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Pr Majidi
L’école néoclassique est une école très importante au niveau de la science économique.
En effet, si l’école classique est celle qui a fondé la science économique moderne, l’école
néoclassique est celle qui a fondé la microéconomie. En plus, c’est l’école qui continue de
dominer le champ académique en sciences économiques jusqu’à aujourd’hui.
Concernant le contexte historique de naissance de l’école néoclassique, il faut dire que
cette école est apparue vers la fin du XIXe siècle après les courants préclassiques (mercantiliste
et physiocrate) et aussi après l’école classique d’Adam Smith, de David Ricardo, Jean Baptiste
Say.
D’un autre coté et bien que l’école néoclassique peut être considérée comme s’inscrivant
dans la continuité et le prolongement de l’école classique, il y a certains points qui la rende en
rupture totale avec cette dernière.
Dans ce cadre, l’école néoclassique va connaître l’invention de l’utilité marginale et de
manière générale l’approche marginaliste qui représente une nouvelle façon d’analyser
l’économie. D’ailleurs, l’analyse néoclassique est qualifiée souvent de « révolution
marginaliste », et les économistes néoclassiques sont appelés « les marginalistes ».
Un autre aspect marquant de l’école néoclassique qui la distingue de l’école classique
est l’importance qui a été donnée au sein de cette école à l’usage des mathématiques en sciences
économiques.
Il faut dire que l’école néoclassique est née au XIXe siècle lorsque trois économistes ont
inventé vers 1870 de manière simultanée et indépendante la notion de l’utilité marginale. Ces
trois économistes représentent les chefs de file de courants ou d’écoles qui ont composé l’école
néoclassique durant ses débuts. Ces écoles sont :
L’école de vienne, dont le fondateur était l’économiste autrichien Carl Menger qui publia son
ouvrage : « Principes d’économie » en 1871. Il y développa une approche psychologique du
marginalisme notamment une théorie subjective de la valeur.
L’école de Cambridge sous l’égide de l’économiste anglais William Stanley Jevons qui va
publier son livre : « Théorie d’économie politique » en 1871. Il est à l’origine de la théorie de
l’équilibre partiel qui va être théorisé par son successeur Marshall.
L’école de Lausanne dont le chef de file est l’économiste français Léon Walras dont le livre
fondamental est : « Eléments d’économie politique pure » publié en 1874, dans lequel il va
développer sa théorie de l’équilibre général.
Toutefois et malgré que ces trois courants vont inventer l’approche marginaliste, ils vont
connaître des divergences importantes entre eux notamment sur le plan de la méthodologie.
Ainsi, Jevons et Walras vont être favorables à un rapprochement entre les sciences économiques
et les sciences dites exactes principalement les mathématiques. Quant à Menger, il va s’opposer
radicalement à l’usage des mathématiques en économie et va opter pour une méthode théorique
générale basée sur la déduction et refusant toute forme de modélisation empirique.
Ces divergences vont avoir pour résultat que le courant de Menger va se constituer en une
nouvelle école de pensée économique : « l'école autrichienne », connue pour sa défense d’un
libéralisme extrême et hétérodoxe sur le plan de la méthodologie de recherche. Quant au courant
de Jevons, il va connaître un grand succès avec les économistes Marshall et Pigou mais va
perdre progressivement de l’importance en faveur du courant de Walras. Et c’est donc
ce dernier qui va dominer totalement l’école néoclassique durant le XXe siècle et jusqu’à
aujourd’hui.
A la suite des trois auteurs fondateurs, l’école néoclassique va connaître l’émergence de grandes
figues de la science économique. Nous pouvons citer à titre illustratif, Alfred Marshall,
l’économiste de l’équilibre partiel qui avait publié en 1890 son livre fondamental est :
« Principes d’économie politique », Wilfredo Pareto, l’auteur de l’optimum de Pareto qui va
succéder à Walras à l’école de Lausanne, et Pigou à l’Université de Cambridge.
Tout au long du XXe siècle, d’autres grandes figures et courants de la science économique
vont se considérer comme des prolongements à l’école néoclassique notamment dans sa version
de l’équilibre géneral de Walras. Nous pouvons citer, l’école de la synthèse néoclassique de
Paul Samuelson, le courant monétariste de Milton Friedman ou encore les nouveaux classiques
de Lucas.
A Les néoclassiques : entre continuité et rupture avec les classiques
Il faut dire que l’école néoclassique est venue après l’école classique. Partant de là et sur
beaucoup de points, l’école néoclassique peut être considérée comme s’inscrivant dans la
continuité et le prolongement de l’école classique. Toutefois sur d’autres aspects, l’école
néoclassique contienne des points de rupture majeurs avec l’école classique.
Commençons alors par les éléments de continuité entre les néoclassiques et les classiques
Les économistes néoclassiques sont pour une vision libérale de l’économie comme les
classiques. Les deux sont pour une intervention limitée de l’Etat dans l’économie. Un Etat-
gendarme qui n’intervient pas en économie et qui la laisse s’autoréguler par le libre jeu du
marché. Dans ce cadre, les économistes néoclassiques continuent de défendre le laisser faire-
laisser aller comme les classiques. Ce qui signifie qu’ils sont pour une liberté d’entreprendre
pour les hommes et une libre circulation des marchandises aussi bien sur le plan national que
sur le plan international.
3 Les néoclassique prolongent la vision des classiques sur le plan monétaire. D’ailleurs, les
deux appartiennent à la théorie quantitative de la monnaie et en ce sens ils défendent les
principes de la dichotomie entre la sphère monétaire et la sphère réelle, de la neutralité de la
monnaie par rapport à la sphère réelle (une monnaie totalement passive) et du lien de causalité
entre la monnaie et le niveau général des prix et enfin d’une monnaie demandée seulement
pour le motif de transaction.
2 Concernant la théorie de la valeur, les économistes classiques Smith et Ricardo, avaient opté
pour la valeur d’échange et sur une approche objective de la valeur axée sur le travail, alors que
les économistes néoclassiques vont opter pour la valeur d’usage (la valeur utilité) en se basant
sur une approche subjective de la valeur.
3 Les classiques ont étudié l’économie et la répartition des revenus en prenant en considération
trois classes sociales, les propriétaires fonciers, les entrepreneurs et les travailleurs. Alors que
les économistes néoclassiques ont basé leur analyse sur un individualisme méthodologique qui
consiste à partir des choix individuels pour parvenir aux choix collectifs. Dans ce cas, le revenu
national serait partagé selon les classiques entre le profit qui est le revenu des entrepreneurs, la
rente celui des propriétaires fonciers et le salaire des travailleurs. Les néoclassiques considèrent
que la rente, le profit et le salaire sont des rémunérations de services, alors que pour les
classiques la rente et le profit ne sont que des déductions du salaire.
4 Un autre point de rupture majeur entre les néoclassiques et les classiques consiste en la
méthodologie de recherche en sciences économiques. Dans ce cadre, les néoclassiques, à
l’exception du courant de Menger qui a fondé l’école autrichienne, sont pour un rapprochement
entre l’économie et les sciences exactes, et pour un usage de la modélisation mathématiques
afin d’apporter une rigueur scientifique aux théories économiques. Alors que les classiques
avaient opté pour une méthodologie théorique basée sur une déduction logique entre les
variables économiques.
Les agents économiques vont se rencontrer sur des marchés. Dans ces marchés, il y a
des individus qui vont exprimer leurs besoins en matières de biens, c’est-à-dire leur demande,
et d’autres qui vont essayer de satisfaire ces besoins en offrant des biens. 'Tout simplement, il
y a des agents économiques qui vont demander des biens et d’autres qui vont les offrir. Et c’est
cette rencontre entre la demande des consommateurs et l’offre des producteurs qui va
déterminer les prix des biens dans un marché. Les néoclassiques vont distinguer plusieurs types
de marchés le marché des biens et services, le marche du travail, et le marché des capitaux ou
le marché monétaire.
L’économiste Alfred Marshall a déterminé l’équilibre sur un seul marché, celui des
biens et services. Il s'agit d’un équilibre partiel. Dans ce marché on peut remarquer que la
demande vis à vis d’un bien va être décroissante par rapport à son prix. En effet, si le prix d’une
marchandise va baisser, la demande vis-à-vis de ce bien va augmenter. Inversement, si le prix
augmente la demande va baisser. Alors que l’offre est croissante par rapport au prix. Si le prix
augmente, l’offre va augmenter et s’il baisse elle va baisser. L’agrégation des fonctions de
demande et d’offre individuelles nous donnera une fonction de demande et une fonction de
l'offre sur le marché. Et c’est la rencontre des deux courbes de l’offre et de la demande qui va
déterminer l’équilibre du marché. Ce point va représenter le prix d’équilibre et les quantités
offertes et demandés d’équilibre ( voir cours schéma de l’équilibre partiel chez Marshall).
Walras est un autre économiste néoclassique qui va s’intéresser à la notion de
l’équilibre. Or, l’équilibre de Walras est un équilibre général. Le prix d’équilibre va être
déterminé par la rencontre entre la demande globale (la somme des demandes sur tous les
marchés) et l’offre globale (la somme de l’offre sur tous les marchés).