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Filière : Sciences Economiques et Gestion

Elément de module : Histoire de la pensée économique

Chapitre : Le courant Néo-classique (les marginalistes)


Fascinés par les résultats de la physique et de la mécanique, les néoclassiques voulaient faire de même en
économie en utilisant les outils mathématiques. Il existe trois écoles marginalistes dont l’Ecole de Lausanne,
l’école de Vienne et l’école de Cambridge.
Définition du courant néo-classique :
C’est l’ensemble des travaux ayant pour objet l’affectation optimale des ressources ; il s’agit
principalement des auteurs suivants :
 Léon Walras (Eléments d’économie pure « 1834-1910 »).
 Carl Menger (Fondements de l’économie politique « 1840-1921 »).
 Stanley Jevons (La théorie de l’économie politique « 1835-1882 »).
L’école néoclassique est un terme générique comme pour désigner plusieurs courants économiques qui
étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des revenus à travers le mécanisme
d’Offre et de Demande sur un marché.
L’hypothèse de maximisation de l’utilité qui sous-tend ses calculs économiques la rattache au courant
marginaliste né à la fin du XIX ème siècle.
Des trois fondateurs du marginalisme à savoir: Léon Walras, Carl Menger et William Stanley Jevons.
Léon Walras est celui qui a la plus forte influence sur l’école néoclassique au début du XIX ème siècle.
Les Néoclassiques et les classiques :
Les néoclassiques ne s’opposent pas aux classiques, ils se considèrent comme leurs descendants, ils
marquent une réelle rupture dans la pensée économique.
 Tout d’abord l’époque n’est plus la même :
Les néoclassiques vont s’intéresser aux consommateurs alors que les classiques s’intéressaient aux
producteurs. Les classiques et Marx expliquaient le prix par la quantité de travail, les néoclassiques quant
à eux pensent que ce n’est pas le travail qui est à l’origine du prix, ce qui fait le prix ce n’est pas le
travail mais la rareté et l’utilité.
Mais l’utilité n’est pas toujours la même c’est le marginalisme.
L’utilité de la dernière unité consommée, l’utilité marginale décroit avec l’augmentation de la quantité
totale consommée!
 C’est l’une des lois les plus importantes de l’économie néoclassique :
L’utilité marginale est décroissante et positive.
Les fondements du courant néoclassique: définition du courant, ce courant se fond sur le mot:
Homoéconomicus, le marginalisme ou le raisonnement à la marge et la notion d’équilibre général de Walras
et d’équilibre partiel de Marshall.
Le marginalisme est la proportionnalité entre le prix d’un bien et son utilité marginale.
L’objectif est de souligner en quoi le marginalisme a pu représenter une révolution visant à renouveler les
fondements microéconomiques de l’argumentaire classique en faveur du libéralisme, et conduire dès lors à
l’éclosion d’une pensée « néoclassique ».
Il s’agit de bien souligner le tournant du point de vue de la théorie de la valeur et des prix, mais aussi de
la conception du capitalisme (disparition de la référence aux classes sociales, réduction du capitalisme à une
économie marchande constituée d’Homo œconomicus indifférenciés) et de la science économique (science des
choix en univers de rareté).
L’école néoclassique :
Apparu dans les dernier tiers du 19ème siècle, il constitue le prolongement du courant classique en ce qui
concerne les principes du libéralisme et de la propriété privée. Il est en rupture toutefois du courant
classique sur certains points:
Les auteurs classiques (Smith-Ricardo ect) raisonnent en terme de classes sociales aux intérêts divergents,
tandis que la démarche néoclassique relève de l’individualisme méthodologique qui consiste c’est-à-dire
l’analyse sur les comportements économiques des individus et leurs choix.
La théorie classique de la valeur reposait sur le concept des prix naturels, prix idéaux déterminé en dehors
de l’échange; du côté de la production, celle des néoclassiques est au contraire centrée sur la notion de prix
de marché résultants de la confrontation entre l’Offre et la Demande.
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Les néo-classiques renoncent à raisonner sur la valeur travail pour lui substituer la valeur utilité. Pour les
néo-classiques, la valeur est fonction de l’utilité de la dernière unité disponible d’un bien appelée UTILITE
MARGINALE.
Les fondateurs du courant néo-classique:
S'agissant de l'école néo-classique, il existe plusieurs courants en son sein, mais chacun de ces courants a
contribué à la mise en place de l’école néo-classique.
 L'école autrichienne, qui compte parmi elles les pionniers de la "révolution marginalistes" : Carl
MENGER (1840-1921), à l'université de VIENNE, Friedrich VON WIESER (1851-1926) et Eugen
Von BÖHM BAWERK (1851-1914). Leurs héritiers furent Ludwig Von MISES (1881-1973),
Friedrich Von HAYEK (1899-1992) et Joseph SCHUMPETER (1883-1950).
Carl Menger est le fondateur de l’école autrichienne d’économie, il est à proprement parler l’initiateur de la
théorie subjective de la valeur, selon laquelle la valeur des biens dépend, non pas de caractéristiques
objectives et intrinsèques des biens, mais de l’évaluation subjective que les individus consommateurs
peuvent faire de l’utilité de ces biens au regard de la quantité dont ils disposent.
 L'école anglaise et son prolongement Cambridgien qui commence avec Stanley JEVONS (1835-
1882), Philip WICKSTEED (1844-1927), Francis Ysidro EDGEWORTH (1845-1926) et Henry
SIDGWICK (1838-1900). Elle se poursuit avec Alfred MARSHALL (1842-1924), Arthur Cecil
PIGOU (1877-1959) dont l’apport spécifique concerne le développement de la théorie des prix en
équilibre dit « partiel », la microéconomie appliquée et l’économie publique.

 L'école de Lausanne, qui compte principalement Léon WALRAS (1834-1910) et Vilfredo


PARETO (1848-1923). C'est l'un des courants les plus importants de l'école néo-classique, puisque
c'est à WALRAS que l'on doit, entre autres, et la première formulation de la maximisation de
l'utilité sous contrainte débouchant sur une fonction de demande et la mise en équation d'un
système économique d'équilibre général. Quand à Vilfredo PARETO, on lui doit la notion
d'optimum, que l'on qualifie d'ailleurs d‘optimum de Pareto, c'est-à-dire une situation d'équilibre entre
agents économiques.
Après avoir identifié les différentes écoles, on peut essayer de dégager le noyau commun à l'analyse néo-
classique. De manière générale, c'est une théorie de la valeur qui se fonde sur l'échange économique. C'est
une théorie qui décrit la formation de la valeur à travers l'échange. En effet, ce qui caractérise l'école néo-
classique, c'est la conviction que les prix et les quantités d'équilibre sont simultanément déterminés par
des facteurs liés à l'offre et des facteurs liés à la demande.
Sur le plan méthodologique et conceptuel, ces auteurs ont établi les fondements théoriques de ce
courant de pensée:
Sur le plan méthodologique on peut citer l’homo-economicus, le marginalisme et la notion d’équilibre.
L’homo-economicus: les phénomènes économiques sont régis uniquement par le comportement des
individus qui sont supposés rationnels. Cet individu rationnel (homo oeconomicus) a un comportement
de maximisation de son utilité individuelle sous contrainte.
Comme chez les classiques, il poursuit un comportement égoïste qui va dans le même sens que la
communauté toute entière grâce à la main invisible.
Ce courant de penser rejette toute intervention de l’Etat, ce dernier n’aura pour objet que de fausser le jeu
des lois économiques naturelles.
Le Marginalisme:
Pour déterminer quelles sont les motivations des individus, les néoclassiques utilisent une méthode de
raisonnement: le « marginalisme » ou le raisonnement à la marge qui est un raisonnement en terme de
différentielle (raisonnement mathématique= Dérivée).
Pour un individu rationnel, qu’il soit consommateur ou producteur, ce qui compte, ce n’est pas seulement la
satisfaction totale (ou le profit total) mais celle que lui rapporte la dernière unité consommée ou produite
par rapport à ce qu’elle lui coûtera.
L’individu rationnel raisonne non pas sur les quantités globales, mais sur les quantités « additionnelles »:
l’homme rationnel raisonne à la marge.
 Pour comprendre ce raisonnement à la marge, citons quelques concepts utilisés par les néo-
classiques:

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L’utilité marginale décroissante: En suivant le raisonnement à la marge, le deuxième verre de coca étanche
moins la soif que le premier, le troisième encore moins et ainsi de suite: c’est la loi de l’utilité marginale
décroissante, les quantités consommées sont déterminées par les utilités marginales.
Cette loi apporte la réponse à la question délaissée par les classiques: c’est la rareté relative d’un bien qui
détermine sa valeur c’est-à-dire son utilité marginale (l’eau est très utile, elle est abondante, sa valeur est
faible, le diamant est inutile, très rare, il vaut très cher).
L’Um d’un bien indique l’augmentation d’utilité provoquée par la consommation d’une unité
supplémentaire d’un bien. Si l’agent consomme une quantité ∆X supplémentaire, son utilité augmente
de ∆U, l’Um de X sera: Umx= ∆U/∆X.
Pour de petites variations, l’Um du bien X est égale à la dérivée partielle de la fonction d’utilité par
rapport à X, elle indique l’augmentation d’utilité associée à une augmentation infiniment petite de X.
L’Um est donc positive et décroissante puisque l’augmentation de l’utilité est de plus en plus faible.
La maximisation du profit: Pour maximiser son profit, le chef d’entreprise doit comparer son coût marginal
(le coût de l’unité supplémentaire produite) avec ce que lui rapporte la dernière unité productive c’est-à-dire
le prix de vente.
La productivité marginale: le chef d’entreprise rationnel recrute tant que la valeur de la production procurée
par le dernier salarié est supérieure au salaire qu’il lui verse (coût marginal). Cette valeur de la production du
dernier travailleur est appelée la productivité marginale du travail.
 Les (justes) prix naturels sont les prix de marché:
Les seuls prix sont donc ceux qui vont révéler, sur le marché, les utilités marginales perçues par les
contractants :
La valeur est subjective et le prix de marché en est la seule expression objective (la valeur ne dépendant pas
des conditions objectives de la production d’un bien, seul le marché révèle un prix). Le prix « naturel », celui
devant s’imposer, est donc le prix « d’équilibre » du marché. Il se dégage « spontanément» pour peu qu’on
laisse fonctionner le marché librement.
Les revenus sont les prix des services producteurs (la fonction de production):La détermination des
revenus suit un principe identique.
Ils sont les prix de marchandises qui ont comme seule particularité d’être « facteurs de production »
(services producteurs). Il n’y a pas, comme chez les auteurs classiques, référence à l’existence de « classes
sociales » : la seule « réalité » est celle des individus qui vendent des facteurs de production.
De la même manière, il n’y a pas d’autre réalité économique que l’échange.
L’activité de production n’est pas une activité économique ; elle est une pure activité technique qui consiste
à combiner des facteurs production échangés sur des marchés pour produire des biens qui à leur tour
seront échangés et valorisés sur des marchés ; ce qui se passe dans la « boîte noire »(un système dont les
mécanismes ne sont pas visibles et ne permettent pas d’en comprendre le fonctionnement comme les
relations humaines au sein d’un groupe) ne relève pas de l’activité économique et aucune grandeur
économique n’y est déterminée.
En écartant de la sorte toute référence à la production comme activité économique, on écarte toutes les
références qui vont avec : les classes sociales, la valeur travail, la détermination conjointe des revenus…
La Notion d’Equilibre:
En reprenant l’idée des classiques de la main invisible, les néo-classiques montrent que l’ordre naturel ou
Equilibre général est respecté si les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies à savoir les
agents économiques et nombreux et de tailles comparables.
Ils sont indépendants les uns des autres et disposent d’une information parfaite sur les différents
marchés. Dans ces conditions, l’équilibre peut être partiel, sur chaque marché à part ou général (Walrasien)
sur tous les marchés à la fois:
Sur le plan conceptuel, les néoclassiques utilisent le concept de la valeur utilité plutôt que le concept de la
valeur travail chez les classiques.
La valeur utilité correspond à l’appréciation subjective que fait chaque individu quant à l’utilité d’un
bien, elle se mesure par l’utilité marginale de la dernière unité et traduit à la fois l’utilité et la rareté.
Elle s’applique à tous les biens économiques, y compris le travail dès lors qu’ils font l’objet d’une offre et
d’une demande.
Par ailleurs, le raisonnement n’est plus en termes de classes sociales, mais plutôt en facteurs de
production (K,L) rémunérés en fonction de leur productivité (production) marginales.

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 Equilibre partiel et équilibre général.
Au sein de la théorie néoclassique deux approches existent : celle dite de l’équilibre partiel dont A.
Marshall fut l’initiateur et celle dite de l’équilibre général de Walras.
Le modèle de l’équilibre général :
En 1874, Léon Walras reprend en partie l’analyse de J.B SAY en soulignant l’identité comptable entre la
somme des offres et la somme des demandes dans l’économie nationale. Du fait de la contrainte
budgétaire, on ne peut acheter (demander) des biens et des services que pour une valeur équivalente au
budget, on peut emprunter mais cela signifie qu’un autre agent ne « consomme » pas tout son budget…
Globalement lorsque l’on considère la totalité des agents et la totalité des biens et services, l’Offre et la
Demande Globale sont nécessairement égaux.
Cette identité est nommée Loi de Walras. Elle revient à dire que « la valeur totale des offres étant
identique à la valeur totale des demandes, si l’équilibre entre offre et demande est réalisé sur n-1 marché
alors il est réalisé sur le n ème marché. »
Walras construit à travers un système d’équations un modèle représentant les relations d’échange sur le
marché. Il existe trois marchés pour Walras : celui des produits, celui des facteurs de production et enfin celui
de la monnaie.
Il établit que l’on peut déterminer sur chacun des marchés des équations de demandes c'est-à-dire, une
fonction représentant l’offre et une fonction représentant la demande par agrégation des différentes demandes
ou offres individuelles des agents.
De la même manière, il considère que le prix de vente des marchandises tend à être égal à leur prix de revient
(qui comprend l’intérêt qui rémunère le K). Cette égalité lui permet de formuler les équations de coût.
Walras utilise la loi de l’offre et de la demande en situation de concurrence pour obtenir cette égalité, en effet,
si dans certaines entreprises le coût de revient est inférieur au prix de vente alors il en résulte un bénéfice donc
les entrepreneurs affluent et /ou augmentent leur production ce qui augmente la quantité de produits et fait
baisser le prix donc diminuer l’écart….
Le schéma d’autorégulation existe aussi dans le cas d’une parte… dans l’approche de Walras le bénéfice (ou
profit) tend à être nul. La seule rémunération du K est le taux d’intérêt inclus dans le prix de revient.
Pour intégrer l’activité de production, Walras est aussi conduit à définir « des coefficients de fabrication » qui
correspondent aux quantités de « services producteurs » nécessaire pour obtenir une unité de bien donné.
Après les avoir supposés fixes, Walras les prendra ensuite variables.
L’offre et la demande de services producteurs sont aussi fonction du prix des services producteurs. Or le prix
du capital ou du W (travail) tend à se fixer au niveau de la productivité marginale de chacun de ces services
producteurs. En même temps, les quantités de services producteurs demandées sont aussi fonction du prix des
biens finaux. L’ensemble de ces éléments permet de construire les équations relatives aux services
producteurs.
Il est à noter que dans le modèle de Walras, la monnaie est neutre en ce sens que la quantité totale de monnaie
en circulation n’exerce d’influence ni sur les prix relatifs des produits les un par rapport aux autres, ni sur le
niveau de l’offre et de la demande de produits. La monnaie n’est pas souhaitée pour elle-même….
Walras estime que le système a une solution et qu’en conséquence, il existe un système de prix qui assure
l’équilibre général…. Car on obtient un système à n équations et à n inconnus : toutefois l’une des valeurs est
connue, en effet, le prix de la monnaie (le numéraire)est par définition égal à 1 puisqu’il constitue l’unité de
compte dans laquelle sont exprimés les prix de tous les autres biens et services. Le théorème de l’équilibre
général pourrait s’énoncer dans les termes suivants :
« A l’état d’équilibre général du marché, les m (m-1) prix qui règlent l’échange de m-1 quelconques d’entre
ces marchandises avec la m ème. Autrement, dit on peut définir complètement la situation du marché en
situation d’équilibre général en rapportant les valeurs de toutes les marchandises à la valeur de l’une d’entre
elles. Cette dernière marchandise s’appelle numéraire ».
Donc, l’équilibre général de Walras, est un équilibre qui met l’accent sur les relations d’influence entre tous
les marchés.
Exemple : un progrès technique dans l’extraction du pétrole baisse le prix du pétrole qui réduit le coût de
transport des marchandises qui baisse leur coût de production, ce qui entraine une influence sur les
salaires des travailleurs. Donc l’équilibre est général parce qu’il y a interdépendance des marchés.
L’équilibre général suppose implicitement une concurrence parfaite c'est-à-dire qu’aucun acheteur ou vendeur
ne peut avoir par les quantités de biens échangés une influence sur le prix du marché. L’équilibre se présente
ainsi :

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Pour tout niveau du prix des marchandises, chaque producteur à différentes possibilités de production, compte
tenu de ses moyens technologiques, de même chaque consommateur a une échelle (carte) de préférences.
En matière de consommation, compte tenu de son Revenu. Lorsqu’il y’a une rencontre entre l’offre des
producteurs et la demande des consommateurs, il y’a EQUILIBRE à un prix qui satisfait acheteurs
(consommateurs) et vendeurs (producteurs).
Si la demande excède l’offre, les prix augmentent faisant baisser la demande et vis versera c’est à dire si
l’offre excède la demande, les prix baissent et faisant augmenter la demande (les producteurs ne sont pas
chers, augmentation de la consommation).
La logique de l’équilibre général et ses objectifs :
Comme nous l’avons vu il existe pour Walras une interdépendance générale de tous les marchés sur laquelle
repose l’approche de « l’équilibre général », interdépendance liée en ce qui concerne le consommateur à la
contrainte du revenu qui rend les choix alternatifs. Ainsi la demande d’un bien est liée aux prix de tous les
autres biens du marché. Cette interdépendance rend insatisfaisante une approche de l’équilibre entre offre et
demande qui se situe au niveau d’un seul produit (approche A. Marshall…)
Le problème de l’équilibre général consiste alors à démontrer qu’en économie de marché et plus
particulièrement dans le cadre de la CPP :
 Il existe un système de prix qui assure l’égalité entre l’Offre et la Demande sur tous les marchés.
 Ce système de prix tend effectivement à se réaliser spontanément.
 Cet équilibre est stable.
L’ensemble de ces trois conditions si elles sont réalisées assure que le marché autorégule l’activité
économique sans chômage et sans gaspillage des moyens de production puisque tous les facteurs sont
utilisés, l’offre égale la demande sur tous les marchés, y compris sur le marché W.
L’équilibre partiel d’Alfred Marshall :
L’ouvrage principal qui expose la pensée de Marshall est « Principes d’économie politique ». Marshall
défend, à travers cet ouvrage, l’idée selon laquelle le prix d’un bien dépend non seulement de la valeur
travail comme le soutiennent les économistes classiques David Ricardo et Adam Smith mais aussi de la
valeur utilité, idée défendue par les marginalistes tels Léon Walras. Marshall fait donc une synthèse de
ces deux théories qu’il juge complémentaires en ajoutant le facteur temps (court terme-long terme).
Selon lui, la valeur utilité ne doit pas être négligée au profit de la valeur travail et vice-versa. Les
classiques proposent une analyse objective de la valeur en se fondant sur les coûts de production, les
marginalistes privilégient une approche plus subjective en mettant l’accent sur les goûts et les besoins
des individus.
 Sur le court terme, l’utilité l’emporte dans le phénomène de fixation du prix, par la recherche de
l’équilibre entre l’offre et la demande, lequel s’établit à son prix qui exprime la « valeur-utilité ».
lors de l’introduction d’un produit sur le marché, l’entreprise adapte ses prix en fonction de la
demande.
 Mais, sur le long terme, les coûts de production deviennent déterminants, car l’entreprise est
obligée d’en tenir compte, et un prix d’équilibre qui ses situe entre ce que le marché est prêt à
payer au maximum et le prix auquel l’entreprise doit vendre son produit au minimum, va
correspondre au « prix naturel » tel qu’il a été définit par les économistes classiques en se fondant
sur la valeur-travail.
Alfred Marshall poursuit son analyse de l’économie en affirmant que l’équilibre du marché peut être
partiel, contrairement aux théories marginalistes qui affirment que l’équilibre est général. Il a repris les
théories marginaliste et néo-classiques, mais s’est opposé à l’approche de Léon Walras : la sienne est plus
empirique et défend l’idée d’équilibre partiel et non général. Pour lui, lorsqu’un marché est équilibré, on
n’a pas forcément l’équilibre dans tous les marchés.
Donc l’équilibre partiel d’Alfred Marshall, suppose qu’on ne prend en considération que quelques
éléments qui ont une influence directe et importante sur le prix d’une marchandise, tels que le
revenu du consommateur, et le prix relatif d’un produit concurrent. L’analyse n’est donc que
partielle, puisqu’elle ne prend pas en compte tous les produits qui de près ou de loin ont une
influence sur le bien en question.
Ainsi toute hausse du prix relatif du blé tendre par exemple, favorisera sa substitution par une demande
supplémentaire de blé dur. Le principe de substitution se trouve donc au cœur du raisonnement de
Marshall. Toute variation du prix rendra donc non optimal les choix du consommateur au nouveau prix, et

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non optimal le choix du producteur, qui devra adapter sa production à la nouvelle demande du
consommateur. Le retour de chaque marché à l’équilibre se fait régulièrement de manière spontané.
La loi des rendements non proportionnels :
Pareto va chercher des modes de comparaison pour déterminer l’optimum de satisfaction sans brimer les
individus ou faire intervenir un être suprême (Dieu, Grand Horloger….).
Dans son ouvrage « Cours d’économie politique », Pareto nous présente le terme d’ophélimité comme étant
plus ou moins semblables à la valeur d’usage, ou plus exactement comme le « rapport de convenance entre
l’homme et l’objet ». On ne peut que réaliser un classement, une échelle de préférence du meilleur au pire de
cette ophélimité. Pareto propose dans son « Manuel d’économie politique » comme Edgeworth de réaliser des
« lignes d’indifférence » des goûts qui seront largement utilisées par la suite.
La pensée d’Alfred Marshall va encore plus loin. En effet, il se penche sur les théories de Ricardo et Smith
concernant les rendements décroissants et croissants et y applique son esprit de synthèse. Smith avait montré
que la productivité d’une entreprise augmente grâce à la division du travail, c’était la « loi des rendements
croissants » (on parle aussi d’économie d’échelle).
De son côté, Ricardo en examinant le cas particulier de l’agriculture, avait mis en évidence le fait que les
meilleures terres sont cultivées en priorité, mais la population augmentant, il faut défricher de nouvelles terres
mais dont la productivité est moindre. La nature impose donc des limites à l’activité humaine, c’est la « loi
des rendements décroissants ».
Marshall cherche à développer une théorie générale qui ne serait pas uniquement applicable à certains cas en
particulier. C’est ainsi qu’il oppose à ces deux théories, celle de rendements non proportionnels. Selon lui,
toute entreprise est soumise à la fois à la loi des rendements décroissants et croissants. Ces deux lois sont
complémentaires et suivent le développement logique d’une entreprise dans son environnement.
En ce qui concerne l’interventionnisme de l’Etat, Marshall est en nette opposition avec son élève Keynes.
Quand Keynes défend une intervention considérable de l’Etat dans l’économie, Marshall, lui prône le « laisser
faire ». Il considère que la libre concurrence favorise une « sélection naturelle » des entreprises en période de
crise, et seules les plus robustes pourront s’adapter au marché et se construire une économie interne solide.
Celles-là recevront ensuite l’appui de l’Etat.
Résumé : les Néo-classiques (1870-1930)

Objectif : Prolongement des travaux classiques.


Idée :
 Croit en l’homo oeconomicus : un être rationnel qui cherche un maximum de satisfaction sous
contrainte budgétaire pour un consommateur ou maximiser son profit avec un minimum de coût pour
le producteur.
 Raisonne sur la valeur UTILITE et non la valeur travail.
 Raisonne sur l’utilité marginale Um : la valeur d’un bien diminue avec sa quantité et c’est la dernière
unité (unité marginale) qui détermine la quantité.

Ecole de Lausanne : Léon Walras


 Modèle d’équilibre générale.
 Il est générale par ce qu’il y’a interdépendance des marchés.
 Equilibre est un maximum puisqu’il y ‘a satisfaction de tout le monde.
 Il s’établit par la rencontre entre offre du producteur et demande des consommateurs.
Ecole Cambridge : Alfred Marshall
 il développe la théorie de l’équilibre partiel qui ne prend en considération que les éléments importants
qui influent sur le prix d’un bien.
 Il raisonne en termes de substitution (prix relatifs)
 Il est le premier à tracer une courbe de demande et à élaborer dans une synthèse la relation OFFRE-
DEMANDE.

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