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Pr.

Mohammed BOUAZZA
Fiscalité de l’entreprise Filière de Sciences Economiques et de Gestion M. BOUAZZA
FSJES – Université Mohammed 1er – Oujda

Chapitre I :
Introduction à l’étude de
la fiscalité marocaine

Contenu du chapitre :

I. Fiscalité : Terminologie et concepts de base................................... 2


I.1. Définitions ................................................................................................................... 2
I.2. L’impôt et ses variantes .......................................................................................... 3
I.3. Quelle est la différence entre optimisation, fraude et évasion fiscale ? ........ 3
II. Les classifications des impôts ............................................................ 4
II.1. La classification administrative ............................................................................ 4
II.2. La classification par type d’assiette ..................................................................... 5
II.3. La classification par type de tarif appliqué ......................................................... 5
III. L’impôt : rôles et théories justificatives ........................................... 6
III.1. Les rôles de l’impôt .................................................................................................... 6
III.2. Les théories justificatives de l’impôt ..................................................................... 6
IV. Le système fiscal : processus et normes d’efficience ..................... 7
IV.1. Le processus de l’application impôt ....................................................................... 7
IV.2. Les normes d’un système fiscal efficient .............................................................. 9
V. Le système fiscal marocain : Sources et caractéristiques ............ 9
V.1. Les sources du droit fiscal marocain .................................................................... 9
V.2. Aperçu sur le système fiscal marocain ............................................................... 10

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Fiscalité de l’entreprise M. BOUAZZA

Introduction
La fiscalité revêt une importance particulière dans un pays tel que le Maroc qui ne
dispose pas de ressources naturelles et où les charges de l'Etat sont financées
quasi exclusivement par l'Impôt.

Les réformes fiscales ont permis de se doter notre pays d’un système fiscal
moderne et synthétique qui s’est substitué au système cédulaire, devenu caduque.
De leurs parts, les lois des finances annuelles réaménagent chaque année les
articles du Code Général des Impôts, qui représente aujourd’hui la principale
référence pour la fiscalité au Maroc, surtout les pour les principaux impôts à
savoir : L’impôt sur les sociétés, la TVA et l’impôt sur le revenu.

Avant d’entamer la question des impôts au Maroc dans ce chapitre, et dans les
chapitres qui suivent, il est opportun de faire un tour d’horizon sur certaines
notions de base relatives à la fiscalité et examiner les éléments qui y rattachent.

I. Fiscalité : Terminologie et concepts de base


Après un essai de définition de la fiscalité, cette section cherche à exposer les
différentes variantes de l’impôt.

I.1. Définitions
La fiscalité est une discipline juridico-économique qui a pour objet d’étudier
les principes, les règles et les techniques de la mise en œuvre des impôts.

Le grand Larousse définit la fiscalité comme étant « le système de perception


des impôts, l'ensemble des lois qui s'y rapportent et les moyens qui y
conduisent ».

Selon Gaston Jèze (1869-1953), on peut définir l'impôt comme : « Une prestation
pécuniaire, requise par voie d'autorité, à titre définitif et sans
contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».

 L’impôt est une prestation pécuniaire : L'impôt s'acquitte en argent et


non en nature (la pécune).

 L’impôt est requis par voie de l’autorité : Il est obligatoire et encaissé


par les forces publiques (Etat ou collectivités locales).

 Le caractère définitif : il est formel, irrévocable (sauf erreur) et non


remboursable.

 L’impôt ne comporte pas de contrepartie (directe) : en payant un


impôt, on ne peut exiger un avantage particulier.

 L’impôt sert à la couverture des charges publiques : c’est l’objectif


ultime.

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I.2. L’impôt et ses variantes :


L’impôt (au sens large du terme) est composé par plusieurs variantes : l’impôt (au
sens strict du terme), la taxe, la redevance, le droit, la pénalité, l’amende, la
cotisation sociale, la contribution ….

En payant un impôt (au sens large), s’il y a un service public rendu en


contrepartie, deux cas peuvent se présenter :

 La contrepartie est proportionnelle : dans ce cas l’impôt devient une


redevance. Ex : La redevance de consommation de l’électricité, d’eau,...etc.

 la contrepartie n’est pas proportionnelle : dans ce cas l’impôt devient


une taxe. il y a une trentaine de taxes au Maroc actuellement. Exemple :
taxe urbaine, taxe d’édilité, vignette automobile,….

D’une façon générale, les recettes des impôts sont affectées au budget général
alors que les recettes des taxes sont affectées au budget communal.

Il en ressort que la TVA ne constitue pas une taxe, mais un impôt. Par ce qu’elle
est proportionnelle et il n’y pas un service public rendu en contrepartie.

Si une taxe perçue au profit d’une personne morale autre que l’État ou les
collectivités locales, elle est dite une taxe parafiscale. Ex : Taxe au profit du
CDVM.

Il est opportun dans ce cadre de faire la distinction aussi entre :

 Le "contribuable" : qui est la personne qui supporte l'impôt de manière


directe ou indirecte.

 Le "redevable" : qui est la personne qui paye l'impôt au Trésor Public.

 L’assujetti : (opposé de l’exonéré) qui est une personne qui réalise de


manière indépendante une activité économique et doit payer à l’Etat un
impôt.

I.3. Quelle est la différence entre optimisation, fraude et évasion


fiscale ?
Une certaine « confusion » s’est depuis longtemps introduite dans l’esprit collectif,
entre les notions fiscales « d’optimisation », de « fraude », et celle « d’évasion ».
Qu’en est-il exactement ?

 L’optimisation fiscale consiste souvent à « profiter » des dispositifs mis en


place par l’Etat, qui sont souvent « incitatifs », ou des avantages fiscaux qui
visent à soutenir un secteur économique. Les lacunes de la législation fiscale
son utilisées dans le but d’échapper à l’impôt par différents moyens légaux
(régimes dérogatoires, utilisation de niches fiscales…).

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 La fraude fiscale consiste à utiliser des procédés illégaux pour échapper à


tout ou partie de son impôt. Elle expose le particulier ou l’entreprise à des
poursuites judiciaires

 L’évasion fiscale (ou évitement fiscal) : est l’ensemble des comportements


du contribuable qui visent à réduire le montant des prélèvements dont il
doit normalement s’acquitter. S’il a recours à des moyens légaux, l’évasion
entre alors dans la catégorie de l’optimisation. À l’inverse, si elle s’appuie
sur des techniques illégales ou dissimule la portée véritable de ses acteurs,
l’évasion s’apparente à la fraude ».

Ces termes peuvent être représentés schématiquement de la manière suivante :

Figure N°1 : optimisation, fraude et évasion fiscale

Source : Rapport du Sénat, l’évasion fiscale des capitaux


et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, juillet 2012.

II. Les classifications des impôts


Les impôts peuvent être classés de différentes manières : La classification
administrative (ou traditionnelle) ; la classification par type d’assiette
(classification moderne), la classification par type de tarif appliqué et il y a bien
d’autres.

II.1. La classification administrative :


Cette classification se base sur la dissociation entre la personne qui acquitte (paye)
l’impôt et celle qui le supporte effectivement. Elle fait distinction entre :

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 Impôts directs : Il s’agit d’impôts payés et supportés définitivement par la


même personne. C’est le cas des impôts sur les revenus des personnes
physiques et morales (IR), IS, ...

 Impôts indirects : Il s’agit en général d’impôts acquittés par une personne


: le redevable légal, qui le répercute sur une autre personne qui est le
redevable réel (contribuable). C’est le cas de la TVA payée souvent par les
entreprises, en tant qu’intermédiaires entre le consommateur final
(contribuable) et l’Etat. Ils sont appelés impôts indirects aussi du fait qu’ils
sont payé à l’occasion d’une dépense et aussi parce qu’il est généralement
dissimulé (masqué). Ex : TVA, droits de douane,... etc.

 A côté des impôts directs et indirects, on trouve dans cette classification les
droits d’enregistrement et de timbre et les droits de douane.

II.2. La classification par type d’assiette :


Selon l’assiette, ou la matière imposable, on distingue 3 types d’impôts :

 Les impôts sur le revenu : Ce sont des impôts qui frappent la richesse en
voie d’acquisition, des personnes physiques et morales. Exemple IR et l’IS.

 L’impôt sur les dépenses : Il s’agit d’impôt qui frappe la richesse en


circulation. C’est le cas de la TVA qui taxe les biens et services aux
différents stades de leur circulation ; la taxe sur le débit des boissons,
tabacs, droits d’enregistrement…

 L’impôt sur le capital : C’est un impôt qui frappe la richesse accumulée


(appliqué dans certains pays seulement).

II.3. La classification par type de tarif appliqué


La classification par modalités de liquidation (ou par type de tarif appliqué)
suppose la prise en compte de la nature des tarifs utilisés pour le calcul des
sommes dues au Trésor public. On distingue trois types d’impôts :

 Impôts forfaitaires : Il s’agit d’impôts représentés par une somme


prédéterminée isolément du montant de l’opération (s’il existe). Ex : droits
de timbres, vignettes de voitures.

 Impôts à taux fixe : Ce sont des impôts calculés en application d’un


pourcentage à la base imposable. L’impôt s’accroît proportionnellement à
l’augmentation de la valeur de la base imposable. Exemple : droits
d’enregistrement…

 Impôts à taux progressifs : C’est le cas où les taux augmentent au fur et à


mesure que s’accroît la base imposable. La progressivité est justifiée par la
recherche d’une certaine équité fiscale entre les contribuables. Ex : IR, IS...

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III. L’impôt : rôles et théories justificatives


Quels rôles peut jouer l’impôt dans l’économie d’un pas ? Et quelles sont les
théories qui peuvent le justifient et le légitimisent ? Cette section essayera
d’avancer certains éléments de réponse.

III.1. Les rôles de l’impôt


L’impôt joue un triple rôle : économique, financier et social

 le rôle économique : Ce rôle permet à l’Etat d’intervenir dans la vie


économique par l’intermédiaire d’exonérations, d’imposition, d’allégements
(dégrèvements) ou d’alourdissement de certains impôts. L’objectif étant de
favoriser ou défavoriser un secteur ou une catégorie sociale.

En effet, Certaines entreprises sont exonérées de payer l’impôt, soit parce


qu’elles sont nouvellement créées ou pour les encourager à produire plus
(secteur artisanal). Pour encourager la décentralisation, l’Etat peut exonérer
également les entreprises qui s’établissent dans les régions en dehors de la
région où il y a une centralisation industrielle. De ce fait, la fiscalité
oriente les choix économiques des Etats et devient un outil de
politique économique.

 Le rôle financier : Le rôle financier de l’impôt réside dans le fait qu’il


serve à couvrir (financer) les dépenses de l’Etat et à rembourser ses dette.
“Il existe des charges, il faut les couvrir” écrit le prof. Gaston Jèse.

 Le rôle social : Ce rôle réside dans le fait l’impôt sert à atténuer les
inégalités des revenus. Les revenus faibles sont exonérés et au fur et à
mesure que les revenus augmentent l’impôt augmente. Aussi, étant donné
que l’impôt permet de financer les besoins collectifs, on dit qu’il a un rôle
social.

III.2. Les théories justificatives de l’impôt


Aucun État moderne n’est concevable sans impôt. Aussi, depuis longtemps a-t-on
essayé de définir un cadre théorique visant à expliquer, voire à légitimer le
prélèvement fiscal. Les principales théories justificatives de l’impôt sont :

 La contrepartie des services rendus par l’État : Selon cette théorie,


l’impôt est la contrepartie ou le prix des services rendus par l’État, une sorte
de prime d’assurance payée par les citoyens pour jouir en sûreté de leurs
droits.

 La solidarité nationale : l’impôt est l’expression d’une solidarité nationale


qui consiste à ce que les uns payent l’impôt dont tous profitent.

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 Les facultés contributives : Le paiement de l'impôt et la contribution aux


charges publiques, sur la base de l'équité, constituent un devoir pour chaque
personne.

 L’expression de la souveraineté : L’impôt est la manifestation de la


souveraineté de l’État d’où l’e nécessité du consentement absolu des
contribuables. Imposer c'est "faire payer autoritairement", explique le Petit
Robert.

Ces théories exercent des influences variables sur les différents systèmes fiscaux
adoptés par les pays en fonction de leur système économique et des courants de
pensée politique dominants. Toutefois, ces différentes théories explicatives des
fondements de l'impôt connaissent des limites et ont subi plusieurs critiques.

IV. Le système fiscal : processus et normes d’efficience


L’application d’un impôt suppose la définition du processus de sa mise en place,
alors que son efficience implique la réunion d’un ensemble de normes. Quelles sont
les étapes de ce processus et quelles sont ces normes ?

IV.1. Le processus de l’application impôt


La « technique fiscale », ou « technique de l’impôt » ou « processus de l’impôt » est
l’ensemble des opérations par lesquelles l’impôt est établi et reçu. Ce processus
repose sur 5 étapes : Le champ d’application, l’assiette, la tarification, la
liquidation et le recouvrement

 Le champ d’application : La définition du champ d'application d'un impôt


consiste à préciser:

a) Les personne imposables : ce sont les personnes désignées par la


loi comme redevables ou contribuables.

b) Les opérations imposables: ce sont les événement ou actes qui


donnent naissance à une imposition.

c) Les règles de territorialité: ces règles délimitent le territoire


auquel s'applique la loi fiscale. Elles prévoient aussi les règles à appliquer
lorsqu'il s'agit de personne ou de transactions mettant en jeu des pays
étrangers.

 L’assiette : C’est la source et la base sur laquelle on doit appliquer l’impôt.


Cette étape consiste à fixer les règles d’évaluation de la matière imposable :
bénéfice, chiffre d’affaire, revenus, valeur des biens reçus en héritage…
Asseoir l'impôt, c'est déterminer ses bases de calcul. Pour calculer le
montant imposable, il y a trois méthodes :

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a) Méthode d’évaluation réelle.

b) Méthode d’évaluation approximative.

c) Méthode d’évaluation indiciaire : utiliser des indices.

 La tarification : Il est en général représenté par :

a) Un taux : Ex : pour certaines opérations : l’IS : 30%, TVA : 20%.....

b) Un barème : Ex : L’IR dont le barème est représenté par un tableau


établi par le Ministère des finances en application de la loi.

c) Une quotité : Ex : la TVA sur l’or et le platine est de 5 DH/gramme ;


elle est de 100 DH/hectolitre pour ce qui est des boissons alcoolisées.
(art.100 - CGI)

La technique de tarification joue un rôle déterminant en matière des


recettes fiscales. La tarification ne doit être ni abusive, jusqu’à l’abstention
de paiement de la part des contribuables, ni faible pour causer un manque
à gagner pour l’Etat.

 La liquidation : Elle consiste à calculer la somme due par le contribuable


sur la base de l’assiette qu’il détient. Cette somme est obtenue par
l’application du barème ou du tarif fiscal à la base imposable :

Liquidation = base imposable * tarification

La liquidation peut être effectuée soit par L’administration fiscale, soit par
le contribuable lui-même. Lorsque la liquidation est établie par le
contribuable, un contrôle fiscal peut avoir lieu.

 Le recouvrement : Il se fait en général au profit du Trésor public. Il existe


trois types de recouvrement (encaissement ou paiement) :

a) Le recouvrement spontané (sans émission de rôles) : c’est


l’assujetti qui prend l’initiative de payer l’impôt;

b) Le recouvrement par voie de rôles : c’est l’administration qui


prend l’initiative en préparant les registres des assujettis ainsi que les
montants à payer et demande aux contribuables de s’acquitter des
sommes dues au Trésor public.

c) Le recouvrement par prélèvement à la source : dans ce cas, c’est


l’employeur ou le payeur qui est tenu de prélever le montant de l’impôt
avant le paiement des rémunérations, des intérêts…

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IV.2. Les normes d’un système fiscal efficient


Ces normes sont de cinq au moins ….. :

 La neutralité fiscale : Un système fiscal doit assurer le même traitement


pour les différentes activités économiques, il ne doit pas porter atteinte à la
compétitivité de ces activités (parfois c’est opposé au rôle économique de
l’impôt).

 L’équité fiscale : La charge fiscale doit être répartie de manière équitable


en fonction de la capacité contributive des redevables. La contribution
équitable suppose le respect de la règle d'universalité de l'impôt, règle qui se
traduit par la participation réelle de tous, dans les mêmes conditions, au
financement des charges publiques.

 L’efficacité fiscale : Un système fiscal doit s’assoir sur un impôt simple


(bien compris et facilement gérable), rentable (les sommes collectées sont
significatives), supportable par le redevable, peu coûteux pour
l’administration fiscale (personnel et logistiques) ….

 La cohérence fiscale : Elle exige une complémentarité des impôts, ce qui


suppose que les objectifs d’un impôt ne doivent pas être en contradiction
avec ceux d’un autre impôt. Parmi les signes de l’incohérence on peut citer le
phénomène de double imposition.

 Le principe de compétitivité : Un impôt est compétitif lorsqu'il est


internationalement comparatif. Un impôt trop lourd par rapport aux
standards internationaux est un impôt qui handicape la compétitivité des
entreprises nationales. La fiscalité nationale doit, dès lors, tenir compte de
la fiscalité des principaux pays partenaires et s'efforcer d'être moins lourde.

V. Le système fiscal marocain : Sources et caractéristiques


La fiscalité au Maroc est gérée par des textes de loi sur lesquels elle repose. Cette
loi, expression de la suprématie du pouvoir législatif conduit paradoxalement au
développement de règlements et de circulaires, expression du pouvoir
administratif.

V.1. Les sources du droit fiscal marocain :


Le droit fiscal réglemente les relations financières entre l’Etat et les assujettis à
travers un certain nombre de prélèvement fiscaux sous forme d’impôts et taxes. La
fiscalité marocaine tire ses lois de plusieurs sources notamment :

 La constitution : c’est la loi suprême qui contient des dispositions


intéressant les fondements de l’obligation fiscale et l’autorité compétente
pour l’établir ;

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 La loi des finances : conformément à l’article 49 de la constitution, la


chambre des représentants vote la loi de finances dans les conditions
prévues par le dahir portant loi organique des finances. Ainsi, cette loi de
finances prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat que seules les lois de finances dites
« rectificatives » peuvent en cours d’année modifier ;

 La loi rectificative : Généralement, on a recours à cette loi lorsque


l’évaluation de la conjoncture, en égard aux prévisions, rend nécessaire une
réévaluation et une actualisation des objectifs en matière de recettes et de
dépenses ;

 La jurisprudence : Les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une


décision prise à leur encontre par l’administration ont le droit de contester
la légalité de cette décision devant les tribunaux ;

 La doctrine administrative : Ce sont l’ensemble des opinions émises par


les auteurs sur les problèmes juridiques. Elle s’exprime par des écrits qui
peuvent prendre des formes très diverses tel que les chroniques ou les notes
d’arrêt, les articles manuels, les traités, les thèses de doctorat…

 Les sources internationales : Inspiré de la législation française, le


système fiscal marocain prend place dans un cadre national et c’est ainsi
que la Maroc a pu passer, avec bien d’autres pays étrangers, des
conventions fiscales de réciprocité tendant à éliminer les doubles
impositions ;

 Les circulaires : Ce sont l’ensemble des commentaires formulés par


l’administration à propos des textes législatifs et réglementaires. Ces
commentaires sont rédigés dans le but d’interpréter le contenu des
dispositions fiscales.

 Il y a bien d’autres sources…

V.2. Aperçu sur le système fiscal marocain :


Le système fiscal marocain a connu un ensemble de réformes depuis le milieu de la
décennie 80. L’objectif essentiel attendu de ces réformes était l’élaboration d’un
système fiscal moderne, cohérent et efficient. Ces réformes ont porté sur les
principales catégories d’impôts et taxes et ont abouti à la mise en œuvre de la Taxe
sur la Valeur Ajoutée (TVA), à l’institution de l’impôt sur les sociétés (IS) et de
l’Impôt sur le Revenu (IR).

La configuration du système fiscal en vigueur présente les caractéristiques d'une


fiscalité moderne. Toutefois, des insuffisances entachent le système en vigueur
dont les plus importantes sont l’existence de distorsions, la multiplicité des taux,
l’importance des exonérations et l’étroitesse des bases imposables.

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Les principaux impôts composant le système fiscal marocain actuellement sont :

 La TVA : instituée en 1986, elle s’applique aux dépenses ;

 L’IS : institué en1987, il frappe les bénéfices réalisés par les sociétés ;

 L’IR : institué en 1990, il frappe les revenus et bénéfices acquis par les
personnes physiques et morales.

Au Maroc, les recettes d’impôt ou « recettes fiscales », représentent une grande


part dans les ressources de l’Etat. La répartition de ces ressources par nature de
l’impôt se présente comme suit :

Figure 2 : Répartition de ces ressources de l’Etat par nature de l’impôt

Figure 3 : Répartition des recettes fiscales par nature de l’impôt

Recettes
fiscales

Source : Ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration

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