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Université Mohamed V Faculté des sciences juridiques,

-Rabat- économiques et sociales de Salé

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Filière : Management
Semestre : 5

Cours de Fiscalité de l’Entreprise

Pr : NAHHAL Benaissa

2023-2024
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Introduction générale
I. La fiscalité
1. Définition

Le terme « fiscalité » désigne l’ensemble des mesures, règles et lois régissant la pratique de
collecte des impôts et des taxes. Cette réglementation précise les modalités de calcul et de
recouvrement des impôts et taxes auprès des personnes et des produits soumis aux impôts.
La fiscalité matérialisée par l’impôt revêt un caractère autoritaire et définitif.

La fiscalité est une discipline complexe en raison de sa complexité technique et de sa


mouvance constante. L’impact socio-économique de ses mesures, la rend particulièrement
utile à étudier. Elle soulève également de nombreuses questions théoriques, éthiques et
philosophiques intéressantes.

La fiscalité s’inscrit dans un processus d’évolution permanente pour s’adapter aux nouvelles
activités économiques.

2. Origines et anciennes pratiques de la fiscalité :

Historiquement, les ressources du pouvoir (Etat) provenaient de l’exploitation des terres et des
ressources naturelles, propriété du régime en place. Occasionnellement et exceptionnellement,
les citoyens sont appelés à contribuer, surtout en cas de nécessité de faire face à un danger
extérieur.

Généralement, il existait plusieurs sortes de fiscalité. Les plus anciennes dépendent du


pouvoir seigneuriale puis royale et de la religion (Zakat, Achour,...impôt de l’Eglise,...). Ces
ressources servaient aux financements des charges publiques, telles que les besoins de
l’armée, pilier du régime et garant de la sécurité du système et de l’intégrité territoriale.

L’utilité de la fiscalité réside donc dans la collecte des fonds et des ressources nécessaires au
financement des charges publiques permettent de garantir la sécurité interne et externe du
pays et assurer un service public aux citoyens.

Avec le développement et la modernisation des Etat, les dépenses augmentent et l’Etat se


devait de solliciter de plus en plus la contribution de tous les citoyens. L’impôt était devenu
donc une contribution régulière avec une périodicité annuelle.

A titre d’illustration, la fiscalité constitue le pilier de la politique gouvernementale. Car, elle


définit la structure et le volume des recettes à collecter. Le tableau présentant le budget
général du Maroc illustre la place des recettes fiscales dans les recettes du budget général de
l’Etat.

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II. L’impôt :
1. Définition

L’impôt est un prélèvement pécuniaire obligatoire, requis par voie d’autorité, sur les
ressources des personnes physiques ou morales, servant à couvrir les dépenses de l'État ou des
collectivités locales. Cette contribution obligatoire et non remboursable ne conditionne pas
une contrepartie directe de la part de l’Etat.

Il ne faut pas confondre l’impôt avec les cotisations sociales, car celles-ci ouvrent droit à une
prestation ; et les versements obligatoires à des agents économiques autres que des
administrations publiques (ex : l’assurance automobile) ;

Egalement, il existe des impôts nationaux (IS, IR,...) et impôt locaux (Taxe professionnelle
appelée Patente,...)

Autres prélèvements

La Taxe fiscale :
Une taxe est un prélèvement pécuniaire au profit de l’Etat, des collectivités locales ou des
entreprises publiques, par voie d’autorité sur les bénéficiaires d’un avantage particulier procuré
à l’occasion du fonctionnement d’un service public. La taxe suppose donc l’existence d’une
contrepartie (ce qui les distingue de l'impôt) ; cependant cette contrepartie n’est pas
proportionnelle au coût du service rendus (ce qui les distingue de la redevance).

La redevance :
Il s'agit d'une somme acquittée en contrepartie d'un service public rendu et de manière plus au
moins proportionnelle à ce service.

Ex:
- La redevance audiovisuelle.
- La redevance pour l’occupation temporaire de la voie publique.
- La redevance pour l’exploitation de la forêt ou autre ressources naturelles.
La parafiscalité :
Il s'agit d'un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe au profit de personnes morales
publiques ou privées, autres que l'Etat et les collectivités locales, en vue d'assurer leur propre
fonctionnement.
Exemple : Taxe de promotion touristique au profit de l’ONMT;
2. Importance et rôle de l’impôt

Dans le sens moderne du terme, la fiscalité représente les mesures et les règles de collecte des
impôts et des taxes sur les flux économiques (réels, monétaires et financiers).

Les impôts et taxes représentent la source des fonds que l’Etat utilise dans le financement de
ses dépenses.

2
Les impôts et taxes sont également un moyen d’action pour encourager l’activité économique.
Concrètement, les autorités peuvent décider de l’application d’exonérations ou de taux
d’impôt réduits ou préférentiels à un secteur donné pour le dynamiser, ou pour soutenir le
pouvoir d’achat des ménages (dépenses fiscales).

Ainsi, l’impôt joue à la fois un rôle financier (financer les dépenses de l’Etat), économiques
(soutien de l’activité d’un secteur) et social par l’atténuation des inégalités dans le sens où
l’impôt permet de mener des politiques sociales de redistribution des richesses au profit des
pauvres par les organes du système de sécurité sociale.

3. Classification des impôts

Avant d’aborder la classification des impôts, il est judicieux d’identifier les acteurs et les
intervenants dans le domaine fiscal :

Dans le champ fiscal, tous les agents économiques sont sollicités. Avec une particularité de
l’Etat (administration fiscale : le fisc) qui se retrouve à l’origine des opérations fiscales avec
les autres agents économiques. Voir le schéma, non exhaustif, ci-dessous :

Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères.

❖ La classification traditionnelle

Cette classification est la plus répandue, elle distingue entre :

Les impôts directs relatifs aux personnes physiques et morales. Il s’agit d’impôts
payés et supportés définitivement par la même personne. (IR et IS)

Les impôts directs

Il s’agit en général d’impôts acquittés par une personne appelée redevable légal, qui le
répercute sur une autre personne qui est le redevable réel.

Les impôts indirects, comme la taxe sur la valeur ajoutée est payée en dernier ressort par les
ménages. Les entreprises jouent, dans cette configuration, un rôle d’intermédiaire de collecte.

3
❖ Pour le fisc, l’impôt peut s’appliquer aux :

Revenus et bénéfices : il s’agit de l’IR et de l’IS

Dépenses : il s’agit principalement des impôts sur la consommation comme la TVA

Capitaux : il frappe la richesse déjà existante. Exemple de l’impôt sur la fortune en


France (ISF).

❖ Classification administrative

L’administration fiscale adopte une approche administrative en matière de découpage des


services d’impôts en :

Fiscalité immobilière

Fiscalité des personnes physiques (des particuliers)

Fiscalité des entreprises (personnes morales)

❖ Classification en fonction des caractéristiques techniques de l’impôt

En termes technique, la détermination du montant d’impôt à payer dépend du taux


d’imposition à appliquer à l’assiette fiscale (base imposable). A ce sujet, il est possible de
distinguer entre :

Les impôts à taux fixe : somme fixe applicable, de la même manière, à tous les
contribuables quelques soit leur nature. Ex : droits de timbres ; vignettes de voitures.
Les impôts à taux proportionnels : augmentation du montant de l’impôt avec la
hausse de la base imposable. (exp DE).

Les impôts à taux progressifs : le taux d’imposition augmente avec l’accroissement


de la base imposable. Le taux est donc progressif en fonction de la hausse des revenus
imposable. Exp IR.

4. L’impôt en pratique

Pour tous les impôts, l’opération d’établissement doit suivre un processus reposant sur
cinq étapes :

- Détermination du champ d'application de l'impôt,


- Détermination de l'assiette de l'impôt,
- La liquidation de l'impôt : calcul
- L'exigibilité de l'impôt : obligation de déclarer
- Le recouvrement de l'impôt : paiement

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1. Le champ d'application de l'impôt

La définition du champ d'application d'un impôt consiste à préciser les personnes imposables,
les opérations imposables et les règles de territorialité.

2. L’assiette :
Chercher La base d'imposition, c'est-à-dire le montant auquel s'appliquera le tarif de cet impôt.

3. La liquidation de l'impôt:
Après avoir déterminé l'assiette (matière imposable), il importe de lui appliquer le tarif de
l'impôt pour en déterminer le montant. C'est donc le calcul de l'impôt et sa régularisation.
En ce qui concerne le tarif fiscal, Il est en général représenté par :
- Un taux ou pourcentage. Ex : TVA: 20%, 14%, 10%, 7%.
- Un barème. Ex : l’IR dont le barème est représenté par un tableau établi par le ministère
des finances en application de la loi de finance.
- Une quotité. Ex: la TVA sur l'or est de 5 DH le gramme, l’argent 0,10 DH le gramme ;
elle est de 100 DH / hl pour ce qui est du vin.
4. L'exigibilité de l'impôt
L'exigibilité est la situation qui donne naissance de l’obligation de déclarer l’impôt qui
correspond aussi à la date à partir de laquelle l’Administration fiscale est en droit de le
réclamer. Par exemple, l'impôt sur le salaire devient exigible au moment du paiement du
salaire. La TVA devient exigible au moment de l'encaissement du prix de la vente ou au
moment de la facturation.

5. Le recouvrement de l'impôt
Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types de recouvrement :
- Paiement spontané de l’impôt : c'est l’assujetti qui prend l’initiative de payer l'impôt. Ex:
IS, TVA.
- Le recouvrement par voie de rôle : c'est l'administration qui prend l’initiative en
préparant les registres des assujettis ainsi que le montant à payer et demande aux
contribuables de verser des sommes dues au Trésor public. Ex: TP, TH et TSC.

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- La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de l'impôt au contribuable au
moment du paiement de celui-ci. C'est la personne amenée à payer le contribuable
(employeur pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les dividendes...) qui est
chargée d'effectuer ce prélèvement au profit de l'Etat ou de la collectivité locale.

5. Caractéristiques et principes d’un système fiscal :

Le système fiscal est en évolution perpétuel pour s’adapter et se moderniser, mais aussi pour
plus d’efficacité et tisser de bonnes relations entre l’administration fiscale et les contribuables.

Généralement, un système fiscal optimal doit être :

Neutre : réserver le même traitement pour les différents agents économiques

Equité : répartition équitable de la charge fiscale entre les contribuables en fonction de leurs
capacités

Efficacité : conditionnée d’abord par une simplicité susceptible de rendre l’impôt facile à
comprendre et sans complexité. Aussi, le système fiscal doit permettre de mobiliser les
ressources financières et minimiser le coût à travers une gestion performante de
l’administration fiscale.

Cohérence et harmonie : les impôts doivent être complémentaires et non contradictoire.

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Chapitre I : l’Impôt sur les sociétés
I. Champ d'application de l’I.S.
Déterminer le champ d'application de l'I.S. consiste à étudier les personnes imposables et
exclues, les critères de territorialité et les différentes formes d'exonération.

NB : selon le CGI 2021 page 6 : « Les sociétés, les établissements publics, les associations et
autres organismes assimilés, les fonds, les établissements des sociétés non résidentes ou
établissements des groupements desdites sociétés et les autres personnes morales passibles de
l'impôt sur les sociétés sont appelés "sociétés" dans le présent code. »

1. Les personnes imposables

L'I.S. est un impôt direct qui s'applique sur l'ensemble des bénéfices ou revenus des sociétés et
autres personnes morales visées à l'article 2 du C.G.I, dont certaines sont imposables de plein
droit et d'autres par option.
A. Les personnes obligatoirement imposables (art.2.I) :
Il s’agit :
1- Des sociétés quels que soit leur statut juridique et leur objet à l'exception de celles qui sont
exclues par des dispositions législatives. Rentre dans cette catégorie :
- Les sociétés de capitaux (société anonyme SA et société en commandite par actions SCA).
- Les sociétés à responsabilité limitée SARL.
- Les sociétés civiles1.
- Les sociétés de personnes dont les associés ne sont pas tous des personnes physiques.
2- Des établissements publics et autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à
des opérations à caractère lucratif ;
3- Des associations et organismes légalement assimilées, exerçant une activité lucrative.
4- Des fonds créés par voie législative ou par convention, ne jouissant pas de personnalité morale
et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne
sont pas expressément exonérés par une disposition d'ordre législatif. L'imposition est établie
au nom de leur organisme gestionnaire (conditions : existence de comptabilités séparées).
Ex: - Fonds public de réserve (F.P.R.) relatif à l'assurance à l'exportation. La gestion de ce
fonds a été confiée à la société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX).
- Fonds de garantie Logement Education-Formation (FOGALEF).
5- Les établissements des sociétés non-résidentes ou des groupements desdites sociétés.

1
Une société civile est une société non commerciale soumise au droit civil. Si elle ne peut faire face à ses dettes,
les créanciers peuvent poursuivre les associés sur leurs biens personnels. Le nom social adopté par les fondateurs
doit être suivi des mots "société civile". Exemple : Sociétés entre des personnes exerçant une même profession
(exemple : avocats, notaires, médecins, architectes, etc.) ;

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B. Les personnes imposables sur option irrévocable : art 2-II
Il s'agit des sociétés de personnes (SNC, SCS) constituées au Maroc et ne comprenant que des
personnes physiques.
Ainsi que les sociétés en participation (ou associations en participation).
N.B: l'option qui devient irrévocable doit être mentionnée sur la déclaration d'existence, ou
formulée par écrit.
2. Les personnes exclues du champ d'application de l’IS (art.3) :
Quatre types de personnes sont exclus du champ d'application de l’IS.
1- Les sociétés de personnes (SNC et SCS ne comprenant que des personnes physiques) et les
sociétés en participation2;
Ces sociétés sont en principe exclues du champ d'application de l'IS, mais elles ont la
possibilité d'opter pour cet impôt si elles le veulent.
2- Les sociétés de faits ne comportant que des personnes physiques.3
Par société de fait on entend toute association entre deux ou plusieurs personnes (physiques ou
morales) qui mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéfices ou les pertes
éventuelles sans qu'elles aient à établir un contrat écrit.
Remarque : les sociétés de fait constituées uniquement par des personnes physiques sont exclus
du champ d'application de l'IS, mais contrairement aux sociétés de personnes, n'ont pas le droit
à l'assujettissement par option à cet impôt.
3- Les sociétés à objet immobilier dites aussi sociétés immobilières transparentes :
Ce type de sociétés qui ont un objet immobilier sont exclus du champ d'application de l'IS
lorsqu'elles sont transparentes fiscalement, et ce, quelle que soit leur forme juridique.
Est réputée transparente fiscalement toute société immobilière qui répond aux conditions
suivantes :
- Avoir un capital divisé en parts sociales ou actions nominatives ;
- Avoir pour actif un logement occupé en tout ou partie par les membres de la société ;
- Avoir pour objet l'acquisition ou la construction d'un immeuble collectif en vue
d'accorder statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition
de la fraction d'immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Remarques:
Les sociétés immobilières qui ne remplissent pas l'une ou l'autre de ces conditions se
voient obligatoirement soumises à l'IS, abstraction faite du caractère civil de leur
activité.
Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes n'ont pas la
possibilité d'être assujetti par option à l'IS ;

2
La société en participation est une société créée par au moins deux associés, qui n’est pas immatriculée, qui
ne possède donc pas la personnalité morale et qui n’est soumise à aucune formalité de publicité. Il s’agit donc
d’une société inconnue par les tiers et qui n’existe qu’à l’égard de ses associés fondateurs.
La société en participation est surtout utile dans le cadre d’une coopération entre entreprises distinctes, comme
par exemple la réalisation d’un gros chantier de construction par plusieurs sociétés.
3
La société créée de fait est une expression juridique désignant le fait pour deux ou plusieurs personnes
d'adopter les codes de la société civile ou commerciale sans que le statut de société ne soit reconnu
officiellement. Concrètement, une société est créée de fait lorsqu'un groupe de personnes se comporte de la
même manière que des associés (affectio societatis, objectif économique commun, mise en commun de biens,
partage des dettes et des bénéfices...). Cependant, toutes les conditions ne sont pas réunies pour constituer une
société au sens juridique du terme (absence de déclaration par exemple).
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4- Les groupements d'intérêt économique (GIE)
Le GIE est une entité constituée de deux ou plusieurs personnes morales pour une durée
déterminée ou non, en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter, ou à
développer l'activité économique de ses membres et à améliorer ou accroître le résultat de cette
activité.
Le GIE jouit d'une personnalité morale quel que soit son objet. Mais n'ayant pas pour but la
réalisation de bénéfices pour lui-même, le GIE ne peut exercer qu'une activité à caractère
auxiliaire par rapport à celle de ses membres.
Article 8. VI (page 30 du CGI 2021) : Le résultat fiscal de chaque exercice comptable des
personnes morales membres d’un groupement d'intérêt économique, est déterminé comme
prévu au I du présent article et comprend, le cas échéant, leur part dans les bénéfices réalisés
ou dans les pertes subies par ledit groupement.

3. Territorialité de l'IS (art.5)

A. Sociétés ayant leur siège au Maroc


Les sociétés de droit marocain sont passibles de l’impôt sur les sociétés à concurrence de la
totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

B. Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc

Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou revenus qui ont leur source au Maroc et ce
au titre de la possession de biens au Maroc (loyers, profits immobiliers etc..).
Remarque : Il convient de noter que les produits bruts (énumérés à l'article 15 du C.G.I.) ne
sont pas imposables en tant que tel s'ils résultent de services ou prestations rendus par une
succursale ou un établissement au Maroc de la société étrangère, sans intervention du siège
situé à l'étranger. Dans ce cas, les produits en question sont incorporés au résultat fiscal de la
succursale de l'établissement qui sera imposée comme une société de droit marocain.

Ces droits bruts se présentent comme suit :


- Redevance pour l'usage du droit d'auteur relatif aux œuvres littéraires, artistiques et
scientifiques.
- Redevance pour la concession de licence d'exploitation, de brevets, de dessins et
modèles.
- Rémunération pour la fourniture d'informations scientifiques, techniques et pour travaux
d'études effectués au Maroc ou à l'étranger.
- Rémunération pour assistance technique.
- Rémunération pour l'exploitation, l'organisation ou l'exercice d'activités artistiques ou
sportives et autres rémunérations analogues.
- Droits de location et des rémunérations analogues, versées pour l'usage d'équipement de
toute nature.
- Intérêts des prêts et autres placements à revenu fixe.
- Rémunération pour le transport routier de personnel ou de marchandises effectué du
Maroc à l'étranger, pour la partie du prix correspondant aux trajets parcouru au Maroc.
- Commissions et honoraires.
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- Rémunération des prestations de toute nature, réalisées au Maroc ou fournies par des
personnes non résidentes.

Tableau récapitulatif de la territorialité de l’IS :

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C-Réduction d'impôt en faveur des sociétés dont les titres sont introduits en bourse.

Début d’application depuis la loi de finances de 2001, avec des prorogations et des
réajustements à l’occasion de chaque nouvelle loi de Finances.
1. En 2021, cette mesure consiste concerne :
Les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par ouverture ou par augmentation de
leur capital, bénéficient d'une réduction de l'IS pendant trois (3) ans consécutifs à compter de
l'exercice qui suit celui de leur inscription à la cote.
Ouverture du capital : L’entreprise vend une partie de son capital (des actions) à d’autres
investisseurs. Il s’agit d’un remplacement d’actionnaires par d’autres. Le capital initial reste
inchangé.

Augmentation du capital : création de nouvelles actions et leur vente en bourse. Ici nous
avons du capital nouveau dont bénéficie l’entreprise. Création de la valeur, le surplus de
capital sera utilisé pour développer l’entreprise. Ça permet de mobiliser une nouvelle
épargne.

Le taux de la réduction est fixé comme suit :

- 25% pour les sociétés qui introduisent leurs titres de capital en bourse par ouverture de
leur capital au public et ce, par la cession d'actions existantes ;
- 50% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par augmentation de leur
capital d'au moins 20%, avec abandon du droit préférentiel de souscription destinée à
être diffusée dans le public, concomitamment à l'introduction en bourse desdites
sociétés.
N. B : La réduction précitée s’applique sur le montant de l’IS calculé, au taux en
vigueur, au titre de chaque exercice concerné par la réduction.
-
Toutefois, sont exclus du bénéfice de la réduction de l'IS :
- les établissements de crédit et organismes assimilés, y compris les sociétés de
financement ;
- les entreprises d'assurance et de réassurances ;
- les sociétés concessionnaires de services publics ;
- les sociétés dont le capital est détenu totalement ou partiellement par l'Etat ou
une collectivité publique ou par une société dont le capital est détenu à au
moins 50% par une collectivité publique.
2. Pour bénéficier de la réduction visée ci-dessus, les sociétés doivent fournir au service
local des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement, en même
temps que la déclaration du résultat fiscal et du chiffre d'affaires, une attestation d'inscription
à la cote de la bourse des valeurs délivrée par la société gestionnaire visée à l'article 4 de la
loi n° 19-14 relative à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en
investissement financier.

Plus de détails sur les conditions : voir page 22 et 23du CGI 2021.

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D- REDUCTION D’IMPOT EN FAVEUR DES ENTREPRISES QUI PRENNENT
DES PARTICIPATIONS DANS LE CAPITAL DES JEUNES ENTREPRISES
INNOVANTES EN NOUVELLES TECHNOLOGIES

Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés bénéficient d’une réduction d’impôt égale
au montant de l’impôt correspondant au montant de leur prise de participation dans le capital
des jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies. Cette réduction est appliquée
sur le montant de l’impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice au cours duquel a eu lieu
ladite participation, après imputation, le cas échéant, du montant de l’impôt retenu à la
source sur les produits de placements à revenu fixe et sur les revenus des certificats de
Sukuk et avant l’imputation des acomptes provisionnels versés au cours de l’exercice.

Le reliquat éventuel de la réduction d’impôt non imputé ne peut faire l’objet de report sur les
exercices suivants ou de restitution. La réduction d'impôt précitée s'applique dans les
conditions prévues à l'article 7-XII ci-après. Sont considérées comme jeunes entreprises
innovantes précitées, les sociétés dont la création date de moins de cinq (5) ans à la date de
la prise de participation et dont : - le chiffre d’affaires au titre des quatre derniers exercices
clos est inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams par an, hors taxe sur la valeur
ajoutée ; - les charges de recherche et développement, engagées dans le cadre de ses activités
d’innovation, représentent au moins 30% des charges admises en déduction de son résultat
fiscal.

L’ensemble des exonérations et des réductions d’impôts sont soumises aux


conditions et précisions présentes dans l’article 7 du CGI 2021 (page 24→29).

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Application 1 : Précisez le régime fiscal applicable aux entreprises, aux organismes ou aux
opérations suivantes. Justifiez vos réponses en fonction des dispositions fiscales actualisées
dans la loi de finances 2021 :

Organisation ou opération Régime fiscal Observations


ARCAD Sarl

Sociétés à objet immobilier

GIE
Société marocaine pour son
activité à l’étranger
SNC (composée de trois
personnes physiques)
Fabrication de chaussures
SNC (composée de trois
personnes physiques et une
personne morale)
Fabrication de chaussures

La fondation Hassan II pour


la lutte contre le cancer
Chiffre d’affaire en DH
d’hôtels

Dividendes perçus par une


société marocaine soumise à
l’IS

Etablissement de crédit
augmente son capital de 40%
Centre de gestion de
comptabilité ayant 6 ans
d’existence
Lycée d’enseignement privé
Société ayant fait une
ouverture de capital à
hauteur de 20%

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II. LA BASE IMPOSABLE DE L'I.S.

1. Détermination de la base imposable

1.1 Détermination de la base imposable


Le résultat fiscal est établi à partir des règles fiscales qui diffèrent des règles comptables.
Comme la loi exige la tenue d'une compatibilité qui permet de dégager les résultats
comptables, la détermination du résultat fiscal se base sur le résultat comptable auquel vont
être porté des corrections fiscales nécessaires.
Le calcul du résultat net fiscal s'effectue par voie extracomptable selon la méthode suivante :

La formule générale s’écrit comme suit :

Résultat fiscal brut = Résultat comptable (produits-charges) +


Réintégrations (charges non déductibles) - Déductions (produits
non imposables)

Résultat fiscal net = Résultat fiscal Brut – les déficits antérieurs


= Résultat comptable (produits-charges) + Réintégrations (charges non
déductibles) - Déductions (produits non imposables) - Report des déficits
antérieurs
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2. Passage du résultat comptable au résultat fiscal
Ce passage se fait en quatre étapes :

A. Détermination du résultat comptable = différence entre les produits et les


charges comptabilisées.
Résultat comptable = produits – charges

B. La détermination des corrections fiscales en procédant à l'appréciation fiscale des


produits et des charges, qui engendre une liste de rectification fiscales à apporter aux résultats
comptables.
- Certains produits comptabilisés ne sont pas imposables, ou ne le sont que
partiellement. Ils doivent donc être déduit du résultat comptable, on parle alors de
déductions.
- Certaines charges supportées par l'entreprise peuvent ne pas être acceptées en
déduction par le fisc, soit en totalité, soit en partie. Il convient donc de les réintégrer au
résultat comptable, on parle alors de réintégrations.
-
C. L'établissement du tableau extra comptable du passage du résultat comptable au résultat
fiscal : le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux
dispositions légales régissant l'IS.
Le résultat brut fiscal est obtenu en ajoutant au résultat comptable (avant impôt) des
réintégrations et en retranchant de celui-ci les déductions.
Résultat fiscal brut = résultat comptable + réintégrations - déductions
*Réintégration = charge non déductible à réintégrer dans le résultat comptable car elles
sont non déductibles fiscalement.
Ex : pénalités, amendes et majorations…
*Déductions= produits non imposables qui sont à déduire car ils sont totalement ou
partiellement exonérés.

D. Imputation des déficits


Il y a lieu également de prendre en considération des déficits sur les exercices précédents en
fonction de l’origine du déficit. Quatre exercices pour le déficit d’exploitation et sans limite
pour les déficits d’Amortissement.
La prise en compte de cet élément permet de déterminer le résultat fiscal net.

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3. Appréciation fiscale des produits
L’appréciation fiscale des produits consiste à vérifier le respect des règles fiscales et
d’appliquer le traitement fiscal en cas d’existence d’une quelconque exonération.
L'entreprise réalise deux types de produits, des produits imposables et des produits exonérés
en totalité ou en partie.
Les produits imposables représentent les produits réalisés par l’entreprise (article 8-I du CGI
2023) et les subventions et dons reçus de l’Etat.

3.1 Les produits imposables

Les produits imposables comprennent les produits d'exploitation, les produits financiers et les
produits non courants.

1.1 Les produits d'exploitation :


- Le chiffre d'affaires : comprenant les recettes et les créances acquises se rapportant
aux produits livrés et services rendus et aux travaux immobiliers réalisés ;
- La variation de stocks de produits ;
- Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même.
- Les subventions d'exploitation reçus ;
- Les autres produits d'exploitation ;
- Les reprises d'exploitation et transfert de charges.
1.2. Les produits financiers :
Il s'agit principalement :
- Des produits de titres de participation et autre titre immobilisé.
- Les gains de change ;
Pour les écarts de conversion passif relatifs aux augmentations des créances et aux
diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères qui sont évalués à la clôture de
l'exercice selon le dernier cours de change ;
- Les intérêts courus et autres produits financiers ;
- Les reprises financières et transfert de charges.
1.3. Les produits non courants :
Il s’agit :
- Des produits de cessions d'immobilisations ;
- Des subventions d'équilibre ;
- Des reprises sur subventions d'investissement ;
- Des autres produits non courant y compris le dégrèvement obtenu de l’administration
au titre des impôts déductibles (TP, TSC, etc.) visés à l'article 10-I-C ci-après ; Les
dégrèvement sur IS/IR ne sont pas imposables.
- Des reprises non courantes et les transferts de charges ;

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Traitement des cessions d’immobilisation :

Le produit de cession est imposable.

La valeur nette d’amortissement (VNA) des immobilisations cédées est portée dans les
charges de l’exercice (Note circulaire 2017 page 105/245).

La Plus-value ou la moins-value sont reportées dans les produits ou les charges.

La différence dégagée entre le produit de cession des immobilisations et leur valeur nette
d’amortissement constitue la plus ou moins-value de cession. Sur le plan fiscal, les plus-
values réalisées sur les cessions ainsi que celles constatées suite au retrait des éléments de
l'actif immobilisé représentent la différence entre : - le prix de cession ou la valeur vénale à la
date de la cession ou du retrait ; - la valeur nette d’amortissements compte tenu des
amortissements fiscalement déduits. Cependant, pour le calcul de la plus-value ou moins-
value réalisée suite à la cession d’un véhicule de tourisme, la valeur nette d’amortissement est
déterminée, abstraction faite, de la limitation de la déductibilité des amortissements y
afférents.

En 2022, le CGI introduit un abattement pour le réinvestissement du produit de cession


d’immobilisation.

3.2 Subventions et dons reçus de l’Etat


Les subventions et dons reçus de l'État, des collectivités locales ou des tiers sont imposables
au titre de l’exercice ils ont été perçus.
Pour les subventions d'investissement, la société peut les répartir sur la durée d'amortissement
des biens financés par cette subvention ou sur une durée de dix (10) exercices s’elle est
affectée à l’achat de terrains dédiés au projet d’investissement.

3.3 Les produits non imposables :

3.3.1. Ne sont pas considérés comme produits imposables, les produits de cession
concernant les opérations suivantes :
1-Les opérations de pension prévues par la loi n° 24-01 promulguée par le dahir
n° 1-04-04 du 1er Rabii I 1425 (21 avril 2004) ;
2-Les opérations de prêt de titres réalisées conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur (article 9 bis, CGI 2022)
3- Les opérations de cession d’actifs réalisées entre l’établissement initiateur et
les fonds de placements collectifs en titrisation dans le cadre d’une opération
de titrisation régie par la loi n° 33-06 précitée ;
4- Les opérations de cession et de rétrocession d’immeubles figurant à l’actif,
réalisées entre les entreprises dans le cadre d’un contrat de vente à réméré.
(Conditions à respecter, article 9 bis, CGI 2022).

18
3.3.2. Ne sont pas également considérés comme produits imposables, les produits des
cessions des participations des établissements et entreprises publics et de leurs filiales,
réalisés dans le cadre des opérations de transfert prévues par l’article premier de la loi
n° 39-89 autorisant le transfert d’entreprises publiques au secteur privé, promulguée
par le dahir n° 1-90-01 du 15 ramadan 1410 (11 avril 1990).
4. Traitement fiscal des charges
Le résultat fiscal de chaque exercice correspond à l’excédent des produits sur les charges de
l’exercice, engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable et en application
de la législation et la réglementation comptable et fiscale (article 8, CGI 2022).
4.1 Charges déductibles :
Les charges admises en déduction comprennent :

Fiscalement, la déduction des charges suppose la réunion de 4 conditions :


1. Les charges doivent être liées à l'exploitation de l'entreprise, ce qui exclut toute
charge à caractère personnel et privé.
2. Les charges doivent correspondre à des dépenses effectives et être appuyées par
des pièces comptables justificatives.
3. Elles doivent être correctement comptabilisées et rattachées à l'exercice
d'engagement.
4. Elles doivent se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise, ce qui
exclut les dépenses relatives aux acquisitions d'immobilisation des grosses
réparations (augmentation d'actif).
Les charges doivent, également, être admises par le Code Général des Impôts.

4.1.1. Charges d’exploitation


Il s'agit des charges d'exploitation constituées par :
a- Les achats de marchandises revendues en l'état et les achats consommés de matière et
de fourniture;
b- Les autres charges externes engagées et supportées pour les besoins de l'exploitation y
compris :
* Les cadeaux publicitaires, deux conditions sont requises pour leur déduction :
- La valeur unitaire du cadeau ne doit pas dépasser 100 DH.
- Le cadeau doit impérativement porter le nom ou le sigle de l’entreprise ou la marque
des produits qu’elle fabrique.
Exemple : Si le cadeau porte le sigle de l’entreprise et sa valeur est de 110 DH.
Dans ce cas : Réintégrer la totalité : non-respect des conditions

*Les dons en argent et en nature octroyés :


1- aux Habous publics ;
2- à l'entraide nationale créée par le dahir n° 1-57-009 du 26 ramadan 1376 (27 avril 1957) ;
3- aux associations reconnues d'utilité publique ;
4- aux associations ayant conclu avec l’Etat une convention de partenariat pour la
réalisation de projets d’intérêt général, dans la limite de deux pour mille (2 ‰) du chiffre

19
d'affaires. Les modalités d’application de cette déduction sont fixées par voie réglementaire
(Article 7 de la LF N° 80-18 de 2019).
5- aux établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser des soins de
santé ou d'assurer des actions dans le but charitable, scientifique, littéraire, culturel,
éducatif, sportif…;
6- aux établissements publics ayant une mission similaire à celle des associations
reconnues d'utilité publique ;
7- à l'université Alakhawayne d'Ifrane;
8- à la ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires;
9- à la fondation Hassan II pour la lutte contre le Cancer;
10- à la fondation Cheikh Zayd Ibn Soltan;
11- à la fondation Mohamed V pour la solidarité;
12- à la fondation Mohamed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation -
formation;
13- au comité olympique national marocain et aux fédérations sportives régulièrement
constituées ;
14- au fonds national pour l'action culturelle ;
15- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Nord ;
16- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Sud.
17- à l'agence pour la promotion développement économique et social des préfectures et
provinces de la région orientale;
18- à l'agence spéciale Tanger Méditerranée;
19- à l'agence de développement social (A.D.S.);
20- à l'agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (A.N.A.P.E.C.).
21- à l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles ;
22- aux associations de micro crédit;
23- aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux œuvres sociales des
institutions qui sont autorisées par la loi qui les institue à percevoir des dons, dans la
limite de deux pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires HT du donateur.
c- Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations supplémentaires
émises au cours de l'exercice, à l'exception de l'impôt sur les sociétés ;
d- Les charges de personnel et main d’œuvre et les charges sociales y afférentes, y
compris l'aide au logement, les indemnités de représentation et les autres avantages en argent
ou en nature accordés aux employés de la société.
e- Les autres charges d'exploitation : jetons de présence, pertes sur créances
irrécouvrables…
f- Les dotations d'exploitation qui comprennent :

f.1 Les dotations aux amortissements


- Les dotations aux amortissements des immobilisations en non-valeur.
- Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles.
Ces dotations aux amortissements sont déductibles à partir de premier jour du mois
d'acquisition du bien. Toutefois, lorsqu'il s'agit de biens meubles qui ne sont pas utilisés

20
immédiatement, la société peut différer leur amortissement jusqu'au premier jour du mois de leur
utilisation effective.
Les biens concernés doivent être inscrit à un compte d'actif immobilisé avec un
amortissement régulièrement comptabilisé. Une annuité qui n’a pas été comptabilisée
pendant un exercice ne peut être déduite des exercices suivants.
L’amortissement se calcule sur la valeur d’origine, hors taxe sur la valeur ajoutée déductible,
telle qu’elle est inscrite à l’actif immobilisé.
Pour les immobilisations acquises à un prix libellé en devises, la base de calcul des
amortissements est constituée par la contre-valeur en dirhams à la date de l’établissement
de la facture.

Concernant les voitures de transport de personnes dites voitures de tourisme : le taux


d'amortissement ne peut être inférieur à 20 % par an, et la valeur totale fiscalement
déductible, répartie sur 5 ans à parts égales, ne peut être supérieur à 300 000 dirhams TTC par
véhicule.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par l'entreprise dans le cadre d'un contrat de crédit-bail
ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supporté par utilisateur, et
correspondant à l'amortissement au taux de 20 % par an, sur la partie du prix du véhicule
excédant les 300 000 TTC dirhams n'est pas déductible pour la détermination du résultat fiscal
de l'utilisateur.

En cas de cession ou de retrait de l'actif des véhicules dont l'amortissement est fixé comme
prévu ci-dessus, les plus-values ou moins-values sont déterminées compte tenu de la valeur
nette d’amortissement à la date de cession ou de retrait.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par les entreprises dans le cadre d'un contrat de crédit-
bail ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supportée par
l'utilisateur et correspondant à l'amortissement au taux de 20% par an sur la partie du prix du
véhicule excédant trois cent mille (300 000) dirhams, n'est pas déductible pour la
détermination du résultat fiscal de l'utilisateur.
Remarques :
Les dispositions précédentes de limitation de la déduction à 300 000 DH (ttc) ne
s’appliquent pas :
24- aux véhicules utilisés par le transport public;
25- aux véhicules de transport collectif du personnel de l'entreprise et de transports
scolaires;
26- aux véhicules appartenant aux établissements qui pratiquent la location de
voiture affecté conformément à leur objet;
27- et aux ambulances.
- La société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements rapportant
à un exercice comptable déterminé perd le droit de déduire ladite dotation du résultat
dudit l'exercice et des exercices suivants.
- Lorsque le prix d'acquisition des biens amortissables été compris par erreur dans les charges
d'un exercice non prescrit et que l'erreur est relevée soit par l'administration, soit par la société
elle-même, la situation de la société et régularisée et les amortissements normaux sont
pratiqués à partir de l'exercice qui suit la date de la régularisation.

21
Amortissement exceptionnel : Les sociétés qui ont reçu une subvention d’investissement qui
a été rapportée intégralement à l’exercice au cours duquel elle a été perçue, peuvent pratiquer,
au titre de l’exercice ou de l’année d’acquisition des équipements en cause, un amortissement
exceptionnel d’un montant égal à celui de la subvention.
f.2. Les dotations aux provisions :
Il s'agit de provisions constituées en vue de faire face, soit à la dépréciation des éléments de
l'actif, soit à des charges ou pertes non encore réalisés et que des événements en cours les
rendent probables. Les charges et les pertes doivent être nettement précisées quant à leur
nature et doivent permettre une évaluation approximative de leur montant.
Conditions de déductibilité des provisions :
- La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte ou à une
charge future déductible ;
- Les charges et les pertes doivent être nettement précisées est susceptible d'évaluation
approximative ;
- Les pertes ou les charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours ;
- Les provisions doivent être effectivement comptabilisées ;
- Les pertes et les charges doivent être probables et non pas éventuelles ;
La déductibilité de la dotation pour créances douteuses est conditionnée par l'introduction d'un
recours judiciaire dans un délai de 12 mois suivant celui de la constitution de la provision.
Une provision qui devient non conforme ou sans objet au cours d’un exercice comptable, doit
être rapportée à l’exercice en cours (réintégrer la provision devenue sans objet).

Provisions non déductibles :


- provisions pour amendes et pénalités non déductibles;
- provisions pour propre assureur;
- provisions pour garanties données aux clients.
NB : les provisions sans objet ainsi que celles qui sont irrégulièrement constituées doivent
être réintégrées.

4.1.2. Les charges financières


Sont déductibles :
a. Charges d’intérêts
- Les charges d’intérêts dus aux tiers sont déductibles à condition que ces emprunts soient
destinés au financement de l’entreprise.
- Les intérêts rémunérant les comptes courants des associés pour les besoins de
l’exploitation. Ils sont déductibles sous réserve que :
• le capital social soit totalement libéré;
• le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant du
capital social;
• le taux pratiqué ne doit pas dépasser celui fixé par arrêté du Ministre des finances
pour la rémunération des comptes courants associés au titre de l’année en cours, en
fonction du taux d'intérêt moyen des bons du Trésor à six (6) mois de l'année
précédente.
- Les intérêts des bons de caisse sous réserve des trois conditions suivantes :
- Utilisation des fonds empruntés pour les besoins de l’exploitation ;

22
- émission desdits bons par l’intermédiaire d’un établissement bancaire, qui
assure, également, le paiement des intérêts y afférents ;
- la société joint à la déclaration prévue à l'article 153 ci-dessous la liste des
bénéficiaires de ces intérêts, avec l'indication de leurs noms et adresses, le
numéro de leur carte d'identité nationale ou, s'il s'agit de sociétés, celui de leur
identification à l'impôt sur les sociétés, la date des paiements et le montant des
sommes versées à chacun des bénéficiaires.
b. Pertes de change
Les dettes et les créances libellées en monnaies étrangères doivent être évaluées à la clôture
de chaque exercice en fonction du dernier cours de change.
Les écarts de conversion-actif, relatifs aux diminutions des créances et à l’augmentation des
dettes, constatés suite à cette évaluation sont déductibles du résultat de l’exercice de leur
constatation.
Exemple : Dette au 1 décembre est de 1 Million d’Euro, soit 10 800 000 DH (1 euro
=10,8dh).
Au 30 décembre, le taux de change de l’Euro augmente à 11 DH, donc 1 000 000 * 11=
11 000 000 DH (1 euro=11 DH). Différence de 200 000 DH = perte liée au remboursement de
la dette libellée en Monnaie étrangère.
Que se passe-t-il si le taux de change d’un Euro, passe à 10,5 DH au 30 décembre → un gain,
un produit financier (dette 10 800 000 et remboursement au 30 décembre de 10 500 000 DH,
seulement, soit un produit de 300 000 DH)
Le même raisonnement s’applique en cas de diminutions des créances.

La constatation de la perte ou du gain de change peut intervenir au moment du règlement ou


bien au moment de clôture de l’exercice pour évaluer les créances et les dettes à leurs valeurs
réelles.

c. Les autres charges financières : escomptes accordés ;


d. Les dotations financières.

4.1.3. Charges non courantes :


Ces charges sont déductibles quand elles sont liées à l'exercice et rattachées à l'activité de
l'entreprise.
Il s'agit :
- de la VNA des immobilisations cédées ;
- des autres charges non courantes telles que les dons accordés à certains organismes
(habous, associations reconnues d'utilité publique…) ;
28- des dotations non courantes : il s'agit des dotations aux amortissements
dégressifs des biens des équipements à l'exclusion des immeubles et des véhicules de
transport de personnes.
Ce genre d'amortissement est pratiqué sur option irrévocable par la société.
Son taux= taux d'amortissement constant multiplié par un coefficient qui varie de 1,5 ;
2 ; à 3 selon la durée d'amortissement.
Sa base de calcul est le coût d'acquisition pour la première année et la VNA pour les
années suivantes.

23
4.2. Les charges non déductibles (art 11 du CGI)
Constituées par les charges non admises à la déduction par le fisc, même si elles sont
engagées dans le cadre de l'exploitation.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :
4.2.1. Les amendes, pénalités et majorations de toute nature, notamment pour infractions en
matière :
• d'assiette des impôts directs et taxes;
• de paiement tardif de ces impôts et taxes;
• de la législation au travail;
• de la réglementation de la circulation;
• de la réglementation du contrôle des changes ;
• de la réglementation des prix.
Cette non déductibilité n’est pas appliquée aux indemnités de retard régies par le Code du
Commerce.
4.2.3. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les montants des achats, des travaux et des
prestations de services non justifiés par une facture régulière ou toute autre pièce
probante établie au nom du contribuable comportant les renseignements (réintégration
définitive en cas d’impossibilité de produire le justificatif).

4.2.4. Ne sont pas déductibles également les achats et les prestations revêtant un caractère de
libéralité (don généreux).
- le montant de la contribution pour l’appui à la cohésion sociale mise à la charge des
sociétés, instituée par l’article 9 de la loi de finances n° 22-12 pour l’année budgétaire
2012 ;
- le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus
(CGI 2022).

4.2.2. Paiement en espèces :


Depuis 2019 : Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de cinq mille (5.000)
dirhams par jour et par fournisseur sans dépasser cinquante mille (50.000) dirhams par mois et
par fournisseur, les dépenses afférentes aux charges visées à l’article 10 (I-A, B et E) ci-
dessus dont le règlement n'est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de
commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire, procédé électronique ou par
compensation avec une créance à l’égard d’une même personne, à condition que cette
compensation soit effectuée sur la base de documents dûment datés et signés par les parties
concernées et portant acceptation du principe de la compensation.

Également, ne sont pas déductibles du résultat fiscal les dotations aux amortissements
relatives aux immobilisations acquises dans ces conditions

Avant 2019 : Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 10.000 DH TTC
(avant 2019) par jour et par fournisseur sans dépasser 100.000 DH TTC par mois et par
fournisseur, les dépenses afférentes aux charges ainsi que les dotations aux amortissements
24
relatives aux acquisitions d'immobilisation et dont le règlement n'est pas justifié par CBNE
(chèque), Effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire ou procédé
électronique (L.F. 2016).

Également, ne sont pas déductibles du résultat fiscal les dotations aux amortissements relatives aux
immobilisations acquises dans les conditions paiement ci-dessus.

Annexe : Traitement fiscal des paiements en espèces


Avant 2016 Après (à partir) 2016 A partir de 2019
Les règlements en espèces Les règlements en espèces sont Les règlements en espèces sont
sont plafonnés à 10 000 DH plafonnés à 10 000 DH (ttc) par jour plafonnés à 5 000 (ttc) DH par jour
(ttc) par jour et par fournisseur et par fournisseur et 100 000 DH (ttc) et par fournisseur et 50 000 DH
et 100 000 DH (ttc) par mois et par mois et par fournisseur (ttc) par mois et par fournisseur
par fournisseur.

En cas de dépassement : En cas de dépassement : En cas de dépassement :


Réintégration de 50% du Réintégration de la différence entre Réintégration de la différence entre
montant de la facture réglé en le montant payé et le plafond (HT). le montant payé et le plafond (HT).
espèce

Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en
espèce une facture de 12 000 espèce une facture de 12 000 DH. espèce une facture de 12 000 DH.
DH.
Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer
50% du montant de la facture (12000/1,2 -10 000/1,2) = 10 000- (12000/1,2 -5 000/1,2) = 10 000-
soit 6 000 DH 8333= 1667 DH 4166= 5834 DH
Nous utilisons le taux de TVA
normal de 20%
En lien avec le traitement fiscal des paiements en espèces, le législateur prévoit une sanction
pour les sociétés qui acceptent le paiement en espèces sous conditions :
En cas d’acceptation de paiement en espèces d’une transaction supérieur ou égale à 20 000
DH, l’entreprise vendeuse se voit appliquer une Pénalité de 6 % du montant de la transaction
effectuée pour les entreprises (vendeuses) acceptant le paiement en espèces de facture dont le
montant est égal ou supérieur à 20 000 dirhams). (Article 193 page 325 CGI 2021).
NB : cette disposition ne s'applique pas aux transactions portant les animaux vivants et les
produits agricoles bruts à l'exclusion des transactions effectuées entre commerçants.

Exemple : soit une vente en espèce de 30 000 DH.


Pour l’acheteur applique les règles du paiement en espèce.
Et pour le vendeur : Nous appliquons une pénalité de 6% * 30 000DH= 1 800 DH (pénalité) à
payer au trésor. Il s’agit d’une charge pour l’entreprise vendeuse. Cette charge n’est pas
déductible pour l’entreprise vendeuse, car elle est liée au non-respect de la réglementation en
matière d’encaissement en espèces.

En 2022, le CGI considère le dépôt bancaire comme moyen de règlement des transactions
avec l’obligation de déclaration du client dans l’état des ventes.

25
Réaliser un bénéfice comptable ne signifie pas, forcément, la réalisation d’un bénéfice fiscal.
Par exemple, une entreprise peut réaliser un bénéfice comptable et, enregistrer, au même
temps une perte fiscale (déficit fiscal). Ce déficit est expliqué par les opérations
extracomptables.

5. Le déficit reportable
- Lorsqu'un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de déduire ce
déficit du résultat de l'exercice suivant.
- Lorsque le résultat de l'exercice suivant ne permet pas d'absorber le déficit en question,
celui-ci ou le reliquat éventuel, peut-être déduit des exercices comptables suivants jusqu'au
quatrième exercice (pour le déficit lié à l’exploitation) qui suit l'exercice déficitaire.
NB : Cette limitation du délai de déduction n'est pas applicable au déficit correspondant à des
amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de
l'exercice.

Application 2 : Imputation des déficits


L’entreprise « AXY » réalise en 2019 un résultat fiscal brut bénéficiaire. Mais les comptes de
la société, des cinq années précédentes, affichent plusieurs déficits. Le tableau suivant
représente la ventilation des déficits des cinq années.

Composantes du déficit
Déficit lié aux
Déficit d’exploitation=hors amortissements
AMT
2014 1 000 000 100 000
2015 500 000 200 000
2016 200 000 100 000
2017 300 000 150 000
2018 900 000 500 000

Procédez à la détermination du résultat fiscal net (RF imposable) et analysez le traitement des
déficits dans les cas suivants :
1. Résultat fiscal brut de 2019 = 2 000 000
2. Résultat fiscal brut de 2019 = 1 800 000
3. Résultat fiscal brut de 2019 = 2 000 000. La société a réalisé les déficits d’exploitation (tableau)
et un seul déficit lié à l’AMT de 2014 de 50 000 DH.

26
Corrigé Application 2 :
Le déficit de 2014 lié à l’exploitation est prescrit, on ne peut pas l’imputer sur le RFB de 2019.

1 cas RFB= 2 000 000

Exploitation AMT

RFB 2019 2 000 000

2014 = 0, Prescrit 100 000 qui reste permettent d’imputer les


100 000 de déficit d’AMT de 2014. Reste 0

2015 2 000 000 – 200 000 A IMPUTER


500 000 = 1 500
RFB après 000
imputation
2016 1 500 000- 200 000 100 000 A IMPUTER
= 1 300000

2017 1 300000 – 300 000 150 000 A IMPUTER


= 1 000 000

2018 1 000 000- 900 000 500 000 A IMPUTER


= 100 000

RFN 0 Ou – 950 000 dû aux AMT

RFN= RFB - Déficits= 0


L’entreprise ne paira pas l’IS ; IS= RFN * taux%= 0 * taux%=0
Elle paiera la CM
2 cas RFB= 1 800 000

Exploitation AMT

RFB 2019 1 800 000

2014 Prescrit 100 000 A IMPUTER

RFB après 2015 1 800 000– 500 000 = 1 300 000 200 000 A IMPUTER
imputation
2016 1 300 000 – 200 000 =1 100 000 100 000 A IMPUTER

2017 1 100 000- 300 000= 800 000 150 000 A IMPUTER

2018 800 000- 800 000. Il reste 100 000 de déficit 500 000 A IMPUTER
d’exploitation à imputer sur le RFB de 2020
et plus.

27
RFN 2019 0 Ou -1 050 000 (100 000 Exp + 950 000 AMT)

RFN =0, IS=0, à paye CM. Déficits à imputer 100 000 exploitation/ les déficits d’AMT…

3ème cas :

Exploitation AMT

RFB 2019 2 000 000

2014 Prescrit Les 100 000 qui reste permettent d’imputer


les 50 000 de déficit d’AMT de 2014 et le
RFB après reliquat sera de 50 000
imputation
2015 2 000 000 – 500 000 RAS (rien à imputer
= 1 500 000

2016 1 500 000- 200 000 = RAS


1 300000

2017 1 300000 – 300 000 RAS


= 1 000 000

2018 1 000 000- 900 000 = RAS


100 000

RFN 50 000

RFN =50 000

IS= 50 000 * 10% = 5 000 DH (taux IS de de 2019)

L’impôt dû 2019 = ?

Comparer l’IS 2019 avec la CM 2019 ><

Le montant à, verser ? Acomptes versés au cours de 2019.

28
6. La base imposable de l'impôt retenu à la source :
6.1. Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés :
Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés soumis à la retenue à la source
sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou
morales, qu'elles aient ou non leur siège au Maroc, au titre des dividendes, intérêts du
capital, boni de liquidation, réserves mises en distribution.
6.2. Les produits de placements à revenu fixe (PPRF):
Il s'agit des intérêts des obligations, bons de caisse, des dépôts à terme, versés, mis à la
disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales bénéficiaires
qu’elles soient imposables, exonérés ou exclues du champ d'application de l'I.S. et ayant au
Maroc leur siège social, leur domicile fiscal ou un établissement et des pensions.

6.3. Revenus des certificats de Sukuk


Sont soumis à la retenue à la source, au taux applicable aux produits de placements à
revenu fixe, les revenus versés par les fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT)
aux porteurs des certificats de Sukuk, correspondant à la marge bénéficiaire réalisée par
ces derniers au titre de l’opération de titrisation

6.4. Les produits bruts perçus par les personnes physiques ou morales non résidentes
Les produits bruts soumis à la retenue à la source prévue à l’article 4 ci-dessus sont ceux
versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales non
résidentes au titre : I.- de redevances pour l'usage ou le droit à usage de droits d'auteur sur
des œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques y compris les films cinématographiques et
de télévision ; II.- de redevances pour la concession de licence d'exploitation de brevets, de
commissions et d'honoraires II., (voir la lise page du CGI).

7. Base imposable de l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes :

Les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux, de construction ou de


montage peuvent opter, lors du dépôt de la déclaration prévue à l'article 148-III ou après la
conclusion de chaque marché, pour l'imposition forfaitaire sur le montant total du marché, au
taux prévu à l'article 19-III-A. Lorsque le marché comporte la livraison "clefs en mains" d'un
ouvrage immobilier ou d'une installation industrielle ou technique en ordre de marche, la base
imposable comprend le coût des matériaux incorporés et du matériel installé, que ces
matériaux et matériel soient fournis par la société adjudicataire ou pour son compte, facturés
séparément ou dédouanés par le maître de l'ouvrage.
Ces sociétés sont imposables à : 8% du montant hors taxe sur la valeur ajoutée des marchés,
en ce qui concerne les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux, de
construction ou de montage ayant opté pour l’imposition forfaitaire. Le paiement de l’impôt
sur les sociétés à ce taux est libératoire de l’impôt retenu à la source.

29
III. Liquidation de l’impôt sur les sociétés
1. Période et lieu d'imposition

L'IS est calculé d'après le bénéfice réalisé au cours de l'exercice comptable qui ne peut être
supérieur à 12 mois. Il est établi selon le barème en vigueur sur la base du résultat fiscal
déterminé en respectant des règles fiscales déterminées.
Il est à préciser que l'impôt ainsi déterminé ne peut être inférieur à une cotisation minimale.
C'est la société elle-même qui est tenue de procéder au calcul et au versement spontané de l'IS
sous forme de tranches dites acomptes provisionnels, et ce, au cours de l'exercice concerné.
À la fin de l'exercice est dans un délai de 3 mois suivant sa clôture, l'entreprise doit régulariser
sa situation vis-à-vis de l'administration fiscale.
Les sociétés sont imposables au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au
Maroc.

2. Taux d’imposition

Voir tableau ci-dessous

30
31
L’article 247-XXXVII du CGI prévoit que les taux d’IS de 10%, 15%, 20%, 26%, 31% et 37% en vigueur avant le 1er janvier 2023, seront majorés, minorés ou maintenus, selon
le cas, pour chacun des exercices ouverts durant la période allant du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2026 précitée.
Les acomptes provisionnels dus, au titre de chaque exercice ouvert durant cette période, seront calculés selon les taux d’impôt sur les sociétés applicables à cet exercice.

A partir de l’article 19 du CGI, les taux de l’IS cibles comme suit :


➢ 20%, comme taux cible unifié de droit commun applicable à toutes les sociétés ;
➢ 35%, comme taux cible applicable aux sociétés dont le montant du bénéfice net est égal ou supérieur à 100 millions de dirhams ;
➢ 40%, comme taux cible applicable aux établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion et les
entreprises d'assurances et de réassurance.

32
3. Calcul de l’impôt exigible
Toute société doit calculer à la fois l'IS et la CM et comparer les deux montants.
Le montant le plus élevé des deux sera l'impôt exigible de l'exercice.

3.1. Calcul de l’IS


L'impôt sur la société est obtenu en appliquant le tarif fiscal à la base imposable (résultat
fiscal net)
IS = résultat fiscal net * taux d'I.S.
Toutefois, l'impôt exigible ne peut être inférieur à un minimum appelé cotisation minimale
annuelle.
3.2. Cotisation minimale (Art.144)
C'est le minimum d'impôt qu'une entreprise passible de l'IS devrait acquitter à l'État.
Ce minimum est dû par toute société redevable de l'IS, sauf les sociétés étrangères ayant opté
pour une imposition forfaitaire.
La CM est calculée en même temps que l'IS, elle devient exigible si son montant dépasse
celui de l'IS.
La CM ne peut être inférieur à 3000 dirhams par exercice.
1. La base de calcul de la CM est constituée de 5 éléments :
29- le chiffre d'affaire : ensemble des recettes et des créances acquises, se
rapportant aux produits livrés aux services fournis et aux travaux immobiliers
totalement ou partiellement réceptionnés;
30- des autres produits d'exploitation (jetons de présence…) ;
31- des produits financiers (sauf éléments exonérés) ;
32- des subventions ou dons reçus de l'État ou collectivités locales ou des tiers
(subventions d'exploitation, subventions d'investissement…)
33- Et des autres produits non courant (Cf. plan comptable) (dégrèvement sur
impôts déductibles (TP, TSC, etc.)
Sont exclus de la base de la CM : La variation des stocks de produits ; les immobilisations
produites par l’entreprise pour elle-même ; les reprises d’exploitation et transferts de charges ;
les reprises financières et les transferts de charges ; les produits de cession d’immobilisations ;
les reprises sur subventions d’investissement.
2. Le taux de la CM peut être :

CM = taux * (CA HT + autres produits d'exploitation + produits financiers +


Subventions et dons reçus +autres produits non courant).

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Cotisation minimale
Base Imposable Taux normal
CA (HT) Avant 2019 0,5%
Droit Autres Produits d’exploitation
commun En 2019 relèvement à 0,75%
Produits financiers (sauf éléments
exonérés) En 2020 retour à 0 ,5%
Subventions ou dons reçus
Autres produits non courant En 2023 :
Taux normal : 0,5% → 0,25%
Professions libérales : 6%→ 4%
Base Imposable Taux réduit
Produits d’énergie (Gaz, Eau, Réduit sur certains produits :
Electricité) Avant 2023 = 0,25%
Taux réduit Produits Pétroliers
Produits de 1ére nécessité (Huile, En 2023 → 0,15%
Farine, Beurre, Sucre)
Médicaments (à partir de 2019)
Avant 2023 : - 0,4% pour les entreprises dont le résultat courant hors amortissement est
Taux déclaré positif (résultat courant positif, mais peut être rendu négatif à cause des AMT)
(2022).
Minoré
0,60%, lorsqu’au-delà de la période d’exonération visée à l’article 144-I-C (1°et 2°) du CGI,
et Majoré
le résultat courant hors amortissement est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de deux
exercices consécutifs (CGI 2020).
En 2023 : ces deux ont été remplacé par le taux unique de 0,25% sans tenir compte du
résultat hors amortissement.
Les sociétés, autres que les sociétés concessionnaires de service public, sont exonérées de la
Exonération cotisation minimale (art 144) pendant les trente-six (36) premiers mois suivant la date du
début de leur exploitation. En cas de constitution de la société sans démarrage de l’activité,
Article 144 cette exonération cesse d'être appliquée à l'expiration des soixante (60) premiers mois qui
suivent la date de constitution des sociétés concernées.
Avant 2016 Depuis 2016
Si la CM payé est supérieure à l’IS ou Suppression de l’imputation
Imputation l’exercice est déficitaire, le montant de
La différence de CM avec l’impôt est acquise au
la CM est imputable sur le montant de
trésor et elle constitue une contribution
l’impôt à payer les exercices suivants
IS 144 CGI 2015).
jusqu’à trois ans (article IR
Versement En un seul versement avant l’expiration En un seul versement avant le 1er février de
spontané du 3ème mois suivant la date chaque année (article 173 CGI 2021)
d’ouverture de l’exercice comptable en
cours (Article 170, CGI 2021)

Montant ❖ 3 000 pour les contribuables soumis à l’impôt sur les sociétés
minimum de ❖ 1 500 pour les contribuables soumis à l’impôt sur le revenu au titre des revenus
CM professionnels déterminés selon
L’impôt exigible est le montant
- lelerégime
plus élevé de l’IS
du résultat netou deoulacelui
réel cotisation minimale.
du résultat net simplifié ainsi que
- pour les contribuables
34 soumis à l’impôt sur le revenu au titre des revenus
- agricoles déterminés d’après le régime du résultat net réel
3.3. Paiement de l’impôt sur les sociétés
L'IS est payable spontanément par les contribuables dans les délais précis et selon les
modalités prévues par la loi, sous forme d'acomptes au cours de l'exercice. A la fin de l'année,
une régularisation s'impose.
Les acomptes provisionnels (trimestriels):
La société soumise à l'IS doit verser à l'État 4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à
25 % du montant de l'impôt exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de
référence).
Ses acomptes doivent être versés au Trésor respectivement avant l'expiration du 3e, 6e, 9e et
12e mois suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable.
Toutefois, le paiement du montant de la cotisation minimale doit être effectué en un seul
versement avant l'expiration du 3e mois (soit avant le 31 Mars) suivant la date d'ouverture
de l'exercice comptable en cours.
Remarque : Les versements prévus par le CGI 2017 (notamment de l'IS et CM) doivent être
souscrits par procédés électroniques auprès de l'administration fiscale (Art 169; télépaiement).

Acomptes Provisionnels
4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25 % du montant de l'impôt
Calcul exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de référence).
et Régularisation : Lorsque le montant définitif de l’IS dû est supérieur aux
Versement acomptes versés, la régularisation est effectuée par le paiement spontané du
reliquat par la société, en même temps que le versement du premier acompte échu.

La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge
qu'un ou plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle
sera finalement redevable art 170 CGI 2021).
Pour les sociétés exonérées temporairement de la cotisation minimale (article 144
En cas de : (I-C-1°)) ainsi que les sociétés exonérées, temporairement, en totalité de l’impôt
Exonération sur les sociétés, l’exercice de référence de calcul des acomptes provisionnels est le
CM et/ou IS dernier exercice au titre duquel ces exonérations ont été appliquées.
Les acomptes dus au titre de l’exercice N sont alors calculés sur la base de l’impôt
ou de la cotisation minimale qui auraient été dus en l’absence de toute exonération.
Imputations des acomptes
L’excédent d’IS ou des acomptes était imputé sur les acomptes provisionnels de
Avant 2015
l’exercice N+1. Le reliquat est restitué à la société.
Excèdent n’est plus à restituer.
L’excédent d’impôt versé par la société est imputé d’office par celle-ci sur les
A partir de acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et éventuellement sur
2015 l’impôt dû au titre desdits exercices. (Article 170 du CGI 2015).
En cas de fin d’exploitation, la société peut demander la restitution.
Acomptes provisionnels en cas de : Exonération CM et/ou IS :
Pour les sociétés exonérées temporairement de la cotisation minimale (article 144 (I-C-1°))
ainsi que les sociétés exonérées, temporairement, en totalité de l’impôt sur les sociétés,
l’exercice de référence de calcul des acomptes provisionnels est le dernier exercice au titre
duquel ces exonérations ont été appliquées. Les acomptes dus au titre de l’exercice N sont

35
alors calculés sur la base de l’impôt ou de la cotisation minimale qui auraient été dus en
l’absence de toute exonération.
La prise en compte des acomptes payés au cours de l’année permet de régulariser la situation
fiscale de la société.

3.4. Les régularisations fiscales


Lorsque l'impôt au titre de l'exercice en cours est déterminé à la fin de l'année, la société doit
comparer son montant à la somme des 4 acomptes déjà versés.
34- Si cet impôt est supérieur aux acomptes versés, le reliquat constitue une dette à payer
par la société à l'État avec le premier acompte de l'exercice suivant (avant le 31/03/N + 1).
35- Si l'impôt dû est inférieur au montant des acomptes versés, l'excédent payé constitue
pour la société une créance à imputer d'office sur le premier acompte de l'exercice suivant,
et le cas échéant, sur le deuxième et suivant.
A noter qu’avant 2015, l’excédent d’IS était imputé sur les acomptes provisionnel de
l’exercice N+1. Le reliquat était restitué à la société.
Selon la loi de finances 2015 a précisé que ce reliquat n’est pas à restituer, mais à imputer sur
les acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et ainsi que sur l’impôt dû au
titre desdits exercices. La société peut demander la restitution en cas de fin d’exploitation.

En 2019 : il y a consécration du principe d’imputation de l’impôt payé à l’étranger sur l’impôt


sur les sociétés dû au Maroc
Dans un souci d’équité fiscale et à l’instar du traitement fiscal réservé aux revenus de source
étrangère réalisés par les personnes physiques, l’article 7-II de la L.F n° 80-18 a complété le
CGI par un nouvel article 19 bis relatif à l’imputation de l’impôt étranger en matière d’IS.
Remarques :
La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge qu'un ou
plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle sera finalement
redevable.
À cet effet, elle doit souscrire une déclaration 15 jours avant l'exigibilité du prochain
versement à effectuer. Toutefois si le montant de l'impôt dû s'avère supérieur de plus de 10 %
à celui des acomptes versés, la société encourt une pénalité de 10% (ou de 5% si le paiement
est effectué dans un délai de retard n'excédant pas 30 jours) et une majoration de 5% pour le
premier mois de retard et de 0,50% par mois ou fraction de mois supplémentaire.
Les acomptes provisionnels dus au titre d'un exercice sont calculés sur la base de l'impôt ou la
CM acquittés au titre de l'exercice précédent.
Lorsque l'exercice de référence est inférieur à 12 mois, les acomptes sont calculés sur la base
de l’impôt rapporté à une période de 12 mois.
Dans le cas où une société bénéficierait d'une période d'exonération de l'IS ou de la CM,
l'exercice de référence pour le calcul des acomptes provisionnels est le dernier exercice clos
de la période d'exonération.
Les acomptes sont calculés à la base de l'impôt ou de la CM qui aurait été normalement dus
en l'absence d'exonération.

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