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SOCIOLOGIE

PERSPECTIVE HISTORIQUE
Groupe ISCAE
SOCIOLOGIE
PERSPECTIVE HISTORIQUE
Aristote : Il propose une distinction entre les sciences
théoriques qui porte sur la nature et les sciences de
l’action qui portent sur le monde humain.
• A l’intérieur des sciences de l’action, il relève une
contradiction : ces sciences reposent sur l’idée de nature
(des lois inflexibles)
La notion d’action repose sur l’idée de choix
• La contradiction est inscrite dans la nature de l’être
humain : il est à la fois contraint par sa nature et est
également un être avec des décisions libres.
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• Trois types de causes expliquent l’action humaine
selon Aristote :
1-Les causes matérielles : passion qui sont
inscrites en nous.
2-Les causes formelles : les vertus et les défauts
que nous avons acquis par l’éducation (« la forme
du vase reflète l’action du potier »).
3-Les causes finales : la perfectibilité qui est ce
vers quoi tend naturellement l’être humain
(comme la pierre tend naturellement à retomber
au sol).
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• Bien avant Auguste Comte on pourrait faire
remonter la première ébauche des sciences
sociales à l'oeuvre d'Ibn Khaldûn (1332-1406).
C'est déjà ce que pensait l'historien britannique
Arnold Toynbee, qui disait d'Ibn Khaldûn qu'il
« a conçu et formulé une philosophie d'histoire
qui est sans doute l'œuvre intellectuelle la plus
imposante jamais écrite » (The Study of History,
vol. III, Oxford University Press, 1956).
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• En historien il fait la découverte de la nécessité de l'esprit


sociologique (umran) pour réformer l'histoire, Ibn Khaldûn
travaille plus en sociologue qu'en historien, par exemple
lorsqu'il élabore une analyse détaillée des deux types de la
société arabo-musulmane, opposant la société bédouine
(nomade) à la société sédentaire.
• Il développe un grand nombre d'observations empiriques,
des concepts et des théories qui lui permettent de donner des
explications sociologiques aux phénomènes sociaux.

• .
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• Le concept majeur qui structure La Muqaddima
est al-assabiyya. Ce terme peut se traduire, selon
le contexte, par esprit de clan, tribalisme,
consanguinité, unité culturo-religieuse.
• Il s'agit de tout ce qui crée une solidarité, une
cohésion et des liens forts entre individus et
groupes.
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▫ La tradition britannique: utilitarisme et


individualisme
▫ Thomas Hobbes : 16éme siècle, Angleterre : formé à
la pensée d’Aristote. Mais il remet en question cette
pensée lorsque Galilée lui montre que l’état naturel des
objets n’est pas le repos mais le mouvement.
• Il en déduit que les hommes sont des êtres de
désir insatiable. Le monde social est le produit
des rencontres entre ces êtres, êtres qui sont en
mouvement incessant.
Esquisse d’une genèse de la sociologie
• La période de Hobbes était très agitée.
L’autorité royale remise en question. Comment
aller vers l’ordre social ?
• Dans l’état de nature, chaque homme voulait
prendre le dessus sur ses voisins. Il fallait sortir
de cet état de nature.
• Pour cela, les hommes ont décidé d’aliéner leur
liberté en déléguant la totalité de leurs libertés à
un souverain qui assure leur protection. La
société est ainsi le produit d’un contrat social.
Esquisse d’une genèse de la sociologie

▫ John Locke : 17ème siècle : il transforme la théorie de


Hobbes. Il évolue dans une situation politique différente :
le souverain n’est plus remis en question.
• Comment assurer les libertés individuelles et
mettre fin aux conflits religieux ? Il est un
idéologue de l’état minimal (théoricien du
libéralisme politique).
• Il pense que les vices privés se transforment en
vertus publiques. Pour Locke, il suffit de laisser
libre cours aux individus et de faire en sorte que le
souverain ne s’immisce pas dans les choix des
individus.
Esquisse d’une genèse de la sociologie
▫ Montesquieu (17-18ème) : il a introduit les
premières notions de sociologie. Il publie en 1748 :
« De l’esprit des lois ». Il établit des relations stables
entre les institutions juridiques et politiques et les
conditions de vie des individus en société.
• Il se penche sur le pouvoir politique et en sort
une théorie : les principales formes du politique
avec l’idéal social dominant. Quand l’idéal social
diminue, le régime se corrompt.
• Il propose le principe de séparation des
pouvoirs : exécutifs, législatifs et judiciaires.
Esquisse d’une genèse de la sociologie

▫ Rousseau (18ème siècle) : Il croit en la bonté originelle de l’homme.


« Du contrat social ». Il rappelle que l’état social est nécessaire car il
substitue la Raison à l’impulsion. Il propose une nouvelle théorie pour
légitimer le pouvoir, elle repose sur trois notions :
▫ Fraternité,
▫ Egalité
▫ Liberté
• Rousseau, en pensant le contrat social, pense le « vivre ensemble ».
• Il disait que « la société était une entité morale ayant des qualités
spécifiques distinctes des êtres individuels qui la composent ».

• Il n’est pas un fondateur de la sociologie mais un précurseur.


Esquisse d’une genèse de la sociologie

▫ Siècle des lumières (18ème) : émergence d’idées basées sur une


vision individualiste de l’être humain. Née de la liberté et de la
démocratie. Mais apparition d’une certaine nostalgie pour l’ordre
traditionnel.
▫ 19ème : différents courants idéologiques :

• Le libéralisme politique et économique : force d’émancipation par rapport


aux entraves de la tradition.

• Le radicalisme propose d’émanciper l’être humain par la révolution. (Marx)


• Le conservatisme : valoriser l’héritage ancien. L’être humain est social par
essence et c’est dans la communauté que réside tout ce qui fait son
humanité. C’est dans la communauté que les hommes apprennent à
s’apprécier.
.
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A la notion libérale d’individu, la pensée


conservatrice oppose la communauté.

- Individu versus communauté


- Egalité versus hiérarchie
- Rationalité versus sacré
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▫ La tradition française: le holisme et la naissance de la
sociologie
▫ Auguste Comte (19ème) : la sociologie a été pensée en terme de
physique sociale. Volonté de constituer une science qui appliquerait des
méthodes scientifiques à l’homme.

• Période marquée par le scientisme : courant philosophique


considérant que la connaissance ne peut être atteinte que par la
science et que la connaissance scientifique suffit à résoudre les
problème philosophiques.

• La physique sociale cherche à acquérir un savoir aussi peu


discutable que la physique mais à propos es activités collectives
humaines. La sociologie actuelle ne cherche plus à établir des lois
mais remplace des lois par des analyses statistiques
« il y a de forte probabilités que... ».
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• Il invente le terme de SOCIOLOGIE en 1839. Avec lui, la


sociologie commence à devenir une science.
• Définition : « étude positive de l’ensemble des lois
fondamentales propres au phénomènes sociaux ».
• Il établit une loi progressive, générale et linéaire de
l’esprit humain : tous les domaines de la connaissance
passent par trois étapes successives :
• lois des 3 états. Il voit ces trois étapes dans la
constitution des sciences, de l’esprit humain et dans la
constitution des sociétés.
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• Etat théologique ou fictif : il s’agit des croyances,
Etat non travaillé.
• Etat métaphysique ou abstrait : on commence à
faire une réflexion sur l’état théologique. Il n’y a
pas encore de connaissance mais on est en phase
de recherche, de réflexion, d’opposition à l’ordre
naturel des croyances.
• Etat scientifique ou positif : phase de
réorganisation de l’esprit humain, de la société,
des sciences.
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▫ Karl Marx (19ème) : on le considère comme un pilier de la
sociologie. « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter
différemment le monde, il s’agit maintenant de le transformer ».
• Deux termes importants :
• Holisme : « conception selon laquelle on ne peut pas
comprendre les comportements sociaux à partir des
seuls comportements individuels ».
• Déterminisme :l’individu est déterminé par les
structures de la société. « Ce n’est pas la conscience des
hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire
leur existence sociale qui détermine leur conscience ».
Pour Marx, la société pèse de tout son poids sur
l’individu.
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Marx a une approche holiste de la société qui repose sur
deux concepts centraux :
• Mode de production : il est constitué par les forces
productives : les machines, les savoirs techniques, la
force de travail, savoirs scientifiques. Pour Marx, il y a
différents modes de production qui ce sont succédés.

• Rapports de production : La société du 19ème est


marquée par la division entre la classe des ouvriers
prolétaires et la classe des capitalistes propriétaires.
L’ensemble de la société est influencée par l’organisation
de la production.
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• La méthode de Marx :
• La sociologie du pouvoir : courant de la sociologie qui s’intéresse
aux relations de pouvoir dans les sociétés.

• Marx présente son analyse comme scientifique. Il met en lumière les


structures de la société. Pour expliquer la société toute entière.

• Il cherche également à mettre en lumière les mécanismes de


changement social. L’approche de Marx ne peut être que globale et
doit s’appuyer sur l’observation du réel.

• Ce qui intéresse la sociologie est le conflit. Celui-ci prend racine


dans l’économie et se renforce dans les structures politiques.
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L’institutionnalisation de la sociologie :

 Emile Durkheim (19ème siècle) :


 Détachement de la sociologie de la philosophie
 Il va fonder l’école de sociologie française.
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• Il pose trois préceptes que doit comporter un travail


sociologique :

1. Définition d’un phénomène (le fait social).


2. Réfutation des interprétations antérieures dans
l’idée de se détacher du sens commun
3. Produire une explication sociologique et uniquement
sociologique du phénomène sur lequel on travaille.
« Il faut considérer les faits sociaux comme
les choses ».
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Selon Durkheim,
les faits sociaux sont à la fois : collectifs,
extérieurs aux individus et contraignants.
C’est une vision déterministe des faits sociaux.
Les normes sont intériorisées : c’est la
socialisation
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• Durkheim fait de la sociologie la science des
institutions.
• Le sociologue doit étudier « les croyances et les
modes de conduite institués par la collectivité ».
• L’analyse des faits sociaux part donc de l’étude de
la société (pas des individus) : c’est l’holisme.
• Les faits sociaux s’expliquent par des faits sociaux.
• Les motivations individuelles ne sont pas
suffisantes pour analyser la société.
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• Durkheim pense qu’il faut considérer les faits


sociaux comme des choses, de manière objective.
• Les aspects quantitatifs sont essentiels aux yeux
de Durkheim : l’utilisation de statistiques
favorise l’établissement de cette connaissance
objective.
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• De la division du travail social (1893)
• Durkheim estime que la division du travail
remplit une fonction d’intégration : elle produit
de la solidarité entre individus.
• Il distingue deux grandes formes de solidarité :
- la solidarité mécanique : contrôle social fort et
division du travail faible
- la solidarité organique : différenciation des
individus et division du travail forte
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• Si la division du travail ne produit pas de


solidarité,
• les individus sont dans une situation d’anomie.
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• Le suicide (1897)

• Ouvrage emblématique de la méthode


durkheimienne : volonté de montrer que l’acte
individuel par excellence obéit à une logique
sociale.
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• Les données statistiques ne valident pas les
explications basées sur le comportement
individuel : il existe des régularités qui suggèrent
que le suicide est un fait social.
• Durkheim met en valeur plusieurs corrélations : le
taux de suicide augmente avec l’âge, il est
supérieur chez les hommes, à Paris plutôt qu’en
Province, en début de semaine …
• Il croise le taux de suicide avec des variables
sociales telles que la religion, le statut familial…
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• Dès lors, il n’y a pas un mais des suicides. Il faut


prendre en compte deux facteurs :
- l’intégration : les liens sociaux entre individus
- la régulation : les moyens de contrôle social
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• Cela permet de distinguer plusieurs types de
suicide :
- le suicide altruiste : des individus très intégrés en
échec
- le suicide égoïste : des individus en manque
d’intégration
- le suicide anomique : des individus en manque
de régulation
- le suicide fataliste : des individus trop régulés
TYPES DE SUICIDES
Défaut Excès
Intégration sociale Suicide Egoïste Suicide Altruiste
(défait d’attachement à (Militaire)
un groupe, célibat)
Régulation sociale Suicide Anomique Suicide Fataliste
(crise de prospérité, crise (Epoux esclaves)
familiale)
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• La sociologie doit faire des découvertes ou du moins
établir des faits mais en plus chercher des modèles
explicatifs efficaces et non pas simplement plausibles.
• Il faut donc une distance par rapport aux choses, ne pas
s’y impliquer émotionnellement.
• En cela, la compréhension d’un phénomène ne peut
résulter que de son traitement objectif.
• La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et
sa fonction sociale.

« La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une


contrainte sur l’individu ».
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▫ Max Weber (19éme-20éme) : institutionnalise la
sociologie..
▫ Il est le contemporain d’un monde où va s’imposer
le capitalisme, où émerge une identité citoyenne et
démocratique.

▫ Il se méfie de la notion de progrès. Il voit en celui-


ci des évolutions paradoxales: Processus de
rationalisation des activités et désenchantement
du monde.
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• Max Weber explique la naissance du capitalisme


par la motivation de l’individu de confession
protestante qui valorise le travail, par opposition
aux valeurs aristocratiques attachées aux
privilèges liés à la naissance.
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• il constate une combinaison entre
le « l’ascétisme calviniste » et
le « sens des affaires ».
• L’austérité protestante est une « éthique » qui
consiste à ne pas perdre son temps, gaspiller son
argent dans de vains plaisirs…
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• Cette éthique de la besogne « comme justification


morale de l’activité temporelle » est une des
conséquences les plus importantes de la Réforme.

• Privé de salut dés la naissance et sans espoir d’en


trouver au sein d’une église, le protestant
recherche une forme de « bénédiction profane »
en accumulant des biens matériels et en
investissant dans l’appareil de production.
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• A – Rationalisation ?
• La rationalisation est un processus des
sociétés occidentales qui prône l’extension de la
rationalité à l’ensemble du monde social :
l’entreprise : taylorisme, techniques de gestion
les administrations : bureaucratie
la vie politique
l’organisation syndicale
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• Les sociétés modernes sont donc des sociétés


rationnelles désenchantées car elles
accordent peu d’importance aux croyances, au
sacré, aux mythes et au surnaturel.

• La rationalisation est le thème central de son


interprétation de la société moderne.
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• La sociologie compréhensive : s’oppose
totalement au positivisme. Il précise que la
sociologie n’existe pas pour diagnostiquer les
problèmes de la sociétés. Elle sert juste à
comprendre.
• Pour Weber, la sociologie repose sur La
compréhension et l’interprétation des activités
sociales à partir de l’existence ou l’absence de
signification donnée par l’acteur à son action.
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B-La Bureaucratie :

 Il définit un idéal type de ce qu’est la bureaucratie,


c’est à dire une forme pure qui existe de manière
abstraite dans l’idéal.
 Il s’agit d’une organisation hiérarchisée avec différentes
caractéristiques :
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1. Chaque membre a des fonctions clairement définies


2. Les décisions sont prises en fonction d’un système
cohérent de règles.
3. Système laissant peu de place à l’initiative personnelle
4. Les membres sont nommés aux positions qui sont les
leurs en fonction de leur compétence.
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• C- Les Rationalités

• Les phénomènes sociaux sont expliqués par les raisons


des actions individuelles.

• Il va poser quatre modèles de rationalités possibles qui


expliquent les phénomènes sociaux :
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• 1-La rationalité instrumentale ou rationalité en finalité :


se rapproche du concept d’homo oeconomicus : met en
ordre, en adéquation les objectifs et les moyens de ses
objectifs.
Atteindre les bus fixés avec une efficacité optimale.
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• la rationalité par rapport aux fins
▫ exemple : une entreprise a un objectif ( le profit),
elle va faire des calculs et s’adapter aux
contraintes (concurrence).

• l’action rationnelle par rapport à un but :


l’acteur conçoit clairement le but et combine les
moyens en vue d’atteindre celui-ci.
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• 2-Rationalité axiologique ou rationalité en
valeur : ce que va faire la personne sera orienté
selon les valeurs de l’individu.

Les valeurs deviennent des raisons légitimes.


L’important n’est plus l’objectif mais les valeurs
qui vont orienter l’action.
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• la rationalité par rapport aux valeurs
▫ exemple : l’éthique protestante

• l’action rationnelle par rapport à une


valeur : l’acteur accepte tous les risques, non
pour obtenir un résultat extrinsèque mais pour
rester fidèle à l’idée qu’il se fait de l’honneur.
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• Les deux autres modèles sont à part pour
expliquer l’action, l’activité des gens mais pour lui,
ce ne sont plus des rationalités.
3- Le modèle de la tradition.
l’action traditionnelle : est dictée par des
habitudes, des coutumes, des croyances. L’acteur
n’a besoin ni de se représenter un but, ni de
concevoir une valeur, ni d’être animé par une
émotion : il obéit simplement aux réflexes
enracinés par une longue pratique.
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• 4-Le modèle de l’émotion : nos réflexes ne sont
pas parfois cadrés par une réflexion. Ce modèle
repose sur un aspect irrationnel et mécanique.
• l’action émotionnelle ou affective : est
dictée immédiatement par l’humeur du sujet.
L’action est définie non pas par référence à un
but mais par la réaction émotionnelle de l’acteur
placé dans les circonstances données.
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• D – Les 3 formes de domination
1 – Le pouvoir légitime :
• Le pouvoir légitime est le pouvoir auquel on
consent et que l’on ne conteste pas dans son
principe.
• Il existe 3 raisons qui justifient la domination.
Selon Weber, il existe 3 types de pouvoir fondés
chacun sur une légitimité différente.
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• 2 – Les 3 formes de domination

-Domination traditionnelle : (dans les


sociétés traditionnelles) : par les habitudes,
croyances aux traditions, on obéit à des
personnes d’un rang différent (patriarche,
seigneur).
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• Domination charismatique : repose sur la
personnalité, les qualités, la confiance d’une
personne (prophète, souverain).
• La seule qualité du chef charismatique est la
compétence à persuader ceux dont il cherche à
obtenir l’obéissance qu’il possède un ou
plusieurs dons extraordinaires.
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- Domination légale rationnelle : fondée sur
la loi, la légalité. Pouvoir dû à des règles établies
rationnellement(gouvernement, fonctionnaires).

• La bureaucratie est l’acceptation de la loi et du


droit. Pour Weber, la bureaucratie représente le
mode de fonctionnement des sociétés modernes
(processus de rationalisation).
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• Ceux qui exercent cette domination doivent faire


preuve de neutralité.
• ce sont des agents spécialisés qui agissent de
manière impersonnelle.

• Ils sont nommés par concours


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• Weber affirme que la bureaucratie n’existe pas


que dans l’administration mais aussi dans les
grandes entreprises, les partis politiques et les
organisations syndicales.

• C’est pour Weber la forme d’organisation la plus


efficace quant à ses résultats car elle est
rationnelle. Elle caractérise les sociétés modernes.
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• Durkheim et Weber sont les pères fondateurs de


la sociologie.

• Ils sont également fondateurs de 2 grands


courants, pôles de la sociologie.
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Sociologie Sociologie
Wébérienne Durkheimienne

Représentation La société peut s’étudier La société peut s’étudier


comme la résultante de comme une réalité
de la société l’action des individus extérieure aux individus

Représentation Acteur social intentionnel Agent


et intéressé
social qui
intériorise et exprime les
de l’individu normes sociales
PARETO
• I- La sociologie comme science des actions
non- logiques. ( Traité de sociologie générale/1916)

• Actions logiques = ce qu’on appellerait aujourd’hui


les actions rationnelles, caractérisées par une
adéquation subjective et objective entre moyens et
fins.
• Il faut qu’elles soient logiques aussi bien du point
de vue de celui qui fait l’action que de celui d’un
observateur extérieur.
PARETO

• Rentrent dans la catégorie des actions non-


logiques (ANL) celles qui soit objectivement, soit
subjectivement, ne présentent pas de lien
logique.
• Avec la présence ou l’absence des 2 types
d’adéquation, on obtient 4 types d’ANL.
PARETO
• 1er genre : Non- Non (pour l’observateur et pour
le sujet qui fait l’action).

• Ce type d’actions est rare car si Pareto estime


que les gens se comportent rarement de manière
logique, ils aiment donner un « vernis logique »
à leurs actions, et veulent apparaître aux yeux
des autres et à leurs propres yeux comme des
gens rationnels.
PARETO
• 2ème genre : Non pour l’observateur mais Oui pour
l’acteur.
• Ex typique : le sacrifice aux dieux pour obtenir la pluie.
• Genre très répandu.
• 3ème genre : Oui pour l’observateur mais Non pour
l’acteur.
• Actions qui donnent un résultat logiquement lié aux
moyens employés, mais sans que l’acteur ait conçu la
relation moyens- fins.
• Ex : les actes réflexes.
PARETO
• 4ème genre : Oui et Oui, mais les conséquences
objectives n’obéissent pas aux intentions de
l’acteur.
• Ex : entrepreneur qui cherche à augmenter sa
clientèle en baissant son prix : les autres
entrepreneurs vont faire de même et son action
aura pour effet non d’augmenter sa clientèle
mais de subventionner le consommateur.
PARETO
• Le 4ème genre comporte 2 sortes d’actions :
• celles où le résultat aurait été souhaité par l’acteur
(ex : la course aux armements nucléaires pendant
la guerre froide a peut- être empêché une
3èmeguerre mondiale, selon Boudon) et celles où
résultat non souhaitable (« effets pervers » selon
Boudon).

• La sociologie doit surtout s’intéresser aux genres 2


et 4.
RATIONALITE LIMITEE
• Herbert Simon
• Prix Nobel d’économie en 1978, il est considéré
comme l’un des pères de la science de la décision

• La rationalité limitée : l’acteur économique ne


dispose que d’une quantité d'information et de
capacités cognitives limitées et de temps limité
aussi ne leur permettent pas d'optimiser leurs
choix
RATIONALITE LIMITEE

• l’organisation est envisagée comme un système


composé de plusieurs acteurs évoluant dans une
situation à rationalité limitée.
RATIONALITE LIMITEE
• Simon a mis en évidence les limites de la
rationalité des décisions :
• l’environnement est trop complexe pour être
appréhendé dans sa globalité
• la connaissance des conséquences d’une
décision est toujours partielle
• Dans la plupart des cas on ne peut examiner
qu’un nombre restreint de choix possibles
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PERSPECTIVE HISTORIQUE
• Talcott Parsons (1902-1979) : Figure dominante de la
sociologie dans les années 50 puis 60.

• La sociologie de l’action (1937) :

• Pour Parsons, l’action découle de l’intention. Les acteurs


disposent de ressources et réalisent des choix finalisés en
utilisant ces moyens.

• Ainsi l’action repose à la fois sur des décisions individuelles


et sur des valeurs communes constitutives de la société
SOCIOLOGIE
PERSPECTIVE HISTORIQUE
• La sociologie de l’action de Parsons
cherche à mettre en évidence des
relations et des modalités d’échange
stables entre les différents acteurs : d’où
la nécessité d’une approche fonctionnaliste
pour en saisir la cohérence d’ensemble.
SOCIOLOGIE
PERSPECTIVE HISTORIQUE
• Théorie de l’action pour définir le comportement des
individus pris dans leur ensemble.

• Il met en œuvre une approche systémique de l’action


sociale

• En utilisant plusieurs dichotomies, il propose des


modèles de valeur qui permettent d’appréhender un
système d’action :

• ce sont les variables de configuration


SOCIOLOGIE
PERSPECTIVE HISTORIQUE
1. Affectivité / Neutralité affective
2. Orientation vers la collectivité / Orientation
vers soi
3. Universalisme / Particularisme
4. Qualité / Accomplissement : évaluer selon la
personne ou les performances
5. Spécificité / Diffusion : s’intéresser à une
partie ou à l’ensemble
SOCIOLOGIE
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• Le schéma AGIL (1953)

• Parsons cherche à établir les fonctions


communes à tout système d’action.
• ADAPTATION
• GOAL ATTAINMENT
• INTEGRATION
• LATENT PATTERN MANTENANCE
SOCIOLOGIE
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• A ces systèmes correspondent des impératifs fonctionnels
qui assurent l’efficacité d’un système d’action :

- L’adaptation aux conditions de l’environnement


(Adaptation)
- L’orientation vers la réalisation de fins (Goal attainment)
- L’intégration interne du système, sa coordination
( Integration)
- Le maintien des modèles de contrôle par des valeurs
(Latent pattern maintenance)
SOCIOLOGIE
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• Le schéma AGIL (1953)

• L’action humaine peut se décomposer en


quatre sous-systèmes:

• L’organisme
• La personnalité
• Le système social
• Le système culturel
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• Application du schéma AGIL : le système social a
plusieurs fondements structurels tels que les valeurs,
les normes, la collectivité ou les rôles :

 Les valeurs se retrouvent dans la socialisation.


 Les normes dans la communauté sociale
 La collectivité dans la politique.
 Les rôles dans l’économie.

• Le processus central du changement est la différenciation : la


multiplication des rôles favorise l’adaptation de la société.!!
STATUT /ROLE /FONCTION
• Statut :

• Il définit la place dans l’organigramme de l’institution,


il définit les liens hiérarchiques dans l’institution et
avec les autres professionnels de la structure.

• Le statut est le processus d’institutionnalisation qui


façonne l’aspect normatif du rôle c’est-à-dire un
ensemble de droits et d’obligations socialement
déterminés.
STATUT /ROLE /FONCTION

• Le statut est l’aspect normatif (constitué de


droits et de devoirs) et
• le rôle est le côté dynamique ou processuel du
statut car c’est
• Le rôle qui enclenche le processus d’actions et
de comportements caractéristiques.
STATUT /ROLE /FONCTION
• Les 3 niveaux du statut selon Nadel :

1)Un attribut fondamental :

• Il permet d’accéder au statut ; il se gagne grâce à


l’exploitation de dispositions naturelles ou du
mérite.
• Il peut aussi être un élément de la vie sociale sur
lequel l’individu ne peut pas ou difficilement agir.
STATUT /ROLE /FONCTION
• 2) Les attributs importants : relèvent des droits
et des obligations que confère l’attribut
fondamental.

• 3) Les attributs périphériques : révèlent de


l’image ou du stéréotype que les gens ont en
tête à propos du statut
STATUT /ROLE /FONCTION
• Fonction :

• les fonctions définissent très concrètement les


tâches qui sont confiées dans le cadre de la
mission.

• Elles sont ce que vous mettez en place pour


réaliser votre mission : les tâches, actions
précises, activités quotidiennes ou régulières.
STATUT /ROLE /FONCTION
• Rôle :

• Le rôle n’apparaît pas par écrit car il n’est pas institutionnalisé. Il


est propre à la personnalité de chaque professionnel : c’est la
façon dont chaque personne de l’équipe interprète ses missions
et fonctions, en fonction de sa propre identité.

• La façon dont on se situe et le comportement dans la structure


sont alors uniques à chaque personne.

• C’est justement l’interprétation de ces rôles par les professionnels


dans les équipes qui peut créer des confusions et des tensions.
le statut social selon Merton
Statut = place qu’occupe un individu, à un
moment donné, dans la structure sociale
 statutassigné : dépend automatiquement
de la naissance, de l’âge, ...
 statut acquis : lorsqu’il résulte des efforts
ou des aspirations des individus
le statut social 1
Ensemble de droits et de devoirs objectifs

 Produit d’une évaluation externe


 Entité structurée, figée
le statut social 2
Ensemble de droits et de devoirs subjectifs et
objectifs.
 Produit d’une évaluation interne et externe

 Entité dynamique
les ensembles de rôles

1 2 1. enseignant
2. collègue
Er = STx = instituteur
3. membre de direction
4. membre de commissions
3 4
les ensembles de rôles
1. membre de la municipalité
1 2 2. président de commissions
3. membre de groupes de travail
Er = STz = maire

Er1 + Er2 + Er3 ... Ern = identité sociale


la configuration de rôles
4 1

ind. 1, 2, 3 et 4 sont des rôles

2
3

l’individu existe en fonction de la perception


de soi chez les autres (= le Moi)
la configuration de rôles
configuration de rôles : pas synonyme de personnalité sociale

 les configurations de rôles influencent


la structure sociale
 l’ensemble de rôles et la configuration
de rôles forment un tout qui peut être
conflictuel (conflit intra-rôle et conflit
inter-rôles)
Fonction manifeste/fonction latente
(Merton)
• Ex. de l’achat de biens de consommation
(nourriture, meubles, automobile):
▫ Fonction manifeste : satisfaire des besoins (se
nourrir, se meubler, se déplacer)
▫ Fonction latente : affirmer son statut social (ex.
consommer des biens de luxe pour signaler son
appartenance aux catégories supérieures)
Robert Merton (1910-2003)

• C’est l’autre grande figure de la sociologie


américaine fonctionnaliste.

• Les fonctions :
Les fonctions manifestes : conséquences
objectives comprises et voulues
Les fonctions latentes : ne sont ni comprises ni
voulues
Robert Merton (1910-2003)

• La frustration relative :

• A partir de l’étude des militaires américains menée


par Stouffer, Merton montre qu’on peut expliquer le
fait que ceux qui ont le plus d’opportunités de
promotion sont également ceux qui sont le plus
insatisfaits.

• Une forte mobilité entraîne une forte espérance de


promotion, comme elles ne seront pas toutes
réalisées, cela induit une frustration.
Robert Merton (1910-2003)

- La prédiction créatrice :

• Illustré par la relation entre syndicats blancs et


travailleurs noirs : certains préjugés découlent
des comportements adoptés.

• Les syndicats n’acceptent pas les travailleurs


noirs car ils ne sont pas adaptés aux normes
(acceptent des salaires inférieurs …). Mais comme
ils ne peuvent intégrer les syndicats, il ne
peuvent que suivre les attitudes critiquées.
Robert Merton (1910-2003)

• Les groupes
• Pour Merton, il faut prendre en compte deux types de
groupes :
Le groupe d’appartenance : celui auquel on appartient
Le groupe de référence : on n’y appartient pas mais on en
partage les ambitions

• C’est un phénomène de socialisation anticipatrice :


l’identification à un groupe permet de préparer à s’y
intégrer.

• Analyse utile pour étudier la mobilité sociale ou


l’immigration.
Robert Merton (1910-2003)

- Les rôles :
• Chaque individu occupe plusieurs positions
(statuts) définies par un code de
comportement répondant aux attentes des
positions complémentaires càd un
ensemble de rôles.
Robert Merton (1910-2003)

- L’anomie :

• Elle survient quand l’individu est confronté à une divergence


entre les objectifs légitimes que lui propose la société et les
moyens légitimes à sa portée.

• Il met en valeur cinq types d’adaptation :

• => Conformisme : buts et moyens acceptés


• => Innovation : buts acceptés, moyens refusés
• => Ritualisme : buts refusés, moyens acceptés
• => Evasion : buts et moyens refusés
• => Rébellion : nouveaux buts mais moyens acceptés
La prédiction créatrice (Merton)
• Prédiction créatrice (Merton) : Une croyance fausse engendre un
comportement qui la rend vraie

▫ Ex. de la discrimination raciale dans les syndicats :

▫ Pour justifier l’exclusion des Noirs des syndicats, les Blancs


invoquent l’idée (fausse) selon laquelle les Noirs sont des
mauvais syndicalistes et des briseurs de grève
 Conséquence : les Blancs excluent les Noirs des syndicats
 L’exclusion des Noirs des syndicats rend difficile leur
insertion sur le marché du travail, et ils sont contraints
d’accepter des salaires et conditions de travail inférieurs.
Intégration sociale Régulation sociale

Excès Altruisme Fatalisme


Défaut Egoïsme Anomie

Suicide égoïste Intégration sociale trop


faible
Suicide altruiste Intégration sociale trop
forte
Suicide anomique Régulation sociale trop
faible
Suicide fataliste Régulation sociale excessive
Sociologie des organisations
Grande Ecole
2020
L'ANALYSE STRATEGIQUE

L'analyse de l'organigramme ainsi que les


règles et règlements qui régissent
l’organisation donne une image, formelle
mais incomplète.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖Incomplète car au sein même de
l'organisation formelle se développe une
autre structure, moins perceptible, créée par
❖les relations et les stratégies (les jeux) des
individus qui travaillent dans l'organisation
L'ANALYSE STRATEGIQUE

❖En analysant le fonctionnement des organisations au


travers du comportement de leurs membres,

❖l'analyse stratégique place l'individu au cœur de ses


préoccupations.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖Pour appréhender une structure, quelle que soit sa
taille, organisation, service, bureau.....il faut partir des
individus et comprendre les stratégies et les
interrelations qu'ils développent à l'intérieur du
système formel qui les contraint.

❖Comprendre les différentes logiques des acteurs est un


préalable nécessaire pour appréhender la structure sur
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 En dépassant la vision techniciste jusque-là
prédominante, l'analyse stratégique met en évidence la
nature des relations de pouvoir qui structurent
l'organisation.
 Par nature, le pouvoir est consubstantiel de l'organisation
; il est impossible d'éliminer les relations de pouvoir dans
un groupe organisé.
L'ANALYSE STRATEGIQUE

Les comportements des acteurs s'analysent


désormais sous la forme de stratégies
personnelles visant à :

❖Garantir une position de pouvoir ou au


contraire à
❖Se prémunir du pouvoir des autres acteurs.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖L'ensemble de ses stratégies s'agrègent pour constituer
un

Système d'action concret


❖qui devient l'espace sociologique d'étude
indépendamment des frontières formelles de
l'entreprise
Les 4 postulats de l'analyse
stratégique
L'analyse stratégique est sous-tendue par 4 idées
essentielles ayant valeur de postulats :
1. L'organisation n'est pas un phénomène naturel mais
un construit social. L'organisation est un
rassemblement artificiel d'individus autour
d'objectifs prédéfinis. C'est un artefact.
2. Les individus disposent toujours d'une marge
d'autonomie quels que soit leur statut ou leur
position, si modestes soient-ils.
Les 4 postulats de l'analyse
stratégique
 Les hommes n'acceptent jamais d'être traités comme
des moyens au service de buts que les organisateurs
fixent à l'organisation.
 Ils vont utiliser leur marge d'autonomie pour
interpréter, en fonction de leurs objectifs propres, qui
peuvent différer de ceux de l'organisation, le rôle qui
leur est fixé.
Les 4 postulats de l'analyse
stratégique
 En ce sens, les membres sont des acteurs, libres de
jouer leur rôle, dans un cadre toutefois contraint par
les règles organisationnelles. Leurs objectifs sont
souvent diffus, parcellaires, imprécis, mouvants.

 Ils sont réajustés en permanence en fonction


notamment des ressources et des contraintes perçues,
qui sont elles-mêmes changeantes.
Les 4 postulats de l'analyse
stratégique
❖Les stratégies mises en œuvre pour satisfaire les
objectifs sont toujours rationnelles mais d'une
rationalité limitée et contingente. Rationalité « limitée »
car les individus sont dans l'incapacité de choisir la
solution optimale.

❖Aussi les individus s'arrêtent-ils à la solution qui leur


semble la moins mauvaise compte tenu des stratégies
des autres et des contraintes de l'environnement.
Les 4 postulats de l'analyse
stratégique
Les stratégies, offensives ou défensives, souvent
inconscientes, génèrent des comportements peu
prévisibles puisque dictés par l'ensemble de ces
éléments très fluctuants.
Acteurs, système d'acteurs,
système d'action concret
❖Est acteur celui qui est concerné,
directement ou indirectement, par l'action à
entreprendre.

❖L'acteur peut être un individu ou un groupe


: Le technicien, l'usager, un service, les
commanditaires d'une action, les
partenaires sociaux.....
Acteurs, système d'acteurs,
système d'action concret
❖ les personnes essentielles dans un processus
d'action, celles dont on ne peut se passer, sont des
acteurs clés.
❖ Les personnes directement concernées par l'action
sont les acteurs cibles.
❖ Les personnes sur lesquelles il est possible de
s'appuyer sont des acteurs relais.
Acteurs, système d'acteurs,
système d'action concret
❖L'ensemble des relations, formelles ou informelles, des
acteurs forme le système-acteur.

❖L'ensemble des relations qui se nouent entre les


membres d'une organisation pour résoudre les
problèmes quotidiens forme le système d'action
concret.
Acteurs, système d'acteurs,
système d'action concret
Le rapprochement de tous ces éléments met en
évidence des paradoxes, des incohérences, des
anomalies qui permettront de faire apparaître :
❖les relations entre acteurs et les jeux de
pouvoir,
❖les zones critiques dans lesquelles se posent
des problèmes de fonctionnement et autour
desquelles se cristallisent les attitudes des
différents participants.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
Cette théorie s'appuie sur trois concepts clés
étroitement imbriqués et fortement
interdépendants,
➢le pouvoir,
➢l'acteur stratégique et
➢le système d'action concret.
I- LE POUVOIR
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖Le pouvoir ne peut se concevoir comme attribut d'une
personne ou d'un groupe ; il est propre à la relation
entre deux acteurs.
❖ La possibilité pour A de faire agir B comme il l'entend
ne dépend pas des caractéristiques personnelles de A ;
elle découle des propriétés de la relation entre A et B.
❖Dans ces conditions, parler du pouvoir de A n'a de sens
que si l'on a défini B et la relation qui les lient.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖En définitive, A a du pouvoir sur B si celui-là contrôle
une incertitude dont celui-ci dépend.

❖Si A maîtrise les conditions de survenue d'un


évènement qui aura une influence sur B, alors A sera
en position pour exiger de B un certain comportement.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
❖ Ainsi, A et B négocient leurs comportements
respectifs, et celui qui contrôle l'incertitude la plus
importante pourra plus aisément imposer ses vues.
❖La relation de pouvoir est donc forcément réciproque
même si toujours déséquilibrée.
❖Pour reprendre les mots de Crozier et Friedberg : le
pouvoir est une "relation instrumentale" – il s'agit
d'obtenir quelque chose du partenaire – "réciproque
mais déséquilibrée."
❑les engagés : pouvoir important/gains pour la
mission

❑les coopératifs : pouvoir faible/gains ;

❑les opposants : pouvoir fort/pertes pour la mission

❑les divergents : pouvoir faible/pertes.


L'ANALYSE STRATEGIQUE

Le pouvoir de A trouve donc son origine dans


le contrôle d'une zone d'incertitude
pertinente pour B, au sein d'une relation
d'interdépendance entre A et B.
Le pouvoir
 Définitions
▪ « A a du pouvoir sur B dans la mesure où il peut faire
faire à B quelque chose que B ne ferait pas sans
l'intervention de A » (R.A. DAHL)
▪ « Capacité d'un individu (ou d'un groupe d'individu)
de modifier la conduite d'autres individus ou groupe
d'individus, de la manière qu'il le désire
(R.H.TAWNEY).
Le pouvoir
➢ Dans une organisation, le pouvoir n'est pas distribué
de façon égale entre tous les acteurs, certains ont plus
d'atouts que d'autres.
➢ Plus les acteurs auront besoin de ces sources, en seront
dépendants, plus grand sera le pouvoir de celui qui les
maîtrise.
➢ La structure d'une organisation repose donc plus sur
les relations de dépendance - pouvoir que sur
l'organigramme formel.
Le pouvoir

Les sources de pouvoir sont :


➢ la possession d'une compétence ou d'une
spécialité,
➢ les relations entre l'organisation et son
environnement,
➢ le contrôle de la communication interne,
➢ l'utilisation des règles organisationnelles.
L'analyse stratégique identifie 4
principales sources de pouvoir
La compétence Notamment les expertises clés ou rares L'expert
informatique

L'interface Pouvoir de celui qui est « aux frontières de Le responsable des


l'organisation », qui crée le lien avec moyens généraux, le
l'environnement. L'intermédiaire connaît représentant syndical.
les différentes logiques d'action.

L'information Que l'on peut retenir, biaiser, donner telle Le supérieur, la


quelle... secrétaire de direction
La norme Élaboration, modification ou Le secrétaire général
interprétation des règles. d'un DT
Le pouvoir.
❖ N'est pas un attribut.
❖ Il ne peut exister que dans une relation.
❖ Le pouvoir ne se thésaurise pas.
❖ Il est relatif, fluctuant, fonction d'une situation et
des acteurs concernés.
Le pouvoir
❖Pouvoir et dépendance forment un diptyque. Dès lors
que B n'a pas ou n'a plus besoin de A, A n'a plus de
pouvoir sur B.
❖Il est subjectif. C'est la perception de l'autre qui donne
du pouvoir. Il doit être reconnu par l'autre.
❖ Il est intransitif. A a du pouvoir sur B, B sur C, A n'a
pas forcément du pouvoir sur C
Zones d'Incertitude Pertinente (ZIP)

❖Dans une organisation, les acteurs sont dépendants les


uns des autres. Pour Michel Crozier, la source unique
de dépendance est l'incertitude.
❖Par le biais des règles, des règlements, des
organigrammes, des procédures....les organisations
tentent de limiter les incertitudes techniques,
commerciales, financières, etc, auxquelles elles sont
soumises.
Zones d'Incertitude Pertinente (ZIP)

❖Pour limiter l'incertitude humaine, elles essaient de


restreindre le plus possible la liberté des acteurs en
rendant leurs comportements le plus prévisible
possible
❖Mais, - en ne dévoilant ni leurs objectifs, ni leurs
stratégies, les acteurs maintiennent des parts
d'incertitude pour l'organisation. Si j'introduis tel
changement, comment réagira Monsieur X ou
comment réagira tel groupe ?
Zones d'Incertitude Pertinente (ZIP)

➢ Tout problème comporte une part d'incertitude


notamment quant aux modalités concrètes de sa
solution.
➢ Tout individu qui va identifier, anticiper, contrôler,
maîtriser les incertitudes gagne du pouvoir sur celui
pour qui la connaissance de ces incertitudes est
importante.
Formes du pouvoir chez
Crozier /Friedberg
Pouvoir Nature
Hiérarchique L’organisation confère de l’autorité aux acteurs pour dicter les
règles et donner des ordres

Expertise Savoir faire et compétences qui mette l’acteur en position de


force

Maîtrise des Nouer et utiliser des relations avec des organisations a des fins
Relations avec stratégiques personnelles
L’environnement
Contrôle de L’information a une valeur stratégique essentielle pour agir
l’information

Maîtrise la Capacité d’agir sur les règles au vu de leur variété et de leur


pratiques des complexité
règles
organisationnelles
II- L’ACTEUR STRATEGIQUE
L'ANALYSE STRATEGIQUE
➢ Si le pouvoir est par nature relationnel, la stratégie,
elle, est clairement imputable à l'acteur, c'est-à-dire à
un individu particulier ou à un groupe capable de
coordination
➢ La stratégie caractérise l'orientation fondamentale de
l'acteur plongé dans un ensemble de relations de
pouvoir
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Crozier et Friedberg refusent les constructions de
l'acteur a priori, c'est-à-dire la prétendue mise en
évidence de caractéristiques universelles qui
guideraient les individus dans l'entreprise, telles que :
❖besoins,
❖intérêt économique ou
❖déterminismes de classes.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Le champ dans lequel il est plongé, donc ici les
relations de pouvoir, constitue le déterminant majeur
de sa conduite.
 Pratiquement, l'acteur s'adapte localement aux
relations de pouvoir dans lesquelles il est pris.
 C'est à travers ces relations qu'il perçoit
l'environnement et en fonction d'elles qu'il règle sa
conduite
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Concrètement, celui-ci devra toujours arbitrer entre
deux grands objectifs :
I. D'une part, un objectif d'autonomie, c'est-à-dire une
tendance à se soustraire au pouvoir d'autrui.
II. D'autre part, un objectif d'action qui le pousse à
devoir développer ses propres ressources pour
pouvoir guider la conduite des autres acteurs.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Dans les deux cas, mais sur des terrains différents, cela
revient pour l'acteur à accroître sa marge de liberté afin
de ne pas être soumis au
 bon vouloir d'autrui et à pouvoir conditionner son
comportement à l'obtention d'avantages personnels.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Le but de l'acteur stratégique devient donc de
conquérir des marges de liberté indépendamment des
motivations profondes de son action.
III- LE SYSTÈME D’ACTION CONCRET
L'ANALYSE STRATEGIQUE
 Au niveau de l'interaction, les différentes stratégies en
présence s'organisent en un
"jeu"
 La structure du jeu définit les différents gains et pertes
associées à chaque stratégie, mais les stratégies
peuvent également avoir pour effet de modifier la
structure du jeu.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
Le concept de système d'action présente deux intérêts
majeurs.
1-D'abord, il permet d'intégrer les jeux dans un ensemble
plus large, mettant en évidence les dépendances entre
les différents jeux, tout en sauvegardant une marge de
manœuvre aux acteurs, capables d'influencer le
système par les modifications apportées aux jeux.
L'ANALYSE STRATEGIQUE
2-Ensuite, et surtout, le système d'action montre que le
champ structuré dans lequel évoluent les acteurs n'est
pas nécessairement (voire plutôt rarement)
l'entreprise formelle,
il peut s'agir soit d'une partie de celle-ci, soit d'un
ensemble humain sans existence formelle dans lequel
se retrouvent des acteurs internes à l'entreprise et des
acteurs externes.

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