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FONDAMENTAUX DU DROITS ET DES CONTRATS

SEANCE 1 : « L’ETUDE DE DROIT »

I- Le droit : une discipline omniprésente

L'étude du droit revient à étudier l'ensemble des règles gouvernant les relations des
personnes entre elles et avec les choses. En conséquence, le droit est partout, il rythme notre
vie privée et professionnelle. Le droit est en constante évolution, il change souvent. Connaitre
les règles est important, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. Le droit
change régulièrement pour s’adapter à l’évolution de la société.
On est souvent tenté de résumer le droit aux règles que l'on doit impérativement respecter,
sous peine de se faire arrêter par la police, et de passer devant un juge, qui vous enverra
purger votre peine en prison... Cette idée renvoie à une petite partie du droit, le droit pénal,
qui a pour objet de prévenir et de réprimer les atteintes portées à la paix publique et à l'intérêt
général. Mais on ne peut réduire le droit à la seule fonction de répression des comportements
délinquants. Le phénomène juridique est infiniment plus vaste que cela, et a vocation à
s'appliquer à l'ensemble des activités humaines, qu'elles soient ou non conflictuelles

II- Qu’est-ce que le droit et la loi ?

Dans le langage courant, le droit et la loi sont des termes synonymes faisant référence aux
diverses règles organisant la vie en société et sanctionnées par la puissance publique. Il existe
en réalité des définitions plus précises de ces concepts.
Que signifie le terme de droit ?
D'un point de vue juridique, le droit recoupe deux réalités distinctes :

• le droit objectif : règles juridiques qui s’appliquent aux relations entre les personnes. Le non
 respect est sanctionné par l’Etat, la justice française. Concrètement, l’existence du droit se
manifeste dans ses diverses sources formelles : lois, décrets, directives et règlements de
l’Union européenne, conventions, coutumes, jurisprudence, etc. ;
• le droit subjectif (les droits) désigne la prérogative, la faculté, l’activité permise à chaque
individu grâce à l’existence du droit objectif. Le droit subjectif se rapporte au sujet dans la
mesure où il constitue un intérêt individuel juridiquement protégé. Il peut concerner le
rapport d’un individu aux choses (par exemple, la propriété d’un bien) ou le rapport aux autres
individus (par exemple, l’obligation). On parle aussi de droits patrimoniaux (droits qui ont une
valeur pécuniaire et sont transmissibles) et de droits extrapatrimoniaux .Possibilités
reconnues aux individus par un droit objectif

III- Que signifie le terme de loi ?

La loi désigne la principale source formelle du droit objectif :


 au sens large, la loi désigne toute règle générale et impersonnelle, résultant d’une volonté
collective et dotée de la force contraignante. Il est ainsi possible de la distinguer de la morale
(qui n’est pas sanctionnée par la contrainte) et de la coutume (qui résulte moins d’une volonté
que d’une tradition collective) ;
 dans un sens plus précis, la loi désigne les normes juridiques qui émanent du pouvoir
législatif – par opposition aux décrets ou aux règlements qui émanent du pouvoir exécutif et
des autorités administratives – et qui réglementent certaines matières listées à l'article 34 de
la Constitution de la Ve République, comme les libertés publiques ou la détermination des
crimes et des délits.

IV- Les caractères de la règle de droit

Droit objectif a 3 caractéristiques


 Tout droit est GENERAL: par principe la règle de droit s’applique à toutes les
personnes dans une société ( ex : limitation de vitesse)
 Parfois la règle de droit ne s’applique qu’à une catégorie de personne dans la société
(le droit des étrangers, mineurs pas les mêmes règles que majeurs)
OBLIGATOIRE Ce sont des règles qui sont soient impératives ou supplétives. Les
règles supplétives permettent de prévoir autre chose avec l’autre parti (délai de
paiement)
Les règles impératives sont des règles auxquelles ont ne peut pas déroger ( se marier
entre frères et sœurs)
 COERCITIF Sanctions en cas de non-respect, nul de peut se faire justice lui-même
1- punition : elle est appliquée uniquement en cas d’infraction pénale. Exemples : une
amende, une peine d’emprisonnement, des travaux d’intérêt général…
2 - exécution : elle se fera par l’exécution forcée d’une règle ; la personne se verra
contrainte d’exécuter la règle de droit
3 – la réparation : : elle se fera par l’allocation de dommages et intérêts.

La finalité sociale de la règle de droit


Il faut distinguer le droit d’autres notions qui ont également vocation à régir les relations entre
les hommes.
 Il faut d’abord distinguer le droit de la religion. Dans certains pays, le droit et la
religion sont extrêmement liés, et donc difficiles à distinguer. Mais en France, depuis
la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, l’Etat français est neutre, et le droit est
indifférent à l’égard de la religion ; la religion n’est pas source de droit. Par exemple,
depuis la loi du 11 juillet 1975, l’adultère n’est plus une infraction pénale, alors que les
religions le condamnent.
 Il faut ensuite distinguer le droit de la morale. La morale est l’ensemble des règles
de conduite en société considérées comme bonnes. Elle est plus stricte que le droit,
toutefois le droit s’en inspire souvent. Par exemple, les contrats doivent être
conformes aux bonnes mœurs (article 6 du Code civil).
 Il faut enfin distinguer le droit de l’équité. L’équité correspond à une justice
spontanée, non inspirée par les règles de droit en vigueur. Pour déterminer si la
conduite d’un individu est juste ou injuste, on va faire appel à des notions de justice
naturelle et d’éthique. L’équité est à distinguer du droit car elle est une notion plus
subjective. A noter que le juge peut statuer en équité s’il y est autorisé par les plaideurs
SÉANCE 2 : CONCEPTS FONDAMENTAUX

I) La règle de droit

Droit ou droit objectif : ensemble de conduite qui gouvernent les rapports des hommes
dans la société et dont le respect est assuré par l’autorité publique.

Droit subjectif : prérogative accordée par le droit objectif et permettant à une personne
d’user d’une chose ou d’exiger d’une autre personne l’exécution d’une prestation.

A- Caractère de la règle de droit

 La règle de droit est générale, abstraite et impersonnelle


 Formulée de manière générale et ne fait pas acceptation de personne
 Elle est aussi permanente
 Ne connait pas d’éclipse et à vocation à s’appliquer de son entrée en vigueur à
son abrogation
 Obligatoire = sanctionnée pénalement ou civilement
 Infraction = Comportement consistant en une action ou une abstention
réprimée par un texte pénal qui en donne les éléments constitutifs et fixe les
peines qui lui sont attachées (Exécution ‘forcée’ / Réparation / Nullité)
 Mais aussi impérative ou supplétive
 Règles impératives = règles qui s’imposent de manière absolue c’est-à-dire
sans qu’il soit permis aux intéressés d’y déroger par l’expression de leur volonté
 Règle supplétive : règles auxquelles on peut déroger en manifestant sa
volonté
(A défaut de ne pas manifester de volonté la règle va s’appliquer)
Exemple : droit à l’image

B- Le droit objectif

 La division verticale : Les règles sont classées ici selon leur autorité : c’est-à-dire à la
fois leur auteur et leur poids dans l’ordre juridique national
 La division horizontale : C’est une division matérielle : le droit objectif distingué en
« branches » selon leur objet
 Droit public : ensemble des règles régissant les rapports de droit dans lesquels
intervient l’État ou des entités internationales
o Droit international public = Ensemble des règles juridiques régissant les
relations entre les États, entre les entités internationales (ONU) et entre
ces deux catégories
o Droits national public = Ensemble des règles qui dans un État donné,
président à l’org. Même de cet État et de ses agents avec les particuliers
 Droit privé : droit qui traite des rapports des particuliers entre eux
o Droit international privé : Ensemble des règles régissant les rapports entre
particuliers, dans lesquelles intervient un élément étranger appelé aussi
élément externalité
o Droit national privé : Ensemble des règles nationales d’un État donné
régissant les rapports entre personnes privées
 Droit civil (droit commun) : Branche fondamentale du droit qui
régit les rapports entre personnes privées (les particuliers)
indépendamment de leur appartenance à un groupe social ou
professionnel.
 Droit commercial : Ensemble des règles particulières applicables
aux commerçants, aux sociétés commerciales et aux actes de
commerce.
 Droit du travail : Branche du droit traitant des règles applicables
aux relations de travail entre employeurs et salariés
 Droits mixtes : Branches du droit composées de règles de droit qui combines des
éléments de droit public et des éléments de droit privé.
o Droit pénal : Branche du droit définissant les infractions et règlementant
les peines.
o Droit de l’Union européenne : Il est composé de règles instaurées par les
traités constitutifs (tel le traité de Rome) et des règles adoptées par les
institutions européennes en vue de réaliser les objectifs définis par les
traités.

C- Les droits subjectifs

 La personnalité juridique support de droits subjectifs


 La personnalité juridique constitue des sujets de droit
Sont dotées de personnalités juridique :
- Les personne physiques
- Les personnes morales (de droit privé comme de droit public)

 La source d’un droit subjectif donné est soit :


- Un acte juridique : acte volontaire dont l’effet de droit est recherché (lorsqu’on achète
une voiture)
- Un fait juridique : acte volontaire ou involontaire dont les effets de droit sont attachés à
la loi (faire des enfants, attaquer qqln de coup et blessures)
 Les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux
 Les droits patrimoniaux :
- Droits réels
- Droits personnels

 Les droits extrapatrimoniaux :


- Droits attachés à la personnalité (ex : chacun a droit au respect de la vie privée)
- Droits fondamentaux (droits politiques, économiques, processuels)

II) La mise en œuvre de droit

A- Sources et artisans du droit

 Les sources nationales


 La constitution : norme juridique suprême de l’État adoptée par le pouvoir
constituant destinée à organiser les pouvoirs publics et à garantir les droits des citoyens
et les libertés fondamentales. Le peuple est constituant, il fait la constitution.
 La loi : - Au sens strict : texte voté par le parlement, appelé aussi loi formelle
- Au sens large : toute règle de droit écrite d’origine étatique : lois formelles,
décrets, arrêtés
 Le règlement : texte de portée générale et impersonnelle émanant des autorités
exécutives compétents.
 Les ordonnances : texte pris par le gouvernement dans un domaine relevant en
principe de la loi après autorisation du Parlement
 La coutume : usage ayant un caractère juridiquement obligatoire, source de droit
direct mais non écrite (Royaume Uni possède une constitution coutumière)

 Les sources supranationales


 Traité international : accord de volonté conclu entre deux ou plusieurs sujets du droit
international et destiné à produire les effets qu’en attendent ses auteurs

 Les sources indirectes


 Doctrine : ensemble des opinions exprimant la pensée de ceux qui travaillent sur le
droit
 Jurisprudence : - Dans un sens large : ensemble des décisions rendues par les
juridictions
- Dans un sens plus strict : tendance des tribunaux à trancher une
question toujours dans le même sens

Les juges doivent d’abord se référer à un texte de loi, dans notre système on se fie
d’abord aux sources directes
B- L’organisation juridictionnelle française

 Ordres et degrés de juridiction :


Les principes :
 La dualité juridictionnelle : « Depuis le Révolution Française, la justice française est
organisée en deux ordres ; l’ordre judiciaire et l’ordre administratif »
 La compétence matérielle et territoriale au civil : « Lorsqu’une personne souhaite agir en
justice, la juridiction compétente doit être saisie. Cette compétence dépend :
• De la nature du litige à régler, qui détermine la compétence dite matérielle de la juridiction
• De critères géographiques permettant de rattacher le litige au ressort d’un tribunal, c’est-
à -dire de la compétence territoriale de la juridiction. »
 L’appel : un second degré ou une seconde instance de justement
 La cassation : pour unifier l’interprétation juridictionnelle du droit : la cour de cassation
ne se prononce que sur l’application du droit sur le fond. Elle ne constitue donc pas un
troisième degré de juridiction
C- L’articulation des instances
Le mécanisme de l’appel et du pourvoi
SÉANCE 3 : DROITS ET ÉTHIQUE

I) Distinctions entre droit et éthique

A- Clarifications terminologiques :

 Le droit : ensemble des règles de conduite qui gouvernent les rapports entre les hommes
dans la société et dont le respect est assuré par l’autorité publique.
 L’éthique : branche de la philosophie, dite aussi philosophie morale, « science qui traite des
principes régulateurs de l’action et de la conduite morale »
La morale ou l’éthique en l’occurrence, est personnelle, elle n’est pas sanctionnée par une
contrainte publique alors que le droit est général et impersonnel, issu d’une volonté collective
et sanctionnée par la force publique en cas de non-respect.
Entre éthique et morale, nuance de sens, mais les notions sont en pratique interchangeables.

Droit Ethique
Principe de référence Le légal et l’illégal et juste et Le bien et le mal
injuste
Sources Constitution, traités, lois … Règles origine philosophique ou
religieuses ou propres à un groupe
social
Autorité pertinente Le législateur et le juge La conscience individuelle
Sanction Par la force publique Pas de sanction
Finalité Réguler rapports sociaux, rendre Vivre selon les normes du bien et
conséquences des en harmonie avec le groupe de
comportements prévisibles, référence
assurer paix civile et si possible
justice

B- Comparaison entre droit et éthique :

L’éthique, à supposer qu’elle obéisse aux mêmes principes que le droit semble plus exigeant
que le droit.
Le droit renvoie quelquefois à la morale ou à l’éthique, sinon explicitement du moins au
travers du jugement au cas par cas, évalué en équité.
L’éthique ou la morale est parfois mise en avant pour requérir le législateur d’agir en
conformant le droit positif à ses exigences.

II) Chevauchements, convergences et au-delà

A- Une approche ancienne : le droit naturel :

Pas d’application directe.


Constitue un point de vue en surplomb du droit positif, une instance qui permet d’évaluer et
d’orienter le droit positif, mais il n’est pas sanctionné.
Définition de la justice par Ulpien : c’est la vertu qui correspond à la constante et perpétuelle
volonté d’attribuer à chacun son droit.
Mais comment déterminer « pour chacun » le « sien » ?
Requiert des médiations, des principes de justice supposés présents partout, dans toutes les
sociétés :
- Justice distributive
- Justice commutative

 La justice distributive :

Procède, dans un ensemble social donné, par répartition de part équivalente à la


contribution ou au mérite de chacun.
Repose donc sur une égalité géométrique ou proportionnelle

Part de x = mérite de x
Part de y mérite de y

 La justice commutative :

Procède par équation, égalité de quantité.


Repose donc sur une égalité arithmétique. Traitement identique pour tous.
Exemple : tous les citoyens français majeurs, sauf déchéance de leurs droits, ont le droit de
vote indépendamment de toute autre considération.

 Harmonisation des justices commutatives et distributives :

La justice distributive est la justice fondamentale.


Elle est plus ambitieuse aussi que la justice commutative.
Elle est aussi plus difficile à mettre en œuvre.
Elle pose la question des ensembles, des communautés de référence où l’appliquer et de
leurs articulations : monde, continent, nation, profession…

Champs d’application :
- Justice commutative : champ d’application par excellence dans les contrats car les
parties se sont donné leur loi en désignant comme équivalents leurs obligations et
réciproques.
- Justice distributive : le règlement des concours, y compris ceux de la fonction
publique qui relèvent de la loi (au sens large)

B- Discours et pratiques contemporains

 Inflation du discours sur les valeurs :


 Constat d’une inflation tous azimuts :
- Dans la sphère publique : les « valeurs de la République »
- Dans la sphère privée : les valeurs d’une entreprise, les valeurs de la famille…
 Analyse :
- Du déclaratif peu ou pas du tout adossé à la loi
- Une présence médiatique inversement proportionnelle à la fermeté conceptuelle.

 Codes, chartes et engagements éthiques des entreprises :


 Un supplément à la loi ?
- Ne peut pas en tout état de cause déroger à la loi, ne peut que constituer des
exigences supplémentaires, entamant dans le champ des possibles ouvert à la
personne morale considérée
- Dépourvu de sanction officielle.
- Surveillance du respect des engagements éventuellement assurée par des tiers et
certifiée sous forme de labels

 Frontière donc toujours marquée avec le droit


- Malgré des rapprochements quand l’État de son côté émet du droit « mou ».
Exemple de la RGPD. L’État fixe par la loi des objectifs quantitatifs ou qualitatifs à
atteindre par les entreprises. Celles si généralement en sous- traitant la mise en
œuvre et l’État désigne la CNIL comme instance compétente pour en sanctionner le
non-respect.

 La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE)


Notion née dans le champ de l’éthique, des affaires à la théorie des parties prenantes.
Critiquée du point de l’économie politique néo-classique : « la responsabilité sociale de
l’entreprise est d’accroitre ses profits »
Constat qui invite en tout état de cause à la modestie. L’entreprise est soumise à des
injonctions parfois convergentes et souvent contradictoires : marché, actionnaires,
régulateur public, groupes de pression…
SEANCE 4 : SYSTÈME JURIDIQUE

I) Diversité et parenté des systèmes juridiques

A- Ordre et système juridiques


 Système juridique : ensemble cohérent d’institutions, de procédures et de
règles.
o Appliqué aux États-Unis : un système juridique fédéral et
cinquante systèmes juridiques propres aux États (systèmes
juridiques du Maryland, de la Louisiane, du Montana...).
o Appliqué à la France : un système juridique unique, même si celui-
ci a quelques traits communs avec le système juridique de ses
voisins qui appartiennent à la même famille ou tradition juridique,
la famille romano-germanique (et qui, en plus partagent,
matériellement une partie de leur droit par leur appartenance à
l’Union européenne.

B- Famille ou tradition juridique


 Tradition ou famille juridique : ensemble de systèmes juridiques
partageant un nombre significatif de traits communs du fait d’un héritage
commun.
 Pour simplifier, on distingue dans le monde actuel :
o La famille des droits romano-germaniques (inspirés par le droit
romain dit aussi droit civil, d’où̀ l’expression famille de Droit civil
ou civiliste).
o La famille des droits de Common Law.
o La famille des droits religieux.

 Mais, surtout beaucoup de systèmes juridiques sont mixtes, c’est-à -dire


qu’ils relèvent de deux traditions. Ex. :

 Québec (droit civil et Common Law).


 Pays du Maghreb, pays arabes et Iran (droit religieux
musulman et droit civil).

C- Summa diviso : droit romano-germanique et droit de Common Law

Droits romano- Droit de Common Law


Fondement germaniques
Corps de lois, structuré, Les cas décidés par les
codifié, appuyé par la juges
réflexion doctrinale
Origine Le droit romain Les droits coutumiers
anglais
Rôle des juges Non-créatif Créatif ‘peuvent établir
(interprétatif des règles de nouvelles règles)
en vigueur)
Extension Europe continentale, Royaume-Uni et
géographique Amérique ibérique Commonwealth, États-
Maghreb, Turquie, Iran, Unis
Japon, Afrique
francophone
Mode de raisonnement Des principes généraux Des faits vers la règle
vers les cas d’espèce (approche inductive)
(approche déductive)

II) Le droit de common law

A- Les sources
 Les précédents, la Common Law : ce qui a été jugé dans les cours de
Common Law.
 Les pays de Common Law n’ignorent le droit lé giféré, qui est aussi une
source du droit, c’est le statute Law.
 L’Equity : source du droit conçu pour remédier aux rigidités de la Common
Law, constitue un corps de règle, et s’appuie sur une procédure différente de
celle de la Common Law. C’est aussi de la jurisprudence, une création
prétorienne.

B- Le raisonnement
 Règle du binding precedent.
Rattacher (to bind) le cas d’espèce à un cas déjà jugé.
Dite aussi Stare decisis : (s’en tenir aux précédents, aux cas déjà jugés)
 Droit moins préoccupé de justice distributive que de sécurité́ juridique,
propre à permettre les anticipations rationnelles des sujets de droit.
 Approche casuistique : du particulier vers le général et avec une méfiance
pour les généralisations doctrinales, les catégories.

III) Caractéristiques processuelles et juridictionnelles de common law

A- Procédure
 Droit fondé sur la procédure, sur les actions permises par la Common
Law ou l’Equity aux parties : « No remedy, no right » : pas d’action, pas de
droit (adage de Common Law). Des actions pour corriger des abus.
Procédure caractérisée par la recherche de mesures correctives à des abus
constatés (justice commutative).
 Procédure accusatoire : procédure largement contrôlée par les parties
(rôle moindre du juge par rapport aux systèmes de droit civil où ils dirigent
l’instance).
B- Organisation judiciaire
 Pas de dualité́ juridictionnelle (distinction d’un ordre administratif et
d’un ordre judiciaire) : les mêmes tribunaux connaissent des litiges entre
particuliers et des litiges entre les particuliers et la puissance publique.
Constitution parfois non-écrite (cas du Royaume-Uni), plus souvent non
codifiée (Canada, Nouvelle-Zélande).
SÉANCE 5 : INTRODUCTION AU DROIT DES CONTRATS

I) Notion d’obligation et sources des obligations

Source
(responsabilité  Responsabilité délictuelle : acte
civile)
volontaire
 Responsabilité quasi – délit : acte
Contrat Délit et quasi délit involontaire

Responsabiltés
Responsabilté
delictuelle et quasi
contractuelle
delectuelle

En principe : cumul des deux impossible !!!

A- La notion d’obligation

 Définition de l’obligation
L’obligation :
 n’est pas un devoir « moral » mais une exigence dont le non-respect peut être
sanctionné par le juge
 est le « lien de droit qui unit le créancier » (en droit d’exiger) à « un débiteur »
(obligé de donner, de réaliser ou s’abstenir d’une prestation)
 figure aux patrimoines du créancier (à l’actif) et du débiteur ( au passif)

 Caractères de l’obligation
Personnel : l’obligation existe entre des personnes désignées ( le débiteur peut cependant
changer dans certaines circonstances)

 Transmissible : activement par le créancier, passivement par le débiteur


 Patrimonial et mobilier : l’obligation porte sur l’ensemble du patrimoine du
débiteur. Il est un bien mobilier corporel à l’actif du créancier
B- Les sources des obligations
Droit des Liste non exhaustive des branches du droit concernés mais en
entreprises en
difficulté
rapport direct avec le droit de l’entreprise

Droit
international
Code Droit de la
consommatio
privé et public
civil n

Droit de la
concurrence

II) Définition et classification

I- La définition du contrat

Article 1101 du Code Civil « Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs
personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations »

II- Classification des obligations et des contrats

 Classification des obligations d’après leur objet


 Obligation de délivrer : elle emporte l’obligation de conserver jusqu’à la délivrance
 Obligation de moyens : le débiteur doit tout mettre en œuvre pour essayer
d’atteindre un résultat
 Obligation de résultat : le débiteur doit atteindre le résultat

 Classification des obligations d’après leur force


 Obligations juridiques : naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de
l’autorité seule de la loi. Le débiteur doit exécuter son obligation sous peine de
sanctions.
 Obligation naturelle : Obligation moralement contraignante. Parfois
sanctionnable juridiquement ; du fait d’un début d’exécution ou de la
jurisprudence
 Obligation extra – juridique : devoir social non sanctionné par le droit

 Classification des contrats opérée par le Code civil


 Contrat synallagmatique : lorsque les contractants s’obligent réciproquement les uns
envers les autres
 Contrat unilatéral : lorsqu’une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs autres sans qu’il y ait d’engagement réciproque de celles- ci
 Contrat à titre onéreux : lorsque chacune des parties reçoit de l’autre un avantage
en contrepartie de celui qu’elle procure
 Contrat à titre gratuit : lorsque l’une des parties procure à l’autre un avantage sans
attendre ni recevoir de contrepartie.
 Contrat commutatif : lorsque chacune des parties s’engage à procurer à l’autre un
avantage qui est regardé comme l’équivalent de celui qu’elle reçoit
 Contrat aléatoire : lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du
contrat, quant aux avantages et aux pertes qui en résulteront, d’un événement
incertain
 Contrat consensuel : lorsqu’il se forme par le seul échange des consentements quel
qu’en soit le mode d’expression (ex ; vente)
 Contrat solennel : lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par
la loi
 Contrat réel : lorsque sa formation est subordonnée à la remise d’une chose
 Contrat de gré à gré : celui dont les stipulations sont négociables entre les parties.
Chacune des parties contractantes participe à la définition de son contenu
 Contrat d’adhésion : Le contrat d’adhésion est celui qui comporte un ensemble de
clauses non négociables, déterminées à l’avance par l’une des parties. Toute clause non
négociable, déterminée à l’avance par l’une des parties, qui crée un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite.
Dans le doute, le contrat d’adhésion s’interprète contre celui qui l’a proposé

III) Négociation et renégociation des contrats

A- Négociation des contrats

 Bonne foi des contractants


Nécessité de la bonne foi tout au long du processus contractuel
Contrat

Avant -
contrat

Pourparlers, négociation et non


divulgation d'infomations
confidentielles

 En cas de mauvaise foi : dommages et intérêts mais pas de possibilité pour le juge
de porter atteinte à la substance du contrat

Exemples : exécution de réparations inutiles ; transport par un taxi empruntant des détours

Par un appication à la lettre


Exécution ou refus
d'exécuter tout ou partie
du contrat
Mauvaise foi En profitant des ses lacunes

 Dans
En profitant de la faiblesse
d'une partie
les
contrats
cadres ; en cas de fixation abusive du prix par l’une des parties, possibilité de
demander au juge des dommages et intérêts ou la résolution du contrat
 Dans les contrats de prestation de service, lorsque le prix aura été fixé
unilatéralement abusivement par le créancier, le juge pourra être saisi d’une
demande en dommage et intérêts et éventuellement décider de la résolution du
contrat

 Lucidité du consentement

Le consentement pour être valable doit être « lucide »


L’information
- Elle doit être exacte et complète
Devoir d’information consacrant la notion jurisprudentielle de « réticence dolosive » et
engageant la responsabilité « Celle des parties qui connaît une information dont l’importance
est déterminante pour le consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que,
légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant
».

La réflexion
Dans plusieurs cas et en particulier dans les rapports entre professionnels et non
professionnels, il existe un avant signature du contrat, délai de réflexion obligatoire
(l’acceptation ne peut être formulée avant l’écoulement de ce délai).
Exemples :
✓ 7 jours après réception d’un contrat d’enseignement à distance.
✓ 10 jours à compter de la formulation d’une offre de prêt

 Formalités et preuve des contrats


Les formalités
 Elles peuvent être de différents ordres :
 Nombre d’exemplaires originaux à établir (pour exemples). « L'exigence d'une pluralité
d'originaux est réputée satisfaite pour les contrats sous forme électronique lorsque l'acte est
établi et conservé conformément aux articles 1366 et 1367, et que le procédé permet à
chaque partie de disposer d'un exemplaire sur support durable ou d'y avoir accès ».
Exemple : un contrat « de professionnalisation » doit être rempli et signé à partir d’un
formulaire Cerfa dont le salarié et l’employeur conservent chacun un volet, trois autres
devant être envoyés à un organisme (OPCA).
 Nécessité de dépôt ou enregistrement dans un délai donné.
Exemples : publicités et enregistrement du contrat de société conditionnant l’obtention de
sa personnalité morale ; Pacte Civil de Solidarité : établissement d’un contrat et
enregistrement à la mairie par un officier d’état civil ou par un notaire.

Les conditions de preuve

preuve en matière
commerciale

preuve libre par tout


écrit obligatoire
moyen

contrat portant sur montant > 1500


euros entre 2 ou contre un commerçant
facturation obligatoire impossibilité absolue de produire un
écrit
des achats b/s pour acti pro

B- Renégociation et révision judicaire des contrats


 La renégociation du contrat
 Un « avenant » est un document contractuel qui modifie une partie précise d’un contrat
initial :
 Les nouvelles mesures complètent ou annulent les anciennes désignées comme
modifiées. Les autres mesures continuent à pleinement s’appliquer.
 Attention à la création « involontaire » d’avenants découlant d’écrits parfois peu formels
(courriers, mails, etc.).
 Le juge n’est jamais prisonnier de l’apparence d’un document et peut qualifier comme
contrat un document qui ne se dénommait pas comme tel comme requalifier un contrat qui
se dénommait ou présentait sous une certaine forme (espérant obtenir l’application du
régime légal lié) en un autre

 La révision judiciaire du contrat en cas de « changement de circonstances imprévisible »


→ (en contradiction avec la jurisprudence ancienne) met en place un mécanisme permettant
la révision judiciaire du prix lorsqu’un changement de circonstances imprévisible rende
l’exécution du contrat trop onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le
risque (mécanisme qui ne fonctionnera donc pas pour les contrats aléatoires).

Certains avocats en particulier critiquent un pouvoir d’intervention exorbitant aux juges


produisant un droit « repoussoir » (le contrat se poursuivra au prix fixé par le juge).

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