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THEME I : LA NOTION DE DROIT

LEÇON I : LE DROIT ET LES DROITS


Dans une société organisée, le droit est omniprésent ; il dicte la vie des Hommes et fixe les règles qui
régissent les rapports humains complexes, tant sur le plan local que sur le plan national ou international. Ainsi,
les rapports entre époux, les rapports d’autorité, les devoirs réciproques, les rapports économiques, les
rapports des individus avec l’É tat ou encore les rapports entre les É tats relèvent du droit.

Le droit est vivant car les règles qui le constituent naissent, vivent, meurent et évoluent en fonction de
l’évolution de la société.

On distingue deux formes principales de droit : le droit objectif (ce que l'on appelle law en anglais)
et les droits subjectifs (rights).

I- Le droit objectif

A- Définition

Le droit objectif encore appelé règle de droit désigne l’ensemble des règles de conduite qui
gouvernent la vie de l’homme en société et dont l’inobservation est sanctionnée par les pouvoirs publics
(la contrainte sociale).

L’Homme vit en société. Le groupe n’est viable que si ses membres obéissent à certaines règles de
conduite ; ainsi, tout groupe implique une discipline. Or, avoir des règles de conduite ne suffit pas ; celui qui ne
respecte pas la règle doit savoir qu’il s’expose à une sanction. Sans cette sanction, la règle de conduite risquerait
de ne pas être observée.

Pour éviter que les citoyens se fassent justice eux-mêmes, la mise en œuvre des sanctions doit
être exercée par l’autorité publique. Dans les sociétés actuelles, c’est l’É tat qui est chargé de faire respecter la
règle de droit

B- Caractéristiques de la règle de droit

La règle de droit a certains caractères principaux:

- Elle est légitime


- Elle est générale et abstraite
- Elle est obligatoire et coercitive

Est légitime la règle consacrée par la loi à laquelle on reconnait une autorité et un pouvoir sur nous.
Ainsi une règle de droit est légitime si elle émane du peuple et a été adoptée conformément à la procédure
prévue.

La règle de droit est dite générale car elle s’applique à toutes les personnes se trouvant dans une
situation déterminée.

La règle de droit est dite abstraite parce qu’elle vise une situation théorique et non une personne en
particulier. Par exemple la loi fixe la majorité civile à 21 au Cameroun; cette règle ne vise personne en
particulier, elle s’applique à tous ceux qui ont atteint l’â ge de 21 ans. Ainsi, la formulation en termes généraux
de la règle de droit lui permet de garantir l’égalité devant la loi de toutes les personnes placées dans la même
situation juridique.

Le droit se réfère à des catégories juridiques: la personne physique, la victime, le fonctionnaire, le


salarié, le contrat….

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La règle de droit est dite obligatoire car tout le monde doit l’appliquer, sans aucune distinction, à partir
du moment où elle entre en application. Toutes les personnes sur le territoire national doivent la respecter,
quelle que soit leur nationalité. Personne ne peut s’y soustraire.

Enfin la règle de droit est dite coercitive pour plusieurs raisons: Tout d’abord la règle de droit est
contraignante (personne n’est heureux de s’arrêter au feu rouge, payer ses impô ts…) ensuite la force publique
peut contraindre les personnes à la respecter. Enfin, celui qui ne la respecte pas encourt une sanction prévue
par la loi.

C- Classification des règles de droit

Il existe plusieurs classifications de règles ou branches du droit. On distingue principalement le droit


public du droit privé.

1- Le droit public

C’est le droit qui régit les rapports des individus avec l’É tat, de l’É tat avec les individus, des É tats entre
eux. Il est subdivisé de la sorte:

- Le droit constitutionnel
- Le droit administratif
- Le droit international public.

2- Le droit public

C’est le droit qui gouverne les rapports des individus entre eux. Il est subdivisé de la sort :

- Le droit civil : c’est le droit « phare » du droit privé qui concerne le droit des personnes, le droit de
la famille, le droit des obligations, le droit de la propriété, etc.
- Le droit des affaires : il regroupe le droit commercial, le droit des sociétés, le droit de la
concurrence, etc.
- Le droit du travail
- Le droit international privé
- Le droit pénal définit les infractions et réglemente les peines

D- Fonctions du droit

Le droit remplit 03 fonctions:

- Pacifier les relations sociales


- Organiser la vie en société
- Traduire les valeurs collectives

II- Les droits subjectifs

A- Définition

Les droits subjectifs sont les prérogatives, les pouvoirs dont chaque personne dispose à l’égard de
certains biens ou de certaines personnes.

Exemples : le droit de propriété, le droit de créance, le droit d’auteur…

Les droits subjectifs sont conférés et sanctionnés par la règle de droit, par le droit objectif.

Ils naissent à l’occasion de la survenue d’un évènement dans la vie d’une personne afin de lui permettre
de se saisir d’un droit et d’en faire un droit subjectif: « j’ai le droit de… »

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Par exemple: chaque personne ayant une assurance automobile sait que si son véhicule est volé, elle
aura le droit à une réparation de la part de de son assurance. La plupart des personnes n’utilisent jamais ce
droit. Mais si un jour cela m’arrive, je sais que je peux me saisir de la règle pour dire « j’ai le droit d’obtenir
réparation ».

B- Différentes catégories de droits subjectifs

Les droits subjectifs se subdivisent en 02 catégories : Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux.

1- Les droits patrimoniaux

On appelle patrimoine l’ensemble des droits et obligations pécuniaires d’une personne.

On appelle droits patrimoniaux les droits que l’on peut trouver et évaluer en argent, dans un
patrimoine.

Ils sont transmissibles (on peut en hériter), cessibles (on peut les vendre, les offrir), saisissables (ils
peuvent être saisis par un créancier) et prescriptibles (ils peuvent s’éteindre si le droit n’est pas exercé ou
réclamé au bout d’un certain temps).

Exemples : Les droits de créance, l’hypothèque, le gage, le nantissement, etc.

2- Les droits extrapatrimoniaux

Ce sont les droits qui ne sont pas évaluables en argent. Ce sont principalement les droits liés à la
personne humaine. Ils sont intransmissibles, incessibles, insaisissables et imprescriptibles.

Exemples : Le droit au nom, à l’image, au respect de la vie privée, à l’honneur, à l’autorité parentale, etc.

C- La preuve des droits subjectifs

Pour se prévaloir d’un droit en justice, encore faut-il être en mesure de prouver son existence. Ne pas
pouvoir prouver son droit équivaut à ne pas avoir ce droit.

L’issue d’un procès dépend dont pour une large partie de la preuve.

La preuve est un moyen utilisé pour établir l’existence d’un fait ou d’un droit dont on se prévaut.

1- La charge de la preuve

Lorsqu’une personne invoque devant un juge l’existence d’un droit à son profit, elle doit en apporter la
preuve. On dit que la charge de la preuve incombe à cette personne appelée demandeur c’est-à -dire que
c’est sur cette personne que pèse l’obligation de prouver l’existence du droit invoqué.

Mais dans certains cas, le demandeur n’a pas à apporter la preuve de ses affirmations, car celles-ci sont
supposées exactes a priori : ce sont les présomptions légales. Elles dispensent le demandeur d’apporter la
preuve de l’existence de son droit. Par exemple l’époux est présumé être le père des enfants conçus par son
épouse pendant le mariage.

2- Les différents moyens de preuve

On distingue les preuves parfaites (écrit) des preuves imparfaites.

Les preuves parfaites sont exigées pour établir l’existence droits issus des actes juridiques tandis que les
preuves imparfaites sont admises pour prouver l’existence de faits juridiques et exceptionnellement des actes
juridiques.

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Les preuves parfaites sont :

- L’acte authentique qui est un acte qui a été reçus par un officier publique avec les solennités
requises (notaire, huissier...)

- L’acte sous seing privé qui est un écrit comportant la signature manuscrite des parties

- L’aveu judiciaire qui est la déclaration par laquelle une personne reconnait pour vrai et comme
devant être tenu pour avérer à son égard, un fait de nature à produire contre elle des conséquences
juridiques

Les preuves imparfaites sont :

- Le témoignage (preuve testimoniale) est la preuve qui résulte des déclarations faites en justice ou
au cour d’une enquête par des personnes qui ont perçus avec leurs propres sens le fait contester

- Le serment qui consiste pour une personne à affirmer solennellement la réalité d’un fait ou d’un
acte.

- La présomption de fait qui est une déduction faite par le juge à partir d’un fait connu.

3- La valeur des moyens de preuve

Les différents moyens de preuve n’ont pas tous la même force probante.

Les preuves parfaites s’imposent au juge qui est obligé d’en tenir compte lorsqu’il prend sa décision. Les
preuves imparfaites ont une valeur librement appréciée par le juge qui n’est pas obligé d’en tenir compte.

4- L’admissibilité des moyens de preuve

Le droit qu’il faut prouver peut résulter d’un acte juridique ou d’un fait juridique.

Un fait juridique est un évènement dont les conséquences juridiques ne sont pas voulues. Il est donc
difficile d’en prévoir à l’avance des moyens de preuve.

C’est pourquoi la preuve d’un fait juridique s’établit par n’importe quel moyen.

Un acte juridique est une manifestation de volonté destiné à produire des effets de droit. C’est un acte
volontaire qui produit des conséquences juridiques recherchées par l’auteur de l’acte.

L’acte juridique doit donc être en principe prouvé par écrit.

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