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INDIVIDU ET SOCIÉTÉ
La philosophie sociale réfléchit sur l'homme
vivant en societé. On parle ainsi d'homo so-
cious c'est à dire un animal social. De ce point
de vue, on constate que sa vie est inséparable
de la société et là ? Qui se pose est de savoir
d'où vient la société.

A/ Origine de la société
Des philosophes sociaux en se démarquant
des croyances de leurs époque ont examiné
l'origine de la société en supposant un Etat
présocial. C'est selon eux une situation hypo-
thétique, une méthode, un lieu dans le quel
vivait les hommes avant toute société : l’Etat de
nature.

1) La théorie de l’Etat de nature


Un certain nombre de penseurs comme ROUS-
SEAU, Thomas HOBBES, Lock MACHIAVEL, HE-
GEL ont mis sur pied une hypothèse qu’ils ont
nommé état de nature afin d’analyser l’origine
de la société. Selon eux, la première chose qui
caractérisait un tel état présocial c’est que cha-
cun vivait isolément seul.

Cependant le contenu qu’ils vont donner à leur


conjoncture di"érent d’un philosophe à un
autre. Pour l’essentiel on retiendra deux posi-
tions qu’on pourrait réduire à celle de ROUS-
SEAU et de HOBBES.

- Pour ROUSSEAU: à l’état de nature les


hommes vivaient isolements seuls et étaient
animés d’une infini bonté. Quand l’homme
voyait son semblable, il préférait le fuir plutôt
que de le combattre. La raison a cela est que la
nature prévoyait à tout ses besoins, ce qui lui
permettait d’éviter son semblable. Pour se
multiplier dans cet état de nature, homme et
femme se rencontrèrent de manière fortuite et
une fois leurs désirs satisfaits, ils se séparaient
comme ils s’étaient rencontrés, chacun allant
de son coté.

- Pour HOBBES : l’homme à l’état de nature


était un loup pour l’homme «homo lupus ho-
minem » contrairement à Rousseau pour qui
l’homme était un grand enfant à l’état de na-
ture, sa raison était toute simplement à l’état
de perfectibilité. L’homme chez Hobbes est cet
homme devenu que nous sommes capable de
réfléchir et de ruser. C’est un état de guerre
généraliser « la guerre de tous contre tous » où
être plus fort physiquement ne supposait pas
remporter un combat. Les plus faibles pou-
vaient être des vainqueurs en usant de la ruse.

2) Le contrat social
Après avoir examiné les conditions de vie des
hommes à l’état présocial, il convient de se de-
mander maintenant comment est née la socié-
té ?

Chez Rousseau, nous avons vu que la solitude,


l’isolement et la bonté des hommes résultaient
d’une opulence de la nature à pouvoir aux be-
soins de chaque individus. Rousseau pense
que si les hommes en sont arrivés à vivre en
société, c’est à cause d’un funeste hasard. Des
hivers longs et arides, des étés chauds et bru-
lants ont fini par dépravés la nature. Il s’est
alors installé une situation de raréfaction et il
eut ce que appelé : « Un premier homme qui
planta son arbre pour dire, ceci m’appartient »,
c’est le début de la possession. De cette situa-
tion d’accaparement sont nées les premières
formes d’inégalité entre possédant et non-pos-
sédant. De cette inégalité est née également la
société à travers l’élaboration de contrat entre
ces mêmes possédants et non-possédants.

Pour Hobbes, c’est en ayant conscience des


dangers de la guerre et, pour que le genre hu-
main ne périsse que les hommes vont mettre
sur pied un premier contrat dont les termes
sont une cessation de ce climat belliqueux.

3) Objection à la théorie de l’état de nature


On reproche aux théoriciens de l’état de na-
ture et du contrat social d’être en dehors de
l’histoire, d’être prisonnier de l’imagination de
la science fiction. Dès lors, on pense que la so-
ciété est sans origine et que les hommes ont
toujours vécu ensemble. Rousseau lui même le
reconnait car il a avancé l’idée selon la quelle
l’état de nature n’a pas existé dans l’histoire
mais qu’il lui a tout simplement servi d’hypo-
thèse de travail.

Pour les sociologues, les hommes ont toujours


vécu en société et Emile DURKHEIM soutient
que la forme de société la plus ancienne et la
plus primitive est le clan (ensemble de famille).
Le clan en se développant va donner naissance
à la tribu et à l’ethnie (ensemble de tribu).
L’ethnie va donner naissance à la Nation (en-
semble d’ethnies).

B) La Société

1) Définition
Dans la POLITIQUE, ARISTOTE a#rme
« l’homme est par nature un " zoon politikoon"
( animal politique )……celui qui vit naturelle-
ment sans société est ou un dégradé, ou un
dieu ». Cette a#rmation aristotélicienne signi-
fie simplement que tout vivant a naturellement
besoin de ses semblables parce qu’il est animé
d’un instinct de procréation, de conservation
de l’espèce et d’un instinct qui vise la satisfac-
tion d’un besoin de nutrition, d’habitat etc.… (

C’est pourquoi, on est bien autorisé à parler de


société animale comme de société humaine.
Les animaux, par exemple les abeilles et les
fourmis sont tellement bien organisés que cer-
tains de leurs taches sont improprement appe-
lés ‘’TRAVAIL‘’ sans compter cette hiérarchisa-
tion rigoureuse entre les membres d’une
même espèce. On peut à partir de cette ré-
flexion définir la société comme une associa-
tion d’être vivant à la fois coordonnée et hié-
rarchisée naturellement.

La société forme alors une structure c'est-à-


dire selon Claude Levy STRAUSS, un ensemble
dont les di"érentes parties sont inter-reliées.
Un groupe de vingt (20) personnes ou plus,
n’entretenant pas de rapport peut être consi-
dérer non pas comme une structure mais
comme un ensemble amorphe.

Il faut simplement ajouter que ce qui structure


la société humaine c’est non seulement la na-
ture ( instinct de procréation, de grégarité…)
mais aussi et surtout la culture. Ainsi il ya lieu
de se demander maintenant quelle est la signi-
fication véritable de la société pour l’individu et
en particulier l’homme ?

2) Nécessité de la société
Toute société est composée d’individus et ces
derniers sont ses éléments constitutifs. C’est
d’ailleurs la raison pour la quelle l’état de na-
ture est rejeté car considéré comme fiction.
Pour HENRY BERGSON : « la société ne peut
subsister que si elle est subordonnée à l’indivi-
du ». Selon lui, toute société humaine est un
ensemble d’individus qui vise la satisfaction
des besoins. Cela nous amène à considérer le
rôle déterminant de la société pour l’homme.
Elle a pour fonction d’humanisr l’individu c'est-
à-dire de développer sa personnalité tant au
point de vue psychologique, intellectuelle, mo-
rale, spirituel et physique.

Par la culture, toute société prend en charge


les di"érents individus qui la composent en
vue de façonner leur comportement et leur vi-
sion de monde. L’homme ne nait pas cultiver, il
le devient grâce à la société et celle-ci lui ensei-
gnant les lois, les règles, etc.…

Pour JEAN ITARD : « sans la culture, l’homme


serait un des plus faibles et des moins intelli-
gents des animaux ». KARL MARX s’est inscrit
dans cette même perspective d’une nécessité
de la société car il soutient dans sa VIème thèse
sur FEUERBACH : « l’essence de l’homme n’est
pas abstraction inhérente à l’individu isolé, en
réalité c’est l’ensemble des rapports sociaux ».
MARX récuse l’idée selon laquelle l’homme
peut se définir entant qu’activité propre oppo-
sé à ses semblables.

VISION D’ALAIN : Il oppose les aspirations indi-


viduelles à celle de la collectivité pour montrer
que si l’individu est naturellement bon, le
groupe a tendance à justifier la violence, l’op-
pression et le meurtre ( exemple : la guérilla ).
Cette opposition fait que l’individu se sent mal
à l’aise le plus souvent dans le groupe. On
comprend ainsi pourquoi ces déviants positifs
comme les prophètes, les révolutionnaires, ou
les philosophes contestent leurs sociétés en
s’appuyant sur des valeurs plus humaines
c'est-à-dire plus universelles.

Mais il arrive très souvent que ce qui pousse


l’individu à contester sa société résulte de la
volonté de ce dernier à satisfaire ses basses
passions c'est-à-dire celle que FREUD symbo-
lise par ‘’ EROS ‘’ et ‘’ THANATOS ‘’ c'est-à-dire
le principe du plaisir et pulsions de destruc-
tions. Quand un individu est seulement animé
par ses principes négatifs, on dit que sa dé-
viance est négative. Il faut seulement précisé
que tout homme est animé par ses principes
mais que la majorité qui les domine à partir de
l’éducation qui a pour fonction de réprimer (
au sens freudien du terme ) l’aspect sauvage
des deux principes.

FREUD dit ainsi : « le bonheur n’est pas une va-


leur de civilisation, car pour être heureux l’indi-
vidu doit satisfaire ses désirs sans limite alors
que toute société pour se conserver a aussi
besoin de réglementer ses désirs. ». La répres-
sion est donc nécessaire et c’est la raison pour
laquelle il faille nécessaire de mieux com-
prendre les normes au sain d’une société don-
née.

C / LES NORMES SOCIALES


Du mot latin « Norma » (c’est-à-dire la règle,
l’équerre ou encore le diamètre pour tracer
une droite) la norme se définit à trois niveaux :

- Elle est une ligne de conduite, un code


qui demande à l’individu d’être droite et la
droiture étant un comportement voulu par la
société.

- La norme est aussi la voie à suivre, le


chemin tracé par la société que chaque indivi-
du doit empreintes pour être accepter.

- La norme est la référence, le modèle à


suivre dans nos comportements et nos rela-
tions avec nos semblables.

Les normes sont relatives car elles varient


d’une société à une autre. Les normes sont di-
verses car elles peuvent religieuses (les
dogmes, les commandements), morales ( les
règles, les maximes, le bien, le mal etc.…),
culturelles (les pratiques, l’éducation etc.…),
traditionnelles (les coutumes, les mœurs ), po-
litiques ( lois, décrets ).

a- La normalité
Pour vivre et appartenir à une société, il faut se
soumettre aux normes établies. Celles-ci sont
des contraintes qui pèsent sur nos comporte-
ments, sur nos activités, sur nos besoins, sur
nos désirs et nos sentiments, dans nos rela-
tions avec nos semblables etc. Brefs elles sont
des limites à notre liberté.

En e"et, les normes contrôlent ou sanc-


tionnent nos comportement et il est question
d’accepter et de subir. Elles rejettent celui qui
ne se soumet pas et c’est à partir des normes
que l’opinion juge et les tribunaux
condamnent. Pour Roland JACCARD : « est nor-
mal celui qui s’adapte c'est-à-dire celui qui se
soumet aux lois de sa société ». Ainsi la norma-
lité c’est l’adaptation sociale réussit, la plaine
intégration.

b- L’anormalité
Lorsque la société ne répond pas toujours aux
attentes des individus dont la satisfaction de
leurs besoins, elle est le théâtre de comporte-
ments anormaux, c'est-à-dire contraire aux
normes établies : la déviance, la marginalité, la
délinquance, les perversions (c’est-à-dire la sa-
tisfaction des désirs contraire aux normes), la
folie.

L’individu anormal se révolte contre les


normes de sa société et remet en cause l’ordre
social en admettant des comportements
contraire aux normes. C’est pourquoi la société
tolère une certaine anormalité car elle recon-
nait ses limites dans la satisfaction des besoins
de ses membres :c’est le cas de la marginalité
de l’homosexualité, la mendicité etc.…

Ainsi il convient de distinguer la déviance par


excès de la déviance par défaut.

- La déviance par excès : c’est le triomphe


de comportements anormaux au départ sur
les normes établies par la société. En d’autre
termes, ce qui était anormale devient normale
car il ya un changement, une évolution : c’est la
prophétie, la révolution etc.… On peut donc
dire que la déviance par excès est un compor-
tement qui bouleverse les normes d’une socié-
té durant une époque donnée.

- La déviance par défaut : elle se mani-


feste dans la maladie mentale.

c- La folie
Elle est une atteinte à notre santé mentale, à
notre esprit. Le malade mental est dans la dé-
raison, il n’est pas maitre, il n’est pas respon-
sable de ses actes et de ses propos. En ce sens,
la psychiatrie cherche à analyser, à traiter les
malades mentaux. La folie nous révèle précari-
té de notre santé mentale car il n’est jamais
tard pour être fou et il ya des signes, des
symptômes qui l’annoncent : c’est le rire, la pa-
role, le regard etc.… Chaque société a son
propre concept de la folie. En Afrique certains
malades mentaux sont considérés comme des
individus atteints par de mauvais esprits ou
des forces occultes. A la cérémonie du
« NDEUP » au Sénégal permet de chasser de
notre corps ces mauvais esprits afin de nous
réconcilier avec les « TOURS » ou les « RAPS ».

Ainsi les normes sociales permettent de régu-


ler la société et cette dernière pour son équi-
libre, contrôle les comportements et punie en
cas de nécessité.

Le rapport individu et société qui est pris dans


un cadre général sera spécifié dans une étude
autour des concepts de natures et de cultures.

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SON MAKITA

JE VOUS REMERCIE POUR CE FAMEUX


PAGE DONT VOUS NOUS FAITES HON-
NEUR A LA LECTURE ET DE MON COEUR
JE VOUS DEMANDE DE BIEN VOULOIR
CONTINUER DANS CETTE ELAN SI BIEN-
FAITRICE QUE VOUS NOUS FAITES.

il y a environ 1 an

ocufiz

http://google.is

il y a environ 12 mois

Sadibou Diop

Good

il y a environ 1 mois

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