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Sommaire

 Introduction

 Chapitre préliminaire

 Partie I : L’objet des sciences économiques (c’est- à-dire

de quoi elles traitent)

 Partie II : Les principaux courants de la pensée

économique

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Partie II :

Les principaux courants de


la pensée économique

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Partie 2: Les principaux courants de la
pensée économique

I – La pensée Mercantiliste (vers 16 siècle)


II – Les physiocrates (vers 18 siècle)
III – Le courant libéral : L’École classique (milieu de
18 siècle)
IV – L’École néo-classique (milieu de 19 siècle)
V– Le courant Marxiste
VI –La théorie de l’intervention de l’Etat : Keynes

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Objectif général

• Donner une vue d’ensemble de la


manière dont la science économique a
évolué, a forgé ses concepts et défini
ses méthodes.
• Se familiariser avec les différentes
écoles de pensée économique afin d’en
saisir les principales divergences.

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Objectifs spécifiques

• Connaître les principaux auteurs


économiques
• Saisir les outils d’analyse économique
des principales écoles de pensée
• Présenter les apports essentiels à la
théorie économique.

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La pensée économique : l'ensemble
de la recherche en Économie repose
sur les réflexions de quelques grands
économistes dont chacun appartient,
à l'époque où il a vécu, à une école de
pensée ou courant de pensée.

 Tous les économistes n’ont pas la même conception de


l’économie et de ses mécanismes.
 Le début des premiers courants de pensée économique
remonte à la fin du 18ème et début du 19ème siècle. Il se
confond approximativement avec le début de la révolution
industrielle.

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• La pensée économique n’apparaît véritablement
qu’au 18ème siècle et elle est marquée par 3 grandes
mutations :
• en 1776, avec l’ouvrage d’Adam Smith sur la nature
et les causes de la richesse des nations.
• un siècle plus tard avec les travaux de Karl Marx,
vers 1867
• dans les années 30, avec Keynes

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Les grands courants de la pensée
économique
• Mercantilistes
• Physiocrates
• Classiques
• Marginalistes et néo-classiques
• Marx
• Keynes

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I – La pensée Mercantiliste
(vers 16 siècle)

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La pensée Mercantiliste ou les pré-
classiques (vers le 16 siècle)

C’est l’ensemble de doctrines à la


période de transition entre le féodalisme
et le capitalisme et de politique
économique qui s’est développé en
Europe au XVI ème et XVII ème siècle.

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Le Mercantilisme
Problématique : la première « école » économique ?

- Définition 1 (petit Larousse) : « Doctrine économique selon laquelle les


métaux précieux constituent la richesse d’un Etat ».

- Définition 2 (Pierre Deyon, Le Mercantilisme, Paris, Flammarion, 1969) :


« Ensemble des théories et des pratiques d’intervention économique
qui se sont développées dans l’Europe moderne depuis le XVIe
siècle ».

- Définition 3 (Pierre Deyon) : une doctrine qui « repose sur cette idée
que l’intervention de l’Etat doit assurer l’équilibre indispensable de la
balance commerciale ».

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Un peu d’histoire
histoire économique des échanges commerciaux

– Les premières mesures à caractère protectionniste ont été destinées à


mettre en oeuvre la doctrine mercantiliste et remontent au XVIe siècle
(Thomas Mun, Jean-Baptiste Colbert).

• Le mercantilisme est un courant de la pensée économique contemporaine de


la colonisation du Nouveau Monde et du triomphe de la monarchie absolue (depuis
le XVIe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe siècle en Europe).

• Alors que l'époque connait les grandes découvertes (Colomb), les échanges
s’accentuent entre les pays, et contribuent à créer les premiers Etats modernes. Ces
Etats cherchent à accroître leur pouvoir en faisant venir d'importantes quantités de
métaux précieux comme l’or et l’argent ; on pense alors que la puissance d'un pays est
fonction de ces stocks.

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Un peu d’histoire
histoire économique des échanges commerciaux

Le mercantilisme repose sur la possession de métaux précieux comme l’or ou


l’argent, ce qui est censé révéler la richesse d’un pays. La richesse d’un État -
Nation se mesure d’abord par la quantité de métaux précieux qui circule sous
forme de monnaie sur son territoire ;

Pour accroître le stock de métal précieux, il faut que les exportations soient
supérieures aux importations, ainsi il convient de contrôler l’ensemble de la
balance commerciale, et les arrivées massives de métaux précieux en
provenance du Nouveau Monde ne font que renforcer cette conviction.

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Un peu d’histoire
histoire économique des échanges commerciaux

Il considère que « le prince, dont la puissance repose sur l'or et sa


collecte par l'impôt, doit s'appuyer sur la classe des marchands et
favoriser l'essor industriel et commercial de la Nation afin qu'un
excédent commercial permette l'entrée des métaux précieux »1.
Cette croyance se généralise et plaide en faveur d'une vision
dynamique de la politique de l'économie nationale. Les tenants du
mercantilisme prônent le développement économique par
l'enrichissement des nations au moyen d'un commerce
extérieur convenablement organisé en vue de dégager un excédent
de la balance commerciale.

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Les principaux auteurs qui ont développé la doctrine
mercantiliste

• Jean-Baptiste COLBERT : est un homme d’Etat français


et l’homme de confiance de louis XIV.
• Antoine de MONTCHRESTIEN : est un économiste
français qui semble avoir crée l’expression d’économie
politique. Il a publié en 1615 le « traité de l’économie
politique et a élaboré le tableau de l’état économique de la
France en 1610.
• Jean BODIN : est un philosophe et magistrat français, il
était le procureur du roi de l’époque.
• Les anglais Thomas MUN, Josiah CHILD et William
PETTY.

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L’ère mercantiliste (XVIe S.)

Période caractérisée par un afflux


considérable de métaux précieux
(découverte du Nouveau Monde)
=>Entraîne une hausse sensible des prix.

Constat: cet afflux apporte puissance


économique, politique et militaire aux pays en
bénéficiant (Espagne, Portugal)

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L’ère mercantiliste (XVIe S.)

 on assiste à un important développement


d’industries, à un phénomène d’urbanisation,
à l’essor de l’activité commerciale tant au
niveau national qu’au niveau international.
 Les Grandes Découvertes vont conditionner
ces évolutions. Elles favorisent l’afflux des
métaux précieux en Europe et donnent
naissance à un vaste mouvement d’échanges
favorisant l’activité des commerçants.

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Les principales idées des mercantilistes

• L’enrichissement est une fin louable ;


• Ce sont les métaux précieux qui expriment la richesse et la
puissance des nations (Colbert) ; pour accroître la richesse, il
faut accroître les métaux précieux. Cet objectif ne peut être
atteint que grâce au commerce extérieur c.à.d. grâce à une
balance commerciale excédentaire.
• L’Etat s’enrichie et accroît sa force (politique, économique et
militaire) en favorisant l’enrichissement de ces marchants dans le
circuit de commerce international : les intérêts du souverain et
des marchands sont donc aux yeux des mercantilistes
convergents.

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La pensée économique mercantiliste

- sur le plan philosophique: Pas d’Etat naturel


possible. « L’homme est un loup pour
l’homme».

→place à la philosophie du contrat social:


reconnaissance d’une autorité souveraine

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La pensée économique mercantiliste

Aux XVI°et XVII° siècles, • Pas d’Etat naturel


nouvelle philosophie possible. « L’homme est
politique: un loup pour l’homme »
 Nicolas Machiavel (« Le →place à la philosophie
Prince »-1513), du contrat social:
 Jean Bodin («6 livres de reconnaissance d’une
la République» -1576), autorité souveraine.
 Thomas Hobbes(«
Léviathan» - 1652)

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La pensée économique mercantiliste

sur le plan économique


Nouvelle pensée • Pour que l’Etat soit fort, il
économique: le faut qu’il soit riche; donc
«mercantilisme » théorisé que ses sujets soient
par Antoine de riches aussi.
Montchrestien («Traité
d’économie politique »- • Nécessité de
1615). produire:des biens
industriels (Colbert), des
biens agricoles
(agrarisme de Sully). Et
nécessité de commercer
(William Petty).

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Enchaînement causal

Débouchés Stimuler Exportations


externes la production

afflux de métaux
réduction du taux inciter à
précieux
de l'intérêt l’investissement

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II- Les physiocrates

XVIIIe siècle

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Les physiocrates
La vague d’économistes qui suivent les
mercantilistes est de tendance libérale.

Ils appellent à une refonte des pratiques


économiques dont le fondement est la liberté
d’entreprendre et d’échanger

« Laissez faire, laissez aller »

Ce qui importe ce n’est pas l’accumulation d’or


et d’argent mais la production de biens

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Les physiocrates: Quesnay
François Quesnay (1694-1774): né à Méré
(France), médecin
• Fondateur de la première école d’économie
à part entière: les physiocrates.
• Lance l’idée d’une science qui aurait pour
objet l’étude précise, rigoureuse et
mathématique des lois naturelles de
l’économie.

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Les physiocrates: Quesnay
Tableau économique: décrit le
fonctionnement de l’économie: Comment
l’argent et les marchandises doivent circuler
entre les grandes classes sociales pour
assurer la reproduction et la croissance de
l’économie (circulation analogue au sang dans
le corps humain).

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Les physiocrates: Quesnay

Le Tableau économique aborde l'économie sous


forme d'un circuit. François Quesnay entendait
démontrer que la circulation des biens dans la société
pouvait être comparée à la circulation du sang dans le
corps. Il en conçoit donc chaque classe de la société
comme un organe du corps social et entend montrer
comment chacune de ces classes dépend des autres
à travers l'interdépendance des activités
économiques, les relations qui s'établissent dans la
production et la répartition.

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Trois classes sociales
(1) la classe productive: tous ceux qui travaillent la terre
(agriculteurs);
(2) la classe des propriétaires (l’aristocratie, l’appareil
d’État et le clergé)
(3) la classe stérile: les artisans, les manufacturiers et
les marchands.
=> Seule l’agriculture engendre un produit net. La
première classe travaille la terre et verse à la seconde
une rente, contrepartie monétaire du produit net. La
troisième transforme les produits.

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L’école physiocratique inscrive leurs idées sur deux plans

- sur le plan philosophique, les libertés de


commercer et d'entreprendre sont les
fondements de l'efficacité et de l'harmonie
sociale dans le cadre de l'ordre naturel
- sur le plan économique, la terre est l’unique
source de toute richesse et le travail agricole
le seul travail « productif » : les activités
industrielles sont jugées « stériles » car leur
réalisation ne constitue qu’une transformation
de produits d’origine agricole déjà créés.

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III- L’École classique
(les économistes classiques)
milieu de XVIIIe siècle

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L’école classique

• Fondateurs: Adam SMITH, David


RICARDO, Robert MALTHUS, Jean
STUART-MILL Jean Baptiste SAY,…
• L’intérêt individuel est le moteur de toute
action humaine

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L’école classique
Les classiques
♦ qui sont-ils?

Adam Smith (1723-1790)


David Ricardo (1772-1812)
Thomas Malthus (1766-1834)
Jean Baptiste Say (1767-
1832)
John Stuart Mill (1806-1873).

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Principes
• Les individus et les entrepreneurs ont
des comportements rationnels en
matière de consommation et de
production
• La « main invisible »
• « laisser faire, laisser passer »
• Le marché régulateur de l’économie
• Le rôle neutre de la monnaie

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C’est en Angleterre, au XVIII ème siècle,
qu’un nouveau courant de pensée connu
sous le nom des classiques a vu le jour.
Elle se préoccupait essentiellement des
fondements moraux de l’action humaine :

l’égoïsme individuel pouvait être


considéré comme une motivation
vertueuse et la liberté et la
concurrence sont des fondements
moralement valables de
l’organisation des relations sociales.

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Dans son ouvrage : « Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations », Adam SMITH montre que

la véritable richesse réside dans la production


matérielle

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La spécialisation et la division du travail

 Smith a montré que la division du travail est le seul


véhicule du progrès puisqu’elle permet d’accroître la
productivité.
 Il observe que la spécialisation technique à l’intérieur
d’une manufacture d‘épingle est source d’efficacité. Il
observe qu’un artisan travaillant seul peut produire 20
épingles par jour mais en travaillant avec d’autres, où
chacun serait spécialisé dans une tâche précise et
répétitive, pouvait produire 2000 épingles par jour.

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Quatre points fondamentaux caractérisent ce
courant de pensée

1- la liberté des individus (liberté d'entreprendre, liberté de contracter, liberté de


concurrence).
2- La main invisible : Le deuxième moyen d’accroître la richesse est de laisser les
individus s’enrichir puisque l’enrichissement de ces individus conduit à
l’enrichissement de la nation. Selon Smith, les individus se caractérisent par des
motivations égoïstes, personne ne s’occupe d’assurer le bien être économique
général ni ne sait comment s’y prendre.
3- Le non-interventionnisme : Les prix qui se fixent librement sur les différents
marchés des biens et services et jouent le rôle d’indicateurs économiques ; des
prix élevés indiquent une situation de pénurie alors que des prix bas sont
synonymes d’abondance.
4- Le libre-échange : Une autre voie d’enrichissement selon Smith passe par le
libre- échange. Il s’agit pour une nation de se procurer les produits au meilleur
prix ; la spécialisation internationale est alors nécessaire.

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Théorie de la main invisible

Selon cette expression: il existe un processus


naturel par lequel la recherche par chacun de
son intérêt personnel concourt à l'intérêt
général.

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Prenons l'exemple d'un boulanger. Il
produira un pain de qualité. Non pas pour
plaire simplement à ses clients, mais
surtout pour vendre davantage. En
cherchant à vendre plus, le boulanger
proposera un produit de meilleure qualité
ou encore un prix plus faible. Ainsi,
l'intérêt personnel du boulanger, à savoir
gagner plus d'argent, va favoriser la
collectivité.

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Théorie de la main invisible

Pour Adam Smith, le mobile "égoïste" qui


amène chaque individu à améliorer sa
situation économique engendre donc au plan
national des effets bénéfiques en réalisant
l'intérêt général comme si les individus étaient
"conduits" à leur insu par une "main invisible".

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La théorie de la valeur chez les
classiques

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La valeur est une question primordiale
au XVIIIeme et au XIX siècle, qui divise
les économistes.

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La théorie de la valeur

Développement de concept valeur-travail:


Qu’est ce qui donne de la valeur à quelque
chose ? Qu’est ce qui fonde la valeur ? Voilà
bien une question d’économiste.

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La théorie de la valeur
La valeur d’usage de quelque
chose est son utilité, le besoin qui
est ressenti pour lui (ainsi on
achète une paire de chaussures
pour se chausser) ;
Deux notions
de valeur
la valeur d’échange est son prix
(on peut aussi acheter une paire
de chaussures pour la revendre).

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Cette théorie, développée principalement par Smith et
Ricardo, permet de définir la valeur d’un bien en partant
du paradoxe de l’eau et du diamant. Ces deux auteurs
distinguent la valeur d’échange de la valeur d’usage. La
chose la plus utile a une faible valeur d’échange et la
chose la moins utile a une valeur d’échange élevée.

Il s’ensuit que l’utilité ne permet pas de mesurer la valeur.


Comment expliquer ce paradoxe ?

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 La valeur d'un bien résulte du coût des facteurs de
production nécessaire à sa fabrication,
essentiellement le travail. La valeur est donc basée
sur un critère objectif, c'est-à-dire sur une valeur
d'échange.
 La valeur d'échange est égale à la quantité de travail
que cette marchandise peut acheter ou commander ;
c'est la valeur travail commandée.

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IV- L’École néo-classique
(les économistes néo-classiques)

milieu de XIXe siècle

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L’école néo-classique
Les néoclassiques
♦ qui sont-ils?

Stanley Jevons (1835-1882)


Léon Walras (1834-1910)
Alfred Marshall (1842-1924)
Vilfredo Pareto (1848-1923)

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Léon WALRAS (1834-1910)

La valeur d’échange est une grandeur. Elle


relève des mathématiques. Donc, l’économie
politique pure, ou la théorie de la valeur
d’échange et de l’échange... est, comme la
mécanique, comme l’hydraulique une science
physico-mathématique. »

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♦ Leurs théories
- Retour à la valeur utilité
- Un raisonnement « à la marge » : (utilité marginale,
coût marginal) débouchant sur une théorie de la
demande : l’utilité marginale décroissante
- L’équilibre général de Walras et l’optimum de Pareto

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La théorie de la valeur chez les
néoclassiques

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La valeur utilité

Sur le plan conceptuel, les néoclassiques utilisent le


concept de la valeur utilité plutôt que le concept de la
valeur travail chez les classiques.

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Ce qui fait la valeur d’une marchandise, c’est
la capacité qu’elle a à satisfaire un besoin :
plus ce besoin est fort , plus le prix est élevé.
Ce qui fait la valeur d’un bien c’est donc son
utilité aux yeux du consommateur, et non
l’effort de production que ce bien a nécessité.

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La valeur utilité

à l’appréciation subjective que fait chaque individu


quant à l’utilité d’un bien, elle se mesure par l’utilité
marginale de la dernière unité et traduit à la fois l’utilité
et la rareté.

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Le principe hédoniste

Le principe hédoniste est un principe selon


lequel chaque agent économique cherche à
maximiser ses satisfactions avec le moindre
effort.

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Le principe hédoniste

Ainsi, le producteur a-t-il pour objectif de


maximiser sa production avec un budget
donné, compte tenu du prix de chaque facteur
de production (travail et capital) et de leur
substitution (hypothèse selon laquelle un
même niveau de production peut être obtenu
avec des combinaisons variables de travail et
de machines).

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Le principe hédoniste

De son côté, le consommateur cherche, pour un


budget donné, à obtenir le niveau de satisfaction le
plus élevé possible, compte tenu des prix des
différents biens qu’il peut acquérir. A cet égard,
l’approche néoclassique, contrairement aux analyses
classiques, est éminemment microéconomique.

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Le principe de la rationalité ou le postulat de
rationalité

selon lequel chaque agit de façon rationnelle. Une


action rationnelle au sens de PARETO est une action
qui résulte d’une part d’une mise en relation préalable
par l’agent des moyens dont ils disposent et de ou des
objectif(s) qu’il se fixe et, d’autre part, d’une tentative
de minimisation des moyens utilisés pour atteindre
son objectif de maximisation du résultat. Aux yeux de
WALRAS, chaque agent est supposé connaître des
conséquences objectives de ses actes (hypothèse de
la rationalité substantive des comportements)

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Les traits essentiels de la pensée libérale
néoclassique

Valeur-utilité : La valeur d’un bien ne dépend pas de son coût


de production mais de l’utilité que le consommateur lui accord.

Individualisme Méthodologique : L’analyse est micro-


économique : elle s’intéresse au comportement d’agents
individuels rationnels : « homo oeconomicus » tel Robinson sur
son île.

L’équilibre économique général : L’équilibre existe à un double


niveau : au niveau de chaque individu quelle que soit sa fonction
économique (Consommateur ou Producteur) et au niveau de
chaque marché.

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La pensée Marxiste et Keynesienne

Le courant Marxiste

La théorie de l’intervention de l’Etat : Keynes

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V- Le courant Marxiste

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Contexte

 C’est dans un contexte économique et social marqué


par la misère de la classe ouvrière au XIXe et en
examinant plus particulièrement le contexte de
l’Angleterre, berceau de la révolution industrielle, que
le philosophe allemand Karl MARX (1818- 1883)
étudie les processus d’évolution du capitalisme.
 Son ouvrage le plus fondamental est le « Capital »
publié en 1867.

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Contexte
Karl Marx, né à Trèves (Rhénanie), philosophe
Analyse et critique le mode de production
capitaliste
• Marx a vécu une période caractérisée par:
Le développement industriel anglais,
La seconde révolution industrielle vers
1830, qui s’étend à toute l’Europe occidentale
a constitué une étape décisive dans l’évolution
du capitalisme.

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Au cours de cette même période,
 Sur le plan économique: l’économie mondiale connaît
une série de crises, celles de 1837 et de 1839 qui
surviennent à la fois dans les secteurs agricoles et
industriels.
 Sur le plan social: les conditions des ouvriers dans le
secteur industriel se détériorent. L’extension du
salariat a renforcé les antagonismes de classes et les
déplace de l’opposition traditionnelle entre
propriétaires terriens et capitalistes vers l’opposition
entre prolétariat et capitalistes.

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La pensée de Marx
• L’idée principale de Marx est que le
capitalisme est fondamentalement instable. Il
a dit que nous irions de crise en crise et que la
société devient de plus en plus inégalitaire.
• Pour Marx, le monde est divisé en deux
classes : les patrons et les travailleurs.
• Il pense que ces deux catégories seront
toujours en désaccord et que cette lutte est
synonyme de crise.

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La pensée de Marx

• Société divisée en trois classes: rentiers,


capitalistes et salariés (cfr. Ricardo)
• Introduit la dynamique de la lutte des
classes: mode d’organisation économique et
moteur de l’histoire du fait de leur
affrontement
=> Aboutissement: Communisme (fin de la
lutte des classes)

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Les traits essentiels de la pensée marxiste

 La notion de plus-value : Pour Marx, la seule source de profit


du capitalisme est l’exploitation des ouvriers. La différence entre
le salaire versé à l’ouvrier et la valeur que son travail permet
d’ajouter au produit est appelée « plus-value ».
 Contradictions du système capitaliste : En recherchant
toujours plus de plus-value, notamment par le maintien de
salaires bas, les capitalistes provoquent la paupérisation de la
classe ouvrière et bloquent le système économique : ce blocage
annonce l’avènement du socialisme
 La propriété collective des moyens de production : La
propriété privée des moyens de production doit être abolie
(annulée ou supprimée) et remplacée par une appropriation
collective.

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La théorie de la plus-value

Karl Marx reprend et complète la théorie


de la valeur des économistes classiques
(Adam Smith, David Ricardo, etc.), selon
lesquels la source de la valeur
d’échange d’une marchandise est le
travail qui y est incorporé.

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La théorie de la plus-value
 La notion de plus-value est née dans la
théorie marxiste et désigne, dans cette théorie, la
différence entre la valeur de la production des
travailleurs et leur salaire.
 Il va alors exister une différence entre la valeur de la
production réalisée par les travailleurs et le coût de
production des travailleurs (c'est-à-dire le salaire) :
cette différence constitue la plus-value, fruit du travail
du salarié, et que le capitaliste s'approprie.

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La théorie de la plus-value

D'après cette thèse, toute marchandise est


payée à son coût de production ;
le travail n'échappe pas à cette règle et il est
donc payé à son coût de production, c'est-à-
dire ici de reproduction: il s'agit du minimum
vital assurant seulement la survie du
travailleur et lui permettant de se perpétuer
dans ses enfants.

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Prenons l'exemple : Si le nombre d’heures
effectué par l’ouvrier est de 8 heures par
jour, ce dernier a crée une valeur nouvelle
de 8 heures et que 5 heures suffisent pour
produire les biens nécessaires à la
reproduction de sa force de travail, alors
la différence de 3 heures constitue la
plus-value approprié par le capitaliste.

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Théorie de la plus-value

l’idée que la force de travail (les capacités mentales et


physiques nécessaires à l’exécution d’un certain travail)
est une marchandise que les ouvriers vendent aux
capitalistes. Celle-ci est alors achetée à sa valeur, c’est-à-
dire au nombre d’heures de travail que l’ouvrier doit
accomplir pour assurer ainsi sa subsistance. Or, les
capitalistes font travailler les ouvriers au-delà de ce
nombre d’heures. La différence, qualifiée de plus-value,
constitue la source unique du profit pour les
entrepreneurs capitalistes. Les ouvriers sont donc
« exploités ».

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Le capitaliste cherche à accaparer un
surtravail maximum, ne restituant au salarié
que le minimum vital (les moyens strictement
nécessaires à la reproduction de la force de
travail)

Mécanisme de l’exploitation capitaliste


Ce mécanisme conduit à la perte du capitaliste
à LT

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Pour maximiser son profit ou sa plus-value, le
capitaliste peut :
 allonger la durée de la journée de travail : la plus-
value absolue.
 diminuer la valeur de la force de travail, grâce à une
augmentation de la productivité du travail par le biais
notamment du recours au progrès technique : la plus
value relative.
 vendre provisoirement les marchandises à un prix
supérieur à leur valeur : la plus-value extra.

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Marx a théorisé la lutte des classes

Les contradictions du système économique


 La lutte des classes entre les esclaves et les maîtres,
les serfs et les seigneurs ou entre les salariés et les
capitalistes constitue l’aspect primordial de la
contradiction de chaque mode de production.
 C’est l’opposition entre les bourgeois et les
prolétaires qui puisse rendre compte de la logique du
système capitaliste.
 Pour Marx le travail est la source exclusive de la
création de richesse

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• Dans ce système, l’exploitation de la force de travail
par le capital caractérise les rapports de production,
qui sont des rapports d’exploitation.
• La société est alors divisée en deux classes
antagonistes ayant des intérêts contradictoires :
La classe de ceux qui possèdent les moyens de
production, les capitalistes.
La classe de ceux qui ne possèdent qu’une seule
marchandise, leur force de travail, qui serait vendue
aux capitalistes ; ce sont les salariés ou le prolétariat

Page 78
VI- La théorie de l’intervention de
l’Etat: Keynes

Page 79
La révolution keynésienne

1930 – Seconde guerre mondiale

Page 80
John Maynard Keynes

John Maynard Keynes (1883-1946), né à


Cambridge (Angleterre)
• Grand penseur de l’interventionnisme
• Prône une remise en question du
libéralisme économique traditionnel
attaché au laisser faire.

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John Maynard Keynes

Distingue deux niveaux pour l’analyse


économique : celui de l’entreprise et du
consommateur (microéconomie) et
celui de la politique économique et de la
régulation par l’État (macroéconomie).

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John Maynard Keynes
Dans son ouvrage, « Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie » (1936), rédigé au moment
où l’Europe traversait la crise économique des années
1930, KEYNES prend le contre-pied des analyses
classiques et néoclassiques. Il abandonne d’abord
leur approche microéconomique, au profit d’une
analyse macroéconomique fondée sur l’étude
d’enchaînements causales entres variables globales
observées au niveau national.

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Pour Keynes:
• La demande est le moteur de la production,
de l’emploi et du revenu
• Pas de garantie qu’en économie de marché,
la demande effective soit suffisante pour
garantir le plein-emploi
• Deux composantes de la demande: demande
de consommation et demande
d’investissement

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L’analyse macroéconomique
Selon KEYNES, l’agrégation des
comportements microéconomiques intéressés
contrevient à l’intérêt général. Le marché ne
peut servir de pont –de « bridge »- entre les
intérêts particuliers et l’intérêt général. Il
n’existe pas en soi de pont privé –c’est le «no
bridge »- entre la microéconomie et la
macroéconomie du fait de l’incapacité du
marché à concilier entre les intérêts
individuels et l’intérêt général.

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Il en résulte d’une part, que l’analyse doit être
macroéconomique, c’est-à-dire qu’elle doit se fonder
sur un point de vue qui envisage les interactions entre
grandeurs macroéconomiques quantifiées et, d’autre
part, que l’intervention de l’Etat s’avère nécessaire
pour concilier les intérêts particuliers
microéconomiques et l’intérêt général.

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La demande effective
La demande effective est la somme de la
consommation globale et de l’investissement global
anticipés par les entreprises. En fonction de la
demande effective De, les entrepreneurs s’engagent
dans la production des biens et services dont le
montant total Y est équivalent à De. Il en résulte que
la seule disponibilité en facteurs de production ne
garantit aucunement la production. Pour que celle-ci
soit engagée, il faut que les entrepreneurs anticipent
une demande suffisante.

Page 87
La loi psychologique de consommation

La loi psychologique de consommation : Si le revenu


donne le pouvoir d’achat nécessaire au financement
des dépenses de consommation, ce pouvoir doit être
fondé préalablement sur une volonté d’achat dont la
source se trouve dans les besoins. Or, selon
KEYNES, compte tenu de la saturation progressive de
ces besoins, la consommation augmente moins vite
au cours du temps que le revenu. Il en résulte une
progression de la part de l’épargne dans le revenu.
C’est ce que KEYNES qualifie de loi psychologique
fondamentale.

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L’intervention de l’Etat
S’il y a du chômage, si les entreprises
n’arrivent pas à écouler toute leur production,
ou si l’équilibre entre offre et demande globale
correspond à un niveau de production qui ne
permet pas de faire employer toute la main-
d’œuvre disponible. C’est à cause de
l’insuffisance de la demande globale. Il
convient donc de stimuler cette demande, et
pour cela KEYNES préconise l’intervention de
l’Etat.

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L’auteur anglais propose que l’Etat prenne un ensemble de
mesures relatives :
- à la monnaie en pratiquant une politique monétaire favorable à
la baisse des taux d’intérêts, laquelle baisse stimule
l’investissement mais aussi la consommation par l’intermédiaire
du crédit ;
- au budget en pratiquant une politique budgétaire fondée sur le
déficit dont l’effet stimule la dépense globale, ce qui permet une
augmentation de la production et donc du niveau d’emploi ;
- à la répartition du revenu en pratiquant une politique de
répartition des revenus favorable à une réduction des inégalités
de revenus pour des raisons fondamentalement économiques.

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Ses mesures keynésiennes ont donné d’assez bons
résultats jusque vers le milieu des années 1970. Mais
depuis, elles rencontrent des limites liées, entre
autres, à l’ouverture croissante des économies aux
échanges internationaux et aux exigences qui en
résultent du point de vue de la compétitivité des
entreprises (pour ces entreprises internationalisées, la
demande ne suffit pas en soi à favoriser la croissance
de la production, il faut également que les opérations
de production soient rentables : ce qui exige un
certain niveau de croissance de la productivité).

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Les traits essentiels de la pensée keynésienne

• Une analyse macroéconomique : Keynes s’intéresse aux


décisions collectives des groupes d’agents (macro agents). La
théorie keynésienne détermine ainsi le niveau global du revenu,
de l’emploi…, c’est-à-dire des agrégats économiques
• Une intervention nécessaire de l’Etat : En cas de crise
économique, l’Etat doit se substituer aux entreprises défaillantes
en matière d’investissement et d’embauche. Il est donc conduit à
mener des « politiques économiques ».
• La primauté de la « demande effective » : La demande
effective (=demande de B&S prévue par les entrepreneurs)
gouverne selon Keynes le niveau de l’offre (=production) et donc
de l’emploi.

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Résumé
La réalité économique est envisagée ci-dessus selon
trois approches à la fois concurrentes et
complémentaires : le libéralisme, le keynésianisme et
le marxisme. Ces approches sont les résultats d’un
ensemble de réflexions d’auteurs, conditionnés par le
contexte historique, par l’état des connaissances et
par les principes ou croyances explicitement énoncés
par tel ou tel auteur. Ces courants théoriques restent
toujours actuels et font l’objet de plusieurs
approfondissements.

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Conclusion Générale
Au terme de ce cours d’introduction à l’économie politique, il convient de rappeler
très brièvement les grandes idées qui le structurent :
- L’économie politique est une science spécifique (partielle, historique, politique
et éclatée) et ce, compte tenu des particularités de son objet d‘étude (absence
d’autonomie, absence d’extériorité).
- La spécificité de l’objet de l’économie politique induit logiquement la coexistence
en son sein de plusieurs approches théoriques concurrentes et complémentaires
et induit inévitablement et ce, en fonction des croyances promues, des mesures
(conservatrices, réformatrices ou révolutionnaires) de politique économique.
- La pluralité des approches peut être considérée comme le signe des
controverses méthodologiques (méthodologie individualiste versus méthodologie
holiste, méthodologie théorique versus méthodologie pratique) dans une science
qui serait « molle ».
- Il n’existe à cet égard aucune raison pour que l’économie politique puisse faire
l’objet d’un discours scientifique unifié et aucune raison pour que l’idéologie
puisse être totalement neutralisée dans la mesure où elle conditionne et enrichie
les présupposés de toute recherche en économie politique.

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MERCI POUR VOTRE
AIMABLE ATTENTION

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