Vous êtes sur la page 1sur 20

DROIT

COMMERCIAL ET
DE SOCIÉTÉS
Cours magistral

Professeur : Wafaa TANI


Enseignant chercheur
Faculté des Sciences Juridiques,
Économiques et Sociales d’Agadir

Licence fondamentale en économie et


gestion
Semestre 4
Année universitaire 2020/2021
Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

Descriptif du contenu du cours


Le contenu du cours magistral s’étale sur trois principaux chapitres, à savoir :
Chapitre 1: Le commerçant
I- Conditions requises pour avoir la qualité d’un commerçant
A- Conditions liées à la personne : la capacité
B- Conditions liées à l’activité : Les actes de commerce
II- Les obligations légales du commerçant
III- Utilité de la distinction entre acte civil et acte de commerce
Chapitre 2: Le fonds de commerce
I- Statut juridique du fonds de commerce
A. Les éléments du Fonds de commerce
B. Protection des éléments de fonds de commerce
II- Les opérations sur le fonds de commerce
A. La vente du Fonds de commerce ;
B. L’apport à la société d’un FC ;
C. Le nantissement ;
D. La location gérance ;
E. La gérance salariée.
Chapitre 3: Les sociétés commerciales
I- Les sociétés de personnes
A- La Société en Nom Collectif (SNC)
B- La Société en Participation (SP)
C- La Société en Commandite Simple (SCS)
II- Les sociétés de capitaux
A- La Société Anonyme (SA)
B- La Société Anonyme Simplifiée (SAS)
C- La Société en Commandite par Actions (SCA)
III- Les sociétés hybrides : La Société À Responsabilité Limitée (SARL)

Année universitaire : 2020/2021 1


Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

Références bibliographiques

- Code des obligations et des contrats, version consolidée du 7 mai 2020,


https://adala.justice.gov.ma/production/legislation/fr.

- Didier R. Martin, « Code marocain de commerce et des sociétés », Édition Al Madariss,


Casablanca, 2015, 4ème édition.

- Didier R. Martin, « Droit civil et commercial marocain », Édition Al Madariss, Casablanca,


1990.

- Didier R. Martin, « Droit commercial et bancaire marocain », Édition Al Madariss,


Casablanca, 2010.

- Dominique LEGEAIS, « Droit commercial et des affaires », 16ème édition, ARMAND


COLIN, 2005.

- Faiza ALAOUI, Droit commercial, Dar Al Qalam, 3ème édition, 2020.

- François de FONTETTE, « Vocabulaire juridique », Que sais-je, Presse Universitaire de


France, 1994.

- Hassania CHERKAOUI, « Droit commerçial », 3ème édition, 2010;

- Mhamed MOTIK, « Droit commercial marocain », ÉDITION El Maarif Al Jadida 2001.

- Mohamed Souaidi, « Droit des affaires au Maroc », 6ème édition, 2018 ;

- Y. DESDEVISES, R. LE GUIDEC, Introduction au droit de l’entreprise, Cours, VUIBERT,


1990.

Année universitaire : 2020/2021 2


Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

INTRODUCTION

Etudier l’histoire du droit commercial n’est pas une tâche aisée. En effet, l’histoire du droit
commercial est plus difficile à retracer que celle du droit civil, car le droit commercial est un droit
qui n’est pas formaliste ; il ne laisse donc pas de traces écrites. Pendant longtemps ce droit fut
purement coutumier. L’idée d’une discipline indépendante n’a concerné au départ que le commerce
maritime. Quant au droit commercial terrestre, il se développa surtout par la pratique des grandes
foires qui réunissaient à dates fixes les marchands des différentes régions. Ces foires étaient
l’occasion d’une concentration très importante d’opérateurs du monde des affaires qui suivaient les
us et coutumes propres à la communauté marchande.

À l’origine, le droit commercial gouverne l’activité commerciale. C’est un droit d’exception, mais
qui tire certaines de ses règles du droit civil (droit commun). Ce dernier s’applique à chaque fois
que le droit commercial ne dit rien. Il comporte ainsi l’ensemble des exceptions normatives
apportées au droit civil dans le domaine commercial. Le droit commercial a la faculté de de
s’approprier de nouveaux mécanismes que la pratique invente constamment, pour s’adapter à
l’évolution des faits économiques. Le droit commercial est une branche du droit privé relative aux
opérations juridiques faites par des commerçants, entre eux ou avec leurs clients, dans le cadre
d’une activité professionnelle.

Le commerce suppose deux acceptions, dont l’une est vaste, et l’autre, encore plus vaste. Dans son
sens vaste, le terme commerce a été utilisé par les Romains pour donner une qualification aux
relations juridiques liant les personnes dans l’exercice de différentes activités. Cette notion
restreinte et spéciale pour l’échange et la distribution des richesses est devenue, avec le temps, une
caractéristique d’ordre économique, donnant naissance à la deuxième acception qui est d’ordre
terminologique et qui s’avère d’une portée plus vaste que la première. Du fait que le droit
commercial ne s’intéresse pas seulement aux échanges et à la distribution des richesses, mais il
s’intéresse à d’autres activités telles que : les actes de production, d’intermédiations entre les
producteurs et les consommateurs et les prestations de services. Au Maroc, on retient le commerce
dans son sens économique.

Dans ce cadre, ce situe les actes de courtage et de spéculation. Néanmoins, il convient de signaler
que si les économistes font une distinction entre le commerce (la distribution) et l’industrie (la
production), le droit commercial n’adopte pas dette distinction.
Ainsi, le commerce qui commande le droit commercial s’étend tout aussi bien à la distribution des
produits qu’à leur fabrication, à l’industrie au sens économique, au négoce et couvre même des
activités connexes telles que, celles des services de la banque, du transport, des assurances….c’est
une grande partie du monde économique qui se trouve ainsi concernée mais qui exclut les activités
agricoles et les professions libérales.

I- Définition
Le droit commercial est l’ensemble des règles applicables aux commerçants dans l’exercice de leurs
activités. Le droit commercial est une branche du droit privé étant donné qu’il s’intéresse à des
personnes physiques et morales et à leurs relations (commerçants personnes physiques, associés,
sociétés, concurrents…). Il s’insère dans un cadre juridique pour assurer la stabilité des transactions
commerciales.
Le législateur marocain reprend le Code de Commerce français de 1807 par les dispositions du
Dahir du 12.8.1913 portant premier Code de Commerce au Maroc, stipulant dans son premier
article : « la présente loi régit les actes de commerce et les commerçants » et dans son article
6 : « les commerçants sont ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession
habituelle » tout en obéissant à une réglementation appropriée à leurs droits et à leurs obligations.

Année universitaire : 2020/2021 3


Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

II- Intérêt du droit commercial


L’apparition du droit commercial s’explique par la spécificité du commerce qui nécessite :
 Une grande rapidité d’exécution des opérations ce qui empêche ou rend difficile la
constitution de moyens de preuves.
 La mise en œuvre de moyens matériels tels que les effets de commerce ou intellectuels tels
que les brevets d’invention originaux.
 La rigoureuse ponctualité dans le respect des échéances de la mise en place de procédures
tenant à éliminer les commerçants défaillants.

III- Sources du droit commercial


Les sources du droit commercial sont nombreuses. Le droit actuel est le fruit de plusieurs époques
et de diverses civilisations. En effet, un certain nombre de textes et de codes, inspirés
principalement du droit Français et accessoirement des droits Allemand et Suisse, seront
promulgués. Le droit Musulman n’aura qu’une influence indirecte sur le législateur.

Ainsi, les principales sources du droit commercial au Maroc sont :


 Le Dahir formant code de commerce de 12 août 1913.
 Le Dahir formant code de commerce maritime du 31 Mars 1919.
 Le Dahir formant code des obligations et des contrats (DOC ou COC) du 12 Août 1913.
 Code de commerce promulgué par Dahir 01/08/1996.
 Les coutumes et les usages.
 Les solutions jurisprudentielles.
 Certaines conventions internationales.

CHAPITRE 1 : LE COMMERÇANT

Définition
Le droit commercial repose sur un acteur central qui est le commerçant, auquel la loi reconnait un
statut particulier. Le commerçant est celui qui exerce des actes de commerce et en fait sa profession
habituelle. Il peut être une personne physique ou une personne morale.

I- Conditions requises pour avoir la qualité d’un commerçant


C- Conditions liées à la personne : la capacité

Toute personne dotée de la capacité juridique générale peut exercer le commerce sauf en cas
d’interdiction ou d’incompatibilité. Toutefois, une exception est faite pour le mineur.

1- Les interdictions
L’exercice du commerce est interdit à certaines personnes en raison des condamnations qu’elles ont
encourues et donc ne paraissent pas présente les garanties suffisantes de moralité et de compétence.
Sont interdits sous peine d’amende et de prison de faire le commerce, toute personne ayant fait
l’objet :
 d’une condamnation prévue par la loi (pour des crimes, des délits comme le vol, l’abus de
confiance ou l’escroquerie), la durée d’interdiction est de 5 ans.
 D’un jugement prononçant la faillite personnelle non suivie d’une réhabilitation.

Exemple : La profession d’assureur est interdite à toute personne faisant partie de l’une des deux
catégories précédentes.

Année universitaire : 2020/2021 4


Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

2- Les incompatibilités
Il est interdit aux fonctionnaires, aux officiers ministériels, aux militaires, aux avocats, aux
architectes, aux notaires, médecins, aux experts-comptables d’exercer le commerce parce qu’il est
considéré comme incompatible avec leurs fonctions, sous peine d’encourir ou de subir des sanctions
disciplinaires. Mais les actes de commerce accomplis par ces personnes sont valables.
Le régime des incompatibilités a été instauré pour protéger certaines professions de la recherche du
lucre (enrichissement) qui est une caractéristique de la profession commerciale.

3- Cas particuliers du mineur


Pour être commerçant, le mineur doit remplir les trois conditions suivantes :
 Il doit être émancipé.
 Il doit être autorisé à faire le commerce par l’un de ses parents ou par son tuteur.
 L’autorisation doit être enregistrée et affichée au tribunal de 1 ère instance du domicile
commercial du mineur et il doit être inscrite au registre de commerce.

4- Le majeur incapable
Le code de commerce ne contient aucune règle propre aux majeurs incapables. Cependant, en
parallèle avec la condition du mineur, le code de la famille retient deux situations dans la condition
du majeur incapable, celles de l’aliéné mental (dément, celui qui perd totalement la raison), du
faible d’esprit (il s’agit un handicapé mental) d’une part, et celle du prodigue (dépensier) d’autre
part. L’article 217 écarte la capacité en ce qui concerne l’aliéné mental. L’article 228 aligne le
prodigue et le faible d’esprit sur le mineur doué de discernement.

D- Conditions liées à l’activité

1- Les actes de commerce

L’acte de commerce peut être défini comme étant un acte juridique ou un fait juridique soumis aux
règles du droit commercial en raison soit de leur nature, soit de leur forme, ou en raison de la
qualité de commerçant de son auteur (par accessoire). On trouve aussi des actes de commerce
mixtes.

a- Les actes de commerce par nature


Selon l’Article 6, la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice habituel ou professionnel des
activités suivantes :

1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit après les
avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer;
2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location;
3) l'achat d’immeubles en vue de les revendre en l' état ou après transformation;
4) la recherche et l' exploitation des mines et carrières;
5) l' activité industrielle ou artisanale;
6) le transport;
7) la banque, le crédit et les transactions financières;
8) les opérations d' assurances à primes fixes;
9) le courtage, la commission et toutes autres opérations d' entremise;
10) l' exploitation d' entrepôts et de magasins généraux;
11) l' imprimerie et l' édition quels qu'en soient la forme et le support;
12) le bâtiment et les travaux publics;
13) les bureaux et agences d' affaires, de voyages, d' information et de publicité;
14) la fourniture de produits et services;
15) l' organisation des spectacles publics:
Année universitaire : 2020/2021 5
Module : Droit Commercial et de Sociétés Prof. : W. TANI

16) la vente aux enchères publiques;


17) la distribution d' eau, d' électricité et de gaz;
18) les postes et télécommunications.

b- Les actes de commerce par la forme


 L’effet de commerce (la lettre de change) est commercial quelque soit son objet et quelque
soit la fonction des signataires.
 Les sociétés en commandite par action, les sociétés anonymes, les SARL sont commerciales
quelque soit la nature de leurs activités.

c- Les actes de commerce par accessoire


Ce sont des actes, des obligations contractées par un commerçant pour les besoins et à l’occasion de
son commerce quelque soit la nature de ces actes. Il s’agit donc d’un acte purement civil mais qui
subira l’effet de la commercialité, car fait par un commerçant à l’occasion de son commerce.

Exemple : Achat d’un logement au profit d’un employé.

d- Les actes de commerce mixtes


Ce sont les actes civils pour une partie(le contractant non commerçant) et commerciaux pour l’autre
(le contractant commerçant qui agit dans le cadre de sa profession).
Exemple : Un pêcheur qui vend sa prise à un vendeur de poisson qui la revend. L’acte est civil pour
le pêcheur (acte isolé) et commercial pour l’autre marchand (profession habituelle).

2- Accomplissement d’actes de commerce à titre professionnel ou habituel


Il faut que les actes de commerce soient faits dans le cadre de l’exercice d’une profession, laquelle
doit assurer aux commerçants des moyens d’existence mais il n’est pas nécessaire de faire des
activités commerciales sa profession exclusive ou principale. L’accomplissement des actes de
commerce doit être fait de façon continuelle, cela signifie qu’il faut qu’il y ait répétition des actes
de commerce.
Exemple : Un salarié peut exercer accessoirement le commerce.

3- Accomplissement d’actes de commerce à titre personnel


Pour avoir la qualité de commerçant, il faut accomplir les actes de commerce en son nom et pour
son compte. C’est une façon d’affirmer l’indépendance juridique du commerçant.
Les employés de commerce ou la femme d’un commerçant qui aide son mari dans son commerce,
ne sont pas des commerçants bien qu’ils fassent continuellement des actes de commerce.

Année universitaire : 2020/2021 6


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

Application n°1 : comment qualifie-t-on les actes suivants ?


Commercial
Les actes
Civil Par nature Par la forme Par accessoire Mixte
1- Acquisition d’un magasin
2- Acquisition d’un terrain pour son
utilisation personnelle
3- Ouverture d’un compte bancaire au
nom de l’entreprise
4- Achat de marchandises pour la
revendre
5- Acquisition d’une voiture
personnelle
6- Vente de marchandises
7- Emission d’une lettre de change
8- Vente de blé par un cultivateur à un
grossiste

II- Les obligations légales du commerçant


A- Inscription au registre de commerce

Le registre de commerce est un instrument de publicité destiné à faire connaître l’existence


des établissements de commerce et à fournir tous renseignements sur leur statut juridique.
Nous retrouvons le registre local de commerce, le registre central de commerce ainsi que le
registre électronique de commerce de la plateforme électronique de création et
d’accompagnement d’entreprises par voie électronique.

Les commerçants doivent dans le délai de trois mois qui suit l’ouverture de leur établissement,
agence ou de la constitution des sociétés commerciales, s’immatriculer au registre du
commerce du tribunal de 1 ère instance au domicile commercial.
Le défaut d’immatriculation dans le délai légal fixé constitue une infraction punie d’une peine
d’amende.

B- Tenue de livre de commerce

Les livres de commerce dont la tenue est obligatoire sont les suivants :
 le livre journal qui enregistre au jour le jour les opérations de l’entreprise ;
 Le livre des inventaires qui constitue un état récapitulatif et estimatif de la situation de
l’entreprise.

Ces deux livres doivent être tenus chronologiquement sans blancs ni altérations d’aucune
sorte. Ils doivent être côtés et paraphés avant tout usage par le juge du tribunal de 1ère
instance. Enfin, ils doivent être conservés pendant dix ans.

C- Ouverture d’un compte bancaire ou compte postal


Tout commerçant pour le besoin de son commerce, a l’obligation d’ouvrir un compte dans un
établissement bancaire ou dans un centre de chèque postale.
Le but recherché étant de faciliter le règlement par chèque ou par virement.

Année universitaire 2020/2021 7


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

D- Publicité
Elle est effectuée dont le but est de faire connaître aux tiers l’identité de commerçant, son
activité, son régime matrimonial.
Elle doit être insérée dans un journal d’annonces légales et dans le bulletin officiel.

III- Utilité de la distinction entre acte civil1 et acte de commerce

Au niveau de Acte civil Acte commercial

La branche de droit à Droit civil Droit commercial


appliquer
Règles de la preuve Acte écrit si le montant dépasse La preuve est libre :
10.000dh facture….
La solidarité Elle ne joue que si elle est Elle joue de plein droit dans
appliquée par écrit les relations entre
commerçants
ère
De la compétence: - Tribunaux de 1 -tribunaux de commerce
-la compétence instance (souple et rapide)
d’attribution - Cours d’appel
-la compétence territoriale - C’est le tribunal du -C’est le tribunal du
domicile du défendeur domicile du défendeur ou le
ou le tribunal du lieu où tribunal du lieu où le contrat
le contrat est exécuté est exécuté

Prescription extinctive …. cinq ans

N.B.
1- Un contrat commercial peut dès le départ prévoir le tribunal qui sera compétent en cas de
litige.
2- Deux critères permettent cette distinction:
- Critères économique: * but de la spéculation;
*but lucratif
*but d’intermédiation (achat et revente)
- Critères juridiques: transactions commerciales effectuées sous forme d’entreprise (acte
commercial).

1
Il existe deux grandes catégories d’actes civils : ceux qui sont faits par des personnes privées ou même des
commerçants pour le besoin de leurs vie privée et ceux relevant des activités professionnelles considérées civiles
par disposition de la loi et de la jurisprudence.

Année universitaire 2020/2021 8


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

EXERCICES

Questionnaire 1: répondre par vrai ou faux en argumentant votre réponse


1- L’inscription au RC est une condition pour être commerçant?
2- Le particulier qui effectue habituellement des opérations boursières importantes est-il un
commerçant?
3-L’agriculteur qui vend sa récolte accomplit –il un acte de commerce ?
4-Le médecin qui dirige une clinique, est –il un commerçant?
5-La femme mariée peut exercer le commerce sans autorisation de son mari.
6-La femme mariée qui aide son mari dans l’exercice de son commerce a la qualité de
commerçante.

Questionnaire 2: questionnaire à choix multiples, une seule réponse juste


1- Peut être commerçant:
a) Un mineur non émancipé
b) Un majeur sous tutelle
c) Un associé d’une SNC
d) Le salarié du commerçant
2- Les principaux actes de commerce par la forme sont:
a) La location des meubles corporels
b) Les formes des sociétés commerciales
c) Le droit au bail
d) Les actes faits par un commerçant à l’occasion de son commerce
3-L’immatriculation au RC:
a) Est obligatoire pour tous les commerçants personnes physiques
b) Est obligatoire pour tous les artisans
c) Est obligatoire pour les syndicats
d) Est obligatoire pour toutes les associations

Document n°1:
Inscrit au registre de commerce sous le numéro 2341 et sous le nom « Bijouterie ESSAKIA
EL HAMRA », M. Nabil commercialise des articles en or dans deux locaux, le premier à
boulevard MAKKA, et le second à boulevard HASSAN II. Il emploie M. Jamal et M. Mounir
pour gérer les deux magasins. Au cours du mois d’octobre dernier, il a effectué les opérations
suivantes :
1-Achat de marchandises pour approvisionner le stock.
2-Acquisition d’un véhicule pour les besoins de son commerce.
3-Paiement d’une assurance incendie sur son fonds de commerce.
4-Paiement du fournisseur par endossement d’une traite tirée sur l’un des clients.
5-Location de deux coffres forts pour les besoins de son commerce.
6-Octroi d’un prêt de 20.000DHS à son employé Jamal.

Travail À Faire :
1. Quelle est l’utilité de la distinction entre acte civil et acte de commerce ?
2. M. Jamal et M. Mounir et M. Nabil sont-ils des commerçants ?
3. Classer les actes de commerce accomplis par ce commerçant ?
4. Comment distingue- t –on entre acte de commerce par nature et acte de commerce par
accessoire ?

Année universitaire 2020/2021 9


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

CHAPITRE 2 : LE FONDS DE COMMERCE


L’expression fonds de commerce dans son sens moderne apparait dans une loi fiscale
Française de 1872 qui organise l’enregistrement des mutations de fonds de commerce.
L’expression fonds a été forgée sur l’expression fonds de terre et dans la pratique, on parle de
propriété du fonds mais cette propriété ne comporte pas d’objets matériel c’est une propriété
incorporelle.

I- Statut juridique du fonds de commerce


Le fonds de commerce n’est pas une personne morale ni une entreprise, il est une sorte
d’enveloppe juridique, à l’intérieur de laquelle, figurent les biens affectés à son exploitation.
Le fonds de commerce est un groupement de biens. Il n’a pas, en tant que tel, une existence
tangible ; c’est une entité incorporelle distincte des éléments qui la composent. Le fonds de
commerce se présente comme une partie du patrimoine du commerçant, qu’il soit personne
physique ou morale.

A- Les éléments du Fonds de commerce


Le fonds de commerce est un ensemble d’éléments corporels et incorporels que le
commerçant regroupe pour exercer son activité commerciale. Le code de commerce article 80
propose une liste qui n’est pas limitative. Le commerçant peut adjoindre à tout moment des
éléments qui concourent à l’exploitation tel que: contrat de crédit-bail.

1- Les éléments corporels

Ils se répartissent en deux catégories principales :


 Le matériel et l’outillage: Il comprend l’ensemble de l’outillage, le mobilier,
voiture…servant à l’exploitation du fonds de commerce.
 Les marchandises : Elles constituent la matière même sur laquelle porte le commerce
telle que : produits finis, produits semi finis, matières premières.

2- Les éléments incorporels


Ce sont ceux qui donnent au fonds commercial l’essentiel de sa valeur. Il s’agit
principalement de :

a- La clientèle et l’achalandage
 La clientèle : Est constituée par toutes les personnes qui ont pris l’habitude de se
servir chez le même commerçant. Elle est caractérisée par une certaine stabilité.
Elle constitue l’élément essentiel du fonds de commerce.
 L’achalandage : est l’aptitude d’un fonds de commerce à attirer les clients. C’est une
clientèle potentielle qui dépend généralement de la situation géographique du fonds de
commerce. En fait, l’achalandage vise la clientèle de passage.

b- Le nom commercial et l’enseigne


 le nom commercial : est l’appellation sous laquelle un commerçant exploite son fonds
de commerce. Il peut s’agir soit d’un nom patronymique (Supermarché ARRAJY),
soit d’un prénom (Salon de coiffure BASMA), soit d’une dénomination de fantaisie
(boulangerie Le Délice).
 L’enseigne : est un signe extérieur qui vise à individualiser une entreprise
commerciale. Il peut s’agir soit d’un symbole, soit d’une dénomination de fantaisie.
Exemple : cheval pour la banque populaire ;

Année universitaire 2020/2021 10


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

c- Le droit au bail
C’est le droit que possède un locataire commerçant de jouir des lieux loués sans crainte d’être
expulsé par le propriétaire. Le droit au bail n’est considéré comme un élément du fonds de
commerce que si le commerçant est locataire des locaux dans lesquels il exploite son
commerce.

Si la clientèle est un élément fondamental des fonds de commerce, son existence et sa


conservation dépendent des autres éléments du fonds de commerce. Ainsi, pour certains
commerces, la valeur du fonds de commerce dépend de son emplacement. De ce fait, le droit
au bail a une grande importance. Exemple : café près de la gare.

Pour d’autres, l’enseigne ou le nom commercial est le signe de rassemblement de la clientèle.


Par exemple : ZARA. Pour d’autres cas, la clientèle peut se trouver fixée à d’autres éléments :
modèles, dessins pour une couturière, brevet d’invention et marque de fabrique pour les
fabricants de voitures. C’est ce qu’on appelle : Le droit à la propriété industrielle. C’est un
droit exclusif au commerçant ou à l’industriel, d’exploiter un brevet d’invention, une marque
de fabrique ou de commerce, des dessins et modèles industriels.

Tableau récapitulatif des éléments incorporels du Fonds de Commerce

Éléments du FC Définition

Éléments La clientèle et Ce sont les personnes qui se fournissent


essentiels l’achalandage habituellement chez un commerçant/ Ce sont les
clients de passage

Le droit au bail Est un élément important, c’est le seul élément


d’actif en cas de liquidation. Il s’agit surtout du
droit au renouvellement du bail.
Éléments Le nom Appellation sous laquelle le commerçant exerce
habituels commercial son activité (nom patronymique ou nom de
fantaisie)
L’enseigne Elle est apposée sur l’immeuble où est exploité le
fonds. Peut-être une dénomination de fantaisie, un
emblème, une image.

Éléments Autorisations Délivrées par l’autorité administrative (transport,


occasionnels administratives, pharmacie, émissions de radio et télévision….)
licences

Propriété Droits accordant et protégeant un monopole


industrielle temporaire d’exploitation sur un procédé
(brevets, technique.
marques,
dessins et
modèles)

Année universitaire 2020/2021 11


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

B- Protection des éléments de fonds de commerce

1- Contre la concurrence déloyale

a- Protection du nom et de l’enseigne

L’usurpation du nom et de l’enseigne, en vue de détourner la clientèle d’un commerçant


constitue un acte de concurrence déloyale. Elle met en jeu la responsabilité délictuelle, en ce
sens que le commerçant qui en a subi le préjudice a le droit de faire cesser les actes de
concurrence déloyale et d’obtenir éventuellement des dommages et intérêts. C’est ce qu’on
appelle : l’action en concurrence déloyale.

Deux conditions sont nécessaires pour qu’il y ait action de concurrence déloyale :
 La dénomination doit être originale et ne doit pas constituer un terme désignant
l’activité exercée.
 Il doit s’agir d’une même activité et d’un même lieu de telle sorte que la confusion
entre les deux commerces soit entraînée.

Le législateur considère qu’il y’a une infraction pénale sanctionnée par une amende et
une peine d’emprisonnement, lorsque le nom commercial est usurpé et opposé sur un
produit fabriqué. La sanction n’est pas attribuée pour l’enseigne.

b- Protection de la propriété industrielle

Les mesures prévues quant à la protection de ces éléments diffèrent selon qu’ils s’agissent des
marques de fabrique et de brevet d’invention ou des dessins et modèles.

 Le brevet d’invention et la marque de fabrique: lorsqu’ils sont déposés à l’office


marocain de la propriété industrielle et commerciale O.M.P.I.C, confèrent à leurs
titulaires un droit exclusif d’exploitation pendant une période de 20 ans renouvelable à
volonté.

 Les dessins et les modèles : sont également protégés par la loi lorsqu’ils ont une
physionomie propre et nouvelle. La durée de protection est de 50 ans.

2- Contre le bailleur des locaux

Si le commerçant n’est pas propriétaire de l’immeuble dans lequel est établi son fonds, sa
qualité de preneur des locaux nécessaires à l’exploitation, appelle une protection toute
particulière. En effet, l’attachement d’une clientèle est largement conditionné par la situation
de l’entreprise, aussi le locataire peut s’exposer à des frais de réinstallation parfois
considérables.

On appelle propriété commerciale le droit donné à une personne qui exploite un fonds de
commerce dans les locaux loués d’exiger de son bailleur à l’expiration du bail :

 Soit le renouvellement de ce bail.


 Soit le versement d’une indemnité d’éviction en cas de non renouvellement.

Année universitaire 2020/2021 12


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

Le locataire, qui désire bénéficier de son droit au renouvellement au bail, doit le faire
connaître expressément au bailleur par une lettre recommandé avec accusé de réception.
Les délais prévus pour adresser la demande de renouvellement différent selon que le locataire
a reçu congé du propriétaire ou non :

 Le locataire, qui n’a pas reçu congé, doit faire la demande de renouvellement de bail
dans les 6 mois qui précèdent l’expiration du contrat de bail.
 Le locataire, qui a reçu congé, doit faire sa demande dans le mois qui suit la réception
du congé.

Si le propriétaire accepte de renouveler le contrat de bail, dans ce cas, ils se fixeront les
nouvelles conditions du contrat.
Si les deux parties sont en désaccord sur les nouvelles conditions ; les contestations seront
portées devant le président du tribunal de première instance. Celui-ci peut désigner un expert
qui doit déposer son rapport dans un délai qui ne doit pas dépasser 3 mois.
Si le propriétaire refuse le renouvellement, il doit en aviser le locataire dans les 3 mois qui
suivent la réception de la demande de renouvellement avec versement d’une indemnité
d’éviction.
Le propriétaire, qui ayant refusé le renouvellement du bail a été condamné au paiement d’une
indemnité d’éviction, peut dans la quinzaine de la décision définitive se soustraire au
paiement de cette indemnité à condition :
 de supporter les frais de l’instance ;
 de consentir au renouvellement du bail. Cette solution serait possible si le locataire est
encore dans les lieux (il n’a pas déjà loué ou acheté un autre local).

Toutefois, le propriétaire peut ne pas accepter le renouvellement du bail, s’il se justifie de


motifs graves tels que :
 Le non-paiement du loyer.
 Les injures des locataires à l’encontre du propriétaire.
 Si l’immeuble doit être totalement démoli (étant en état d’insalubrité reconnue par
l’autorité administrative).

Récapitulation
 Le propriétaire a signifié le congé :
Signification du congé Demande de renouvellement

14-06 14-07
 Le propriétaire n’a pas signifié le congé :
Demande de renouvellement Terme du contrat

01-07 31-12
 Le propriétaire refuse le renouvellement :
Réception de la demande de renouvellement Signification du refus

01-05 31-07

Année universitaire 2020/2021 13


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

II- Les opérations sur le fonds de commerce

Le fonds de commerce peut être vendu, ou mis en location gérance ou affecté en nantissement
pour procurer du crédit à son titulaire.

Le FC est susceptible de plusieurs opérations

Location – Location Vente du FC Nantissement du FC L’apport en


gérance salariée société
Ou gérance libre

A. La vente du Fonds de commerce

En raison de l’importance du fonds de commerce, il est rare que l’acquéreur puisse en payer le
prix au comptant, de son côté, le vendeur peut avoir des créanciers pour lesquels le fonds de
commerce constitue une garantie. Ainsi, le législateur est intervenu pour réglementer la vente
du fonds de commerce en assurant la protection du vendeur, de ses créanciers et de l’acheteur.

1- La protection du vendeur
Pour faciliter les ventes du fonds de commerce et garantir le paiement des prix, le législateur a
accordé au vendeur une double garantie :

a- Le privilège du vendeur
Ce privilège confère au vendeur un droit de préférence quand le fonds de commerce est
toujours entre les mains de l’acquéreur et un droit de suite quand le fonds de commerce passe
entre les mains d’un tiers acquéreur.
 Le droit de préférence : Il permet au vendeur impayé de saisir le fonds de commerce,
de le vendre aux enchères publiques et de se faire payer en priorité sur le prix de la vente.
 Le droit de suite :En cas de ventes successives, le vendeur peut suivre le fonds de
commerce de main en main, de saisir et disposer ainsi de son droit de préférence sur le prix de
vente.

b- L’action résolutoire
Le vendeur non payé, peut demander la résolution de la vente. Cette résolution va permettre
au vendeur de reprendre le fonds qu’il a vendu.
Pour bénéficier du privilège, le vendeur doit :
 Constater la vente par un acte écrit authentique (notarié) ou sous seing privé.
 L’inscrire au registre du commerce dans les 15 jours qui suivent la vente.

2- La protection des créanciers


Dans le but de garantir les droits des créanciers du vendeur, la loi impose la publicité de la
vente.
a- La publicité de la vente
 La vente doit être inscrite au registre de commerce dans les 15 jours qui suivent la
vente.
 Elle doit être publiée au bulletin officiel dans les 15 jours qui suivent.

Année universitaire 2020/2021 14


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

 Elle doit être insérée à 2 reprises dans un journal d’annonces légales. La 2 ème insertion
devrait intervenir entre le 8ème et le 15ème jour à compter de la date de la 1ère insertion.

b- Les droits des créanciers


 L’opposition : Dans les 15 jours qui suivent la 2 ème publication, les créanciers ont la
possibilité de faire opposition au paiement du prix.
Cette opposition a pour but de bloquer le prix de vente entre les mains de l’acquéreur.
L’opposition peut se faire même si la créance n’est pas arrivée à terme.

 Le droit de surenchère : Les créanciers qui ont fait opposition, ont la possibilité, s’ils
estiment que le prix déclaré dans l’acte de vente ne correspond pas à la réalité, de demander
au tribunal, la vente du fonds de commerce aux enchères publiques. En se portant premier
adjudicataire pour un prix supérieur du sixième à celui figurant dans l’acte.

3- La protection de l’acheteur (clause de non rétablissement)


Il s’agit d’interdire aux vendeurs de détourner à son profit la clientèle qu’elle a cédée en
exerçant une activité similaire ou concurrentielle à celle exercée dans le cadre du fonds de
commerce.

B. L’apport à la société d’un FC:


La vente et l’apport sont deux opérations de même nature, dans les deux cas la propriété du
fonds est transmise, mais il existe des différences:
1. La contrepartie de la vente est le payement d’un prix
2. L’apport est rémunéré par l’attribution de parts sociales ou d’actions au profit de
l’apporteur
3. La loi prévoit l’intervention d’un commissaire aux apports chargé d’établir le rapport
sur l’évaluation des apports.
Cette évaluation doit être faite à la date de constitution de la société. Quelque soit le type de
société choisi par l’apporteur il convient d’examiner et de distinguer l’élément déterminant du
fonds de commerce.

C. Le nantissement

Le nantissement du fonds de commerce a pour but de permettre aux commerçants d’obtenir


les crédits en mettant en gage son fonds de commerce pour garantir le remboursement du
crédit.
Mais le fonds de commerce est considéré sur le plan juridique comme un meuble or en
matière mobilière, le gage implique la remise de la chose gagée aux créanciers. L’application
de cette règle en matière du fonds de commerce a pour conséquence de priver le commerçant
de l’exploitation de son fonds de commerce. C’est pourquoi le nantissement du fonds de
commerce a été réglementé sans que le commerçant puisse être dépossédé de son fonds de
commerce.

1- L’objet du nantissement
Le nantissement porte sur les éléments incorporels à l’exception des créances et sur les
éléments corporels à l’exception des marchandises en raison de leurs instabilités.
Le propriétaire du FC continue d’exploiter celui-ci et sa gestion n’est pas entravée par
l’existence du nantissement;
Le nantissement du FC représente un acte mixte si le créancier est un non commerçant.

Année universitaire 2020/2021 15


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

2- Les effets du nantissement


Pour produire ses effets, le nantissement doit être matérialisé par un effet écrit, en outre, l’acte
doit être déposé au greffe du tribunal de 1 ère instance et inscrit au registre de commerce dans
les 15 jours de cette date. Ceci étant, le nantissement confère à son titulaire :

a- Le droit de préférence
En cas de vente du fonds de commerce nanti, le créancier nanti a une place privilégiée pour
recouvrir sa créance. Il passe avant les créanciers chirographaires (ceux qui n’ont pas de
garanties), le rang de préférence entre les créanciers nantis est déterminé par la date de leurs
inscriptions.

b- Le droit de suite
Il permet aux créanciers nantis de suivre le fonds de commerce de main en main pour le saisir
et le faire vendre aux enchères publiques.
Le déplacement du FC:
 Il est impossible d’interdire tout déplacement du FC car le commerçant peut avoir
intérêt à changer de local. Mais le propriétaire peut éloigner son FC pour le disperser
de la surveillance de ses créanciers
 La loi oblige dans ce cas de faire connaitre aux créanciers inscrits dans son projet de
déplacement 15 jours avant de le réaliser et d’obtenir leur consentement
 Si les créanciers ne sont pas informés les créances inscrites deviennent de plein droit
exigibles
 S’ils sont informés et refusent leur consentement le déplacement peut rendre leur
créance exigible lorsqu’il en résulte une dépréciation du fond

D. La location gérance

Lorsque le propriétaire du fonds ne veut pas l’exploiter lui-même ou par l’intermédiaire d’un
salarié, il peut donner son fonds en location.
Cette location du fonds de commerce n’est pas réglementée par le droit commercial, par voie
de conséquence, les règles du droit commun (civil) concernant le bail lui sont applicables.
Dans les rapports entre les partis, le propriétaire s’oblige à remettre le fonds de commerce au
locataire et à ne pas le concurrencer. Quant au locataire, il s’oblige à payer un loyer soit sous
forme d’une somme forfaitaire soit sous forme d’une participation au bénéfice.
Le locataire sera responsable à l’égard des tiers, à condition que le propriétaire ait porté à la
connaissance des tiers l’existence du contrat de gérance libre.

E. La gérance salariée

On distingue aussi la gérance salariée qui constitue un véritable contrat de travail entre le
propriétaire et celui qui se substitue à lui (remplace). C’est le commerçant locataire qui va
payer le gérant qui travaille au nom et pour le compte du commerçant locataire: le gérant est
un commis (employé).

Année universitaire 2020/2021 16


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

OPERATIONS SUR LE FONDS DE COMMERCE

La vente du F.C. La location gérance Le nantissement du F.C.


Déf. : c’est une convention Déf. : la gérance libre est tout Déf. : le nantissement est
par laquelle le vendeur contrat par lequel le propriétaire une forme de gage sans
s’oblige, moyennant un prix ou l’exploitant d’un F.C. en dépossession. Il rejoint
à céder à l’acheteur le FC concède totalement ou l’hypothèque mobilière dans
partiellement la location à un ses conditions et ses effets.
gérant qui l’exploite pour son
propre compte.
Conditions de fond : Conditions de fond : Conditions de fond :
-les contractants ; -les contractants ; -les contractants ;
-l’objet de la vente ; -l’objet de la gérance ; -l’objet du nantissement.
-le prix. -le prix.
Conditions de forme : Conditions de forme : Conditions de forme :
-acte écrit ; -acte écrit ; -acte écrit ;
-R.C. ; -R.C. ; -R.C. (15 jours);
-publicité(J.A.L. et B.O.) ; -publicité(J.A.L. et B.O.) ; -publicité(J.A.L. et B.O.) ;
-dépôt de l’argent au greffier
ou notaire(15jours)
Effet : Effet : Effet :
♠Protection de l’acheteur : ♠Résponsabilité du bailleur : ♠Protection des créanciers :
L’acte doit être complet le propriétaire s’oblige à +droit de préférence ;
sinon il risque d’être annulé. remettre le fonds de commerce +droit de suite.
♠Protection du vendeur : au locataire et à ne pas le
Le privilège du concurrencer
vendeur : ♠Résponsabilité du gérant :
+droit de préférence ; + le gérant libre a la qualité de
+droit de suite. commerçant et soumis à toutes
l’action résolutoire( les obligations qui en découlent.
annulation) + il doit indiquer sur tous les
♠Protection des créanciers : documents et pièces signées par
obligation du vendeur : lui, son N° d’immatriculation au
publicité ; R.C. et sa qualité du F.C.
droit des créanciers :
+l’opposition (15j)
+la surenchère du 1/6

Année universitaire 2020/2021 17


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

Questionnaire 1: répondre par vrai ou faux en argumentant votre réponse

1. M. Anouar exerce son activité commerciale dans son propre appartement. Peut-on dire
que l’appartement est son fonds de commerce?
2. Un boucher vend son commerce très cher, grâce à son importante clientèle; mais peut-
il obliger sa clientèle à venir chez son successeur?
3. Lors de la vente d’un FC, il reste un stock de marchandises très important, l’acheteur,
doit-il le rendre au vendeur?
4. M. Alami a trouvé un procédé de fabrication d’un pesticide à partir de l’utilisation de
l’argile. Peut-il le breveter?
5. Le droit au bail concerne à la fois le commerçant propriétaire du local et le
commerçant locataire?
6. le commerçant locataire n’a pas le droit de renouveler le contrat de bail ?
7. Le droit au renouvellement du bail est appelé propriété commerciale?
8. Mme. Salma, couturière, locataire voudrait ouvrir une boulangerie dans son local. A-t-
elle besoin d’une autorisation de son bailleur?

Questionnaire 2: questionnaire à choix multiples, une seule réponse est juste

1- Un FC est:
a) L’ensemble des biens
b) L’ensemble des biens et des droits
c) Une entité tangible
d) L’ensemble de droits subjectifs
2- l’élément essentiel constituant le FC est:
a) Le droit au bail
b) Le nom commercial
c) Le brevet d’invention
d) La marque
3- La clientèle de passage est une clientèle attirée par :
a) Les qualités du commerçant;
b) L’emplacement du local
c) La marque de fabrique
d) Tous ces éléments
4- Un FC est:
a) Titulaire de la personnalité morale
b) Composé d’immeubles
c) Non susceptible de location
d) Une partie du patrimoine du commerçant.
5- un nom commercial:
a) Est protégé par l’action en concurrence déloyale
b) N’est pas une dénomination
c) Ne sert pas à individualiser le commerce
d) Est une image apposée sur l’immeuble.
6- La concurrence déloyale :
a) Représente un détournement de la clientèle ;
b) Est un acte qui peut condamner le commerçant fautif;
c) Utilise des moyens illégaux;
d) Tous ces éléments

Année universitaire 2020/2021 18


Cours de Droit Commercial : Ch.1. Le commerçant Prof. W. TANI

Document
M. Daoudi était, tout d’abord, un cuisinier dans un hôtel, par la suite, grâce à son expérience
professionnelle et son dynamisme, il est devenu gérant d’un grand restaurant « WALIMA » au
centre-ville de Casablanca.
En 2010, malgré son salaire considérable, le désir d’indépendance l’a conduit à créer son
propre restaurant sur la corniche de Casablanca, le local pris en bail, il a acquis du matériel,
des marchandises et a embauché des salariés.
Grâce à son savoir-faire, le nom commercial « Restaurant Daoudi » a gagné la confiance
d’une grande clientèle.
Quelques années plus tard, les restaurants de M. Daoudi ont conquis Rabat et Tanger.
Le restaurant de Tanger a été géré par M. Tazi pour une période de 2 ans au terme de laquelle,
Mehdi, le fils aîné de M. Daoudi, qui le remplacera, atteindra l’âge de majorité.
T-A-F :
1- Relever cinq actes de commerce accomplis par M. Daoudi depuis 2010 et préciser à quelles
catégories d’actes appartiennent-ils ?
2- a)- M. Daoudi était gérant du restaurant « WALIMA », en cette qualité, peut-on le
considérer comme commerçant ? Justifier.
b)- Enumérer les trois conditions nécessaires pour avoir la qualité de commerçant.
c)- Enumérer les quatre obligations nécessaires d’un commerçant.
3- a)- Les restaurants de Rabat et de Tanger portent toujours le même nom commercial
« Restaurant Daoudi ». Peut-on parler de concurrence déloyale ? Justifier.
b)- Citer les éléments du Fonds de commerce qui peuvent être touchés par la concurrence
déloyale.
c)- Citer trois conditions pour qu’il y ait concurrence déloyale.
4- a)- Préciser l’âge de majorité permettant d’exercer le commerce.
b)- Mehdi, à son âge, peut-il exercer une activité commerciale ? Justifier.
c)- Citer trois conditions pour que le mineur exerce le commerce ?
QUESTIONS
1. Définissez un groupement d’intérêt économique et dites quels sont ses avantages pour
un commerçant?
2. Définissez un contrat de bail et dites quand est ce que le commerçant en fait recours ?
3. Définissez un contrat de crédit- bail et donnez deux raisons pour lesquelles le
commerçant recourt à ce type de contrat ?

Année universitaire 2020/2021 19

Vous aimerez peut-être aussi