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Cours d’analyse économique1

Licence 1

UCAD - FASEG : 2018-2019


Le terme « économie » provient des mots grecs
« oïkos » et « nomos » qui signifient
respectivement maison et ordre. Le premier à
utiliser ce terme est ARISTOTE (384-322 avant
J C). Pour lui l’économie serait la science de
l’organisation de la maison.
D’une manière générale, la science économique
ou économie politique ou encore analyse
économique peut être définie comme la
science qui étudie :
« la manière dont les hommes vivant en société
affectent leurs ressources limitées à la
production des biens, la manière dont ils
répartissent et consomment ces biens ».
Ces ressources sont dénommées « les facteurs
de production ».
Ces derniers sont le facteur travail (la main
d’œuvre) et le facteur capital ( la terre, les
machines , les matières premières…)
Bibliographie Indicative
- ABRAHAM-FROIS Gilbert : « Economie
Politique » édition Economica

- ARROUS Jean : « Introduction à l’économie


Politique » édition Dalloz
- BARRE Raymond : « Economie Politique » édition
PUF

- DIAW Adama : « Analyse Economique »


édition Codesria
- FLOUZAT Denise : «Analyse
Economique » édition Masson
Plan du cours

Chapitre 1 : Les besoins, les biens, la rareté et les


grands courants de la pensée économique

Chapitre 2 : Eléments de Comptabilité Nationale


Chapitre 3 : Eléments de Commerce International
et Balance des Paiements

Chapitre 4 : Monnaie et Création Monétaire


CHAPITRE 1
Dans ce premier chapitre nous aborderons les
notions de besoin, de bien et de rareté qui sont
des notions essentielles pour la science
économique avant de terminer sur l’étude des
grands courants de la pensée économique.
SECTION 1 : Les besoins, les biens et la rareté

A- La notion de besoin
Un besoin est un état d’insatisfaction éprouvé par
un individu ou un groupe d’individus
Les besoins humains sont multiples :
--certains sont communs à tous : notamment les
besoins physiologiques tels que manger, se
vêtir, se loger etc.
--d’autres varient en fonction des goûts, du
temps et de l’espace.
B – La notion de bien
Un bien est une entité susceptible de satisfaire un
besoin.
La science économique exclut de son champ
d’étude « les biens non économiques » tel que
« l’air » qui sont utiles mais ils sont tellement
abondants qu’on n’a pas besoin de les produire.
Les « biens économiques » sont des biens rares.
Et ils peuvent être classés selon différents
critères notamment :
--en biens matériels et biens immatériels ou
services : les biens matériels sont des biens
tangibles (des objets) alors que les biens
immatériels ou services ne le sont pas
(transport, soins médicaux)
--en biens durables (réfrigérateur, camion) et
biens non durables (lait, beurre)
--en biens divisibles et non divisibles : les biens
divisibles sont ceux qui peuvent être
fractionnés pour la satisfaction d’un besoin
(sucre, riz) alors que les biens non divisibles ne
peuvent pas l’être ( tracteurs ; voitures ).
--en biens de consommation :
Les biens de consommation se divisent en deux
catégories : les biens de consommation
intermédiaire et les biens de de consommation
finale.
Les biens de consommation intermédiaire sont
des biens en général non durables utilisés pour
produire d’autres biens.
Les biens de consommation finale sont les biens
durables ou non durables destinés à la
satisfaction directe des besoins humains (le
pain familial, le réfrigérateur familial).
--en biens d’investissement
les biens d’investissement sont des biens
durables servant à la fabrication d’autres biens.
--enfin en biens privés et biens publics : un bien
privé est un bien qui satisfait les besoins de
son propriétaire. Alors que le bien public ou
bien collectif est un bien qui satisfait les
besoins de la collectivité.
C-La rareté et la science économique
La rareté des ressources oblige les hommes à
faire des choix. Choisir d’engager des
ressources dans la production d’un bien revient
à sacrifier la production d’un autre bien. C’est
pourquoi la science économique est aussi
considérée comme la science de la rareté ou
des choix.
Le concept de « coût d’opportunité » ou « coût
relatif » a été introduit dans l’analyse
économique pour mesurer ce que coûte un
choix à un pays où à un agent économique.
Par exemple :
Considérons un pays qui ne peut produire
seulement que deux biens : le maïs et le coton.
Si ce pays dispose d’un total de ressources de
800 et si pour produire une tonne de maïs on
dépense 8 et pour une tonne de coton on
dépense 4 .
Donc :
une tonne de maïs = 2 tonnes de coton
Le coût d’opportunité de la production du maïs
est égal à 2.
Et il représente la quantité de coton à laquelle on
renonce pour produire une tonne de maïs. Et
réciproquement…
La courbe des possibilités de production est la
courbe représentative des combinaisons de
maïs et de coton qui épuisent les ressources de
ce pays.
800 = 8M + 4C
4C = 800 – 8M
C = 800 – 8M
C = 800 – 8M = 200 – 2M
4
C = 200 – 2M
est l’équation de la courbe des possibilités de
production(qui est ici une droite);
Si M =0 ; C = 200
Si C=0 ; M = 100
La droite LH représente la courbe des possibilités
de production.
Au point L toutes les ressources sont consacrées
à la production du coton.
Au point H toutes les ressources sont affectées à
la production de maïs.
Au point A il produit une quantité OC de coton et
une quantité OD de maïs .
Au point B il produit la quantité OE de coton et OF
de maïs.
En se déplaçant de la gauche vers la droite on
augmente la quantité de maïs au détriment du
coton.
Par ailleurs au-delà de la droite LH nous avons la
Zone des Productions Irréalisables ou
Inaccessibles à cause de l’insuffisance des
ressources.
En dessous de la droite de la droite LH nous
avons la Zone des Productions Réalisables
mais Inefficientes(ZPRI) c'est à dire qui se
traduisent par un gaspillage de ressources :
exemple au point G.
Si le producteur choisit ce dernier point cela
signifie que pour une quantité OD de maïs il se
contente de la quantité OE de coton alors qu’il
peut avoir la quantité OC de coton.
SECTION 2 : Les grands courants de la pensée
économique

Parmi les courants qui ont marqué l’histoire de la pensée


économique nous pouvons retenir : le mercantilisme, la
physiocratie,
l’école classique, l’école néoclassique, le
marxisme, le keynésianisme et le monétarisme.
A-Le Mercantilisme (1450—1750)
Ce terme provient du latin « mercari » qui
signifie faire du commerce. Le mercantilisme
est un courant de pensée qui considère que la
richesse d’un pays dépend de la quantité d’or,
d’argent ou de métaux précieux qu’il possède.

.
Ces métaux précieux peuvent être gagnés
notamment grâce à un excédent de la
balance commerciale.
Le mercantilisme a pris plusieurs formes : le
mercantilisme métalliste ou primitif, le
mercantilisme industriel ou colbertisme et le
mercantilisme commercial et financier ou
commercialisme.
-- le mercantilisme métalliste ou primitif
Il fut pratiqué par l’Espagne et le Portugal. Il se
caractérise par la recherche d’or dans les
mines des colonies et la mise en place d’une
réglementation limitant les sorties d’or.
-- le mercantilisme industriel ou colbertisme
Il fut pratiqué par la France. Il porte le nom de
Jean Baptiste COLBERT (1619-1683) ministre
des finances du roi français Louis XIV.
Cette forme de mercantilisme repose sur l’idée
que l’or et l’argent peuvent être acquis grâce à
un excédent de la balance commerciale. C’est-
à-dire que les exportations soient supérieures
aux importations.
Il faudrait notamment accroître les exportations
de produits industriels ou manufacturés. Pour
cela l’Etat se doit d’aider au développement des
industries.
COLBERT contribua à la création
de beaucoup de manufactures ou d’industries
appartenant à l’Etat Français.
--le mercantilisme commercial et financier ou
commercialisme. Il fut pratiqué par des pays
comme l’Angleterre et la Hollande.
Il repose principalement sur l’idée que c’est par
le commerce qu’un pays gagne l’or et l’argent
qui lui permet de s’enrichir. Les pays doivent
alors créer de grandes compagnies
commerciales qui vont échanger avec le monde.
Parallèlement il faudrait aussi abaisser les taux
d’intérêt pour rendre le crédit commercial
moins cher et ériger des barrières à l’entrée des
produits étrangers afin de favoriser les produits
locaux et limiter les sorties d’or.
B-La Physiocratie ( 1750—1775)
Ce mot vient du physiocrate Pierre Samuel
Dupont de Nemours ( 1739 – 1817 ) . Il signifie
le pouvoir de la nature.
Cette philosophie économique fut défendue par
des auteurs dont le chef de file était François
QUESNAY (1694 –1774).
Son ouvrage majeur est le « Tableau
Economique » paru en 1758.
Les physiocrates rejettent la thèse des
mercantilistes. Ils estiment que seule la terre
est créatrice de richesses.
La terre multiplie la matière. C’est en cultivant la
terre (l’agriculture) qu’on crée une richesse
nouvelle qualifiée de « produit net ».
Ils distinguent aussi trois classes : la classe
productive ou classe des agriculteurs, la classe
des propriétaires fonciers et la classe stérile
(artisans , commerçants , professions libérales ,
fonctionnaires etc.).
François QUESNAY donna une description de la
circulation de la richesse créée par la classe
productive dans un «Tableau Economique».
Exemple : Supposons qu’en début de période la
classe productive dispose de la totalité du
revenu national soit 5 milliards de F.CFA : la
circulation du revenu peut être présentée par le
tableau suivant :
Commentaires du tableau :
La classe productive a utilisé 2 milliards pour
des achats nécessaires au maintien de leur
production et leur subsistance, 2 milliards pour
payer les loyers des terres aux propriétaires
fonciers et 1 milliard pour acheter des
produits à la classe stérile.
De leur côté les propriétaires fonciers utilisent
leurs 2 milliards en achetant pour 1 milliard de
produits agricoles à la classe productive et 1
milliard de produits à la classe stérile.
La classe stérile a reçu 1 milliard de chaque
classe soit au total 2 milliards.
Elle les utilise en achetant des produits
alimentaires et des matières premières à la
classe productive.
Avec ce tableau F. QUESNAY est considéré
comme le précurseur de la Comptabilité
Nationale.
Les physiocrates étaient aussi des libéraux. Ils
préconisaient la liberté du commerce.
Ils estimaient que c’est « le laissez-faire » et le
« laissez –passer » qui permettaient d’obtenir
de bons prix pour les produits agricoles.
Par leur philosophie libérale ils furent aussi
considérés comme les précurseurs de l’école
classique.
C-L’Ecole Classique (1750—1870)
Le fondateur de l’école classique est Adam
SMITH (1723—1790). Il publia en 1776 son
ouvrage majeur « La recherche sur la nature et
les causes de la richesse des nations ».
Il considère que ce qui est bon pour un individu
est bon pour la collectivité car les intérêts
particuliers s’identifient à l’intérêt général.
L’exaltation de l’individualisme et de la libre
concurrence le conduit à prescrire qu’il faut
« laissez- faire » les individus et « laissez-
passer » les marchandises. Et une « main
invisible » conduira l’économie vers un
équilibre de plein emploi.
Une économie où le rôle de l’Etat sera limité à la
fourniture des biens publics ou collectifs
(assurer la sécurité, la défense du territoire, la
justice …) et à la surveillance de l’observation
des règles de la concurrence : c’est la thèse de
« l’Etat Gendarme ».
D’autre part A.SMITH pense que le travail est le
facteur essentiel sur lequel repose la valeur des
biens. Et la division du travail est aussi un
élément essentiel pour la croissance de la
richesse d’un pays.
Il aura plusieurs disciples parmi lesquels : David
RICARDO, Jean Baptiste SAY et Thomas
MALTHUS.
--David RICARDO (1772—1823)
Dans son ouvrage « Principes d’Economie
Politique » publié en 1817 insista à son tour sur
l’importance de la division du travail comme
facteur de croissance de la richesse des
nations et comme fondement du commerce
international.
Il construisit aussi une théorie de la répartition
des revenus en rente foncière, salaire et profit.
La rente foncière est le revenu des propriétaires
fonciers. Elle est versée par les entrepreneurs
capitalistes. Et elle est égale à la différence
entre le produit d’une terre et le produit de la
terre la moins fertile.
Le salaire ou prix du travail est déterminé par
l’offre et la demande de travail. Mais il tend à
s’ajuster à son prix naturel. Le prix naturel du
travail est celui qui fournit aux ouvriers les
moyens de subsistance.
Le profit est un revenu de nature résiduelle c'est-
à-dire ce qui reste du produit après le paiement
des salaires et de la rente foncière par les
entrepreneurs.
-- Jean Baptiste SAY (1767-1832)
Il publia en 1803 son ouvrage « Traité d’Economie
Politique ». Il s’est rendu célèbre par sa « loi des
débouchés » selon laquelle l’offre crée sa
propre demande.
En d’autres termes toute production de biens
entraîne la distribution des revenus nécessaires
à leur acquisition. Une des conséquences est
l’impossibilité d’une crise de surproduction.
-- Thomas Robert MALTHUS (1766-1834)
Il s’est surtout rendu célèbre par sa thèse sur la
population. Il publia en 1798 son ouvrage «
Essai sur le principe de population » qui est une
recherche sur les causes de la grande misère
qui sévissait à la fin du 18ème en Angleterre
Il estime que la population livrée à elle même
augmente en progression géométrique alors
que les biens de subsistance augmentent en
progression arithmétique.
En d’autres termes il y a un écart entre la très
forte croissance de la population et la
croissance modérée de la nourriture ; un écart
source de misère.
Et si rien n’est fait la misère va prospérer et à
terme la nature va se charger d’établir l’équilibre
en décimant les couches pauvres.
Il faudrait alors freiner la croissance de la
population.
T.MALTHUS a inspiré et continue d’inspirer la
politique de contrôle des naissances à travers
le monde.
D-Le Courant Néoclassique
Parmi les nombreux auteurs qualifiés de
néoclassiques nous pouvons retenir :
-Stanley JEVONS (1835 – 1882), ouvrage majeur :
« Théorie de l’économie Politique » en 1871
-Léon WALRAS (1834 –1910), ouvrage majeur :
« Eléments d’économie politique » en 1874
-Vilfrédo PARETO (1848—1923), ouvrage majeur :
« Cours d’économie politique » en 1896-1897
-Carl MENGER (1840-1921) , ouvrage majeur:
« Principes d’Economie » en 1871
Les néoclassiques sont considérés comme les
héritiers des classiques du fait de leur
philosophie libérale. Cependant ils s’en
distinguent par leur thèse sur la valeur des
biens.
Pour ces néoclassiques, la valeur d’un bien
dépend de son utilité marginale c'est-à-dire de
l’utilité de la dernière unité disponible d’un bien
Exemple
Si un individu dispose d’une très faible quantité
d’eau, cette eau a une grande valeur car elle lui
permet de satisfaire un besoin vital tel que boire.
S’il dispose d’une quantité d’eau plus importante
il pourra satisfaire des besoins de moins en
moins urgents tels que se laver, cuisiner …
arroser le jardin.
Ainsi l’utilité de l’eau ira en diminuant pour se
fixer sur celle de l’arrosage.
Les néoclassiques sont les fondateurs de la
microéconomie, cette branche de l’économie
qui étudie notamment les comportements
individuels des consommateurs, des
producteurs et les marchés.
E-Le Courant Marxiste ou Matérialiste
Karl MARX (1818—1883), ouvrages importants :
« Le manifeste du parti communiste » en 1848
avec F.ENGELS et « Le capital » en 1867.
L’analyse marxiste est dominée par le
« matérialisme historique », une théorie qui
constate que les systèmes économiques sont
en changements permanents.
Par exemple l’économie capitaliste s’est
substituée à l’économie féodale. Cette dernière
s’est substituée à l’économie esclavagiste.
Dans tous ces systèmes nous avons une classe
dominée et une classe dominante.
La classe dominée dans l’économie esclavagiste
est constituée des esclaves et la classe
dominante des maîtres.
La classe dominée dans l’économie féodale est
constituée des serfs et la classe dominante des
nobles ou seigneurs.
La classe dominée dans l’économie capitaliste
est constituée des travailleurs ou prolétaires et
la classe dominante des capitalistes ou
bourgeois.
Le fondement de la domination dans l’économie
capitaliste est la propriété des moyens de
production. Dans une telle économie les
travailleurs sont exploités par les capitalistes
qui sont propriétaires des moyens de
production.
L’ampleur de l’exploitation du travailleur est
mesurée par le taux d’exploitation ou taux de
plus-value.
La plus-value est du travail non payé. C’est la
différence entre la valeur produite par la force
de travail et la valeur de la force de travail.
Le taux d’exploitation ou taux de
plus-value (TPL) se définit comme le rapport
entre la plus-value (PL) et le capital variable ou
valeur de la force de travail (V) :
TPL = __PL__
V
Marx utilise un autre indicateur pour désigner ce
que gagnent les capitalistes : le taux de profit.
Le taux de profit est le rapport entre
La plus-value (PL) et la somme du capital variable
(V) et du capital constant ou valeur de
l’équipement et des matières premières (C ) :
Taux de profit = Π = __PL_
C+V

Ce taux de profit tend à baisser.


L’origine de la baisse tendancielle du taux de
profit :
K. MARX rappelle que la plus-value (PL) n’est
produite que par le capital variable (V) et non
par le capital constant (C).
Or la concurrence pousse les capitalistes à
augmenter le capital constant au détriment du
capital variable.
Cela se traduit par une hausse de la
« composition organique du capital »
c'est-à-dire du rapport capital constant sur capital
variable et une baisse du taux de profit si le taux
de plus-value reste constant.
Démonstration : nous avons vu que :

Π = taux de profit = __PL__


C+V
Ko = composition organique du capital
Ko = C/V et C = Ko V
D ’autre part
TPL = taux de plus-value ou taux d’exploitation
TPL = __PL__
V
Nous pouvons réécrire la formule donnant le taux
de profit :
Π = __PL_
C+V
On remplace C par son expression en fonction
de Ko c'est-à-dire
C= Ko V
Π = __PL___ = ___PL_____
KoV+V V(Ko + 1 )

Π= PL . __1_____ = ___TPL_
V (Ko + 1 ) Ko + 1
On voit que si le TPL est constant, une hausse
de Ko entraîne une baisse du taux de profit (Π).
Par ailleurs K.MARX estime que l’exploitation des
travailleurs ne pourra être éternelle à cause
notamment dela contradiction entre la
recherche effrénée du profit et le versement de
salaires de subsistance ou de misère à la
grande majorité de la population constituée par
les travailleurs.
Cependant l’économie capitaliste subsiste
toujours montrant que les prédictions de K .
MARX ne se sont pas réalisées.

Les raisons sont multiples :


--la baisse du taux de profit suppose la constance
du taux de plus-value or avec le progrès
technique celui-ci ne peut être une constante.
-- l’apparition d’une classe moyenne qui s’est
enrichie avec le développement du capitalisme.
--etc.
F- Le courant Keynésien
Ce courant a comme chef de file John Maynard
KEYNES (1883-1946).
Son ouvrage majeur est la « Théorie Générale de
l’Emploi de l’Intérêt et de la Monnaie » en 1936.
KEYNES s’est singularisé notamment par sa
critique des thèses des classiques et
néoclassiques.
C’est un contemporain de la grande crise
économique de 1929. Et une de ses
préoccupations était de trouver une solution à
cette crise.
Une solution qui ne pouvait provenir des
classiques et néoclassiques car cette crise
était la manifestation de l’inadéquation de leur
thèse.
KEYNES s’est aussi fait remarquer par sa « loi
psychologique sur la consommation » et son
« multiplicateur d’investissement ».
F-1-La critique des thèses classique et
néoclassique
Elle est marquée notamment par le rejet de la loi
des débouchés de SAY et la contestation de
l’hypothèse de concurrence pure et parfaite.
F-1-1- le rejet de la loi des débouchés de SAY
Pour KEYNES l’offre ne crée pas sa propre
demande.
Il y a des fuites dans le système de production.
L’entreprise ne réinvestit pas automatiquement
tous ses bénéfices.
Et toute l’épargne des salariés n’est pas destinée
à l’investissement, une partie notamment peut
être thésaurisée.
Pour KEYNES c’est la demande qui commande
l’offre, plus précisément la demande effective.
Cette dernière est la demande anticipée de biens
et services par les entrepreneurs.
Et la crise de 1929 pour lui aurait pour origine une
insuffisance de cette demande effective.
-F-1-2- la contestation de l’hypothèse de
concurrence pure et parfaite:
Les marchés de biens et services sont en général
des « marchés imparfaits »: c’est-à-dire des
marchés où ne règne pas la concurrence pure
et parfaite.
KEYNES constate que sur les marchés on trouve
notamment des oligopoles , des barrières à
l’entrée et un manque de transparence.
Bref des facteurs contraires aux conditions
qu’exige la concurrence pure et parfaite.
F-2- La « loi psychologique » keynésienne sur la
consommation :
Pour Keynes :
Revenu = Consommation + Epargne
Quand le revenu augmente la consommation
et l’ épargne augmentent.
Mais la part de la consommation diminue au
profit de l’épargne.
Par exemple :
C = aY+b = 0,8Y+140
Y= Revenu
b= consommation incompressible ou
autonome=140
a =0,80 = propension marginale à consommer=C’ ;
avec 0< a<1
La propension marginale à consommer « a » est
un coefficient qui nous renseigne sur la
variation de la consommation finale lorsque le
revenu varie.
« a » est positif donc si Y augmente la
consommation augmente.
Par ailleurs, la part de la consommation dans le
revenu est appelée « la propension moyenne à
consommer ».
C’est le rapport entre la consommation et le
revenu.
PMC = __C __ = __aY + b = a + b
Y Y Y
Pour apprécier l’évolution de la part de la
consommation dans le revenu on cherche
PMC’
PMC’ = - __b_ < 0
Y2
On constate que la propension moyenne à
consommer ou la part de la consommation
dans le revenu diminue lorsque le revenu
augmente.
Réciproquement la part de l épargne augmente
quand le revenu augmente
Par exemple :
Keynes définit l’épargne comme la partie non
consommée du revenu.
E=Y–C
E = Y – ( aY + b ) = Y – aY – b
E =Y(1–a)–b
Si (1 – a ) = s
E = sY – b = 0,2OY-140
E’= s = 0,20 = propension marginale à épargner
(PmE) >0
Donc si Y augmente l’épargne augmente aussi.
La propension moyenne à épargner (PME)
représente la part de l’épargne dans le revenu.
PME = __E__ = _sY – b
Y Y
PME = s - _ b_
Y
PME’ = __b_ >0
Y2
On constate que la propension moyenne à
épargner ou la part de l’épargne dans le revenu
augmente lorsque le revenu augmente.
F-3-Le multiplicateur d’investissement
En cas d’insuffisance de la demande effective
l’Etat peut augmenter ses dépenses
d’investissement en demandant à la Banque
Centrale de lui créer de la monnaie.
Cela va pousser les entreprises à produire plus
et distribuer des revenus pour satisfaire la
demande de l’Etat. Cette augmentation des
revenus va entraîner une hausse de la
consommation …
Par exemple :
Si ∆ I = 100 milliards de FCFA
et a = propension marginale à consommer= 0,80
Nous aurons le tableau simplifié suivant :
Périodes ∆ Demande ∆ Revenu
ou ∆Y
1 100 100
2 0,8x100=80 80
3 0,8x80 = 64 64
4 0.8x64 51,20
….. …… …..
infini .. 500
∑ ∆ Y = 100 + 80 + 64 + 51,20 +……

∑ ∆ Y = 100 + 100 (0,80) + 100 (0,80)2 +


100 (0,80)3 + …..
∑ ∆ Y = 100 x __ 1_____ = 500
1 - 0,80
Le Xeur d’investissent = __1___ = 5
1 – O,8
Ou
Xeur d’investissent = __1___= __1__
1–a s
L’augmentation de l’investissement public a un
effet plus que proportionnel sur le revenu
national.
Et l’effet sera d’autant plus important que la
propension marginale à consommer « a» est
élevée ou la propension marginale à épargner
est faible.
Par ailleurs la conception keynésienne du rôle de
l’Etat par rapport à l’économie est une
conception « d’Etat –Providence ».
G – Le courant monétariste
Les monétaristes sont aussi des libéraux dont le
chef de file est Milton FRIEDMAN (1912-2006),
prix Nobel d’économie en 1976.
Ce dernier a publié plusieurs ouvrages dont :
« Une théorie de la fonction de consommation »
en 1957 ; « Capitalisme et liberté » en 1962 et
« Histoire monétaire des Etats-Unis » en 1963
avec Anna SCHWARTZ.
Milton FRIEDMAN et ses disciples de l’école de
Chicago privilégient l’évolution de la quantité de
monnaie dans l’explication des crises
économiques.
Ainsi lorsque la création monétaire est excessive
elle provoque l’inflation.
Lorsqu’elle est insuffisante elle entraîne la
récession comme pour la crise de 1929. Il
faudrait alors réguler la quantité de monnaie en
circulation pour éviter ces problèmes.
Contrairement aux keynésiens, les monétaristes
estiment que la politique budgétaire est
inefficace car elle crée l’inflation. Il faudrait
plutôt une politique monétaire.
La science économique est redevable à tous
ces courants de pensée que nous venons
brièvement de présenter.
La science économique est aujourd’hui éclatée
en plusieurs branches parmi lesquelles : la
comptabilité nationale, le commerce
international , l’analyse monétaire etc.
CHAPITRE 2 - ELEMENTS DE COMPTABILITE
NATIONALE : LES AGREGATS
La comptabilité nationale donne une
présentation de l’ensemble des résultats d’une
économie. Et ces résultats peuvent être
appréciés notamment à travers les agrégats.
Les agrégats sont des grandeurs qui permettent
de mesurer les résultats d’une économie .
L’évaluation de ces agrégats repose
essentiellement sur la valeur ajoutée créée par
les agents économiques.
La première section de ce chapitre sera
consacrée à la présentation des agents
économiques.
Dans la deuxième section nous montrerons
comment la valeur ajoutée se détermine et se
répartit.
Dans la troisième et dernière section nous
présenterons les méthodes de calcul des
principaux agrégats.
Section 1 : Présentation des agents économiques
Un agent économique ou unité institutionnelle
est un centre élémentaire de décision jouissant
de l’autonomie pour exercer ses activités.
Cependant on est considéré comme agent
économique que si l’on possède une
comptabilité ou si l’on peut la reconstituer.
Une économie est composée d’agents résidents .
Un agent est résident dans un pays s’il y demeure
pendant au minimum un an ou s’il y exerce ses
activités principales.
Dans le cas contraire il est non résident.
Les agents non résidents constituent le Reste du
Monde ou l’Extérieur.
Les agents résidents sont répartis selon leur
fonction principale et l’origine de leurs
ressources dans cinq catégories ou « secteurs
institutionnels résidents ».
Nous avons ainsi :
1- Les Sociétés Financières
Elles regroupent les institutions de crédit (IC) et
les Entreprises d’Assurance(EA).
Les IC( ou les banques) ont comme fonction
principale le financement de l’activité
économique. Leurs ressources principales
proviennent de la collecte des dépôts.
Les EA ont comme fonction principale
l’assurance c'est-à-dire recevoir des primes
d’assurance ou des cotisations et verser des
indemnités d’assurance en cas de sinistres ou
de dommages.
2-Les sociétés Non Financières
Elles sont les sociétés dont la fonction
principale est la production de biens et
services marchands non financiers et
dont les ressources proviennent
principalement ( pour plus de 50%) de la
vente de ces biens et services.
3-Les Ménages
Ils sont les agents dont la fonction principale est
la consommation finale et la production de
biens et services marchands non financiers
dans le cadre d’entreprises individuelles.
Leurs ressources proviennent principalement
des salaires et de la vente des biens et services
par les entreprises individuelles.
4- Les Administrations Publiques
(Ad Publ) Elles regroupent les agents dont la
fonction principale est la production de services
non marchands ainsi que la redistribution des
revenus.
Leurs ressources proviennent principalement
des impôts et des cotisations sociales.
On distingue : l’administration publique centrale
(l’Etat), les administrations publiques locales
(communes, départements …) et les
administrations publiques de sécurité
sociale(hôpitaux publics, caisse de sécurité
sociale, institution de prévoyance retraite …).
.
.
5-Les Institutions Sans But Lucratif au Service
des Ménages (ISBLSM)
Elles regroupent les agents dont la fonction
principale est la production de services non
marchands réservés aux ménages.
Leurs ressources proviennent principalement
des contributions volontaires des ménages.
Exemples d’ISBLSM : les syndicats de travailleurs,
les partis politiques , les organisations de
bienfaisance , les associations religieuses , les
associations culturelles …
Section 2 : La détermination et la répartition de la
valeur ajoutée
La valeur ajoutée d’un agent économique apparaît
dans son compte de production. La répartition
de cette valeur ajoutée figure dans son compte
d’exploitation.
A-Le compte de production
Il a la structure suivante :
V A B = P - C I = 150 – 50 = 100
Cet agent a une production de 150 milliards de F.
CFA mais il a dû utiliser d’autres produits
comme consommations intermédiaires pour
une valeur de 50 milliards de F.CFA
Sa valeur ajoutée brute de 100 milliards de F.CFA
représente son apport à la création de richesse
dans le pays.
A-1- Le calcul des consommations intermédiaires
(CI)
-première méthode
Consommations Intermédiaires
= Production (P) - Valeur Ajoutée Brute (VAB)
= 150 – 100 = 50
-deuxième méthode
Consommations Intermédiaires
= Achats de biens de consommation
intermédiaire – Variations de Stocks de biens
de consommation intermédiaire
AN :
--Si achats de biens de consommation
intermédiaire = 70 et Variations de Stocks de
biens de consommation intermédiaire = 20 ;
nous aurons
Consommations Intermédiaires
= 70 - 20 = 50
--Si achats de biens de consommation
intermédiaire = 35 et Variations de Stocks de
biens de consommation intermédiaire = -15 ;
Consommations Intermédiaires
= 35 -(-15) =50
A-2 - Le calcul de la production des agents
économiques
D’une manière générale :
Production = Valeur Ajoutée Brute +
Consommations Intermédiaires.
Si la VAB est inconnue , on doit calculer d’une
autre manière la production des agents
économiques. Cependant la méthode de calcul
à utiliser varie selon les agents économiques.
A-2-1 –Le calcul de la production des Sociétés
Non Financières

Production = Ventes ou Chiffres d’affaires +


Variations de Stocks de biens produits
AN :
Si Ventes ou Chiffres d’affaires = 110 ;
Variations de Stocks de biens
produits = 40 ;
Production = 110 + 40 = 150
Ou :
Si Ventes ou Chiffres
d’affaires = 185 ;
Variations de Stocks de
biens produits = -35 ;
Production = 185 - 35 = 150
A-2-2 Le calcul de la production des
administrations publiques et des ISBLSM
Leur production totale est la somme de leur
production marchande et de leur production
non marchande
-Production marchande des Administrations et
des ISBLSM = Ventes ou Chiffres d’affaires +
Variations de Stocks de biens produits
Production non marchande des Administrations
Publiques et des ISBLSM
= somme des coûts de production
= salaires versés + consommations
intermédiaires + amortissement ou
consommation de capital fixe + autres impôts
indirects ou autres impôts liés à la production
versés …
A-2-3- Le calcul de la production des ménages:
Production des Ménages = Ventes ou Chiffres
d’affaires (des entrepreneurs individuels)
+Variations de Stocks de biens produits (des
entrepreneurs individuels) +
+ Services marchands de logements(ou valeur
locative des logements occupés par leurs
propriétaires ) + Salaires versés au personnel
domestique + divers
A-2-4 –Le calcul de la production des SF
Production des SF = Production des IC +
Production des EA
-Production des IC = SIFIM + divers
Avec
SIFIM =Services d'Intermédiation Financière
Indirectement Mesurés
SIFIM = Intérêts Reçus – Intérêts Versés
- Production des entreprises d’assurance (EA)
= (Primes d’assurance reçues + revenus de
placements) – (indemnités d’assurance
versées + variations des réserves )
B- Le compte d’exploitation

Le compte d’exploitation a la structure suivante :


Compte d’Exploitation

Emplois Ressources
Valeur Ajoutée Brute 100
30 Salaires Versés

10-5 Autres Impôts Indirects ou


Autres Impôts Liés à la
Production Versés Nets des
Subventions d’Exploitation
Reçues

65 Excédent Brut d’Exploitation


Il montre comment la Valeur Ajoutée Brute plus
les Subventions d’Exploitation sont réparties
entre les agents qui ont participé à la
production.
Les Subventions d’Exploitation sont des aides
accordées par l’Etat ou le Reste du Monde aux
agents économiques pour les pousser à
diminuer leur prix de vente ou à mieux
rémunérer leur personnel.
Les Impôts Indirects ou Impôts Liés à la
production sont constitués de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée , des Droits de Douane et des
Autres Impôts Indirects ou Autres Impôts Liés à
la production.
Ce sont uniquement les Autres Impôts Indirects
Versés ou Autres Impôts Liés à la production
Versés qui sont enregistrés dans le compte
d’exploitation d’un agent économique . On y
enregistre pas la TVA et les Droits de Douane.
On constate que les bénéficiaires de cette
répartition de la Valeur Ajoutée Brute plus les
Subventions d’Exploitation sont les travailleurs,
l’Etat et les entrepreneurs.
Cette répartition est qualifiée de répartition
primaire.
Section 3 : Le calcul des AGREGATS
Ce sont des grandeurs qui permettent de mesurer les
résultats de l’activité économique d’un pays.
On distingue les agrégats de produit , de revenu
et de dépense.
A- Les Agrégats de produit
On distingue principalement le Produit Intérieur
Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB).
A-1- Le PIB
Il représente la richesse créée dans un pays. Il
peut être calculé aux prix du marché ou aux
coûts des facteurs.
A-1-1- Le PIBpm ou PIB nominal
nous avons trois méthodes ou trois optiques de
calcul :
-- PIBpm dans l’optique du produit et de la
demande ou de la dépense
Ces deux optiques proviennent de l’expression de
l’ équilibre des opérations sur biens et services.
En effet :

Offre de biens et services = Demande de biens et


services
Production + Importations + Taxe sur la Valeur Ajoutée +
Droits de Douane = Consommation Intermédiaire +
Consommation Finale + Investissement (ou Formation
Brute de Capital Fixe +Variations de Stocks) +
Exportations
P + M + TVA + DD = CI+ CF + I + X
P + M + TVA + DD = CI des AR + CI non Ventilée ou SIFIM+ CF
+I + X
P - CI des AR + TVA + DD - SIFIM = CF + I + X - M
VAB des AR + TVA + DD - SIFIM = CF + I + X - M
PIBpm optique du Produit = PIBpm optique demande ou dépense
-PIBpm dans l’optique du produit est:
Application numérique , si
Production Totale = 2000 ; Consommation
Intermédiaire des AR = 300 ;
Valeur Ajoutée Brute = 1700;
TVA = 350 ;Droits de douane = 150
SIFIM = 100
PIBpm = VAB +TVA + DD - SIFIM
PIBpm = 1700+350+150-100 = 2100
Si les SIFIM sont affectés à un « Agent Fictif » ,
nous avons : VAB = VABAR + VAB Agent Fictif
VAB = 1700 – 100 = 1600
Dans ce cas:
PIBpm = VAB +TVA + DD
PIBpm = 1600 + 350 + 150 = 2100
Remarque : la VAB de l’ Agent Fictif est
négative.
En effet sa production est nulle et ses
consommations intermédiaires sont
égales aux SIFIM.
Compte de Production de l’Agent Fictif

Emploi Ressources
s
Production 0
100 Consommation Intermédiaire ou
SIFIM
-100 VAB
Le PIBpm dans l’optique de la dépense est :
PIBpm = Consommation Finale +
Investissement (ou Formation Brute de Capital
Fixe +Variations de Stocks) + Exportations -
Importations
Application numérique , si
Consommation Finale = 1200
Formation brute de capital fixe = 850
Variations de stocks = 250
Exportations = 320
Importations = 520
PIBpm = C + FBCF + Var S +X – M
PIBpm = 1200 +850 +250 + 320 - 520 = 2100
--Enfin le PIBpm dans l’optique du revenu est :
PIBpm = Rémunérations des Salariés Versées
par les Agents Résidents + Excédent Brut
d’Exploitation + Impôts Indirects(TVA+DD+AII)
–Subventions d’Exploitation
Application numérique , si
Rémunérations des salariés versées
par les agents résidents = 620
Excédent Brut d’Exploitation = 880
Impôts indirects = 645
Subventions d’exploitation = 45
PIBpm = 620 +880 +645 -45 = 2100
A-1-2- Le PIBcf
Nous avons deux méthodes de calcul
PIBcf= PIBpm-Impôts indirects + Subventions
d’exploitation
PIBcf= Rémunérations des Salariés Versées par
les Agents Résidents + Excédent Brut
d’Exploitation
PIBcf= PIBpm-Impôts indirects + Subventions
d’exploitation
PIBcf = 2100 - 645 + 45 = 1500
Ou
PIBcf= Rémunérations des Salariés Versées par
les Agents Résidents + Excédent Brut
d’Exploitation
PIBcf= 620 + 880 = 1500
A2 -Le PNB
Il représente la richesse créée par les résidents.
Il peut être calculé aux prix du marché ou aux
coûts des facteurs.
A-2-1- Le PNBpm
Nous avons une seule méthode calcul:
PNBpm = PIBpm + Solde des Revenus de
Facteurs
Solde des Revenus de Facteurs =
Rémunérations des salariés provenant du RDM –
Rémunérations des salariés versées au RDM+
Revenus de la propriété et de l’entreprise
provenant du RDM - Revenus de la propriété et
de l’entreprise versés au RDM.
Les Revenus de la propriété et de l’entreprise
désignent : les intérêts , les dividendes , les
revenus de la terre et des actifs incorporels ,
« la participation des salariés » …
RS provenant du Reste du Monde = 75
R S versées au Reste du Monde = 30
R PE provenant du Reste du Monde = 90
R PE versés Reste du Monde = 55
SRF = 75-30+90-55 = 80
PNBpm = PIBpm + SRF = 2100 + 80 = 2180
A2-2 Le PNBcf
Nous avons deux méthodes de calcul :
PNBcf = PNBpm - Impôts indirects + Subventions
d’exploitation
PNBcf = 2180 – 645 +45 = 1580
Ou
PNBcf = PIBcf + Solde des Revenus de Facteurs
PNBcf = 1500 + 80 = 1580
B- Les agrégats de revenu
Parmi les agrégats de revenu nous pouvons
distinguer le RINcf et le RNNcf.
B-1 - Le RINcf :
représente les revenus distribués à l’intérieur du
territoire d’un pays à ceux qui ont participé
directement à la création de la richesse.
Nous avons deux méthodes de calcul:
RINcf = Rém des Sal V par les AR
+ EBE- Amortissement ou consommation de
capital fixe
RINcf = 620+880 – 35 = 1465
si Amortissement = 35
Ou
RINcf = PIBcf - Amortissement ou
consommation de capital fixe
RINcf = 1500 -35 = 1465
B-2- Le RNNcf :
représente les revenus distribués aux résidents
d’un pays qui ont participé directement à la
création de la richesse.
Nous avons deux méthodes de calcul
RNNcf = RINcf + Solde des Revenus de Facteurs
RNNcf = 1465 + 80 = 1545

RNNcf = PNBcf - Amortissement ou cons de


capital fixe

RNNcf = 1580 -35 = 1545


C- Les agrégats de dépense
Nous avons principalement la Dépense Intérieure
Brute et la Dépense Nationale Brute.
C-1-La DIB:
Elle représente les dépenses de consommation
finale et d’investissement à l’intérieur du
territoire d’un pays.
Nous avons deux méthodes de calcul
DIB = Consommation Finale+FBCF+Var de Stocks
DIB = 1200+850+250 = 2300
DIB = PIBpm+M-X
DIB = 2100 + 520 – 320 = 2300
C-2 -La DNB :
Elle représente les dépenses de consommation
finale et d’investissement des résidents.
Nous avons deux méthodes de calcul
DNB= DIB + Solde des Revenus de Facteurs
DNB= 2300 + 80 = 2380
DNB= PNBpm + M – X
DNB= 2180 + 520 – 320 = 2380
Remarques
-1- La « Consommation de capital fixe » ou
« l’Amortissement » est la différence entre un
agrégat « Brut » et un agrégat « Net ».
-2-Le « Solde des Revenus de Facteurs »
représente la différence entre un agrégat
« national » et un agrégat « intérieur ».
-3- Les termes « Produit » et « Revenu » sont
synonymes.
-4- « les impôts indirects moins les subventions
d’exploitation » ou « impôts indirects nets des
subventions d’exploitation » constituent la
différence entre un agrégat « aux prix du
marché» et un agrégat « aux coûts des
facteurs ».
Exercice d’application :
On vous donne les informations suivantes
concernant un pays « A » en milliards de FCFA:
Salaires versés par les AR = 200 ;
RINcf = 900; SRF = -140 ;
Amortissement ou CCFixe = 50
Impôts Indirects = 400 ; Subv d’Expl = 100
Solde de la balance commerciale = 350
Investissement = 450
Calculer : le PIBpm , le PNNpm , l’ EBE, la Dépense
Intérieure Brute et l’Epargne
RINcf = PINcf = 900

PIBpm = PINcf +Amort + I I- SE

PIBpm = 900+50 + 400- 100 = 1250


PNBpm = PIBpm + SRF = 1250 -140 = 1110

PNNpm = PNBpm - Amortissement ou CCFixe


= 1110 – 50 = 1060
EBE = PIBcf –Sal V
PIBcf = PINcf + Amort
= RINcf + Amort
= 900 + 50 = 950

EBE = 950 – 200 = 750


DIB = PIBpm – SBC = 1250 -350 =900

Epargne = I + X – M = I + SBC

Epargne = 450 + 350 = 800


CHAPITRE TROIS :
Théories du commerce international et
balance des paiements
Section 1 :Théories du commerce
international
Parmi les théories du commerce international,
nous pouvons retenir: celles d’Adam SMITH, de
David RICARDO et d’Elie HECKSCHER- Bertil
OHLIN – Paul Anthony SAMUELSON.
A- La théorie d’Adam SMITH
Pour SMITH, chaque pays doit se
spécialiser dans la production du bien où Il a un
« avantage absolu » c’est-à-dire où il a le coût
absolu de production le plus faible.
Le coût absolu de production d’un bien est la
quantité de facteur travail nécessaire pour
produire une unité du bien.
Par exemple considérons deux biens : le coton et
le maïs et deux pays « C » et « D ».
Les coûts absolus de production de ces deux
biens dans ces deux pays sont donnés par le
tableau suivant :
Pour produire un kg de coton dans le pays C il
faut 5h et dans le pays D 6h.
Pour produire un kg de maïs dans le
pays C il faut 18h et dans le pays D 10h.
Le coût absolu de production du coton est plus
faible dans le pays C ; le pays C va se
spécialiser dans le coton.
Le coût absolu de production du maïs est plus
faible dans le pays D, le pays D va se spécialiser
dans le maïs.
Cette thèse de SMITH a été critiquée par
RICARDO.
B- La théorie de David RICARDO
Pour Ricardo, si l’on considère la thèse de Smith,
il peut arriver qu’un seul pays produise les deux
biens.
Ce serait le cas si nous avons les coûts absolus
de production suivants pour par exemple deux
pays A et B pour le tissu et l’huile :
Tableau des Coûts Absolus de Production
A partir de ce tableau on voit que le pays A
dispose pour les deux biens du coût absolu de
production le plus faible. Il devrait alors selon
Smith se spécialiser dans les deux biens.
Pour Ricardo dans cette situation le pays B ne
bénéficierait pas de l’échange.
Cependant il pense qu’un commerce
mutuellement avantageux peut cependant
intervenir entre les pays A et B si deux
conditions sont réunies:
-- première condition ou condition nécessaire :le
coût d’opportunité ou coût relatif de la
production d’un bien dans chaque pays doit
être différent.
Le coût d’opportunité de la production d’un mètre
de tissu est la quantité d’huile que l’on doit
sacrifier pour pouvoir produire un mètre de
tissu.
Réciproquement, le coût d’opportunité de la
production d’un litre d’huile est la quantité de
tissu que l’on doit sacrifier pour produire un
litre d’huile .
.
-- deuxième condition ou condition suffisante
Le rapport d’échange international doit être
compris entre les deux coûts d’opportunité de
la production d’un bien dans les deux pays.
Le rapport d’échange international d’un mètre
de tissu est la quantité d’huile qu’il permet
d’obtenir au niveau international.
Le rapport d’échange international d’un litre
d’huile est la quantité de tissu qu’il permet
d’obtenir au niveau international.
Si ces deux conditions sont réunies, chaque
pays se spécialiser dans la production du bien
où il a un avantage relatif ou comparatif
c’est-à-dire où il a le coût d’opportunité le plus
faible.
Calculons les coûts d’opportunités de la production des
deux biens dans les pays A et B:
Pays A:

Co t/h = tissu = 8h = 2
huile 4h
1 m de tissu = 2 litres d’huile
Donc pour produire un mètre de tissu, on doit sacrifier 2
litres d’huile.
Co h/t = huile = 4h = 0,50
tissu 8h

1 litre d’huile = 0,50 m de tissu

Donc pour produire un litre d’huile, on doit


sacrifier 0,50 m de tissu.
Pays B:

Co t/h = tissu = 10h = 0,40


huile 25h
1 m de tissu = 0,40 litre d’huile
Donc pour produire un mètre de tissu, on doit sacrifier
0,4 litre d’huile.
Co h/t = huile = 25h = 2,5
tissu 10h
1 litre d’huile = 2,5 m de tissu

Donc pour produire un litre d’huile, on doit


sacrifier 2,5 m de tissu .
Les coûts d’opportunité de la production des
biens sont différents dans les deux pays. La
première condition est réalisée.
On peut résumer ces coûts d’opportunité dans
le tableau suivant :
Vérifions la deuxième condition:
Supposons que le rapport d’échange
international soit :
1 m tissu = 1 L d’huile
Nous avons :
-- pour le tissu // à l’huile
0,40 < 1 < 2
Ou
-- pour l’huile // au tissu
0,50 < 1 < 2,5
Le rapport d’échange international est compris
entre les coûts d’opportunités.
La deuxième condition est aussi vérifiée.
Le pays A va se spécialiser dans l’huile
car il le coût d’opportunité le plus faible
0,50 contre 2,5 pour le pays B.
Le pays B va se spécialiser dans le tissu car il a
le coût d’opportunité le plus faible 0,40 contre
2 pour le pays A.
Cette spécialisation sera mutuellement
avantageuse car elle entraine des gains en
produits et en facteur travail.
Les gains en produit :
D’abord pour le pays A spécialisé dans l’huile
Avant spécialisation

1 L d’huile = _4h__ = 0,50


1 m tissu 8h
Ou
1 L d’huile = 0,50 m tissu
Avec la spécialisation dans l’huile et l’échange
international ,
1 L d’ huile = 1m tissu

Le gain de A en tissu = 1 – 0,50 = O,50 m de tissu


pour chaque litre d’huile exporté
Pour le pays B spécialisé dans le tissu :
Avant spécialisation
1 m tissu = 10h = 0,40
1 L d’huile 25h
Ou
1m tissu = 0,40L d’huile
Avec la spécialisation
1m tissu = 1L d’huile
Le gain de B en huile = 1 – 0,40 = O,60 litre d’huile
pour chaque mètre de tissu exporté.
Les gains en travail:
On constate qu’il ya un gain en travail
de 4h dans le pays A et de 15 h dans le pays B
soit au total 19 h qui pourront selon Ricardo
servir à produire d’autres biens.
Remarque pour Ricardo, si une seule des deux
conditions n’est pas respectée , il n’y aura pas
de spécialisation.
Par exemple
Si le rapport d’échange international était :
1 m tissu = 0,25 L d’huile
Le REI n’est plus entre les deux coûts
d’opportunité
-- tissu // huile
REI = 0,25 < 0,40 < 2
-- huile // tissu
0,50< 2,5< REI = 1/0,25 = 4
Il n’ y aura plus de spécialisation car la deuxième
condition n’est plus respectée.
De plus un des deux pays perdrait à l’échange.
En effet il s’agit du pays B spécialisé dans le tissu.
En effet sa perte en huile serait
=0,40- 0,25 =0,15 L
pour chaque m de tissu qu’il aurait exporté.
Ce serait le pays A qui aurait intérêt à la
spécialisation dans l’huile car :
le rapport d’échange international devient pour
lui : 1d’huile = 1/O,25 m tissu = 4 m tissu
Il gagnerait : 4 – 0,50 = 3,5 m de tissu pour
chaque litre d’huile exporté.

Mais il n’y aura pas de spécialisation car le pays


B n’y a pas intérêt.
Exercice d’application
Coût absolu de production de 12 biens X dans le pays A = 108h
Coût absolu de production de 5 biens X dans le pays B = 30h
Coût absolu de production de 3 biens Y dans le pays A = 6h

Exercice d’application
-Coût absolu de production de 10 biens X dans le
pays A = 20h
-Coût absolu de production de 4 biens X dans le
pays B = 18h
-Coût absolu de production de 6 biens Y dans le
pays A = 15h
-Coût absolu de production de 3 biens Y dans le
pays B = 9h
Questions
1) Donner la spécialisation respective des deux
pays au sens de Ricardo si le Rapport
d’Echange International est X = Y
2) Calculer les gains en produits
3)Si le CAP du bien X dans le pays A change et
devient égal à 3,75 H , quelle serait ses
conséquences sur la spécialisation?
Correction
--Calculons d’abord les CAP d’un bien:
dans le Pays A
CAP d’un bien X = 20 H / 10 = 2 H
CAP d’un bien Y = 15 H / 6 = 2,5 H
dans le Pays B :
CAP d’un bien X = 18 H / 4 = 4,5 H
CAP d’un bien Y = 9 H / 3 = 3 H

Dressons le Tableau des CAP :


Tableau des Coûts Absolus de Production

1 bien X 1 bien Y

Pays A 2H 2,5 H
Pays B 4,5 H 3H
--Vérification de la première condition :

Calcul des coûts d’opportunités de la production


des biens X et Y
Dans le pays A
Co X/Y= 2h/2,5h = 0,80
Co Y/X= 2,5h/2h = 1,25
Dans le pays B
Co X/Y= 4,5h/3h = 1,5
Co Y/X= 3h/4,5h = 0,66
Les coûts d’opportunité sont différents la
première condition est vérifiée
Vérifions la deuxième condition:
le rapport d’échange international est :
X=Y
Nous avons :
X // Y
0,80 < 1 < 1,5
Ou
Y // X
0,66 < 1 < 1,25
Le REI est compris entre les coûts
d’opportunités donc la deuxième condition est
aussi vérifiée.
Le pays A va se spécialiser dans le bien X
car il a le coût d’opportunité le plus faible
0,80 contre 1,5 pour le pays B.
Le pays B va se spécialiser dans le bien Y car il
a le coût d’opportunité le plus faible
0,66 contre 1,25 pour le pays A.
Les gains en produit :
-Pays A qui est spécialisé en X
Avant 1 bien X = 0,80Y
Avec la spécialisation
1 bien X = 1 bien Y
Le gain de A en produit Y =1- 0,80 = 0,20
Pays B qui est spécialisé en Y
Avant 1 bien Y = 0,66X
Avec la spécialisation
1 bien Y = 1 bien X
Le gain de B en produit X = 1 - 0,66 = 0,34
3)Si le CAP du bien X dans le pays A change et
devient égal à 3,75 H , quelle serait ses
conséquences sur la spécialisation?
Tableau des Coûts Absolus de Production

1 bien X 1 bien Y

Pays A 2,5 H 2,5 H


Pays B 4,5 H 3H
La première condition n’est plus respectée car
les CO deviennent égaux :
Dans le pays A
Co X/Y= 3,75 h/ 2,5h = 1,50
Co Y/X= 2,5h/3,75h = 0,66
Dans le pays B
Co X/Y= 4,5h/3h = 1,50
Co Y/X= 3h/4,5h = 0,66
La deuxième condition n’est pas aussi vérifiée :
Nous avons :
-- pour le X // Y
REI = 1 < 1,5
Ou
-- pour Y // X
0,66 < REI = 1
Il n’y aura pas de spécialisation selon
RICARDO.
C- La Théorie d’Elie HECKSCHER-
Bertil OHLIN - Paul Anthony
SAMUELSON.(HOS)
Ils estiment que les thèses de Ricardo et Smith
sont insuffisantes car elles ne tiennent pas
compte des dotations en facteurs capital et
travail dont dispose chaque pays.
Leur théorie est qualifiée de « théorie des
dotations factorielles ».
Selon HOS, certains pays disposent relativement
plus de facteur capital et d’autres relativement
plus de facteur travail.
Si l’on sait que la production de certains biens
exige relativement plus de capital( c’est-à-dire
sont plus intensifs en capital) et d’autres
relativement plus de travail ( c’est-à-dire sont
plus intensifs en travail).
Ils en déduisent que le pays relativement mieux
doté en capital doit se spécialiser dans la
production du bien qui exige relativement plus
de capital.
Réciproquement le pays relativement mieux doté
en travail doit se spécialiser dans la production
du bien qui exige relativement plus de travail.
C- 1-La détermination du pays relativement mieux
doté en capital ou en travail
Nous avons deux méthodes :
-- première méthode
Si nous avons deux pays A et B avec les
dotations en facteurs capital et travail suivantes:
Dotations en Dotations en
capital(K) travail(W)

Pays A 390 130


Pays B 400 800
Détermination du pays relativement mieux doté
en capital :
Il faut calculer les rapports K/W pour chaque
pays et les comparer.
Le pays qui a le rapport K/W le plus élevé est
relativement le mieux doté en capital.
KA = 390 = 3
WA 130
KB = 400 = 0,50
WB 800
On constate que :
KA = 3 > KB = 0,50
WA WB
Donc le pays A est relativement le
mieux doté en facteur capital.
Détermination du pays relativement mieux doté
en travail :
Il faut calculer les rapports W/K pour chaque
pays et les comparer.
Le pays qui a le rapport W/K le plus élevé est
relativement le mieux doté en travail.
WA = 130 = O,33
KA 390
WB = 800 = 2
KB 400
On constate que :
WB = 2 > WA = 0,33
KB KA
Donc le pays B est relativement le
mieux doté en facteur travail.
Deuxième méthode de détermination du pays
relativement mieux doté en capital ou travail:
C’est à partir des coûts unitaires des facteurs
capital et travail.
Si nous prenons le tableau des coûts unitaires de
facteurs capital et travail suivant pour les deux
pays A et B:
Coût unitaire Coût unitaire du
du capital( i ) travail ( s )

Pays A 2 8
Pays B 10 5
Le pays relativement mieux doté en
facteur capital est le pays qui a le
rapport i/s le plus faible .
iA / s A = 2/8 = 0,25
et

iB / sB = 10/5 = 2
On constate que
iA / sA = 0,25 < iB / sB = 2
Donc le pays A est relativement mieux doté
en facteur capital.
Le pays relativement mieux doté en facteur
travail est le pays qui a le rapport s/i le plus
faible .
sA/iA = 8/2 = 4
et

sB/iB = 5/10 = 0,5


On constate que
sB/iB = 0,5 < sA/iA = 4
Donc le pays B est relativement
mieux doté en facteur travail.
C-2- Détermination du bien le plus
intensif en capital ou en travail
Si nous avons deux biens X et Y dont la
fabrication d’une unité nécessite les quantités
de facteurs capital et travail figurant dans le
tableau qui suit
Quantité de facteur Quantité de travail
capital nécessaire (K) nécessaire (W)

Bien X 3 4
Bien Y 5 2
Détermination du bien le plus intensif en
capital :
Il faut calculer les rapports K/W pour chaque
bien et les comparer.
Le bien qui a le rapport K/W le plus élevé est
plus intensif en capital.
Kx = 3 = 0,75
Wx 4
Ky = 5 = 2,5
Wy 2
On voit que Kx = 0,75 < Ky =2,5
Wx Wy
Donc le bien Y est plus intensif en capital.
Détermination du bien le plus intensif en travail :
Il faut calculer les rapports W/K pour chaque bien
et les comparer. Le bien qui a le rapport W/K le
plus élevé est plus intensif en travail.
Wx = 4 = 1,33
Kx 3

Wy = 2 = 0,40
Ky 5
On voit que Wy = 0,40 < Wx =1,33
Ky Kx

Donc le bien X est plus intensif en travail.


C- 3- La spécialisation
Le pays A relativement mieux doté en capital va
se spécialiser dans la production du bien Y qui
est plus intensif en capital.
Le pays B relativement mieux doté en travail va
se spécialiser dans la production du bien X qui
est plus intensif en travail.
Ces théories du commerce internationale ont été
critiquées.
Parmi les nombreuses critiques nous pouvons
citer celles de LEONTIEF , LIST et SCHULLER.
La critique de W . LEONTIEF ( 1906 -1999) de la
théorie de HOS est connue sous le nom de
« Paradoxe de LEONTIEF ».
En essayant de vérifier la validité de la thèse HOS
dans les années cinquante et soixante, il
remarqua que les USA pays fortement doté en
facteur capital exportait des produits plus
intensifs en facteur travail par rapport aux
produits qu’il importait.
Ce paradoxe n’est pour lui qu’apparent.
Il explique qu’en réalité les Etats-Unis sont plus
riche en « travail qualifié ».
Et le « travail qualifié » lié à la formation
professionnelle joue aussi un rôle important
dans la spécialisation des pays.
- Quant à Frederich LIST (1789-1846) , il a
critiqué notamment les théories de la division
internationale du travail d’Adam SMITH et de
David RICARDO avec sa théorie du
« protectionnisme éducateur » .
Pour lui un pays doit protéger ses « industries
naissantes » ou « dans l’enfance » jusqu’à ce
qu’elles deviennent suffisamment fortes pour
affronter la concurrence étrangère.
Sinon il perdrait s’il applique les règles de la
division Internationale du travail
- et Richard SCHULLER (1870-1972)
Pour lui Il faut taxer les importations pour obliger
les entreprises étrangères à venir investir dans
le pays en y installant notamment des unités
de production pour ne pas perdre des marchés.
Section 2 : La Balance des paiements
C’est un document qui recense l’ensemble des
échanges économiques entre un pays et le
Reste du Monde.
Il se décompose en fait en trois principales
balances :
La balance des transactions courantes, le
compte capital et d’opérations financières et la
balance globale.
A- La balance des transactions courantes
Elle enregistre les opérations suivantes :
La balance courante est déficitaire. Ce déficit
traduit un besoin de financement.
Remarque : PIBpm = C+I+X-M
X-M = E-I
Si X-M <0 ; E-I <0 . Donc il y a un BF
B- Le compte capital et d’opérations financières
Il renseigne sur la manière dont ce besoin de
financement a pu être réglé. Il se décompose en
deux comptes :le compte capital et le compte
d’opérations financières.
B-1-Le compte capital enregistre les transferts en
capital ( tels que les subventions d’
équipement et les remises de dettes ) et les
opérations relatives aux acquisitions et
cessions d’actifs non reproductibles (tels que
les terrains et les actifs incorporels).
Les actifs incorporels sont par exemple les
brevets d’invention ,les marques commerciales,
les œuvres musicales etc…
:6 - Compte Capital = 420
B-2-Le compte d’opérations financières( ou le
compte financier )
Il enregistre : l’investissement direct ,
l’investissement de portefeuille et les autres
investissements tels que les crédits
commerciaux et les dépôts monétaires .
L’investissement direct représente les entrées et
les sorties d’argent ou de capitaux entre un
pays et le Reste du monde pour des motifs de
créations d’entreprises, d’extensions de filiales
et de participation au contrôle d’entreprises.
Pour ce dernier motif il faut détenir selon le FMI
10% au moins du capital de l’entreprise.
L’investissement de portefeuille représente les
les entrées et les sorties d’argent ou de capitaux
entre un pays et le Reste du monde au titre
notamment des ventes et des achats
d’obligations , d’actions et autres…
Pour que les achats d’actions soient considérés
comme un investissement de portefeuille selon
le FMI, ils doivent être inférieurs à 10% du
capital.
7- Compte d’opérations financières =960

8- Solde du compte Capital et d’opérations


financières = 6+7 = 1380
C- La balance globale
Elle nous donne le solde de la balance des
paiements et nous renseigne sur la variation
des réserves de change du pays.
Solde de la balance globale = Solde de la balance
des transactions courantes + Solde du compte
capital et d’opérations financières + Erreurs et
Omissions.
Si : Erreurs et Omissions = 5
Solde de la balance globale
= -1100+1380+5
Solde de la balance globale = 285 milliards
D’autre part :
Solde de la balance globale =Variation des
Réserves de change
SBG = ∆R =285 milliards de FCFA.
Remarque :
Par convention ,la balance des paiements
est toujours présentée en équilibre.
SBP = SBG – ∆R = 285-285 = 0
Cependant derrière cet équilibre nous
pouvons avoir un déficit ou comme ici un
excédent de la balance des paiements.
D-Quelques instruments de correction d’un
déséquilibre de la balance des paiements
D-1 – L’utilisation de « l’Absorption »
Cette proposition vient de S. ALEXANDER
Pour équilibrer la balance commerciale
en cas de déficit on pourrait
réduire l’Absorption du pays.
L’Absorption représente les dépenses de
consommation finale et d’investissement dans
un pays; en d’autres termes la Dépense
Intérieure Brute.
Par exemple , nous savons que :
PIBpm = C + I + X – M
Ou
Y = C+I+X-M
Avec C+I = DIB = A ou Absorption
Donc
Y = A +X- M
Y- A = X- M
Y- A = Solde de la balance commerciale
Si la Balance Commerciale est déficitaire , pour
l’équilibrer il faudrait :
-si Y constant diminuer A
-si A constant augmenter Y
-si A et Y varient : ∆Y > ∆A
D-2- La dévaluation de la monnaie du pays
Pour essayer d’équilibrer sa balance commerciale,
un pays peut dévaluer sa monnaie.
La dévaluation est un acte officiel par lequel un
pays diminue la valeur de sa monnaie par
rapport aux monnaies étrangères.
La dévaluation d’une monnaie peut aussi être exprimée
en fonction du taux de change.

D-2-1-Le taux de change


Le taux de change est le taux qui donne la valeur
d’une monnaie nationale par rapport à une
monnaie étrangère( ou la parité d’une monnaie
nationale).
Il peut être défini « au certain » et
« à l’incertain ».
--Le taux de change « au certain »
Il donne la valeur d’une unité de monnaie
nationale par rapport à une quantité de monnaie
étrangère :
Au Royaume Uni le taux de change est au certain.
Par exemple si nous avons

1£ = 1,24$
ou
1£ = 1,14€
En change « au certain » , une dévaluation
de la monnaie nationale est une baisse du taux
de change , comme :

1£ = 0,80$ au lieu de 1£ = 1,24$,


cela montre une baisse de la valeur de la valeur
de la Livre Sterling par rapport au dollar
américain.
--Le taux de change « à l’incertain»
Il donne la valeur d’une unité de monnaie
étrangère par rapport à une quantité de
monnaie nationale.
Exemple : pour le FCFA

1$ = 620 FCFA
Ou
1€ = 655,957 FCFA
En change « à l’incertain» , une dévaluation de la
monnaie nationale est une hausse du taux de
change, comme : si nous avions

1€ = 1312FCFA au lieu de 655,957 FCFA , cela


traduirait une baisse de la valeur du FCFA par
rapport à l’Euro.
Aujourd’hui la valeur de la plupart des monnaies
ne fonctionne plus selon un système de
change fixe mais selon un système de change
flexible ou flottant .
Dans un système de change fixe comme pour le
FCFA et l’Euro , la valeur:
€uro - FCFA ne peut changer que par un accord
entre les pays de l’UEMOA et de la CEMAC avec
la France.
Dans un système de change flexible ou flottant
la valeur des monnaies se fixe sur « les
marchés des changes » selon la loi de l’offre et
de la demande ou loi du marché.

Cette. valeur peut ainsi s’apprécier ou se


déprécier quotidiennement.
D-2-2- la dévaluation et l’équilibre de la balance
commerciale
La dévaluation devrait rendre les exportations
moins chères et les importations plus chères.
Ainsi si le FCFA était dévalué par rapport à l’ euro
telle que :

1€ = 1312 FCFA
Avec 1€ un importateur européen peut acheter un
produit qui coûte dans l’UEMOA environ
656FCFA avant dévaluation.
Avec la dévaluation cet importateur européen
peut avec 1€ acheter deux produits coûtant
656FCFA.
Ce qui devrait accroitre les exportations des pays
de l’UEMOA car elles deviennent moins chères .
Réciproquement
Avant dévaluation il faut 656 FCFA pour importer
un produit coûtant 1€.
Avec la dévaluation il faut 1312 FCFA soit le
double pour importer le même produit coûtant
1€.
Cela devrait freiner les importations des pays de
l’UEMOA car elles deviennent plus chères.
C’est pourquoi un pays doit réfléchir avant de
prendre une telle décision.
En effet des économistes comme A. MARSHALL ,
A. P. LERNER et J.ROBINSON ont établi un
théorème dénommé « le théorème des
élasticités critiques ».
Pour eux pour qu’une dévaluation réussisse il faut
que les exportations et les importations soient
sensibles aux variations du taux de change.
Cette sensibilité est mesurée par l’élasticité des
exportations par rapport au taux de change et
par l’élasticité des importations par rapport au
taux de change.
Avec :
- élasticité des exportations par rapport au
taux de change = ∆X/X > 0
∆e/e
« e » étant le taux de change à l’incertain.
- élasticité des importations par rapport au
taux de change = ∆M/M < 0
∆e/e
Sinon la dévaluation pourrait avoir des « effets
pervers ».
Ces effets pervers pourraient entraîner:
- une hausse du déficit de la balance commerciale
si ce pays ne dispose pas de produits de
substitution aux importations
- une hausse des prix à l’intérieur du pays si le
poids des produits importés dans les coûts de
production des entreprises est important.
- et un alourdissement de la dette extérieure si
cette dette est contractée en devises.
D-3– L’utilisation du droit de douane
La douane est l’administration chargée du
contrôle et de la taxation des produits à la
frontière d’un pays. Le droit de douane est un
impôt qui frappe les produits importés.
La protection assurée par les droits de douane
peut être évaluée à l’aide d’un indicateur : « le
Taux de Protection Effective » .
Le taux de protection effective se définit comme
le taux d’accroissement de la Valeur Ajoutée
Brute d’un secteur économique ou d’une
industrie suite à l’instauration de droits de
douane.
Application Numérique
L’industrie d’un pays « A » produit un « bien X »
dont le prix en l’absence de droits de douane
est « P » tel que P = 500F.
Les consommations intermédiaires nécessaires
pour produire une unité de bien X en l’absence
de droits de douane : « CI » = 200F.
L’Etat de ce pays veut protéger son industrie en
appliquant des droits de douane sur le produit X
et sur les consommations intermédiaires.
Si :
dp = droits de douane sur le produit X = 0,25
di = droits de douane sur les consommations
intermédiaires = 0,16
TPE = Taux de Protection Effective

TPE = VAB’ - VAB


VAB
VAB = VAB en l’absence de droits de douane

VAB’ = VAB avec instauration des droits de


douane
VAB = P – CI = 500F – 200F = 300F

VAB’ = P’ – CI’
P’ = prix du bien X avec droit de douane

P’ = 500F + 0,25x500F = 500+125F = 625F


CI’= consommations intermédiaires avec droit de
douane
CI’= 200F+ 0,16 x200F =200F + 32F = 232 F
Et
VAB’ = 625 F- 232F = 393F
Donc
TPE=VAB’ – VAB = 393F – 300F
VAB 300F

TPE= 93F = 0,31 ou 31%


300F
L’application des droits de douane a entraîné une
hausse de la valeur ajoutée brute par unité de
produit de 31%.
Le taux de protection effective évolue en fonction
des droits de douane.
En effet :
TPE = VAB’ - VAB = [P’-CI’] - [P-CI]
VAB P- CI
Or P’ = P + dpP
CI’ = CI + di CI
Remplaçons P’ et CI’ par leur expression, nous
avons :
TPE = VAB’ - VAB = [P’-CI’] - [P-CI]
VAB P- CI

TPE = [(P+dpP)-(CI+diCI)] - [P-CI]


P- CI
TPE = P+dpP –CI - diCI– P+CI =
P-CI

TPE = dpP - diCI


P-CI
dTPE = P__ > 0 car P- CI >0
ddP P- CI
Donc le taux de protection effective est une
fonction croissante du droit de douane sur le
produit .En d’autres termes si le droit de douane
sur les consommations intermédiaires est
constant et si le droit de douane sur le produit
augmente le taux de protection
effective augmente
Si le droit de douane sur le produit diminue le
taux de protection effective diminue.

dTPE = -CI__ < 0 car P - CI > 0


ddi P- CI
Donc le taux de protection effective est une
fonction décroissante du droit de douane sur
les consommations intermédiaires. En d’autres
termes si le droit de douane sur le produit est
constant et si le droit de douane sur les
consommations intermédiaires augmente le taux
de protection effective diminue. Si le droit de
douane sur les consommations intermédiaires
diminue le taux de protection effective
augmente.
D-4-Le contingentement des importations
Le contingentement des importations est la
fixation par l’Etat de plafonds ou de quotas pour
les importations de biens et services.
Le contingentement peut être préféré aux droits
de douane pour plusieurs raisons :
-- il assure une meilleure protection
En effet le droit de douane est généralement un
impôt qui vient s’ajouter à la valeur des biens
importés. Il les rend ainsi plus chers afin de
décourager les importations.
Cependant les prix des biens importés peuvent ne
pas augmenter si les exportateurs étrangers
diminuent leurs prix de vente. Les droits de
douane vont alors s’appliquer sur des valeurs à
l’importation plus faibles, les rendant
inefficaces.
Alors que si on appliquait le contingentement on
limite officiellement les quantités à importer.
Et alors il ne peut y avoir d’importations sans
autorisations.
-- de plus il est plus rapide ou plus flexible
d’instaurer un contingentement

Ce dernier est un acte administratif alors que le


droit de douane est un impôt qui nécessite une
loi devant passer par le Parlement.
Exemples de modes d’attributions de quotas ou
d’autorisations d’importations:
- la vente aux enchères : les quotas d’importations
sont attribués aux postulants qui proposent les
meilleures offres.
-le régime de faveur : les quotas d’importations
sont attribués sans aucune prise en compte de
la concurrence.
-la règle du « premier arrivé – premier servi » :
comme son nom l’indique les quotas sont
attribués aux premiers arrivés.
- enfin le critère d’utilisation des ressources : il est
surtout appliqué pour les importations de
matières premières. Les quotas sont attribués
en fonction des capacités de production de
chaque postulant.
CHAPITRE 4 : MONNAIE ET
CREATION MONETAIRE
SECTION 1 : Le Concept de Monnaie
A- Définition de la monnaie
La monnaie se définit selon Raymond
BARRE comme « un bien d’échange
généralement accepté au sein d’une
communauté de paiements ».
La monnaie est aussi un intermédiaire
dans les échanges, une unité de
compte et une réserve de valeur.
A-1-La fonction d’intermédiaire dans
les échanges
Elle signifie que tous les biens
s’échangent contre de la monnaie.
Cette fonction est très importante car
elle permet d’éviter les inconvénients
d’une économie de troc. Une
économie de troc est une économie
où les biens s’échangent contre
d’autres biens.
Elle est caractérisée par la lenteur
dans les transactions et par des
coûts de transaction très élevés.
A-2 - La fonction d’unité de compte
Elle signifie que tous les prix des biens
et services sont exprimés en
monnaie.
La monnaie est l’unité de mesure de la
valeur des biens.
Cette fonction est importante car par
rapport à une économie de troc, elle
permet de diminuer le nombre de prix
sur les marchés.
Par exemple si nous avons cinq biens :
A, B,C,D et E.
-Dans une économie de troc Il faut le
nombre de prix suivant :
Le nombre de prix est égal à dix.
La formule générale donnant le nombre
de prix est celle de CLOWER.
Nombre de prix en troc = [N (N-1 )] / 2
Si N = 5;le nombre de prix = 5(4) / 2 =
20 / 2 = 10

Si N = 100 ,
le nombre de prix = 100(99 ) / 2
= 9900 / 2 = 4950
-Dans une économie monétaire,
un des biens sera pris comme
monnaie par exemple le bien « E ».
Le nombre de prix sera :
N-1 = 5 – 1 = 4
A-3-La fonction de réserve de valeur
Elle signifie que détenir de la monnaie
c’est détenir une réserve de pouvoir
d’achat. Cependant la monnaie
détenue peut perdre de sa valeur en
cas de hausse des prix.
B- Les formes monétaires
On distingue la monnaie manuelle et la monnaie
scripturale.
B-1- La monnaie manuelle
Elle est constituée des billets de banque et des
pièces de monnaie.
Les billets de banque et les pièces de monnaie
représentent aussi « la monnaie fiduciaire » ou
monnaie basée sur la confiance.
Par ailleurs, les pièces de monnaie sont
dénommées « monnaie divisionnaire » ou la
monnaie destinée aux petits paiements.
B-2- La monnaie scripturale
Elle désigne la monnaie matérialisée par des
écritures auprès des banques : les «dépôts à
vue »
Les dépôts à vue sont des sommes confiées aux
banques et pouvant être utilisées à tout
moment par leurs propriétaires pour effectuer
des paiements grâce aux chèques, aux cartes
bancaires, à l’internet etc.
C- La mesure de la monnaie
La monnaie peut être mesurée au sens restreint
ou au sens large.
C-1- La monnaie au sens restreint
Elle regroupe les actifs qui permettent d’effectuer
des paiements immédiats.
MSR = billets de banque + pièces de monnaie +
dépôts à vue
Ou
MSR = monnaie manuelle ou fiduciaire + monnaie
scripturale
C-2- La monnaie au sens large ou Masse
Monétaire
Elle regroupe la monnaie au sens restreint et la
quasi-monnaie.
La quasi-monnaie désigne tous les actifs qui sont
des substituts proches de la monnaie c'es t à
dire qui peuvent être transformés très
rapidement en monnaie.
Elle se distingue de la monnaie au sens restreint
par son moindre degré de liquidité et la
perception d’un intérêt.
La quasi-monnaie est composée principalement
des dépôts d’épargne et des dépôts à terme.
Donc
MM = MSR + Quasi-monnaie
MM = billets de banque+ pièces de monnaie+
dépôts à vue +dépôts à terme+dépôts
d’épargne
Attention cependant : il ne faut pas confondre la
masse monétaire et la base monétaire.
La base monétaire est la monnaie banque
centrale.
BM = billets de banque+ pièces de monnaie+
Réserves
Les Réserves sont les dépôts des banques
commerciales à la Banque Centrale.
SECTION – 2 – La Création Monétaire

La monnaie en circulation dans un pays provient


du système bancaire.
La monnaie est créée grâce à des
« contreparties ».
Et les banques commerciales occupent une place
très importante dans cette création monétaire.
A- Les contreparties de la masse monétaire
On distingue trois contreparties : les avoirs en or
et devises ou avoirs extérieurs , les créances
sur le Trésor ou la position nette du
gouvernement et les crédits à l’économie.
A-1- Les avoirs en or et devises ou avoirs
extérieurs
La monnaie peut être créée contre de l’or ou des
devises. Les devises sont les monnaies des
pays développés tels que le Dollar américain,
l’Euro, le Yen, le Franc Suisse etc.
Une entrée de devises dans un pays peut être
source de création de monnaie nationale.
A-2- Les créances sur le Trésor ou la
position nette du gouvernement
Le Trésor est l’organe financier de l’Etat.
La monnaie peut être créée pour accorder des
crédits à l’Etat.
Remarque
Dans l’UEMOA à la place des «créances sur le
Trésor » nous avons « la Position Nette du
Gouvernement ».
Avec
PNG = Dettes de l’Etat vis-à-vis des banques -
Dettes des banques vis-à-vis de l’Etat
Si PNG >0 , il y a une création monétaire.

Si PNG < 0 , il n’ y a pas de création


monétaire au contraire il y a une
diminution de la monnaie.
A-3- Les crédits à l’économie
Ce sont les crédits accordés aux particuliers et
aux entreprises par les banques. La monnaie
peut aussi être créée pour accorder des crédits
aux particuliers et aux entreprises . Ces crédits
représentent la contrepartie la plus importante.
Remarque : les Crédits à l’économie et les
Créances sur le Trésor ou Position Nette du
Gouvernement représentent « le Crédit
Intérieur ».
Nous avons ainsi :
AE (ou OD) + CTr (ou PNG) + CE = BP + DV + DE
+ DT = Masse Monétaire
Ou
AE (ou OD) + Crédit Intérieur = BP + DV + DE + DT
= Masse Monétaire
B- Le rôle des banques commerciales dans la
création monétaire
C’est à l’occasion des opérations de crédit que les
banques commerciales créent de la monnaie.
Par exemple : un client d’une banque
commerciale « A » voit ses avoirs monétaires
augmenter de 100 millions de FCFA.
Il conserve 25millions en billets et pièces et
dépose à la banque 75 millions.

Son taux de préférence pour les billets et pièces


est « b » = ∆BP/ ∆M = 25 millions /
100millions
« b » = 0,25 ou 25%.
La banque qui reçoit les 75 millions va
mettre de côté en réserve 15 millions soit un
taux de réserve :
« r » = ∆R/ ∆D = 15 millions / 75 millions
« r » = 0,20 ou 20%
La création monétaire peut être visualisée à
l’aide du tableau suivant :
Pour calculer les valeurs finales nous avons deux
méthodes.
Première méthode :
C’est le calcul d’une suite dont la Raison est :
Raison = (1-b)(1-r)

Avec b=0,20 et r = 0,25

La Raison = (1-0,20)(1-0,25) = 0,80x0,75 = 0,60


∑∆M ou ∆Mt = 100 +100(O,60)+ 100(O,60)2
+ 100(O,60)3 + …

∆Mt = 100 = 100__ = 250 millions


1-0,60 0,40
Deuxième méthode:
Elle repose sur la constatation que la création
monétaire prend fin lorsque la somme de la
variation totale des billets et pièces et de la
variation totale des réserves est égale à la
variation initiale de la monnaie.
Soit : ∆BPt + ∆Rt = 100
avec ∆BPt = 0,25 ∆Mt
et ∆Rt = 0,20 ∆Dt = 0,20( ∆Mt– 0,25∆Mt )
Remplaçons ∆BPt et ∆Rt par leur expression
dans la première équation :
nous aurons
0,25 ∆Mt + 0,20 ( ∆Mt– 0,25∆Mt ) =100
∆Mt [ 0,25+ 0,20 (1-0,25)] = 100
∆Mt [ 0,25 + 0,20 – 0,20x0,25)] = 100

∆Mt = _______100__________ = 100 = 250 millions


0,25 + 0,20 – (0,20x0,25) 0,40
Remarque : Le multiplicateur monétaire est égal à :

Xeur = 1 /(b+r- rb)= 1/0,40 = 2,5

Il traduit le pouvoir de création monétaire des banques


commerciales.
Le calcul de la Marge Bancaire

Marge Bancaire= intérêts reçus – intérêts versés


Si le taux d’intérêt sur les dépôts = 0,05 ou 5% et
le taux d’intérêt sur les crédits =0,10 ou 10%
MB= (150 x 0,10) – 187,5 x 0,05)
MB = 15 – 9, 375 = 5,625millions
Exercice
Une personne « X » voit ses avoirs monétaires
augmenter de 230 millions de F.CFA. Le taux
de préférence pour les billets et pièces
« b » = 0,10 et le taux de réserves « r » = 0,40
Questions
1) Calculer la variation totale de la monnaie, des
billets et pièces, des dépôts, des réserves et
des crédits
2) Calculer la marge bancaire sachant que le taux
d’intérêt sur les crédits accordés est égal à 9%
et celui versé aux déposants à 3%
3) Si les banques commerciales souhaitent une
marge bancaire de 29,70 millions :
calculer la variation nécessaire des crédits et
celle des dépôts qui permettent de réaliser cet
objectif sachant que la variation initiale de la
monnaie, le taux de préférence pour les billets
et pièces et les taux d’intérêt sont constants.
Corrigé :
1)Calcul des variations totales :

∆Mt = _______230_________ = 230


0,10 + 0,40– 0,10x0,40 0,46

∆Mt = 500 millions


Périodes ∆Mt
Périodes ∆BPt ∆Dt ∆Rt ∆Crt
1 230 23 207 82,80 124,20
2 124,20 12,42…. 111,78.. 44,71…. 67,07
… .. … … …. ….
Fin 500 50 450 180 270
2) Marge bancaire
MB = (270 x 0,09) – (450 x 0,03)
MB = 24,30 – 13,50 = 10,80 millions
3) Calcul de la variation nécessaire des crédits et
de celle des dépôts
Nouvelle marge bancaire = 29,70 millions
MB = (∆CRt x 0,09) – ( ∆Dt x 0,03) =29,70
∆Dt = ∆Mt - ∆BPt = ∆Mt - 0,10 ∆Mt
∆Dt = 0,90 ∆Mt (1)

∆CRt = ∆Mt - ∆Mi


∆CRt = ∆Mt - 230 (2)
Remplaçons ∆CRt et ∆Dt par leur expression :
MB =0,09(∆Mt - 230 )– 0,03(0,90 ∆Mt )=29,70
0,09 ∆Mt - 20,7 – 0,027 ∆Mt = 29,70
0,063 ∆Mt = 29,70 + 20,7
0,063 ∆Mt = 50,40
∆Mt = 50,40 / 0,063 = 800
∆Dt = 0,90 ∆Mt = 0,90x800 = 720

∆CRt = ∆Mt - 230 = 800 – 230 = 570


Vérification
MB = (570x0,09) – (720x0,03)

MB = 51,3 – 21,6 = 29,70 millions


Remarques :
-le taux de réserves va changer :
∆Rt = ∆Dt - ∆CRt = 720 – 570 = 150

r = ∆Rt / ∆Dt = 150 / 720 = 0,2083 ou 20,83%


- Le multiplicateur monétaire va aussi changer
Xeur = 1/(0,10+0,2083-0,10x0,2083)= 1 /0,2874 = 3,47
Xeur = ∆Mt / ∆Mi = 800 / 230 = 3,47
Périodes ∆Mt
Périodes ∆BPt ∆Dt ∆Rt ∆Crt
1 230
2 … …. ….. …. …..

Fin 800 80 720 150 570


• Fin du cours

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