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CPGE – 1ECT M1 : Le cadre juridique de la vie des entreprises Droit

Module 1 : Le cadre juridique de la vie des entreprises


Chapitre 1 : Notion de droit.

Du moment où l’homme vit en société, une organisation des relations et des rapports entre les
individus s’impose comme une nécessité absolue pour éviter l’anarchie et assurer la paix sociale. Le
droit paraît comme le moyen essentiel pour encadrer les comportements et les relations des hommes
en société.
Cependant, le terme droit qui est assez vague, à plusieurs sens. Nous retiendrons deux définitions
qui sont les plus importantes :
Le droit objectif désigne l'ensemble des règles juridiques qui régissent les hommes dans la vie en
société, et dont la violation est sanctionnée par l'autorité publique. Il est composé de sources variées
comme la loi, les règlements, les directives européennes, etc. Ces règles sont, en principe, uniques pour tous les
individus d'une même communauté.

Article 111-3 du code pénal français : nul ne peut être puni pour un crime ou pour délit dont les éléments
ne sont pas définis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement.

Les droits subjectifs : Ce sont les pouvoirs, les prérogatives qui sont reconnus aux individus
(personnes physiques) et aux groupements d’individus (personnes morales), reconnues et protégées par
le droit (objectif). Il n’y a pas de droits subjectifs sans droit objectif ; c’est le droit objectif qui confère
aux personnes leurs droits subjectifs. Si le droit objectif est défini par son objet, les droits subjectifs se
définissent par la personne déterminée qui en est titulaire : le sujet des droits subjectifs.
Ainsi, le droit de propriété, qui confère à son titulaire un certain nombre de prérogatives, est un droit
subjectif. Il en va de même du droit de créance. Il permet à son titulaire -le créancier- de traduire le
débiteur devant le tribunal compétent pour obtenir le remboursement de la dette.
L’ensemble des normes (droit objectif et droit subjectif qui en découlent) forme le droit positif. Il
est établi par l’autorité étatique qui en tire son entière légitimité.
I- Concept de la règle de droit.
A- Définition de la règle de droit.

Elle peut être définie comme une règle de conduite sociale, une norme imposant un devoir ou une
obligation ou formulant une interdiction dont le respect est assuré par la contrainte publique.
Elle impose, interdit ou permet tel ou tel comportement. C’est ainsi que la loi pénale prescrit une
série de règles de conduite. On ne doit pas tuer son semblable, on ne doit pas voler ou détourner les
biens d’autrui. De son côté, la loi civile trace les règles de conduite. Le débiteur doit payer ses dettes.
S’il s’abstient, ses biens feront l’objet d’une vente forcée, à la suite d’un jugement de condamnation.
B- La finalité de la règle de droit :

La règle de droit poursuit deux finalités : organiser et protéger la société.


1- Organiser la société : le droit positif édicte des règles communes, pour structurer une société
donnée.

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Exemple :
Le code de la route permet à tous les conducteurs de se comporter d’une manière similaire.
Toute personne qui travaille contre une rémunération sous un lien de subordination juridique est un salarié.
Il en découle pour elle, quelle qu’elle soit, des droits et des obligations.

2- Sécuriser, protéger :
Sécurité matérielle des biens et des personnes : le droit protège aussi bien la propriété privée
que les biens publics. Il protège également l’intégrité physique et morale des personnes physiques et
morales (atteintes corporelles ou psychiques.
Exemple :
Article 311-1 du code pénal français : « le vol est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros
d’amende »
Article 221-1 du code pénal français : le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre.
Il est puni de trente ans de réclusion criminelle.

Sécurité juridique : le droit offre aux individus la possibilité de prévoir les conséquences de
leurs actes.
Les règles juridiques doivent pouvoir être comprises de tous. Elles doivent être appliquées par le
juge objectivement.
Publicité et non rétroactivité des lois : « nul n’est censé ignorer la loi » … actuelle pour poser un
acte. La sécurité des affaires implique que l’on sache distinguer ce qui est permis de ce qui est interdit.
C- Les caractéristiques de la règle de droit.
1- La règle de droit est générale et abstraite :

Etant une règle de conduite sociale, la règle de droit s’adresse à la société, aux membres de la société
qui doivent se comporter à ses dispositions. Elle s’adresse à la société tout entière et non pas à quelques
personnes limitées. C'est-à-dire qu’elle est applicable à toutes les personnes qui remplissent les
conditions d’application de cette règle. Le caractère de généralité constitue la base du principe d’égalité
des membres de la société et de justice sociale
Exemple : Article 9 du code civil : « chacun a droit au respect de sa vie privée »

Toutefois, il y a lieu de distinguer entre :


 Les règles juridiques qui concernent l’ensemble des membres de la société quelle que soit leur
situation économique ou sociale telles que les règles de droit civil ou les règles de droit pénal.
 Les règles juridiques qui s’adressent à une catégorie sociale ou professionnelle déterminée
compte tenu de ses spécificités, telles que les règles de la fonction publique qui ne concernent que les
fonctionnaires et agents publics. En dépit de leur champ d’application limité, de telles règles gardent
évidement leur caractère de généralité.
2- La règle juridique est une règle obligatoire :

Edictée (imposée) aux membres de la société d’une façon obligatoire. Elle n’est pas considérée
comme un simple conseil ou prière. C’est le caractère qui permet à la règle de droit d’être respectée
par les individus au sein de la société. Les juges doivent également la respecter. Ils n’ont le droit de
juger en équité que si les parties leur ont donné mission de statuer comme amiable compositeur.

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Cependant, il existe, dans cette force obligatoire, des degrés. Certaines règles s’imposent de façon
plus impérative que d’autres. On distingue de la sorte deux catégories de loi :
 Les lois impératives
 Les lois supplétives ou interprétatives
a- 1ére catégorie : les lois impératives ou d’ordre public.

Il s’agit des dispositions qui traduisent des principes fondamentaux ou des valeurs sacrées de notre
société, Elles s’imposent de façon absolue à tous. Les particuliers comme les tribunaux, ne peuvent
écarter une règle impérative. C’est le cas de l’ensemble des dispositions légales du droit pénal. Ainsi,
toute atteinte à la vie d’autrui est incriminée par le code pénal.
Exemple :
▪ L’article 407 du code pénal punit de l’emprisonnement d’un an à 5 ans le complice d’un suicide qui
s’est réalisé avec l’accord de la victime.
▪ En droit civil, les droits impératifs sont plus rares. Exemple : le cas de l’empêchement au mariage. Le
mariage avec la mère, la sœur, la nièce, la tante, la belle-mère ou la nourrice est interdit.
▪ Si une dot n’est pas prévue dans le contrat de mariage, ce mariage n’est pas valable (moudaouana). Pour
souligner davantage ce caractère impératif de cette disposition, le même texte prohibe l’accord des parties qui
aurait pour objet la suppression de la dot.
b- 2éme catégorie : les lois supplétives ou interprétatives.

Sont des règles obligatoires en principe à l’instar des règles impératives, mais leur application peut
être écartée par les parties dans le cadre contractuel, à condition qu’elles expriment leur volonté dans
ce sens. Les intéressés peuvent choisir des solutions autres que celles prévues par les règles supplétives,
des solutions qui peut-être, conviennent mieux à leurs intérêts.
Exemple :
▪ Dans le cas d’une vente qui porte sur un meuble, la livraison doit s’effectuer à l’endroit où se trouvait
ce meuble ou moment de la conclusion du contrat de vente, mais le législateur laisse aux intéressés la possibilité
de choisir un autre mode de livraison puisque l’article 502 du dahir des Obligations et des contrats énonce que :
« la délivrance doit se faire au lieu où la chose vendue se trouvait au moment du contrat, s’il n’en a été autrement
convenu ».
▪ Les règles qui donnent compétence aux juridictions instituées par l’Etat, les tribunaux ne sont pas
toujours impératifs. Les sujets de droit sont autorisés dans certaines matières à ne pas soumettre leur litige aux
juges et à s’en remettre à la décision d’un arbitre.
3- La règle de droit est sanctionnée par l’autorité publique :

C’est la puissance publique qui est habilitée à faire respecter ces règles de conduite que sont les
règles de droit. En d’autres termes, il existe toute une série de sanctions qui sont destinées à assurer le
règne du droit. Le mot sanction signifie tout d’abord qu’il est possible d’obtenir l’exécution de la règle
de droit, au besoin en recourant à un organe d’Etat, le juge par exemple.
a- Les sanctions civiles : on peut les répartir en deux grandes catégories selon l’effet recherché :
la réparation ou la contrainte.
 Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation : on distingue entre la nullité et les
dommages intérêts.
 La nullité : elle vise à priver, pour l’avenir, un acte contraire à la loi de tout effet, mais qui se
propose aussi d’effacer tous les effets produits par cet acte, dans le passé.

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Exemple : L’article 83 dispose que l’adoption ordinaire est « nulle et non avenue ». de son côté, l’article 146
a privé de leur efficacité les actes de gestion accomplis par des personnes en état de démence ou de prodigalité.

 Les dommages-intérêts : toute personne qui occasionne un dommage à autrui engage sa


responsabilité. La réparation du préjudice subi par la victime consiste précisément à lui attribuer une
somme d’argent à titre de dommage intérêt.
 Les sanctions civiles produisant une contrainte : il faut distinguer suivant que la contrainte
provoquée est directe ou indirecte.
 Certaines sanctions civiles exercent une contrainte directe sur la personne elle-même. Ainsi, la
personne qui occupe un local sans pouvoir justifier d’un contrat, écrit ou verbal, de location risque de
faire l’objet d’une mesure d’expulsion.
 D’autres sanctions civiles produisent seulement une contrainte indirecte. Dans cette hypothèse,
la sanction s’exerce, non contre la personne elle-même, mais contre ses biens. Si un débiteur refuse de
payer ses dettes, il sera possible, à la suite d’un jugement de condamnation, de procéder à la saisie de
ses biens.
b- Les sanctions pénales :
La législation pénale détermine tous les comportements qui troublent la société. Les auteurs de ces
agissements antisociaux s’exposent à des peines dont l’importance varie en fonction de la gravité des
faits commis.
 Les crimes : ce sont les infractions les plus graves. Les peines qui les sanctionnent varient de
la dégradation civique jusqu'à la peine capitale, en passant par la réclusion perpétuelle ou à temps.
 Les délits : ils font appel à des peines d’emprisonnement ou des amendes.
 Les contraventions : donnent lieu à des sanctions assez légères : une amende ou une courte
détention.
Exemple : le stationnement illicite n’est puni que d’une simple peine d’amende.

On peut retenir que la règle de droit est à la fois obligatoire et sanctionnée par la puissance publique.
C’est précisément, ce qui la distingue de toutes les autres règles de conduite.
D- Règle de droit et les autres règles de conduite :
1- Les règles de morale :

ce sont des règles de conduite qui s’intéressent aux devoirs de l’homme à l’égard des autres hommes
et à l’égard de lui-même. En ce sens la morale est généralement plus exigeante que le droit car elle tend
vers le perfectionnement.
Les violations aux règles morales sont sanctionnées au niveau de la conscience seulement.
Alors que le droit a pour but d’assurer l’ordre social. Par contre, la morale poursuit les buts sont la
vertu et justice.
De nombreux juristes ont critiqué cette théorie classique. Si le but général du droit consiste à
préserver l’ordre social, il doit aussi s’élargir pour englober certaines règles morales, en particulier
certains devoirs d’assistance. Exemple : le fait de s’abstenir de porter secours à une personne en danger
est réprimé par le droit pénal.
2- La règle religieuse :

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ces règles concernent essentiellement les rapports de l’individu avec Dieu son créateur et tendent au
perfectionnement de l’être et à la paix de l’âme, alors que les règles de droit concernent les rapports
des hommes entre eux et tendent à assurer la sécurité des individus et de l’Etat, la stabilité et l’ordre
social.
Par conséquent, la sanction juridique est appliquée par les tribunaux ou les pouvoirs publics, alors
que la sanction religieuse et l’œuvre de Dieu et est généralement annoncée pour l’au-delà.
Toutefois, dans certains systèmes juridiques, tels que ceux des pays musulmans, la distinction des
règles de droit et des règles religieuses est artificielle et la frontière entre les deux et très difficile à
établir.
Exemple :
L’article 222 du code pénal prévoit : "Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion
musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis
par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 12 à 120 dirhams."

II- La spécialisation de la règle de droit.

Cette spécialisation se manifeste d’abord par une distinction entre le droit public et le droit privé et
ensuite par de nombreux droits spéciaux.
A- La distinction du droit public et du droit privé.

Pour asseoir cette distinction, on propose deux critères principaux tenant à l’objet et aux finalités du
droit privé et du droit public.
Quant à l’objet, le droit privé régit les rapports des particuliers entre eux, quelle que soit leur nature
économique ou non, ou plus généralement l’activité des particuliers : par exemple le mariage, les divers
contrats, la construction ou la location d’un logement, etc. A l’inverse, le droit public tend à organiser
l’Etat et les collectivités publiques et à régir leurs relations avec les particuliers. Exemple : la
délimitation des attributions du parlement et du gouvernement, la réglementation d’un service public,
comme l’enseignement, l’énergie…etc.
Quant à ses finalités, on relève que le droit public, non seulement recherche la satisfaction de
l’intérêt général, mais qu’il assure l’exercice de la puissance publique. Alors que le droit privé cherche
à garantir des intérêts individuels.

Encadré : les critères de distinction entre droit public et privé.


Le droit privé est dominé par un adage séculaire d’après lequel « nul ne peut se faire justice à soi-
même ». Si un particulier prétend avoir un droit contre un autre, le paiement d’une somme d’argent à
la suite d’un prêt, il n’a pas la possibilité de passer directement à l’exécution. Il doit au préalable saisir
le tribunal compétent pour faire reconnaître l’existence du droit invoqué par un jugement. C’est
seulement après cette action de mise en évidence du rapport contractuel, que l’on peut utiliser les vois
d’exécution.
Dans le cadre du droit public, si l’administration prétend avoir un droit contre un particulier, par
exemple le paiement des impôts directs, elle bénéficie d’un privilège exorbitant : le privilège
d’exécution d’office. C'est-à-dire qu’elle est habilitée à se faire justice à soi-même.

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B- Les subdivisions du droit public et du droit privé.

III- Les sources de droit.

On entend par « sources de droit » les différentes manières dont les règles juridiques sont établies.
C'est-à-dire qu’elles expriment le mode de formation ou de création des normes juridiques.
En droit interne, les sources du droit formelles sont la loi au sens large, la jurisprudence, les principes
généraux formulés notamment par la doctrine, ne sont que partiellement reconnus comme source de

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droit. A côté de l’ordre interne, il faut prendre en compte l’ordre international, dont le rôle, dans la
création de la règle de droit ne cesse de prendre de plus en plus d’ampleur.
A- Les sources du droit Marocain.
1- les sources internes :

L’étude des sources va nous permettre de constater que certaines d’entre elles participent
directement à la création de la règle de droit (constitution, loi et coutume) alors que d’autres ne font
qu’influencer le travail d’élaboration du droit (la jurisprudence et la doctrine).
a- Les sources directes :

Sont liées directement à la création des règles juridiques.


 La constitution :

C’est le texte fondamental qui est au sommet de la hiérarchie des normes dans le système juridique.
Elle détermine la forme de l'Etat (Monarchie constitutionnelle), la forme du régime politique (le régime
parlementaire, les rapports entre le Roi, le parlement et le gouvernement…) et les droits fondamentaux
(droit au travail, liberté d'opinion, droits politiques…).
 Les lois :

Ce sont des normes juridiques qui relèvent du pouvoir législatif. Elles sont donc votées par le
parlement avec l’institution du bicaméralisme (chambre des représentants et chambre des conseillers)
par la constitution révisée en 1996.
Elle renvoi a deux sens :
➢ Au sens large : toute règle de droit écrite ;
➢ Au sens strict : le texte voté par le Parlement.
Par ailleurs, on distingue :
▪ La loi référendaire : c’est celle qui a été adoptée par tout le peuple.
▪ La loi constitutionnelle : elle révise, modifie la Constitution. Elle obéit à une procédure
particulière.
▪ La loi organique : elle précise ou complète la constitution ; elle fixe les modalités
d’organisation et le de fonctionnement des pouvoirs publics, dans des matières limitativement
énumérées par la Constitution.
▪ La loi parlementaire (loi ordinaire) : texte voté par le Parlement. Elle résulte de
l’exercice du pouvoir législatif attribué au parlement selon la Constitution en vigueur.
Le circuit d’adoption d’une loi est le suivant :
→ La proposition : Au cours de cette Etape on assiste à la conception et à l’élaboration d’un projet
de texte comprenant les différentes dispositions juridiques que l’on veut appliquer. On distingue :
▪ Les projets de loi : ce sont des textes de loi présentée par le gouvernement.
▪ Les propositions de loi : sont des textes par un ou plusieurs membres du parlement.
→ Examen et vote de loi par le parlement : Les projets et propositions de la loi doivent d’abord
être déposés sur le bureau d’une des deux chambres du parlement. Le bureau enregistre et les transmet

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pour examen devant les commissions parlementaires spécialisées. Les projets et les propositions de loi
ne deviennent loi que lorsqu’ils sont adoptés dans les mêmes conditions par les deux chambres.
→ La promulgation de la loi : La promulgation est l’acte par lequel le roi reconnait l’existence
de la régularité de la loi voté et en ordonne l’exécution.
→ Publication : Parution au bulletin officiel du Royaume du Maroc.

Remarques : La loi est, en général, appliquée sur tout le territoire national : c’est le principe de
territorialité. Et tous les marocains, même en dehors du Maroc ; c’est le principe de personnalité.
Une loi nouvelle s’applique sans restriction dès son entrée en vigueur. La loi ancienne survit pour
des situations en cours au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, sauf si la loi nouvelle est
d’ordre public auquel cas, elle a un effet immédiat et non-rétroactif et s’applique immédiatement.
Par exception, sont rétroactives :
En matière de droit pénal, les lois pénales plus douces ;
Les lois interprétatives fixent le sens d’un texte antérieur obscur ;
Les lois expressément rétroactives : le législateur prévoit une date d’application antérieure à la
date de promulgation de la loi.
Toutefois, ce principe de vote par le parlement n'est pas absolu. Deux situations particulières,
peuvent faire l'objet d'un décret-loi pris par le gouvernement :
✓ Décret-loi pendant les vacances du parlement (article 81 de la constitution) : Dans l'intervalle
des sessions du parlement, le gouvernement peut prendre, avec l'accord des commissions permanentes
des deux chambres, des décrets-lois.
✓ Décret- loi sur habilitation (article 70 de la constitution) : Le parlement peut, par une loi
d'habilitation, autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en vue d'un objectif déterminé, à
prendre par décret des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Ces décrets sont soumis à
la ratification du Parlement lors de la session ordinaire suivante.
 Les règlements :

L’article 72 de la constitution énonce que (les matières autres que celles qui sont du domaine de la
loi appartiennent au domaine réglementaire).Le pouvoir réglementaire appartient au chef du
gouvernement, on distingue :

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Les décrets : Un décret est un acte administratif ou une décision signée par le chef du gouvernement
et/ou les ministres compétents. On distingue :
 Décrets d’application : ils assurent la mise en application d’une loi en fixant par exemple les
modalités concrètes de son entrée en vigueur.
 Décrets autonomes : ils sont pris spontanément par le pouvoir exécutif dans les domaines
qui ne relèvent pas du domaine de la loi.
Les arrêtés : ce sont des actes émanant d’une autorité administrative autre que le premier ministre.
Il peut s’agir des ministres, des préfets, des maires, des présidents de conseil régionaux….
Les circulaires : par lesquelles un ministre donne des instructions à des fonctionnaires pour le
fonctionnement du service.
 La coutume :

Définit comme une règle de droit non écrite émanant directement du peuple de façon spontanée et
directe. Elle ne provienne pas des organes de l’Etat mais exprime la volonté directe du peuple. De ce
point de vue, elle tire sa forme du respect que lui portent les individus.
Caractéristique constitutive de la coutume : Pour que tout usage soit considéré comme source de
droit, il faut la réunion d’un certain nombre de caractère :
• l’élément matériel qui suppose la répétition. Il faut que les individus adoptent la même attitude
(même solution) chaque fois qu’ils se trouvent confronter au même problème.
• L’élément psychologique qui consiste dans le fait que les citoyens croient qu’ils agissent
conformément au droit.
Exemple : L’article 418 du code de commerce prévoit " A défaut de convention, coutume ou d'usage
contraire, la rémunération du courtier est due par celui qui l'a chargé de traiter l'affaire".
Toutefois, lorsque la coutume est contraire à une loi formelle elle ne peut être appliquée.
 Les règles du droit musulman et la charia :

Constitutionnellement, l’Islam et la religion de l’Etat et le roi et le commandement des croyants et


veille au respect de l’Islam selon la règle 19 de la constitution.
Les sources du droit musulman sont le coran, la sonna, Quias, Ijmaâ, ces sources donnent à l’Islam
les qualités d’un système social avant sa qualité de religion.
b- Les sources indirectes :
A côtés des organes officiels qui sont habilités à créer les règles de droit de manière directe; il
y’a d’autres sources qui exercent une vraie influence sur le processus de création du droit.
 La doctrine :

Elle représente l’ensemble des opinions émises sur le droit positif par des personnes qui ont pour
fonction d’étudier ou d’appliquer les règles de droit (professeurs de droit, avocats, notaires, juges,
etc.).
Le travail doctrinal se présente sous forme d’ouvrages, ou de travaux qui analysent des questions
spéciales, ou comme des articles dans des revues spécialisées. Ces jugements n’ont aucun caractère
obligatoire pour le juge, mais il exerce une influence sur lui et sur le législateur aussi.

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Exemple :
• elle peut inspirer l’interprétation du juge à l’occasion d’un procès.
• Elle influence le législateur au moment de la réforme du droit
 La jurisprudence

Elle correspond à l’ensemble des décisions judiciaires rendues par les tribunaux nationaux. Elle
représente en fait l’application effective du droit (la mise en œuvre du droit par les juges. Au Maroc,
la jurisprudence se limite à un rôle interprétatif des lois et ne peut contribuer directement à leur création.
En effet, les tribunaux ont pour missions de :
❖ Appliquer la loi, ce qui ne pose pas de difficultés particulières.
❖ Interpréter la loi.
❖ Suppléer la loi : en cas d’insuffisance, les juges peuvent recourir aux précédents, à l’équité pour
définir une décision dans une circonstance qui n’est régie par aucune loi en vigueur.
c- Les sources négociées.
 Négociation collective : texte voté entre employeurs et organisations syndicales
représentatives sur les conditions d’emploi, de travail et les garanties sociales (droit négocié)
 Contrats : convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs autres à donner, faire ou ne pas faire quelque chose.
2- les sources internationales :

Elles se composent premièrement par les conventions et traités ratifiés par le Maroc. Une fois une
convention a été ratifiée, le Maroc est obligé de se conformer aux engagements décidés par la
convention. Ce respect des engagements «conventionnels» est traduit au niveau national par
l’introduction des principes de ces conventions en droit Marocain.
L’article 55 de la constitution précise que le roi signe et ratifie les traités et conventions. Toutefois,
lorsque ces dites conventions engagent les finances de l’Etat, les traités de commerce, les traités de
paix ou d’union…etc. leur ratification ne peut intervenir sans l’approbation préalable du parlement.
Exemple :A côté des conventions internationales et des accords signés par le Maroc, l’ensemble des
autres sources de droit présent au niveau international peuvent être sources de règles juridiques
marocaines :
→ Lois adoptées par d’autres pays : comme dans le cas de droit de sociétés, la S.A.R.L. qui est
une invention du droit commercial Allemand, a été introduite dans le droit commercial marocain ;
→ La coutume internationale : notamment dans le cadre des pratiques du commerce mondial : les
incoterms, le crédit documentaire ;
→ La doctrine internationale: les débats sur la réglementation des nouvelles activités qui
apparaissent ;
→ La jurisprudence internationale.
B- Les sources du droit Français.

Les textes de droit européen viennent compléter et influencer le droit national. En droit du travail,
le droit issu de la négociation entre employeurs et salariés vient s’ajouter à l’« édifice ».
1- Les traités internationaux.

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Les traités et accords internationaux occupent une place intermédiaire entre la constitution à
laquelle ils ne doivent pas être contraires et les lois internes qui doivent leur être conformes.
On distingue entre :
 Les traités bilatéraux ou multilatéraux qui ont pour vocation de permettre la réalisation
d’opérations juridiques dans un domaine particulier.
 Les traités qui ont pour vocation de permettre une harmonisation des règles applicables dans
une matière déterminée (lettre de change, transports par exemple).
 Les conventions internationales qui tendent à proclamer et à défendre les droits fondamentaux
de toute personne (déclarations universelle des droits de l’homme de 1948 adoptée par l’assemblée
générale des nations unies par exemple).
2- Les sources du droit de l’union européenne.

Il convient de distinguer le droit issu des traités (droit primaire) d’une part, le droit européen dérivé
d’autre part :
a- Le droit primaire : est principalement issu des différents traités instituant les communautés
européennes, modifiées et complétés. Exemple : Le 25 mars 1957, le traité de Rome institue la
Communauté économique européenne ; le 7 février 1992, le traité de Maastricht institue l’Union
européenne. D’autres traités complètent ces deux textes fondateurs (Acte unique, traité
d’Amsterdam…).
b- Le droit dérivé (secondaire) est constitué par les actes créés par les institutions en application
des traités eux-mêmes selon le principe de base suivant : les réglementations nationales peuvent être
remplacées par un acte de l’union européenne lorsqu’une réglementation précise, commune à tous les
membres, est nécessaire. Dans le cas contraire, il faut appliquer les textes nationaux (principe de
subsidiarité).On distingue :
 Les actes décisoires ou obligatoires.
Définition Adoption
Texte qui impose aux Etats membres l’adaptation, Elaborée par la Commission et
Directive dans un délai déterminé, de leur législation adoptée par le Conseil
conformément aux indications qu’il contient. Elle éventuellement en codécision avec le
a pour objectif le rapprochement des législations. Parlement.

Texte de portée générale directement applicable Elaboré par la Commission et adopté


Règlement dans tous ses éléments dans le droit des Etats par le Conseil éventuellement en
membres. codécision avec le Parlement.

Ce sont des actes obligatoires et ne vise qu’une Prononcée par la Commission ou le


Décision personne déterminée (Etats, entreprises, Conseil.
particuliers). Ce peut être une sanction.
 Les actes non décisoires :

Ne sont pas obligatoires et ne peuvent être considérés comme une source de normativité à part
entière. Ces actes permettent aux institutions de l’union européenne de se prononcer de manière non
contraignante à l’égard des Etats et des citoyens (recommandation et avis).
c- la jurisprudence : Les décisions rendues par la cour de justice de l’union européenne (CJUE)
s’imposent aux Etats membres et s’appliquent dans certains cas directement aux relations entre
particuliers.

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3- Les sources nationales.

Dans un système de droit écrit, comme le système Français, la plus grande partie des règles de droit
émane de l’Etat. Elles sont interprétées et complétées les coutumes, la doctrine et la jurisprudence.
a- La constitution : il s’agit de l’ensemble des règles qui président à l’organisation politique de
l’Etat et à son fonctionnement. La constitution actuelle est celle du 4 octobre 1958, constitution de la
Ve république. La constitution ne peut être révisée que par référendum ou par décision du Parlement
réuni exceptionnellement en congrès.
Le conseil constitutionnel assure le contrôle de la conformité des lois à la constitution. Ses décisions
ne sont ne peuvent donner suite à aucun recours et s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les a
toutes les autorités et administratives et judiciaires.
Bloc de constitutionalité : ensemble de textes utilisés, aux cotés de la constitution, dans le processus
de contrôle de constitutionalité :
▪ Déclaration des droits de l’homme du 26 août 1789 ;
▪ Préambule de la constitution du 4 octobre 1958 ;
▪ Préambule de la constitution du 27 Octobre 1946 ;
▪ Charte de l’environnement de 2004,
b- La loi : est toujours un écrit. Elle est votée par le parlement. Elle est l’œuvre commune de
l’assemblée générale et du Sénat. On distingue entre projet de loi ou proposition de loi.
La promulgation et l’acte par lequel le président de la république atteste l’existence et la régularité
de la loi. La publication au journal officiel a pour objet de faire connaître la loi au public. La loi est
applicable sur tout le territoire à la date qu’elle fixe ou à défaut le lendemain de sa publication. La loi
reste applicable jusqu'à son abrogation.
Encadré :
1- classification des lois :
• Les lois constitutionnelles : modifient la constitution selon la procédure déterminée à l’art. 89
de la constitution.
• Les lois organiques : votées par le Parlement, elles sont des mesures législatives d’application
de la constitution.
• Les lois ordinaires ou parlementaires : proposées par le Parlement ou le Gouvernement pour
gérer la vie courante dans ses différents volets.
• Les lois référendaires : qui résultent de l’approbation par référendum d’un projet de loi
proposé par le chef de l’Etat, sur proposition du premier ministre, pendant les sessions parlementaires
ou sur proposition conjointe des deux chambres (art. 11 de la constitution).
2- Application de la loi
Dans l’espace la loi s’applique sur tout le territoire, aux Français et aux étrangers : c’est le principe
de la territorialité. La loi s’applique à tous les Français, même hors de France : c’est le principe de la
personnalité de la loi.
Dans le temps, le principe de la non-rétroactivité des lois s’applique.
c- Les règlements : Actes du gouvernement : mise en œuvre du pouvoir exécutif.
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d- Les ordonnances : L’art 38 de la constitution : « le gouvernement peut, pour l’exécution de


son programme ; demander au parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai
limité, des mesures qui normalement sont du domaine de la loi ».
e- Les conventions et accords collectifs
Par contrat, les partenaires sociaux (employeurs ou syndicats d’employeurs et syndicats
représentatifs de salariés) fixent des règles écrites qui viennent compléter et aménager les dispositions
légales. Les particularismes d’une entreprise ou d’une activité sont ainsi pris en compte tout en
permettant l’adoption de règles souvent plus favorables aux salariés.
Les conventions traitent de l’ensemble des conditions d’emploi alors que les accords se limitent à
un point particulier (aménagement du temps de travail, par exemple).
La négociation collective peut se faire soit au niveau de l’entreprise, soit au niveau de la branche
(ensemble des entreprises ayant la même activité principale) ou du secteur ou même concerner
plusieurs professions (accords interprofessionnels).
La convention ou l’accord fixe, si besoin, son champ d’application territorial (régional, national…).
Certaines conventions collectives sont par ailleurs étendues par arrêté ministériel. Elles sont alors
applicables à toutes les entreprises, même non-signataires qui entrent dans leur champ d’application.
Les conventions élargies s’appliquent hors de leur champ d’application d’origine.
Les conventions et accords sont plus favorables aux salariés que les dispositions légales mais dans
certains cas, et sous certaines conditions, la loi admet des accords dérogatoires (durée et organisation
du temps de travail, par exemple).
f- Les autres sources de droit : sources non écrites.
 La coutume : c’est l’usage qui devenant peu à peu obligatoire constitue une source de droit. Il
s’agit d’une pratique généralisée, de longue durée, confortée par la croyance à son caractère obligatoire.
 La doctrine : est constituée par les travaux des juristes sur différents problèmes de droit.
 La jurisprudence : est l’ensemble des décisions rendues par les cours et les tribunaux.
C- La hiérarchie des sources du droit.

En principe, un texte de la catégorie inférieure ne peut déroger aux textes des catégories supérieures.
Auxquels il est subordonné.
De manière classique, la hiérarchie des normes est présentée sous la forme d’une pyramide qui
présente l’organisation des sources directes et écrites du droit. Chaque texte de niveau inférieur doit
être conforme aux textes de niveau supérieur. En France, les juges sont chargés de faire respecter la
hiérarchie des normes.

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a- Respect de cette hiérarchie.


Le contrôle de constitutionnalité des lois est assuré par le Conseil constitutionnel ; celui de la légalité
des règlements (décrets, arrêtés…) est assuré par le recours en annulation devant les juridictions de
l’ordre administratif ou par la voie de l’exception d’illégalité.
b- La complémentarité des sources.
Droit européen et droit négocié viennent compléter les sources « traditionnelles ». La présence de
la France au sein de l’Union Européenne l’oblige à participer à l’effort de collaboration et
d’harmonisation des systèmes juridiques des Etats membres.
En particulier, le bon fonctionnement du Marché unique suppose une réglementation commune dans
les domaines économiques et sociaux.
Les conventions et accords collectifs sont la traduction de la participation des salariés (par
l’intermédiaire de leurs représentants) à la prise de décision au sein des entreprises ; ce sont également
des outils de la flexibilité.

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