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Philosophie et société

- Alexandre Kojève a introduit Hegel en France → Introduction à la lecture de Hegel (1947)


o Pour lui l’Etat est l’achèvement de la liberté de l’individu (société sans classes)
o Opposé à F.Fukuyama, thèse similaire mais but opposé : la fin de l'histoire serait
l'avènement du libéralisme et de l'économie de marché (La Fin de l'histoire et le Dernier
Homme 1992)
o Occupe poste stratégique au Ministère de l'Économie et des Finances

Séance 1 – Un survol historique du libéralisme : du 18ème siècle à nos jours

A. Pourquoi n’aime-t-on pas le libéralisme ?

Interview de Michel Onfray dans Des paroles et des actes :


 Modèle hautain (élite) soi-disant indépassable, qui ne fonctionne pas, qui n’écoute pas → traduit
crise de civilisation

XIXème siècle :
- Libéralisme considéré positif (« progrès » Stendhal)
- Flaubert, lettre de mars 1857 : « Je n’ai de sympathie pour aucun parti politique. » « Je suis un
libéral enragé. » → Le mouvement libéraliste traduisait le fait que la culture n’est pas une
protection contre le mal : on peut etre cultivé mais pourtant pas être une bonne personne
- Flaubert, lettre à George Sand de 1871 → éloge de la bourgeoisie, de la classe moyenne car c’est de
celle-ci que viennent les réels changements de la société.
- Fréderic BASTIAT fondateur du cout d’opportunités (soleil x chandelles)

Mais trou noir académique sur le libéralisme pourquoi ?


- Raison historique : la France est un vieux pays centralisé, toujours eu foi envers l’Etat (Eugen Weber)
- Raison sociologique : le libéralisme était associé aux grands patronats
- Raison pol-historique : etat dirigiste français sous Vichy= invente new état sous libéralisme (Paxton)
- Raison métaphysique : remise en cause par le freudisme (on est pas si libre que ça en réalité)  argument
de R.Baudon

Origine du libéralisme :
Selon Foucault : Boisguilbert (physiocrates XVIII), libéralisme répond à :
- Liberté de commerce
- Liberté de mouvement
- Méfiance contre les impôts, oppressifs.
o P.Sloterdijk : « L’impôt est avant tout une forme de violence. »
- La monnaie doit être un moyen d’échange
- Les prix doivent se former naturellement (le prix naturel)
Pour Foucault le marché est le « lieu de véridiction », c’est là ou le peuple assimile la verité des choses car
manière de restreindre le pouvoir central.

Mandeville, La fable des abeilles


- Les vertus conduisent à la chute des marchés car les individus, vivant dans l’honnêteté et la
gentillesse, n’ont plus besoin des services auxquels ils se rattachaient avant. Ils finissent donc
heureux, pauvres et seront vite submergées par les autres puissances plus fortes.
- Dénonce hypocrisie société (la charité= juste etre bien vu)
- Mais ces vices sont moteur de progrés
o Hayek (Law, Legislation and Liberty) avec l’idée de « Catallaxie » (ordre spontané) montre que par
les échanges on crée un ordre dans la société
- Le role du gouvernement : aiguiser ces vices pour le bien

PARTIE 2 Ce qu’il n’est pas


 Pas la loi de la jungle. Le libéralisme donne naissance à l’Etat moderne comme garant du droit individuel.
L’Etat construit un lien direct entre lui et l’individu pour le libérer. Ainsi pour avoir un individu il faut un Etat
 Pas la loi du plus fort. Au contraire, c’est une chance pour les plus faibles de venir défier le fort.
o L.Freedman : le libéralisme est fondé sur la concurrence ; il permet au marché de défier l’ordre
aristocratique ; permet de s’opposer à l’église via le mécanisme de prêt/interet
o F.Bastiat défend le droit à la greve qui reflete une capacité à négocier
 Pas que économique mais aussi politique. « La révolution est libérale » Marx. Le but du libéralisme est de
transformer l’homme en monade (qui se suffit à lui-même= qu’il soit auto-suffisant)
 Le libéralisme n’est pas anglosaxon, pas conservateur, ni de gauche ni de droite

PARTIE 3 Ce qu’il est


Les traits communs à tous les courants libéraux :
 Philosophie individualiste : rendre l’individu individualiste
 La séparation de la morale (domaine civile= doit se débattre entre nous) et la loi (réguler coexistence)
 Fonction essentielle de la concurrence.

PARTIE 4 Ce qu’il sera


Aujourd’hui l’OMC a le mieux accompli l’idéal pol du libéralisme en intégrant tous les pays mais aussi car adjoint à
ORD. On est sur une gouvernance cosmopolite. Mais ORD esr menacé par Trump car refus de nommer un
remplaçant (situation bloqué).

Réformer la doctrine libérale ?


 Les georgistes.
Radical Market, Glen Weyl (il se revendique de Henry George qui proposait une land tax= impot unique sur la terre
 introduit une forme de justice dans l’appropriation des ressources mais tout ce qu’on construit sur la terre nous
appartient).

Proudhon, Théorie de la propriété (1861) « la propriété a une fonction politique »


- La propriété sert de contrepoids au pouvoir public= force de décentralisation
- La propriété permet d’exprimer sa personnalité = forme de personnalisation de l’individu

 Les libertariens
Aujourd’hui renouveau, en France :
- Students For Liberty (SFL) est une organisation libertarienne internationale à but non lucratif dont la mission
est « de fournir un forum étudiant unifié pour soutenir les étudiants et les organisations étudiantes dédiées à
la liberté »
- Outils technologiques augmentent le pouvoir (bitcoin, blockchain permet de se passer de l’Etat).
PARTIE 2 : Le modèle social du 21ème siècle

 Préambule Constitution de 1946 : chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Le


travail est une valeur structurante de notre société.
 Entreprise de soi-même chez Becker : capital humain  on abolit la différence travail et capital.
C’est une conception différente du travail.
 Transformation des structures sociales : solidarité, éducation, prison.

Revenu universel :
- Hillary Clinton, What happened (mémoire de campagne) songeait à mettre en place un RU nommé
Alaska for America. Elle se demande comment le financer
- Chacun pourrait se sentir mieux citoyen, il devient urgent de modifier les lois sociales car les
machines pourraient remplacer l’homme.

Philipe van Parijs, Basic Income


- Défends le RU qui devrait être donné de manière inconditionnelle, sous forme d’argent, sans
contrepartie.

Thomas More, Utopia (1516) : 1ère utopie politique, système égalitaire précurseur du RU : distribution de
subside en nature. Mais ce rêve est autoritaire : tout est dicté etc.

Justifications possibles du revenu universel (très contradictoires)

1. Technologique
a. L’othium (loisirs) → société idéale. Chez Aristote, l’automatisation mettrait fin à l’esclavage
et donc toute le monde serait dans l’othium. C’est quelque part une idée de revenu
universel. Ce rêve se retrouve à toutes les ruptures technologiques : vapeur, électricité,
datas.
b. Paul Lafargue reprend Aristote de manière explicite (Le droit à la paresse, 1880) « Le rêve
d’Aristote est notre réalité. » Le droit à la paresse sera par le RU.
c. J.Duboins, La grande relève des hommes par la machine (1932) → Il y aura une assurance
chômeur universel, cela sera positif, on aura une vie intéressante car les machines feront le
travail à notre place.
d. Jeremy Rifkin, The end of work (1995) : On finance le RU par une taxe sur les robots : versés
aux hommes le revenu envisagé des machines.
e. Argument de la démondialisation : IA va inverser le modèle de la mondialisation : rapatrier
les usines dans les pays d’origine.

2. Sociale
a. Herbert Simon : modernisation de Paine. 90% de nos revenus sont le produit d’un capital
social connaissances emmagasinées. Tout le monde contribue au capital social par la
conversation donc il est logique de le redistribuer sous forme de RU. Chez Paine l’héritage
naturel est un héritage du passé. Ici c’est un héritage vertical. Notre patrimoine commun est
la société sous forme de la connaissance (cf économie de la connaissance).
b. Un des principes est : les gens qui le reçoivent se sentent mieux inclus dans la société, je
prends ma part de la société et des connaissances communes.
→ communautés en marge, noirs stigmatisés aux USA, sentiment d’étrangers. Le RU
permettrait de ne pas stigmatiser, de les faire sentir appartenir à la communauté.

3. Liberté
a. Brésil : groupe de libertariens a levé de l’argent en crowd fundig et finance un RU dans un
village. Un certain nombre de familles reçoivent cet argent. Création d’un sens de
communauté : comment partager l’argent etc. Utilisation rationnelle de l’argent et
diversifiée. Personne n’a les mêmes besoins. Une administration sociale ne pourra jamais
anticiper cela → Bolsa Familia

CM 3

- Proudhon, apologie de la propriété : Posséder quelque chose c’est pouvoir la donner ou non. La
propriété permet d’échapper au marché. Il est fondamental d’avoir une propriété qui permet
d’exister.

- Le droit de propriété exclu le corps, le soi. Or mon corps m’appartient.


→Ce n’est pas le cas partout.
:
o Amina Sboui, Mon corps m’appartient : défense des droits de la femme notamment en
Tunisie. Prison, elle ne peut plus faire ses études donc elle les fait en France grâce à
Amnesty International.
o Contre l’idée que Dieu nous prive de la liberté de notre corps  elle réclame la propriété de
soi sur soi  combat encore problématique

En Occident :
Beaucoup de restricitions sur l’usage que l’on peut faire de son corps 
- Pas le droit de le louer
- Pas le droit d’en vendre des parties
- Dignité humaine
- On ne peut pas le définir  problème des transsexuels
- On ne peut pas le nommer  très difficile de changer de nom
- Euthanasie et homicide consensuel interdits

 Quelles sont les limites de la personne ? Est-ce que mes cellules m’appartiennent au même titre que
mes cheveux ? Est-ce qu’on peut monétiser quelque chose issue d’une chose non monétisable ?

D’où vient ce principe ? Église catholique :


- « Le corps est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps. » Contrôle de dieu sur le corps, le
corps n’est pas entièrement le mien, il est fabriqué de la présence de Dieu. Je ne peux pas m’unir à
une prostituée.
- « Votre corps est un sanctuaire de l’esprit sain et vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes car
vous avez été rachetés en échange de la résurrection. » 
- Locke : Dieu a créé le monde donc on ne peut pas s’approprier ses choses.
MAIS

 Je m’inscris dans les lois de la nature, donc je peux les utiliser comme je l’entends sans insulter
dieu. Donc je peux faire ce que je veux de mon corps  David Hume
o Dignité humaine pour remplacer l’idée de Dieu.
 Cambridge University Press article par Quigley : propriété est le meilleur moyen du contrôle de soi
contre les lois du marché
 Meir Dan Cohen : on n’est jamais propriétaire tout seul. On met un peu de soi dans les objets qui
nous appartiennent. Il y a une porosité entre soi et les choses qui nous appartiennent.
 Exemple : L’utilisation de JE : chez moi  aberrant : on y projette tellement son identité qu’on dit
que c’est soi.

- Histoire de la sexualité, Foucault : les stoïciens introduisaient une forme de souci de soi. Ce rapport
à soi est souvent pensé sur le modèle juridique de la possession de soi. Il faut être discipliné :
contrôle du corps (modération de la vie sexuelle), contrôle de l’existence sociale (pouvoir se passer
des relations que l’on a), contrôle de l’esprit par la méditation, finir sa vie en se suicidant était la
meilleure façon de finir car on choisissait sa mort.

Économie de la patrimonialité des datas 

Datas :
- Souverainistes : nationaliser les datas
- Socialiste : taxer la valeur et redistribuer pour un RU
- Les datas sont du travail qu’il faut dédommager (Glen Wayne) : data trade union

Le conseil d’état a traité la question des datas : doivent-elles être patrimoniales ? Non
- Données = extension de soi donc elle ne peut pas faire l’objet d’un commerce

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