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Spot sur l’histoire de la


pensée économique

Fatiha Regragui
Oeuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-nd 3.0
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Chapitre1 : Phase de la pensée économique
Préscientifique (avant 1750)

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Chapitre 2 : Phase de la pensée économique
scientifique : 1750

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Chapitre 3 : Phase de la pensée économique post
scientifique

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Chapitre1 : Phase de la pensée économique
Préscientifique ( avant 1750)

 L’économie Islamique

Elle s’inspire de la religion, l’islam, apparue en l’an 622 de l’ère


chrétienne.
Ses sources sont : le coran et la sunna pour la partie statique,
appliqués au système de propriété (héritage, habous…..).
L’Ijtihad pour la partie dynamique relative aux mécanismes de
production et c’est le résultat d’une réflexion des théologiens à partir
des principes de base et de la réalité vécue.
Le mode de propriété : Le système islamique se base sur une
propriété dualiste de la richesse : privée et collective.
Privée : quand la propriété concerne les biens mobiles de
consommation et d’équipement donc les biens produits par le travail.
Collective : quand la propriété appartient à l’Etat, elle comprend
toutes les sources de richesse naturelle : terre, foret, mine, énergie,
eau…
Toutefois, les individus peuvent obtenir de l’Etat le droit
d’exploitation de ces richesses.
Le mode de production : La production dans le système
capitaliste est motivée par le profit, alors que dans le système
islamique et aussi chez les marxistes, elle est motivée par l’utilité
sociale.
La production réelle et non fictive est réglementée par

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l’interdiction de :
La thésaurisation car il s’agit d’une production non utilisée.
La spéculation car il s’agit d’une création artificielle de la valeur
(achat d’un bien pour sa revente plus chère ultérieurement)
Le monopole car il s’agit de la dominance d’un vendeur sur le
marché de la production.
L’intérêt qui est le prix du loyer de l’argent est interdit pour deux
raisons : l’absence du travail et du risque pour le prêteur, par contre
le profit est autorisé car il est lié au travail et au risque.
La répartition de la valeur : Elle se fait selon deux critères : le
travail et le besoin.
Certaines personnes (handicapées, vieillards et pauvres) ont droit
à une partie de la valeur créée par les travailleurs.
Une part revient aux travailleurs, ainsi qu’aux propriétaires des
moyens de production qui ont droit à une indemnité équivalente à
l’usure de l’équipement (Amortissement) et non au profit.
La part versée à l’Etat est faite sous forme de Zakat (Impôt
coranique), justifiée par le droit d’exploitation des sources de
richesses naturelles (propriété de l’Etat) et pour aider l’Etat à exercer
sa responsabilité.
La responsabilité de l’Etat : L’Etat est responsable de l’équilibre
social et économique, il veille au respect des interdits, au contrôle
des prix et des profits comme il assure l’assistance sociale pour les
démunis et encourage la production.
Le système économique islamique a été appliqué dans plusieurs
pays islamiques jusqu’à la colonisation au 19 ème siècle.
Les auteurs musulmans à marquer sont :
Almakrizi, Al kassani (6ème siècle de l’égir), son ouvrage :
« organisation du trésor public », Cadi Abi Yaala, son ouvrage : « La
loi de l’Ihtissab ou du contrôle des prix », Ibn Hazm, son ouvrage «
Almohalla » et « les juridictions sur la base des juridictions » et Ibn
Khaldoun (14 ème siècle) qui a traité dans son ouvrage : « la
Moqqadima », les causes économiques de la croissance et de la
décadence des nations et la théorie de la valeur travail.
A partir du 15 ème siècle, le monde islamique a connu une
décadence contre la croissance de l’Europe occidentale.

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Entre 1500-1700 (précisément en Angleterre), l’économie
politique a connu le développement des analyses sur le commerce
extérieur et le système bancaire.
Les courants apparus à ce niveau : les mercantilistes et les
physiocrates.

 Le mercantilisme :

Développé entre le 16 ème et le 18 ème siècle dans quatre pays :


l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre et la France.
Selon eux, l’or et l’argent sont sources de la richesse des nations
et le développement de l’industrie sous contrôle de l’Etat assure cette
richesse. C’est aussi, un courant populationniste car il encourage les
naissances.
Les auteurs sont :
Jean Bodin : vécu dans la 2ème moitié du 16ème siècle, le premier à
formuler une théorie quantitative de la monnaie qui met la relation
entre la masse monétaire et la production.
William Petty : C’est un Anglais, il a inventé la statistique qu’il a
appelé l’arithmétique politique.
Il est aussi le premier à calculer le revenu national. L’erreur de ce
courant c’est qu’il a donné l’importance à l’accumulation des
moyens de paiements qui peut sans contrepartie productive aboutir à
l’inflation.

 Les physiocrates

Ce courant est fondé par François Quesnay connu par son ouvrage
le tableau économique de la France en 1758.
Selon eux, il existe un ordre naturel d’organisation des nations
(libéralisme économique) et l’agriculture est l’origine de la richesse.
La croissance démographique qu’a connue l’Europe dès le début
du 18 ème siècle devant le progrès de l’agriculture et de la santé, s’est
traduite par la hausse de la consommation.
Dans le cadre du féodalisme agraire, les petits propriétaires
incapables de s’adapter ont cédé la place aux grands qui ont appliqué

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une gestion moderne. Ce qui a dégagé une main d’œuvre pour
l’industrie dans les villes, c’est ce que Marx a appelé l’armée
industrielle de réserve.
Les progrès techniques et la main d’œuvre à bon marché seront à
l’origine de l’industrie capitaliste qui a fasciné les auteurs classiques.

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Chapitre 2 : L’Eole Classique

Fondée par Adam Smith, l’écossais connu par son ouvrage : « la


recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »,
apparu en 1776.
Les auteurs qui le succèdent :
Malthus, c’est un Anglais, son ouvrage : « Essai sur le principe de
la population », apparu en 1798.
Ricardo dont le livre s’intitule : « principes de l’Economie
politique et de l’impôt », apparu en 1817.
Le Français Jean Baptiste Say : « Traité de l’Economie
Politique », apparu en 1803.
La pensée classique est scientifique car elle analyse la relation
entre les phénomènes économiques. La source de la richesse c’est le
travail et l’ordre naturel social et économique est fondamental car il
permet l’équilibre spontané (Libéralisme économique).
Adam Smith : Il s’est intéressé aux deux facteurs de production :
le capital et le travail.
Pour lu le capital s’accumule grâce à l’épargne oisive et la
productivité du travail est assuré grâce à la division des tâches
(organisation du travail), ce qui détermine la valeur.
Or la valeur est d’usage ou d’échange. La première mesure
l’utilité du bien et la seconde mesure la quantité d’un autre bien
qu’on puisse avoir en contrepartie.
Malthus : Auteur pessimiste au sujet de la croissance
démographique.
Il voit que la population croît selon une progression géométrique,

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alors que la production l’est selon une progression arithmétique, d’où
l’augmentation des besoins alimentaires et la détérioration des terres
que le progrès technologique ne peut pas corriger.
Ricardo : Il a traité la conception de la valeur travail, la théorie de
la rente et la théorie de l’avantage comparatif.
La valeur travail chez Ricardo est la source de la valeur au même
titre que chez Adam Smith.
Toutefois, Ricardo parle de la théorie de la valeur travail
incorporé, alors qu’Adam Smith parle de la valeur travail commandé.
La valeur travail commandé : Veut dire que la valeur d’échange
est déterminée selon la quantité du travail que le bien peut procurer
contre son échange.
La valeur travail incorporé : La valeur d’échange est fixée selon la
quantité du travail intégré dans le bien lui-même en fonction du coût
de production et du travail. Et c’est cette valeur incorporée qui sera à
l’origine de l’équilibre économique.
Jean Baptiste Say : Son idée fondamentale est que l’équilibre sur
le marché est réalisé à travers la loi des débouchés, c'est-à-dire
chaque offre crée sa propre demande.
Autrement, chaque produit donne lieu à la distribution des revenus
aux participants à la production, ces revenus seront après utilisés
dans l’achat d’autres marchandises, d’où l’équilibre spontané entre
l’offre et la demande.
L’offre est représentée par les revenus et la demande est
représentée par la production.
Au 19ème siècle, le développement du capitalisme a causé la
marginalisation de la classe ouvrière, ce qui a accéléré les révoltes
sociales.
Deux courants de la pensée économique se sont émergés pour
réagir : le courant marxiste en tant que courant critique et le courant
néoclassique réformateur.

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Chapitre 3 : La réaction

 Le courant marxiste

Fondé par karl Marx (1818-1883), sa réflexion est économique,


sociale et philosophique, ses ouvrages les plus connus : « Le
manifeste du parti communiste » apparu en 1848 et le capital apparu
en 1867.
Selon lui, les sociétés changent car il y a une lutte continue
d’intérêts (le matérialisme historique).
Le système capitaliste est instable car la valeur créée par le travail
est distribuée d’une manière déséquilibrée au profit du capitaliste qui
détient la plus value en croissance et au détriment du salarié qui
détient un salaire de subsistance, ce qui engendre des conflits et par
la suite le passage au système socialiste.
La théorie de la valeur travail est aussi adoptée par Marx pour
critiquer le système capitaliste et non pour le justifier.

II -Le courant néo-classique (1870-1930)

Il repose comme le courant précédent sur le libéralisme et la


propriété privée (prolongement des classiques).
La différence existe au niveau de la théorie de la valeur qui selon
les classiques est fonction du travail, alors que les néo-classiques
voient que la valeur est une fonction de l’utilité marginale qui est liée
à la rareté.
Plus la quantité d’un bien est élevée, plus son utilité décroît. C’est

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la dernière unité qui fixe la valeur.
Exemple : Dans une librairie, on a 4 livres de l’économie
politique, le prix que vous allez payer dépend du nombre de livres.
C’est le 4ème livre qui précise la rareté ou l’abondance et donc le prix
des livres.
L’utilité est liée à la préférence individuelle chez le
consommateur, la maximisation de l’utilité se fait selon le prix et le
revenu.
Chez le producteur, la maximisation du profit tient compte du coût
de production et du prix de vente. Les auteurs se distinguent selon
trois écoles :
 L’Ecole de Lausanne dont les auteurs sont Léon Walras
(1834-1910) et William Pareto (1848-1923).
 L’Ecole de Vienne : ses auteurs sont K.Menger, I Fisher et
J.Schumpeter.
 L’Ecole de Cambridge : Ses auteurs sont Alfred Marshall
(1842-1924).
Léon Walras : Il a développé la théorie de l’équilibre général qui
traite la relation entre les différents marchés (sous la condition de la
concurrence parfaite).
Exemple : La diminution du prix des biens alimentaires conduit à
une diminution des dépenses de consommation et à l’augmentation
de l’épargne.
L’équilibre est assuré par l’intersection entre l’offre des
producteurs qui dépend des moyens technologiques détenus par le
producteur et la demande des consommateurs qui dépend du revenu.
Si l’égalité n’est pas assurée entre l’offre et la demande, il y aura
un déséquilibre.
Alfred Marshall : L’équilibre chez lui est partiel car certains
éléments ont une influence sur le prix d’un bien (influence directe).
Toute augmentation du prix d’un bien pourra être à l’origine de
l’augmentation de la demande d’un bien substituable (principe de
substitution), ce qui rend le choix du consommateur et du producteur
non optimal (adaptation à la situation et par là le retour à l’équilibre
d’une façon spontanée).
John Maynard Keynes (1883-1946) va forger son Ecole dès 1930

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à la suite de la crise du système capitaliste.

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FIN

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