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Chapitre 1 : L’ECONOMIE ET SON DOMAINE

1. L’objet de la science économique

La science économique étudie comment des ressources rares peuvent être utilisées
pour produire des biens puis comment ces biens sont répartis et consommés pour satisfaire les
besoins des hommes.

a. Les besoins sont illimités

Le besoin est associé à un manque, à un sentiment de privation accompagné de désir


ou de la nécessité de le faire disparaitre. Il faut distinguer :

- Les besoins primaires, qui ont un caractère, qui ont un caractère absolu parce que
leur satisfaction est nécessaire à la survie (exemple : nourriture) ;
- Les besoins secondaires, voire tertiaires, qui ont un caractère relatif ; on ne les
éprouve qu’au contact d’autrui et ils varient dans le temps et selon les sociétés
(exemple : savoir lire et écrire est indispensable en France aujourd’hui ; au XIXème
siècle en Europe, et aujourd’hui encore dans certains pays, c’est un privilège).

b. Les biens économiques sont rares

Il faut, en effet, distinguer les biens économiques, qui sont rares, et les biens libres
qui sont disponibles en abondance (air, soleil, …). La rareté des biens économiques et des
ressources qui permettent de les produire s’oppose à l’abondance qui fait disparaitre l’état de
manque et, par conséquent, le besoin.

Parmi les biens économiques, on distingue les biens matériels et les biens
immatériels, encore appelés services, qui ne sont pas stockables. On distingue aussi les biens
de production (qui servent à produire d’autres biens) et les biens de consommation finale (qui
sont utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains).

2. Les principaux courants de la pensée économique

- Introduction : La pensée économique avant Adam Smith

Avant A. Smith, les analyses étaient partielles et ne s’intéressaient qu’à quelques


problèmes économiques particuliers, et non à l’économie dans sa globalité. Ce n’est qu’avec
les classiques qu’on va avoir à la fois des analyses des crises, fluctuations, croissance…
Ils puisent dans les prémices philosophiques de la pensée économique, puis les
précurseurs seront les mercantilistes et les physiocrates.

Le courant mercantiliste est très hétérogène (15ème au 17ème siècle, diversité


dans le temps et l’espace). Les thèmes économiques sont principalement la réflexion sur le
commerce international, le rôle de la monnaie et l’intervention de l’Etat dans l’économie.

les uns est égal à ce que perdent les autres, lieu de compétition entre les nations. Selon eux,
comme la richesse repose sur l’or que détient un pays, il faut exporter beaucoup et être payé
en or ou convertir les gains en or. Les importations sont limitées car elles sont considérées
comme néfastes. Les mercantilistes développent ainsi une pensée protectionniste : en effet des
barrières tarifaires sont instaurées aussi bien au niveau national qu’au sein des pays.

ensent que l’augmentation


de la quantité de monnaie dans l’économie a des effets inflationnistes, et ceux qui pensent que
cela permet de soutenir l’activité économique. Chez certains mercantilistes, la quantité de
monnaie est confondue avec la richesse du pays : un pays riche, pour les Bullionistes
(espagnol), Ortiz en tête, est un pays qui dispose de beaucoup de monnaie (d’or), cela
s’explique par le fait que l’Espagne en possédait énormément grâce à la conquête de
l’Amérique du Sud et Centrale. A cela, on oppose les auteurs dont l’analyse est plus fine et
qui sont les précurseurs de la théorie quantitative de la monnaie (Bodin).

colbertisme afin de favoriser le développement de grandes manufactures et qui sont


compétitives au niveau international (ex : manufacture des gobelins pour contrer les
britanniques).

Le courant physiocrate (18ème siècle), notamment avec Quesnay, Tableau


Economique (1758)

u mercantilisme sur le commerce international, ils sont en faveur de


l’économie libérale interne et externe.

est justifiée par aucune entrave de l’agriculture, et les agriculteurs sont appelés « la classe
productive » tandis que l’industrie ne crée rien, elle transforme les matières premières
produites par l’agriculture et le commerce ne fait que déplacer la production agricole et
industrielle.

les bases du libéralisme en considérant que la propriété


privée est primordiale, que la rencontre d’acheteur et de producteur crée « le bon prix », sans
pour autant parler de marché et encore moins en étant effleuré par l’idée d’autorégulation. Ils
préconisent déjà le « laissez faire, laissez passer », la baisse des impôts et la suppression de la
multitude d’impôts en un seul unique et bas qui servirait aux besoins de la Défense Nationale,
ainsi que la mise en place d’une justice apte à juger les atteintes aux intérêts des particuliers.

agrégats, montre une vision synoptique de l’économie française à son époque. Il établit des
flux réels ou monétaires entre les différents agrégats, ce qui n’est pas sans rappeler le circuit
de la comptabilité nationale

L’histoire de la pensée économique est dominée par quatre courants.

a. L’économie classique

Apport particulier des différents auteurs :

- Adam Smith :

Considéré comme le père fondateur de l’économie politique, il a fixé le premier les problèmes
de celle-ci : valeur, prix, répartition, et les principales positions classiques, entre autre la
richesse par l’accumulation du capital, l’épargne, la neutralité de la monnaie, la théorie de la
valeur travail.

Quelque particularité rattachée au nom de cet auteur :


Importance de la division du travail, effet de la productivité de la DT (celui des machines)
Harmonie des intérêts : les individus agissent suivant leurs intérêts égoïstes mais une main
invisible les coordonnent et conduit à l’harmonie sociale
Distinction dans la marchandise de la valeur d’usage et de la valeur d’échange.
Notion de travail commandé, par opposition au travail incorporé.
- Malthus :
Célèbre par le parallèle qu’il établit entre la possibilité d’accroissement géométrique
de la population et l’accroissement seulement arithmétiques dans le meilleur des cas de la
nourriture. La nature n’est pas généreuse mais parcimonieuse. On dit que les classiques
anglais sont pessimistes. Loi de rendement décroissant du sol. La rente s’explique par la
parcimonie de la nature. Le niveau de la production est conditionné par la demande effective.
Selon les théories malthusiennes c’est l’excès de la croissance de la population par
rapport aux ressources disponibles qui empêche chaque individu de la planète d’avoir un
niveau de vie décent et en augmentation.
- jean baptiste Say :
Célèbre par la loi de débouché.
Ses positions annoncent sur certains points la théorie néo classiques :
La valeur d’une chose réside bien plus dans son utilité que dans le cout de production qu’il a
fallu consacrer pour la produire.
Dans la production, l s’agit de combiner des services productifs, il annonce de cette manière
ce qui va être plus tard la théorie des trois facteurs qui place sur le même plan : capital,
travail, terre.
- Ricardo :
Son œuvre constitue la formulation la plus logiquement construite de la théorie classique il a
par exemple éliminé l’hésitation d’Adam Smith à propos de la mesure de la valeur
Influencé par Malthus, sa théorie est aussi pessimiste ; sur la rente il a emprunté à Malthus ; sa
théorie du salaire a été influencée par le principe de la population. Il a avancée l’idée d’état
stationnaire.
Ses apports particuliers célèbres : théorie des couts (avantage comparatif), théorie de
l’équilibre automatique de la balance de payement.

L’école classique regroupe les économistes de la fin du XVIIIème siècle (Adam Smith,
David Ricardo, Thomas-Robert Malthus en Grande-Bretagne ; Jean-Baptiste Say en France).
Ils ont étudié la formation des prix, la formation des revenus et la croissance de la production.
La pensée classique repose notamment sur les principes suivants.
a.1. La richesse provient du travail

La valeur d’échange d’un bien (qui correspond à la quantité d’autres biens qu’il est
possible d’obtenir en échange du bien produit) provient de la quantité de travail nécessaire à
sa fabrication. La division du travail est source de croissance parce qu’elle permet
d’augmenter la productivité.

La théorie de la valeur travail : Adam Smith propose une théorie de la valeur travail,
et pour arriver à cette théorie, il fait la différence entre valeur d’usage et valeur d’échange : Il
refuse de fonder la valeur sur l’utilité, en partant du fameux paradoxe de la valeur de l’eau et
du diamant : Certains biens ont une valeur d’usage mais pas de valeur d’échange, comme
l’eau. D’autres biens ont peu de valeurs d’usage mais une valeur d’échange très élevé, comme
le diamant. Il y a un paradoxe dans le fait que l’eau sera vendue très cher dans le désert,
comment expliquer cela ?

Division du travail : La Richesse est tout ce que le travail a permis de créer. Cette
Richesse est doublement fondée sur le travail : le travail produit des marchandises qui ont une
valeur, et d’autre part, le travail crée aussi de la Richesse quand il est organisé de manière
particulière (division du travail). C’est la division du travail qui permet l’accroissement des
capacités productives des travailleurs, et donc qui permet d’augmenter la Richesse de la
Nation.

Le concept de division du travail est venu à Smith de l’observation d’une fabrique


d’épingle. Il observe que, dans cette entreprise, la division des tâches entre travailleurs leur
permet d’être particulièrement efficaces. Il va théoriser cette observation en disant que la
division du travail augmente la productivité par 3 moyens différents :

- La spécialisation des ouvriers dans une tâche particulière

- La diminution des pertes de temps liée aux changements de tâches

- L’utilisation de machines
a.2. Les classes sociales se répartissent les richesses

Propriétaires fonciers, capitalistes et travailleurs se répartissent l’ensemble des


richesses créées. Les propriétaires terriens obtiennent la rente que leur procure la location de
leur terre. Les travailleurs obtiennent un salaire qui varie en proposition inverse du profit
obtenus par les entrepreneurs.

Les classiques considèrent qu’il existe deux types de revenus ; les revenus primaires et
les revenus secondaires. Les revenus primaires sont les revenus qui sont directement liés au
processus de production, comme les salaires versés aux travailleurs productif (rémunéré à la
productivité marginale du travail), les profits et les rentes foncières. Les revenus secondaires
sont des revenus de redistribution, de transfert, qui correspondent aux impôts, intérêts et les
salaires versés aux travailleurs improductifs.

a.3. L’individualisme et la liberté économique sont complémentaires

L’individu, en agissant dans son propre intérêt (individualisme), contribue en bien-être


de tous. La somme des intérêts particuliers est égale à l’intérêt général. Le marché est régulé
par une « main invisible » qui ajuste offre et demande. Par suite, la liberté économique est
nécessaire (pas d’obstacle à la circulation des marchandises). L’Etat ne doit pas intervenir
dans l’économie.

La main invisible : « C’est ne pas de la bienveillance du boucher, du marchand de


bière et du boulanger que nous attendons notre diner, mais bien du soin qu’ils apportent à
leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est
jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leurs avantages. » A. Smith

Les individus doués de raison et capables de déceler leurs propres avantages doivent
suivre leurs intérêts personnels car l’égoïsme travaille pour le bien commun. La société atteint
alors naturellement le bien-être et la prospérité. C'est la main invisible de la concurrence qui
consiste à affirmer l’existence d'un ordre naturel dont la réalisation ne fait intervenir aucun
principe moral, effet d’effort naturel de chaque individu pour améliorer sa condition contribue
directement au bienêtre général même si ce n’était pas la volonté de chaque individu. La
confiance dans la régulation qu’opère le marché débouche sur la conception de l’Etat minimal
ou régalien. Les devoirs du souverain (l’Etat) sont précis et se limitent à trois fonctions :
Nationale

Protéger chacun des membres de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout


autre membre de la société Police et Justice

lesquels les profits ne peuvent jamais couvrir les dépenses d’un individu ou d’un petit groupe
de citoyens Production d’infrastructure (fonction tutélaire)

C’est l’égoïsme qui maximise l’intérêt général. Chez Smith, la notion d’équilibre et
d’efficacité ne sont pas distinctes.

La loi des débouchés de J.B. Say:

Jean Baptiste Say « Traité d’Economie Politique » (1803)

« L’OFFRE CREE SA PROPRE DEMANDE »

Pour que la loi de Say soit vérifiée, il faut que ces différentes étapes soient vérifiées :

- A chaque fois qu’un produit est fabriqué, il y a une distribution de revenus. S’il n’y a
pas de thésaurisation, ces revenus vont nécessairement venir alimenter une demande. Pour
Say, il n’y a aucune raison de thésauriser, il ferait mieux d’épargner (au sens d’investir).
Chez Smith et Say, épargne et investissement sont indifférenciés : « c'est l'accumulation des
épargnes qui forme les capitaux », les épargnes représentent à la fois une absence de
consommation de bien et un achat de bien de production, i.e. un investissement. L’épargne est
donc obligatoirement égale à l’investissement (pas de thésaurisation) et elle représente un
phénomène réel sur lequel la monnaie n’a pas de prise (il n'y a pas d'épargne monétaire ou
d’encaisse oisive). - Il faut être dans une économie la plus flexible possible ce qui permet un
déséquilibre sectoriel mais ne vas pas se traduire par un déséquilibre au niveau
macroéconomique.

Loi de l’offre et de la demande :


Les crises de surproductions généralisées ne peuvent donc pas exister.

« L'argent n'est que la voiture des produits » : la monnaie n’est qu’un intermédiaire des
échanges, elle n’est pas demandée pour elle-même car elle n’a pas de valeur en soi.

b. La doctrine de Karl Marx

Au XIXème siècle, Karl Marx (1818 – 1883) est porteur d’une approche critique de
l’économie politique. Ouvertement révolutionnaire, il condamne l’économie classique qui est,
selon lui, la couverture idéologique des intérêts de la bourgeoisie et de l’aliénation des
rapports humains. Il recommande l’extension à la sphère économique des principes de liberté
et d’égalité conquis dans la sphère politique. Il dénonce l’accumulation de la richesse entre les
mains d’une minorité et celle de la misère pour le plus grand nombre. Le marxisme repose
notamment sur les arguments suivants.

b.1. La ca capital résulte d’un rapport social d’exploitation

Le capitaliste achète sa force de travail au prolétariat pour qu’il produise des valeurs
marchandes supérieures au salaire qu’il lui offre. Marx appelle « plus-value » la différence
entre ces valeurs marchandes et la valeur de la force de travail, qui est égale à celle des
moyens de substance du prolétaire. Le capital n’est pas une « accumulation de valeurs » mais
un rapport social fondateur de la lutte des classes. Cette lutte des classes doit conduire à la
révolution du prolétariat de chaque pays contre la bourgeoisie.

b.1. les crises de surproduction sont inhérentes au capitalisme

Les crises de surproduction se traduisent par un excès de l’offre sur la demande. Tout
existe en excédent : moyens de production, produits, salariés sans emplois. Comme le capital
n’a pas pour objectif de satisfaire les besoins des hommes mais de produire du profit,
l’extension de la production sans limite apparaît comme une loi du capitalisme. Mais la
production capitaliste est indépendante de la consommation : celle-ci est insuffisante du fait
de l’exploitation de la main-d’œuvre (faiblesse du pouvoir d’achat). C’est une situation de
crise.

c. L’économie néoclassique

Les postulats bien connus :


Cadre d’analyse de la théorie de CPP
Facteur multiple de production
Principe de rationalité de l’agent, homooeconomicus

Concurrence Pure et Parfaite :

• Atomicité : il existe un très grand nombre d’acheteurs et de producteur si bien qu’aucun ne


peut individuellement influer sur les prix du marché.

• Transparence de l’information : l’information est disponible sans coût et pour tous ;


l’information se résume au prix : les offreurs connaissent le prix auquel ils sont en mesure de
vendre leur production ; de même les consommateurs connaissent exactement le prix de
vente.

• Libre entrée/sortie : il n’existe aucune barrière (juridique, technique, commerciale ou


financière) empêchant de nouvelles firmes de pénétrer ou de sortir sur le marché.

• Homogénéité du produit : les produits offerts sont identique en tous points ; il n’existe pas
de différenciation du produit, les acheteurs sont indifférents quant à l’identité de l’offreur.

Les économies néoclassiques de la fin du XIXème siècle (Léon Walras, Vilfredo


Pareto) et du XXème siècle (Alfred Marshall, Kenneth Arrow, Gérard Debreu, Arthur Pigou,
Maurice Allais, Robert Lucas, …) fondent la théorie économique sur les notions de rareté et
d’utilité. Leur approche repose également sur l’idée que, sous certaines conditions, il existe un
équilibre général des marchés ; dans cette situation, on ne peut pas améliorer la satisfaction
d’un individu sans détériorer celle d’au moins un autre (optimum de Pareto). L’approche
repose sur l’étude des comportements individuels et débouche sur les principes suivants.

c.1. La valeur utilité


La valeur d’un bien ne provient pas du travail, mais de son utilité. La comparaison de
la valeur de deux biens se fait en fonction de la rareté de chacun et de la confrontation de
l’offre et de la demande sur le marché (plus un bien est demandé et plus sa valeur augmente).
La valeur d’un bien est subjective.

c.2. Les comportements individuels sont rationnels

Consommateur ou producteur, l’individu parfaitement rationnel agit de façon à


maximiser son utilité (son plaisir) et de minimiser sa désutilité (sa peine). Chaque acte se
résume à une transaction de marché : acheter ou vendre une marchandise, du travail, des biens
d’équipement (c’est-à-dire, du capital). Tout choix se fait en fonction du calcul des avantages,
des coûts et de leur comparaison. C’est une approche microéconomique.

c.3. Une théorie de l’équilibre

La théorie néoclassique distingue le marché du travail, le marché des biens et services


et le marché des capitaux. En situation de concurrence pure sur des marchés parfaits,
l’équilibre entre l’offre et la demande est atteint lorsque le prix fixé est tel que offre =
demande. C’est un ajustement par les prix. Le seul point commun entre classique et
néoclassiques, c’est l’idée selon laquelle la régulation de l’économie se fait par le marché.

d. L’économie Keynésienne

La position théorique de base :

-éloge du mercantilisme, importance accordé à la monnaie et l’Etat

- souligne l’existence du problème de débouché qu’il appelle demande effective. C’est la


demande effective qui détermine le niveau d’emploi la masse monétaire influe sur la
demande.
- l’un de ses apports remarquables a été la distinction de la microéconomie et de la macro
économie. Entre autres, au niveau micro économique le prix est fié par le rapport de l’offre et
de l demande ; et au niveau macro-économique il est gouverné par la monnaie

John Mayard Keynes (1883 – 1946) et ses successeurs raisonnent sur des grandeurs
économiques agrégées (revenu global, dépense globale). C’est une analyse macroéconomique.
Elle est différente de celle des économistes néoclassiques pour qui le comportement collectif
est réductible à la somme des comportements individuels. Les lignes directrices de la pensée
keynésienne sont les suivantes.

d.1. Un équilibre de sous-emploi est possible

Offre de demande de travail ne dépendent pas des mêmes variables. En cas de


chômage, l’offre de travail ne baisse pas ; les chômeurs cherchent un emploi quel que soit le
salaire car ils ont besoin d’un revenu pour vivre. Inversement, la baisse des salaires n’entraine
pas une augmentation de la demande de travail de la part des entreprises. Cette demande est,
en fait, fonction de la demande effective qui est la demande globale sur le marché des biens et
services, telles qu’elle est anticipée par les entrepreneurs.

d.2. L’intervention de l’Etat est légitime

Le soutien de la demande par l’Etat est possible. La mise en déficit du budget de l’Etat
permet, en effet, de fournir des ressources nouvelles qui augmentent la demande effective.
Alors la production peut augmenter. C’est la relance de l’activité qui permet, en principe, de
revenir à l’équilibre de plein emploi. C’est ce qu’on appelle la politique budgétaire.

La politique de l’offre selon Keynes


L’expression « politique de l’offre » fait référence à la « loi des débouchés », de
l’économiste libéral français Jean-Baptiste Say.
Cependant, l’expression « politique de l’offre » provient du keynésianisme, et dénature la loi
des débouchés de Say. Elle s’inscrit dans le cadre de la synthèse, qui mélange les théories
keynésiennes et néoclassiques. Elle sert aussi à justifier des politiques qui n’ont rien de
libéral.

John Maynard Keynes a élaboré une théorie qui veut démontrer, pour résumer, que le marché
a besoin d’être aidé pour parvenir au plein emploi. Sans aide, le marché peut se trouver en
équilibre de sous-emploi. C’est-à-dire que la situation est stable, mais tous ceux qui veulent
travailler n’ont pas d’emploi, ce qui est contraire à la théorie dominante de l’époque, la
théorie néoclassique, qui veut que l’économie s’équilibre toujours au niveau de plein emploi.
Soutenir le marché signifie, pour Keynes, soutenir la demande. Il s’oppose ainsi à Jean-
Baptiste Say, dont il considère pourtant la loi des débouchés comme un fondement des
théories de marché. Keynes résume la loi des débouchés en écrivant que, selon celle-ci, l’offre
crée la demande. C’est donc de cette formulation, simpliste, que provient l’expression
« politique de l’offre ».

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