L’économie a-t-elle

une âme?

Du scientisme économique
à l’économie des biens communs

François PRUVOST 30 Janvier 2018

Université Populaire de Montélimar
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2
 Le scientisme en économie

« L’économie est devenue, à l’instar de la médecine, une

science expérimentale dans le sens plein du terme »

Deux groupes de populations tirés au sort (randomisés)

A B
Médicament Placebo
Résultats A > B?
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 Exemples d’erreurs du Scientisme
Faute de vrais groupes tests, on fait des expériences dites « naturelles »…

Réforme Bérégovoy 1985 : suppression des prêts bonifiés aux entreprises

Les entreprises subventionnées (groupe test) ont plus disparu, après l’arrêt
des subventions, que les entreprises non-subventionnées (groupe témoin) :
les subventions sont contre-productives

Comparaison France à Alsace +Moselle pour l’application des 35 heures

En Alsace et Moselle , les employés avaient 2 jours de congés

supplémentaires qui ont été intégrés à la RTT; de ce fait, ils ont ensuite
travaillé 20 minutes de plus par semaine que dans le reste de la France.

La plus forte réduction de la durée du travail dans le reste de la France n’a

pas permis de créer plus d’emplois qu’en Alsace+Moselle :
Inefficacité des 35 heures pour créer des emplois.
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Les 10 commandements
du Consensus de Washington
1) La discipline budgétaire

2) Une dépense publique de soutien à la croissance par les infrastructures

3) Une politique fiscale incitative : assiette large, taux marginaux faibles

4) Des taux d’intérêt fixés par le marché, positifs mais bas

5) Des taux de change flottants

6) La libéralisation du commerce national et international

7) La libre circulation des capitaux et élimination des barrières à l'investissement étranger

8) La privatisation des entreprises publiques

9) La déréglementation des marchés

10) La garantie des droits de propriété

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Les Juifs et le monde

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Le judaïsme face aux systèmes économiques
Les rabbins du Talmud raisonnent comme s’ils avaient lu Ricardo et Marx, ou
comme s’ils avaient exercé comme agent de change au Stock Exchange… et

… On peut résumer dans une seule proposition l’importance historique des

Juifs, et plus particulièrement le rôle qu’ils ont joué dans la vie économique,
en disant : il s’agit d’un peuple oriental égaré parmi des peuples du Nord et
ayant associé ses efforts aux efforts de ceux-ci pour créer une nouvelle
civilisation.

(Werner Sombart)

Si le judaïsme est lié au capitalisme, au point de l’avoir peut-être inventé, il

ne l’est pas moins, sinon plus encore, aux deux socialismes, peu compatibles.
Moïse a engendré une trinité : Jésus, Marx et Rothschild.

(Yves Florenne, Monde Diplomatique, à propos du livre de Freddy Raphaël

« Judaïsme et Capitalisme » PUF 1983) 7
 Quelques préceptes de la loi juive
L’économie joue un rôle de lien social majeur :

- Le travail dans toute profession qui profite à la société est valorisé

- Pratiquer le juste prix : profit limité

- Limiter le prix en cas de pénurie

- Le riche doit donner aux pauvres

- Flexibilité rituelle si on risque de perdre de l’argent

- Traiter son prochain comme soi-même, mais les Goys/Gentils n’en font pas
partie

- Le prêt à intérêt est interdit entre Juifs mais obligatoire avec les Goys…
en mémoire du fait que Dieu aurait demandé de dépouiller les Egyptiens

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 Rôle des Juifs dans l’histoire économique
L’ascèse n’est pas magnifiée et la richesse est un don de Dieu :
« Heureux l’homme riche qu’on trouve irréprochable »

Considérés comme peuple paria et minoritaires dans les espaces de la diaspora, leur
situation précaire, en droit et en fait, les a orientés vers la pratique du commerce,
en particulier du commerce de l’argent.:

Le prêt, depuis les boutiques de prêts à gages jusqu’aux grands Etats

Le petit commerce de boutique et de produits ruraux
Le commerce de valeurs, surtout boursier
Le change et les opérations de virement attachées
Les commandes d’Etat, le financement des guerres et de la fondation des colonies

Mais la Bourse « le marché des marchands » a été créée par des Chrétiens.

« Une lacune : l’organisation rationnelle du travail, dans l’industrie domestique, la

manufacture, l’usine » (Max Weber)

Le judaïsme : un capitalisme marchand et financier

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Les débuts du Christianisme
- Jusqu’au début du Moyen Age, l’Eglise considérait la
propriété privée comme une usurpation, car tout
était à Dieu.

- La Rome antique avait défini les 3 piliers du droit de propriété :

l’usus (pouvoir l’utiliser)
le fructus (pouvoir en tirer un revenu ou un intérêt)
l’abusus (pouvoir le donner, le vendre … ou le détruire)

- La conversion de Rome oblige à composer : la richesse devient une

composante positive de la société chrétienne à la condition :
qu’une partie des biens accumulés soit transmise à l’Eglise
de respecter certaines règles économiques et financières

- Accumulation de richesses dans les monastères considérés comme des

enclaves de vie sainte et dans les évêchés

- Au 14ème siècle le pape Jean XXII déclare le droit de propriété

d’origine divine, car la Bible enseigne que le premier homme est maître du
monde : il peut faire que les choses lui soient utiles. 10
 De Martin LUTHER …
(1483 – 1546)

Rupture avec Rome avec ses 95 thèses

contre les indulgences

Sola Fide, Sola Gratia, Sola Scriptura

Les croyants, tous égaux : pasteurs comme laïcs
Le célibat est un choix personnel
La Bible, autorité suprême en matière de foi, etc…

Doctrine du salut par la foi seule (et non par les bonnes œuvres)
du « Beruf », le métier comme vocation (divine)

« L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est pas de

dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique , mais
exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la
place que l’existence assigne à l’individu dans la société, devoirs qui
deviennent ainsi sa vocation » Max Weber
11
 … à Jean CALVIN
(1509 – 1564)

Calvin s’engage activement dans la Réforme dès 1533

Il complète la doctrine de Luther sur « Der Beruf » par

le dogme calviniste du double décret
ou de la prédestination

Il entraîne les fidèles à rechercher les signes de sa confirmation d ’élu dans la

réussite professionnelle.

Ascétisme personnel : l’homme n’est pas propriétaire des biens matériels en son nom
propre mais dépositaire de la création divine et chargé de la faire fructifier. D’où :

> Recherche méthodique de création de richesses par le métier

> Ascétisme personnel
> Que faire du surplus?
> Accumulation du capital

… et …l’intérêt sur un prêt d’argent est analogue au loyer d’un appartement

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 Repères Chronologiques
La machine à vapeur : de Denis Papin (1679) à James Watt (1769)

Bernard Mandeville (1670-1733) : famille de médecins

La fable des abeilles ou … Vices privés, vertus publiques

Adam Smith (1723-1790) : déiste à la Voltaire

La richesse des Nations et… la main invisible du marché

Karl Marx (1818-1883) : famille d’origine juive convertie au protestantisme

Max Weber (1864-1920) : famille protestante

Werner Sombart (1863-1941) : ?

Emile Durkheim (1858- 1917) : origine juive, agnostique

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 Les catholiques et le modèle rhénan
Libéralisme organisé ou ordo-libéralisme

3 composantes :
- Le marché et la concurrence, avec libre fixation de prix, assurent une
utilisation optimum des ressources et permettent l’augmentation de la
prospérité.

- Le rôle de l’Etat consiste à faire respecter les règles de la concurrence et à

organiser un système monétaire assurant une monnaie et des prix stables

- Transferts pour corriger les revenus issus des produits et services

marchands en vue de la justice sociale, conduisant à un consensus sur ce
système

Avec une vision à long terme > autofinancement

> stabilité des relations avec les actionnaires
les clients
les fournisseurs
les employés

Modèle mis à mal par l’irruption du capitalisme financier 14

 Die Soziale Marktwirtschaft
Primauté de la politique monétaire

Politique des
revenus

Propriété privée

Liberté Système de prix fonctionnel

contractuelle Responsabilité

Prise en compte des

situations d’offre
d’emploi anormales
Stabilité de la politique économique 15
 Le monde musulman

Mahomet enseignant
Manuscrit des « Signes restants des siècles passés » d’Al-Biruni 17ème siècle
Copie d’un manuscrit du 14ème siècle
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 Islam : loi religieuse, civile, économique
La création de richesses est une parure du monde
L’homme est le dépositaire de Dieu pour les biens dont il dispose
S’enrichir seulement pour mener une vie digne

Le Coran interdit :
- la thésaurisation
- La riba (intérêt) et l’enrichissement sans cause
- Le maisir (pari)
- Le ghasar (spéculation dans l’incertain)
- Le monopole

et oblige :
- au Zakat (prélèvement sur la fortune des riches pour les pauvres)
- à la solidarité avec celui qui est dans la difficulté pour de justes raisons

Logique participative fondée sur l’économie réelle, légitimité du profit issu

de capitaux placés à risque, et de la propriété privée, sauf…;
« les hommes sont associés dans trois domaines : l’eau, le feu, et les
pâturages »
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 La Banque Islamique
Pas d’intérêt direct, pas de clauses suspensives, pas de produits spéculatifs
La règle des 3 P « partage des pertes et des profits »

Le Mourabaha = La banque achète un bien et le revend par paiements échelonnés

avec une marge convenue.

Le Moucharaka = Banque et entreprises investissent dans un projet

Profits répartis selon accord, pertes selon % participation

Le Sukuk = Obligations islamiques à échéance fixée donnant un revenu, et non un

intérêt, tiré du bien financé

Le Moudaraba = Un partenaire fournit les fonds, l’autre l’expertise ou le projet.

Bénéfices partagés selon accord, pertes pour l’apporteur de fonds
(Fonds d’investissement islamiques)

Le Idjar = Leasing : la banque achète le bien pour le louer avec option d’achat

Le Salam = La Banque achète un produit et donne procuration au fournisseur pour le

vendre à un tiers à une date ultérieure (fonds de roulement)
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……
 Quels ressorts économiques
dans le monde musulman?
Huit siècles d’expansion jusqu’à la prise Constantinople.
Puis, le déclin? Pourquoi?

L’islam conquérant intègre toutes les zones conquises:

- Religion et morale uniques
- Langue officielle
- Monnaie unique, le dinar, fiable grâce aux mines d’or
- Sécurité militaire

« Le nationalisme arabe post-colonial a instauré des états

bureaucratiques au service d’un système de redistribution caractérisé
par le clientélisme et la corruption : autoritarisme, propriété d’état, et
fiscalité de prédation sont les causes du sous-développement de l’Islam
actuel » (François Facchini, Prof Uni Reims Sociétal N°57 2007)

Les pays pétroliers vivent de la « rente minière »

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Vishnu

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 Hindouisme : la structure sociale des castes
Pas d’autorité religieuse centrale
La moralité sociale est associée aux principes religieux.

Le système des castes « Varna », considéré comme la condition d’une « bonne »

société est légitimé religieusement (défini dans le Rig Veda, 1er livre sacré), et
considéré comme le principe de la vie sociale :
les hommes naissent et demeurent inégaux.

La théorie de la réincarnation donne une consolation aux castes inférieures avec

l’espoir d’accéder aux castes supérieures dans une prochaine vie.

Condition : respecter maintenant les devoirs de sa caste > contrôle social.

L’hindouisme permet ainsi d’instaurer :

- une division du travail
- Une logique de coopération de castes
- Mais les idéaux d’étude et d’ascèse spirituelle relativisent les valeurs
économiques

L’hindouisme, une religion « inclusive », pouvant intégrer les dieux et préceptes

d’autres religions comme avatars de la trinité Brahma, Vishnou et Shiva. 21
 Propriété privée et richesse dans l’hindouisme

Dans la tradition…

La loi de Manu = 7 manières justes d’acquérir la propriété d’un bien :

héritage, donation, découverte par hasard, achat, conquête ou jeu, dons de
personnes honorables, intérêts et bénéfices, et… travail.

Historiquement :

- le sol appartient à la communauté et géré par le roi pour la communauté.

- un champ et un logement constituent les 2 conditions essentielles de l’existence.

La richesse est considérée bonne comme le fruit du travail, le détachement des

choses matérielles pour le développement spirituel est une décision individuelle.

Il n’y a rien de supérieur à la recherche de son accomplissement personnel

Même si l’hindouisme rappelle la protection due aux pauvres, le concept d’une

société socialiste sans classes lui est complétement étranger.
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 « Buddhist Economy »
La Buddhist Economy est enseignée à l’université aux USA à Berkeley,
dans les cours de 1ère année de Clair Brown , débutant par la méditation.
Elle inspire aussi Amartya Sen et Jeffrey Sachs.

Trois présupposés opposés à l’économie classique :

- La nature humaine est bonne et altruiste
- Les humains sont interconnectés entre eux
- Ils sont connectés à la nature sans la dominer

Développement de « benefit corporations » dans 27 Etats des USA :

elles « peuvent » faire passer l’intérêt général avant celui des
actionnaires.

23
 Quelques principes d’économie bouddhiste
Les activités économiques ont pour but d’obtenir la paix et la tranquillité
sous une contrainte de rareté des ressources.

Les trois fonctions du travail :

- Exploiter et développer ses facultés
- Dominer son égocentrisme en participant à une tâche commune
- Produire les biens nécessaires à une existence décente
Une planification bouddhiste aurait le plein emploi comme but principal.

Le processus de production doit donc chercher à maximiser la qualité des

inputs humains : compétences, créativité, sentiment d’utilité pour soi et les
autres

On ne cherche pas à maximiser la consommation mais à maintenir une bonne

santé physique et mentale de façon à suivre le noble chemin octuple vers
l’harmonie en se délivrant du dukkha (aliénation, ignorance, souffrance,…).

Puisque la consommation n’est qu’un moyen du bien-être de l’homme, le but

est d’obtenir le maximum de bien-être par le minimum de consommation.
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 Dharmacakra
Les huit membres du Noble Chemin octuple
1. La vision/compréhension parfaite/juste
2. La pensée/émotion parfaite/juste
3. La parole juste
4. L’action juste
5. Les moyens d’existence justes
6. L’effort juste
7. L’attention juste
8. La concentration juste

Le noble chemin octuple est la 4ème des Nobles Vérités :

Le Dukkha (souffrance, conflit, aliénation, ..)

La cause de Dukkha (désir, colère, orgueil,..)
La cessation de Dukkha (la fin des impuretés mentales)
Le chemin qui mène à la cessation du Dukkha

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Shinzo Abe au sanctuaire Shinto de Yasukuni

26
Japon:shintoïsme,confucianisme,bouddhisme?
Le shintoïsme, religion première et spécifique du Japon :
Tous les japonais descendent des kamis, dieux tutélaires, présents dans tous
les villages à l’origine du Japon.
Primat de la beauté et de la noblesse de la vie, et de la fertilité.
Le travail (production, innovation, développement) constitue une contribution
à la loi fondamentale de l’univers.

Un confucianisme
importé au 4ème siècle, « japanisé » en mettant la loyauté en vertu cardinale
plutôt que la bienveillance en Chine : dévotion au groupe ou à la compagnie,
piété filiale, respect des anciens, obéissance aux supérieurs, se conformer à
la majorité. La raison prévaudra dans la concorde et l’harmonie.

Un bouddhisme zen
importé de Chine et de Corée au 6ème siècle, a favorisé la concentration, la
recherche de la perfection et de l’efficacité, le self-control, la créativité et
l’esthétique, le souci du moindre détail.

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 Les pratiques économiques au Japon
Sélection très sérieuse des employés sur la base des études et de tests
Intense compétition pour entrer dans les meilleures écoles et universités
Un emploi - en principe – à vie dans les grands groupes
Promotion à l’ancienneté
Relations quasi-familiales dans l’entreprise

La confiance dans l’entreprise a facilité l’adaptation au changement

technique mais aussi :
- élimination des sentiments personnels
- gap entre atemae (apparence des choses) et honne (vérité, réalité)
- absence de transparence, « company first », d’où certaines négligences

Management collectif, subjectif, recherche d’un consensus partagé

Pas de stratégie bien établie, ni théorie, ni philosophie, mais forte sensibilité
aux changements de l’environnement : résilience par adaptation

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La Chine et Confucius

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 Lao Tseu et Confucius …
D’abord le Tao (5ème siècle avant J-C), une philosophie du changement, avec :

- l’unité de l’univers et son ordre cosmique superposé à l’ordre humain

- la dualité du Yin et du Yang
- leur combinaison en une multiplicité de phénomènes
« Toutes choses doivent advenir naturellement : le non-agir »

Puis Confucius, « Maître Kong » (mort en 479 avant J-C) qui professe :

- La recherche de l’harmonie, de l’équilibre, mouvant par la dialectique

- La bienveillance à l’égard d’autrui
- Le principe d’appartenance à une collectivité (famille, entreprise, nation)
- La nécessité de règles, même changeantes, à appliquer vertueusement
- Le bien-fondé moral de la hiérarchie et de la discipline
- L’éducation, primordiale pour développer sa force morale

Il a défini huit vertus du savoir-vivre des Chinois : bienveillance, équité,

courtoisie, sagesse, sincérité, fidélité, piété filiale, incorruptibilité,

30
… à la rescousse du Parti Communiste Chinois

Le confucianisme a subi 3 chocs :

- Au 17ème siècle la colonisation occidentale crée de la frustration en même

temps qu’une ouverture sur le monde, mais « Confucius n’a pas protégé les
Chinois » : 1er déclin

- La victoire de Mao en 1949 : la pensée de Mao remplace celle de Confucius,

jusque 1976

- Résurgence progressive du confucianisme depuis la victoire des réformistes

sur la « Bande des Quatre », culminant en un hold-up total :
« l’harmonie sociale doit être mise au service du socialisme à
caractéristiques chinoises » (Xi Jinping 2013)

Le communisme a pu s’implanter parce que chacun en a retenu ce qui lui plaisait.

31
Source : Maoïsme et confucianisme en Chine contemporaine : une introduction
Laurent Hou, China Institute, Janvier 2013 32
Source : Maoïsme et confucianisme en Chine contemporaine : une introduction
Laurent Hou, China Institute, Janvier 2013
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 La voie économique chinoise

Après Mao et ses erreurs (Grand Bond en Avant et Révolution Culturelle), la Chine a
beaucoup emprunté à Confucius pour mener son processus original de développement
économique :

Libéralisation économique sans libéralisation politique

Distinction de 3 secteurs de l’économie:

• Économie planifiée
• Économie réglée par la loi de la valeur du marché et macro-décision centrale
• Le marché pur et simple pour les petites marchandises

Dialectique privé - public avec la légitimation de propriétés privées en 2003

Dialectique Province – Centre par le transfert de la gestion de la majorité des

entreprises chinoises des ministères aux gouvernements locaux

Séparation de la propriété et de la gestion

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Peuples racines

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Traditions économiques des peuples premiers

Harmonie entre l’homme et la nature,

symbolisée par la Pachamama, Terre-Mère

Souveraineté et autonomie alimentaires

Droits individuels soumis à la communauté

et à la nature

Les hommes gérants et non propriétaires

de la terre, pas de propriété individuelle
du sol

Economie collaborative et solidaire

Sobriété et temps libéré

Décisions en communauté

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Catégories de biens

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Biens communs/Biens collectifs

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 L’économie des biens communs
« Freedom in a common brings ruin to all. »
Garrett Hardin, 1968, La tragédie des communs
Exemples :
ressources halieutiques, eau, air, sol, terres et forêts primaires, sous-sol
En économie libérale, Brésil et Indonésie s’enrichissent en vendant le bois de leurs
forêts, et l’Australie en vendant ses minerais, mais détruisent leurs communs.

Comment l’éviter ? 3 catégories de solutions :

Gestion centralisée (Etat,..) par une autorité de régulation à long terme

- Par les quantités (autorisations, quotas,…) cf Tokugawa, Inca,
- Par des prix élevés incitant à la modération
…mais organisation lourde (contrôles) et risque de fraude

Gestion privée en divisant la ressource entre plusieurs propriétaires, avec risque

d’usage à court terme et d’entrée de « joueurs » irresponsables

Gestion collective décentralisée par les usagers définissant les droits d’usage avec
des garanties vis-à-vis des tiers, une police, et des quotas et tarifs
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Conditions de succès de la gestion collective
Limites géographiques bien définies

Avantages supérieurs aux coûts pour les usagers

Procédures de gestion bien définies

Capacité des usagers à les modifier

Modalités de supervision : surveillance, police, sanctions graduées

Reconnaissance par l’Etat de la capacité locale à s’organiser

Mécanismes de résolution de conflits en strates imbriquées

En gestion collective, c’est l’acte d’instituer des biens communs qui

crée les biens communs : leur espace est donc ouvert à la santé,
l’éducation, l’espace, aux connaissances…

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 Le droit de propriété en question

Les peuples premiers suggèrent qu’une communauté vit en harmonie si ses

membres partagent le respect d’une entité sacrée (PachaMama) qui
s’apparente à un bien commun.

En France, la logique des communs s’est perdue à la fin du XVIIIème siècle

L’économie, individuelle et collective, n’est pas neutre mais ne dispose pas

d’outils pour définir elle-même son but : il lui faut une orientation venant
d’une autre ordre.

Au cœur du dilemme, la propriété et le droit de propriété :

privée, publique, commune, ou autre?

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