Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La révolution
industrielle et
l’école classique
Le contexte
- évolution démographique
- révolution agricole
- révolution industrielle
- évolution du système monétaire et
financier
Evolution
démographique
La population de la GB passe de 7,5 millions en 1750 à 15
millions en 1800 puis 23 en 1850. La France connaît un
mouvement identique mais de plus faible ampleur (23
millions en 1750 à 35,7 millions en 1850).
Cet essor démographique est dû à un recul massif de la
mortalité (meilleure alimentation, progrès de l’hygiène,
recul des famines, des épidémies.. alors que la natalité reste
soutenue.
Révolution agricole
La GB met en place le système des "enclosures": de nouvelles
lois obligent d'ériger des clôtures autours des champs. Les
plus pauvres ne pouvant faire face au coût de ses clôtures
vont vendre leurs terres.
Ceci débouche sur un regroupement des terres, favorisant les
progrès de la productivité, et un exode rural donnant à
l'industrie naissante une main d'œuvre bon-marché.
La révolution agricole est également marquée par des
innovations: suppression de la jachère et de l'assolement
triennal, progrès dans le fourrage entraînant des progrès
dans la qualité de la viande et des produits laitiers, nouveaux
produits (betterave, pomme de terre (19°)).
Révolution industrielle
La révolution industrielle est marquée à la fois par des innovations d’ordre
technique, et d’ordre organisationnel.
Une série d'innovations importantes apparait à la fin du 18°: navette
volante (1833), machine à filer (1765) qui automatisent le textile, progrès
dans la sidérurgie au cours du 18° (fonte au coke, machine à vapeur (1784)
qui permet d'actionner les machines, chemin de fer permettant
d'acheminer les biens.
La révolution industrielle est également marquée par la naissance
de "fabriques" caractérisées par le regroupement des ouvriers au sein d'un
même lieu, et une division du travail, nécessaire à une main d'œuvre peu
formée et peu payée.
Passage d’un capitalisme essentiellement commercial, qui avait
caractérisé les 16° et 17° siècles à un capitalisme industriel.
Evolutions monétaires et
financières
Développement des monnaies fiduciaires et scripturales
Développement du système bancaire: dès 1609, création de
la banque d'Amsterdam, puis l'Angleterre suit. La France
prend du retard, notamment après l'échec du système
bancaire développé par J.Law.
Après 1850, véritable révolution financière: multiplication
des services et spécialisation des institutions financières
(banques de dépôt, qui collectent des fonds auprès du
public, et banque d'affaires qui prêtent aux entreprises).
La philosophe libérale
- David Hume (1711-1776)
- Jeremy Bentham (1748-1832)
- Bernard Mandeville (1670-1733)
David Hume
Hume commence par fonder la propriété sur le travail : comment justifier pour autant
une répartition inégale de la propriété ? A partir du principe d’utilité publique : une société
égalitaire pour Hume n’est pas efficace car elle se prive de l’aiguillon de l’intérêt personnel.
«Au lieu de prévenir le besoin et la mendicité chez quelques-uns, vous les rendez
inévitables à la communauté entière » (Hume, Enquête sur les principes de la morale).
Analyse du rôle du commerce extérieur sur le développement économique : il joue le
rôle d’un stimulant à la production industrielle nationale.
Démonstration du rééquilibrage de la balance commerciale (voir critique du mercantilisme).
Conception de la monnaie, comme intermédiaire des échanges : elle est « de l’huile qui rend le
mouvement des roues du commerce plus doux et plus facile » (1752).
Jeremy Bentham
Le philosophe anglais Jeremy Bentham (fin 18°) se situe dans
une logique utilitariste.
L’ambition de Bentham est de construire une économie
politique sur la base du calcul de l’utilité des choses et des
activités (utilité mesurable).
L’idéal humain est d’atteindre le plaisir et le bonheur : il faut
donc que la somme des plaisirs soit maximale, et celle des
peines minimales.
L’objectif est d’assurer le bonheur du plus grand nombre.
Pour cela, Bentham se rallie au libéralisme : l’action de l’état,
source de contraintes, pourrait générer des peines.
Bernard Mandeville: « la fable des
abeilles » 1714
La thèse centrale de cette fable est une critique des vertus (notamment
chrétiennes) et une mise en évidence des vertus sociales de l’égoïsme.
La société est ainsi comparée à une ruche, où évoluent des abeilles (les
individus).
Les abeilles de cette ruche possèdent des vices et des vertus (comme
les hommes).
La majorité des individus sont avant tout mus par leur intérêt personnel,
l’accumulation de richesses, mais la ruche est prospère.
« C’est ainsi que le vice produisant la ruse, et que la ruse se joignant à
l’industrie, on vit peu à peu la ruche abonder de toutes les commodités
de la vie. »
Les abeilles décident malgré tout de venir vertueuses.
Le chômage apparait : « Une SEULE personne suffisait pour
remplir les places qui en exigeaient trois avant l’heureux
changement ».
Le prix naturel est donc un prix qui est suffisant pour rémunérer
le travail, la terre, le capital (donc les facteurs de production) ;
c’est une sorte de prix de revient comportant un profit c’est-à-
dire une marge bénéficiaire.
capital circulant :
- les vivres ou les produits finis stockés et à vendre
- les matières premières
-la monnaie (simple intermédiaire des échanges)
Epargne
Elle permet l’accumulation du capital
« Les capitaux augmentent grâce à l’épargne, et diminue par la prodigalité
et la conduite imprudente ».
C’est l’épargne que est la cause de l’augmentation du capital (et non
l’activité, même si celle-ci offre des perspectives pour l’investissement).
« Par ce qu’il met de côté, un homme frugal, non seulement fait vivre une
quantité supplémentaire de main d’œuvre, mais il établit un fond constant
destiné à tout jamais à l’entretien de gens productifs ».
On obtient ainsi la séquence suivante :
Epargne → accumulation du capital → accroissement de la main d’œuvre et
de la production → création de valeur et donc croissance de la richesse.
Eloge du mode de vie frugal
Place de l’Etat
« Dans le système de la liberté naturelle, le
souverain n’a que trois devoirs à remplir. Le premier, c’est le
devoir de défendre la société de tout acte de violence ou
d’invasion de la part des autres sociétés indépendantes. Le
second, c’est le devoir de protéger, autant que possible,
chaque membre de la société contre l’injustice ou l’oppression
de tout autre membre, ou bien le devoir d’établir une
administration exacte de la justice. Et le troisième, c’est le
devoir d’ériger et d’entreprendre certains ouvrages publics et
certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ne
pourrait jamais le porter à ériger et à entreprendre, parce
que jamais le profit ne rembourserait la dépense... »
Adam Smith
Impôts
De plus, s’il reconnait la nécessité des impôts, ceux-ci doivent
engendrer le moins d’effets négatifs possible sur les individus ;
il est toutefois parfois tiraillé entre d’une part l’efficacité économique et
la nécessaire liberté des individus et d’autres part un certain souci de
justice sociale.
S’il adhère globalement au principe d’un impôt proportionnel à taux
unique (flat tax), il considère que les riches doivent « contribuer en
proportion de leur revenu, mais encore pour quelque chose de plus ».
Smith alerte également sur le risque d’une dette publique trop élevée,
qui pourrait ainsi détourner du capital destiné à l’investissement et la
croissance (ce qu’on appelle aujourd’hui « l’effet d’éviction »)
Libéralisme
Bien que profondément libéral, Adam Smith n'est pas partisan
du laisser-faire. Il soutient que l'État doit se soucier du bien
public, que l'économie ne saurait fonctionner sans vertu et que
le marché peut produire des effets pervers qu'il faut corriger.