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CHAPITRE 4 : Histoire de la pensée sociologique

Sociologie : science des phénomènes sociaux, qui vise à mettre au jour les mécanismes qui président à leur
déroulement, ou encore des comportements des individus en tant qu’acteurs sociaux.

Le terme de « sociologie » a été inventé par SIEYES (membre du Directoire (1795-1799), Consulat (1799-1804)) après
la Révolution française avant d’être repris par A. COMPTE (1798-1857), fondateur du positivisme.

I. Les pères fondateurs de la sociologie

Actu / réf : La sociologie est une science utile.

1. Depuis les attentats de Charlie Hebdo (7 janvier 2015), on fait de nouveau appel à cette science pour
comprendre le terrorisme et les réactions à son encontre. Sidération. Une sociologie des attentats, 2016 (paru
dans la Presse Universitaire de France): dans cet article, Gérôme TRUC analyse les réactions du peuple face
aux différents attentats depuis 2001, et plus particulièrement aux nombreuses réactions face aux attentats de
Paris : « Je Suis Charlie » ; « Je Suis Paris ». Il essaye de comprendre comment et pourquoi des millions de
personnes se sentent concernés alors qu’elles n’ont aucun lien direct avec les victimes. Il met ainsi au jour les
ressorts de la solidarité dans notre société individualiste.

2. Alors que les taux d’abstention atteignent des records lors des élections régionales et départementales,
reflétant certaines failles de notre système démocratique, ce phénomène n’en reste pas moins un phénomène
social qui peut être le reflet d’une société démobilisée aux contours flous, dont les individus sont faiblement
intégrés.

3. Effritement actuel du lien social et retranchement dans des groupes intermédiaires (NMS, religion, féminisme,
écologie…), crise du syndicalisme.

Le contexte politique et industriel

POLITIQUE : La sociologie naît à la fin du 19e siècle. Elle est le résultat de bouleversements importants qu’ont connu les sociétés européennes dès la

= Siècle animé par de profondes transformations qui mènent à réflexion = l’instabilité suscitent
questionnement sur les sociétés.


ÉCONOMIQUE : fin du 18e = Révolution industrielle déstructuration/ transformations organisation sociétale (fin So d’Ancien Régime, divisée en 3 o

0. Les précurseurs de la sociologie

MONTESQUIEU (1689 – 1755) : Philosophe des Lumières - précurseur

● Réflexion sur la société = il cherche à comprendre les fondements rationnels de la société : critique de la

tradition et de la religion.
● Approche sous 2 perspectives :

1. Dans Les Lettres Persanes, il met en scène une fiction avec une perspective comparative des sociétés :
voyageurs persans arrivent en France et trouvent tout exotique => Ce qui parait normal dépend de la
société dans laquelle on se trouve. Il dénonce, s’oppose à l’ethnocentrisme, c'est-à-dire le fait de
considérer que la manière de fonctionner de la société dans laquelle on vit est la plus légitime > Il
considère que la société française (qu’il crique par ces « faux étrangers ») n'est pas un cadre de
référence, mais uniquement un cadre parmi d’autres.

2. Dans De l’esprit de lois,


il s’intéresse à la société à travers les lois et compare les constitutions / institutions des pays : sans faire d’enquête
ce n’est pas un sociologue car il ne mène pas d’enquête systématique mais porte
néanmoins un intérêt à société.

Auguste COMPTE (1798 – 1857) : positivisme

● Cité en 1er, ne serait-ce parce qu’il est l’inventeur de mot “sociologie” (1838), qu’il a utilisé pour désigner >

nouvelle science portant sur la société. Il est considéré comme le fondateur de la sociologie.

A. Comte
avec veut appliquer les méthodes
de l’expérimentation/mesure, les de la science
quantifier età3)l’étude de la
élaborer société:
des c’est
lois afin le positivisme,
d’assurer qui consiste
des prévisions. Pourà Comte,
étudier tous les phénomènes
la sociologie est uneen utilisant

Alexis de TOCQUEVILLE (1805 – 1859) :

● Historien et homme politique (issu famille aristocrate), il est considéré comme le père de la sociologie

politique (reconnu sociologue par R. Aron et Boudon).

● Réflexion sur l’évolution des sociétés : s’intéresse aux relations entre un régime politique et la société =

analyse les mœurs de la société américaine avant de réfléchir ensuite à la démocratie (voyage EU).

● Dans sa “grande œuvre”, De la Démocratie en Amérique (1835-1840), il compare la société française,

marquée par l’Ancien-Régime, et la société américaine, marquée par l’individualisme + égalitarisme. Son
œuvre est le résultat d’une mission d’observation du système pénitentiaire aux USA (ethnographe) :
enquête de cette société (=comprendre les personnes qu’il rencontre, voir le sens de leurs actions dans le
contexte qui est le leur) → Ce travail d’enquête permet d’élaborer des faits, qui seront ensuite analysés : on
cherchera les causes et les relations.

● Une analyse à première vue politique qui se transforme en analyse des sociétés : la démocratie (majorité

qui gouverne) est bien plus qu’un régime politique, c’est un véritable « état social » qui résulte d’une
profonde transformation de l’organisation sociale = approche sociologique de la “société démocratique”.

Il anticipe la méthode de l’idéal type de WEBER en distinguant 2 types de sociétés : 1. Aristocratique : stable,
organisée et inégalitaire car très fermée (pas de possibilité de mobilité sociale). 2. Démocratique : structure
sociale fluide où la mobilité sociale peut prendre place grâce à un « contrat » entre individus. Le passage de
l’une à l’autre = transformation de l’organisation sociale qui va s'expliquer par une égalisation des conditions
des individuelles. La démocratie a été plus facile à installer aux Etats-Unis, pays où l’on cultive d’emblée
l’égalité des chances, sans être passé par régime aristocratique, révolution: “Le grand avantage des
Américains est [d’être arrivés à la démocratie sans avoir à souffrir de révolution démocratiques et] d’être nés
égaux au lieu de le devenir”.

● L’égalisation des individus mène à la perte de classe sociale et à un risque de « despotisme », combattue

par la mise en place des pouvoirs contrebalançant. Marche vers l’égalité des conditions va favoriser
l'émergence d’une vaste classe moyenne, (fin classe sociale) = uniformisation des modes de vie, qui tolère de
- en - les inégalités à mesure que celles-ci se réduisent. Création d’une société matérialiste + frustrée +
individualiste. Or, les individus préférant l’égalité à la liberté sont + enclins à accepter une certaine forme
de pouvoir despotique, le « despotisme doux » (= domination sur une minorité pour préserver sa liberté
personnelle) menant à la tyrannie de la majorité. Pour Tocqueville, le seul moyen d’éviter cet effet pervers
est de renforcer la démocratie en introduisant des contre-pouvoirs afin que la majorité ne soit pas
oppressante : Politiques : décentralisation (confédération), Juridique : contre-pouvoir judiciaire (Cour
Suprême qui limite rôle de l’État/garantit droits individuels), Associations (contre-pouvoir des partis
politiques).

● Problématique actuelle
rapport inverse = la défense des minorités a entraîné des revendications par groupes qui ne vont pas forcément dans le

Karl MARX (1818 – 1883) :

issu de la bourgeoisie juive allemande, révolutionnaire ( remet en cause son statut de sociologue non objectif même si obse

● L’étude de la société capitaliste le pousse à formuler son « matérialisme historique ». Il part donc à la

recherche des lois de fonctionnement de la société, en analysant son fonctionnement économique via le
mode de production capitaliste. Pour lui, une société est composée d’individus qui n’agissent pas librement
mais dont les rapports sont déterminés. « Matérialisme historique » : l'histoire, qui a pour moteur la lutte
des classes, est constituée par l'ensemble des modes de production qui conditionnent le mode de vie
social, politique, intellectuel.

● Le mode de production capitaliste, basé sur le salariat, est caractérisé par l’apparition des classes sociales

qui rentrent en conflit : c’est la lutte des classes. Une même classe se définit à partir de la place qu’elle
occupe dans les rapports de production : les bourgeois détiennent le capital et les moyens de production
et les prolétaires ne possèdent que leur force de travail qu’ils doivent vendre pour survivre. Il considère
donc la société en groupes d’individus aux caractéristiques et aux intérêts opposés. Se faisant, il hiérarchie
deux autres types de classe :

1. La classe en soi : ensemble d’individus occupant la même place dans la processus de production (les
prolétaires disposent de leur force de travail et les capitalistes sont propriétaires des moyens de
production). Ils vivent de manière « approximativement semblable », partageant ainsi les mêmes
conditions matérielles d’existences (définition objective et extérieure d’1 classe).
2. La classe pour soi : ensemble d’individus occupant la même place dans le processus de production,
prenant conscience de leur intérêt commun et entrant en lutte des classes (définition subjective et
intérieure).

Lorsque la classe pour soi est une classe en soi qui prend conscience de ses intérêts communs à défendre, il y a possibilité de renverser l’ordre établi l

C’est l’étude des conditions matérielles d’existence qui fonde l’analyse de la structure sociale.

B. Durkheim et Weber

● E. DURKHEIM : fondateur de la sociologie française : holisme méthodologique / sociologie explicative = va

insister sur le poids des structures sociales qui s’imposent aux individus et assouplir le positivisme (=
déterminisme social très important).

● M. WEBER : fondateur de la sociologie allemande : individualisme méthodologique / sociologie

compréhensive = les comportements individuels expliquent la société

● Cependant, les 2 croisent dans leur approche les 2 démarches = comprendre le degré d’autonomie des

individus.

E. DURKHEIM (1858 – 1917) : positivisme

Il a été élève de l’ENS + agrégation philosophique puis un doctorat : ce qui va lui donner accès à l’université.
C’est donc à la fois le formateur intellectuel et universitaire de la sociologie (fonde revue sociologique : l’Année
sociologique - 1896).

Formé à l'école du positivisme, Durkheim définit le «fait social» comme totalité non réductible à la somme de ses parties dissoc

● La division du travail au sein des sociétés : De la division du travail social – Etude sur l’organisation des

sociétés supérieures (1893, sa thèse de doctorat = intérêt pour les mécanismes sociaux lors de la Révolution
Industrielle) :

La division du travail est au fondement de la solidarité dans les sociétés modernes c'est-à-dire qu’elle est
source de cohésion sociale, a un caractère moral et ne répond pas qu’à la recherche du progrès économique.
Distinction de 2 types de solidarité :

1. Solidarité mécanique : des sociétés primitives où l’individu se confond avec le groupe et où la solidarité
se fait par la conscience commune, la cohésion sociale est fondée sur la similitude des comportements
et des valeurs.

2. Solidarité organique : des sociétés modernes où l’individu s’autonomise et s’individualise et où la


solidarité se fait par la division du travail : la coopération est nécessaire càd que la spécialisation fait
que chacun a besoin des autres, se traduisant ainsi par un système de droits/obligations vis-à-vis des
autres.
Influencé par Claude BERNARD (1813 – 1878), médecin et physiologiste français, et DARWIN (1809 – 1882)

et sa théorie de l’évolution = société est un organisme vivant constitu

● Une réflexion épistémologique sur la méthode sociologique et son caractère scientifique : Les règles de la

méthode sociologique (1895) :

« Il faut traiter les faits sociaux comme des choses » et les objectiver à la manière d’un scientifique. » Fait social
= manière de faire (fixée ou non), susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure. Donc, la société
s’impose aux individus (holisme = chaque individu croit être autonome/faire des choix de manière consciente
mais sa conduite est dictée par une conscience collective). Il faut donc être objectif et se rapprocher des
sciences de la nature pour éviter de tomber dans le piège de la subjectivité individuelle. Il n’y a pas d’acteurs
sociaux : ceux qui agissent en société, mais des agents sociaux: ceux qui n’ont pas conscience de ce qu’ils font.

La question du dévoilement le sociologue durkheimien dévoile les mécanismes cachés aux individus eux-mêmes qui agissent parce qu’ils sont influencés p

Il y a une réelle volonté de se rapprocher d’un modèle scientifique pour se débarrasser des idées préconçues ou prénotions a priori

, opinions faits, raisonnements il souhaite objectiver au maximum en favorisant la socio

moment (corrélation), on peut penser que l’un entraîne l’autre qu’elles sont reliées et donc qu’il y a une relation de cause à effet
Analyse causale méthode des variations concomitantes = il peut y avoir des variables qui évoluent de la même manière au même moment (corrélation), on

● Une mise en application de cette méthode théorique : Le suicide (1897)

Le suicide est généralement considéré comme l’évènement le plus singulier, personnel et individuel qui soit or, selon Durkheim, il relève de mécanismes so

Pour lui, le facteur déterminant est le facteur d’intégration. Sa nature et son intensité permettent de distinguer
trois types de suicide = typologie. « Les courants suicidogènes ont pour origine non l’individu, mais la
collectivité ».

- Suicide égoïste = défaut d’intégration : caractéristique des sociétés où l’individu n’est plus suffisamment
soumis aux normes sociales et ne reconnaît pas d’autres règles que celles fondées sur ses intérêts privés
(plus courant chez homme + protestants).
- Suicide altruiste = excès d’intégration : dans les sociétés où les valeurs collectives sont exacerbées = être
prêt à se sacrifier pour son groupe (en Inde, la veuve acceptait d’être brûlée avec le corps de son mari).
Altruisme : état d’individus dont la conduite est dictée par la société.
- Suicide anomique = défaut de régulation/absence de règle : suicide peut résulter d’une perspective
d’avenir instable, il est donc un indicateur de l’état moral d’une société. C’est la dérèglementation (ex :
« matrimoniale » où le divorce = anomie/exception conjugale) et la faiblesse de la conscience collective
(individus livrés à eux-mêmes) qui expliquent les forts taux de suicides à l’époque en Europe.
- Suicide fataliste = excès de régulation (règles sociales suffisantes ou trop fortes = poids de la société) :
société trop oppressante (suicide = échappatoire / régimes totalitaires ou sociétés primitives).

La religion et le suicide :

1. Travail de corrélation : Christianisme (a. catholicisme (peu), b. protestantisme (+)), c. judaïsme (peu).

2. Travail de causalité : a. catholicisme (forte condamnation + lien social grâce religion = peu passage acte), b.
protestantisme (minoritaires donc pas assez de relation + condamne peu / capacité des individus à
interpréter les textes = + libertés – régulation = passage à acte), c. judaïsme : très minoritaire donc soudé =
évite passage acte).

Il finit par faire des recommandations pour favoriser la cohésion sociale : rendre plus consistants les groupes
encadrant les individus = groupe professionnel.

● C’est la société qui explique la religion : Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912)

Durkheim montre que la religion est un phénomène social, tout en s’éloignant de la théologie et de la
philosophie. Si la séparation Église-État (1905) est votée, l’Église conserve une place très importante. Pour lui ce
n’est pas la religion qui explique la société mais bien l’inverse. On a tendance à penser que la religion dicte des
normes, supposées d’origines divines, alors qu’en réalité, c’est la société qui crée des religions/croyances, du
lien social (solidarité) et structure la société.

Approche comparatiste et appuyée sur l’ethnographie.

Max WEBER (1864 – 1920) :

Issu de la bourgeoisie allemande protestante, Weber est un juriste et historien de formation à l’origine de la
sociologie historique. Il fonde l’individualisme méthodologique (pris dans un contexte social) : il faut
comprendre les comportements individuels pour comprendre l’action sociale dans sa globalité / sociologie
compréhensive. Il essaie comme Durkheim de repérer des régularités et de trouver des explications
rationnelles aux phénomènes sociaux : il tente de comprendre ce que font les individus dans le cadre social
(actions sociales) et de comprendre leur motivations/intérêts. Weber se sert pour sa sociologie compréhensive
de modèles capables de mieux appréhender la société : ce sont les idéaux-types.

● Il fait une sociologie de l’action sociale, et non une sociologie des faits sociaux comme Durkheim. Weber

étudie donc des interactions entre les individus et fait de la sociologie compréhensive : il essaie de
comprendre les motivations et les comportements des individus. Il parle donc de rationalité des acteurs
pour expliquer leur comportement. Au contraire, Durkheim utilise la sociologie explicative qui cherche des
lois et des explications objectives s’exerçant sur les individus et parle de déterminismes mécaniques.

● Théorie multidimensionnelle (// Marx et sa vision matérialiste/déterministe = ordre éco).

0. Ordre économique : origine des classes.

0. Ordre politique : partis s’affrontant pour la conquête du pouvoir.

0. Ordre social : prestige des positions occupées qui hiérarchise les groupes de statut (= même
degré de prestige social).

● L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (1905) : étude paradigmatique (modèle explicatif)

Le point de départ de son œuvre = statistiques, entrepreneurs qui réussissent tb sont protestants pour la
majorité (⚠ surreprésentation des protestants en Allemagne par rapport aux catholiques = essaye d’expliquer
ces données).

Il cherche à comprendre pourquoi certaines conceptions religieuses amènent au capitalisme (= XVI-XVIII


système économique qui permet l’émancipation du système économique en plaçant le « désir d’accumulation »
comme fin en soi - « Souviens-toi que le temps, c’est de l’argent » - B. Franklin

). Il se fonde notamment sur le luthéranisme qui prône une valeur du travail (consci

Pour Weber, capitalisme = agrégation des comportements individuels qui prônent le réinvestissement,
l’épargne, de la discipline permise par l’austérité/ascétisme et la réserve prônées par le protestantisme et par
la conscience pro. Une nouvelle éthique (« éthos » = comportement dicté par des valeurs) se développe : le bon
travailleur discipliné pourra s’enrichir (importance morale du L). Il y a en fait une véritable hiérarchisation des
désirs. Au début de l’histoire du capitalisme, s’enrichir était la conséquence des valeurs alors que maintenant
s’enrichir par l’investissement est une fin en soi. Désormais, l’entrepreneur est la figure emblématique aux
dépens des salariés = changement paradigmatique. A l’inverse de Marx, pour lui ce sont les Idées qui changent
la société/ ce sont les conditions économiques et non pas les conditions matérielles qui changent la société.

● La rationalité des comportements individuels et l’idéal-type :


Il ne s’agit pas de comprendre de l’extérieur, mais de comprendre pourquoi l’individu agit (calcul
bénéfices/risques de l’individu). Pour Weber, l’action d’un individu en société peut se comprendre, et se fait
selon certaines modalités.

Il va ainsi définir les idéaux-types, une manière de modéliser l’action sociale (=comportement humain orienté
vers autrui, auquel l’acteur donne un sens) en sociologie par différents critères. Pratiquement, le sociologue
construira un idéal-type c'est-à-dire une méthode d’interprétation pour faciliter la lecture du réel. C’est
concevoir des catégories d’analyse en isolant les traits les plus représentatifs d’un phénomène social. Par la
suite, un travail de comparaison est effectué entre idéaltype et le phénomène étudié pour voir les déviances.
Par ex, il crée le concept de protestantisme qui est un idéal-type du protestant, constitué de plusieurs
protestants qui soutiennent un certain nombre de valeurs, en le comparant avec d’autres protestantismes
dans un contexte historique pour analyser les différences/déviances.

● L’imputation causale : La causalité chez Weber : plurielle et probabiliste vs monisme causal de

Durkheim/Marx. Weber est en ce sens moins mécanique et plus prudent que Durkheim, qui insiste sur un
seul facteur de causalité. Le but est donc de tendre vers la démonstration scientifique (stat) sans pour
autant y arriver grâce aux probabilités.

Différences entre Weber et Durkheim :

Durkheim et le holisme Weber et l’individualisme méthodologique

La société détermine l’individu. En comprenant l’individu, on comprend la société.

Sociologie explicative : absence de la Sociologie compréhensive : croiser les variables pour


perception de l’individu. comprendre, voire même se mettre à la place de l’individu.

Les facteurs sociaux sont extérieurs à Il existe un contexte social mais il faut passer par les
l’individu (institution, famille, religion…). motivations de l’individu.

Utilisation de séries statistiques (de l’État


Sociologie historique (à partir d’archive).
notamment).

Objectivisme : les phénomène sociaux sont


Subjectivisme : il part des sujets.
des « choses ».

Il existe des contraintes mais il s’agit alors de comprendre les


Déterminisme : on parle d’agent (ø liberté).
stratégies des acteurs.

Sociologie quantitative +++ qualitative Sociologie quantitative et qualitative +

Points communs entre Weber et Durkheim :

● Neutralité du savant (« neutralité axiologique » selon Weber = pas d’engagement au niveau des valeurs

dans le travail de sociologique, neutralité scientifique), objectivité.


Veulent fonder la sociologie comme une science = méthode avec des observations par l’analyse des mécanismes (causes) expérimentation lois.

● Sociologue pas de jugement de valeur : doit délier le vrai du faux mais pas le bien du mal / pas changer la

sté mais comprendre comment elle fonctionne.


II. La sociologie américaine : entre empirisme et théorie

Fin XIX-début XX, la sociologie américaine va influencer la sociologie française post-SGM. Ce sont les héritiers
des approches wébériennes et durkheimiennes.

0. L’école de Chicago, une sociologie empirique

● Chicago est l’épicentre de la naissance de la sociologie américaine. S’explique par le fait que Chicago est

une « ville champignon » c'est-à-dire qu’elle a connu une expansion démographique importante au XIXe
siècle, ainsi que l’installation d’immigrés (4500 habitants en 1840 à 3,5 millions en 1930). La ville a donc fait
appel à des spécialistes pour tenter d’expliquer les phénomènes nouveaux de cette population urbaine,
comment loger et intégrer. La sociologie américaine est donc au début une science pratique. Un
département de sociologie va alors être créé grâce à des fonds privés et avec des commandes publiques
d’enquête, dans une perception utilitariste.

● Influence de Durkheim : la question de la fonction (de la communauté) et du dysfonctionnement.

● Influence de Weber : études de terrain et interrogation des individus sur leur passé/vécu (utilisation de l’IM

car elle veut comprendre les motivations des individus).

● L’intégration des communautés étrangères (empirisme) :

William THOMAS et Florian ZNANIECKI (Les paysans polonais en Europe et en Amérique , 1920) enquêtent sur la
communauté polonaise (majorité de paysans) et son intégration. Elle est victime d’une double distorsion : par
leurs origines et par leurs modes de vie. L’objectif est de voir comment des paysans habitués à une vie
communautaire réussissent à s’intégrer dans une grande ville occidentale . Avec un double enracinement, il est
+ difficile de s’intégrer donc le passage par une communauté est le + facile (aide à trouver un logement, emploi
= adoption des premiers codes). Ils réussissent à isoler des phénomènes d’acculturation collective ( conciliation
des deux cultures voire baisse de la culture d’origine ), ainsi que de désorganisation et réorganisation sociale.
Ce phénomène de communauté crée aussi de la ségrégation socio-spatiale qui nuit à l’urbanisme. L’enquête
adopte une technique qualitative qui repose sur un usage des statistiques mais aussi ( nouveauté) à travers
des entretiens où l’on pose des questions aux individus étudiés (influence de IM de Weber). Cette volonté de
mieux comprendre (Weber) aspire à traiter un cas spécifique (Ø généralités), notamment lorsqu’ils tombent sur
un paquet de lettres où une femme décrit son quotidien (sans filtre).

● La compréhension des phénomènes urbains :

Robert PARK, E. BURGESS, R. MCKENZIE (The city, 1925) analyse le milieu urbain dans ses spécificités (Chicago) et
tente de dégager des généralités de manière à comprendre les phénomènes urbains en général . Il étudie la
question des minorités et de la délinquance, des comportements déviants = relations de cause à effet.
Influencé par l’écologie (science qui étudie le milieu naturel), il pense que le milieu détermine le comportement
des agents.

L’habitant et l’habitat s’adaptent mutuellement. Le sociologue introduit notamment le concept de ségrégation


socio-spatiale (regroupement de communautés par quartiers de façon culturelle), sans connotation péjorative.
Il observe simplement que dans les grandes villes américaines, le regroupement se fait par affinités culturelles :
les « WASP » (White Anglo-Saxon Protestant) ne se mélangent pas avec les catholiques. Qui plus est, les Etats-
Unis n’ont pas de quotas de logements sociaux. L’étude montre également l’insertion des minorités ethniques
au sein de la société américaine, l’intégration des immigrés et le processus d’individualisation des immigrés qui
traduit un changement de solidarité et ne correspond pas à celle qui régissent leurs communautés d’origines :
la diaspora d’arrivée transforme les arrivants.

Avec ses coauteurs, il s’appuie sur l’exemple des hobos (comme l’analyse en 1928 ANDERSON), vagabonds qui
voyagent par le train. Ils ne paient pas le train mais ne volent pas, ils travaillent ponctuellement. Ce ne sont
donc pas de vrais délinquants mais ils sont en marge de la société, ils refusent son autorité et ses codes. Ils
font également des premières études sur les gangs et leur organisation (une mini société avec des
membres, une hiérarchie et des codes).

William Lloyd WARNER, Yankee City Series (1935), étudie la sociologie urbaine, après une première carrière en
tant qu’ethnologue auprès des aborigènes (autochtones, premiers habitants) australiens. Inspiré par Chicago,
il fait de la sociologie empirique et montre qu’on a des groupes statutaires au sein de la société urbaine : c’est
la hiérarchie des classes. Trois groupes principaux sont subdivisés en deux : upper-upper, lower-upper, upper-
middle, lower-middle, upper-lower et lower-lower. Ces sous-catégories se démarquent par le revenu mais aussi
par la profession, créatrice de statut et de comportements culturels. Des valeurs références sont ainsi créés
établissant des types de comportements (idéaltype de Weber) et instituant une culture de classe. Ses travaux
ont été influencés par la stratification sociale wébérienne (groupes de statut, prestige). Toutefois, la profession
n’est pas forcément synonyme de revenus (éboueur) et il peut exister pour des personnes au revenu égal des
problèmes d’acceptation puisque l’origine du revenu joue dans la perception (riche du Loto différent du PDG).

Exemple d’un système social stratifié : les castes en Inde (en témoigne l’endogamie: mariages au sein d’un même groupe = très hiérarchisé).

B. Le fonctionnalisme et le structuralisme

Fonctionnalisme : ensemble de courants anthropologiques et sociologiques qui considèrent le système social


comme une totalité unifiée dont tous les éléments (division du travail, institutions…) sont nécessaires à son bon
fonctionnement. Les éléments structurent la vie sociale = chaque élément social sert à l’ensemble de la société.

Le Fonctionnalisme découle de la pensée Durkheimienne: insiste sur l’intégration, la cohésion sociale et l’équilibre social et met au second plan les compo

● L’origine du mouvement : Le fondateur est B. MALINOWSKI, qui a écrit Les Argonautes du Pacifique

occidental

(1922) suite à des études sur des peuples du pacifique. Il a notamment permis de poser la technique de l’observation participante, car la
● L’approche structuro-fonctionnaliste abstraite de T. PARSONS : À partir du fonctionnalisme, on va voir se

développer le Structuralisme : variation du fonctionnalisme car on s’intéresse aux structures sociales et


pas aux individus qui ne sont que les réceptacles de ces structures permettant à la société de perdurer
dans le temps. Le fonctionnalisme sera ensuite repris par des auteurs considérant que chaque phénomène
social a sa place dans la société. T. PARSONS, qui sera très actif dans les années 1940-1950, va publier The
Social System en 1951. Il est l’un des sociologues les plus influents du XXe siècle. Il forge la théorie structuro-
fonctionnaliste (considère que sociologie = science totale qui englobe tout), en empruntant, aussi bien à
Weber qu’à Durkheim (tentative de synthèse), pour élaborer une théorie générale de l’action sociale.
Parsons considère l’individu comme libre d’effectuer des choix, même si la société lui impose certaines
contraintes. Il s’intéresse aux structures sociales notamment avec l’élaboration de son système théorique
AGIL. Ce modèle/système (idéaltype) vise à faire la synthèse de différentes tendances en sociologie en
insistant sur la cohésion, élaboré à partir de 4 impératifs fonctionnels à respecter :

● L’adaptation (Adaptation) : adéquation entre moyens/fins et suppose le respect des normes éditées

par l’environnement pour s’intégrer.

● La réalisation des fins collectives (Goal attainment) : définit les objectifs à atteindre, pour le système

d’action dans son ensemble, comme pour ses éléments constitutifs. Une société est + intégrative si
ses valeurs sont partagées.

● L’intégration interne du système d’action (Integration) : société/Etat intègre les individus (ex : Etat

Providence).

● Le maintien des modèles de contrôle (Lattent pattern maintenance) : tend à assurer la stabilité des

normes et des valeurs et à favoriser leur intériorisation par les acteurs sociaux.

Il distingue également 4 types de structure sociale :

● La structure universalisme/accomplissement : sociétés industrielles de types nord-américain. Ses

valeurs se situent aux antipodes de celles des familles ou des ethnies. Tendance à l’individualisme
et à la mobilité sociale.

● La structure universalisme/prescription : Allemagne « conservatrice » (prénazie) et Russie soviétique.

Société collectiviste en ce sens que les objectifs collectifs priment sur les objectifs individuels. L’élite
chargée des responsabilités collectives est une sorte d’aristocratie qui fait preuve d’autoritarisme.
Par ex, pour la Russie soviétique, l’élite est constituée par le Parti, qui est en principe chargé de faire
advenir la société communiste « idéale ».

● La structure particularisme/accomplissement : Chine « classique ». Les relations de solidarité du

groupe jouent un rôle majeur, l’attachement aux communautés locales est fort. La valeur
d’accomplissement se marquait, en Chine « classique », par un recrutement sur examen des
fonctionnaires d’Etat.

● La structure particularisme/prescription : société traditionaliste. L’autorité politique ne fait pas

face à une opposition marquée et peut donc prendre une forme dictatoriale, comme c’est le cas en
Amérique Latine.
● Les critiques de l’approche de Parsons : notamment par R-K MERTON, un fonctionnaliste moins théorique

qui considère qu’il faut faire « de la théorie à moyenne portée » : sociologie doit être à mi-chemin entre
empirisme et théorie (partir d’études empiriques pour formuler/généraliser des modèles théoriques). La
sociologie doit être cumulative, doit progresser comme les "sciences dures", et pour cela, il faut naviguer
sans cesse entre les schémas théoriques et les recherches particulières. Il faut lier la théorie et la
recherche, les deux se fécondant mutuellement : les élaborations théoriques donnent des directions de
recherche et les recherches permettent de donner un nouvel élan à la théorie en mettant en avant des
observations auparavant inconnues ou délaissées. Il reprend néanmoins certaines idées pour étudier
comment l’individu s’adapte à la société, notamment du côté de Durkheim et de Weber. Il distingue alors
plusieurs idéaux types. Il s’oppose donc à Parsons en envisageant qu’il puisse ne pas y avoir intégration.

● Il forge une typologie des comportements des individus en société (très wébérienne) par le biais d’enquêtes

et de données : conformisme, innovation (proposition d’idées/changements mais pas en retrait de la


société), ritualisme (détachement de la société mécaniquement), évasion (échapper à la société), rébellion
(mettre à la marge en se confrontant).

● On doit également à Merton l’idée de « prophétie auto-réalisatrice » : un comportement qui va amener à la

réalisation d’une situation particulière (ex : ruée au guichet (crise Subprimes exemple de Northern Rock
février 2008)).

● Il a également fait une étude sur les partis politiques aux Etats-Unis. Il a montré qu’il y a des institutions

avec deux types de fonction :

● Les fonctions patentes/manifestes : correspond aux fonctions affichées, on met en place quelque

chose avec un objectif particulier (ex : remporter les élections pour les partis).

● Les fonctions latentes : correspondent aux conséquences non intentionnelles des comportements

intentionnels (ex : promotion sociale en offrant des formations aux membres du parti les – qualifiés).
La fonction de solidarité remplie, selon Durkheim, par la DT est une fonction latente au sens de
Merton.

C. L’interactionnisme symbolique

Interactionnisme : courant de la sociologie américaine qui étudie les interactions entre les individus ainsi que
les représentations des acteurs les uns des autres (revenir aux acteurs sociaux). Mouvement en réaction au
structuro-fonctionnalisme : il faut revenir à la sociologie qualitative (éloignement de Durkheim car observation
directe voire participante (terrain) : dérive de l’ethnologie).

● E. GLOFMAN (1922 – 1982) Asiles (1961), études de cas aux USA/Canada.

● Il utilise la métaphore théâtrale pour comprendre le fonctionnement des individus. La vie sociale est vue

comme une scène de théâtre où les individus jouent un rôle qui doit être adéquation avec leur situation :
on parle de modèle dramaturgique. Mais chaque acteur l’interprète à sa manière, il y a donc ici une
certaine liberté wébérienne. Le rôle est en fait un comportement type, un modèle de conduite qui
correspond à un statut. Il y a un rôle prescrit, c'est-à-dire imposé par la société, et un rôle joué, c’est-à-dire
interprété. Chaque individu interprète son rôle en essayant de respecter les attentes d’autrui.

● Asiles : Goffman fait une étude sur une microsociété dans un hôpital psychiatrique pour montrer que la
conduite des internés est une réponse à leur environnement. Ceux qui sont internés vont changer leur
comportement en fonction des attentes de ceux qui les prennent en charge. Le malade va gommer ce qui
parait gênant dans son comportement (rôle). Goffman montre alors que l’institution totale que constitue
l’asile réalise un système d’interactions spécifiques qui contribue à produire le label d’un malade mental.
Selon lui, chacun a un rôle à jouer dans la société par le statut social associé à un mode de vie précis. Ce
sont donc bien les autres individus qui déclenchent un certain comportement chez l’individu
(interactionnisme).

● H. BECKER, Outsiders (1963) : approche sociologique de la déviance et des comportements non

conventionnels, qu’il considère comme une construction sociale. Il renouvelle la méthode sociologique en
faisant des observations sur le terrain plutôt que des enquêtes par des questionnaires.

● Il étudie 2 types d’outsiders (étrangers aux groupes, comportements marginaux) :

1. Les fumeurs de marijuana : on devient fumeur de marijuana par un processus d’apprentissage pour
aimer ses effets. Il est ensuite nécessaire de maîtriser les contrôles sociaux (contraintes qui tente de le
dissuader de fumer) qui font apparaître l’usage de la drogue comme dangereux et immoral.

2. Les musiciens de jazz :

inspiré d’une étude à Chicago (1948-49), les musiciens de jazz ont un mode de vie assez différents. Ils jouent de la

● Théorie de l’étiquetage : les déviants sont en fait non pas des déviants par nature mais car la société les a

classés dans cette catégorie, les a étiquetés. Le comportement est dicté par l’étiquetage. Cette notion
« d’étiquetage » permet de rendre compte des mécanismes par lesquels des individus ou des groupes sont
publiquement désignés comme déviants ou non conformes par rapport à une norme, mais aussi des csq
qui en découlent. Ces normes sont le produit de l’initiative des « entrepreneurs de morale », càd des ind
cherchant à défendre certaines valeurs et à utiliser des réseaux associatifs pour faire tomber ou voter
certaines lois pour aller dans leur sens. On distingue 2 groupes d’entrepreneurs de morale : ceux qui créent
les normes dans un but moraliste (ex : faire changer la législation sur la marijuana) et ceux qui font
appliquer ces normes (ex : police). Cela permet de voir comment les individus transfèrent leurs propres
représentations sur les autres = construction sociale du préjugé.

● H. GARFINKEL (1917-2011) fondateur de l’ethnométhodologie :


● Ethnométhodologie : reprendre les méthodes de l’ethnologie et d’essayer de comprendre une situation

sociale en interrogeant directement les participants et en reprenant les mots et les notions du groupe
étudié à la manière de Malinowski (partir de l’individu, IM de Weber). Mouvement qui pousse
l’interactionnisme + loin, il s’agit de lutter contre l’idée de « l’idiot culturel » (= individu soumis à des
phénomènes dont il n’a pas conscience). L’individu va donc analyser et justifier son comportement //
opposition avec la démarche durkheimienne.

● Publication d’une enquête sur le jeune transsexuel Agnès (1967). Premier à s’intéresser au genre par la

dissociation entre sexe de naissance/d’identité liée à une construction sociale. C’est de


l’ethnométhodologie car il étudie de près l’individu, mais aussi un prolongement du protectionnisme
puisqu’on attend d’Agnès qu’elle analyse son comportement vis-à-vis des autres.

III. La sociologie française

0. La sociologie de Bourdieu

Pierre BOURDIEU (1930 – 2002) : issu d’un milieu très modeste, diplômé de l’ENS de la rue d’ULM, il a une
agrégation de philosophie et un doctorat de sociologie, qui lui permet alors d’enseigner au Collège de France.

● Bourdieu essaye de dépasser l’opposition Durkheim-Weber (subjectivité des individus) en combinant les

deux, mais en restant tout de même du côté des contraintes sociales à la Durkheim (déterminismes
sociaux en opposition à la liberté d’action de Weber, holisme, question du dévoilement, sociologie =
science).

● Il parle d’habitus : ensemble des dispositions socialement acquises par un individu, mais qui ne le

déterminent pas complètement (IM de Weber). C’est un « système de dispositions » qui prédisposent
l’action : c'est-à-dire que, dans une situation donnée, selon les représentations et les modèles de
comportement qu’il a « incorporés » (lors des phases de socialisation) en répétant des expériences typiques
de ces conditions d’existence qu’il s’est appropriés comme une « seconde nature », chacun est poussé à
agir d’une certaine manière plutôt qu’une autre. L'habitus permet d'expliquer que des individus,
appartenant à une même catégorie sociale, à un même groupe, placés dans des conditions semblables
aient une vision du monde, des idées, des comportements, des goûts similaires.

● Il parle également de différents types de capital : les individus disposent de différents capitaux qui vont

leur permettre d’évoluer dans la société. Cela désigne un ensemble de ressources :

● Le capital économique : revenus et patrimoine.

● Le capital culturel :

● Le capital incorporé : intégré dans le corps (langage, rhétorique, capacités intellectuelles, savoirs et

savoir-faire).
● Le capital objectivé : possession d’objets culturels (livres, œuvres d’art).

● Le capital certifié : diplômes.

● Le capital social : relations, réseau de connaissance.

● Le capital symbolique : capital économique ou culturel connu et reconnu ; phénomènes proprement

symboliques (rituels de prestige), certaines conversions de capital qui dissimulent des rapports de
pouvoir en transformant le capital. Combinaison des 3 types de capital pour désigner une position en
société.

● Ce qui définit la position dans la hiérarchie sociale, ce sont :

● Le volume de capitaux détenus : ex : les salariés agricoles possèdent un très faible volume quel que soit

le K considéré.

● La structure des capitaux détenus : au sein de la classe dominante, on peut distinguer 2 fractions :

1.Les dominants-dominants : volume élevé de K économique face aux 2 autres types de K (patrons,
professions libérales).

2.Les dominants-dominés : volume de K culturel plus élevé (professeurs, journalistes).

● L’ancienneté dans la progression des capitaux : la possession des capitaux depuis plusieurs

générations est avantageuse car la réputation et les relations des parents permettent de trouver du
travail.

● L’analyse de l’école : La Reproduction (1970), BOURDIEU et J.C PASSERON : ouvrage de sociologie critique +

domination qui essaie de montrer de quelle manière l’école participe, à l’insu des individus, à la
reproduction des inégalités sociales, en mettant au jour la domination de certains individus sur d’autres
pour changer l’ordre social.

Influence du structuralisme : les structures l’emportent sur les individus et permettent ainsi la reproduction de
la société. Ce phénomène se fait sans que les individus ne s’en rendent compte : influence de la sociologie du
dévoilement (Durkheim) et de la fonction latente (Parsons et Merton) = les fonctions cachées de l’école.

En 1960s, se produit une massification scolaire, et l’école devient pour Bourdieu l’instance de reproduction des
inégalités de classe qui sont présentes au sein de la société. Le capital culturel détermine selon lui la réussite
ou l’échec à l’école. Or ce capital culturel est déterminé par le milieu social. La culture scolaire est une culture
de classe : c’est la classe dominante qui l’impose à la classe dominée. Pourtant arbitraire, elle est transformée
en une culture légitime, objectivable et indiscutable. En avançant cette thèse, - L’école est le résultat d’un
rapport de forces. Les enfants des milieux populaires seraient victimes de « violence symbolique » : un choc
culturel. La théorie de Bourdieu met alors à mal la méritocratie républicaine, puisque la réussite est
déterminée par le K culturel et donc par le milieu social. Il y a là un véritable déterminisme durkheimien. La
différence entre la culture des catégories défavorisées et celle des catégories dominantes provoque
l’élimination de celles-ci. La sélection scolaire est une sélection sociale. Pour réussir, les membres de classes
défavorisées doivent donc subir une déculturation pour surmonter leur « handicap culturel ». Il existe par
exemple des différences entre la langue bourgeoise et la langue populaire. Pour réussir, certains devront
« violemment » changer leur comportement. L’habitus écarte les classes populaires de l’École. En effet, les
individus apprennent à travers l’intériorisation de leurs conditions objectives à anticiper leur avenir et peuvent
se retrouver moins motivés. Qui plus est, la démocratisation de l’enseignement est un leurre. La hausse des
effectifs a peu modifié les chances d’accès des différentes classes. Bourdieu dénonce des « écarts relatifs entre
les classes ». Même en ouvrant le système scolaire à plus de gens (baby-boom pendant les Trente Glorieuses),
les inégalités persistent.

0. L’école est un instrument caché de domination

1. La culture scolaire est une culture de classe

● La culture scolaire est celle de la classe dominante, transformée en culture légitime, objectivable et

indiscutable : la classe dominante définit ce qui a de la valeur en matière d’éducation et ce qui n’en n’a pas
(ex : sélection des disciplines enseignées, choix des contenus disciplinaires). La culture scolaire n’est pas
neutre mais est une véritable culture de classe.

● Les critères de jugement de l’excellence scolaire par le corps enseignant sont des critères sociaux : l’école

impose des contenus conformes aux intérêts du groupe dominant (ex : épreuves orales = “épreuves de
manières”).

● Le rapport pédagogique est un rapport de force : le système scolaire légitime la hiérarchisation des

cultures c'est-à-dire que les classes dominées doivent reconnaitre le savoir des classes dominantes.

2. L’idéologie du don voile les mécanismes de la reproduction

Bourdieu contredit « l’idéologie des dons » c'est-à-dire être doué (inné) : aspect biologique de la réussite
scolaire. Pour lui, ce n’est qu’un phénomène de reproduction sociale qui passe par la transmission de savoir
via l’éducation (ce n’est pas inné mais dû à l’éducation). L’échec ou la réussite scolaire n’est donc qu’un fait
social pour Bourdieu qui exclut alors les autres facteurs qui ne sont pas d’ordre social (comme Durkheim et le
suicide). L’enfant est alors socialement bon mais l’école va trier les élèves, qui viennent des bons milieux ou non,
entrainant donc une reproduction sociale, c’est un lieu de tri et non pas de transmission de culture (approche
holiste). Les « héritiers » sont donc ces enfants qui descendent d’une bonne famille et donc d’une bonne
culture. C’est pourquoi il existe pour Bourdieu une homologie/lien entre la culture bourgeoise et la culture
scolaire ce qui assure la réussite scolaire des enfants bourgeois : pas de méritocratie, le bon élève étant le
produit de son milieu. Pas non plus de liberté des individus car ils sont influencés par des forces sociales (il ne
demeure que des exceptions pour Bourdieu).

II. L’école est un instrument caché de reproduction sociale


1. Les classes populaires sont soumises à une violence symbolique qui provoque leur élimination

● Plus la distance entre la culture scolaire et la culture du milieu d’appartenance est faible, plus la réussite

scolaire sera importante : les enfants de classes supérieures disposent d’un K culturel hérité (dont K
culturel incorporé (langage et échanges aisés)) qu’on appelle les “héritiers” (bourgeoisie).

● Comme les catégories défavorisées n’héritent pas de ce K culturel, elles sont éliminées au profit d’une

surreprésentation dans les études supérieures des classes favorisées. Se faisant, ces élèves éloignés de
l’institution scolaire doivent tout y apprendre par une déculturation (=abandon de la culture d’origine).

Par ex, la langue bourgeoise a tendance au formalisme/intellectualisme dont les normes linguistiques sont
proches de celles de l’école, alors que la langue populaire à tendance à utiliser des généralités/familiarités
peu conformes à la langue scolaire. L’acquisition de la culture scolaire est une forme de violence
symbolique (= classes dominées doivent subir le poids des institutions pour apprendre les codes sociaux).

● Mais ce qui écarte vraiment les membres des classes populaires de l’institution scolaire est l’habitus c'est-

à-dire que, d’eux-mêmes, ils ne vont pas désirer ce qui apparaît comme peu probable dans leur groupe
social (ex : classes pop fondent moins leurs espoirs d’ascension sociale sur l’école).

2.La démocratisation ou massification de l’enseignement est un leurre

● La massification de l’enseignement a entrainé l’inflation des diplômes càd une perte de leur valeur/prestige

car les critères permettant aux individus de le détenir ont été assouplis.

● Les parcours scolaires sont hiérarchisés depuis des inégalité de cursus et filières qui se voient attribués

une certaine valeur par la composition sociale de leur public. Par ex, les classes défavorisées sont plus
dans les facultés de lettres/sciences alors que les classes favorisées sont présentes dans les facultés de
droit/médecine. Cela mène à une restriction des choix.

La culture: La Distinction (1979) notamment par la culture :

Pour Bourdieu, la culture est une manière de vivre, de penser d’un groupe social défini, de se représenter le
monde et de se comporter en société. Désigne les façons de manger, d’aménager son intérieur, de se vêtir,
mais aussi le rapport entretenu avec les œuvres d’art de l’esprit. Les pratiques culturelles sont des marqueurs
de positionnement social. La culture est hiérarchisée par la classe dominante pour lui : il y a des pratiques
rendues légitimes et d’autres illégitimes. Dans La Distinction (1979), Bourdieu explique que le goût est le principe
de ce que l’on a (capital culturel), de ce que l’on est (la façon dont on se définit en fonction de ce capital :
supérieur ou inférieur) et de ce que l’on est pour les autres : on classe ou on est classé). Les goûts de la classe
dominante manifestent une stratégie de distinction qui consiste à affirmer sa supériorité en termes de volumes
de capitaux, mais fait croire que cette supériorité est dans l’ordre des choses : le « bon goût » est naturel, le
mauvais goût ne l’est pas.

● L’étude de l’espace social : La Distinction (1979) analyse aussi le concept d’espace social :

L’espace social : la manière dont l’individu va se positionner au seine de la société. Bourdieu étudie les
individus qui sont dotés inégalement de différents capitaux qui déterminent donc leur position dans un espace
social divisé en champs, aux enjeux spécifiques de pouvoir (rapport de force). Les individus chez Bourdieu sont
davantage des agents que des acteurs. Il y a un rapport de force entre les dominants et les dominés dans
chaque champ. Chaque agent est soumis dans ses goûts, dans ses choix à une force ou à une contrainte
sociale qui les oriente sans en avoir conscience. Ces dispositions sont le résultat d’apprentissage, et induisent
des pratiques et des attitudes inconsciemment effectuées, qui paraissent « naturelles ».

Dans le prolongement de Marx en concevant la société bourgeoise comme une société de classe.

Dans le prolongement de Weberen insistant sur l’importance du style de vie dans la différentiation sociale (différences de style de vie des diverses classes,

● Méthode en sociologie :

● Il reprend la question de l’objectivité (faire de la sociologie une science) nécessaire au sociologue qui doit

être loin des prénotions (Durkheim : représentations inexactes que nous avons) or, lui-même ne se plie pas
vraiment à cette méthode scientifique en se plaçant très engagé politiquement (figure adulée de la
gauche). En 1995, Bourdieu va manifester pour revendiquer la tentative de réforme des retraites =
interférence de la politique dans le champ universitaire qui doit être objectif = pas de neutralité
axiologique (Weber, le chercheur prend conscience de ses propres valeurs lors de son travail scientifique,
afin de réduire le plus possible les biais que ses propres jugements de valeur). La sociologie doit être une
science et non une idéologie, doit comprendre et non transformer. 1989 : loi Jospin après que Education
Nationale commande le rapport Bourdieu-Gros (refonte des programmes scolaires + enseignant s’adapte à
l’élève). LIMITE : études PISA (2018 FR, inégalités socio-éco responsables de + de 20% de la performance
scolaire contre 13% en moyenne dans l’OCDE.

● Il essaye de rassembler et d’analyser des données statistiques, comme le faisait Durkheim avant lui.

Dans La Misère du monde (1993), il part de la représentation que se font les individus eux-mêmes à
travers des entretiens, pour ensuite analyser (Weber). Il s’agit de déterminer les principes de l’entretien
afin de réduire au maximum le « violence symbolique » qui peut s’exercer dans une relation d’enquête.

B. La sociologie de Boudon

Raymond BOUDON (1934 – 2013) : normalien agrégé de philosophie et titulaire d’un doctorat, il considère que
l’analyse causale de Durkheim est pertinente mais insuffisante. Pour cela, il prolonge le travail de l’analyse
causale à la Durkheim (intérêt sur le plan statistique) qu’il complète avec l’IM de Weber qu’il nomme
« actionnisme ». Il fait donc une synthèse entre sociologie qualitative (expériences perso)/quantitative (stat). Il
estime que ce sont les actions individuelles qui constituent par agrégation les phénomènes collectifs.

● L’individualisme méthodologique au cœur de la réflexion : La sociologie a pour vocation « d’analyser la

logique des actions non logiques » (Pareto). L’acteur agit dans un monde incertain et sous les contraintes
de son environnement social et institutionnel. Il critique un holisme faisant de l’individu un simple
réceptacle de normes imposées et refuse tout déterminisme. La société est produite par l’agrégation des
comportements individuels. Sa définition de la sociologie implique une attention particulière à l’analyse des
faits.

La description de la logique des actions individuelles doit reposer sur un double critère : être
compréhensible et ne pas aboutir à des conséquences contradictoires avec les données observables. La
scientificité de la démarche sociologique repose sur l’utilisation fréquente de la modélisation ( théorie des
jeux...).

Boudon, en fidèle partisan de l’IM, s’est ainsi employé à saisir les raisons des comportements à l’origine de
divers phénomènes sociaux. Ce n’est que dans les années 1980 qu’il semble s’être aperçu que sa théorie
comportait une sérieuse limite. Si, en effet, les comportements des individus reposent sur leurs raisons d’agir,
ces dernières reposent à leur tour sur des croyances, qui semblent déterminer le type d’action qui sera
entrepris. Dans ses travaux plus récents, Boudon a donc intégré la notion de croyance, et préférais appeler sa
discipline « sociologie cognitive » (= à travers l'interaction et les interconnexions entre individus).

● L’Art de de persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses (1990) : marque un tournant dans l’œuvre de
Boudon.

Boudon y développe un modèle de rationalité, dite cognitive, beaucoup moins restrictif que par le passé
(similitudes avec Weber). L’objet de Boudon est d’expliquer les croyances, y compris les croyances fausses, car
elles sont, selon lui, à la source des actions.

Il propose un grand nombre de distinctions en séparant, à l’intérieur des raisons, raisons objectives et
subjectives, et, à l’intérieur des causes, causes affectives et non affectives.

● L’Inégalité des chances : la mobilité sociale dans les sociétés industrielles (1973) est une application de
l’individualisme méthodologique (utilisation des statistiques) :

La persistance des inégalités est donc le produit de l’agrégation de comportements rationnels des acteurs
sociaux et non pas des institutions elles-mêmes (Bourdieu).

0. L’inégalité des chances devant l’enseignement résulte des choix stratégiques effectués par les
acteurs sociaux

● Système d’enseignement = suite de points de bifurcation (fin d’un cycle scolaire : continuer ou arrêter ?

quelle orientation ?). Ce choix est fondé sur 3 composantes qui vont varier selon les individus, leur parent
et le milieu social* : coût/risque/bénéfice lié à la poursuite de la scolarisation. Chacun dispose d’un “espace
de décision” qu’il usera différemment en fct de stratégies. Pour une famille aisée, le coût n’est pas un
problème, le risque non plus car on a les moyens financiers et les bénéfices = atteindre le statut d’épargne.
Pour une famille modeste, on réfléchit par les coûts qui sont élevés tout comme le risque = intérêt à faire
des études courtes (promotion sociale et – risque/coût).

● Cette prise de décision est sous contrainte (milieu social*) : fils de cadre aura intérêt à poursuivre ses

études pour ne pas subir un déclassement social vs fils d’ouvrier peut se contenter d’études plus courtes
pour s’assurer une mobilité sociale.

● La croissance des taux de scolarisation s’accélère notamment dans les sociétés industrielles (depuis 1950s)

mais les inégalités persistent : via différentes études (nationales et internationales). Ce phénomène
s’explique par des facteurs exogènes (atténuation des inégalités économiques) et endogènes
(augmentation de la demande d’éducation).
● Stratification + scolarisation = inégalités devant l’enseignement. Pour tenter de limiter les inégalités, on peut

agir sur la scolarisation en mettant en place un tronc commun (secondaire) pour limiter les bifurcations or
cela s’avère inefficace car les individus vont être différenciés sur leurs aptitudes et les familles feront
pression pour que l’Ecole s’adapte à ces aptitudes. Il faut donc agir sur la stratification mais son abolition
(comme selon des idéologies marxistes) semble irréaliste et elle réside seulement dans la réduction des
inégalités économiques et sociales.

II. L’inégalité des chances sociales

● Le paradoxe d’Anderson (1961) : avoir un diplôme supérieur à celui de ses parents n’implique pas forcément

un statut social + élevé (lié à la dévalorisation des diplômes). Etude de la mobilité intergénérationnelle dans
plusieurs pays industrialisées en mesurant l’effet du niveau de diplôme sur les positions sociales
respectives des pères et des fils. Or, comme le niveau d’instruction semble avoir une faible relation avec la
mobilité sociale, Boudon va essayer d’expliquer ce paradoxe.

● R. Boudon constate que l’évolution de la mobilité sociale entre générations se révèle faible : la distribution

des individus dans la hiérarchie s’expliquerait par la méritocratie (notamment dans les société
industrielles) et l’hérédité sociale.

● Il existe un “effet de dominance”, qu’il mesure, à niveau de diplôme égal, les conséquences de l’origine

sociale sur la position sociale. Or, selon Boudon le « statut social » est principalement déterminé par le
niveau scolaire et l’origine social n'intervient que faiblement.

● Sur le plan de la scolarisation, les décisions individuelles n’aboutissent pas nécessairement aux calculs

visés par les acteurs car, par effet d’agrégation (rejet du déterminisme), elles peuvent engendrer des
« effets pervers ». Par ex, les sociétés industrielles ont plus d’intérêt à obtenir un niveau scolaire le + élevé
possible mais les choix individuels en faveur d’une scolarité longue peuvent, en s’ajoutant, nécessiter des
diplômes plus élevés qu’auparavant pour obtenir des positions sociales identiques.

● Les différences de rythmes d’évolution des chances scolaires et de la structure sociale expliquent le

paradoxe d’Anderson. La baisse des chances scolaires peut refléter une baisse des inégalités (dans les
sociétés industrielles) sans que la structure sociale connaisse la même évolution (inégalités augmentent ou
se maintiennent).

Un meilleur diplôme obtenu par un fils n’implique pas forcément une meilleure place sociale mais bien une
mobilité descendante.

Après cette œuvre, dans La sociologie comme science (2010), il observe que les politiques de lutte contre
l’inégalité des chances scolaires suscitent des effets inverses. L’IM remet donc l’acteur au cœur de l’analyse
sociologique, rejette tout déterminisme et impose de situer toute action dans son contexte.

Citations :

Paul Lazarsfeld: « Lorsque je suis obligé de lire Parsons, je demande à Merton de me le traduire. »

Ethnographi Observation et description d’un groupe culturel limité càd d’une manière
e de vivre.

Ethnologie 2ème Etape : analyse des observations par un travail de conceptualisation.


Anthropolog Etude de l’homme et des comportements humains.
ie

Démographi Etude statistique d’une population (taux de natalité, mortalité…).


e

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