte étranger. D’un point de vue procédural, la
demande d’exéquatur doit être formée en voie de requête et être accompagnée de documents
suivants :
- Expédition authentique de la décision
- L’original de la notification ou de tout autre acte en tenant lieu...
- Un certificat du greffe compétent constatant qu’il n’existe contre la décision ni opposition,
ni appel, ni pourvoi en cassation.
Eventuellement, une traduction complète en langue arabe de pièces énumérées ci-dessus,
certifiées conforme par un traducteur assermenté.
Le TPI devra donc vérifier sur la base des pièces si la décision émane bien d’une juridiction
étrangère régulière.
De même, le TPI devra vérifier la compétence du tribunal émetteur de la décision, objet de la
demande d’exéquatur. Il est également en droit de vérifier si aucune stipulation de cette décision
ne porte atteinte à l’ordre public marocain.
Une fois ces vérifications terminées, le tribunal rend un jugement d’exéquatur en audience.

C- Les frais de justice :

Le recours aux tribunaux donne lieu à de nombreux frais, ceux-ci sont mis en partie à la charge
du plaideur qui perd son procès à une condamnation aux dépens.

1- Principaux frais de justice :

Les frais de justice comprennent les droits fiscaux, il s’agit du droit de timbre et
d’enregistrement perçus sur les actes de procédure ainsi que sur les actes de justice à l’occasion
du procès.
Les émoluments des offices ministériels, tel l’huissier de justice, les frais occasionnés par les
incidents relatifs à la preuve tels les honoraires d’experts, les honoraires de consultations et
plaidoiries d’avocats...

2- Les dépens :

Les dépens ou les frais de l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre et ne
comprennent que les droits fiscaux sur les actes de procédure, les émoluments des officiers
ministériels, les redevances perçues au profit du trésor ...
En revanche, ne sont jamais compris dans les dépens, les honoraires de consultation et de
plaidoiries des avocats.
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens, sauf au tribunal à laisser la
totalité ou une fraction des dépens à la charge de l’autre partie par décision motivée.

3- L’assistance judiciaire :

Elle permet au plaideur qu’il soit demandeur ou défendeur et qui n’a pas de ressources
suffisantes d’exercer ces droits en justice sans avancer aucun frais. Le concours des avocats est
en principe gratuit. L’assistance judiciaire peut être accordée devant toutes les juridictions du
pays aux personnes de nationalité marocaine que l’insuffisance de leur ressource met dans
l’impossibilité d’exercer leur droit en justice. Les étrangers peuvent également être admis à ce
bénéfice à condition que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
D’un point de vue procédural, l’admission à l’assistance judiciaire est prononcée par des
bureaux établis près des juridictions devant lesquels seront portés les litiges.
Le plaideur qui désire bénéficier de l’assistance judiciaire adresse une lettre au procureur du roi
à laquelle il joint une déclaration par laquelle il affirme qu’il est dans l’impossibilité de faire
valoir ses droits en justice en raison de son manque de moyens.
La demande sera transmise par ce procureur pour y être examiné par un bureau d’assistance
judiciaire qui va accorder cette assistance judicaire lorsqu’il est établi que la demande est
justifiée, dans le cas contraire, la demande sera refusée.
Par la suite, le secrétaire du bureau de l’assistance judiciaire adresse dans les trois jours de
l’admission à l’assistance judiciaire au président de la juridiction compétente un extrait de la
décision accordant l’assistance en y joignant les pièces du dossier remis au bureau.
Le président invite le bâtonnier à désigner un avocat qui est tenu de prêter gratuitement son
concours à l’assisté.
Lorsque l’assistance judiciaire est accordée, l’assisté est dispensé de toute consignation aux frais
et de tout paiement de taxes puisque ces frais seront avancés par le trésor. Cependant cette
dispense de payer est provisoire. En effet deux situations sont à distinguer :
- Au cas où l’assisté gagne son procès, la condamnation aux dépens est prononcée au profit
de l’administration des finances qui ont poursuit sur la partie succombant.
- Par contre si l’assisté perd son procès, l’administration fiscale a le droit de recouvrer les
sommes avancées si le plaideur venait ultérieurement à procéder des ressources.
En dernier lieu, le retrait de l’assistance judiciaire est possible dans les cas suivants :
- S’il survient à l’assisté des ressources suffisantes, lorsqu’il ya transaction entre les parties
intervenues au cours du procès.
- Si l’inaction prolongée de l’assisté laisse présumer qu’il se désintéresse de la suite de
l’instance.
Le retrait peut être demandé soit par le ministère public, soit par le représentant du ministère des
finances soit par la partie adverse.
Le retrait n’est prononcé qu’après que l’intéressé ait été entendu. Lorsque le retrait prononcé
définitivement, l’assisté devra rembourser immédiatement les frais, honoraires, émoluments et
avances dont il a été dispensé.
Titre 3 : Les voies de recours
Les décisions judiciaires peuvent être enclenchées d’erreur ou d’injustice, aussi les
justiciables sont-ils garantis par ce risque grâce aux voies de recours c a d la possibilité de
provoquer un nouvel examen de procès.
Au Maroc, les voies de recours sont au nombre de 5 et on classe ces voies de recours en voie de
réformation et rétractation ou en voies de recours ordinaires ou extraordinaires.
Les voies de recours de rétractation permettent au justiciable de s’adresser à la juridiction même
qui a rendue la décision en lui demandant de revenir sur sa décision : il s’agit de l’opposition et
dans la plupart des cas de la tierce opposition.
Quant aux voies de réformation, il s’agit de l’appel et dans certains cas également de la tierce
opposition. Autrement dit, les justiciables s’adressent à une juridiction hiérarchique supérieure à
celle qui a rendu la décision en lui demandant de réformer le jugement.
Les voies ordinaires sont toujours ouvertes aux plaideurs et il s’agit de l’appel et de
l’opposition, en revanche les voies de recours extraordinaires ne sont ouvertes que dans des cas
limitativement énumérés par la loi et il s’agit du pourvoi en cassation de la rétractation et de la
tierce opposition.

Section I : Les voies de recours ordinaires

A- L’opposition :
1- Les conditions de l’opposition :

Il s’agit d’une voie de recours dirigée contre les jugements par défaut c a d contre les
décisions qui n’a donc pas été en mesure de présenter son point de vue.
La partie défaillante demande donc à la juridiction qui a rendu la décision par défaut de se
rétracter pour cela une opposition sera formée par une requête écrite ou par voie de déclaration
verbale consignée par établi par le greffe du tribunal et contenant les moyens de l’opposant.
Le délai pour faire opposition est de 10 jours.

2- Les effets de l’opposition :

- Effet suspensif : Le délai d’opposition et la formation de ce recours suspendent l’exécution


sauf si la décision rendue est assortie de l’exécution provisoire. Toutefois, si l’opposition
suspend l’exécution, elle n’anéantit pas le jugement, ce qui signifie que si l’opposition est
rejetée, les actes qui ont été faits antérieurement en exécution de ce jugement resteront
valables.
- Effet de rétractation : Etant une voie de rétractation, l’opposition fait revenir le procès
devant le même tribunal qui a statué. Ce tribunal va donc statuer sur la recevabilité de
l’opposition, et c’est la décision rendue par opposition qui va, soit anéantir le jugement par
défaut ou bien qui va y apporter les modifications jugées nécessaires.

B- L’appel :
C’est une voie de recours ordinaire par laquelle la partie qui a succombé devant le TPI
s’adresse à une juridiction supérieure appelée cour d’appel pour obtenir la réformation de la
décision formée par le juge.
Il faut distinguer l’appel principal, qui est formé le premier par l’appelant (le demandeur) et l’appel
incident qui émane du défendeur à l’appel principal.
1- Les conditions d’appel :

L’appel est le droit dans tous les cas qui ne sont pas exceptés par la loi, car il est une garantie
d’une bonne administration de la justice qui découle de la règle du double degré de juridiction. Le
délai d’appel en cas d’appel principal est de 30 jours, mais il peut être ramené à 15 jours pour les
ordonnances de référés ou les jugements statuant sur les actions en faillite. Ces délais abrégés le
sont en raison de l’urgence. Le délai d’appel est triplé en faveur des parties qui n’ont ni domicile ni
de résidence au Maroc.

2- Les effets de l’appel :

-Effet suspensif : le délai d’appel et l’appel interjeté dans le délai légal sont suspensifs sauf
si l’exécution provisoire est ordonnée.
-Effet dévolutif : par l’acte d’appel le procès tout entier est porté devant les juridictions du
second degré et tous les points de droit et de fait que le litige comporte sont soumis à cette
juridiction. Les juges d’appel ne peuvent que confirmer ou infirmer le jugement attaqué, de même,
la cour d’appel est essentiellement liée par l’acte d’appel.
En effet, la cour d’appel est saisie du litige tel que celui-ci avait été soumis au premier juge, ce qui
signifie qu’on ne peut la saisir d’une prétention nouvelle et donc à chaque fois que le but recherché
en appel est en contradiction avec celui soulevé en 1ère instance, la demande sera déclarée
irrecevable.
Il est donc illogique de modifier les éléments du débat judiciaire en formulant une prétention
nouvelle.
-Le droit d’évocation : cela permet au juge saisi de l’appel de s’emparer de toute l’affaire et
de statuer sur le fond c a d sur l’appel et sur le fond du dossier par une seule et même décision ;
Ainsi, la cour d’appel pourra évoquer les points non jugés par les juges de 1ère instance pour leur
donner elle-même une solution définitive. Cela permet de réaliser ainsi une économie de temps en
rendant la procédure plus rapide et moins coûteuse.

C- L’instance d’appel :
1- La procédure devant la cour d’appel :

Elle s’effectue au moyen d’une requête écrite qui doit contenir les noms, prénoms, qualité ou
profession, domicile ou résidence du défendeur ou demandeur ainsi que les noms, qualité et
domicile du mandataire de l’appelant. S’il s’agit d’une société, il faudra il faudra indiquer la
dénomination sociale, la nature et le siège de cette société, ainsi que l’objet de la demande et les
faits et moyens indiqués.
La partie appelante doit produire une copie du jugement attaqué. Le dépôt de la requête au greffe est
constatée sur un registre spécial, et la requête, ainsi que les pièces qui sont transmises sans frais au
greffe de la cour d’appel qui doit statuer, l’appelant est tenu de payer une taxe judiciaire et de
procéder à la constitution d’un avocat.
S’agissant de l’instruction du procès, le 1er président va désigner la chambre (formation collégiale) à
laquelle l’affaire est attribuée puis l’affaire est instruite par un conseiller rapporteur qui a pour
mission de veiller sur le déroulement loyal de la procédure c a d à la ponctualité des échanges
relatifs aux conclusions et communication des pièces. Il peut également ordonner toute mesure
d’instruction qui leur paraît utile pour éclairer la religion de la cour.
Lorsque l’état de l’affaire le permet le conseiller rapporteur prend une ordonnance de clôture ou de
dessaisissement.
Quant à l’arrêt de la cour, il s’agira pour la cour d’appel d’examiner si l’appel est recevable et si tel
est le cas, la cour d’appel va statuer au fond en infirmant ou en confirmant en tant ou partie la
décision des juges de 1ère instance.
2- La procédure devant le 1er président de la cour d’appel :

Il peut statuer comme juge unique en référé, c'est-à-dire dans tous les cas d’urgence
ordonner en référé au cours de l’instance d’appel toute mesure qui ne se heurte à aucune
contestation sérieuse ou qui justifie l’existence d’un différent (difficulté d’exécution ou demande de
délai de grâce).

Section II : Les voies de recours extraordinaires

A- La tierce opposition :
Elle est ouverte aux personnes qui éprouvent un préjudice par l’effet d’un jugement auquel
elles n’ont été ni parties ni représentées et à l’égard duquel elles sont tiers.
Quant aux conditions de recevabilité, il faut avoir intérêt c'est-à-dire éprouver un préjudice du fait
du jugement ou du moins être menacé de le subir, être tiers c'est-à-dire ni parties, ni représenté au
procès.
La tierce opposition ne suspend pas l’exécution du jugement, mais le juge peut ordonner le sursis à
cette exécution, par ailleurs, si la tierce opposition réussit, le jugement attaqué est rétracté ou
réformé, mais seulement sur les motifs préjudiciables aux tiers opposants, si la tierce opposition
échoue, le jugement attaqué produira tous ces effets.

B- Le recours en rétractation :
Une partie demande à une juridiction qui a rendue une décision passée en force de chose
jugée de la rétracter parce qu’elle est d’erreur et de statuer à nouveau en fait et en droit.

1- Cas d’ouverture :

N’est ouvert que dans les cas limitativement énumérés par l’article 402 alinéa 2 du CPC si
depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives qui avaient été retenues par la partie
adverse et que leur rétention est de nature à modifier le contenu de la décision, si dans le cours de
l’instruction de l’affaire, il y a dol tel que faux témoignages ou faux rapports d’experts et s’il a été
jugé sur des pièces reconnues fausses depuis la décision rendue.
2- Conditions d’exercices :

Le délai pour former une demande en rétractation est de 30 jours à compter de la notification
de la décision attaquée et ce délai peut être triplé en faveur des parties qui n’ont ni résidence ni
domicile au Maroc.

3- La procédure et les effets :

Cette demande en rétractation est portée devant la juridiction qui a rendue la décision
attaquée. Si la rétractation est admise, les parties seront remises dans l’état ou elles se trouvaient
avant le jugement.

C- Le pourvoi en cassation :
Ce pourvoi a pour objet de faire annuler par la cour suprême les décisions rendues en dernier
ressort en violation de la loi. La cour suprême ne juge pas à nouveau l’affaire, mais elle renvoie si
elle casse l’arrêt à une autre juridiction.
1- Les causes d’ouvertures du pourvoi en cassation :

- Violation de la loi interne, c'est-à-dire méconnaissance ou fausse application de la loi


marocaine dans le dispositif du jugement.
- Violation d’une règle de procédure ayant causée préjudice à une partie (absence de
notification).
- Incompétence, ce peut être incompétence d’attribution ou territoriale.
- L’excès de pouvoir, c’est le cas lorsque le juge a empiété sur les attributions du pouvoir
exécutif.
- Le défaut de base légale ou de motif, absence de motivation des décisions rendues ; en effet,
toutes les décisions doivent constituer une application régulière des textes en vigueur.

2- Les conditions du pourvoi en cassation :

Toutes les décisions de l’ensemble des juridictions peuvent faire l’objet d’un tel pourvoi si
elles sont rendues en dernier ressort, de même lorsque le procureur général du Roi près de la cour
suprême apprend qu’une décision a été rendue en violation des règles de procédure ou de loi et
aucune des parties ne s’est pourvue en cassation dans les délais il va saisir la cour suprême. S’il y a
cassation les parties ne peuvent s’en prévaloir pour éluder les dispositions de la décision cassée, ce
recours a pour objet d’éviter tout en les sanctionnant les erreurs d’interprétation ou d’application de
la loi qui peuvent être commises par certains juges et ce afin d’éviter que ne subsistent une
jurisprudence contraire au texte en vigueur.
Le ministère public ne peut agir que si les parties ont laissés le délai s’écouler sans se pourvoir.
D’ailleurs, si le recours aboutit à la cassation, les parties ne peuvent pas s’en prévaloir et la décision
attaquée précédemment rendue par la cour d’appel conservera à leur égard tous ces effets.
Reste à évoquer le pourvoi pour excès de pouvoir des juges ;

3- Procédure et effets :

En ce qui concerne la procédure, les parties doivent obligatoirement avoir recours au


ministère d’un avocat à la cour suprême. Celui-ci introduit le pourvoi par une requête qu’il signe et
dépose au greffe de la juridiction qui a rendu la décision attaquée ou directement au greffe de la
cour suprême. La requête est accompagnée en expédition de la décision attaquée. Le demandeur
devra s’acquitter de la taxe judiciaire. Le délai pour saisir la cour est de 30 jours à compter du jour
de la notification de la décision déférée. En tout cas dès la formation du recours et transmission du
dossier de l’affaire par la juridiction, la procédure devant la cour suprême s’enclenche. Le
demandeur constitue un avocat agrée qui est chargé de déposer la requête et le secrétaire greffier de
cette juridiction va notifier le pourvoi au défendeur. Il en va de même pour la transmission du
dossier par le premier président au président de la chambre compétente qui désigne à son tour un
conseiller rapporteur chargé de la procédure.
Ce magistrat dépose son rapport quand il estime que l’affaire est en état d’être jugée et le dossier est
transmis au procureur général qui le remet à l’avocat général en vue de préparer ses conclusions.
Quant aux effets du pourvoi, aucun effet suspensif ni dévolutif, car ce n’est pas l’affaire qui est
examinée à nouveau, mais la décision rendue à l’occasion de l’affaire.
La décision de cette cour peut consister en un arrêt de rejet si le pourvoi n’est pas fondé ou un arrêt
de cassation si le pourvoi s’avère fondé.
En cas de cassation, l’affaire est renvoyée devant la juridiction du même ordre que celle qui avait
statuée et si la juridiction de renvoi statue comme la 1ère juridiction dont la décision a été annulée,
s’il y a un nouveau pourvoi pour les mêmes moyens l’affaire sera portée devant une juridiction
spéciale à savoir les chambres réunies.
TITRE IV : Les voies d’exécution (art 411 à 510 du cpc)

Lorsqu’une personne saisi un tribunal, elle vise la condamnation du défendeur à lui


fournir une prestation ou a honorer une obligation valablement contractée, mais
surtout à faire exécuter les causes du jugement ou les termes de l’engagement.
Généralement le débiteur qui a perdu son procès, exécute volontairement la décision
rendue mais il arrive souvent qu’il s’obstine à ne pas l’exécuter. Aussi la loi prévoit
elle des procédures permettant d’aboutir à l’exécution forcée au moyen des voies
d’exécution qui ont pour but l’exécution d’un jugement ou d’un engagement. Qu’il
s’agisse d’un jugement ou d’un engagement, son efficacité dépend largement de son
exécution, sinon on voit mal la finalité des recours aux tribunaux. Malheureusement,
ces procédures d’exécution et de distribution sont souvent longues et onéreuses.

Chapitre I : Règles générales en matière d’exécution forcée et de


saisie.

Section I : Généralités sur l’exécution forcée.

A - Différents modes d’exécution

1-l’ exécution directe ou par équivalent

Le créancier est en droit de demander l’exécution directe ou en nature dans tous les
cas ou cela serait possible : Démolition d’un mur ou expulsion du locataire. Dans ce
cas c’est la prestation qui constitue l’objet de l’obligation qui doit être fournie au
créancier, grâce souvent à l’emploi de la force publique. L’exécution forcée porte sur
une somme d’argent et en cas de refus du débiteur de payer sa dette, il encourt une
exécution sur sa personne elle même

2-L’éxécution sur la personne : la contrainte par corps

Via la loi 30-6 relative à l'exercice de la contrainte par corps en matière civile, les
dispositions des articles 1er et 2 du dahir du 20 février 1961 relatif à l’exercice de la
contrainte par corps en matière civile sont modifiées et complétées comme il suit :
Article 1 «L’exécution de tous jugements ou arrêts portant condamnation au paiement
d’une somme d’argent peut être poursuivie par la voie de la contrainte par corps»
Cependant, lit-on dans le même texte de loi, «Toutefois, une personne ne peut être
mise en prison pour le simple fait de son incapacité à remplir un engagement
contractuel».

En vertu de l’article 2 : «La contrainte par corps s’exerce selon les règles et modalités
fixées par les articles 633 à 647 du dahir du 3 octobre 2002 relatif au Code de
procédure pénale».

Elle est prévue pour l’exécution des condamnations à l’amende, aux restitutions, aux
dommages-intérêts et aux frais. La durée de la contrainte par corps est
proportionnelle au montant des sommes à payer, en vertu des dispositions de l’article
638 du Code de procédure pénale Ainsi, le juge peut ordonner la contrainte par corps
dont la durée est fixée selon les montants que doit verser la personne condamnée.
Cette durée d'emprisonnement peut aller de 6 jours (pour des sommes inférieures à
8.000 DH) à 15 mois si ce montant est équivalent ou supérieur à un million DH.

Néanmoins, la contrainte par corps est entourée de mesures restrictives destinées à


protéger le débiteur défaillant. Elle ne peut s’appliquer lorsque le condamné justifie
de son insolvabilité par :
- La présentation d’une attestation d’indigence et d’une attestation de non-imposition,
conformément au Code de procédure pénale, article 635 ;
- Elle ne peut s’appliquer aux personnes âgées de moins de 18 ans ou de plus de 60
ans ;
- Elle ne peut être exécutée contre un débiteur au profit de son conjoint, ses
ascendants, descendants, frères et sœurs, oncles et tantes, neveux et nièces et alliés au
même degré ;
- Elle ne peut être exécutée simultanément contre le mari et l’épouse, même pour des
dettes différentes, ni contre une femme enceinte ou une femme allaitante pendant les
deux années suivant son accouchement ;
- Elle n’est exécutée qu’à la suite d’une procédure prévue par le Code de procédure
pénale : injonction de payer infructueuse pendant un mois, requête du créancier,
vérification du dossier qui est alors transmis au procureur pour exécution.

3-l’exécution sur les biens du débiteur

Le patrimoine du débiteur constitue le gage général de ses créanciers et une variété de


modalités sont prévues pour mettre sous-main de justice les biens du débiteur. Il
s’agit des saisies dont la finalité est la vente des biens saisis et la récupération par les
créanciers de leurs droits respectifs au moyen de la procédure de distribution par
contribution.

4-Procédures spéciales d’exécution sur les biens

Il s’agit du redressement judiciaire et de la liquidation judiciaire, recouvrement des


pensions alimentaires , des amendes et certaines condamnations pénales à caractère
pécuniaire.

5-l’astreinte
Un créancier peut solliciter du tribunal la condamnation du débiteur à une somme
d’argent dont le montant augmentera chaque jour, jusqu’à l’exécution de la décision
principale. Cette condamnation accessoire est appelée astreinte et elle est un moyen
de pression exercé à l’égard du débiteur récalcitrant pour l’inciter à l’exécution
prompte de la condamnation.

B: Conditions de l’exécution forcée

1-titre exécutoire

Aucune saisie mobilière ou immobilière ne peut être diligentée sans que le créancier
ne soit muni d’un titre exécutoire. En outre, les jugements ou arrêts ne doivent pas
être frappés d’opposition ou d’appel et enfin toute décision judicaire n’est exécutoire
que si elle comporte la formule exécutoire et si notifiée à la partie condamnée sur
réquisition de la partie bénéficiaire.

2-role de l’agent d’exécution

**greffe : L’exécution forcée est assurée par le greffe du tribunal qui a rendu la
décision : l’agent instrumentaire met le débiteur en demeure de se libérer sur le
champ ou de faire connaître son intention (mise en demeure). Toutefois entre la mise
en demeure et l’exécution proprement dite, il s’écoule fatalement un délai qui permet
parfois au débiteur de mauvaise foi, de faire disparaître le gage du créancier et de se
déclarer insolvable.
**huissiers de justice : aident les juridictions à vaincre les problèmes de notification
et d’exécution des jugements : ils ont un rôle d’appoint. Ainsi ils sont chargés de
procéder au recouvrement des créances en vertu d’une décision passée en force de
chose jugée donc exécutoire ainsi qu’aux ventes publiques de meubles et effets
mobiliers corporels. Dressent tous les actes requis pour l’exécution des ordonnances,
jugements et arrêts.

3-recours éventuel au juge

Un créancier sollicite la permission du juge pour faire pratiquer une saisie et celle ci
lui est accordée par le président du tribunal de première instance ou par le juge le plus
ancien. Il arrive aussi qu’un agent chargé de l’exécution comme d’ailleurs le
poursuivi saisissent le juge des référés pour statuer sur des difficultés relatives à
l’exécution d’un jugement ou titre exécutoire. Le juge peut autoriser la continuation
des poursuites, accorder au débiteur des délais de grâce qui ont pour effet de
suspendre les poursuites.
De même, lorsque surgit un obstacle de droit ou de fait visant à empêcher l’exécution
d’une condamnation à une somme d’argent ou d’une obligation de faire ou de ne pas
faire, la compétence est attribuée au président du tribunal qui a rendu la décision ou
celui chargé par la cour d’appel de l’exécution. Il est saisi soit par la partie
poursuivante ou par l’agent d’exécution lui même : une fois saisi il apprécie si la
difficulté est sérieuse et si tel est le cas, il ordonne le sursis à exécution : il ne statue
que provisoirement en attendant le règlement du litige au fond. L’agent peut aussi se
faire autoriser par le président à faire ouvrir portes et chambres des maisons pour
toutes les perquisitions lorsque les personnes présentes, ne permettent pas à l’agent
d’accomplir sa mission, à savoir la saisie des effets et meubles appartenant au
débiteur.

4-recours éventuel à la force publique

En cas de refus d’exécution par la partie poursuivie, l’agent peut demander


l’intervention de la force publique. Il en avise les autorités locales compétentes qui
sont tenus de lui apporter leurs concours (article 433 al3 du code de procédure civile).

Section II : Limites à l’exercice des voies d’exécution

A- l’abus des voies d’exécution

Les tribunaux condamnent à des dommages et intérêts le créancier qui pour une
créance minime, saisit des immeubles très importants de son débiteur. La
jurisprudence sanctionne ces saisies abusives ou injustifiées en faisant appel à la
théorie de l’abus de droit, le saisissant ayant commis une faute impliquant le droit à
réparation. La saisie ne saurait être étendue au delà de ce qui est nécessaire pour
désintéresser le créancier et couvrir les frais de l’exécution forcée.

B- caractère d’ordre public des règles d’exécution forcée.

Les parties ne peuvent déroger aux règles légales de l’exécution forcée : De même en
matière de saisie mobilière, est nulle et non avenue, toute stipulation même
postérieure au contrat, qui autoriserait le créancier, faute de paiement, à s’approprier
le gage ou à en disposer, sans les formalités prescrites par la loi.

CHAPITRE II : Principes généraux en matière de saisies

Section I : Définition et classification des saisies :

La saisie a pour but de mettre sous la main de la justice les biens d’un débiteur
jusqu’à désintéressement du ou des créanciers. Le détenteur ou le propriétaire de ces
biens est dessaisi des biens : cette mesure vise à l’empêcher d’en disposer ou d’en
jouir. Si le débiteur ne règle pas ses dettes, on procède à leur vente pour se faire payer
sur leur prix.
Les saisies peuvent être classées soit d’après leur but ou leur objet :
*la saisie conservatoire est une mesure de sauvegarde qui a pour effet d’empêcher le
débiteur de disposer de ses biens au préjudice de son créancier jusqu’au jugement
définitif sur le fonds. Elle vise à soustraire les biens à la libre disposition du débiteur,
les maintenir sous la main de la justice et les conserver au profit du créancier. Peut
être effectuée sans titre exécutoire, une simple autorisation du juge suffit.
*La saisie exécution a pour but de parvenir à la vente des biens saisis pour permettre
au créancier d’en toucher le prix. L’obtention d’un titre exécutoire est nécessaire.
D’après la nature de l’objet saisi, on distingue les saisies mobilières et la saisie
immobilière. Les saisies mobilières sont de type varié : saisie exécution, saisie
arrêt.Les saisies immobilières est plus complexe et onéreuse que la saisie mobilière.

Section II : Conditions générales des saisies

A - Les causes de la saisie

1-conditions de fond

Pour les saisies exécution, la créance doit être liquide, certaine et doit exister : elle
n’est pas certaine si l’événement dont elle dépend ne s’est pas encore réalisé et
exigible.

2-conditions de forme

S’il s’agit d’une saisie conservatoire, un titre exécutoire n’est pas nécessaire mais ce
titre est requis en matière de saisie exécution.

B - Les sujets de la saisie


En principe, les personnes pouvant faire procéder à une saisie doivent jouir d’une
capacité pour saisir. Le droit de saisie des créanciers passe à ses successeurs
universels (héritiers). Ce droit appartient aussi aux mandataires légaux (tuteurs), ou
conventionnels du créancier. Le père qui administre les biens du mineur ou incapable
et tous administrateurs constitués par la loi, ne peuvent faire aucun acte de gestion sur
les biens et toucher le produit de la saisie.
Seul le débiteur peut être saisi ainsi que ses successeurs qui prennent sa place à sa
mort : on doit seulement leur signifier le titre exécutoire contre le défunt avant de
commencer les poursuites contre eux. Il reste qu’on ne peut jamais opérer une saisie
contre les personnes morales de droit public. De même, des considérations
humanitaires et sociales, limitent le droit des créanciers à la saisie : en effet tous les
biens mobiliers nécessaires à la vie et au travail du saisi et de sa famille ou les biens
attachés à la personne du titulaire, sont insaisissables. Cette disposition ne concerne
que les personnes d’un niveau de vie faible.
Chapitre III : la saisie conservatoire

Sous chapitre I : la saisie conservatoire générale

Section I : Conditions de la saisie

Le créancier peut obtenir une saisie conservatoire avant l’exigibilité de la créance s’il
établit que sa créance est mise en péril par les agissements de son débiteur. Le
créancier doit justifier aussi de l’urgence du recouvrement de sa créance, qui peut être
mise en péril par les agissements du débiteur. La saisie conservatoire peut porter sur
des meubles ou immeubles : on peut saisir par exemple des meubles corporels ainsi
que les éléments incorporels d’un fonds de commerce.

Section II : Procédure.

Elle relève de la compétence du président du TPI qui statue en tant que juge des
référés sur les mesures conservatoires. L’opportunité d’autoriser une telle saisie est
laissée à l’appréciation du président du TPI ou du juge qu’il délègue à cet effet. Si la
saisie est autorisée, elle est exécutoire sur minute nonobstant appel ou opposition.
Peut être demandé en référé, la consignation entre les mains d’un séquestre désigné
par le juge, des sommes suffisantes pour garantir la cause de la saisie. Si la saisie
porte sur des biens mobiliers, l’agent d’exécution procède par procès verbal à leur
inventaire et les énumère. Si la saisie porte sur un immeuble , la décision l’ordonnant
est déposée à la conservation foncière en vue de son inscription sur le livre foncier et
la publicité de la saisie est assurée pour une durée de 15 jours , pour la sauvegarde
des droits des tiers. Si la saisie a été pratiquée contre le débiteur lui même, celui ci
reste en possession de ses biens jusqu’à la conversion de la saisie conservatoire en
une autre saisie. En revanche si les biens appartenant au poursuivi sont entre les
mains d’un tiers, l’agent d’exécution lui notifie l’ordonnance de saisie et lui en remet
copie : de ce fait, le tiers est constitué gardien des objets mobiliers ou de l’immeuble
à moins qu’il ne préfère remettre les biens saisis à l’agent. Il ne pourra s’en dessaisir
que s’il en est autorisé par le juge. La saisie empêche le saisi d’en disposer au
détriment de son créancier. De plus, il encourt des sanctions pénales en cas de
détournements des objets saisis si ceux ci sont détruits volontairement et dans le
dessein de les soustraire à la justice. Enfin si le créancier obtient un jugement ou arrêt
passé en force jugée condamnant le débiteur et partant un titre exécutoire, la
conversion de la saisie conservatoire en saisie exécution s’opère automatiquement par
le seul effet de la loi.

Sous chapitre II : Saisies conservatoires particulières

Il s’agit de la saisie gagerie, la saisie revendication et celle des navires et aéronefs.

**La saisie gagerie est une saisie conservatoire mobilière organisée dans l’intérêt du
bailleur d’immeuble en vue de lui assurer le paiement des loyers dus. Elle peut porter
sur les meubles de toute nature garnissant les lieux loués ou sur les créances nées du
bail à raison des réparations locatives ou dégâts à la propriété. Le privilège du
bailleur subsiste même si les meubles ont étés déplacés sans le consentement de ce
dernier. Elle est demandée par requête au président du TPI qui autorise le bailleur à la
faire pratiquer par l’agent d’exécution. La phase d’exécution ne débute qu’après que
la saisie gagerie ait été validée par décision du TPI du lieu ou la saisie à eté effectuée.
Le jugement de validité convertira la saisie gagerie en saisie exécution, ce qui
entraînera la réalisation du gage.

**La saisie revendication : Permet au titulaire d’un droit réel sur une chose mobilière
d’obtenir que celle-ci soit mise sous main de justice pour assurer la protection de ce
droit réel. C’est l’action par laquelle une personne qui prétend à un droit de propriété,
de possession légale ou de gage sur une chose mobilière possédée par un tiers, met
cette chose sous main de justice. La saisie revendication peut être pratiquée par le
propriétaire de l’objet ou par le créancier gagiste : on peut revendiquer un meuble
volé ou perdu, un meuble se trouvant entre les mains d’un possesseur de mauvaise
foi.
Pour saisir, le créancier sollicite une autorisation du juge dans le lieu ou se trouve
l’objet revendiqué et dés que ce magistrat rend l’ordonnance de saisie, la décision est
notifiée au détenteur des meubles dans les formes ordinaires. Celui ci peut s’y
opposer en prétendant par exemple avoir acheté les objets volés de bonne foi : l’agent
est tenu de surseoir à l’exécution et porte la difficulté devant le magistrat saisi. Le
créancier doit pour se voir restituer les objets saisis, obtenir un jugement de validité
du tribunal de première instance. Détenteur et créancier débattent contradictoirement
devant le juge du fond qui tranche la contestation. Si la demande est fondée, le
jugement sur la validité constate le droit du revendiquant et ordonne restitution des
meubles à son profit.

Chapitre IV : Les saisies exécution

Sous Chapitre I : les saisies mobilières

Procédure par laquelle le créancier muni d’un titre exécutoire, fait placer sous main
de justice des biens meubles corporels de son débiteur et en poursuit la vente pour se
faire payer sur le prix. S’agissant des conditions de la saisie, il faut se reporter aux
conditions générales de la saisie déjà étudiées. Tout créancier peut poursuivre cette
procédure en justifiant d’un titre exécutoire et d’une créance liquide et exigible. Cette
saisie ne porte que des meubles et ces biens doivent être en la possession du débiteur.

Section I : Procédure

L’agent d’exécution notifie à la partie condamnée la décision qu’il est chargé


d’exécuter (commandement). Il la met en demeure de se libérer sur le champ ou de
faire connaître son intention. Dés le commandement, le débiteur doit payer car à
défaut, un jour après cette mise en demeure, le créancier peut procéder à la saisie. Le
commandement est une formalité substantielle qui ne saurait être omise sous peine de
nullité de toute la procédure d’exécution qui suivrait. Si le débiteur mis en demeure
refuse de se libérer, ou ne tient pas son engagement de se libérer, l’agent d’exécution
procède à la saisie des biens du poursuivi tout en respectant les prescriptions de
l’article 451 CPC en vertu duquel, une saisie exécution ne peut être diligentée avant 5
heures du matin et après 21 heures. L’agent se transporte sur les lieux pour procéder à
la saisie, accompagné de 2 témoins et l’agent d’exécution met en demeure une
dernière fois, le débiteur de payer. A son refus, il établit un procès verbal de saisie
qui est l’inventaire des objets saisissables ou un PV de carence s’il ne trouve rien à
saisir. Le gardien doit seulement conserver les biens saisis au profit du créancier. Le
gardien agit en qualité de séquestre judicaire. Après saisie, la vente a lieu 8 jours
(délai conventionnel) après ladite saisie et la vente a lieu sur le plus prochain marché
public soit a la salle des ventes mais rien n’interdit aux parties de choisir un autre lieu
de vente .Immédiatement après la vente, l’agent s’assure qu’il n y a pas eu
détournement ou dégradation des meubles saisis (pv de récolement), puis la vente est
portée à la connaissance du public. La vente à lieu aux enchères publiques et les
objets sont attribués au plus offrant, au dernier enchérisseur qui doit payer comptant
le prix augmenté des frais. En cas de non-paiement, l’objet est remis en vente aux
frais et risques de l’adjudicataire défaillant , lequel peut être tenu de payer la
différence entre le prix qu’il avait consenti et celui atteint par la remise en vente,
s’il est inférieur. Mais si le prix obtenu par l’objet est plus élevé, l’adjudicataire
défaillant ne peut prétendre à recevoir le bénéfice, ce montant étant acquis à la saisie.
Dans cette situation, la remise en vente est appelée folle enchère, qui constitue une
procédure de seconde enchère. L’adjudication entraîne transfert de la propriété et
si le prix de vente est suffisant pour désintéresser les créanciers, l’agent
d’exécution qui a procédé à la vente leur remet le montant de la vente et le
surplus éventuel sera versé au saisi. Si le montant en revanche s’avère insuffisant et
qu’il existe plusieurs créanciers, cet agent doit déposer le montant de la vente à la
caisse de dépôt et de gestion, en attendant sa répartition entre les créanciers suivant la
procédure de distribution par contribution. Toutefois il faut préciser que s’agissant
de la procédure de saisie d’exécution, il est fréquent de constater que les
débiteurs de mauvaise foi organisent leur insolvabilité, notamment en
s’absentant le jour de l’arrivée de l’agent ou en déplaçant les objets qui ont une
valeur.

Section II : incidents de la saisie exécution

A- Incidents provenant du saisi et des autres créanciers

Le saisi peut prétendre que sa dette n’existe pas ou qu’il y a vice de forme (défaut de
commandement) dans la procédure de saisie. Le juge des référés dans ces hypothèses
peut accorder un sursis d’exécution. Le créancier premier saisissant ne jouit pas d’un
privilège du fait de la saisie car les autres créanciers peuvent faire valoir leurs droits
jusqu’à la distribution du prix par le biais de la procédure d’opposition sur le prix de
vente. L’opposition est formée entre les mains de l’agent d’exécution en précisant
l’identité du créancier opposant, cause de la créance, son montant et le titre
exécutoire. La formation de l’opposition contraint l’agent à consigner le prix de la
vente en attendant qu’il soit statué sur l’opposition.

B- incidents provenant des tiers

Le tiers peut solliciter une demande en distraction des biens saisis, soit que ces biens
se trouvent entre les mains du tiers soit que ces biens sont en possession du débiteur
saisi.
Dans le premier cas, le tiers qui est en possession de la chose sur laquelle l’exécution
est poursuivie, ne peut à raison d’un droit de gage ou privilège sur cette chose,
s’opposer à la saisie. Il peut seulement faire valoir ses droits au moment de la
distraction du prix. Dans la seconde hypothèse, le tiers se prétend propriétaire des
biens saisis, le saisi les possédant indûment. Le tiers va d’abord tenté de se faire
remettre les meubles lui appartenant en produisant des justificatifs (titre de propriété)
et le juge des référés autorisera la restitution des biens revendiqués. En cas de
contestation de la part du débiteur saisi et si la demande en distraction est
accompagnée de preuves consistantes, le président du TPI peut surseoir à la vente et
le tiers a un délai de 8 jours pour saisir le juge du fond. Par contre si les preuves sont
insuffisantes, le juge peut refuser de surseoir à la vente et le tiers devra introduire une
demande en distraction devant la juridiction du fond dans les mêmes délais. Si le tiers
ne respecte pas le délai de huitaine, les poursuites sont continuées et le tiers
négligeant ne peut plus faire opérer la distraction.

Sous Chapitre II : la saisie immobilière

Procédure par laquelle le créancier va placer sous main de justice un ou plusieurs


immeubles de son débiteur, les faire vendre et se faire payer sur le prix. Toutefois
dans l’intérêt du débiteur, la vente forcée des immeubles ne peut être poursuivie
qu’en cas d’insuffisance des biens mobiliers sauf si la créance est assortie d’une
sûreté réelle immobilière.

Section I: les conditions de la saisie immobilière

A- Biens susceptibles d’être saisis.

1-les biens saisissables

La saisie s’applique aussi bien aux immeubles par nature immeubles par destination
ou par l’objet auxquels ils s’appliquent.
2-restrictions au droit de saisir
Le créancier peut provoquer simultanément la saisie de plusieurs immeubles
appartenant au débiteur mais en cas d’affectation de plusieurs immeubles à une même
créance, l’exécution ne peut être poursuivie simultanément sur chacun d’eux qu’après
autorisation délivrée en forme d’ordonnance sur requête par le juge des référés qui va
désigner le ou les immeubles qui feront l’objet de poursuites. Par ailleurs et aux fins
de protéger les immeubles produisant des revenus importants, la suspension de la
procédure de saisie est permise si ces revenus suffisent à assurer le paiement de la
dette.

B- créanciers habilités à effectuer la saisie

Toutes catégories confondues mais le droit de préférence ne joue qu’au stade de la


distribution des deniers. Toutefois les créanciers chirographaires n’ont intérêt à saisir
que si en concours avec les créanciers privilégiés ou hypothécaires, la valeur de
l’immeuble est nettement supérieure à celle des créances privilégiées. Seuls les
créanciers privilégiés ou hypothécaires peuvent pratiquer une saisie entre les mains
du tiers détenteur. Enfin les créanciers saisissants qui ont inscrit la saisie immobilière,
ne peuvent se voir opposer une prétendue mutation de propriété (donation).

Section II : Procédure de la saisie immobilière

A-la saisie proprement dite

La procédure débute par un commandement et la saisie de réalise par la publication


de ce commandement.

1-le commandement tendant à la saisie


C’est un acte qui contient le commandement et le procès-verbal de saisie. Le PV
permet une meilleure identification de l’immeuble ou de ceux saisis et le
commandement mentionne obligatoirement le nom, numéro du titre, situation de
l’immeuble dont la vente sera poursuivie en cas de non-paiement. L’agent
d’exécution va se faire remettre le titre de propriété par le propriétaire ou par tout
détenteur. Il peut arriver que le saisissant souhaite pratiquer la saisie sur d’autres
biens immeubles de son débiteur non compris dans les titres de propriété : il lui suffit
d’obtenir l’autorisation en référé du président du tribunal du lieu d’exécution. Le
procès-verbal de saisie met le débiteur en demeure, interrompt la prescription et fait
courir les intérêts.

2-la publication du commandement

Si l’immeuble a été saisi conservatoirement, l’agent d’exécution notifie en la forme


ordinaire la conversion de cette saisie en saisie immobilière au saisi à son domicile ou
résidence. En l’absence de saisie conservatoire, l’agent d’exécution place les biens
immeubles sous main de justice. Ce n’est qu’ensuite qu’il met le débiteur de se
libérer en lui notifiant le commandement. L’acte de conversion de la saisie
conservatoire en saisie immobilière doit être inscrit sur le livre foncier. Le
commandement valant saisie des biens, cette saisie entraîne mise sous séquestre de
l’immeuble et immobilisation des fruits et défense d’aliéner ou d’hypothéquer.

B-la réalisation du gage

1-formalités préparatoires de l’adjudication


Débute par des formalités préparatoires qui sont destinées à établir les conditions de
la vente, à faire connaître celle-ci aux différents intéressés : débiteurs, créanciers
inscrits ou acquéreurs éventuels. Il s’agit de la rédaction et dépôt du cahier de charge
établi par l’agent d’exécution dès que la saisie immobilière est pratiquée. Il est
déposé au greffer et mis à la disposition des enchérisseurs pour en prendre
connaissance. Une fois le cahier de charge établi, l’agent procède à la publicité légale
aux frais avancés par le créancier. L’avis de mise aux enchères indique la date
d’ouverture des enchères, le dépôt au greffe du procès-verbal de saisie et titres de
propriétés et énonce les conditions de vente. L’avis est porté ensuite à la connaissance
du public et la publicité est faite par différents moyens fonction de l’importance ou
de la valeur des immeubles à vendre. L’agent suite à cette publicité, commence à
recevoir les offres qui sont consignées par lui jusqu’à la clôture du PV d’adjudication.

2-l’adjudication

A lieu 30 jours après la notification de la saisie c’est à dire de la publication du


commandement mais le débiteur peut obtenir des délais de grâce par le président du
tribunal, sachant que ce délai ne peut jamais excéder un délai de 90 jours, y compris
le délai de 30 jours initial. Si le poursuivi ne s’est pas libéré de sa dette et au jour fixé
pour l’adjudication, l’agent va procéder à la vente et le point de départ des enchères
est la mise à prix fixé par le cahier des charges ou si des offres avaient été faites, le
prix le plus élevé fixé pour l’une de ces offres. L’agent dresse un procès verbal
d’adjudication qui constitue un titre pour le paiement du prix en faveur du saisi et de
ses ayants droit ainsi qu’un titre de propriété en faveur de l’adjudicataire.
Quand aux effets de l’adjudication : opère un transfert de propriété puisque
l’adjudicataire aura les mêmes droits de propriété que ceux appartenant au saisi.
L’inscription au titre foncier du procès verbal d’adjudication purge tous privilèges et
hypothèques.

3-la surenchère du sixième :

Pour parvenir à faire vendre l’immeuble au meilleur prix possible, le législateur a


prévu qu’on pourrait après la première adjudication, faire surenchère et remettre en
cause le résultat de cette adjudication. Mais la surenchère doit être du sixième. La
nouvelle mise à prix sera au moins d’un sixième, en sus du prix d’adjudication, le
surenchérisseur s’engageant à prendre l’immeuble à ce nouveau prix, s’il ne se
présente pas d’enchérisseur. Doit être formée dans les 6 jours qui suivent
l’adjudication et à l’expiration d’un délai de 30 jours, il est procédé à une
adjudication définitive. Les effets de l’adjudication sur surenchère : si l’adjudication a
lieu au profit d’une personne autre que l’adjudicataire, celle-ci est considéré comme
propriétaire sous condition résolutoire. L’événement qui va produire cette résolution,
c’est la déclaration de surenchère. Le saisi restant propriétaire jusqu’à l’adjudication
sur surenchère. Par contre si le premier adjudicataire le reste à la suite de la seconde
adjudication, cette adjudication ne fait que confirmer le droit qu’il tenait de la
première adjudication.

Section III : incidents de la saisie immobilière

A. L’action en revendication

Permettre à un tiers de faire retirer de la saisie un immeuble dont il se prétend


propriétaire. Un copropriétaire de l’immeuble saisi peut demander la distraction de sa
part de la propriété commune. Le revendiquant doit en outre justifier et produire ses
titres de propriété et intenter la procédure avant l’adjudication ou avant la seconde
adjudication si une surenchère est intervenue. L’action en revendication entraîne la
suspension de la procédure d’exécution et arrête définitivement la procédure
d’adjudication. Lorsque le tribunal admet l’action en revendication, aucun recours du
saisi ou créancier saisissant n’est admis. Par contre le revendiquant qui succombe est
condamné aux causes par la reprise des opérations de poursuites, sans préjudice des
dommages et intérêts pouvant lui être demandés par le saisi ou créancier saisissant.

B- Demande en nullité de saisie

Sanctions des prescriptions légales. Il peut s’agir du non-respect des moyens de


forme qui affecte l’acte entaché de nullité et la procédure ultérieure ou des moyens de
fond dont l’admission, entraîne la nullité de toute la procédure d’exécution. La nullité
peut être demandée par tous ceux qui y ont intérêt : saisi, créancier hypothécaire et
chirographaire. La demande en nullité peut être formée à tout moment avant
l’adjudication. Si la nullité est rejetée, la poursuite continue et si elle est admise, la
poursuite est poursuivie à compter du dernier acte valable. En cas de nullité de fond,
toute la procédure tombe.

C- Folle enchère

Quand l’adjudicataire n’exécute pas les obligations dont il est tenu en vertu du cahier
des charges, il est fol enchérisseur et l’on revend le bien qui avait été adjugé. Il y a
folle enchère en cas de non paiement par l’adjudicataire du prix de l’adjudication ou
des frais de saisie ou en cas de violation ou d’inexécution de l’un des autres clauses
principales du cahier des charges. Tous les intéressés peuvent demander la revente sur
folle enchère : créanciers hypothécaires, privilégiés, saisi.La procédure consiste a
faire remettre l’immeuble en vente en avertissant les principaux intéresses mais au
préalable, l’adjudicataire est mis en demeure de se conformer aux clauses du cahier
de charges et faute pour lui d’obéir à cette sommation dans les 10 jours de sa
réception, l’immeuble sera remis en vente à ses risques et périls. La procédure de
remise en vente consiste en une nouvelle publicité qui sera suivie d’une nouvelle
adjudication dans le délai de 30 jours. L’adjudicataire défaillant peut arrêter la
procédure jusqu’au jour de la nouvelle adjudication s’il justifie avoir satisfait aux
conditions de la première adjudication et payé les frais de procédure intervenus par sa
faute. A défaut d’arrêter la procédure, le fol enchérisseur n’a plus aucun droit sur
l’immeuble et il devra payer la différence entre son prix d’achat et le prix de revente
si l’immeuble se vend moins cher à l’adjudication sur folle enchère qu’à la première
adjudication. Il ne peut réclamer la différence si l’immeuble s’est mieux vendu.

Chapitre V : la saisie arrêt : La saisie arrêt générale

Procédure par laquelle un créancier arrête entre les mains d’un tiers les sommes et
objets mobiliers qui sont dus ou qui appartiennent à son débiteur et se fait payer sur
ces sommes ou prix de ces meubles jusqu’à concurrence de ce qui est du à lui-même.
Le créancier saisissant fait défense à un tiers saisi de payer les sommes ou de remettre
les objets mobiliers appartenant à son débiteur. Puis il obtient un jugement en vertu
duquel les sommes dues par le tiers saisi ou prix des objets seront employés à le
désintéresser. La saisie arrêt met en cause 3 personnes : le créancier saisissant, son
débiteur et le débiteur du débiteur. La créance du saisissant contre le débiteur saisi est
la cause de la saisie et la créance du débiteur saisi contre le tiers saisi est la créance
saisie arrêtée. La saisie arrêt découle du droit de gage du créancier sur le patrimoine
du débiteur et elle consiste généralement en une somme d’argent. Elle est une mesure
conservatoire jusqu’au jugement de validité ; après elle est une mesure d’exécution .

Section I : Conditions de la saisie arrêt

Le droit de saisir arrêter appartient a tout créancier du saisi qu’il soit hypothécaire ;
chirographaire ou privilégié. Les ayants cause des créanciers peuvent utiliser cette
procédure ainsi que les mandataires conventionnels ou légaux à condition de justifier
du mandat, qualité et capacité d’ester en justice. Toutefois il n’est pas permis de
pratiquer une saisie arrêt sur une créance appartenant à l’état, collectivités locales,
établissements publics : les agents diplomatiques qui représentent un état étranger
bénéficient également de cette immunité. La saisie arrêt ne peut être pratiquée que sur
une personne qui a la situation de tiers vis à vis du saisissant et qui est débitrice d’une
créance ou de la remise des sommes ou objets saisis arrêtés appartenant au saisi. Par
exemple une saisie arrêt est possible entre les mains du banquier ou notaire qui
détient des fonds pour le compte du débiteur saisi. La créance doit par ailleurs être
certaine, liquide et exigible, et la saisie arrêt peut être faite soit en vertu d’un titre
exécutoire soit en vertu d’une ordonnance du président du tribunal de première
instance accordée sur requête écrite. En l’absence d’un titre exécutoire, l’autorisation
de ce magistrat est nécessaire et il doit s’assurer de la certitude ou sérieux de la
créance. En accordant une telle autorisation, le magistrat précisera la somme pour
laquelle la saisie est possible et il se réserve le droit de rétracter cette autorisation en
référé sur la demande du saisi ou du tiers saisi. Cela ne préjudicie en rien le droit du
saisissant d’attaquer par voie d’appel l’ordonnance lui refusant l’autorisation. En
dernier lieu, la créance saisie arrêtée doit exister dans le patrimoine du saisi au jour
de la saisie et être en outre disponible car on ne peut saisir arrêter une créance
insaisissable telle qu’une créance alimentaire.

Section II : Procédure de la saisie arrêt

L’agent instrumentaire établit un procès-verbal de saisie arrêt, qui comporte des


indications spéciales : le titre en vertu duquel la saisie est faite, la somme sur laquelle
elle est faite, l’élection de domicile du saisissant. Ce document est ensuite notifié par
cet agent au débiteur et au tiers saisi. Le tiers saisi est tenu de communiquer à l’agent
du greffe, toutes pièces et renseignements utiles à la procédure et lui déclarer les
saisies antérieurement pratiquées entre ses mains. En cas de refus, l’agent peut en
référer au président du tribunal pour prendre par ordonnance des mesures de
contrainte. La responsabilité du tiers saisi peut même être engagée pour toute
inexactitude ou réticence de nature à porter préjudice au créancier saisissant. La
notification du procès-verbal par lequel est formée la saisie arrêt n’exproprie pas le
tiers saisi de sa créance mais elle entraîne deux effets : la prescription qui courait au
profit du tiers saisi est interrompue et la créance saisie arrêté devient indisponible.
L’indisponibilité s’étend en effet à toute la somme saisie et le débiteur saisi peut
solliciter du juge des référés de toucher le montant de sa créance contre le tiers saisi à
condition de consigner une somme suffisante pour répondre des causes de la saisie
arrêt. Si cette demande est accueillie par le magistrat, il donne main levée de
l’opposition et ordonne consignation. Cette consignation permettra au tiers saisi de
payer le débiteur saisi et la somme déposée sera affectée en priorité à la garantie de la
créance du saisissant qui aura un privilège exclusif de tout autre sur la somme
déposée.
Après cette étape va débuter la phase exécutoire de la saisie arrêt au cours de laquelle
une audience de conciliation a lieu entre le saisi, le tiers saisi et le saisissant. Le tiers
saisi n’est cependant pas tenu de se présenter à l’audience de conciliation, il peut
seulement adresser au président du tribunal une déclaration affirmative par laquelle il
fait connaître qu’il est bien débiteur du saisi, montant de sa dette, acomptes déjà
versés. Cette déclaration oblige le tiers saisi, qui ne pourra interjeter appel contre la
décision rendue en conformité à la déclaration. L’issue de la conciliation dépend de
l’accord des parties : si elles sont d’accord pour la distribution des sommes saisies
arrêtées, un PV de conciliation est dressée et les bordereaux de distribution
immédiatement délivrés. En cas de désaccord tant sur la créance elle-même que sur la
déclaration affirmative du tiers saisi, l’affaire est renvoyée à une nouvelle audience
fixée par le juge. En effet, l’ensemble des parties sont re-convoquées et entendues
contradictoirement ce qui débouche sur un jugement de validité. Si le créancier à un
titre exécutoire, l’instance a pour but de permettre au juge de reconnaître la validité
de la saisie et si la saisie a été faite sans titre exécutoire, ce magistrat aura en outre à
condamner le débiteur saisi au montant de la créance du saisissant. Au sein de cette
audience, le tiers saisi, intervient pour faire connaître sa qualité de débiteur du saisi :
Il y sera déclaré débiteur de la créance du saisissant. En dernier lieu, le jugement de
validité va déclarer la saisie valable et ordonner que le tiers saisi videra ses mains
entre celles du saisissant jusqu’à concurrence de la créance la plus faible. Mais même
si le jugement intime l’ordre au tiers saisi de payer le créancier, le saisi reste le
débiteur principal. Ainsi si le tiers ne peut payer la totalité de la créance, le saisi
demeure débiteur pour le surplus. L’exécution du jugement se solde par la procédure
de distribution des deniers : si la somme est suffisante à désintéresser tous les
créanciers du saisi, le tiers saisi se libère valablement entre leurs mains pour le
montant de leur créance et dans le cas contraire, il se libère valablement en la
déposant au greffe ou elle est l’objet d’une distribution par contribution.

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