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L’utilité marginale décroissante: En suivant le raisonnement à la marge, le deuxième verre de coca étanche
moins la soif que le premier, le troisième encore moins et ainsi de suite: c’est la loi de l’utilité marginale
décroissante, les quantités consommées sont déterminées par les utilités marginales.
Cette loi apporte la réponse à la question délaissée par les classiques: c’est la rareté relative d’un bien qui
détermine sa valeur c’est-à-dire son utilité marginale (l’eau est très utile, elle est abondante, sa valeur est
faible, le diamant est inutile, très rare, il vaut très cher).
L’Um d’un bien indique l’augmentation d’utilité provoquée par la consommation d’une unité
supplémentaire d’un bien. Si l’agent consomme une quantité ∆X supplémentaire, son utilité augmente
de ∆U, l’Um de X sera: Umx= ∆U/∆X.
Pour de petites variations, l’Um du bien X est égale à la dérivée partielle de la fonction d’utilité par
rapport à X, elle indique l’augmentation d’utilité associée à une augmentation infiniment petite de X.
L’Um est donc positive et décroissante puisque l’augmentation de l’utilité est de plus en plus faible.
La maximisation du profit: Pour maximiser son profit, le chef d’entreprise doit comparer son coût marginal
(le coût de l’unité supplémentaire produite) avec ce que lui rapporte la dernière unité productive c’est-à-dire
le prix de vente.
La productivité marginale: le chef d’entreprise rationnel recrute tant que la valeur de la production procurée
par le dernier salarié est supérieure au salaire qu’il lui verse (coût marginal). Cette valeur de la production du
dernier travailleur est appelée la productivité marginale du travail.
Les (justes) prix naturels sont les prix de marché:
Les seuls prix sont donc ceux qui vont révéler, sur le marché, les utilités marginales perçues par les
contractants :
La valeur est subjective et le prix de marché en est la seule expression objective (la valeur ne dépendant pas
des conditions objectives de la production d’un bien, seul le marché révèle un prix). Le prix « naturel », celui
devant s’imposer, est donc le prix « d’équilibre » du marché. Il se dégage « spontanément» pour peu qu’on
laisse fonctionner le marché librement.
Les revenus sont les prix des services producteurs (la fonction de production):La détermination des
revenus suit un principe identique.
Ils sont les prix de marchandises qui ont comme seule particularité d’être « facteurs de production »
(services producteurs). Il n’y a pas, comme chez les auteurs classiques, référence à l’existence de « classes
sociales » : la seule « réalité » est celle des individus qui vendent des facteurs de production.
De la même manière, il n’y a pas d’autre réalité économique que l’échange.
L’activité de production n’est pas une activité économique ; elle est une pure activité technique qui consiste
à combiner des facteurs production échangés sur des marchés pour produire des biens qui à leur tour
seront échangés et valorisés sur des marchés ; ce qui se passe dans la « boîte noire »(un système dont les
mécanismes ne sont pas visibles et ne permettent pas d’en comprendre le fonctionnement comme les
relations humaines au sein d’un groupe) ne relève pas de l’activité économique et aucune grandeur
économique n’y est déterminée.
En écartant de la sorte toute référence à la production comme activité économique, on écarte toutes les
références qui vont avec : les classes sociales, la valeur travail, la détermination conjointe des revenus…
La Notion d’Equilibre:
En reprenant l’idée des classiques de la main invisible, les néo-classiques montrent que l’ordre naturel ou
Equilibre général est respecté si les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies à savoir les
agents économiques et nombreux et de tailles comparables.
Ils sont indépendants les uns des autres et disposent d’une information parfaite sur les différents
marchés. Dans ces conditions, l’équilibre peut être partiel, sur chaque marché à part ou général (Walrasien)
sur tous les marchés à la fois:
Sur le plan conceptuel, les néoclassiques utilisent le concept de la valeur utilité plutôt que le concept de la
valeur travail chez les classiques.
La valeur utilité correspond à l’appréciation subjective que fait chaque individu quant à l’utilité d’un
bien, elle se mesure par l’utilité marginale de la dernière unité et traduit à la fois l’utilité et la rareté.
Elle s’applique à tous les biens économiques, y compris le travail dès lors qu’ils font l’objet d’une offre et
d’une demande.
Par ailleurs, le raisonnement n’est plus en termes de classes sociales, mais plutôt en facteurs de
production (K,L) rémunérés en fonction de leur productivité (production) marginales.
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Equilibre partiel et équilibre général.
Au sein de la théorie néoclassique deux approches existent : celle dite de l’équilibre partiel dont A.
Marshall fut l’initiateur et celle dite de l’équilibre général de Walras.
Le modèle de l’équilibre général :
En 1874, Léon Walras reprend en partie l’analyse de J.B SAY en soulignant l’identité comptable entre la
somme des offres et la somme des demandes dans l’économie nationale. Du fait de la contrainte
budgétaire, on ne peut acheter (demander) des biens et des services que pour une valeur équivalente au
budget, on peut emprunter mais cela signifie qu’un autre agent ne « consomme » pas tout son budget…
Globalement lorsque l’on considère la totalité des agents et la totalité des biens et services, l’Offre et la
Demande Globale sont nécessairement égaux.
Cette identité est nommée Loi de Walras. Elle revient à dire que « la valeur totale des offres étant
identique à la valeur totale des demandes, si l’équilibre entre offre et demande est réalisé sur n-1 marché
alors il est réalisé sur le n ème marché. »
Walras construit à travers un système d’équations un modèle représentant les relations d’échange sur le
marché. Il existe trois marchés pour Walras : celui des produits, celui des facteurs de production et enfin celui
de la monnaie.
Il établit que l’on peut déterminer sur chacun des marchés des équations de demandes c'est-à-dire, une
fonction représentant l’offre et une fonction représentant la demande par agrégation des différentes demandes
ou offres individuelles des agents.
De la même manière, il considère que le prix de vente des marchandises tend à être égal à leur prix de revient
(qui comprend l’intérêt qui rémunère le K). Cette égalité lui permet de formuler les équations de coût.
Walras utilise la loi de l’offre et de la demande en situation de concurrence pour obtenir cette égalité, en effet,
si dans certaines entreprises le coût de revient est inférieur au prix de vente alors il en résulte un bénéfice donc
les entrepreneurs affluent et /ou augmentent leur production ce qui augmente la quantité de produits et fait
baisser le prix donc diminuer l’écart….
Le schéma d’autorégulation existe aussi dans le cas d’une parte… dans l’approche de Walras le bénéfice (ou
profit) tend à être nul. La seule rémunération du K est le taux d’intérêt inclus dans le prix de revient.
Pour intégrer l’activité de production, Walras est aussi conduit à définir « des coefficients de fabrication » qui
correspondent aux quantités de « services producteurs » nécessaire pour obtenir une unité de bien donné.
Après les avoir supposés fixes, Walras les prendra ensuite variables.
L’offre et la demande de services producteurs sont aussi fonction du prix des services producteurs. Or le prix
du capital ou du W (travail) tend à se fixer au niveau de la productivité marginale de chacun de ces services
producteurs. En même temps, les quantités de services producteurs demandées sont aussi fonction du prix des
biens finaux. L’ensemble de ces éléments permet de construire les équations relatives aux services
producteurs.
Il est à noter que dans le modèle de Walras, la monnaie est neutre en ce sens que la quantité totale de monnaie
en circulation n’exerce d’influence ni sur les prix relatifs des produits les un par rapport aux autres, ni sur le
niveau de l’offre et de la demande de produits. La monnaie n’est pas souhaitée pour elle-même….
Walras estime que le système a une solution et qu’en conséquence, il existe un système de prix qui assure
l’équilibre général…. Car on obtient un système à n équations et à n inconnus : toutefois l’une des valeurs est
connue, en effet, le prix de la monnaie (le numéraire)est par définition égal à 1 puisqu’il constitue l’unité de
compte dans laquelle sont exprimés les prix de tous les autres biens et services. Le théorème de l’équilibre
général pourrait s’énoncer dans les termes suivants :
« A l’état d’équilibre général du marché, les m (m-1) prix qui règlent l’échange de m-1 quelconques d’entre
ces marchandises avec la m ème. Autrement, dit on peut définir complètement la situation du marché en
situation d’équilibre général en rapportant les valeurs de toutes les marchandises à la valeur de l’une d’entre
elles. Cette dernière marchandise s’appelle numéraire ».
Donc, l’équilibre général de Walras, est un équilibre qui met l’accent sur les relations d’influence entre tous
les marchés.
Exemple : un progrès technique dans l’extraction du pétrole baisse le prix du pétrole qui réduit le coût de
transport des marchandises qui baisse leur coût de production, ce qui entraine une influence sur les
salaires des travailleurs. Donc l’équilibre est général parce qu’il y a interdépendance des marchés.
L’équilibre général suppose implicitement une concurrence parfaite c'est-à-dire qu’aucun acheteur ou vendeur
ne peut avoir par les quantités de biens échangés une influence sur le prix du marché. L’équilibre se présente
ainsi :
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Pour tout niveau du prix des marchandises, chaque producteur à différentes possibilités de production, compte
tenu de ses moyens technologiques, de même chaque consommateur a une échelle (carte) de préférences.
En matière de consommation, compte tenu de son Revenu. Lorsqu’il y’a une rencontre entre l’offre des
producteurs et la demande des consommateurs, il y’a EQUILIBRE à un prix qui satisfait acheteurs
(consommateurs) et vendeurs (producteurs).
Si la demande excède l’offre, les prix augmentent faisant baisser la demande et vis versera c’est à dire si
l’offre excède la demande, les prix baissent et faisant augmenter la demande (les producteurs ne sont pas
chers, augmentation de la consommation).
La logique de l’équilibre général et ses objectifs :
Comme nous l’avons vu il existe pour Walras une interdépendance générale de tous les marchés sur laquelle
repose l’approche de « l’équilibre général », interdépendance liée en ce qui concerne le consommateur à la
contrainte du revenu qui rend les choix alternatifs. Ainsi la demande d’un bien est liée aux prix de tous les
autres biens du marché. Cette interdépendance rend insatisfaisante une approche de l’équilibre entre offre et
demande qui se situe au niveau d’un seul produit (approche A. Marshall…)
Le problème de l’équilibre général consiste alors à démontrer qu’en économie de marché et plus
particulièrement dans le cadre de la CPP :
Il existe un système de prix qui assure l’égalité entre l’Offre et la Demande sur tous les marchés.
Ce système de prix tend effectivement à se réaliser spontanément.
Cet équilibre est stable.
L’ensemble de ces trois conditions si elles sont réalisées assure que le marché autorégule l’activité
économique sans chômage et sans gaspillage des moyens de production puisque tous les facteurs sont
utilisés, l’offre égale la demande sur tous les marchés, y compris sur le marché W.
L’équilibre partiel d’Alfred Marshall :
L’ouvrage principal qui expose la pensée de Marshall est « Principes d’économie politique ». Marshall
défend, à travers cet ouvrage, l’idée selon laquelle le prix d’un bien dépend non seulement de la valeur
travail comme le soutiennent les économistes classiques David Ricardo et Adam Smith mais aussi de la
valeur utilité, idée défendue par les marginalistes tels Léon Walras. Marshall fait donc une synthèse de
ces deux théories qu’il juge complémentaires en ajoutant le facteur temps (court terme-long terme).
Selon lui, la valeur utilité ne doit pas être négligée au profit de la valeur travail et vice-versa. Les
classiques proposent une analyse objective de la valeur en se fondant sur les coûts de production, les
marginalistes privilégient une approche plus subjective en mettant l’accent sur les goûts et les besoins
des individus.
Sur le court terme, l’utilité l’emporte dans le phénomène de fixation du prix, par la recherche de
l’équilibre entre l’offre et la demande, lequel s’établit à son prix qui exprime la « valeur-utilité ».
lors de l’introduction d’un produit sur le marché, l’entreprise adapte ses prix en fonction de la
demande.
Mais, sur le long terme, les coûts de production deviennent déterminants, car l’entreprise est
obligée d’en tenir compte, et un prix d’équilibre qui ses situe entre ce que le marché est prêt à
payer au maximum et le prix auquel l’entreprise doit vendre son produit au minimum, va
correspondre au « prix naturel » tel qu’il a été définit par les économistes classiques en se fondant
sur la valeur-travail.
Alfred Marshall poursuit son analyse de l’économie en affirmant que l’équilibre du marché peut être
partiel, contrairement aux théories marginalistes qui affirment que l’équilibre est général. Il a repris les
théories marginaliste et néo-classiques, mais s’est opposé à l’approche de Léon Walras : la sienne est plus
empirique et défend l’idée d’équilibre partiel et non général. Pour lui, lorsqu’un marché est équilibré, on
n’a pas forcément l’équilibre dans tous les marchés.
Donc l’équilibre partiel d’Alfred Marshall, suppose qu’on ne prend en considération que quelques
éléments qui ont une influence directe et importante sur le prix d’une marchandise, tels que le
revenu du consommateur, et le prix relatif d’un produit concurrent. L’analyse n’est donc que
partielle, puisqu’elle ne prend pas en compte tous les produits qui de près ou de loin ont une
influence sur le bien en question.
Ainsi toute hausse du prix relatif du blé tendre par exemple, favorisera sa substitution par une demande
supplémentaire de blé dur. Le principe de substitution se trouve donc au cœur du raisonnement de
Marshall. Toute variation du prix rendra donc non optimal les choix du consommateur au nouveau prix, et
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non optimal le choix du producteur, qui devra adapter sa production à la nouvelle demande du
consommateur. Le retour de chaque marché à l’équilibre se fait régulièrement de manière spontané.
La loi des rendements non proportionnels :
Pareto va chercher des modes de comparaison pour déterminer l’optimum de satisfaction sans brimer les
individus ou faire intervenir un être suprême (Dieu, Grand Horloger….).
Dans son ouvrage « Cours d’économie politique », Pareto nous présente le terme d’ophélimité comme étant
plus ou moins semblables à la valeur d’usage, ou plus exactement comme le « rapport de convenance entre
l’homme et l’objet ». On ne peut que réaliser un classement, une échelle de préférence du meilleur au pire de
cette ophélimité. Pareto propose dans son « Manuel d’économie politique » comme Edgeworth de réaliser des
« lignes d’indifférence » des goûts qui seront largement utilisées par la suite.
La pensée d’Alfred Marshall va encore plus loin. En effet, il se penche sur les théories de Ricardo et Smith
concernant les rendements décroissants et croissants et y applique son esprit de synthèse. Smith avait montré
que la productivité d’une entreprise augmente grâce à la division du travail, c’était la « loi des rendements
croissants » (on parle aussi d’économie d’échelle).
De son côté, Ricardo en examinant le cas particulier de l’agriculture, avait mis en évidence le fait que les
meilleures terres sont cultivées en priorité, mais la population augmentant, il faut défricher de nouvelles terres
mais dont la productivité est moindre. La nature impose donc des limites à l’activité humaine, c’est la « loi
des rendements décroissants ».
Marshall cherche à développer une théorie générale qui ne serait pas uniquement applicable à certains cas en
particulier. C’est ainsi qu’il oppose à ces deux théories, celle de rendements non proportionnels. Selon lui,
toute entreprise est soumise à la fois à la loi des rendements décroissants et croissants. Ces deux lois sont
complémentaires et suivent le développement logique d’une entreprise dans son environnement.
En ce qui concerne l’interventionnisme de l’Etat, Marshall est en nette opposition avec son élève Keynes.
Quand Keynes défend une intervention considérable de l’Etat dans l’économie, Marshall, lui prône le « laisser
faire ». Il considère que la libre concurrence favorise une « sélection naturelle » des entreprises en période de
crise, et seules les plus robustes pourront s’adapter au marché et se construire une économie interne solide.
Celles-là recevront ensuite l’appui de l’Etat.
Résumé : les Néo-classiques (1870-1930)