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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA NOTION DE DROIT

Objectif du module : sensibiliser les étudiants sur quelques termes juridiques (différentes catégories
de droit, la personne) et à la notion de responsabilité.

1.1 - NOTION DE DROIT


11.1 - Les notions élémentaires de droit
Le droit est l'ensemble des règles qui s'imposent à toutes les personnes dans une société. Le droit peut
être écrit ou oral. On peut ainsi le définir comme l'ensemble des principes qui régissent les rapports
entre les hommes eux-mêmes et qui servent à établir des règles juridiques.

On distingue deux types de droit : le droit public et le droit privé. Le droit public peut être défini
comme « l'ensemble des règles juridiques selon lesquelles l'Etat agit et entretient des rapports avec les
individus et les autres Etats. Il comprend le droit administratif, le droit constitutionnel, le droit fiscal,
le droit international public. Le droit privé est défini comme « l'ensemble des règles juridiques selon
lesquelles les particuliers individuellement ou en groupes, entretiennent des rapports. Il comprend le
droit civil, le droit pénal, le droit commercial, le droit comptable, le droit du travail, le droit social, le
droit international privé.

DROIT PRIVE DROIT PUBLIC


Droit Civil Droit portant sur l'Etat et la capacité des Droit administratif Droit ayant pour objet le
personnes, la famille, le patrimoine, la transmission fonctionnement de l'Administration et ses
des biens, les contrats, les obligations rapports avec les particuliers ainsi que la
constitution et le fonctionnement des
collectivités qui sont rattachées

Droit pénal Ensemble des règles qui définissent, Droit Constitutionnel Droit qui définit la
préviennent et sanctionnent les infractions structure et les rapports des pouvoirs publics
ainsi que la participation des citoyens à leur
fonctionnement
Droit commercial Droit régissant les actes du commerce, Droit fiscal et économique
les commerçants, les sociétés commerciales Droit s'appliquant aux impôts et aux
techniques permettant de le percevoir
Droit Comptable Droit régissant les différents Droit International public
actes comptablesL Droit s'appliquant dans les relations d'un
Etat avec les autres Etats
Droit du travail Droit régissant les rapports entre
employeurs et employés
Droit social II comprend le droit au respect de la vie
privée, et de la vie familiale, au respect du domicile et le
droit à l'image, le droit à la liberté, le droit d'aller et
venir, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de
religion, le droit à la liberté d'expression, à la liberté
de réunion et à la liberté d'association, le droit au
mariage et le droit de fonder une famille.

Droit international privé


Le droit international privé est constitué par l'ensemble
des principes, des usages ou des conventions qui
gouvernent les relations juridiques établies entre des
personnes régies par des législations d'Etats différents.
Trois critères essentiels permettent de déterminer la distinction entre droit public et droit privé : les
critères formel, organique et matériel.

• Le critère formel renvoi au procédé d'édiction des actes juridiques et permet de distinguer
l'acte unilatéral émis par une personne publique de l'acte conventionnel qui résulte d'un
accord des volontés dans un cadre contractuel par exemple.
• Le critère organique, qui repose sur la qualité des personnes en cause, permet de déterminer
la nature des rapports juridiques (rapports de droit privé ou rapports de droit publics)
• Le critère matériel, qui renvoie au contenu de l'acte et permet de distinguer l'intérêt général
de l'intérêt particulier.

11.2 - Les règles juridiques et hiérarchie des textes


Les relations entre les hommes permettent de définir des règles juridiques qui régissent leur relation.

La hiérarchie des règles juridiques applicables est la suivante :

Les Traités La Constitution Les Lois Les Décrets Les Arrêtés Les
ordonnances Le Traité est une convention écrite entre deux ou
plusieurs Etats.

La Constitution est l'ensemble des lois fondamentales qui établissent la forme d'un Gouvernement,
fixent les rapports entre gouvernants et gouvernés et déterminent l'organisation des pouvoirs publics.
La constitution est adoptée par référendum.

Les Lois, Prescriptions établies par l'autorité souveraine de l'Etat applicable à tous et définissant les
droits et les devoirs de chacun. La loi est proposée par le gouvernement et votée par l'assemblée
nationale.

Le Décret, acte à portée réglementaire ou individuelle pris par le Président de la République ou le


Premier Ministre. Ex (le code des marchés publics)

Les arrêtés, Décisions exécutoires prises par certaines autorités administratives. Les arrêtés peuvent
être pris par exemple par des Ministères, par les autorités préfectorales.

L'ordonnance est une décision prise par un juge. Le juge statue seul, dans certains cas, dans son
cabinet, donc hors de l'audience publique. Cette procédure a été instituée, soit en raison de l'extrême
urgence, et pour régler au moins provisoirement une situation qui ne peut souffrir une quelconque
attente ou qui risque de s'aggraver. Le premier magistrat de la république est le Président de la
république.

N.B : La jurisprudence est une sentence qui vient souvent compléter les lois. Lorsqu'il y a une
jurisprudence prononcée, celle-ci est publiée au journal officiel de la république et elle complète la loi.
Elle devient alors une règle applicable.
1.2 - LES PERSONNES ET LES RESPONSABILITES
12.1 - Les personnes
II existe deux types de personnes :

Les personnes physiques : individus qui ont la faculté de détenir des droits et des obligations.
L'individu s'identifie à son état civil, son nom, sa nationalité
La personne morale est un groupement avec une personnalité juridique différente de celles des
individus le constituant.

Pour constituer une personne morale, il faut des intérêts communs, des liens entre les intérêts et la
possibilité d'exprimer ces intérêts.

La personne morale est classée suivant le but poursuivi :

Groupement à but désintéressé (droit privé régi par les lois sur les associations) ; Groupement
à but lucratif (droit privé régi par les lois sur les sociétés commerciales) ; Groupement
d'Intérêt général Public (droit public qui relève du droit administratif national ou international
privé)

12.2 - La responsabilité, le dommage


Toute personne est apte à avoir des droits :

Soit qu'elle agisse volontairement afin d'obtenir des effets juridiques (acte juridique) qui a
pour fondement la volonté de l'individu qui a volontairement accompli un fait et qui a prévu
toutes les conséquences de son acte. Les parties fixent elles-mêmes, par leur seule volonté les
caractères du lien obligatoire qui va les unir dans son objet, sa durée et ses modalités, les
obligations ont alors un caractère contractuel ;
Soit qu'elle accomplisse un fait (fait juridique volontaire ou non dans son accomplissement
mais les conséquences sont voulues et précisées par la loi).

La responsabilité part de l'idée qu'il faut trouver l'auteur du dommage et lui demander réparation.

12.3 - La notion de dommage


Tout fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui-ci par la faute duquel il
est arrivé, à le réparer. Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement de son fait,
mais encore par négligence ou par son imprudence. Chacun est responsable du dommage causé par le
fait des personnes dont il doit répondre ou des choses qu'il a sous sa garde.

Le propriétaire d'un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, lorsqu'elle est arrivée
par suite d'un défaut d'entretien ou par le vice de sa construction.

Le Droit distingue les dommages aux biens et les dommages aux personnes. La réparation d'un
dommage consiste dans le versement de dommages-intérêts.

Les conditions de la recherche de la responsabilité :

Existence d'un dommage (préjudice suivi par la victime)


Existence d'un fait générateur qui est le fait d'une personne morale ou physique
Existence d'un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage.
1.3 - LE CONTRAT
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou
plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Il est composé d'un certain nombre
de clause et complété avec ces annexes. Ce volet sera développé ultérieurement.

Un marché de travaux est par exemple, un contrat par lequel un entrepreneur s'oblige à faire un
ouvrage en contrepartie d'un prix.

Compréhension rapide
1) Lors des coups d'états observés dans les pays, quels sont les textes qui sont suspendus et
quels sont ceux que les militaires respectent ?
2) Le contrat de travaux lie :
a. Le maître d'ouvrage et l'entreprise
b. Le maître d'ouvrage et le maître d'œuvre
c. Le maître d'œuvre et l'entreprise
3) Dans quel type de Groupement vous mettrez une entreprise, une ONG, une école comme
2iE?
a. Groupement à but non lucratif;
b. Groupement à but lucratif;
c. Groupement d'Intérêt général Public
4) Un mendiant frappe à votre porte et demande de la nourriture. Votre chien saute par le mur et
le mord. Malheureusement le chien est enragé et l'enfant meurt quelques jours après ? A qui
on s'attaque ? quelles sont les dispositions qu'on devrait prendre ?
CHAPITRE II - LES DIFFERENTS INTERVENANTS DANS L'ACTE DE
CONSTRUIRE

Objectif du module : définir les différents acteurs impliqués dans l'acte de construction, connaître
leurs attributions, leurs responsabilités, leurs relations, le mode d'exercice de leur fonction

Les principaux intervenants sont le maitre d'ouvrage, le maitre d'oeuvre, l'entreprise. D'autres
intervenants de second rang interviennent dans le cadre des obligations que doivent accomplir les
premiers.. IL s'agit de : le contrôle technique, les assurances, le laboratoire, les banques.

2.1 - LE MAITRE D'OUVRAGE


21.1 - La définition et les attributions
Le Maître d'ouvrage est la personne (physique ou morale) désignée par ce terme dans les
documents des Marchés et pour le compte de qui les travaux ou ouvrages sont exécutés.

Les attributions du maître d'ouvrage sont :


la faisabilité et l'opportunité de l'opération ;
la détermination de sa localisation ;
la définition du programme ;
la détermination de l'enveloppe financière prévisionnelle ;
le financement ;
le choix du processus selon lequel l'ouvrage sera réalisé ;
la passation des contrats d'études et des contrats de travaux ;
la passation et la gestion des contrats de contrôle technique ;
la réception de l'ouvrage.

Le maître d'ouvrage peut être de droit public ou de droit privé.

21.2 - L'exercice de la maîtrise d'ouvrage


Lorsque le maître d'ouvrage n'a pas les moyens humains ou la compétence nécessaire pour assurer les
tâches professionnelles qu'implique sa fonction, il peut confier tout ou partie de ces tâches à un maître
d'ouvrage délégué. Cela peut être sous la forme de mandataire ou de la conduite d'opération.

Sur les opérations de construction, l'exercice de la maîtrise d'ouvrage peut se faire selon trois
schémas :
la maîtrise d'ouvrage directe : le maître de l'ouvrage assure lui-même toutes les tâches et
responsabilités : cela suppose l'existence des compétences et des moyens au sein de ses propres
services ;
la conduite d'opération : le maître d'ouvrage exerce pleinement toutes ses responsabilités tout en
faisant appel à des compétences et moyens extérieurs. Le conducteur d'opération est une
assistance à caractère technique, administratif et financier ;
le mandataire (anciennement appelé maitre d'ouvrage délégué) : le maître de l'ouvrage qui ne
possède pas les compétences et capacités suffisantes peut confier à un mandataire dans la limite du
programme et de l'enveloppe prévisionnelle définis, l'exercice en son nom et pour son compte, de
tout ou partie des attributions suivantes à l'exception du choix du maître d'œuvre et de
l'entrepreneur :
définition des conditions administratives et techniques selon lesquelles l'ouvrage sera étudié et
exécuté ;
préparation du choix de maître d'œuvre, signature du contrat de maîtrise d'œuvre après
approbation du choix par le Maitre d'ouvrage, gestion du contrat de maîtrise d'œuvre ;
approbation des avant-projets et accord sur le projet ;
préparation du choix de l'entrepreneur, signature du contrat de travaux après approbation par
le maître d'ouvrage et gestion du contrat des travaux ;
versement de la rémunération de la mission de maîtrise d'œuvre et des travaux ;
réception des ouvrages.

Le mandataire représente le maître d'ouvrage à l'égard des tiers dans l'exercice des attributions qui lui
ont été confiées jusqu'à ce que le maître d'ouvrage ait constaté l'achèvement de sa mission dans les
conditions définies par la convention. Il peut agir en justice.

21.3 - Les obligations du maître d'ouvrage


Les obligations du maître d'ouvrage sont entre autres de:
fournir les données de base au Maître d'œuvre (programme, budget, topographie,
reconnaissance des sols, ...). Si ces données ne sont pas disponibles, le maitre d'ouvrage paiera
pour leur collecte ; veiller au respect des obligations de chacun en matière :
o d'assurance : il demandera des assurances aux intervenants
o de sécurité des personnes : son représentant ou le maitre d'œuvre qui travaille pour
son compte veillera à cela (conditions de travail, hygiène et propreté des lieux, etc.) o de
respect des obligations légales vis à vis du code du travail (la déclaration des personnes à
la CNSS, le non emploi des enfants mineurs... )

2.2 - LE MAITRE D'ŒUVRE 22.1 -


La définition et les fonctions
Le maître d'œuvre est la personne physique ou morale qui, pour sa compétence technique, est
chargé par le maître d'ouvrage de concevoir et de contrôler l'exécution des marchés des travaux
et de proposer leur règlement et leur réception. Il doit notamment s'assurer du respect de la
réglementation, des stipulations contractuelles et des règles de l'art.

La mission du maître d'œuvre est de concevoir et d'établir, avec la collaboration, de techniciens de


son choix, des projets de construction, de transformation, d'aménagement, d'entretien d'ouvrages. En
outre, il veille, selon l'étendue de la mission qui lui a été confiée par le maître d'ouvrage, à la
réalisation des projets établis. Il en contrôle l'exécution conformément aux règles de l'art et aux
prescriptions techniques en vigueur.

Pour un projet de construction de bâtiments, le maître d'œuvre est l'architecte. Il y apporte une
réponse architecturale, technique et économique au programme de l'opération.

Pour un projet d'aménagement rural (mini-barrages, pistes, périmètres agricoles,...), le maître d'œuvre
sera le bureau d'étude technique qui fera la conception. Certains grands barrages pourraient nécessiter
un architecte pour le design.

Le maître de l'ouvrage peut confier au maître d'œuvre tout ou partie des éléments de conception et
d'assistance suivants
Les études d'esquisses
Les études d'avant-projet
Les études de projet
L'assistance apportée au maître d'ouvrage pour la passation du contrat de travaux ;
Les études d'exécution ou l'examen de la conformité au projet et le visa de celles qui ont été
faites par l'entrepreneur ;
La direction de l'exécution des contrats de travaux
L'ordonnancement, le pilotage et la coordination
L'assistance apportée au maître d'ouvrage lors des opérations de réception et pendant la
période de garantie de parfait achèvement.

Dans le cas de maîtrise d'œuvre assurée par les architectes, il est fait recours aux bureaux d'études
techniques (BET) et d'ingénierie. Les missions des B.E.T. sont définies comme suit :

établissement des plans techniques (conception) et des plans d'exécution des ouvrages,
fondations et réseaux (électricité, plomberie, téléphone),
élaboration des notes de calcul,
participation à la constitution du dossier de consultation des entreprises et toutes les pièces
écrites afférentes au projet,
suivi technique de s travaux d ' exécution.
22.2- Obligations du maître d'œuvre
En tant qu'appui au maître d'ouvrage, le maître d'œuvre a l'obligation d'exécuter le chantier
conformément au cahier de prescriptions et aux règles de l'art tout en veillant que les personnes
travaillant sur le chantier à la sécurité des personnes qui y travaillent.

Il apporte une assistance au maître d'ouvrage et a aussi une obligation :

• de conseil juridique et technique pour l'exécution du programme


• de garantir le respect de la réglementation
• de garantir la validité des décomptes payés aux entreprises (certificat).

2.3 - L'ENTREPRISE
23.1 - Définition et attributions
L'entreprise est la personne morale chargée de l'exécution des travaux conformément aux
documents contractuels et réglementaires. Elle est le partenaire du maître de l'ouvrage dans le
contrat d'entreprise. Il réalise les travaux, sans lien de subordination, en mettant en œuvre les
moyens en personnel, matériaux et matériel.

La mission dévolue à l'entreprise est l'exécution des travaux en conformité avec les plans, les pièces
écrites, les normes de construction et les règles en vigueur. Vis-à-vis du maître de l'ouvrage, il a un
rôle de conseil et une obligation de résultat.

L'exercice de la profession d'entrepreneur est soumis à l'agrément préalable du ministère compétent.


Il est réputé techniquement compétent dans son domaine d'intervention et il est responsable de
la solidité et de la qualité des travaux qu'il exécute.

23.2 - L'entreprise générale et les Groupements d'entreprise (co-traitance)


Pour l'exécution de sa mission, l'entreprise peut soumissionner à titre individuel ou en groupement :

le groupement solidaire : chaque entreprise s'engage pour la totalité de l'ouvrage à exécuter et


est prête à pallier aux insuffisances d'une autre. Un mandataire représente le groupement
d'entreprises. En cas de défaillance d'une entreprise, les autres entreprises sont solidaires entre
elles et permettent de pallier à cette insuffisance.
le groupement conjoint : chaque entreprise est engagée sur une partie qu'elle exécute. Le
mandataire désigné est solidaire de l'entreprise défaillante sur la partie qu'elle exécute.
On parle d'entreprise générale lorsqu'une entreprise s'engage seule sur un marché décomposé en lots
techniques ; elle peut exercer l'ensemble des prestations de natures différentes avec ses seuls moyens
ou en sous-traitant partiellement certaines prestations.

23.3 - La sous-traitance
L'entreprise qui n'a pas les capacités techniques peut sous-traiter un ensemble de prestations à une
autre entreprise. Il existe de deux types de sous-traitance : la sous-traitance de capacité et la sous-
traitance de spécialité.

Pour l'entreprise qui n'a pas les capacités techniques (engins) ou même financière, elle peut solliciter
un sous-traitant pour aller dans un appel à concurrence avec lui. La sous-traitance de spécialité
concerne un domaine où l'entreprise n'est pas très compétente surtout les corps d'état secondaires
(électricité, climatisation, plomberie, etc.).

Il faut noter que le sous-traitant est une entreprise titulaire d'un agrément technique. Le choix du
sous-traitant est soumis à l'agrément de l'autorité contractante représentant le maitre d'ouvrage.
L'attributaire du marché demeure personnellement responsable de l'exécution de son marché.

La sous-traitance doit être déclarée dès la phase de la soumission en mentionnant le montant que
l'entreprise compte sous-traiter avec éventuellement les noms des sous-traitants. Un chef d'entreprise
ne peut pas sous-traiter plus de 40 à 50% de son marché (consulter le CCAG de vos pays).

Lorsque la sous-traitance intervient en phase de réalisation, l'entreprise doit écrire officiellement au


maitre d'œuvre et au maitre d'ouvrage pour les informer. Sinon, le maitre d'œuvre peut expulser le
sous-traitant.

En Afrique, les sous-traitances se font plus avec des tâcherons qu'avec des entreprises formellement
constituées et il faut souvent faire avec cette pratique en attendant que le domaine de la construction
soit encore mieux cadré.

23.4 - Les Obligations de l'entrepreneur


• Garantie d'achèvement des travaux en conformité avec les dispositions du marché.
• Respect des normes et règles de l'art.
• Garantie de bon fonctionnement et solidité des ouvrages.
• Respect des règles d'hygiène et de sécurité.
• II est responsable, vis à vis du Maître d'Ouvrage, de la qualité de l'ouvrage exécuté.
• L'entrepreneur est donc responsable de la sécurité de toutes les activités sur le chantier. Il
doit prendre toutes les dispositions pour assurer une bonne signalisation du chantier. Il
assumera toutes responsabilités en cas d'accident ou dommage survenu par manque ou
insuffisance de signalisation.
• Tous les plans préparés par l'entrepreneur pour l'exécution des ouvrages, doivent avoir
l'approbation de l'ingénieur avant usage.
23.4 - Les droits de l'entrepreneur.
• Présenter des décomptes selon les dispositions du marché ;
• Demander une avance de démarrage ;
• Réévaluer les prix unitaires en cas de modifications importantes du volume des travaux ;
• Exonérations (selon accord des deux parties) des droits de douane et taxes ;
• Demander la réception des ouvrages ;
• L'entrepreneur peut saisir le Maître d'ouvrage en cas de litige avec le maître d'œuvre.
2.4 - AUTRES INTERVENANANTS
II existe d'autres intervenants dans l'acte de construire, dont les rôles sont aussi importants dans la
réalisation de l'opération. Ce sont entre autres : le contrôle technique, les laboratoires, les assurances,
les banques.

24.1 - Le contrôle technique


Le contrôle technique est une personne physique ou morale agrée par le ministère chargée de la
construction et qui exerce un contrôle préventif portant au minimum sur la solidité des ouvrages et
la sécurité des personnes.

La mission de contrôle est bien numérotée et correspond à des codes

• L : Solidité des ouvrages constitutifs ou indissociables au bâtiment


• LP : Solidité des ouvrages indissociables et dissociables
• LE : Solidité des existants
• AV : vérification des Avoisinants
• PV : Récolement des procès-verbaux des installations techniques
• PS : Sécurité des personnes dans les constructions en cas de Séisme
• SH : Sécurité incendie des personnes dans les bâtiments d'habitation
• STI : Sécurité incendie des personnes dans les bâtiments relevant du code du travail
uniquement
• SEI : Sécurité incendie des personnes dans les établissements recevant du public
• HAND : Vérification des exigences d'accessibilité des personnes handicapées
• BRD : Passage du brancard
• TH : Vérification des exigences d'isolation thermique des bâtiments
• PHh : Vérification des exigences d'isolation acoustique dans les bâtiments d'habitation
• PHa : Vérification des exigences d'isolation acoustique dans les bâtiments autre qu'habitation
• F : Fonctionnement des installations
La mission de contrôle en vue de l'assurance est strictement réservée aux bureaux de contrôle agréés
parles assureurs (APAVE, SOCOTEC, VERITAS).

Les missions du contrôle technique se déroulent dès la conception des ouvrages et jusqu'à la fin des
travaux. Le contrôleur technique rédige des avis sur les ouvrages lors des phases suivantes :

• conception : établissement du Rapport Initial de Contrôle Technique (RICT) qui synthétise


les avis sur ouvrages après examen des documents de conception (CCTP, plans d'architecte,
étude géotechnique, étude thermique, ...)

• document exécution : avis sur ouvrages après examen des documents décrivant ceux-ci
(documents généralement établis par les entreprises)

• exécution : avis sur ouvrages après examen in situ de l'efficacité des conditions de maitrise des
risques prévues par les différents acteurs (entreprises, maître d'œuvre)
• vérifications finales : établissement du Rapport Final de Contrôle Technique (RFCT) qui
regroupe tous les avis établis durant les travaux et n'ayant pas été levés à la réception.

Le contrôleur technique peut, par ailleurs, être amené à rédiger d'autres types de rapports tels que :

• le Rapport de Vérification Réglementaire Après Travaux (RVRAT) qui vise l'ensemble


des travaux dans le cadre de la Sécurité incendie pour les établissements recevant du public du
premier groupe,

Le contrôle technique est surtout exigé pour (législation française)

• Les établissements recevant du public classés dans les lre, 2e, 3e et 4e catégories ;
• Les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 28 mètres par rapport
au niveau du sol ;
• Les bâtiments, autres qu'à usage industriels :
o comportant des éléments en porte à faux de portée supérieure à 20 mètres ou des
poutres ou arcs de portée supérieure à 40 mètres, ou o comportant, par rapport au
sol naturel, des parties enterrées de profondeur supérieure
à 15 mètres, ou des fondations de profondeur supérieure à 30 mètres, ou o
nécessitant des reprises en sous-œuvre ou des travaux de soutènement d'ouvrages
voisins, sur une hauteur supérieure à 5 mètres.
• Dans les zones de sismicité 4 ou 5 : tous les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau
est situé à plus de 8 mètres du sol,
• Dans les zones de sismicité 2, 3, 4 ou 5 : les constructions de bâtiments dont la défaillance
présente un risque élevé pour les personnes,
• Les éoliennes dont la hauteur du mât et de la nacelle au-dessus du sol est supérieure ou égale à
12 mètres
• Les grands ouvrages hydrauliques (barrages, déversoirs, etc.)

Ce contrôle peut faire l'objet de l'établissement d'un rapport en vue de l'obtention de la garantie
décennale de l'ouvrage auprès des assurances.

24.2 - Laboratoires dans la construction


Le Laboratoire est une entreprise qui a pour mission d'assurer la qualité des matériaux suivant un
ensemble d'actions préalables et systématiques.

Le laboratoire joue un rôle important dans la mise en œuvre des matériaux et dans l'assurance qualité
exigée par les assurances en vue d'une garantie décennale.

Les missions confiées au Laboratoire sont les suivantes :

• Participation à l'élaboration des dossiers de consultation des entreprises (DCE) et aux


commissions d'appel d'offres.
• Etudes des sols et des matériaux de construction.
• Contrôle de la qualité des matériaux de construction et de leur mise en œuvre.
• Etudes d'auscultation sur les infrastructures de transport, les ouvrages d'art, les bâtiments et les
barrages ;
• Opérations de contrôle technique pour fournir aux assureurs toutes les informations nécessaires
à l'appréciation du risque. Cette mission n'est pas reconnue dans d'autres pays, au Burkina Faso,
le Laboratoire national peut prendre une mission de contrôle technique et sous-traiter à certains
bureaux de contrôle agréés le contrôle technique notamment des plans d'exécution. Au Sénégal,
le laboratoire national ne peut pas prendre une telle mission.
24.3 - Les banques
La banque est aussi une entreprise. Sa profession est de recevoir des fonds qu'elle va employer en
opérations de crédit ou de placement en recouvrant au passage ces capitaux par un taux d'intérêt.

En règle générale, les entreprises adjudicataires de marchés de travaux sollicitent leur banque soit en
signature pour couvrir des engagements vis-à-vis du maître d'ouvrage, soit en trésorerie pour accélérer
le rythme des travaux.

Parmi les techniques de financement, nous retenons : Les

crédits par signature ou cautions.

Leur valeur varie de façon proportionnelle à la valeur du marché (exemple 10% de la valeur). Les
titulaires de marchés doivent fournir, selon les clauses du marché, des cautions pour garantir sa bonne
exécution, le remboursement des avances consenties (avance de démarrage, avance sur
matériaux/matériels), les sommes dues au sous-traitant, etc..

Les Garanties spécifiques aux marchés.

Dans le cadre des garanties spécifiques au marché, la banque est impliquée dans les opérations de
nantissement ainsi que dans la fourniture de différentes cautions (caution de garantie de parfait
achèvement, caution de garantie de bon fonctionnement). Ces parties seront développées dans le volet
exécution.

24.4 - Les assurances


La loi relative à la responsabilité et à l'assurance dans le domaine de la construction peut dans certains
pays instituer une obligation d'assurance, c'est-à-dire que la plupart des marchés passés exigent que les
participants à la construction objet du contrat justifient qu'ils sont titulaires d'assurances :

De dommage pour le maître d'ouvrage


De responsabilité pour tous les participants à l'acte de construire.

Les principales assurances qui intéressent les intervenants dans la construction sont:

- l'assurance TOUS RISQUE CHANTIER

- l'assurance RESPONSABILITE CIVILE DECENNALE

Dl - L'assurance TOUS RISQUES CHANTIER (TRC)


Cette assurance sera exigée dès l'ouverture du chantier.

Les assurés : le maître de l'ouvrage; le maître d'œuvre ; les entrepreneurs ; les bureaux d'études
techniques ; les architectes et les techniciens

Objet et étendue de la garantie

Pendant la période des travaux jusqu 'à la réception provisoire:

les dommages à l'ouvrage résultant notamment d'd'incendie, explosion, foudre;


des vols, de phénomènes naturels tels que: tempête, ouragan, cyclone, crues et
inondations, des glissement de terrain, tremblement de terre, éruptions volcaniques, raz - de -
marée;

extension aux biens: baraquements et entrepôts de chantier; matériels et engins de chantier


existants;
extension aux événements: Grèves, émeutes, mouvements populaires; erreur de conception;
expédition à grande vitesse.

Pendant la maintenance, 12 mois à compter de la réception provisoire:

Tous dommages accidentels ou pertes subis par les biens assurés sur le site du chantier qui
proviendraient exclusivement d'incidents par suite de négligence, maladresse, fausse
manœuvre:
causés par les assurés lorsqu'ils reviennent sur le site pour l'accomplissement des seules
obligations contractuelles;
ou résultant d'une mise en œuvre défectueuse dont le fait générateur est antérieur à la date de
réception provisoire et sans avoir été décelé avant cette date et ayant pris naissance sur le
chantier.

Pendant toute la durée de la police:

Les frais de déblais et de démolition consécutifs à un sinistre garanti par la police.

D2 - L'Assurance RESPONSABILITE CIVILE DECENNALE (RCD)


La responsabilité décennale peut se définir comme la garantie qu'a le maître d'ouvrage de voir
prendre en compte, pendant dix (10) ans, les dommages affectant la solidité de l'ouvrage ou ceux
qui, touchant l'un des éléments constitutifs ou d'équipement, le rendre impropre à sa destination.
L'entreprise est toujours responsable de plein droit : il ne peut s'exonérer en indiquant un vice du
sol sur lequel l'ouvrage est construit. Toutefois, il pourrait écarter sa responsabilité en prouvant que
le dommage provient d'une cause imprévisible et contre laquelle il n'avait aucun moyen de se
prémunir. Tel est le cas de la force majeure qui requiert l'existence d'un événement imprévisible,
irrésistible et étranger à la volonté des parties.

Deux fondements permettent la mise en jeu de la garantie décennale et donc la condamnation de


l'entreprise : le dommage ou la malfaçon, quels qu'ils soient qui compromettent la solidité de
l'ouvrage. Et ainsi visé le dommage qui affecte soit l'un des éléments constitutifs de l'ouvrage, soit
l'un de ses éléments d'équipement qui faut indissociablement corps avec lui et qui rend l'ouvrage
impropre à sa destination.

Les assurés

Les architectes, techniciens, maîtres d'œuvre, bureaux d'études techniques et entrepreneurs désignés
pour la construction, qu'ils aient passé contrat avec le maître de l'ouvrage ou bien qu'ils soient sous -
traitants

La garantie décennale couvre:

Le contrat garantit:

l'indemnisation des dommages matériels à la construction trouvant leur origine dans le gros
œuvre compromettant la stabilité ou la solidité de la construction et engageant la
responsabilité décennale des assurés telle que définie par les articles 1792 et 2270 du code
civil.
1''indemnisation des frais occasionnés par la menace d'effondrement du gros œuvre et
nécessaire à la sauvegarde de la construction;
les frais de démolition et de déblaiement nécessités par les sinistres.

24.4 - La garantie trentenaire


En France, le juge administratif accepte de rendre responsable un constructeur pendant trente ans à
compter du moment où le dommage est découvert si, à l'origine de ce dernier, se trouve une faute
dolosive. Cette dernière peut être définie comme une faute commise sciemment par son auteur qui en
connaissait pourtant toute la portée.

Par exemple, plus de vingt ans après sa construction, un ouvrage s'effondre. La responsabilité
décennale ne peut plus jouer. Si l'on aperçoit que le dommage provient d'une absence totale de
ferraillage dans les fondations, que ce manque est dû à la malveillance d'une entreprise qui a
sciemment omis de se conformer aux règles de l'art les plus simples, le dol peut être patent.

Compréhension rapide

1) Sur un chantier de bâtiment R+3 du ministère de l'enseignement supérieur, quelles sont les
assurances à prendre, par quelle partie et pour quel motif ?
2) Sur une échelle de temps, classer les différentes cautions vues dans le cadre de ce cours ?
3) Décrire la procédure de nantissement et les exigences juridiques qu'elle pose ?
4) Quelle différence faites-vous entre le contrôle technique et le maitre d'œuvre ?
5) En tant qu'entreprise de construction, si vous avez le choix entre ces deux cautions, laquelle
suggérez-vus ?
Caution personnelle et solidaire
Caution à première demande
6) Un immeuble s'effondre deux ans après la construction, qui doit-on attaquer ?
7) Lors des émeutes de la révolution, un immeuble en construction a été saccagé (vols de
bétonnière, du ciment, casse des vitres), qui en assure la responsabilité ?
CHAPITRE 3 : TYPOLOGIE DE MARCHES

Objectif du module : sensibiliser les étudiants sur les classifications des marchés et les modes
d'exécution des travaux

31 - LES MARCHES PUBLICS ET LES MARCHES PRIVES


II existe deux grandes familles de marchés en fonction du maître d'ouvrage : les marchés publics et
les marchés privés selon que le maître d'ouvrage soit de droit public (l'Etat et ses démembrements,
les organismes utilisant les fonds publics, les collectivités) ou de droit privé. Dans nos pays, si pour les
marchés publics, il existe des textes réglementaires, il n'en est pas de même pour les marchés privés
dans lesquels les acteurs s'inspirent en grande partie des march és publics pour élaborer leur
document de mise en concurrence.

3.2 - TYPOLOGIE OU CLASSIFICATION DES MARCHES PUBLICS


Les classifications se feront selon l'objet, selon le type (ordinaire ou non), son mode de conclusion, sa
procédure de passation.

32.1 - Classification des marchés selon l'objet


1°- les marchés de fournitures: c'est un contrat ayant pour objet la livraison, moyennant paiement
d'un prix dont les éléments sont définis à l'avance, d'objets mobiliers, choses remplaçâmes ou
interchangeables, matériels et matériaux de toute nature, produits, machines, mat ériels et
outillages, denrées, sans que la présente liste soit limitative.

2°- le marché de services: c'est un contrat par lequel une personne morale ou physique s'engage à
assurer des services déterminés qui pourront être répétés ou échelonnés dans le temps, ou à prêter
son concours en personnel ou en matériel pour l'exécution de tâches nettement définies. Ex. :
nettoyage, gardiennage, maintenance, locations, transports, etc.

3°- le marché d'études (ou prestations intellectuelles, ce sont des services aussi): si le maître
d'ouvrage n'est pas à mesure de mener à leur terme les études nécessaires pour aboutir directement
à des réalisations, elle a recours à ce type de marché. Il doit être nettement défini dans son objet et
dans son étendue. Ex. : marché d'études architecturales, d'études de barrages et d'aménagements,
d'adduction d'eau, de routes.

4°- le marché de travaux est un contrat par lequel une entreprise s'engage à exécuter des travaux de
construction de bâtiments, d'ouvrages d'art, de routes, de barrages, d'adductions, etc. pour le
compte du maître d'ouvrage.

Il existe deux modes d'exécution des travaux:

• la régie: l'institution réalise les travaux par elle-même, avec son personnel et son matériel (ou
celui du titulaire du marchés en cas de défaillance de celui-ci par elle-même ou par un tiers mais
sous la responsabilité du titulaire ;
• l'entreprise: lorsque le maître de l'ouvrage ne dispose pas des compétences dans son service, on
procède à une consultation pour retenir une entreprise (extérieure au service) qui réalisera les
travaux.
32-2 : Classification selon les types
II existe deux types de marchés : Marché ordinaire et Marchés fractionnées

322.1 - Marché ordinaire


Un marché ordinaire est destiné à satisfaire, le plus rapidement possible, un besoin entièrement et
préalablement défini par l'acheteur. Il n'existe, dans ce type de marché, aucune incertitude d'ordre
administratif, financier, ou technique, qui nécessiterait une rédaction spéciale du contrat (par
exemple une clause permettant de gérer au fur et à mesure de la survenance des événements. Et
comme son nom l'indique bien, un marché ordinaire est donc un marché courant où l'acheteur
connaît au préalable tous les besoins qu'il doit satisfaire et où toutes les contraintes sont définies.

322.2 - Marchés fractionnés


Lorsqu'un besoin présente une ou plusieurs incertitudes, l'acheteur public peut avoir deux types
d'attitude :

il peut attendre la levée des incertitudes et passer des marchés ordinaires au fur et à mesure
des éclaircissements ;
il peut aussi anticiper sur les événements en préparant un contrat adapté aux conditions
futures.

Dans le deuxième cas, l'acheteur peut vouloir profiter des effets d'échelle pour obtenir les conditions
financières les plus avantageuses. Il peut aussi vouloir résoudre des situations plus délicates où la
satisfaction du service nécessite la disponibilité constante d'un prestataire sans que la prestation
elle-même soit quantifiable.

Les marchés fractionnés sont des outils qui permettent de se placer dans cette attitude
d'anticipation. L'intervention du contractant sera multiple et conditionn ée, à chaque fois, par un
ordre de l'acheteur. En fonction des incertitudes à lever, il existe trois types de marchés fractionnés :
le marché à tranches, le marché à commandes, le marché de clientèle.

3222.1 - Marché à tranches


Dans le marché à tranches, la prestation à exécuter est entièrement définie à l'avance, elle est déjà
quantifiable. Toutefois, la réalisation d'une ou plusieurs parties, est conditionnée par des contraintes
ou des exigences extérieures au marché, par exemple par des financements différés dans le temps,
ou par la libération progressive de l'assiette d'un terrain pour des constructions.

Le marché à tranches est divisé en :

une tranche ferme, pour laquelle il n'existe pas de contrainte ;


une ou plusieurs tranches dites conditionnelles, qui sont fonction de la levée des contraintes
et des exigences. Leur exécution est subordonnée à un ordre expresse qui émane de
l'acheteur lorsque ce dernier a levé tous les obstacles.

Le découpage des tranches doit répondre à un impératif d'autonomie. Autrement dit, chaque
tranche devra comporter les prestations lui permettant, une fois réalisées

Le marché à tranche présente des avantages :


une simplification de la procédure de passation, un seul contrat étant nécessaire ; une
unicité de la prestation puisque l'on se trouve en présence d'un seul intervenant ; l'obtention
d'un meilleur prix puisqu'il y a globalisation de toutes les tranches lors de la
consultation.

3222.2 - Marchés à commande

Le marché à commande est utilisé lorsqu'il existe une incertitude importante sur la quantification de
la prestation et ou son rythme d'exécution.

Il est toutefois possible de déterminer une fourchette globale de quantités et une période
déterminée en respectant ces quelques consignes :

II faut noter que l'objet du marché est connu et les besoins sont exprimés en valeur ou en
quantité entre un minimum et un maximum. Le maître d'ouvrage s'engage à commander le
minimum et le contractant à livrer le maximum
La durée du marché ne peut excéder celle d'utilisation des crédits budgétaires. S'il existe une
clause de tacite reconduction, la durée totale admise ne doit pas dépasser cinq ans.

Ce type de marché offre de nombreux avantages :

Un processus de commande simplifié ;


Une optimisation des prix ;
Un étalement de la charge financière ;
Une gestion de stock transféré chez le prestataire.

L'exécution des commandes est ordonnée par des bons de commandes successifs.

3222.3 - Marchés de clientèle


Le marché de clientèle est destiné à satisfaire un besoin aléatoire. Dans ces conditions, l'objet du
marché est défini, mais ni les quantités ni les valeurs ne sont fixées: il n'y a ni minimum ni maximum,
à la différence d'un marché à commandes.

Le maître d'ouvrage s'engage à confier à un contractant l'exécution de tout ou partie de certaines


prestations et pendant au moins trois (3) ans. Le marché pourra comporter une clause de révision
des conditions du marché et de dénonciation du marché au cas où un accord n'interviendrait pas sur
cette révision.

L'exécution des commandes se fait par bons de commande successifs.

3222.4 - Le marché de programme:


Pour l'exécution des programmes à long terme, les marchés y afférents peuvent être contractés pour
plusieurs années, à condition que les engagements de dépenses et les règlements qui en découlent
demeurent respectivement dans les limites des autorisations d'engagements et des cr édits de
paiement disponibles.

Ces marchés sont surtout utilisés pour les opérations d'investissement telles que les constructions
immobilières.
32.3 : Classification selon le mode d'établissement des prix
323.1 - Les marchés selon les prix
a) Le marché à prix forfaitaire: le prix offert correspond à l'ensemble des prestations réalisées
pendant l'exécution du marché. Le prix est global et fixé à l'avance.

Bien que le prix soit déterminé forfaitairement, le maître d'ouvrage peut demander aux concurrents
l'établissement d'un devis estimatif détaillé. Ce devis estimatif n'a pas une valeur contractuelle.

b) Le marché à prix unitaires : le prix du marché n'est connu qu'à la fin des travaux et est fonction
des quantités réellement exécutées et des prix unitaires déterminés à l'avance. Les quantités ne sont
indiquées dans le marché qu'à titre prévisionnel.

Le bordereau des prix unitaires a une valeur contractuelle.

c) Le marché sur dépenses contrôlées est un contrat dans lequel les dépenses réelles et contrôlées
du cocontractant lui sont intégralement remboursées majorées de frais généraux et bénéfices.

323.1 - Les variations des prix


Le prix du marché peut être ferme, actualisable, révisable ou ajustable.

Le prix ferme : le prix ferme est celui qui ne peut être modifié en cours d'exécution du marché, à
raison de variations des conditions économiques. Il est définitif pour toute la durée de la prestation.

Il peut être cependant actualisé. L'actualisation a pour but de transposer un prix ferme initial en un
nouveau prix ferme lorsque par exemple la période de validité des offres s'est écoulée sans que le
titulaire du marché n'ait reçu l'ordre de service de commencer l'exécution des prestations.
L'actualisation ne peut être prévue qu'une seule fois.

Le prix ajustable : le prix ajustable conduit à calculer un prix de règlement à partir d'une référence
définie dans le marché et qui doit être représentative du prix de la prestation. Les prix définis doivent
avoir un caractère officiel. Il est adapté pour les marchés de produits, services courants, mais surtout
pour les produits énergétiques.

Le prix révisable : le marché dont la durée d'exécution dépasse une certaine durée dans e temps
(douze (12) mois au Burkina) peut contenir une clause permettant de tenir compte des variations
économiques subies pendant le délai contractuel.

La révision résulte de l'application d'une formule préalablement déterminée. Mais pour qu'elle soit
appliquée, il faut que la variation atteigne un seuil d'au moins 3 à 5 % défini dans les clauses du
marché.

La révision des prix a un caractère périodique: elle se calcule mois par mois, acompte par acompte au
fur et à mesure de l'exécution du marché.

32.4 - Classification selon les procédures de passation des marchés


Dans chaque pays, existe un code de marchés publics qui fixe et définit les différentes procédures
réglementaires de passation des marchés,
Le code du marché public du Burkina (version 2003) prévoit que les marchés peuvent être passés
pour les biens et les travaux par :

a) Appel d'offres

L'appel d'offres est la procédure par laquelle l'autorité contractante choisit l'offre évaluée la moins-
disante, sans négociation, sur la base de critères préalablement portés à la connaissance des candidats
dans le dossier d'appel d'offres et exprimés en termes monétaires.

Les dossiers d'appel d'offres sont préparés par les administrateurs de crédits en collaboration avec les
services techniques compétents ou les consultants spécialisés. Dans cette dernière hypothèse, les
études des consultants sont soumises à l'approbation des services techniques compétents.

L'appel d'offres peut être ouvert ou restreint.

L'appel d'offres ouvert peut comporter trois variantes: direct, en deux étapes ou précédé de pré-
qualification.

L'appel d'offres ouvert est dit direct lorsque toute entreprise, qui n'est pas exclue en
application des dispositions du code des marchés peut remettre une offre. Dans le cas des
marchés d'une grande complexité ou lorsque l'autorité contractante souhaite faire son choix
sur la base de critères de performance et non de spécifications techniques détaillées, le
marché peut faire l'objet d'une attribution en deux étapes (appel d'offres en deux étapes). Le
cas échéant, l'appel d'offres en deux étapes est précédé d'une pré-qualification. Les entreprises
sont d'abord invitées à remettre des propositions techniques sans indication de prix sur la base
des principes généraux de conception ou de normes de performance et sous réserve de
précisions et d'ajustements ultérieurs tant d'ordre technique que commercial. Lors de la
seconde étape, les entreprises sont invitées à présenter des propositions techniques
définitives assorties de prix sur la base du dossier d'appel d'offres préalablement rédigé par
l'autorité contractante.

L'appel d'offres est restreint lorsque seules peuvent remettre des offres les entreprises que l'autorité
contractante a décidé de consulter compte tenu de la spécificité des prestations, des références
techniques des entreprises et du nombre limité des prestataires susceptibles d'offrir les prestations
sollicitées. Dans ce cas, l'avis préalable de la Direction centrale des marchés publics est requis.

b) la demande de prix

Lorsque le montant de la commande est au moins égal à un million (1.000.000) F CFA et inférieur à
vingt millions (20.000.000) F CFA et que les commandes groupées faisant l'objet d'un appel d'offres
ne peuvent s'y substituer, il peut être fait recours à la procédure de demande écrite de prix adressée par
le Président de la Commission d'attribution des marchés à trois (3) fournisseurs qualifiés au moins.

c) Marchés de gré à gré (ou par entente directe)

La procédure de gré à gré repose sur trois notions principales:

liberté de discussion et d'attribution du marché pour les autorités contractantes;


obligation d'organiser, dans la mesure du possible, une mise en compétition des entreprises;
utilisation dans les cas limitativement énumérés par la réglementation.
Les différents cas de passation d'un marché de gré à gré sont énumérés par la réglementation. On peut
citer:
les cas d'adjudication ou d'appel d'offres infructueux.
les cas d'urgence impérieuse;
les cas de monopole de droit ou de fait;
les cas de prestations dont l'exécution doit être restée secrète.

d) travaux exécutés en concession:

Le travail est réalisé par une personne étrangère à l'administration par un « concessionnaire ». Le
contrat est assorti d'un cahier des charges qui précise les conditions dans lesquelles devront être
réalisés les travaux.

Le concessionnaire effectue les travaux à « ses frais, et à ses risques et périls ». Il exploite le service
public et perçoit des taxes sur les usagers du service public. Le concessionnaire a la jouissance
exclusive de l'exploitation pendant toute la durée de la concession.

L'administration n'utilise ce procédé que pour l'exécution de travaux exigeant d'importants capitaux
et dont la rentabilité n'est pas immédiatement assurée (concessions de distribution des eaux potables,
de distribution d'énergie électrique, etc. ).

Le code postérieur à 2003 faisait références à d'autres types de passation supprimés dans le cadre de
ce nouveau code. Il s'agit de :

a) Marchés par adjudication

De manière générale, on a recours à l'adjudication quand les prestations sont simples ou d'un type
courant. Le choix des entreprises s'opère d'après le seul critère du prix.

- l'adjudication ouverte: la procédure d'adjudication ouverte est caractérisée par le fait que tout
candidat peut faire une offre.

Elle commence par un avis d'adjudication.

Dans la procédure d'adjudication, l'administration doit obligatoirement fixer, au préalable un prix


maximum au-delà duquel le marché ne peut être passé. Ce prix maximum peut être établi sous la
forme d'un rabais minimum et doit demeurer secret.

La séance d'adjudication est généralement publique.

Le candidat le moins - disant est déclaré adjudicataire provisoire, sous réserve de l'approbation de
cette adjudication par l'autorité compétente.

Le candidat ainsi retenu reste lié par son offre jusqu'à l'expiration du délai d'engagement.

- l'adjudication restreinte: elle est caractérisée par le fait que sont seuls admis à concourir, les
candidats agréés avant la séance d'adjudication, en général des entreprises ou fournisseurs présentant
toutes les garanties financières et professionnelles nécessaires (assises financières exigées). La liste
des entreprises et fournisseurs est arrêtée par l'autorité compétente.

L'adjudication restreinte est précédée d'un appel de candidatures. Le

choix de l'entreprise se fait comme pour l'adjudication ouverte.


b) Marchés par adjudication sur coefficients

Les marchés de travaux, fournitures et coefficients ne répondant pas à un type uniforme dont les
spécifications peuvent être définies avec précision et pour lesquelles la concurrence porte à la fois sur
le prix et sur le mérite technique des projets ou échantillons présentés sont passés avec adjudication
sur coefficient.

L'adjudication sur coefficient comporte l'obligation pour l'administration de ne confier l'exécution


des travaux ou de la fourniture qu'à celui des concurrents dont le projet ou l'échantillon aura été classé
premier par le jeu combiné de coefficients de qualité et des coefficients déterminés par le cahier des
prescriptions spéciales.

Compréhension rapide

1) L'allotissement dans le cadre d'un marché de construction d'un bâtiment R+10 vous fait
penser à un marché ordinaire ou un marché fractionné ?
2) Est-ce qu'un prix actualisable peut être révisable ou ajustable ?
3) Vous aurez une préférence pour un marché à prix global et forfaitaire, ou un marché à prix
unitaire selon que vous soyez du côté du maître d'ouvrage ou de l'entreprise ?
4) Un maître d'ouvrage décide de construire une salle de classe et de l'équiper avec des bancs,
des tables ? De quel type de marché s'agit-il ? (travaux, services, fournitures)
5) En vous inspirant du code des marchés du Burkina décrit partiellement dans ce chapitre, un
marché de travaux de 70 millions de FCFA respecterait quelle mode de passation de
marchés ?
CHAPITRE IV - SEQUENCAGE D'UNE OPERATION DE CONSTRUCTION

Objectif du module : définir les séquences d'une opération de construction et connaître les
différents intervenants et leur rôle à chaque étape.

4.1 - L'OPERATION DE CONSTRUCTION DANS SA DIVERSITE

Une opération de construction est complexe en fonction de la nature des ouvrages à mettre en place.
Elle comporte plusieurs intervenants, certains fonctionnant seul ou en coordination avec les autres.

Parmi les étapes clés, on peut citer :

les études préalables de programmation comprenant :


o les études préalables,
o Le Programme,
o La Désignation de maître d'œuvre et
o Les Marchés d'études
les Etudes
o esquisse,
o Avant-Projet (Sommaire (APS) et Détaillé (APD),
o Permis de construire,
o Projet
la consultation des entreprises (consultation, marchés) la
préparation du chantier le chantier Fin de chantier et
mise en service

La figure de la page suivante tirée de « 170 séquences pour mener une opération de construction »
donne l'organisation et le détail des étapes.
A Etudes préalables B Programme C Désignation de D Marché d'études ETUDES PREALABLES
maîtrise d'œuvre PROGRAMMATION
A. ETUDES PREALABLES E Esquisse

1. Réflexions préalables
Avant-projet
2. Marché de définition

3. Localisation du terrain ETUDES


G Permis de
Pré-étude de viabilité construire et de
4. Libération de l'emprise foncière démolir

5. Enveloppe financière H Projet

Recherche du financement
| Consultation des CONSULTATION DES
6. Faisabilité de l'opération
entreprises
ENTREPRISES
J Offres et marchés
K Préparation du PREPARATION DE
chantier L Planification du
chantier CHANTIER
M Gestion adm. & N Gestion financière
tech. du chantier du chantier CHANTIER
Lors des études préalables, le maître de
l'ouvrage décide de l'opération à lancer et O Réception des
s'interroge sur sa définition, son contenu, sa travaux
localisation, son opportunité, son mode de
financement. ,______t______. FIN DE CHANTIER ET
Cette phase est pleinement de la P Achèvement du
responsabilité du maître de l'ouvrage, assisté marché
éventuellement d'un conducteur d'opération MISE EN SERVICE
ou d'un assistant à la maîtrise d'ouvrage.
Q Vie de l'ouvrage
4.2 - LES ETUDES PREALABLES DE PROGRAMMATION

Le démarrage des études de programmation constitue un moment essentiel qui peut conditionner de
manière significative la qualité des études menées en aval et par conséquent la réussite du projet.
C'est ici que seront définis en concertation avec le maître d'ouvrage ou son représentant les
objectifs généraux opérationnels ainsi que les contraintes majeures du projet.

C'est aussi lors du démarrage des études que seront définis les grands principes de mise en œuvre du
projet et les outils méthodologiques adéquats de montage et de gestion de projet (qui fait quoi?
comment? dans quel délai?).

Un groupe de pilotage du projet est mis en place et s'organise dès le démarrage des études. Le
démarrage des études de programmation prend souvent la forme d'une, ou de plusieurs, r éunion(s)
de travail associant les différents acteurs du projet, qu'ils soient décideurs, partenaires
opérationnels, techniciens ou consultants extérieurs à la maîtrise d'ouvrage.

C'est également l'occasion lors de ces séances de présentations de recenser et de recueillir les
informations générales relatives au projet en question.

Ces études généralement appelées études de faisabilités comprennent 6 volets

• Réflexions préalables

• Marché de définition

• Localisation du terrain et pré-étude de viabilité

• Libération de l'emprise foncière

• Enveloppe financière et recherche du financement

• Faisabilité de l'opération
4.3 -LE PROGRAMME
II formalise à travers le cahier des charges, qui sera remis à l'équipe de maîtrise d'œuvre, les besoins
(vérifiés en phase faisabilité), la fonctionnalité, les exigences techniques...

Les études de faisabilité ne sont pas intégrées dans le programme général afin de ne pas brider la
réflexion architecturale et d'offrir ainsi aux concepteurs la possibilit é de proposer des solutions
variées.

Le programme doit constituer une synthèse des différents éléments servant de guide à l'élaboration
future, par le maître d'ouvrage (ou son mandataire), des documents écrits et dessinés.

Un bon programme doit satisfaire à deux exigences apparemment contradictoires :

II doit être suffisamment précis pour permettre à l'homme de l'art (l'architecte), en toute
connaissance de cause, l'établissement d'une estimation fiable sur laquelle il s'engagera.

Il doit en même temps, être suffisamment souple pour laisser le champ libre à la créativité
architecturale et permettre le cas échéant la proposition de variantes techniques.
Le programme doit comprendre 5 chapitres :

1 - les données
2 - les besoins
3 - les contraintes
4 - les exigences
5 - l'étude économique

Sans que cette liste soit limitative, on peut énumérer quelques informations qui devront
obligatoirement apparaître dans les différents chapitres de l'étude de définition.

NB : il faut noter que le programme dépend du type et de la nature de la réalisation. Dans la suite, il
est fait cas d'un programme, certains aspects se rapportant beaucoup plus au bâtiment.

1- DONNEES

L'objectif principal est la connaissance du site

Situation général du terrain : plan cadastral, plan de situation et levés topographiques,


Reconnaissance du sol et du sous-sol,
Relevés géographiques, climatiques, hydrologiques,
Renseignements divers et précisions de caractère démographique, économique, social,
commercial, culturel, ainsi que recensements et statistiques.

2- BESOINS

Inventaire des besoins fonctionnels devant être satisfaits par l'ouvrage à réaliser,
Renseignements quantitatifs et qualitatifs.

3- CONTRAINTES

Ce sont les prescriptions diverses d'ordre réglementaire qui s'imposent au maître d'ouvrage comme,
par exemple les contraintes d'ordre urbanistique, architecturale, technique, écologique et sanitaire.

Il n'est pas possible au stade du programme, d'établir le détail complet des contraintes, puisque
l'instruction réglementaire qui se fait au niveau de l'avant-projet sommaire peut en faire naître de
nouvelles.

4- EXIGENCES

A la différence des contraintes qui sont imposées au maître de l'ouvrage, les exigences sont des
conditions restrictives que le maître de l'ouvrage impose au maître d'œuvre.

Ces exigences peuvent être d'ordre technique ou d'ordre administratif et financier (date de mise en
service, prix plafond et limite, partition en groupes ou sous-groupes d'ouvrages, performances à
atteindre).

5- ETUDE ECONOMIQUE

L'étude économique fondée notamment sur une estimation prévisionnelle sommaire de l'opération est
indispensable pour permettre au maître d'ouvrage de donner à l'affaire la suite qui convient ; en effet,
si la plupart du temps, l'utilité de l'ouvrage proposé n'est pas discutée, le montant de la dépense peut
conduire à différer, voire à annuler la réalisation envisagée.

Cette étude économique doit comporter, outre l'estimation prévisionnelle :

Le principe de financement de l'opération : subventions, emprunts, autofinancement ;


L'échelonnement prévisible des investissements ;
Les charges financières (annuités et remboursement des emprunts : capital + intérêts) et les
charges d'exploitation ;
L'estimation des recettes, redevances, prix de vente, etc ;
Le bilan.

Pour établir l'estimation prévisionnelle, il y a lieu d'utiliser les prix d'ordre à partir des
caractéristiques fonctionnelles de l'ouvrage et notamment le prix ramené à l'unité d'emploi ou à
l'unité globale d'utilisation :

Au lit pour un hôpital,


A la classe pour un établissement scolaire,
A la place pour un parking,
Au km de réseau pour l'alimentation en eau potable, l'assainissement, l'électrification, la
voirie,
Au nombre de foyers pour l'éclairage public,
Au km de rivière (pour l'aménagement des cours d'eau),
A l'hectare pour le drainage et l'assainissement agricole,
A l'habitant ou à l'équivalent-habitant pour la station d'épuration.

Le programme achevé est approuvé par le maître d'ouvrage et est joint au dossier de consultation des
concepteurs préparé en vue de la désignation du maître d'œuvre.

Les éléments du programme se résument dans le tableau suivant :

ELEMENTS Données Situation - Terrain - Climat -Hydrologie


CONSTATES - Sous-sol - Topographie -

Contraintes Urbanisme - Sécurité - Servitudes


diverses ...
ELEMENTS IMPOSES Besoins Fonctions à assurer - Surfaces -
Volumes - Liaisons ...
Exigences Technique - Qualité - Délais - Prix
limites ...
ETUDE ECONOMIQUE Estimation - Financement - Exploitation -
Bilan ...

4.3 - DESIGNATION DU MAITRE D'ŒUVRE ET MARCHE D'ETUDES

Suite au programme, le maitre d'ouvrage désigne un ou plusieurs maîtres d'œuvres qui seront
chargés de la conception. Ces derniers feront une première proposition (esquisse) qu'ils valideront
avec le maitre d'ouvrage et ensuite en fonction de leur contrat feront les autres volets de la maitrise
d'œuvre.
4.4 - LES ETUDES
44.1 - Les études de faisabilité (esquisses)
L'architecte présente les résultats de sa première étude de faisabilité du bâtiment souhaité appelée
donc « esquisse » en fonctions des différents paramètres liés au terrain, aux options de la
construction envisagée par le maître d'ouvrage et de ses contraintes financières. Cette esquisse
initiale permet une première visualisation du projet inséré dans le site. En cas de réhabilitation ou de
rénovation de bâtiment existant, l'architecte fournit également son étude de diagnostic technique et
architectural pour réaliser la modification souhaitée et les travaux requis.

L'architecte précise aussi une première estimation du coût des différentes options qui répondent
aux attentes du maître d'ouvrage, il peut éventuellement proposer plusieurs options qui mettent
l'accent sur telle ou telle condition évoquée par le maître d'ouvrage : minimisation des coûts de
construction, minimisation des coûts d'utilisation et d'entretien, maximisation de la longévité de la
construction, insertion optimale dans l'environnement naturel ou urbain, qualité architecturale, etc..

44.2 - Les études d'avant-projet


Au stade de la conception des ouvrages, les phases comprennent les études ci-après, classées par ordre
de complexité croissante :

L'avant-projet sommaire ou APS, L '


avant-proj et détaillé ou APD.

L'APS couvre normalement l'ensemble d'une opération : par contre, une opération peut donner
naissance à plusieurs APD et à plusieurs projets concernant chacun un ou plusieurs ouvrages,
découpés eux-mêmes, d'une part en tranches fonctionnelles, d'autre part en lots techniques.

442.1 - L'avant-projet sommaire (APS)


Le dossier d'avant-projet sommaire (= de l'APS) est destiné à permettre d'apprécier l'opportunité de
réaliser l'opération selon la conception générale qui est envisagée.

L'avant -projet sommaire comporte trois parties :

| Un mémoire, à caractère à la fois descriptif, explicatif et justificatif, composé de cinq chapitres


consacrés respectivement :

a) A l'exposé et à l'étude comparative des différentes solutions d'ensemble possibles dans le


cadre du programme ;
b) A la justification du choix de la solution d'ensemble préconisée, notamment par référence à la
notion de coût global ;
c) A la description sommaire de la solution d'ensemble préconisée énumérant les ouvrages et
indiquant les caractéristiques fonctionnelles de chacun d'eux, leur répartition et leurs liaisons
dans l'espace, ainsi que le recours éventuel à des solutions types, pour les ouvrages ou leurs
éléments ;
d) A l'indication des tranches et des délais possibles de réalisation ;
e) A l'indication des bases d'estimation des dépenses de premier établissement, de l'incertitude
qui y est attachée et du programme des reconnaissances complémentaires nécessaires pour
réduire cette incertitude.
2 Une estimation sommaire des dépenses de premier établissement distinguant :

a) Pour les divers ouvrages, les dépenses de reconnaissances complémentaires et les dépenses
d'études et de construction ;
b) Pour l'ensemble de l'opération (en incorporant les données chiffrées fournies par le maître de
l'ouvrage sur les frais d'ordre administratif et financier) les dépenses de libération des
emprises et d'aménagement de l'infrastructure existante, les droits et taxes, les frais de
financement et intérêts intercalaires ;
c) Pour chaque poste de dépenses, une tolérance en plus ou en moins, exprimée en pourcentage
de son montant et caractérisant l'incertitude attachée à ses bases d'estimation et les aléas de
réalisation normalement prévisibles, étant entendu que le maître de l'ouvrage conserve la
responsabilité des données chiffrées qu'il a fournies avec leurs propres tolérances.

3 Le dossier de la solution d'ensemble préconisée renfermant tous les plans (croquis, esquisses,
schémas, plans, sections, élévations, perspectives, etc.), notes techniques et de calculs nécessaires à la
compréhension et à l'appréciation de cette solution.

Consistance du dossier d'APS :

Des pièces écrites

Un mémoire à caractère descriptif et explicatif Une


estimation sommaire du projet Le dossier de la solution
d'ensemble préconisée Des pièces graphiques

le plan de situation à une échelle appropriée,


le plan du site à une échelle appropriée,
le plan d'infrastructure, des bâtiments et équipements existants sur le site à proximité,
le plan de masse
des façades en élévation
des coupes les plus importantes
des croquis et perspectives extérieures de l'ensemble

Echelle des documents :

L'échelle des documents graphiques des études d'APS est fixée à l/200è avec, éventuellement,
certains détails significatifs au l/100è. Les plans de masse et de situation aux échelles de 1/2000 ;
1/1000 ; 1/500.

442.2 - Avant - projet détaillé (APD) L'avant-


projet détaillé comporte trois parties :

| Un mémoire à caractère à la fois descriptif, explicatif et justificatif, composé de sept chapitres


consacrés respectivement :

a) A l'indication d'ensemble des « données » utilisées (données d'ordre climatique,


hydrologique, géologique, géotechnique, données sur l'encombrement des terrains par câbles,
canalisations, ouvrages enterrés, etc.) et de l'interprétation qui leur a été donné pour l'étude de
l'APD ;
b) A l'indication de l'ensemble des dispositions réglementaires et des servitudes et de
l'application qui en a été faite ;
c) A la justification des types d'ouvrages préconisés, en particulier par un exposé et une étude
comparative des différents types d'ouvrages raisonnablement envisageables dans le cadre de la
solution d'ensemble retenue et à l'indication, le cas échéant, des variantes larges susceptibles
d'être admises ;
d) A la description des ouvrages et de leurs principaux éléments dans la mesure où elle est
nécessaire à la compréhension des plans (y compris la justification du dimensionnement dans
les cas simples ne nécessitant pas de notes de calcul) et en tout état de cause, pour expliquer
les modes de construction et d'exploitation ;
e) A l'indication des lots techniquement homogènes qui donneront lieu chacun à une
spécification particulière ;
f) A l'indication des dates souhaitables et délais normaux d'exécution des travaux compte tenu
du mode de dévolution envisagé ;
g) A l'indication des bases d'évaluation détaillée des dépenses afférentes à l'exécution et de
l'incertitude qui y est attachée.

| Une évaluation détaillée des dépenses afférentes à l'exécution des ouvrages sans cadre réglementaire
imposé, mais généralement fondée sur des avant-métrés et tenant compte des particularités des
ouvrages et de leurs divers éléments.

Cette évaluation qui devra être cohérente avec le coût d'objectif sera assortie d'une tolérance en plus
et en moins, symétrique, exprimée en pourcentage de son montant et caractérisant l'incertitude
attachée à ses bases et les aléas d'exécution normalement prévisibles.

3 Le dossier technique des ouvrages renfermant :

a) Les plans aux échelles normalisées (plans, coupes, sections, élévation, profils) représentant les
ouvrages dans leur site avec le report des données recueillies et permettant d'apprécier leur
convenance et de définir leur adaptation au terrain ;
b) En tant que de besoin, les détails d'assemblage ou de construction et les notes de calcul
permettant de fixer les caractéristiques principales de dimensionnement.

Les pièces écrites

a) un mémoire à caractère descriptif, explicatif et justificatif composé de sept chapitres :

b) Une évaluation détaillée des dépenses afférentes à l'exécution des ouvrages généralement
fondée sur des avants métrés et tenant compte des particularités des ouvrages et de leurs divers
éléments. Elle devra être cohérente avec le coût d'objectif tout en précisant la tolérance
exprimée en pourcentage caractérisant l'incertitude attachée aux bases de calcul et aux aléas
d'exécution normalement prévisibles.

Les pièces graphiques

Arrêter en plans, coupes et façades les dimensions de l'ouvrage et son aspect et de permettre au maître
de l'ouvrage, d'arrêter définitivement le programme ;

• les plans topographiques,


• les plans d'ensemble (plans coupes, section, profil) représentant les ouvrages dans leur connaissant
et définissant leur adaptation au terrain,
• les plans de dispositions générales, et plans de divers niveaux, avec l'indication des surfaces
offertes et en regard des surfaces demandées dans le programme,
• les plans et schémas de principe des principaux équipements,
• les plans de principe de fondations et structures,
• les plans de certains éléments répétitifs,
• les plans de principe des réseaux avec raccordement aux réseaux publics,
• en tant que de besoins, certains plans d'exécution, d'assemblage ou détail de fabrication de
composants de construction.
Echelle des documents en APD :

L'échelle des documents graphiques des études d'APD est fixée à l/100è avec, éventuellement,
certains détails significatifs au l/50è

44.3 - Le permis de construire ou de démolir


Le ministère en charge de la construction est très exigeant dans la demande des permis de construire
ou de démolition des ouvrages. C'est à la suite des effondrements des ouvrages lors de la
construction ou pendant l'exploitation. IL en est de même lors de la démolition des ouvrages avant
accueil d'un nouvel ouvrage.

Le permis de construire prend assez du temps dans certains pays et il faudrait déposer le dossier au
moment opportun (après APD en général) pour qu'il n'impacte pas sur la durée du projet de façon
globale.

La liste des pièces à fournir est disponible auprès du Ministère de la construction. Pour le Burkina,
l'annexe 1 donne le détail.

44.4 - Les études d'exécution ou le projet


Le projet peut être également considéré comme le dernier élément de la phase de conception.

Il s'agit d'études de détails relatives à l'exécution des ouvrages sur la base de l'avant -projet détaillé
accepté par le maître de l'ouvrage. Ces études ont pour but essentiel la détermination dans tous leurs
détails des dispositions architecturales et techniques des ouvrages et la spécification de lots techniques
qui pourront être exécutés chacun par un spécialiste.

Les études portent sur :

| Les caractéristiques fonctionnelles, dimensionnelles et de positionnement de tous les détails des


ouvrages ;

| Le choix des matériaux et des équipements ;

| La constitution de groupements d'éléments techniquement homogènes du point de vue de leur mise


en œuvre ;

| L'analyse des jonctions entre ces groupements de façon à pouvoir en attribuer la responsabilité sans
équivoque ;
| Le planning général des travaux.

Le projet se compose des « spécifications techniques détaillés » (STD) et des divers « plans
d'exécution des ouvrages » (PEO).

Les spécifications techniques détaillées définissent de façon précise les caractéristiques physiques
des ouvrages. Elles comportent :

1. Les spécifications techniques proprement dites, définissant sans ambiguïté, concurremment


avec les plans d'exécution des ouvrages, les travaux des diverses spécialités ;
2. Le programme général prévisionnel des travaux avec les dates probables d'intervention des
différents spécialistes ;
3. L'avant-métré ou « devis quantitatif» énumérant les diverses unités d'œuvre employées dans
la construction et indiquant la quantité nécessaire de chacune d'elles ;
4. L'estimation détaillée des dépenses s'appuyant sur l'avant-métré.

Les plans d'exécution des ouvrages définissent les caractéristiques géométriques exactes des
ouvrages. Ils comportent :

1. Les schémas fonctionnels, notes techniques et de calculs dont l'établissement précède et


commande celui des plans d'exécution ;
2. Les plans d'exécution des ouvrages proprement dits, accompagnés de leurs nomenclatures et
d'éventuelles instructions technique ; ces plans définissent sans ambiguïté concurremment
avec les spécifications techniques détaillées, les travaux des diverses spécialités.

Il faut noter que le projet de l'ensemble des ouvrages faisant l'objet d'un marché ne doit pas
impérativement être achevé en totalité avant le début des travaux. En effet pour les ouvrages
d'infrastructures par exemple, il ne peut souvent être arrêté qu'après la découverte du sol de fondation.

Le dossier de projet comportera deux parties :

Des pièces écrites

les descriptions détaillées des ouvrages étudiés


les spécifications techniques détaillées des ouvrages

les estimations détaillées des ouvrages étudiés

Des pièces graphiques

les plans des parties d'ouvrages étudiés


les vues en élévations et coupes des éléments de design
les plans d'exécution des ouvrages (PEO) pré-consultation nécessaires à la sélection des
entreprises.

Echelle des documents :

L'échelle des études de projet est fixée à l/50è avec, éventuellement, certains détails significatifs à des
échelles variant de l/20è à 1/2.
4.5 - LA CONSULTATION DES ENTREPRISES
45.1 - La consultation des entreprises
La consultation des entreprises est une étape très importante de la vie du projet. C'est un processus
dont l'aboutissement est la désignation de l'entreprise ou des entreprises qui vont réaliser les ouvrages.
Si on sait que la qualité et la responsabilité de l'exécution dépendent en grande partie du sérieux, du
professionnalisme, de l'organisation et de la valeur intrinsèque de l'entreprise, il y a de quoi être
prudent dans le choix de celle-ci.

Il s'agit dans cette phase de définir le mode de consultation des entreprises (gré à gré, consultation
restreinte, appel d'offres, demande de prix) et de proposer un dossier de mise en concurrence. Il est
basé sur les pièces fournies au stade de projet avec des clauses administratives.
45.2 - Offre et marchés
Dans cette phase, le maitre d'ouvrage reçoit les offres des entreprises et se fait assister généralement par
le maitre d'œuvre en vue de choisir une ou des entreprises et de signer des contrats de travaux . L'appui
du maitre d'œuvre concerne :
• réponses aux demandes d'information complémentaires en provenance des entreprises
consultées et diffusion des résultats
• étude comparative des offres remises par les entreprises concurrentes et proposition de
classement des offres susceptibles d'être retenues
• mise au point de l'offre retenue et assistance au maître d'ouvrage pour l'attribution du marché,
y compris la mise au point matérielle des projets de documents contractuels.
Si le maitre d'ouvrage a les compétences, il peut s'en passer du service du maitre d'œuvre.

Pour plus de détails sur cette partie, consulter le module sur la Passation de Marchés (GCH914).

4.6 - La préparation du chantier


La phase de la préparation du chantier comprend deux étapes : la préparation et la planification.

Préparation Planification
Enregistrement du marché Définition de tous les plannings
Ordre de service PERT et définition du chemin critique
Exonération de marchés Gestion et planification du personnel en
Documents préparatifs (cautions, etc) fonction des phases du chantier
Plans d'exécution des Ouvrages Périodicité des réunions
Piquetage et implantation - Etc.
Réunion de démarrage
Assurances

4.7 - Le chantier
Cette partie comprend :

La gestion technico-administrative ; La
gestion financière ; La réception des
travaux.

Ces volets seront développés ainsi que la préparation du chantier dans le chapitre 5 de ce module
(Gestion technique et financière des Travaux).
4.8 - Fin de chantier et mise en service
La fin du chantier correspond au transfert de responsabilité entre l'entreprise et le maître d'ouvrage
même si par ailleurs les assurances garanties décennales engagent l'entreprise. Dans cette partie, il
s'agira de :

L'achèvement du marché comprendra le décompte final et la clôture du marché, la réalisation de la


retenue de garantie ou de bon fonctionnement susceptibles d'être remplacées par des cautions de
l'entreprise, la vérification des assurances (la garantie décennale), la récupération des plans de
recollement pour les questions d'exploitation de l'ouvrage.

La vie de l'ouvrage après sa mise en service correspond à la période où les services techniques du
maître d'ouvrage prendront le relai pour l'exploitation tout en assurant chaque fois que de besoin les
opérations de maintenance et entretien.

Compréhension du cours

1) A quelles étapes de l'opération intervient le contrôle technique ?


2) A partir de la séquence d'une opération de construction, décrivez dans le cas d'un mini-barrage
les étapes clés et les différents intervenants ?
3) Le Ministère de TP où se trouvent les directions des Infrastructures et des grands ouvrages lance
un marché de construction du 3e échangeur d'Ouaga ? Proposer un montage opérationnel en
indiquant et en justifiant les étapes et les intervenants
4) Quelle différence faites-vous entre APS, APD et Projet ? Les échelles des plans dans ces
différentes parties ?

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