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Université de Fianarantsoa Faculté DEGS

Cours Histoire Economie Contemporaine

Introduction

Les sciences économiques sont compliquées à étudier car elles sont difficiles à cibler
voir même impossible à encadrer.
L’économie est constituée par des pratiques et des discours, la notion de science
économique est très récente. C’est en effet au début des années 70 que les sciences
économiques ont remplacées la science d’économie politique dans les cours. Les premiers
économistes travaillaient pour l’état et le terme de science économique politique était donc
adapté au temps des Smith, Keynes et autres Ricardo.. Ils cherchaient à faire fonctionner le
mieux possible l’état dans sa vision économique.

L’économie, contrairement à ce qu’on peut penser, n’a pas toujours existé malgré le
fait que la production et la consommation ont toujours existé dans les sociétés mais la notion
d’économie était absente dans la mesure où ce qu’on appelle production n’était pas encore
existant à l’époque.
L’économie est liée à la notion de profits et est donc une manière de calculer, de
réfléchir aux moyens de trouver des intérêts.
En Europe, cette notion apparaît au Moyen Age pour se développé et devenir
prépondérante au 19eme siècle.

A partir du moment où on vit dans une société économique, l’étude et l’analyse


économique permettent de comprendre la société plus largement. L’économie moderne est
hégémonique, c'est-à-dire qu’elle est la dimension essentielle de nos sociétés ce qui fait qu’il
est difficile de séparer l’économie des autres sciences comme la politique.
L’essentiel des événements majeurs médiatisées demande à être regardé avec une
vision économique pour être compris (ex : le voyage du président français en Chine a aussi
pour but de vendre des centrales nucléaire en plus de resserrer les liens diplomatiques.).
Il faut bien différencier la définition formelle de la définition substantielle de l’économie.

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SOMMAIRE :
I. Panorama historique de la pensée économique (page 2 à 7)
II. La comptabilité Nationale (page 7 à 13)
III. La représentation Keynésienne (page 14 à 22)
IV. Adam Smith (page 23 à 28)
V. David Ricardo (page 30 à 37)
VI. Karl Marx (page 38 à 42)
VII. Les néo-classiques (page 39 à 44)

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Panorama historique de la pensée économique.

Aristote :
Le premier économiste repérable est Aristote qui faisait de la philosophie et des
sciences exactes mais c’est la première fois qu’un penseur, qui écrit, parle d’économie.

Aristote va établir la séparation entre l’oeconomia et la chrématistique.

L’oeconomia est le nom qu’Aristote donna aux pratiques économiques simples et


quotidiennes, l’oeconomia a pour but d’étudier la famille de base.
La chrématistique, c’est le fait de gagner de l’argent, ou plutôt c’est la disposition d’esprit
d’un individu à chercher des moyens pour s’enrichir, par le commerce par exemple.
Pour Aristote, cette idée est malsaine car le projet de l’individu n’est pas moralement
louable.
Vendre du blé pour pouvoir nourrir une famille c’est l’oeconomia, vendre du blé en grande
quantité dans le but de faire des profits c’est la chrématistique.
L’oeconomia nous met du coté de la nature, de la reproduction, de l’harmonie alors que la
chrématistique nous met du coté du profit, du projet, de la croissance.
L’oeconomia cherche la reproduction, le cycle alors que la chrématistique cherche le
développement, la croissance, l’accumulation non nécessaire.

Saint Thomas d’Aquin :


Le deuxième économiste est un ecclésiastique, Saint Thomas d’Aquin, qui s’occupe
de la doctrine de l’église et se retrouve confronté à la monté de la chrématistique dans la
société. Thomas est chargé de fixer le « juste prix », le juste prix c’est le prix d’un produit qui
assure à son vendeur une rémunération mesurée de son travail.
Il ne prône surtout pas le profit et combat la richesse spectaculaire et excessive, il ne
doit pas y avoir de différence entre le prix et la valeur du produit. Cette idée de juste prix est
d’ordre moral car il empêche l’exploitation et réduit les inégalités.
Thomas est imprégné par son époque et le rôle prédominant de l’Eglise.

Les règles en économie ne sont pas absolues car elles ne sont que le reflet de la
société. Au cour du 20eme siècle, on a changé 4 fois de mode de pensée économique.
Un économiste répond aux questions de son temps mais ne crée pas de nouvelles théories par
plaisir mais par contrainte.

Les mercantilistes :

Au 17eme apparaît la première école économiste, les mercantilistes dont font parti
Badin et Montchrétien. A cette époque, la France et l’Espagne dominent l’Europe et les

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économistes se demandent comment le royaume pourrait faire pour s’enrichir car les empires
sont en pleine construction et que l’Etat joue un rôle nouveau.
Ils répondent que la richesse de l’Etat est liée à la production, la production étant liée
au développement de la population.
Colbert met en place des manufactures dans le pays et prône une idée spéciale du
commerce: le stock d’or. Les mercantilistes pensent en effet que la richesse ne peut venir
qu’avec l’augmentation du stock d’or et donc la hausse des exportations, l’idée est de vendre
à l’extérieur pour s’enrichir à l’intérieur.

Les physiocrates :

Le 18eme siècle voit apparaître l’école des physiocrates dont Quesnay est le chef de
file.
C’est une idée française originale basée sur le "capital terre". En effet, au début du
18eme arrive la révolution agricole et dans ce mouvement, les physiocrates veulent une
grande France agricole et la France l’est d’ailleurs toujours.
C’est la dernière théorie économique capable de fonctionner avec une monarchie
absolue.
L’agriculture doit servir de base à un enrichissement de l’Etat.
Ils créent le tableau des physiocrates où ils expliquent un circuit horizontal.

Adam Smith :
Fin 18eme arrive Adam Smith qui écrits vers les années 1760-70, il est considéré
comme le premier économiste. Il est philosophe et juriste.
Il écrit son œuvre principal, « La richesse des nations » (1776), peu avant sa mort.
Smith inventa la division du travail, la notion de valeur-travail, de profits, de rente, de salaire
et apporte la notion de « main invisible ».
C’est l’auteur du 18eme qui fait le pont entre la vision horizontale des richesses et
David Ricardo..

David Ricardo :

David Ricardo naît vers 1775, il posa les fondations de l’économie politique (nom donné au
discours de nature scientifique sur l’économie et son fonctionnement), ce qui commence à
créer les délimitations de l’économie.
Il publie en 1816 alors que la révolution industrielle est achevé et que l’économie
général a été bouleversé par les changements dans la production avec l’arrivé de la main
d’œuvre ouvrière.
Ricardo se pose alors la question de savoir comment se répartissent les richesses, cette
question sera au centre des préoccupations des classiques : Mills, J-B Say

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Il considère que le salaire n’est pas un problème car il se fixe tout seul. Il regarde
ensuite les revenus et proclame la suprématie du capital sur la rente, il est le père fondateur de
l’économie mondiale.

Karl Marx :

Karl Marx s’oppose aux classiques et critique l’économie politique de Ricardo dans
son livre, « Le Capital ».
Karl Marx est un économiste allemand qui vivat longtemps en Angleterre, il répond à
la même question que les classiques à savoir la répartition des richesses mais propose l’égalité
entre les individus pour augmenter le pouvoir d’achat global de la population et ainsi
développé une économie plus performante, il rejette également l’exploitation des ouvriers par
les capitalistes et prend en compte la lutte des classes.
Economiste du milieu du 19eme siècle, Karl Marx est le dernier des classiques

Les néo-classiques :
Les néo-classiques, ou libéraux, arrivent ensuite. Ils écrivent de 1880 jusqu'à la guerre
de 14-18, sous la plume de Jevons, Menger, Marshall ou Walras.
Leurs questions, tout comme la société, ont changé depuis l’apparition de crises
économiques, phénomènes nouveaux à l’époque. Une crise est due à une surproduction et à
une offre supérieure à la demande.
Les économistes néo-classiques cherchent donc à rétablir l’équilibre entre l’offre et la
demande, cette question est totalement différente de la répartition des richesses. Les réponses
à cette question sont libérales car la question en elle-même porte le libéralisme.
Ils prônent le libre mécanisme de l’offre et de la demande pour rétablir cet équilibre qui
correspond à l’optimisation ultime.
Les néo-classiques sont les inventeurs de la mathématisation de l’économie, ils
représentent le marché d’une nouvelle manière et le marché en lui-même devient la source de
toutes les questions. Ils ont un parti pris pour un certain individualisme mais aussi pousse à
l’esprit d’entreprise. Ils vont régner de manière absolue jusqu'à la première guerre mondiale.

Toutes ces écoles répondent simplement à des questions de leurs temps, la science
économique ne peut donc pas être une science exacte avec ses vérités générales.
Les néo-classiques s’interrogent sur les cycles courts et longs, et surtout les crises qui en
découlent et qui frappent tous les pays d’Europe car ceux-ci sont tous rentrées dans
l’économie moderne. Il y a interpénétration des économies des différents pays. Ces cycles et
ces crises provoquent des crises qui engendrent des faillites multiples et des licenciements
massifs qui crée un traumatisme social et politique important. Les néo-conservateurs
remettent en place le système de l’offre et de la demande en prônant le laisser faire. Le rôle de
l’état va être de permettre le libre court de l’offre et de la demande. C’est une idéologie
libérale anti-étatique. La guerre de 14-18 constitue une parenthèse économique. La guerre a
un rôle car il supprime l’offre en utilisant beaucoup de biens intermédiaires. Le principal

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responsable de la demande et de la consommation de biens intermédiaires est l’entreprise. Les


années 1919-20-22 sont des années de fortes croissances en Europe et aux USA.

La crise de 29-30 :
C’est la grande crise car elle a eu des conséquences énormes sur l’ensemble des pays
occidentaux et tout d’abord les Etats-Unis avec le crack boursier de Wall Street en Octobre 29
puis va arriver en Europe fin 1930 et touche l’ensemble du monde en 1931-32.
Dix ans après la crise, quand les Etats-Unis rentre en guerre, il y a encore 10 millions
de chômeurs. La conséquence pour l’économie est le changement de question : le système est
atone, il faut réussir à le relancer sans se préoccuper du laisser-faire et même en le rejetant.

J.M. Keynes :
C’est un économiste anglais né vers 1880 et qui va devenir le porte parole des
théoriciens de la relance. C’est un contre-pied avec les néo-classiques où il y a intégration
d’un Etat au centre de la régulation économique. Il va même jusqu’à dire que les déséquilibres
sont nécessaires pour créer la relance.
De 1936 à la fin de la guerre, il y a une grande période keynésienne portée par un
environnement politique délicat. Après la guerre, dans les années 50-60, les économistes sont
tous devenus des keynésiens. Les économistes n’ont qu’à gérer au mieux une forte croissance.
Une question se pose tout de même à l’économiste, on observe un phénomène d’inflation dans
de nombreux pays. Au départ, on juge que c’est la gestion du pays qui est en cause mais la
situation est prise en compte sérieusement quand les États-Unis sont à leur tour touchés vers
1975-80. Le déséquilibre lié aux monnaies est très pénalisant et vers 1980, Reagan fait
appelle aux néo-libéraux qui se reposent la question de l’équilibre avec l’école monétariste de
Chicago.
Ce sont les années de la dérégulation du rôle de l’Etat avec des privatisations en
Europe dans certains domaines (transport, énergie, etc.). La théorie du marché revient avec les
néo-libéraux. Cette théorie est toujours en place mais depuis les années 2000, on observe un
mélange entre un libéralisme moderne et un keynésianisme nouveau.
Joseph Schumpeter est de la même époque que Keynes et a été connu pour son
concept d’innovation au niveau de l’entreprise avec l’idée de « destruction créatrice ».

Classique néo-classique Keynes

1800 1945 2000

Entre 1945 et 2000, l’économie est devenue mathématique, elle a été formalisée, avec
des modèles qui créent une segmentation de l’économie avec l’émergence de spécialités.
Notre époque ne produit donc plus de grandes théories économiques pas plus que de grands
économistes.

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Qu’est-ce que l’économie ?


La définition de l’économie :
Au 18eme siècle, on a une différence entre un monde physique et un monde
intelligent. « En gros », il y a une différence entre la nature et la culture. Le monde physique
produit des lois invariables alors que le monde intelligent, battit par des savants, produit des
lois d’interprétation qui suppose l’erreur et la transgression. L’économie politique vient du
monde intelligent tout comme la philosophie. La matière de l’économie n’est pas fixée, elle a
été elle-même faite par les hommes.

La science économique a aussi besoin d’un terrain laïc pour apparaître sinon il n’y a
qu’un monde physique sacré. A partir des Lumières, il y a une laïcisation de l’espace et à ce
moment apparaît de nouveaux corps scientifiques : l’économie, l’histoire,…

Il y a ensuite une distinction entre l’économie pure et l’économie appliquée.


L’économie pure c’est ce qui devrait être et l’économie appliqué c’est ce qui est . Ce besoin de
loi va amener la monnaie qui est un aboutissement de l’économie pure. L’économie appliquée
est l’étude du modèle suivant des caractéristiques, on parle alors de système monétaire.
L’économie appliquée reconnaît dans son champ d’application qu’il existe des stratégies
économiques et donc que l’économie puisse être en partie contrôlée, l’économie pure étudie
ces stratégies. On va étudier en économie pure des modèles et en économie appliquée les
écarts par rapport aux modèles.

La définition de l’économie la plus souvent retenue est la définition donné par


Robins : « La science économique est l’étude des formes que prend le comportement humain
dans la disposition de moyens rares. ».

On peut en tirer trois notions majeures :


- La vie est brève - la nature est avare - les individus s’opposent

Cela signifie que tout homme vient à mourir, que la nature limite la production et donc
qu’il y a limitation des moyens. Les fins de chacun étant différentes et les moyens étant
limités, les individus sont en concurrence. L’économie ça sert à régler une contradiction entre
cette nature avare et une population qui augmente. La machine économique permet de
concilier la nature et la population.

La définition substantielle ou matérielle de l’économie renvoie à une certains


nombres d’actes : la production, l’entreprise, la monnaie,… Cela crée un territoire pour
l’économie. Cette définition est liée à la production de substances. (Marx)

La définition formelle de l’économie ne donne pas une définition territoriale de


l’économie avec la production de substances mais l’économie devient une forme de l’esprit
c'est-à-dire que l’économie se définie comme une représentation de l’activité économique et
est donc souvent tourné en calcul, avec aussi une notion d’évaluation et de délibérations.

L’économie substantielle, c’est la vie, les besoins, la reproduction ; et l’économie


formelle c’est la rareté et le calcul que supposent cette rareté et la concurrence qu’elle crée.

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Marx définit l’économie comme la production. Il étudie toutes les formes qui sont la
conséquence de la production. La production de Marx se scinde entre les moyens et structures
de production et les rapports de production. Mais cette vision
de l’économie crée une séparation entre les infrastructures éco- circulation
nomiques et les superstructures (rapports sociaux, échange). Superstructures
La production crée toute seule la circulation.
Il faut dépasser la séparation entre le concret et la théorie pour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
asseoir les deux. Il faut se dire que l’économie c’est tout ce qui
Production
concerne la richesse, mais sans croire que la richesse est forcé- Infrastructures
ment palpable. Économiques

Richesse Signes de richesse Monnaie

La notion de richesse renvoie aux signes de richesse qui renvoie ensuite à la monnaie.
Cette approche va contre la dichotomie de la monnaie et de l’économie réelle.
Si l’on prend cette approche, la définition de l’économie peut être : L’économie, c’est
l’ensemble des actes et comportements qui visent à capter les flux monétaires.
Elle reconnaît un seul comportement social : la concurrence

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La comptabilité nationale
La productivité est très difficile à mesurer car sa définition est un rapport entre un
volume produit et des moyens mis en œuvre pour le produire.
En économie, les valeurs absolues ne veulent pas dire grand-chose, elles n’offrent que
des ordres de valeur. La masse de profit n’a en effet de sens que par rapport au capital.
C’est le taux qui est important, les taux sont des indicateurs pertinents de
l’économie. La productivité est un très bon exemple de l’importance de ce taux, l’important
c’est de savoir comment on produit et non combien on produit. De plus, ce comment entraîne
le combien, la qualité entraîne la masse.

La productivité est une notion soit physique, soit en valeur.

Pté = Volume (Physique) Pté = Production (En valeur)


Moyens Facteurs

Il est difficile de rendre efficace les facteurs de production.


La productivité en valeur sera donnée en fonction de prix et sera déduit de la
productivité physique. Le passage du physique en valeur est un processus d’abstraction,
d’analyse économique ; pour passer du physique en valeur, il faut s’abstraire des mesures
physiques pour les convertir en valeur (prix) et le comparer aux autres produits. Le problème
de la mesure de la productivité va reposer sur l’homogénéisation des unités de mesure.

On peut alors définir la productivité comme :

∆Pté = ∆Production
∆Facteur

Mais, autant la variation de production est facile à calculer, autant les facteurs sont
compliqués à calculer car multiple et subdiviser en productivité du travail et productivité du
capital.

Pté W = production Pté K = production


Facteurs W facteurs K

Cette séparation est purement analytique car l’une ne peux pas vraiment exister sans
l’autre, la force de travail brute n’est pas utilisée sans capital, le capital étant les locaux, les
machines, ….
Il y a une relation charnelle entre le capital et le travail.
L’efficacité productive renvoie à une force synthétique du capital et du travail qui
dépasse l’un et l’autre.
Avec le progrès technique, les taches deviennent de plus en plus simples.

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Tableaux des gains de productivité :

Dans un système capitaliste, les prix baissent de manière quasi permanente.


Le gain de productivité est une valeur qualitative.

Hausse de la Baisse
compétitivité des prix

Hausse des Gains de Hausse des


Hausse des profits productivité salaires
exportations

Hausse des
investissements Hausse de la Hausse de la
production consommation

Hausse des Hausse de la


prélèvements dépense
étatiques publique

La notion de productivité est le reflet du niveau technologique d’une zone, une hausse
de ce niveau entraîne des gains de productivité. On ne change pas de machine sauf si les
nouvelles apportent un gain de productivité.
Les gains de productivité ont pour effet de supprimer du travail.
Il n’y a capital que lorsqu’il est utilisé et qu’il rentre dans un système économique où
il peut rencontrer le facteur travail. La productivité du travail est déterminée par le capital qui
lui est donné pour faire ce travail.
La productivité est la conjugaison du capital et du travail.
L’économie est un flux permanent dans un circuit. Il est donc dur de comprendre ces
flux qui ne sont jamais immobile..

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Circuit 1 : Circuit réel et simple en économie fermée.

P : Production
W K R : Revenu
D : Dépense
K : Capital
W : Travail ou salaire
I : Investissement
P C : Consommation
∏ : Profit
B : Banque
∏ W S : Epargne
W M : Ménage
D R E : Entreprise
X : Exportation
IC I
M : Importation

K et W sont les facteurs de production.


W et I sont les éléments constitutifs du revenu.
C et ∏ sont les éléments de dépense.

La production crée de la richesse qui apporte des revenus qui sont fait pour être dépensé.

Circuit 2 : Circuit monétaire ou Keynésien

Dès qu’il y a anticipation en économie, on


B retrouve la monnaie. La monnaie est crée
par la banque par l’ouverture de crédits.
La consommation finale est la consom-
S I mation des ménages.
I brut : auto investissement des entreprises
W C i : consommation intermédiaire
M E
CF La banque est à la base du circuit moné-
I brut taire, l’entreprise c’est l’initiative.

Ci
B = Banque : M= Ménages ; E= Entreprise ; S=épargne ; CF= Consommation Finale
La comptabilité nationale est la représentation d’informations économiques diverses
au sein d’un système comptable. C’est une représentation comptable du circuit économique.

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La comptabilité est une référence de mesure.

ADMINISTRATION

Aides Services
Subventions Impôts Impôts non
Taxes Taxes marchand

CONSO
Marché
ENTREPRISES des biens et MENAGES
services PROD

Epargne + Salaires Epargne +


Remboursement Crédit Crédit Remboursement
du crédit + intérêt du crédit
E INSTITUTIONS
X FINANCIERES
P IMP
IMP

RESTE DU MONDE

C’est un circuit économique à 4 agents résidents


Les différents termes de la comptabilité nationale :

- P : Production - IM : Importation
- CI : Consommation Intermédiaire (consommation des entreprises)
- DC : Consommation finale (consommation des ménages)
- FBCF : Formation Brut de Capital Fixe (c’est l’Investissement)

Elle représente la valeur des acquisitions d’actifs qui sont fixe.

Les FBCF sont immobilisables.


- EX : Exportation
- VS : Variation de Stock

C’est l’appréciation ou la dépréciation à une date fixe des actifs ou la valeur d’entrée
ou de sortie de certains produits.
- MC : Marges Commerciale - MT : Marges de Transport
- IP : Impôt sur Produit - SP : Subventions sur Produit

P + IM + MC + MI + IP – SP = CI + DC + FBCF + VS + EX
D’où P + IM – SP = CI + DC + FBCF + VS + EX

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C’est la relation entre les ressources et les dépenses.


On en tire la valeur de la production (PIB).

Le PIB c’est la valeur, au prix du marché des biens et services, produites par des
unités résidentes et disponible pour des emplois finals.

PIB + IM = DC + FBCF + VS + EX

La notion de PIB intègre la notion de consommation intermédiaire car elle ne retient pour la
production de chaque branche que la consommation brute diminué des consommations
intermédiaire d’où:

PIB = DC + FBCF + VS + EX – IM
Demande intérieure Solde extérieur

Les conventions comptables d’écriture :


Il y a : des opérations de sortie de monnaie => les Emplois (à gauche)
Des opérations de rentrée de monnaie => les Ressources (à droite)

Les SNF (Société Non Financières) sont des unités institutionnelles qui produisent des
biens et services non financier mais marchands. Si la vente couvre moins de 50% des coûts de
production, la SNF devient automatiquement une APU (Administrations Publiques).

E Compte de production R
Conso intermédiaire Production
- Le compte de production :
Il se calcule hors impôts sur les produits. La VA
VA est l’excédent de la valeur des biens et
services consommés pour produire. E Compte d’exploitation R
VA=VAB – CCF (conso de K fixe) Salaires VA
Impôts liés à la production
- Le compte d’exploitation : - subventions d’exploitation
Il récapitule les charges liées à la valeur
EBE
ajoutée.
- Le compte d’affectation des revenus E Compte d’affectation des revenus primaires R
primaires (avant prélèvement fiscal) : Revenus de la propriété EBE
Le sens économique du SDRP (Solde brut
des revenus primaires) est de savoir ce que
SBRP Revenus de la propriété
- Subventions
les entreprises ont gagné.
- Le compte de distribution secondaire du E Compte de distribution secondaire du revenu R
revenu : Impôts SBRP
RD : revenu disponible Cotisation soc. (Prestation) Impôts
- Le compte de distribution du revenu Prestation soc. en espèce Cotisation soc. (cotisation)
nature : Autres transferts Prestation soc. en espèce
Transferts : assurances, amendes, etc… RD Autres transferts
- Le compte d’utilisation :
EB : épargne brute E Compte de distribution du revenu nature R
Transferts nature RD
Ces comptes sont appelés compte courant. RD Transferts nature
On les oppose aux comptes d’accumulation.
Si les soldes des comptes d’accumulation E Compte d’utilisation R
Consommation finale RD
EB
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sont positifs, on a une capacité de financement et inversement.

Les ratios

Le taux de marge = EBE C’est un indicateur de profits brut, un indicateur de la


VA performance économique réalisée.

Le taux d’épargne = EB C’est l’indicateur des profits bruts conservés.


VA

Le taux d’investissement = FBCF C’est la capacité de croissance d’une économie


VA rapportée à la richesse crée.

Le taux d’autofinancement = EB Il indique la part de l’investissement financé par


FBCF les ressources propres.

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La représentation keynésienne

Keynes peut être considéré comme le grand économiste du XXème siècle. Sa


représentation de l’économie va influencer les politiques et toute l’économie du XXème
siècle. Sa vision est une entrée facile dans l’économie, la comptabilité nationale est tirée des
principes de Keynes et des nouveaux éléments qu’ils amenèrent. La logique keynésienne se
représente très bien sous forme de circuit. A partir de la crise de 29-30 (la dernière crise en
date), les théories keynésiennes se sont développées et ont obligées les politiques à changer
leur structure pour empêcher les crises, le capitalisme s’est transformé.

Keynes est née en 1883 (mort de Marx et naissance de Schumpeter la même année)
et meurt en 1946.. Les années d’après la seconde guerre mondiale sont keynésiennes et à
partir de 1975, le mode de représentation keynésienne va mourir. Durant les 30 glorieuses, on
aboutit au compromis fordiste (régulation entre salaire et profit sur la base du rapport capital -
travail).
Début XXème, Henri Ford a introduit le travail à la chaîne mais le fordisme est venu du fait
que Ford pris le pari de doubler le salaire de ses ouvriers à la chaîne mais en contrepartie
d’un travail performant, et c’est ce pari qui lui permit de développer son entreprise. Cette
méthode avait d’ailleurs pour philosophie principale le dopage de la demande en donnant les
moyens à ses employés d’acheter sa production. C’est le développement du travail à la chaîne
accompagné par une logique keynésienne qui fait le fordisme.
L’idée keynésienne est le dopage de la demande. Vers 1975, le compromis fordiste et le
keynésianisme disparaissent avec le changement économique et le développement du
syndicalisme. L’analyse keynésienne est de moins en moins pertinente dans le monde actuel à
cause du développement des services. Keynes est un individu atypique, élitiste et au style
bourgeois anglais. Sa mère fut maire de Cambridge, son père était professeur.
Keynes commença comme fonctionnaire
AVANT aux Indes et s’est retrouvé confronté à
l’économie international du colonialisme.
Monnaie Etat Il a donc beaucoup appris sur le terrain et
son premier livre représente l’expérience
Processus réels professionnelle qu’il a eut : « Traité sur la
monnaie ». La monnaie jusqu’à Keynes
KEYNES n’est pas analysé et n’est pas représenté
dans l’économie, Keynes donne sa place à
Processus réels la monnaie par rapport aux processus
réels, de même que le rôle de l’Etat qui est
Monnaie directement lié à la monnaie. Smith
Economie pensant lui que l’Etat serait un
Etat déséquilibreur du système.

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Libéralisme Keynésianisme

Non interventionniste Interventionniste

Equilibre Dynamique

Marché Eco. de l’offre Anticipation Eco. de la demande

Pas de déficit Possibilité de déficit

Monnaie neutre Monnaie active

La création monétaire est très importante et les déséquilibres peuvent relancer la


machine économique.

Dans le cadre de la théorie classique et néo-classique, l’offre d’épargne et la demande


d’investissement sont deux courbes qui déterminent le taux d’intérêt.
La théorie keynésienne a elle, un schéma différent, l’offre de monnaie (quantité de
monnaie en circulation) et la demande de monnaie (influence de la préférence pour la
liquidité) déterminent le taux d’intérêt. C’est donc pour Keynes la monnaie qui détermine le
taux d’intérêt.

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Le grand circuit keynésien

Propension à Quantité de Préférence


consommer le Propension à monnaie en pour la
revenu : épargner : circulation liquidité
c s

(Niveau de l’) Actifs Titres


Niveau de EPARGNE financier
l’EMPLOI
r
Actifs Actifs
Dépense d’ non physiques
investissement financier
Taux de
salaire
Dépense de
consommation

Le taux de
profit Efficacité
Revenu Dépense moyen : marginale de
Total Totale ∏ l’investissement

Y=cY+sY c+s=1
C (obligatoire)
Y C non obligatoire
S

Si r > ∏ Les placements monétaires l’emportent sur les placements en capital.


Si r < ∏ Les placements en capital sont préférés aux placements monétaires..

Les actifs financiers correspondent aux placements monétaires.


Les actifs physiques correspondent aux placements en capital.

Formule du multiplicateur : 1
1–c

Variables macro psychologiques Variables institutionnelles


- Propension à consommer - L’offre de monnaie
- Propension à épargner - Le taux de salaires
- Préférence pour la liquidité
- efficacité marginale de l’investissement

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La préférence pour la liquidité est une notion curieuse. Elle signifie qu’il y a une volonté des
agents économiques de détenir de la liquidité. On l’explique à l’aide de déterminants :

ANTICIPATION PRATIQUES
- le motif de précaution
Déterminants - le besoin de transaction Thésaurisation c et s
Rationnels - le motif de spéculation

Déterminants - le désir d’argent Préférence pour la


Psychologiques liquidité

- Le motif de précaution : c’est juste le fait de prévoir une certaine somme liquide, c’est
sécuritaire
- Le besoin de transaction : c’est la liquidité lié à la vie courante
- Le motif de spéculation : il est lié à des opportunités économiques imprévues qui demande
du liquide
- Le désir d’argent : c’est juste le désir d’avoir de la liquidité sur soi.

La thésaurisation : est la pratique de garder de l’argent liquide.

La demande effective (suite 2)


Keynes va bâtir la notion de demande effective qui va avoir un rôle central. La
situation économique de Keynes est une situation de crises, Keynes va réfléchir donc sur la
demande qui doit trouver une offre, mais là il y a surproduction.

Il critique tout d’abord la loi de Say qui est une loi générale d’équilibre :
- Sur la longue période, tout ce qui est produit sera consommer.
- La totalité des coûts de production doit être dépensé pour consommer cette production

On aboutit à :

Demande globale = Offre globale

Elle suppose qu’on est en situation de plein-emploi et qu’il n’y a pas de thésaurisation
importante à des fins différées.
Keynes dit que la situation de l’économie est qu’elle n’est pas en situation d’équilibre mais le
plus souvent en déséquilibre et cela se manifeste par une surproduction globale.

18
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Pour Keynes : 1) O>D (tendance)


2) La demande a tendance à être autonome

La demande est très légèrement affectée par le taux d’intérêt et donc la monnaie.

Pour Keynes : « Le volume de l’emploi est fixé par les débouchés que les entreprises
anticipent. »
Keynes est donc fermement opposé à la baisse des salaires.

Dépense de
consommation
prévue
Anticipation Plan de
des DEMANDE production des
entrepreneurs Dépense de biens EFFECTIVE entreprises ANTICIPE
d’équipement prévu

Dépense réelle de REVENUS Niveau de OFFRE


REALISE
consommation l’emploi EFFECTIVE
(réalisée)

Epargne Thésaurisation

Keynes affirme qu’une part importante de l’économie est liée à des déterminants
psychologiques et donc la place de l’anticipation.
Au point de la demande effective, on trouve l’équilibre keynésien.

La demande effective (suite 3)


L’équilibre global keynésien :

Z = Somme des coûts de production des marchandises


= Offre
Y = Somme des revenus
= Revenu national
C = Demande des biens de consommation
S = Montant de l’épargne disponible
D = Prix de la demande globale
I = Demande des biens de production (investissement)

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Par définition :

Z=Y (l’offre est égale au revenu national)

Y=C+S (Le revenu est soit consommé, soit épargné)

D=C+I (La demande globale est constituée de la


consommation et de l’investissement)

Dans l’idée keynésienne :

Equilibre Egalité des prix de l’offre et des prix de la demande

Z=D C+S=C+I S=I

Cela signifie que la condition d’équilibre est l’égalité entre l’investissement et


l’épargne. Cette équation est une condition d’équilibre global, elle n’est pas valable su r le
marché financier.

Les déterminants de l’équilibre :

Le principe est de relié l’offre et la demande au niveau de l’emploi.

Donc :
Z = f (N) courbe de l’offre

et D = f ’ (N) courbe de la demande

Si D > Z alors N augmente et Z augmente pour arriver à D = Z

La grandeur est l’unité de travail. Les fonctions f et f ‘ sont liées à l’anticipation des
entrepreneurs, l’offre et la demande sont anticipées.

A l’équilibre :
Z=Y=D
w : Taux de salaire nominal
Z = N w (1 + α) α : Taux de marge

Le modèle d’équilibre global s’écrit donc :

Z=Y=D
Z = N w (1 + α)
D=cY+I

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α et w sont des paramètres de répartition du revenu


c est un paramètre de comportement de consommation
I est une grandeur autonome.

Comment tracer les courbes d’offre et de demande ?

Z = N w (1 + α)
D=Z=Y Z=Nw

D=cZ+I

C=cZ
I

Nw (masse salariale)

1° : Tracer Z = N w C’est la première bissectrice


2° : Tracer Z = N w + N w α On rajoute l’angle α à Z = N w
3° : Tracer C = c Z
4° : Tracer D = c Z + I Parallèle à C = c Z

A=Z∩D C’est le point de la demande effective

5° : A détermine par projection : Z* , Y* , D* et N*


Nw* : niveau de l’emploi à l’équilibre.

A un moment donné, l’investissement est indépendant de la demande.


La propension à consommer est donc très importante chez Keynes.

Le multiplicateur
C’est la notion de propension à consommer.
La propension à consommer est influencée par plusieurs facteurs :

- Facteurs objectifs :

- La variation du salaire (hausse du revenu)


- La variation entre le revenu brut et le revenu net (rôle des prélèvements sociaux)
- La variation de la valeur du capital
- La variation du taux d’intérêts

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- La variation de la fiscalité
- La variation enregistrée du revenu présent comparé au revenu antérieur ou futur.

- Facteurs subjectifs : C’est l’ensemble des forces comportementales des individus qui
influencent la répartition entre c et s.

- Le motif d’entreprendre
- Le motif de prudence
- Le motif de liquidité

Propension marginale à consommer (c) = ∆C <1


∆Y
C’est donc la proportion selon laquelle un surcroît de revenu est consommé.

Période 1 : I = Io
∆(1) C = c Io
∆(1) S = (1 – c) Io

Période 2 :
On a un surcroît de consommation (∆(1) c) qui entraîne des conséquences économiques qui
font augmenter la consommation.
∆(2) C = c ∆(1) C
= c² Io ∆(2) Y = ∆(2) C
Ce sont des ondes de revenus et de consommation.

Période N : ∆(N) Y = ∆(N) C = cⁿ Io

Accroissement global du revenu sur toute la période :


∑∆n Y = ∑cⁿ Io
La somme des 1ers termes est égale à : Io cⁿ - 1
c–1

Quand n +∞ , cⁿ 0 La suite géométrique devient :

Io - 1 = Io 1 d’où ∆Y = 1 Io
c–1 1–c 1–c

1 est appelé le multiplicateur, écrit k


1–c
Io k ∆Y k>1

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Adam Smith (1723-1790)


Pour Smith, l’individu est un sujet marchand, ce qui signifie qu’il commet des actes
responsables (sujet) de commerce, de calcul de rentabilité (marchand). Le point de départ de
sa théorie est l’échange. Il parle ainsi d’ordre naturel et de laisser faire.

I. La notion de division du travail


Le livre référence de Smith est « la richesse des nations. » (1776)

Au démarrage, ce livre donne la définition de la richesse pour Smith qui est que la
richesse est à la fois réelle (non monétaire) et produite (non financière), ce qui implique que
la richesse soit un produit du travail.

Au départ, la seule chose que possède Smith est sa force de travail.

Richesse maximum Produit travail


Travail le plus efficace possible
Travail de plus en plus productif

C’est par l’échange qu’il va devenir riche. Il se tourne vers l’encyclopédie, article fait
par un économiste français, Cantillon, « la fabrique d’épingle » où une certaine répartition
des travaux va conduire à une meilleur productivité d’épingles :

Epingles Division du travail Richesse Echange

Smith lui a une autre vision :


Echange Division du travail

Que l’on peut détailler :

Intérêt

Echange Passion de l’échange

(comportement social) Idée de répartition

des taches

Spécialisation du travail

Modèle du travail divisé

Fractionnement du travail

Division du travail

23
Maximisation de la productivité

Développement de la richesse

Smith fait ainsi une photographie de la société échangiste, projetée sur la fabrique que
produit la division du travail.

Dans La richesse des nations (1776), Smith parle d’intérêt, c’est l’intérêt qui est le
penchant de l’échange.

TSM RDN
(Jeunesse) (Maturité)

Sympathie Intérêt

Penchant à
l’Echange

DIVISION DU
TRAVAIL

ECHANGE BONHEUR (qualitative) moral


OPULENCE (quantitative) économique

MARCHE développement de la richesse

Extension du marché

Analyser la société sur le plan économique, c’est analyser la richesse, comprendre la


richesse. C’est analyser l’échange et le marché.

II. La théorie de la valeur


L’individu et la société ne sont pas définis par le nombre de biens possédés. La
richesse de l’individu n’est pas déterminée par un stock de biens dont il dispose mais par la
capacité qu’a cet individu de les acquérir sur le marché. Chez Smith, il n’y a pas de vision
patrimoniale de la richesse.

24
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« La richesse est à la fois concrète et générale. », c'est-à-dire qu’elle représente un


pouvoir d’achat sur les choses et un pouvoir d’achat plus large dans les rapports sociaux.

Concrète (pouvoir d’achat sur les biens)


Aspect économique
Richesse

Générale (pouvoir d’achat sur les hommes)


Aspect politique

Echange Valeur d’échange (repérage par le marché)

L’économie politique ≡ Science de la valeur d’échange


≡ Théorie générale de la valeur et de la société

Pour Smith il y a deux formes de la valeur :


- Pn : Le prix naturel
- Pm : Le prix du marché

Le prix naturel est la valeur d’une marchandise qui correspond à une rémunération
« naturelle » ou « normale » des facteurs de production. C’est la valeur intrinsèque ou
normale d’une chose, sa valeur fondamentale. C’est la valeur des choses calculée en fonction
des coûts de production.
Les facteurs pris en compte pour déterminé le prix naturel sont : Le travail, la terre et le
capital

Le prix de marché est la valeur qui se révèle sur le marché par la fixation du prix de marché.

Valeur d’échange fondamentale (Pn) invisible


Valeur
Prix visible

1) Pn Pm
Marché

Les offreurs sont largement gagnants car ils vendent une marchandise bien au dessus
du Pn du produit et ils font donc un profit important. Le marché est très profitable et donc la
concurrence va arriver et faire baisser les prix de marché en augmentant l’offre.
On va donc avoir une baisse du prix de marché

25
Dr RAFLIMANANA Victor
Pm > Pn O O>D Pm
2) Pm Pn

Les offreurs font des pertes car le prix de marché est inférieur à leurs coûts de
production. Les offreurs quittent donc le secteur et l’offre diminue.
On va donc avoir une hausse du prix de marché.

Pm < Pn O O<D Pm

Pm Pn Pm

Quand le prix de marché est supérieur au prix naturel, il aura tendance à baisser car
l’offre sera supérieure à la demande.
Inversement quand le prix de marché est inférieur au prix naturel, il aura tendance à
augmenter car la demande sera supérieure à l’offre.

Pm Pn Pm

Pme

Le prix de marché tend donc vers le prix naturel. A Pme tout le monde est content car
les producteurs gagnent suffisamment avec un prix très proche de son prix de production.

3) On a Pme immobile, c’est le point où Pm = Pn

Visible: Pm Pme Pm

Invisible : Pn équilibre

Lorsque Pn = Pm = Valeur = E (position à l’équilibre).

Par les oscillations, par le jeu de l’offre et de la demande, le marché conduit à une
position d’équilibre. Et partout, le marché révèle la valeur, c'est-à-dire que l’équilibre de
marché qui s’opère spontanément révèle la valeur fondamentale d’une marchandise.

à E : Pm = Pn O=D équilibre
Le mécanisme montre que le marché est l’indicateur de l’équilibre et s’il y a liberté de
concurrence, l’offre aboutira à la demande. Le marché est un endroit équitable.

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III. Le marché et la main invisible


Smith inventa le sujet marchand qui correspond à l’individualisme qui apparaît au
18ème siècle. On a affaire à des sujets marchands qui vont confronter leurs désirs, leurs
objectifs, leurs intérêts, sur un lieu abstrait que Smith appelle marché.
Le marché c’est le lieu de rencontre des forces économiques, de l’offre et de la
demande, il est abstrait dans sa localisation.
Smith est le premier a raisonner en terme de marché ce qui lui permet de définir le prix
de marché. Il définit la main invisible comme le passage de l’égoïsme individuel à l’harmonie
collective.

« Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l’individu travaille d’une manière
plus efficace pour la société que s’il se donnait pour but de travailler pour elle. »

Efficace (autorégulatrice)
La Main Invisible est
Juste (optimum collectif)

« Efficace » parce que la main invisible (le jeu du marché) conduit à une position
d’équilibre.
Pour Smith, le marché est donc autorégulateur c'est-à-dire qu’il se régule automatiquement
sans avoir besoin des pouvoirs politiques.
« Juste » car quand chacun cherche une rémunération maximale de son activité, le
résultat de cette recherche est une optimisation collective en apportant un bien-être collectif.

La société décrite par Smith doit respecter ces modalités de fonctionnement, c'est-à-
dire que cette société doit être :

- Une société de la liberté, pour que chacun puisse exprimer ses intérêts personnels et ainsi
conserver l’efficacité de la main invisible dans cette société.

- La meilleur, pour conserver la justice de la main invisible.

Efficacité ---- Autorégulatrice ---- Libre --- Juste ---- Optimale ---- Meilleur

On a alors des conséquences évidentes :


Il faut exclure du champ économique tout élément qui pourrait perturber le
fonctionnement de la main invisible. Il ne faut donc pas qu’il y ait de libre accès au marché
car l’intérêt d’un opérateur économique exceptionnel pourrait casser l’autorégulation. Cet
opérateur c’est l’état et Smith exclue l’état du marché car il ne sert à rien et il devient nuisible.

Inutile
L’Etat (économique) est donc donc
Nuisible

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L’Etat est rejeté par Smith uniquement comme agent économique intervenant sur le
marché mais l’Etat reste garant du bon fonctionnement du marché.

Le modèle du circuit smithien

Modèle
du
marché ECHANGE Division du ∆ Richesse
Travail

Modèle Bonheur et
Sujet
concurrentiel Opulence
marchand

Croissance ∆Production ∆Investissement Epargne

Emploi

Le modèle de la main invisible

INDIVIDU SOCIETE

DESORDRE ORDRE

Egoïsme Harmonie
individuel collective
MAIN
INVISIBLE
Intérêt Bien-être

MARCHE
Maximiser les Optimisation
objectifs privés des objectifs
publics

Désirs ETAT Bonheur


Besoins REGALLIEN Opulence

Etat régalien : Etat qui produit des lois.

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Biographie et bibliographie d’Adam SMITH :

Economiste écossais (Kirkcaldy 1723 – Edimbourg 1790). Dans son œuvre


principale, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) ; il
défend un certain nombre d’idées simples : 1) la source de toute richesse est le travail ; 2)
une heureuse organisation de l’économie se réalise spontanément dans toute société ou
l’homme peut se conduire sous l’impulsion de son intérêt personnel ; 3) les
gouvernements doivent accorder une liberté totale à la production nationale et au
commerce international. Adam Smith, en conséquence, condamne la politique
mercantiliste et les entraves corporatives ; il prône la non-intervention de l’Etat en
matière économique et le libre-échange.
En matière de finances publiques, il a formulé les principes classiques de l’impôt,
définis par quatre règles : justice (impôt proportionnel au revenu), certitude (la taxe
imposée doit être certaine et non arbitraire), commodité (cette contribution doit être levée
suivant le mode le plus convenable pour le contribuable), économie (les frais de
recouvrement de l’impôt doivent être aussi réduits que possible).

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David Ricardo (1792-1823)


De sa naissance à 28ans, Ricardo ne se consacra pas à l’économie mais pratiqua
l’économie en temps que courtier à la banque de Londres où il amassa beaucoup d’argent.
A 30ans, Ricardo est riche et s’arrête de travailler et il commence alors sa carrière
d’économiste qui sera couronné par la publication en 1817 de « Principes de l’économie
politique et de l’impôt. »
Ricardo reprend les catégories forgées par Smith mais va articuler ses démonstrations
par rapport aux nécessités et aux besoins anglais d’un point de vue économique et donc les
politiques à appliquer. Les lois qu’il propose vont être des réponses aux questions de
l’époque. Quand Ricardo écrit, la révolution industrielle anglaise a eut lieu ce qui n’était pas
le cas chez Smith.
Pour Ricardo, la question de la croissance ne se pose pas car la révolution industrielle
a crée une croissance durable. Son approche est donc très différente de celle de Smith et sa loi
répond à des questions de répartition alors que Smith répondait à des questions de
production :

Smith Problème de production Comment produire la richesse ?


Ricardo Problème de répartition Comment répartir la production ?

Cette question de répartition est nouvelle pour l’économie.

Ricardo reprend alors les principes de Smith :


Facteurs de production : Terre Travail Capital
Revenus des facteurs : Rente Salaire Profit

Ricardo dit que la façon dont la production va se repartir entre les différents revenus
va être déterminante.
Terre Rente Propriétaires fonciers
Travail Salaire Ouvriers
Capital Profit Entrepreneurs

1) Répartition

Richesse produite
Profit = Revenu national
Rente =PIB
Rente
Salaire
Profit
Quand une des parts
Salaire
augmente, les autres
diminuent.

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2) Comment se déterminent la rente, le salaire et le profit ?

A. La rente :

Ricardo dit que la rente dépend des conditions objectives d’exploitation de la terre qui
détermine une productivité agricole qui détermine le prix des denrées agricoles. Mais Ricardo
réfléchit sur des denrées génériques, les céréales et en particulier le blé et son prix. Et donc le
prix du blé détermine le niveau de la rente.

Conditions objectives d’exploitation de la terre

Productivité agricole

Prix des denrées agricoles

Prix du blé

Prix du blé Niveau de la rente

B. Le salaire :
Conditions objectives de la conjoncture économique Salaire

La théorie socio-economico-historique du salaire amène la détermination historique du


minimum vital (minimum pour qu’un homme puisse se reproduire ainsi que sa famille) qui est
le revenu de base minimal de l’ouvrier.

Prix du blé Rente


Contexte socio-historique Salaire

Donc la rente et le salaire sont déterminés par des paramètres exogènes extérieurs.

Prix du blé Rente


Contexte
Revenu minimum Salaire

C. Le profit :
Comme la rente et le salaire sont prédéterminés par des paramètres objectifs liés au
contexte, le profit devient une grandeur résiduelle du salaire et de la rente.

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I. La loi des rendements décroissants (L’évolution de la rente différentielle,
La formation marginale du prix du blé)

La loi de la population de Malthus dit que la population augmente de manière inéluctable.

Prix du blé

T2 sera moins fertile que T1 car les terres


utilisées en T1 étaient les meilleures.
Le prix du blé de T2 sera donc plus élevé que
Pb3 le prix du blé de T1 car sa productivité sera
Pb2 T3 T4
Pb1 T2 A un moment donné, dans un pays, on a le même
T1 prix de blé partout et donc l’exploitation de T4
Fixera ce nouveau prix car sinon il n’y aurait plus
d’investissement agricole et la production
n’augmenterait pas, on se retrouverait alors dans une situation de famine dans le pays. Cette
théorie ne marche que parce qu’il n’y a pas de variation de la demande vers le bas et donc que
l’offre n’est pas supérieure à la demande.
Les propriétaires de T1 ne vont pas avoir de dépenses supplémentaires pour produire
leur blé, ils feront donc un profit plus élevé à chaque fois que le prix du blé augmentera.

Population Exploitation Rendement agricole

Prix du blé Rente

Et Population Rendement Prix du blé Salaire

La loi des rendements décroissants entraîne :


- Une hausse des salaires et de la rente automatique.
- Une baisse de profit
- Les profits tendent vers 0

Les profits tendent vers 0 lorsque l’état est stationnaire, donc en fin de développement.
C’est la loi ricardienne du développement en économie fermée.

(« Les échanges extérieurs » = suite de Ricardo)

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Les échanges extérieurs

I. Le gain partagé ou la loi des coûts comparatifs

Ricardo nous montre que si deux pays qui ne commerçaient pas ensemble se mettent à
le faire, la spécialisation que cela amène condit à un gain global répartis entre les deux pays.
Ricardo prend pour exemple la Grande-Bretagne et le Portugal

En économie fermée, pour produire 2 unités de drap et 2 unités de vin, on utilisera


390h de travail.

Vin

GB : 120/100=1.2

TI Portugal : 80/90=0.85

Drap

En économie ouverte et donc en libre échange, on aura deux nécessités :


- Une spécialisation sur la base des coûts comparatifs
- La fixation d’un taux d’échange international compris entre les deux taux d’échanges
internes

Démonstration :
1) Arithmétique

Grande-Bretagne Portugal
Heures de travail / drap 100 90 2 unités
Heures de travail / vin 120 80 2 unités
220 170 390 h

2) On a une spécialisation : GB vers le drap


Portugal vers le vin

Grande-Bretagne Portugal
Heures de travail / drap 200 160 2 unités
Heures de travail / vin 200 160 2 unités
360h

On a toujours une consommation de 1unité par produit et par pays.

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On a donc un gain de 30h pour les deux partenaires qui résulte du libre-échange et de
la spécialisation qui en est la conséquence. (Pour fabriquer les 2 unités de vin et de 2 unités de
drap, les deux partenaires auront économisés 30h de travail).

2) Graphique

Drap Drap
GB
TI TI
D2
D1 D1 Portugal

Vin Vin
V1 V2 V1

Si le taux international tend vers l’un des deux pays, le gain de ce pays baissera et
celui de l’autre augmentera.
Il y a donc un gain partagé enter les deux pays. Mais Ricardo ne fixe pas de taux
international et laisse ainsi entendre que les taux doivent être négociés entre les pays. Le
commerce extérieur est donc avantageux pour les deux partenaires s’il y a spécialisation des
deux pays.

Loi des coûts comparatifs : Dans le libre-échange, tous les partenaires gagnent.
Il ajoute que « Pour peu que la GB importe des denrées qui rentre dans la consommation de
l’ouvrier, les profits augmenteront en GB. »

Dynamique en économie ouverte

Libre-échange

Importation de blé
(Prix du blé importé < Prix du blé GB)
(et Prix du blé constant sur le territoire)

Rente
Prix du blé GB Profit Profit

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On a donc deux lois :

- La loi des rendements décroissants, ou dynamique en économie fermée

Rente
Pop Prix blé Profit
Salaire

On arrivera alors à un état stationnaire où les profits seront nuls.

- La loi des coûts comparatifs, ou dynamique en économie ouverte

● En libre échange tout le monde gagne


Rente
● Libre-échange Import blé Prix blé Profit
Salaire

Ricardo souhaitait donc l’abolition des « corn laws » qui étaient protectionnistes pour
instaurer le libre-échange.

Biographie et bibliographie de Ricardo :

Financier et économiste anglais (Londres 1772 – Gatcomb Park, Gloucestershire,


1823). Ricardo s’est plus intéressé à la répartition des richesses qu’à leur production. Partant
des recherches de Malthus, il établit la loi de la rente foncière : les produits des terres coûtent
moins cher à produire, mais ils se vendent le même prix que les autres ; les propriétaires de
ces terres bénéficient ainsi d’une rente foncière égale à la différence des prix de revient.
En corrélation avec la théorie de la rente foncière, Ricardo formule la loi du prix
naturel des salaires toujours réglé par le prix de la nourriture, de l’habillement et des autres
objets nécessaires à l’entretien de l’ouvrier et de sa famille.
Partisan du libre-échange, qui, selon lui, permet à chaque pays de consacrer ses
capitaux et son activité à la production des biens qui lui paraissent le plus utiles, Ricardo
justifie par le principe de prix comparés l’utilité du commerce international.
Dans le domaine de l’impôt, Ricardo a été le premier à formuler les principes
généraux de son utilité sociale ; celle-ci est déterminée non par sa productivité, mais par son
incidence finale, qui est elle-même gouvernée par des lois de la répartition des revenus.

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Ricardo a exercé une influence considérable sur la pensée économique de son temps ;
sa recherche de la vérité objective l’a conduit à énoncer des principes qui sont dans une large
mesure à la base des tentatives du néolibéralisme ainsi que des développements du socialisme
scientifique.

Ses principaux ouvrages sont : Essai sur l’influence du bas prix du blé sur les profits et
les cours des fonds publics (1815), Des Principes de l’économie politique et de l’impôt
(1817), Les Prohibitions en agriculture (1822).

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Karl Marx (1818 – 1883)

Marx se situe à la suite de Ricardo. Ricardo a posé les principes de l’économie


politique et Marx va écrire la critique de l’économie politique dans son livre, « Le Capital,
critique de l’économie politique ». Marx s’inscrit aussi bien dans la continuité que dans la
rupture avec une analyse qui porte sur une approche globale et évolutive

Matérialisme historique Mode de


Méthodologie production
Matérialisme dialectique

Il associe le développement historique au développement économique (Matérialisme


historique) auquel il associe les modes de production. On se retrouve alors avec des modes de
production associés à une époque déterminé (antique, féodal, capitaliste, socialiste, …). Marx
insistera sur le mode de production car il amènera une structure économique puis la structure
politique.
L’objet de l’étude de Marx est le mode de production capitaliste et donc la société
capitaliste européenne de son époque.

Le matérialisme dialectique est basé sur la notion de comparaison et de contradiction


entre les deux pôles opposés. Marx est le premier auteur à dire que « l’économie est
déterminante », c'est-à-dire que l’économie prime sur le religieux, la morale, la politique,
etc.… et donc c’est la structure économique qui instaure la structure de la société.

SUPERSTRUCTURES
(politique, fin, social,…)
SOCIETE

INFRASTRUCTURE
économique

I. La valeur
Marx, comme Smith et Ricardo, s’intéresse tout d’abord à la valeur des choses.
Pour Marx, la valeur est tirée du travail comme chez Ricardo et Smith mais il y
ajoute certains éléments.

Valeur d’usage (aspect qualitatif)


Valeur
Valeur d’échange (aspect quantitatif) =>Prix mesurable

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La valeur d’usage est le socle de la valeur d’échange.


La valeur est déterminé par la quantité de travail contenue dans la marchandise et
détermine le prix avec la loi de l’offre et de la demande qui fait varié le prix autour du prix de
production.

II. La théorie du capital, la circulation du capital


1) Sa première vision de la circulation est : M – A – M

Marchandise -- Argent – Marchandise

Dans ce cas la valeur d’usage l’emporte sur la valeur d’échange

2) Sa deuxième vision est : A – M – A

Mais elle n’a pas grand sens sous cette forme, il faut qu’elle devienne A – M – A’
Et dans ce cas il faut que A’ = A + dA
Et dans ce cas, c’est la valeur d’échange qui l’emporte, dA sera la plus-value réalisée.

Marx se pose ensuite de savoir d’où vient cette plus-value, il émet alors un schéma.

Machines

A Matières A’ = A + dA
premières

Travail

Il précise que ni les machines, ni les matières premières n’apporte de profit.


Il se demande alors comment le travail peut apporter le profit.
La seule hypothèse est que la journée de travail de l’ouvrier n’est pas payé à sa
juste valeur, c'est-à-dire que l’ouvrier produit l’équivalent de son salaire en moins de temps
que sa journée de travail.

Salaire (payé) Plus-value (gratuit)


6h 2h
Il produit son salaire Il crée le profit

Pour Marx, ce principe mène la théorie de l’exploitation.

Mais Marx justifie d’abord le profit (A’ > A), puis en l’observant trouve une injustice
vis-à-vis des ouvriers.

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Capitalistes (achètent le W)
Injustice Exploitation Lutte des classes
Ouvriers (vendent le W)

Marx instaure aussi la plus-value relative et la plus-value absolue.


Le but des capitalistes est d’augmenter leur plus-value.

Plus-value absolue : Augmentation de la durée de travail


Plus-value relative : Où l’on tente de réduire le temps pendant lequel l’ouvrier produit son
salaire pour augmenter alors la plus-value.

Pour cela il faut augmenter la productivité de son travail, c'est -à-dire investir dans de
nouvelles technologies. La théorie de Marx s’applique au travail productif et aujourd’hui il
n’y a presque plus de travailleurs productifs. On comprend alors l’importance de a recherche
et développement.

Loi de la baisse tendancielle du taux de profit

L’évolution du taux de profit

Π = pl Π : Taux de profit
C+V C : Capital constant (machines, mat 1ère,..)
V : Capital variable (salaires)
= Profit C / V : Composition organique du capital
Capital

= (pl / V) ≈ Machines = K
C/V + 1 Hommes W

Marx nous dit que la tendance est que le rapport C/V augmente.
On a tendance a employé de plus en plus de machines et de moins en moins
d’individus. C’est donc le principe de l’automatisation du processus productif et on a donc
une augmentation de la productivité.

Marx affirme que la concurrence entraîne l’investissement, qui entraîne l’innovation


et les nouvelles technologies. Les nouvelles technologies entraînent alors la hausse de la
productivité

Π= pl / V Π
[(C/V) + 1]

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Marx nous dit alors que pl/V augmente également mais cette augmentation sera, par
rapport à l’augmentation de C/V :
- Seconde (chronologiquement)
- D’une amplitude moindre ( C/V > pl/V)
Conclusion : Π = pl = pl/V => Π
C C+V C/V + 1

On arrive à la loi de baisse tendancielle du taux de profit :


« Le taux de profit aura tendance à baisser. »

Mais Marx nous parle ensuite des actions possibles pour enrayer cette tendance, la
plus importante étant le commerce extérieur. Le libre-échange permet ainsi de conserver un
taux de profit que la structure capitaliste interne ne lui permet pas.

Causes contraires à la baisse tendancielle :


- Commerce extérieur

- Les exportations permettent d’écouler la production à un prix qui correspond au taux de


profit recherché (on va vendre plus cher à l’exportation vers des zones moins développées),
les exportations permettent ainsi une augmentation du taux de profit.

- Les importations vont permettrent d’importer des marchandises qui diminuent le prix du
capital (part des matières 1ères)

pl - Matière 1ère moins cher => C


(C + V) - denrées alimentaires moins chères => V

On a donc le schéma : Investissement => Productivité => Π

Marx se pose la question de savoir pourquoi le capitaliste investit et augmente donc sa


productivité et baisse ainsi son taux de profit.

Marx répond qu’il investit pour contrer la concurrence mais cette réponse est
insuffisante.
Il propose donc une seconde réponse.

T1 : C V pl

(C/V)2 > (C/V)1 On investit et donc on augmente la productivité

T2 : C V pl Valeur 2 < Valeur 1


C V pl P2 < P1

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La hausse de la productivité entraîne la baisse des prix.


On produit mieux, c'est-à-dire qu’on produit moins cher. Mais si on produit mieux, c’est
qu’on va produire plus. A T2, au lieu de produire 1unité on en produit 2.

Le taux de profit a baissé mais l’on vend deux unités alors qu’en est il du profit ?

Profit 1 : pl (1) Profit 2 : pl (2) + pl (2)

Donc : 2pl (2) > pl (1)


C'est-à-dire qu’à la baisse tendancielle du taux de profit correspond la hausse
tendancielle de la masse des profits. La logique du capitaliste est donc respectée.

Explication des crises de surproduction

T1 : P1

T2 : P2 Réalité objective
P2’ = P1 Volonté du capitaliste

Conséquence : au prix P2’ (=P1) , la capitaliste ne pourra pas vendre toute sa


production et donc à T2 : O > D = Crise
Donc, pour arriver à O = D, on va baisser les prix à T3

T3 : P3 = P2

La période 3 et le prix 3 traduisent la réalité objective de la période 2 que le capitaliste


n’avait pas appliqué..
La crise de surproduction traduit le décollage entre la baisse objective du taux de
profit, c'est-à-dire la baisse de prix unitaire, et son imposition par le marché.
Ceux qui n’ont pas investit produiront à P1 et seront éliminés par la crise.

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Biographie et bibliographie de Marx :

Homme politique, philosophe et économiste socialiste allemand (Trèves 1818 -


Londres 1883). Après des études de philosophie, au cours desquelles il subit l’influence
d’Hegel et se lia avec Ludwig Feuerbach, il se tourna vers le journalisme et devient, en
1842, rédacteur en chef de la Gazette rhénane, fondée par les radicaux de l’opposition. La vie
de Marx fut celle d’un exilé, errant de ville en ville, de Paris à Bruxelles, puis à Londres. Il
fut, avec Engels, le rédacteur du Manifeste du Parti communiste (1847-1848) et le fondateur
de la I ère Internationale (1864). Il a défini sa doctrine dans le Capital (1867), que sa mort a
laissé inachevé. Parmi ses autres œuvres, il faut citer : Economie politique et philosophique
(écrit en 1844, publié en 1928-1932), La Sainte famille (1845), Misère de la philosophie
(1847), Contribution à la critique de l’économie politique (1859).
Opposée aux philosophes idéalistes et dualistes, la philosophie de Marx est un
matérialisme dialectique ; elle affirme l’existence d’une manière indépendante de la pensée,
d’une manière indépendante de la pensée, celle-ci n’étant que la matière consciente d’elle-
même, et explique son développement par une succession de révolutions (bonds qualitatifs),
rendues inévitables par la tension et la rupture d’équilibre que créent d’imperceptibles
changements quantitatifs peu à peu accumulés. De ce matérialisme dialectique dérive le
matérialisme historique, pour lequel l’histoire est déterminée par les contradictoires entre les
modes de production et les rapports de production (formes de propriété), contradictions qui se
traduisent par la lutte des classes. Marx considère que le capitalisme, en concentrant les
richesses dans quelques mains, ne pourra résister à l’assaut des travailleurs groupés et
organisés, et prévoit l’avènement d’une société prolétarienne fondée sur la collectivisation des
moyens de production et d’échange. L’aspect économique du marxisme a pour support la
théorie de la valeur : la valeur est l’expression de la quantité de travail contenue dans une
marchandise, le travail social étant le temps nécessaire en moyenne à la production d’une
marchandise à une époque donnée. La plus-value est constituée par la différence entre la
valeur créée par l’ouvrier pendant son heure de travail et le salaire payé ; son taux dans le
régime capitaliste est donc, pour Marx, fonction du degré d’exploitation de l’ouvrier ; le
système de production capitaliste oppose les détenteurs des moyens de production
(capitalistes) au prolétariat, qui aliène ainsi sa force de travail.

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Les Néo-classiques

Chronologie de la pensée libérale :

18ème 19ème 20ème


Smith Néo-classique Néo-libéralisme

Néo-classique : Jevons (1835 - 1890)


Menger (1840 – 1921)
Marschall (1842 – 1924)

Néo-libéraux : Ecole de Chicago, Friedman

L’objet d’étude des classiques est le cœur productif, ils étudient l’infrastructure qui va
déterminer les effets observables.

Pour les néo-classiques, le marché est le lieu d’intelligibilité de l’économe.

Compréhension (savoir, analyse)


Marché
Appréhension (on déchiffre, on observe)

Le marché, lieu des transactions, devient l’objet d’études des néo-classiques.


Le marché introduit la notion de bien économique.

MARCHE BIEN ECONOMIQUE

Valeur

Utilité

L’utilité se définit par rapport à des besoins et cela conduit à une subjectivité.

UTILITE BESOINS

SUBJECTIVITE

Sujet économique

Homo oeconomicus Individu

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Libéral
Choix Calculer Néo-classique

Rationnel

Intérêts

Cette nouvelle représentation va conduire à une formalisation mathématique de


l’économie.
On trouve alors la notion d’utilité marginale avec deux lois importantes :

La loi de décroissance de l’utilité marginale :

L’utilité baisse quand les quantités augmentent.

La loi psychologique fondamentale :


Prix
Offre

Position d’équilibre

Demande
Quantité

La valeur d’un bien est d’autant plus élevé que :


1) Le besoin est estimé par l’agent comme prioritaire
2) La quantité disponible de ce bien est faible.

Pour arriver à l’équilibre sur le marché, il faut l’intervention du jeu de l’offre et de la


demande d’où la notion de libéralisme. Il faut que l’ensemble des conditions permette,
favorise, la libre action de la loi de l’offre et de la demande. Le rôle de l’Etat sera donc, pour
les néo-classiques, de permettre le bon fonctionnement du marché pour que l’offre et la
demande s’expriment.
Le concept essentiel qui aménage le champ économique libéral, c’est le concept d’entreprise.

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