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Histoire de l’économie

L’économie (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer ») est une activité
humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de
biens et de services. L’économie est le concept étudié par les sciences économiques, celles-ci
prenant appui sur des théories économiques, et sur la gestion pour sa mise en pratique.

On parle également de l'économie lato sensu comme de la situation économique d'un pays ou
d’une zone, c'est-à-dire de sa position conjoncturelle (par rapport aux cycles économiques) ou
structurelle. Dans ce sens, l'économie est donc un quasi-synonyme à la fois de système et de
régime. Enfin, de manière générale, en français, on parle d'économie comme synonyme de
réduction de dépense ou d'épargne.

L'économie peut en effet être le résultat d'une organisation interne plus efficiente : on parle alors
d'économie interne. La baisse du coût moyen due à l'augmentation de la dimension de l'entreprise
constitue une économie d'échelle ou économie de dimension. L'économie peut résulter d'un
phénomène extérieur au pouvoir de décision de l'agent : on parle alors d'économie externe ou
externalités qui peuvent être soit positives, si elles apportent un plus aux agents économiques, ou
négatives, dans le cas contraire.

L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et


développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en
deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la
macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres, avec l'ouvrage majeur de John Maynard
Keynes, intitulé Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie

Les débuts de l'économie moderne : le mercantilisme (1450-1750)

Jean-Baptiste Colbert, la grande figure du mercantilisme en France

Les historiens circonscrivent le mercantilisme à la période allant de 1450


jusque vers 1750. Il naît au moment où émerge la notion d'État qui doit
s'imposer sur deux fronts : à l'extérieur face au pouvoir papal et à l'intérieur
pour unifier le territoire. Les penseurs mercantilistes prônent le
développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du
commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance
commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à
rendement croissant.

L'État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en


adoptant des politiques protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires et
encourageant les exportations. Le mercantilisme est protectionniste à l'extérieur mais à l'intérieur,
au contraire, il vise à l'unification du marché national. Cette doctrine économique connaît son
apogée du XVIe siècle au XVIIIe siècle, propagée par une littérature prolifique de pamphlets de
commerçants ou d'États. Elle estime que la richesse d'une nation dépend de l'importance de sa
population et de l'accumulation d'or et d'argent
La naissance de l'économie classique 1750 -1776 :
Les physiocrates et Adam Smith
La publication par Adam Smith de Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations en
1776, est souvent vue comme marquant la naissance de l'économie classique et la consacrant comme une
discipline digne d'étude à part entière.

Les physiocrates constituent un groupe de penseurs français du milieu du XVIIIe siècle tels que François
Quesnay (médecin de métier) avec qui Adam Smith eut de nombreux échanges. À l'image des découvertes
spectaculaires des lois de gravitation par Isaac Newton, les physiocrates s'attachent à la recherche des lois
naturelles qui régissent les activités des hommes. Ils ont notamment schématisé l'économie comme un flux
de revenus et de dépenses.

En opposition aux idées mercantilistes, les physiocrates considèrent que la richesse d'un pays consiste en
la richesse de tous ses habitants et non seulement celle de l'État

les physiocrates considèrent que la seule activité réellement productive est l'agriculture. La terre multiplie
les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Au bout du compte, la terre laisse un produit net ou
surplus. L'industrie et le commerce sont considérés comme des activités stériles car elles se contentent de
transformer les matières premières produites par l'agriculture.

L'organisation politique de cette époque, où les nobles ne travaillent pas et sont les grands propriétaires
terriens, est certainement un facteur expliquant cette aberration surestimant l'importance du travail de la
terre. Ainsi ils préconisaient le remplacement administrativement coûteux du recouvrement de l'impôt par
une taxe unique sur les revenus des propriétaires fonciers

Adam Smith reproche aux physiocrates leur dogmatisme sur l'agriculture qu'il explique par une réaction
excessive à la politique mercantiliste de Colbert qui avait privilégié les activités industrielles des villes

En analysant l’origine de la prospérité récente de certains pays, comme l’Angleterre ou les Pays-Bas,
Adam Smith développe des théories économiques sur la division du travail, le marché, la monnaie, la
nature de la richesse, le « prix des marchandises en travail », les salaires, les profits et l’accumulation
du capital. Il examine différents systèmes d’économie politique, en particulier le mercantilisme et la
physiocratie. De l'analyse de ces systèmes économiques il développe le « système de la liberté
naturelle », qui privilégie l’intérêt individuel, le jeu de la libre entreprise, de la libre concurrence et de la
liberté des échanges postulant que la liberté de ces activités contribuent efficacement à la richesse de la
société de façon indirecte.
L'économie de 1800 à nos jours
L'économie politique classique, Malthus et Ricardo

Pour Adam Smith, augmentation de la population est synonyme d'augmentation de la richesse.


Thomas Malthus, pasteur chargé de l'aide aux pauvres dans sa commune, est frappé par la
misère engendrée par les mauvaises récoltes de 1794 à 1800. Il s'intéresse alors aux
problématiques du progrès, de la croissance de la population et de la richesse. Son ouvrage
principal, Essai sur le principe de population, connait une grande popularité et conduit à un des
premiers recensements de la Grande-Bretagne. Si ses thèses et pronostics se sont révélés en
partie fausses, ses problématiques restent d'actualité

Avec la publication Des principes de l'économie politique et de l'impôt, David Ricardo


développe et enrichit les thèses de la valeur, du libre-échange popularisées par Adam Smith

Alors qu'Adam Smith s'intéressait à la production de revenus, David Ricardo axe ses recherches
sur la distribution des revenus entre les propriétaires fonciers qui perçoivent des rentes, les
travailleurs qui reçoivent des salaires (qui sont liés au minimum nécessaire pour subsister et donc
au prix du blé) et les capitalistes dont les revenus sont constitués par les profits.

Au centre de la problématique « ricardienne » se trouve le problème de la rente foncière ( pour lui,


la croissance de la population et des capitaux se heurte à une offre inchangée de terre qui pousse la rente
foncière vers le haut et entraîne une baisse des salaires et des profits).

L'œuvre de Ricardo se situe dans le contexte de l'abolition « des corn laws » qui favorisent les
propriétaires terriens et de la conversion de l'Angleterre au libre-échange dont Ricardo avec la loi
des avantages comparatifs est l'un des grands théoriciens.

La révolution keynésienne

John Maynard Keynes montre l'importance de l'investissement public pour certaines nations

Pour Keynes, une économie de marché ne possède pas de mécanismes qui la conduisent de
façon automatique vers le plein emploi de ses ressources, d'où la possibilité d'un chômage
involontaire qui rend nécessaire une intervention extérieure au marché. Keynes raisonne d'emblée
sous l'angle macroéconomique d'offre globale et de demande globale.

Dans son cadre macroéconomique, la production, et donc l'emploi, dépend des dépenses. Si la
demande n'est pas suffisante, les entreprises ne produiront pas assez et n'emploieront pas tous
les salariés d'où la nécessité pour le gouvernement de conduire des politiques de soutien à la
demande, c'est-à-dire de soutien à la consommation et/ou à l'investissement. Keynes insiste
particulièrement sur l'investissement.

Au cœur de la révolution keynésienne se trouve la réfutation de la loi de Jean-Baptiste Say qui


énonce que l'offre crée sa propre demande. Cette loi fonde ou plutôt exprime l'optimisme et aussi
le naturalisme de l'économie classique qui veut qu'il ne puisse y avoir de crise de surproduction
durable. Si Keynes insiste sur ce point, c'est parce qu'il a motivé les refus par les autorités de
toutes ses propositions de politique économique durant les années 1920.

Le marxisme

Si Marx reprend la théorie de la valeur travail de Ricardo, il reproche à cet auteur de ne pas avoir
analysé comment le système capitaliste avait émergé et comment cela avait donné aux
capitalistes le pouvoir et la capacité d'exploiter les travailleurs qui n'ont que leur force de travail à
vendre. Les crises s'inscrivent dans le cadre des lois de l'évolution du mode de production
capitaliste.

Au niveau global, selon l'économie marxiste, il y aurait des lois de l'évolution du capitalisme telles
que :

 la propension des capitalistes à accumuler,


 la tendance à des révolutions technologiques constantes,
 la soif inextinguible des capitalistes pour la plus-value,
 la tendance à la concentration,
 la tendance du capital à devenir de plus en plus « organique » (c'est-à-dire à moins recourir
au capital variable qu'est le travail),
 la tendance au déclin du taux de profit,
 la lutte des classes,
 la tendance à une polarisation sociale croissante,
 la tendance à ce que les salariés soient employés dans des entreprises de plus en plus
grandes
 et enfin, l'inéluctabilité des crises dans le système capitaliste. Les crises sont dans ce
cadre toujours des crises de surproduction alors que les crises précapitalistes étaient des
crises de sous-production. Les crises sont vues par les marxistes comme un moyen pour le
capitalisme de se renouveler.

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