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Sismondi analyse donc les rapports sociaux qui font émerger deux
classes : les capitalistes et les prolétaires, le travail vs le capital.
Opposition entre deux classes qui tendent à s’ériger en puissances
diamétralement opposées.
Dans la FR des années 1830, l’explosion des inégalités est un fait social
majeur, elles sont engendrées par le début du capitalisme, ie
l’accumulation du capital. Cela modifie le partage de la valeur ajoutée.
Pour justifier moralement les inégalités, les misérables sont mis sur le
banc des accusés.
Qu’est ce que la JS ?
Il faut noter que ce qui est juste aux yeux de certains peut paraître
injuste pour d’autres personnes.
Plusieurs questions entrent en compte : lutte contre la pauvreté, salaire
des patrons, et jusqu’où ?
1. Différents principes
En fonction de la sphère où on est, la notion varie.
Dans le domaine politique, c’est le principe d’égalité le plus important.
Dans la sphère de la santé, c’est le principe du besoin.
1. Aristote
Dès qu’on parle d’égalité, c’est compliqué. Une réforme qui se veut
purement égalitaire montre que la question de l’égalité est
intrinsèquement posée. Aristote parlait d’une justice corrective, il faut
traiter également les égaux et inégalement les inégaux.
Il faut toujours mettre plus d’équité dans nos rapports sociaux afin
d’assurer le libre déploiement de toutes les forces sociales utiles.
Quand l’inégalité est la loi commune d’une société, les plus fortes
inégalités ne frappent point l’œil. Quand tout est à peu près au même
niveau, les moindres inégalités blessent. C’est pourquoi le désir de
l’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est
grande.
Pour Rawls, la société juste n’est pas une société qui égalise les
niveaux, mais c’est une société qui tente à travers des mécanismes de
produire une société équitable. C’est à dire qu’on réduit les inégalités
à un niveau jugé acceptable et efficace par la société à un moment donné.
C’est aussi une société qui rend possible une mobilité sociale sans
discrimination.
C. Le libertarisme
Pascal Salin dira qu’une société juste est uniquement une société qui
respecte la liberté totale des individus sans jamais chercher à
contraindre l’individu car cela réduirait sa liberté individuelle.
IV. Les utilitaristes : la justice comme le plus grand bonheur des plus
grands nombres
A. La justice sociale à l’aune de la vision de l’utilitarisme
Bentham est le fondateur de l’utilitarisme. Il considère les gens par la
logique égoïste du calcul des plaisirs et des peines.
Le bonheur du plus grand nombre permet de mesurer ce qui est juste et
injuste. A l’aune de l’utilitarisme, une société est juste si elle
maximise l’utilité collective, celle-ci conçue comme la somme des
utilités individuelles.
-> Selon l’hypothèse de l’utilité marginale décroissante, prélever une
somme aux plus riches va permettre d’augmenter le bonheur collectif car
le moins riche va jouir davantage de cette somme d’argent. (Bel argument
pour souligner l’importance de la redistribution étatique).
2. Vilfredo Pareto
Optimum de Pareto : impossible d’améliorer le bien-être d’un individu
sans détériorer celui d’un autre.
Le 1er thm de l’éco du bien être : tout équilibre sur un marché
concurrentiel est un optimum de Pareto.
La 2è thm : toute allocation de Pareto peut être atteinte par un marché
concurrentiel, en d’autres termes tout optimum de Pareto est équilibre.
Il faut imaginer pour lui qu’il y a un voile d’ignorance qui est posé sur
la situation et les fins des individus. On peut estimer que les individus
n’ont dès lors qu’une connaissance globale de la société. Les individus
ne sachant pas dans quelle situation ils seront auront intérêt à choisir
les institutions les plus justes possibles. Cette absence d’infos
m’oblige à raisonner en terme de situation d’incertitude : les agents
n’ont pas toutes les infos. Donc ce voile d’ignorance empêche toute
possibilité d’utilitarisme.
2. Le principe de différence
Les individus les plus talentueux méritent d'être plus riches si
l’exploitation de ces talents améliore la situation des moins bien lotis.
Ce principe se définit en 2 temps : les inégalités sociales et éco
doivent être organisées de telle sorte qu’on puisse s’attendre à ce
qu’elles soient à l’avantage de chacun. Puis elles doivent être
rattachées à des positions et des fonctions ouvertes à tous.
Dans Dvlpmt et liberté, 1999, Sen définit les capabilités comme le champ
des possibles pour un individu. L’égalité des chances passe
nécessairement par exemple par l’égalité des capabilités.
Cela leur permet de choisir la vie qu’ils souhaitent et de jouir
pleinement de leur vie.
Les représentations (qu’on croit que les autres ont de nous et qui nous
poussent à avoir sur nous-mêmes) peuvent réduire le champ des possibles,
tout comme les clichés de genre (auto-censure, femmes en Inde ont moins
accès aux soins que les hommes).
B. La crise de l’égalité ?
A. La discrimination positive
1. Du contrat de la discrimination…
Des discriminations peuvent être vécues par certaines personnes dans leur
quotidien.
Article par Yannick Lorthy : « Les jeunes FR issus de l’immigration font
-ils l’objet d’une discrimination à l’embauche ? » Les constats : a pu
mesuré l’ampleur des discriminations -> les candidats d’origine marocaine
doivent envoyer 10* plus de CV que les candidats avec des prénoms
d’origine FR. Le fait de porter un prénom marocain ou d’afficher une
nationalité marocaine est moins discriminant qu’avoir un nom de famille
marocain.
2. …à l’action…
Il faut prendre acte des inégalités de discrimination et donner plus à
ceux qui en ont moins. On va accepter d’aller à l’encontre du principe
d’inégalité. La discrimination positive (DP) instaure des inégalités de
droits dans une société afin d’arriver in fine à établir une égalité en
son sein (paradoxe).
3. …aux limites.
Si on pensait un temps que la DP était le graal des réponses aux
inégalités, on est en fait revenu en arrière.
Aider certains davantage que d’autres sur un principe d’équité peut aussi
conduire à des décisions qui renversent la table : la politique familiale
en France était universaliste jusqu’à récemment et était modulée en
fonction des caractéristiques sociales de certaines populations (on aide
davantage certaines populations que d’autres). Mais ça a marqué une
rupture avec le principe d’universalité et d’uniformité des prestations.
Ce n’est pas neutre non plus pour les personnes concernées car en se
penchant sur une certaine population, on peut avoir un effet
d’étiquetage, ces populations peuvent avoir l’étiquette de plus
vulnérable et en souffrir.
Ceux qui ont bénéficié des DP sont aussi sanctionnés par ces mesures :
sont accusés davantage de s’approprier les ressources injustement par les
autres qui ont un regard critique sur eux.