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Introduction:

La définition du commerçant dépend de la définition de l'acte de commerce. Le


droit commercial s'est construit autour de cette notion d'acte de commerce. Si
on est commerçant. On a un certain nombre d'obligations. Ce qui définit le
commerçant, est celui qui fait des actes de commerce à titre de profession
habituelle. Le commerçant est défini par son activité.

La loi a retenu une définition qui tourne autour des opérations effectuées et
non autour des personnes qui effectuent ces opérations.

Toutefois le code de commerce. Contient uniquement une liste des actes


réputés actes de commerce sans vraiment définir cette notion. L’acte de
commerce s'oppose à l’acte civil, l’acte civil s’entend comme l'acte accompli
par une personne n'ayant pas la qualité de commerçant.

Définition de l’acte de commerce:

• D’une manière générale les actes qui sont le fait d'un commerçant pour
les besoins de son activité commerciale sont des actes de commerce.
Contrairement aux actes accomplis par un non-commerçant sont des
actes civils, Il importe peu que l'acte soit accompli pour des besoins
professionnels.

• L'acte de commerce serait un acte d'entremise dans la circulation des


richesses, accompli par une entreprise et effectué avec l'intention de
réaliser un profit pécuniaire.

Acte de commerce par nature:

Les actes de commerce par nature sont réputés commerciaux en raison


seulement de leur objet. Peu importe leur forme ou la personne qui les
accomplit.

Ainsi, les actes de commerce par nature sont soumis aux dispositions du droit
commercial même s’ils ne sont pas accomplis par un commerçant.

la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice habituel ou professionnel


des activités suivantes:
1-l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en
nature soit après les avoirs travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;

2- la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-


location ;

; 3- L 'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après


transformation ;

4- la recherche et l'exploitation des mines et carrières

5- l'activité industrielle ou artisanale ;

6- le transport ;

7- la banque, le crédit et les transactions financières

8- les opérations d'assurances à primes fixes ;

9-Le courtage, la commission et toutes autres opérations


d'entremise ;

10-l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;

11-l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support ;

12-le bâtiment et les travaux publics ;

13-les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de publicité


;

14-la fourniture de produits et services ;

15-l'organisation des spectacles publics ;

16-la vente aux enchères publiques ;

17-la distribution d'eau, l'électricité et de gaz ;

18-les postes et télécommunications ;


Acte de commerce par la forme:

Les actes de commerce par la forme sont toujours réputés


commerciaux indépendamment de leur objet et de la personne qui les
accomplit.

Il existe deux actes de commerce par la forme :

 La lettre de change: est un écrit par lequel une personne, dite le tireur, donne


l’ordre à une autre personne, dite le tiré, de payer à une troisième personne,
dite le bénéficiaire ou le porteur, une somme déterminée.

Ainsi, une personne qui signe une lettre de change accomplit forcément un
acte de commerce mais ne devient pas pour autant un commerçant.

Les sociétés commerciales par la forme

En ce qui concerne les sociétés commerciales par la forme, elles acquièrent la


qualité de commerçant à leur immatriculation, même si leur activité est de
nature civile. On peut citer comme exemples de sociétés commerciales par la
forme la société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS),
la société à responsabilité limitée (SARL), les sociétés par actions (société
anonyme, société par actions simplifiée, société en commandite par actions…).

Ce que vous devez retenir, c’est que tous les actes en lien avec la création,
le fonctionnement et la dissolution de ces sociétés sont forcément des actes
de commerce.

Acte de commerce par accessoire:

• La théorie des actes de commerce par accessoire- par relation –


constitue essentiellement une construction de la jurisprudence. Elle part
de l’idée que certains actes civils peuvent devenir commerciaux par
accessoire soit en raison de la personne qui les accomplit, soit en raison
de ce qu’ils sont liés à l’accomplissement d’actes de commerce. L’article
10 du Code de commerce marocain dispose : « sont également réputés
actes de commerce, les faits et actes accomplis par le commerçant à
l’occasion de son commerce, sauf preuve contraire. »

• Actes de commerce par accessoire subjectifs


• Ces actes doivent présenter un lien suffisant avec l’activité commerciale
et leur auteur doit être un commerçant.

• Lien avec l’activité commerciale

• Lorsque l’acte peut être aussi bien passé pour couvrir les besoins
personnels du commerçants que pour l’activité professionnelle, il est
présumé avoir été passé pour les besoins de l’activité. Cette présomption
pourra être renversée par le commerçant.

• L’auteur est commerçant

Actes de commerce par accessoire objectifs

Ils peuvent constituer des actes de commerce en raison de la cause


commerciale de l’obligation. Ainsi des cessions de parts ayant pour finalité la
prise de contrôle de la société, ou du nantissement du fonds de commerce, et
ce, quelle que soit la qualité de l’auteur (commerçant ou non).

Ils peuvent également constituer des actes de commerce en raison de leur


attachement à un acte de commerce. Ainsi, des personnes civiles peuvent
passer des actes de commerce pour garantir une obligation commerciale.

Les actes de commerce mixte:

Les actes mixtes sont ceux qui présentent un caractère commercial pour une
partie et un caractère civil pour l’autre partie.

Par exemple : un négociant achète de la viande à un fournisseur et la revend à


un consommateur. Pour le négociant, il y a achat suivi de revente et l’acte est
commercial. Mais pour le consommateur il n y’a pas d’acte de commerce, c’est
un acte civil.

L’article 4 du code de commerce dispose À ce propos que : « lorsque l'acte est


commercial pour un contractant et civil pour l'autre, les règles du droit
commercial s'appliquent À la partie pour qui l'acte est commercial; elles ne
peuvent être opposées À la partie pour qui l'acte est civil, sauf disposition
spéciale contraire ».
Le régime juridique de l’acte de commerce :

Les régimes de l'acte de commerce et de l'acte civil diffèrent. On va distinguer 2


types d'actes de commerce : l’acte commercial pour les 2 parties (pour le tout)
et l’acte mixte.

On parle d'acte commercial pour les 2 parties quand les deux sont
commerçants.

On parle d'acte mixte quand il n'y a qu'un seul des 2 qui est commerçant
(quand on achète un bien, c'est un acte de commerce pour le commerçant qui
le passe mais pour nous c'est un acte civil). On ne peut pas traiter le non
commerçant comme un commerçant. L’acte mixte va donc avoir un régime
particulier.

Régime juridique des actes de commerce mixte:

• Est qualifié d’acte mixte, l’acte pour lequel l’une des parties est
commerçante et l’autre est civil.

• Pour ces actes, le CC applique le principe de dualité

• Ainsi, le commerçant est soumis aux règles commerciales et le civil aux


règles civiles. Cette dualité s’applique essentiellement en matière de
preuve et en matière de règlement des différends

• La particularité de ce régime s’aperçoit sous deux points :

• -la nature de la preuve

• -le règlement des litiges

Régime juridique des actes de commerce mixte:

la nature de la preuve

C’est la qualité du défendeur qui va déterminer le régime de la preuve

Ainsi, la preuve est libre sur l’action contre un commerçant. Elle est,
cependant, soumise aux règles de droit civil sur l’action dirigé par un
commerçant contre un non commerçant.
Droit civil ( la preuve est libre si la valeur du litige est inférieur à 10.000 dhs, si
c’est supérieur ,doit être écrite )

le règlement des litiges

si l’acte est civil pour le demandeur, il peut opter pour la compétence du


tribunal de commerce, mais il jouit aussi d’une option qui lui permet d’opter
pour une juridiction civile.

Si le demandeur est commerçant, il ne peut assigner le non commerçant que


devant une juridiction civile, sauf si ce dernier renoncer par convention à se
prévaloir de l’incompétence du tribunal de commerce.

Régime juridique des actes de commerce:

• un acte purement commercial est un acte soumis uniquement au droit


commercial vu la qualité des deux parties qui sont des commerçants on
vu la nature de l’acte passé entre eux.

• La particularité de ce régime est liée à quatre aspects à savoir :

 la nature de la preuve

 le procédé d’exécution

 La prescription des actes de commerce

 les règles liées au règlement des différends

Régime juridique des actes de commerce:

la nature de la preuve

• A la différence du droit civil, la preuve est libre en matière commercial

• Vu la rapidité que suppose les transactions commerciales, le système de


preuve écrite est incompatible avec la particularité commerciale.

• Il en résulte, qu’entre commerçant, le juge peut accepter tout moyen de


preuve à moins qu’il ne soit autrement disposé par la loi.
• Des moyens tels que les factures, les reçus, les correspondances et allant
jusqu’aux témoignages.

le procédé d’exécution

• A la différence du droit civil la solidarité ne se présume pas, ce qui


signifie qu’elle doit être stipulée expressément dans les contrats, en
matière commerciale, on admet, au contraire que la solidarité se
présume.

• Cette présomption de solidarité reste simple et les parties peuvent


stipuler expressément dans le contrat qu’ils ne se tiennent pas solidaire.

La prescription des actes de commerce

Définition : C'est la prise en compte de l'écoulement du temps (délais) pour lui


faire produire un effet de droit: extinction ou création d'un droit. (Exemple : au
bout de 3 ans, on a un droit ou on n'a plus un droit).

En matière civile (droit commun), en principe, le créancier peut demander en


justice sont paiements pendant 30 ans. C'est le délai au- delà duquel il ne peut
plus demander son droit en justice. Si on n'est pas content d'un contrat, on a 3
ans pour se manifester.

En matière commerciale, la prescription est plus courte: elle est de 10 ans.

Ce sont des délais de principe. On peut voir dans des textes plus précis des
délais plus courts. On doit garder toutes les traces de son activité.

La raison invoquée pour ce délai de prescription plus court est que ceci limite à
10 ans la durée pendant laquelle le commerçant est tenu de conserver tous ses
documents comptables et archives.

NB :il y a des délais pour certaines activités mais globalement, c'est 10 ans et
30 ans.

le règlement des contentieux

Afin d’éviter un blocage de leurs activités, les commerçants ont besoin que
leurs litiges soient tranchés rapidement.
C’est pour cette raison que des tribunaux commerciaux ont été crées en vue de
régler les différends commerciaux.

Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :

Les domaines de compétence des tribunaux commerciaux

1-des actions relatives aux contrats commerciaux

2-des actions entre commerçant à l’occasion de leurs activités commerciales

3-des actions relatives aux effets de commerce

4-des différends entre associés d’une société commerciale

5-des différends à raison de fonds de commerce

Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des demandes


dont le principal excède la valeur de 20.000 dirhams (art 6 du CC)
A coté de cette justice publique, il existe également une justice commerciale
d’origine privée, connue sous le nom d’arbitrage.
Ce sont de simples particuliers ou des organismes privés auxquels les parties
confient le soin de trancher leurs litiges.
Ils remplissent leurs fonctions de juges en vertu d’une investiture
conventionnelle (par une clause dite compromissoire incluse dans le contrat)

Conclusion

Au niveau de notre conclusion on va synthétiser ce qu’on vient de voir.

Le cc n’a pas définit la notion d’acte de commerce, il a mit une liste de ces
actes, et il les a classé en trois : acte de commerce par nature, par la forme, par
accessoire et mixte

Quant à régime juridique de ces derniers, le droit commercial s’applique


toujours sur la partie commerçante, et l’acte civil sur la partie civil

Le droit commercial se caractérise par la liberté de la preuve, la solidarité et la


durée de vie des documents doit être de 10 à 30 ans

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