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Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Synthèse du cours de :


Éléments de sociologie

SOMMAIRE :

1. Introduction

2. Chapitre I

3. Le raisonnement sociologique, chapitre II

4. Méthode, chapitre III

5. Les sociologues de l’intégration sociale – leurs normes et


intériorisation, chapitre IV

6. Sociologie de l’action sociale : beaucoup d’économistes Weber,


RCT, Boudon, chapitre V

7. Sociologies et constructivistes, chapitre VI

Mes synthèses ont été réalisées à partir de mes prises de notes en cours, du cours en lui-
même, du livre et des anciennes synthèses ; elles sont donc complètes !
J’ai également notifié les tuyaux qui sont susceptibles d’être posés lors de l’examen.
J’espère que cela vous servira, Bonne Chance !
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

INTRODUCTION

LA SOCIOLOGIE ?

 Elle permet d’identifier (observer-enregistrer), comprendre, rendre compte et


expliquer ce qui dans les comportements humains, tient au fait que ces humains sont
des êtres sociaux, membre de groupes, porteurs de cultures, qu’ils sont impliqués
dans les rapports sociaux (coopération, concurrence, conflit, succession…) et qu’ils
donnent à ces réalités qui les dépassent des signification durables (mais pas fixes
pour autant).

1) Identifier (observer et enregistrer) :


ü Faire des investigations, des enquêtes => vérifier des choses sur le terrain en
faisant une enquête quantitative ou qualitative.
ü On va toujours mesurer ! (Expérience en petit groupe…)
2) Comprendre :
ü Weber introduit la notion de comprendre.
ü Il faut pouvoir entrer dans la peau et dans la logique de la personne dont on
essaie de rendre compte ou dont on essaie d’observer le comportement
(« quelles est sa logique à lui ? »)
3) Rendre compte :
ü Mettre en perspective des données déjà observées en faisant varier les
nombres.
ü Confronter ses données avec des variables extérieures.
4) Expliquer :
ü On tente de donner une raison, une case à tel ou tel comportement en se
référant à des facteurs et des théories.
ü C’est difficile car un comportement aujourd’hui ne sera peut-être pas le
même demain.

Elle décrit, comprend, rencontre et elle explique les facteurs qui déterminent les
comportements. Il existe 6 niveaux (tuyau) :
ª Interindividuel (interaction) – microscopique
- L’interaction interpersonnelle : votre disposition dans le local, les regards, la posture
- Pour décrypter les règles sous-jacentes des comportements
- Pour y découvrir des indices de valeurs et d’institutions plus générales dans une
société

ª Les groupes – microscopique


- Il est fait de leaders, de suiveurs…
- Il devient très vite davantage que la somme des individus : leadership, hiérarchie…

ª Organisations (une entreprise, un parti politique) – mesoscopique


- Distribution formelle et hiérarchique des rôles et pouvoirs
- Règles d’entrées et de sortie
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ª Institutions – meso-macro
- Endroits dans lesquels les comportements sont régulés à travers des normes

ª Sociétés politiquement organisées (Belgique, UE…) – macroscopique


- Organisation supérieure à la famille, société de consommation
- Les rapports sociaux entre les groupes, catégories, classe

ª La société monde ou monde globalisé


- Choses qui dépendent du monde global

 Existent en dehors et au-delà des comportements des individus mais aussi en eux.
 Comportement du social cristallisé (règles, normes, valeurs, des logiques d’action) qui
peut être étudié comme tel ou à travers les comportements qui s’y réfèrent.
 Le mariage ou l’école dans une société donnée… sont des institutions, des pratiques,
des croyances, des normes (religieuses, civiques, morales, sociales).

Il existe des concepts dans les niveaux :


 Chaque niveau pouvant être abordé à travers divers concepts pour aborder l’action
sociale
 Les représentations sociales (y compris stéréotypes mais bien au-delà)
 Les normes, valeurs, croyances
 Les logiques d’action
 Les groupes, organisation, institutions
 Les positions sociales (classes, castes, ordres…°
 Les intérêts collectifs
 Les conflits
 Les identités collectives
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CHAPITRE 1

Courant qui a essayé de rendre compte le comportement humain à des éléments relationnel
et sociaux. L’homme vie en société.

Le comportement humain répond à des lois, des règles.


 Lois analogues à celles qui régissent à l’ordre de la nature biologique, chimique ou
physique (sur le modèle des sciences de la nature). Trouver des causes qui s’expriment
comme des lois universelles.

L’analogie organiciste, organicisme : vers l’idée de système social. Donne lieu à la société
comme un organisme humain.

L’histoire c’est de progresser. Le progrès s’impose universellement. Évolution naturelle en


quête d’un un meilleur cadre de vie. (Condorcet p.21)
Critique de la société et croyance dans le progrès et l’émancipation. La raison.

 Montesquieu (1689-1755)

 Selon lui, les comportements des individus suivraient des lois naturelles.
o De l’esprit des lois (p.21) au système formé par ces lois et à la structure des sociétés
qui les ont engendrées.
o Perspective comparative d’après les Lettres Persanes = les mœurs que nous croyons
naturelles ne sont en fait que le résultat de conventions, d’arbitraires, susceptibles
d’évoluer dans l’espace et le temps.
- Pluralismes des sociétés et institutions
- Relativisme
o Typologie des régimes politiques et les systèmes juridiques (pouvoir conçu comme
venant de Dieu).
o Rapprocher les lois juridiques d’un peuple à un moment et ses « mœurs ».

TUYAU – Il a anticipé une démarche à caractère ethnographique.


ª Il parle de lois naturelles ; de dire que ce qui se passe au sein d‘une société
fonctionne comme dans la nature.
ª C’est quelque chose de très révolutionnaire car cela veut dire que si les choses de la
société comme la croyance, les institutions fonctionnent selon les lois naturelles alors
ON PEUT LES ÉTUDIER !
ª 18-19e siècle : ces idées n’existent pas et c’est donc très révolutionnaire.

Fin XVIIIe siècle : une mutation sociale en Europe

- Après la révolution française : un courant « réactionnaire » ou conservateur =


révolution citoyenne et industrielle détruiraient un ordre naturel (traditions)
- Le courant libéral : célèbre la nouvelle liberté individuelle (nouvelle arrivée de
l’individu) et la tendance à l’égalité des hommes et ses dangers
 Le courant libéral prend son essor explicitement contre le conservatisme.
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 Tocqueville à propos des USA ; triomphe de l’égalité qui lui semble devoir
s’imposer aux sociétés humaines, p23. Il est à l’origine de la sociologie.
- Les courants socialistes (Égalité et Progrès)
 Appliquer la science à l’industrie pour l’efficacité et pour émanciper les
producteurs.
 Fourier :
L’édification de phalanstères ; des sociétés closes => création de sociétés
« parfaites » de petites tailles. C’est une utopie.
 Proudhon (adversaire de Marx) :
Critique de la propriété privée, source de l’inégalité parmi les hommes. Il
s’oppose aussi à la puissance de l’État et sa volonté centralisatrice. Il préconise la
mise en place d’une organisation productive fondée sur l’autogestion afin d’éviter
la scission du capital et du travail. Concept d’autogestion.
 Marx et les marxistes (Tuy p.24 : qu’est qu’un effet théorie ?)
Conception idéaliste et réformiste lui parait sans issue, il défend la nécessité
d’une révolution sociale susceptible de reverser le système capitaliste.
Effet de théorie = théorie explicative du monde social telle qu’elle peut être
largement diffusée, à tel point qu’elle finit par être utilisée en pratique par
nombre d’agents sociaux comme une pure et simple croyance.

 Alexis de Tocqueville (1805-1859)


o Se rend en Amérique pour comprendre le fonctionnement de la démocratie et
« provoquer » le public français.
- De la démocratie en Amérique (1835)
 Amérique en 1830 : société basée sur la progression de l’égalité des conditions (sauf pour
les esclaves ; abolition de l’esclavage en 1865). Contrairement à la société aristocratique
française malgré la révolution de 1789 qui se caractérise par une structure plus fluide, une
mobilité sociale plus évidente et une égalité (relative) des chances.
o Deux valeurs en tension dans cette nouvelle société américaine : égalité versus
liberté.
- Des dangers la guettent : l’individualisme ou le repli sur soi, le désintérêt pour la
chose publique.
- A mesure que l’égalité relative progresse dans les conditions, l’inégalité semble
moins acceptable.
o Cycle de frustration égalité croissante -> quête insatiable de plus d’égalité : typique
des sociétés modernes.

 Karl Marx (1818-1883)


Philosophe allemand et théoricien du socialisme, il s’est classé parmi les fondateurs de la
discipline de l’analyse scientifique des sociétés.

1. Sa conception de la société
 Une conception matérialiste de l’histoire.
o Le fondement de la société réside dans la vie matérielle. Par le travail, l’homme se
produit et produit la société.
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o Ce n’est pas la conscience des hommes (les idées) qui détermine leur existence mais
leur existence sociale (organisation du travail productif) qui détermine leur
conscience.
 Ce mode de production de la société est composé de :
- Forces productives (hommes qualifiés, machines, techniques).
- Rapports sociaux de production ou rapports entre les classes sociales au niveau du
travail (historique en Occident : esclavage, féodalité, salariat).
o Sur ce mode de production, s’élèvent les superstructures idéologiques : idées,
théories, religions, droit… la culture.
o A un certain stade de développement, les forces productives entrent en conflit avec
les rapports de production (=la révolution sociale).
o Les crises ne suffisent pas renverser le capitalisme. Le prolétariat (ouvrier) doit
s’organiser et se lancer à l’assaut du système.
 Marx est lui-même passé à l’action en écrivant et en participant au mouvement
communiste (effet de théorie).

 Saint Simon et Auguste Comte


o Aborder scientifiquement les phénomènes sociaux : positivisme selon Comte.
o Propose d’appeler « physique sociale » la nouvelle discipline : méthode rigoureuse
d’observation du réel. Le positivisme se présente comme une science de la société.
o Son objet : étudier la société à partir de l’observation stricte des faits pour en tirer
des lois (régularités vérifiables).
o Vision entend réconcilier l’ordre et le progrès ; la statique et la dynamique sociale.
o Analogie organiciste : « la réunion des hommes constitue un véritable être… » « la
société l’emporte sur l’individu » p. 25/26. Organicisme = la société est pensée, par
analogie, avec l’organisme humain. La société l’emporte sur l’individu.
o De l’organicisme à l’évolutionnisme (= représentation naturaliste liée à toute
l’histoire des sciences mais plus tard contestée en outre par l’anthropologie, mais
aussi par l’histoire).

 Comte
o Il forge le terme « sociologie » (socius + logos).
o La marche du développement social : évolution générale de l’humanité à travers « 3
états » :
1) Théologique = dominé pat les croyances surnaturelles, caractérisé par la stabilité
et par un système féodal et miliaire.
2) Métaphysique = gouverné par l’abstraction constitue une phase de transition vers
le monde industriel.
3) Scientifique ou positif = correspond à l’âge de la maturité et s’épanouit au sein de
la société industrielle.
 Positivisme : un avatar de l’évolutionnisme ?
o Perspective : les sciences sociales vont générer une nouvelle culture débarrassée des
croyances pré-positives, religieuses et métaphysiques.
o Connaître les lois de la société pour adoucir le développement spontané des
phénomènes sociaux.
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o Il manifeste un véritable enthousiasme envers la science qu’il croit capable de


résoudre la plupart des problèmes auxquels l’humanité se trouve confrontée =
positivisme de Comte.

 Spencer 
Il est un penseur libéral (ni conservateur, ni socialiste).
Selon lui, l’évolution sociale suivrait les mêmes voies que l’évolution biologique = du
simple au complexe. Les sociétés évoluent invariablement par différenciation et
agrégation, en abandonnant progressivement les formes les plus simples (« société
militaires ») aux plus complexes (« sociétés industrielles »).

Au XIX en Europe : une formidable invention : enquêtes, chiffres, statistiques et


probabilités (p.29/30)

è La production des statistiques est liée à l’imposition de l’état moderne 1820 :


- Connaître pour gouverner !
- Mesurer pour contrôler
è Une nouvelle classe de savants les utilisent et les produisent aussi !
è Mesurer la misère, les mœurs et le danger des classes pauvres (dites
« dangereuses ») surtout urbaines, ouvrières, populaires.
- Les statistiques « criminelles » précèdent les statistiques médicales !
- Les études sur la pauvreté et l’hygiène.
- L’homme moyen de Quételet. L’homme moyen traduit l’influence exercée par les
déterminations sociales.
- La réflexion sociologique reste le fruit du travail « d’amateurs éclairés » qui
développent une interrogation sur le monde social, souvent encouragés par le
pouvoir politique.
è Les premières grandes enquêtes sociales : Engels, Booth et Webb (Londres) p.28
 Engels : description du monde ouvrier come une armée dévastée rentrant de
campagne
 Booth : surveillance de la scolarité ; conditions de vie de la famille afin de
cerner le niveau de pauvreté de chaque district de Londres
 Webb : rôle nécessaire des syndicats et des coopératives sur le marché du
travail
 Analyse rigoureuse et documentée des conditions de vie d’une population.

 Le Play
C’est un conservateur catholique social, français, il est pionnier des grandes enquêtes
sociologiques de terrain.
 Il est contre la sociologie spontanée (celle de la vie commune) et l’ignorance
des gouvernants.
- Caractère scientifique de la « science sociale » même lorsqu’elle est qualitative si
l’observation et la mesure sont systématiques…
 Science fondée sur l’expérience (et non l’expérimentation) : un débat toujours
actuel !
- Monographie = étude (quantitative) complète et détaillée sur un sujet 
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 Sur les ouvriers de tel région en France (19e siècle pop ouvrier apparait
comme la grande menace sur le secteur industriel ; ethnologie des classes
ouvrières européennes). C’est l’étude systématique, empirique et
comparative des modes de vie des ouvriers européens.
QUESTION TEST (sur monographie).
 Typologie des structures familiales (famille souche comprenant la mère, le père,
les enfants… de Le Play, p.29). Préfigurer le paternalisme dans l’industrie
(collaboration entre patron / ouvriers).

 Quételet (1786-1874)
o Initiateur d’une science statistique : partage, avec Comte, une conception
nomologique de la sociologie (recherche de lois, « physique sociale ») …
o L’homme moyen = individu imaginaire, rendu possible par la statistique, traduisant
l’influence exercée par les déterminations sociales.
o L’homme naît et meurt selon des lois naturelles… que la statistique permet de faire
apparaître (p.30/31) mais lois relativisées (une « loi statistique » ne suspend pas la
force morale de l’homme)
o Introduit le doute probabiliste… (vous étudierez en statistiques les lois de Poisson =
loi des grands nombres , Gauss = la loi normale, Pearson = courbe en cloche p.30).
o La possibilité de gouverner des phénomènes en agissant sur les causes (utopies d’une
gouvernance scientifique).

XIXième : sociologie naissante autour de la « question sociale » en Europe

è Une économie « désencastrée » : naissance du marché « libre » du marché du travail,


de la terre, destruction des anciennes sociétés.
è Classes misérables = classes dangereuses !
è Connaître, contrôler, réformer
- Les idées (S. et B. Webb, Engels, Villermé, Le Play).
- Les cercles : diverses associations sociales-savantes dont les premières sociétés
sociologiques (fin XIX début XX).
- Les outils : l’enquête de terrain (monographie de Le Play), la mesure des
phénomènes collectifs (Homme moyen de Quételet), la statistique-probabilité
(Poisson, Gauss, Pearson).

Une troisième culture : la sociologie à l’université

è Entre littérature et sciences naturelles, une nouvelle manière de raconter la société...


(p.35/36).
è Wolf Lepenies: lien diapo introuvable
è Comment la sociologie s’est imposée à l’université de haute lutte… possibilité de
diffuser des nouveaux savoirs !
è Durkheim dans la foulée du positivisme de Comte : la sociologie réconcilie la science
et la morale.
 L’engagement de Durkheim est avant tout civique et laïque puisque la
sociologie se doit, selon lui, de contribuer à l’émergence d’une nouvelle
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morale ; une morale sociale vouée à se substituer à la morale religieuse en


déclin.
 Durkheim conçoit l’analyse sociologique comme l’explication des
phénomènes existants et non comme la formulation de théories plus ou
moins justes sur le monde social.
 Passage de la philosophie sociale à la sociologie revient à « aller des idées aux
choses et non des choses aux idées », ce qui compte c’est la teneur des
résultats auxquels il est parvenu.

 Durkheim (1858-1917)
o S’oppose à Tarde, lequel ne voit dans la sociologie qu’une branche de la psychologie
qui aurait pour objet la répétition sociale ou l’imitation.
o L’association des individus engendre une réalité nouvelle (le tout est irréductible à la
somme des parties)  :
Aux 6 niveaux dès le niveau de l’interaction simple -> les comportements ne sont plus
seulement réglés par les données biologiques, psychologiques ou culturelles.
 La méthode sociologique :
o Traiter les faits sociaux comme des choses (sans intersubjectivité) pour les expliquer
scientifiquement. Le fait social se présente en situation d’extériorité par rapport aux
consciences individuelles sur lesquelles il exerce une contrainte.
 Considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets
conscients qui les représentent ; il faut les étudier en dehors, comme des
choses extérieures.
 Le sociologue doit se tenir à distance du phénomène qu’il étudie afin d’éviter
d’y importer des prénotions (fausses croyances).
o Démontrer qu’un phénomène est la cause d’un autres = l’analyse causal que le
sociologue doit manier.
o Expliquer le social par le social : rompre avec la philosophie et la phycologie. Cela
consiste à analyser le phénomène social à l’aide d’un autre phénomène social qui en
serait la cause.
 Ex : le suicide/ la religion / le mariage
Expliquer le social par le social (le suicide)
 Selon qu’ils sont minoritaire ou majoritaire dans certains pays, le taux de
suicide d’un même groupe religieux diffère. C’est donc la relation entre les
groupes qui compte plus que la nature des croyances d’un groupe déterminé.
o Les faits sociaux seraient radicalement distincts (d’une autre nature) des faits
individuels qui les constituent (une conception discutable aujourd’hui).
 En formuler une définition précise, mesurer, comparer (entre époques ou
sociétés).
o « La somme est davantage que les parties » et mérite une discipline propre.
 Variations concomitantes : un phénomène qui varie d’une certaine manière
toutes les fois qu’un autre phénomène évolue de la même manière est une
cause ou un effet de ce phénomène.
 L’usage des statistiques permettent d’objectiver : à la fois de prendre pour
objet et de mettre à distance.
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o Une cause scientifique pour obtenir la reconnaissance académique de la sociologie


comme discipline universitaire.
 Double plan qui tend à définir la sociologie :
- Morale => la sociologie est la discipline adaptée aux maux de l’époque ; dans une
société en plein changement pendant que le liens social tend à se relâcher, la
sociologie doit contribuer à l’émergence de nouveaux principes assurant la cohésion
au sein des société moderne.
- Scientifique => Fonder une nouvelle morale sur des bases scientifiques solides ; il
s’attache à définir les fondements de la cohésion sociale et en vient à établir une
distinction :
 Solidarité mécanique = caractérise les société primitives marquées par la
proximité des consciences individuelles avec la conscience collective ; liens
social est ainsi fondé sur la ressemblance.
 Solidarité organique = prévaut dans les société modernes où l’individualisme
croissant tend à faire disparaître la conscience collective. Elle correspond à
l’évolution et la complexification des relations sociales, elle instaure un lien
social plus fragile ; les sociétés modernes paraissent donc davantage
menacées de fragmentation sociale que les sociétés traditionnelles.
o Une école, un paradigme (modèle) de la sociologie française (distinct de la
philosophie et de la psychologie naissante, de l’histoire).
 Mais pas la seule école française de l’époque (R. Worms qui eut moins de portée
historique).
o Un paradigme déterministe et « causaliste »… les faits sociaux se caractérisent par la
contrainte qu’ils exercent sur l’individu et qui dirigent son comportement.
o Les durkheimiens successeurs, un fil conducteur : faire exister scientifiquement les
faits sociaux.

 Mauss et la logique du don met toujours en œuvre triple obligation : donner,


recevoir et rendre. Elle n’est jamais purement économique ou matérielle. Elle
implique tout le système relationnel d’une société donnée.
ª Le social se niche dans les moindres recoins de l’activité humaine. Se
penchant sur les « techniques du corps », il affirme qu’elles sont loin
d’être naturelles (même si elles nous apparaissent comme telle), ces
manières d’être sont le fruit des habitudes acquises.
ª Complexité des échanges sociaux ne se sauraient se réduire à leur
simple dimension économique.
ª Fait social total : embrasse l’ensemble des domaines de la vie sociale
sans que l’on puisse clairement les délimiter.
 Halbwachs s’intéresse à la mémoire: il l’envisage à la manière d’une
institution sociale (44-45). Elle permet aux individus de disposer de repères
dans le temps et dans l’espace et qui sont d’origine sociale.
ª La mémoire est envisagée comme un ensemble de représentations
collectives et pas seulement comme une faculté psychique. Nous
reconstituons un souvenir avec le langage.
ª La mémoire collective précède et fournit une structuration possible à
la mémoire collective.
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o On conteste aujourd’hui l’idée durkheimienne de définir la sociologie par un


territoire propre qui serait le comportement social.
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CHAPITRE 2 : Le raisonnement sociologique chapitre II (p65-109)

Quel genre de science est la sociologie ?


INTRODUCTION
La sociologie en tant que discipline entend depuis son apparition faire preuve de
connaissance objective sur le monde social.
Depuis le positivisme de Comte, la sociologie doit rompre avec les considérations
purement spéculatives de la philosophie sociale afin de devenir une science empirique
reposant sur la production de faits observables et démontrables.
L’affirmation de la discipline repose en effet largement sur la production de données
servant à valider ou non les thèses émises au cours de la recherche.

I. Élaboration du savoir sociologique

Durkheim
è Édifie les Règles de la méthode sociologique
è Projet : faire de la sociologie une véritable science expérimentale
 Observer les faits sociaux comme des choses (pas de prénotion, se défaire des
préjugés) mais des choses sociales (différent des faits naturels).
 Le sociologue doit se prémunir contre tout opinion non fondée
scientifiquement.
 Expliquer les faits sociaux par des faits sociaux (et non par des faits naturels ou des
états psychologiques).
 Saisir des expressions agrégées des faits sociaux : règles de droit, proverbes,
prescription religieuses, statistiques…afin d’observer les phénomènes collectifs et les
tenir à distance de ses propres représentations.
 Mettre des lois que les phénomènes dans des conditions se reproduisent dans
certaines marges.
 Faute d’expérience réelle possible : observer - décrire (monographies) s’avère être
insuffisant si elle ne permet pas de procéder à des comparaisons entre les différents
phénomènes observés. C’est pourquoi il est important de classer, comparer
(démarche expérimentale) et analyser les relations causales entre les faits observés :
 Variations concomitantes (corrélations – John Stuart Mill) : chercher les facteurs
déterminants des faits sociaux étudiés et ordonner leur relations, leurs dépendances
et les interpréter ; cette démarche rend envisageable la comparaison, c’est un
substitut à l’expérimentation qui permet de comparer les données.
 Chercher à établir des lois (associant systématiquement les phénomènes) en
interprétants les co-occurrences et corrélations.
 Il peut ainsi analyser les types de société afin de mieux saisir, pour chacune
d’entre elles, leurs principes de fonctionnement.
 Enfin, le sociologue fournit une explication du phénomène étudié, c’est expliquer les
représentations collectives et les lois sociologiques (pas seulement juridiques) qui
organisent une société.
 L’explication du sociologue est une explication causale : elle consiste à aller
rechercher un autre phénomène social susceptible de rendre compte du
premier, une cause engendrant une conséquence.
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ATTENTION : les phénomènes « parasites » expliquent la relation apparente de


deux phénomènes, sans qu’ils ne soient en réalité liés l’un à l’autre.
 Il ne regarde pas le social que dans les chiffres. Réalité collective cristallisée :
coutumes, traditions, droit…
 La sociologie doit reposer sur le principe de causalité et que celui-ci s’applique aux
phénomènes sociaux.

Max Weber
 Un modèle non pas de lois mais d’explications
 Le concept d’individu = entité particulière
 Les disciplinent naissent dans un contexte particulier (social / religieux…)
 Mettre en lumière l’influence des « réalités » sociales sur les actions des individus.
 Au sein d’une société donnée, les différences sont minimes, le patrimoine génétique
est individuel pourtant peu de différences entre chacun.
 « Type-idéal » plutôt que des « lois » ; il vise la compréhension, la logique tel que les
personnes le vivent.
 C’est un moyen d’accéder à la connaissance du monde social (son intérêt est
purement heuristique), il consiste à rendre compte de l’historicité des
phénomène sociaux tout en soulignant leur complexité.
 C’est un modèle ; ce n’est pas décrire avec détails les causalités mais aller au
cours de la signification d’un comportement via l’empathie, la
compréhension.
 Cherche des relations qui seraient à l’origine des comportements, croyances et
représentations sociales partagées dans un groupe.
 La démarche compréhensive la recherche de lois de causalité ne saurait être le but
ultime de la sociologie.
 Compréhension (empathie nécessaire pour constituer les logiques d’action
des individus, elle nous fait comprendre les bonnes raisons d’un
comportements tel qu’un individu les vit).
Tuyau : « type-idéal ».

Durkheim VS Weber :
Durkheim Weber
Loi -> expliquer Type-idéal = modèle -> montrer la particularité d’un cas -> comprendre

Lois…
o Les sociologues du 19/20e siècle : très durkheimiens, ils étaient convaincus que les
lois évoluent selon une même trajectoire
o Historicisme = recherche de lois rendant compte d’une succession de phénomènes
historiques (essayer de comprendre quelque chose mais avec le contexte de
l’époque)
o La recherche des lois explicatives du changement social et historique est très
critiquée (causalité OK mais idée de lois NON)
o Retenir l’exemple des lois conditionnelles : l’industrialisation serait à l’origine d’une
généralisation de la famille nucléaire…
o Typologie des lois selon Boudon, 4 types :
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1. Recherche de tendances (trends) = cherche à établir des tendances


caractéristiques d’une société (ex : tendance à l’universalisme…)
2. Deuxième type :
- Lois conditionnelles : Si A, alors (plus souvent) B
EX : l’industrialisation est liée à la généralisation de la famille nucléaire.
Qu’est-ce qui serait à l’origine du recul généralisé du mariage en Occident
depuis les années 1970 ?
- Lois structurelles : mettent en relation non pas une variable unique mais un
système de variables
EX : cercle vicieux de la pauvreté
3. Forme du changement
EX : Kuhn explique que tous les changements de paradigmes fonctionnent de
la même manière avec un paradigme dominant mis en difficulté sur certaines
questions et progressivement une conversion de la communauté scientifique
à un autre paradigme.
4. Causes du changement : la présence de A entraîné obligatoirement B. Pas une
cause au sens de Durkheim mais une sorte de modèle selon Weber.

Illustrer une loi : théorie connue qui permet de comprendre la chute de la fécondité qui suit
une chute de la mortalité. Partout ou le niveau de vie augmentent, le taux de natalité
diminue. Cependant, les familles pauvres continuent d’avoir beaucoup d’enfants.
Illustre une loi universelle : transition démographique.

Les types de loi (causalités systématiques)


 Proposées par les sociologues et souvent mises en doute
EX : industrialisation et sécularisation
EX : transition démographique (fin 18e s) ; une loi qui semble être universelle (sauf
Afrique SS) qui concerne le passage d’un régime de croissance faible (mortalité forte +
natalité forte) à un régime de croissance fort de la population, mais avec natalité faible
et mortalité faible. L’origine est dans les changements du comportement et des modes
vie.
https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/videos/transition-demographique/

Tuyau : transition démographique (population…)

Contre l’idée que la loi serait le critère de la science vraie (Popper, Von Hayek, à Boudon)

 L’indivualisme méthodologique (Boudon) contre l’idée de loi


= doctrine qui accorde la primauté dans l’observation à l’individu sur le groupe et
qui préconise de décomposer les phénomènes macrosociologiques en
phénomènes microsociologies.
Les phénomènes collectifs peuvent et doivent être décrits et expliqués à partir
des propriétés et des actions des individus et de leurs interactions mutuelles
(approche ascendante).
- Les institutions sociales et les changements sociaux ne sont ni orientés, ni
à fortiori produits par une cause qui serait une fin, un idéal, un
aboutissement…
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 Danger téléologique (finalité) : consiste à énoncer par avance la finalité ultime


d’un phénomène. Boudon dénonce la rétention nomologique (régularité de
certains faits et en tirer des lois générales) de nombreux sociologues étudiant
le changement social.
 Le sociologue construit des modèles qui simplifient une réalité trop complexe
pour être abordée « comme une chose » à travers des lois… C’est un modèle qui
constitue une représentation simplifiée du réel, celui-ci ne pouvant être saisi sous
toutes ses dimensions en raison de sa complexité.
 Le fait social comme résultat des interactions plutôt que comme expression d’une
contrainte déterminante.
 Les découvertes des sociologues ne sont ni universelles, ni prévisibles (Popper),
elles sont valides dans des contextes déterminés, rarement identiques, ni
mécanique (lire Simmel p ;74).

è Simmel
 Importance des méthodes des sciences dans la nature.
 Dénonce l’apriorisme, principe selon lequel les connaissances obéiraient à des
principes universels qui trouvent seulement en second temps, confirmation
par observation du réel.
 Se borne à illustrer des théories abstraites qui lui préexistent => discipline
soucieuse de confrontation systématique des théories avec l’observation
empirique.

Mots clés/ tuyau :


Modèles au lieu de loi.
Compréhension au lieu d’explication.
Forme d’individualisme plutôt que primat social.

Approche historique = il faut considérer que ce que l’on tente d’expliquer n’est pas une loi
générale, il faut plutôt comprendre dans un contexte particulier, rendre compte du caractère
particulier d’une société précise. Situer/ comprendre les comportements dans un milieu/
époque donnée.

Norbert Elias
 Une biographie singulière et une approche singulière.
 Il renverse la perspective des téléologiques qui affirment que la succession de
séquences historiques correspondrait à une signification fixée à l’avance.
 Sciences sociales et sociologique sont des disciplines historiques dont les concepts
sont profondément ancrés dans le temps.
 Processus de civilisation/ individualisation/ complexité des chaines d’interactions.
- Science possible que dans certaine société et de culture, à une époque,
dans un milieu = processus de civilisation.
- Rapports sociaux dans certaines sociétés évoluent dans une sorte
d’indivualisme qui permettent de concevoir une explication qui se réfère à
l’individu.
- Comportements sont autocensurés ; discipline que l’on s’applique à soi-
même à travers la société = auto-répression de l’instinct
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 La pensée scientifique n’a pas de place dans toutes les sociétés


 L’ordre d’apparition des Sciences n’est pas un hasard (p.75), ce qui est pensable dans
une société à une époque ne l’est pas dans une autres. Les sciences se basent sur un
examen de la réalité.
 Condition d’apparition des sciences sociales : sociogénétique : étude (d’un groupe /
d’une pop) du point de vue sociologique et génétique.
- Sciences sociales se sont réunies au cours du processus de civilisation à la
suite d’interrogation portant sur la nature environnante encadrant les
activités humaines, les problèmes physiologiques liés au corps. Ce n’est
qu’une fois ces disciplines constituées que des interrogations relatives à la
vie sociale sont apparues.
- Sciences évaluées à la lueur des plus anciennes (=modèle).
- La pensée scientifique comme produit d’une évolution historique
singulière : individualisation et « processus de civilisation » => donc pas
nécessaire partout…
- La connaissance sociologique doit s’émanciper afin de créer sa propre
discipline et en arrêtant de se comparer aux autres.
L’organisation de la société nous conduit à être en rapport avec plus en plus de gens
différents, en relations avec des gens qui nous sont étranger.
 « Je pense donc je suis » cette affirmation de Descartes n’était elle-même pas
pensable avant ou en dehors de la représentation culturelle individualiste
occidentale :
- Perspective individuelle et sociale ne peuvent être opposées, deux
manières d’aborder une même réalité (opposé de Durkheim)
- Parapluie…tuyau p77 :
Weber Elias
Ouvrir son parapluie quand il pleut n’est Ouvrir son parapluie quand il pleut, c’est
pas social car il n’y a pas d’action dirigée social car il n’existe pas de parapluie dans
vers autrui toutes les sociétés

Sociologie : Une troisième culture dans le monde universitaire occidentale entre les Lettres et
les Sciences ?
Léo Strauss sur Weber et Von Hayek (P77/79) : la sociologie est-elle une forme de nihilisme ?
(Passer)
Discutions pas de question dessus !

Foucault (20ème siècle)


 Le pouvoir au centre « d’un « épistémè » = cadre de pensée d’une société, d’une
époque, une sorte de grammaire inconsciente cognitive propre à une société à une
époque. Tuyau
 Il montre ainsi que les catégories du savoir prennent place au sein d’une
configuration historique donnée.
 Il en vient à circonscrire les conditions d’apparition des sciences humaines
dont les modes d’investigation ne prennent sens qu’au sein de l’épistémè
défini à l’époque moderne.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Pas de savoir hors d’un « savoir-pouvoir » : une archéologie indispensable pour


comprendre comment :
- L’homme est devenu objet de science dans une société à une époque
particulière et il pourrait ne plus le rester (p.80).
- Les sciences humaines contribuent à l’instauration de technologies de
pouvoir visant à normaliser les conduites.
Type de connaissance que l’on peut avoir sur l’homme c’est une
conception de l’homme sous-jacente. La connaissance de l’homme à partir
du 18e siècle donne suite à la formation d’une forme de contrôle
particulier, groupe dirigeant. Tuyau
 La science comme discours sous-tendu par un épistémè qui est lui-même
fondamentalement lié à de nouvelles formes d’assujettement des hommes et
femmes par de nouvelles formes de pouvoir qui requièrent de profondes actions sur
les esprits et les corps.

Comment les sciences humaines sont apparues en outre comme discours et technologies
d’institutions nouvelles de pouvoir à partir du XIX ième.
› https://www.youtube.com/watch?v=lhn53WDSDcQ :
La folie est une invention sociale d’une époque, invention de lieux (asile) =>
enfermement des fous + invention de profession ; psychiatre pour soigner les
fous. C’est une illustration. La psychologie est née d’un exercice nouveau du
pouvoir à travers la figure du fou, du malade ; nouveau pouvoir.

› https://www.youtube.com/watch?v=Vywj5m8o3tw : SURVEILLER/PUNIR.
Institution disciplinaire… à savoir ! Il y a un modèle de société qui apparait
depuis le 17e qui s’organise autour du contrôle des individu (disciplinaire ;
menace, contrainte forte) les sciences humaines sont nées de là. Cela montre
que la production de la délinquance se fait dans un cadre historique
particulier (illégalismes des droits et des classes populaires…). L’invention
d’une criminalité propre au milieu populaire montre que leur comportement
devient une sorte de source de fonctionnement d’une société disciplinaire.
Jusqu’à aujourd’hui on alimente cette machine qui frappe principalement les
classes populaire on conservant ce modèle de vie (disciplinaire).

Weber, Elias, Foucault … la sociologie ne serait-elle pas une sorte d’histoire ? Au mieux une
histoire modélisée autour de types différents de sociétés.
 Lorsque l’histoire cherche aussi à quitter l’événement singulier pour produire des
enseignements généraux, des régularités, rendre compte d’institutions…
- Polémiques entre historiens et sociologues (Veyne-Siminand : conclut que
la sociologie et l’histoire sont des domaines équivalents).
- L’histoire : la période serait le principal dispositif de l’histoire.
 Le principal dispositif de la socio est-il la « loi » (Durkheim) ou le
modèle qui est plus historique (Weber).

II. La sociologie est-elle une véritable science ?


Une science c’est quoi ?
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Popper
 Une exigence fondamentale, son critère de scientificité : la falsifiabilité. La théorie
doit-être capable de résister à la confrontation avec la réalité (épreuve) pour être
scientifique.
 Ils souhaite distinguer la proposition scientifique d’une « idée reçue »,
mais il ne s’intéresse pas aux processus historique.
 « Double masochisme du scientifique »
- Construire des théories et les modifier ou les abandonner si le réel les
dément !
- Construire des théories que les scientifiques peuvent s’évertuer à
invalider !

Kuhn
 Les paradigmes et les révolutions scientifiques : les façons de « faire le vrai »
changent mais pas de manière linéaire ni continue …
- 1543 Copernic contre Ptolémée
- Une révolution scientifique suppose un changement de paradigme qui
suppose que la communauté scientifique abandonne une vérité mais aussi
une grande partie de son ordre social et ses routines (p83/84).
 Il étudie l’évolution du savoir : on abandonne une théorie au profit d’une
autre.
- Un paradigme installé dans une communauté scientifique ne s’efface pas
aisément même s’il est contesté et mis en défaut par des nouvelles
observation et théories.
 Paradigme = toute la société est d’accord. Il a pour effet de déboucher sur
l’avènement d’une science normale : les pratiques scientifiques ne sont
plus interrogées, comme les résultats auxquelles elle parvient, dans la
mesure où ils correspondent aux attentes et aux cadres de pensée de la
majorité des savants partageant le même paradigme.
 La sociologie des sciences met en évidence les dimensions sociales de la fabrication
des « vérités » et de l’adhésion à ces « vérités » (TUY).
- Dans la science, il y a plein d’éléments non scientifiques qui viennent de la
communauté / société. Le sociologue étudie cela.
- Lorsqu’une théorie est vérifiée à un moment, on peut se dire qu’une autre
pourrait l’être. Il y a une dimension non-scientifique dans la science.

è La folie selon Foucault :


La psychiatrie européenne a un construit social et historique basé sur l’exclusion.
Au Moyen Âge, il y a une reconnaissance dans la société de la figure du fou mais il n’est pas
enfermé. C’est au 17ème siècle qu’il devient marginal ; on l’enferme. Fin 18e, les asiles sont
saturés. Ainsi le fou devient objet d’études => description de symptômes de maladies
mentales et classification avec mise en place d’un système de thérapie.
C’est le temps du triomphe de la raison car le fou c’est la déraison.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Bachelard : vaincre les obstacles épistémologiques (p85)


 Premier obstacle : l’évidence, ce qu’il nomme « l’expérience première », confère à
l’individu une impression de savoir immédiat. On croit savoir beaucoup de choses
alors qu’elles ne sont pas validées.
 Pour être une science, il faut faire une rupture entre sens commun (=esprit du temps,
connaissance immédiate, représentation sociale communément admises) et savoir
scientifique.
 Faire une science contre le savoir commun (sociologie spontanée). La connaissance
ordinaire serait truffée de jugements de valeurs peu fondés : la rupture
épistémologique s’impose pour faire science.
 Selon Bachelard, le fait scientifiques (explication théorie) est :
- Conquis (contre le savoir commun)
- Construit (non naturel) par une communauté qui dispose d’une méthode,
d’un paradigme, d’une théorie.
- Constaté : la théorie est confrontée systématiquement à des épreuves de
réalité.
 Il insiste sur les obstacles qui s’opposent à l’affirmation du savoir. Le travail
scientifique : moins découvrir une réalité qui serait (cachée) que dépasser
progressivement des erreurs (p85).

 L’esprit scientifique se constitue sur un ensemble d’erreurs rectifiées. Les


tâtonnements, les hésitations sont loin d’être preuve d’immaturité d’une science
 Démarche scientifique : s’impose si réflexion critique sur elle-même, sur ses
méthodes et sur ses instruments, il faut faire preuve de vigilances épistémologique.

Héritiers de Bachelard (Lazarsfeld, Bourdieu)


 Lazarsfeld USA 1950 : une matière de faire science par l’outil.
- Grandes enquêtes quantitatives (exhaustives ou sur échantillons).
- L’art de la mesure (voir chapIII).
- Indicateurs et indices (comment enregistrer les faits complexes).
 Les dénonciations de la « dérive quantophrénie » par les adversaires de Lazarsfeld.
- Elle fait référence à une tendance à traduire systématiquement les
phénomène sociaux et humains en langage mathématique. La
quantophrénie est critiquée pour les effets de distorsion ou dérive qu’elle
engendre (tendance à l’uniformisation, effets incitatifs inattendus, entre
autres).

Bourdieu : une autre manière de faire science par la socio-analyse des sociologues, de leurs
instituions propres, de leurs objets de recherche
 Intégrer la socio-analyse et la sociologie à la pratique du métier de sociologue : la
vérité des propositions scientifiques est liée à l’organisation sociale de l’activité
scientifique et non seulement à la quantité des théories et des méthodes…
 Recourir à la socio-analyse afin de s’interroger sur ses propres manières
de voir afin de les dénaturaliser et d’éviter l’ethnocentrisme qui menace
toute l’analyse.
 Le champ scientifique et ses règles propres : la compétition et les luttes entre
positions (écoles d’une discipline) et la référence à des règles de confrontation et de
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

rigueur du raisonnement : seule garantie d’une vérité scientifique qui reste relative
(p88).
 C’est un espace relativement autonome des autres espace sociaux, où
s’affrontent un ensemble d’agents sociaux (les scientifiques) qui partagent
les mécanismes de croyances en vigueur dans l’espace (foi en la science)
et se trouvent en rivalité pour l’obtention de gratifications matérielles et
symboliques.
 La construction sociale des objets scientifiques
EX : D’où viennent objets de recherches. Avant de faire une recherche sur l’activité
des « retraités »… Il faut savoir comment a évolué la notion sociale de « vieillesse »,
celle de « troisième âge », celle de « Senior »… dans les société occidentales depuis
les années 1960.

L’invention des Seniors : exemple de rupture épistémologique pour construire une


problématique sociologique autour des âges

Rupture épistémologique = passage qui permet de connaître réellement en rejetant


certaines connaissances antérieures qu’il serait nécessaire de détruire pour que se révèle la
connaissance nouvelle (Bachelard).

 Lenoir et la construction sociale et politique de la notion de vieillesse en France qui


est liée à une politique des âges (donc pas une évolution naturelle).
 Il s’est intéressé aux problèmes de méthodes liés à l’étude des âges.
 Age et vieillesse n’ont rien de naturel : être vieux est une réalité sociale et une
fabrication différente d’une société à l’autre d’une époque à l’autre… Et il ne suffit de
dire que « c’est culturel » : la vieillesse est une construction sociale institutionnalisée
(retraite, publicité, accès aux soins…) qui change relativement vite au fil des
générations.
 L’invention du 3ième âge, 4ième âge et désormais 5ième âge … avec des discours d’experts
qui légitiment ces notions, avec des politiques, avec un marché (seniors sont nantis =
qui a des moyens financiers, riche).
 « Vieillir c’est rester jeune » (paradoxe apparent)
 « Autonomie » des du 3ième âge et 4ième âge.

La science sociale selon J.C Passeron (écouter audio diapo 18)


 Sciences sociales (et humaines ?)
- Non poppériennes (les sciences sociales ne relèvent pas de la falsifiabilité)
- Pas de vérités absolue en sciences sociales exprimables sous formes de
lois car elles sont de types historique ; an-historiques et hors contexte de
l’enquête
- Pas de rupture totale avec le langage et raisonnement communs
- Raisonnement sociologique plutôt un va et vient entre raisonnement
historique et raisonnement expérimental
 Critique de Durkheim : pas de lois intemporelles.
 Deux points forts d’ancrage dans cette transition permanente : l’épreuve du terrain
et la comparaison (p91).
 Toujours en partie interprétative…
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Limitée dans ses comparaisons… qui sont toujours réductrices (par rapport à la
narration historiques)
 La science sociale ne peut produire des vérités absolues et reste en partie
historique…
EX : La revanche des contexte (Olivier de Sardan).
 La vérité des SHS n’est plus totalement celle des sciences naturelles
Donc :
è Le raisonnement sociologique, selon Passeron, occupe une place intermédiaire entre
le récit historique (raconter l’histoire telle qu’elle s’est déroulée mais ne permet pas
de tirer des enseignements généraux ni d’effectuer des comparaisons) et le
raisonnement expérimental (met en relation différentes variables afin de démontrer
des relations de causalité).

Archives
Entretient avec Bourdieu et Passeron sur la sociologie en tant que science :
› https://www.youtube.com/watch?v=y1HRK6P5M2s (à voir !)
 Idée du changement rapide des manières de parler comme sociologue !

À bien comprendre :

 La sociologie est une science comme les autres, à la différence que le fait qu’elle se
pense comme différente lui rend plus difficile la tâche qui s’impose à elle d’être une
science comme les autres (Bourdieu).
 La plupart des gens pensent que la sociologie n’est pas une science comme les
autres, ils la pensent beaucoup plus facile que les autres, beaucoup plus accessible
(Passeron).
 C’est une illusion de la facilité qui nous parait constituer la difficulté fondamentale
d’être sociologique (Bourdieu).
 Durkheim exprimait déjà fortement cette illusion sous le nom de l’illusion de
transparence : chaque sujet social, en tant qu’Homme, pense qu’il est savant de
l’homme.
 Bourdieu pense que l’expression « science humaine » devrait être bannie
du dictionnaire en raison des connotations humanistes qu’elle véhicule et
en raison du fait qu’elle temps à accréditer cette représentation selon
laquelle il suffirait de se réfléchir en tant que sujet social pour découvrir la
vérité du social, pour faire de la sociologie scientifique.
 Bourdieu et Passeron aimerait présenter une image de la sociologie qui ne la sépare
pas de ce que l’épistémologie des autres sciences a pu dire sur le travail scientifique.
 Bachelard présente le travail scientifique comme devant satisfaire aux exigences
d’une rupture avec toutes les images premières ou perceptives du sujet, comme
devant construire ses faits et comme devant les prouver dans l’expérience.
 Il est difficile de se débarrasser de la sociologie spontanée (= prénotions) car la tâche
de critiquer les prénotions de la sociologie spontanée est une tâche que le sociologue
doit perpétuellement reprendre dans son travail de recherche, quelle que soit
l’opération à laquelle il est confronté.
 Principe commun à toute les images publiques de la sociologie l’humanisme (dans
l’humanisme il y aurait le principe de toutes les résistances à ce qui fait l’aspect
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

proprement scientifique du projet sociologue). Humaniste = (dans ce cas) l’illusion de


la science infuse dès lord que la science de l’homme qu’on veut se donner.
ü La sociologie porte ce handicap que tout homme se croit un peu sociologue car il est
homme. Tout homme porte un quasi-sociologue en lui, et le sociologue hésite
toujours à abdiquer l’homme que les autres homes lui demandent de tester.

 La sociologie est-elle humaniste ?


On pourrait dire « oui » en présupposant que la sociologie peut être une science réflexive,
par opposition à la science expérimentale. Or, la sociologie est une science expérimentale, le
sociologue est quelqu’un qui se donne les moyens de recueillir l’expérience vécue des autres
et leur conduite, actions réelles -> à partir de cette connaissance scientifique, le sociologue
constitue un système de relations objectives qu’on peut appeler sciences sociologiques.

 Pour que la sociologie soit une science expérimentale, elle doit poser un certain
nombre de principe définissent ce que l’on peut appeler la théorie de la connaissance
du social, ces principes sont contrepied des présupposés implicites de la sociologie
spontanée.
 Le travail du sociologue consiste à rappeler qu’une conduite, qu’une attitude, qu’une
aptitude, ne peut pas être compris complètement indépendamment des conditions
sociales qui le rendent possible.
 Le sociologue doit rendre compte des relations objectives, des régularités objectives
auxquelles obéissent les conduites mais aussi de la relation que les sujets
entretiennent avec ces relations subjectives.
 La sociologie a comme les autres sciences pour tâche de saisir les régularités
objectives auquel obéissent les conduites humaines, avec une tâche supplémentaire,
celle de décrire les rapports plus ou moins idéologiques, plus ou moins
fantasmagoriques, que les sujets sociaux entretiennent avec ces régularités.

Le savoir commun ou la sociologie spontanée sont-ils à l’opposé de la connaissance


scientifique ? (Audio !!, diapo 20)
Rompre (Bachelard, Durkheim, Bourdieu) ou non (Schutz, Berger Luckmann) avec le langage
commun, avec la sociologie spontanée ?
 Le savoir scientifique ne serait que du savoir commun de second degré utilisant
quelques méthodes et portés par des valeurs particulières comme le
désintéressement matériel des chercheurs.
 Selon Schutz : le savant construit des modèles selon des règles, mais il fait bien un
choix dans les matériaux de ce modèle (interprétation). Selon lui, les individus
disposent d’un stock de connaissances disponibles qui leur permettent de s’orienter
dans le monde dans lequel ils vivent et de l’interpréter.
 L’ethnométhodologie va plus loin qu’elle ne propose de rendre compte (non
expliquer) avec quelles notions l’individu pense sa position dans le monde social sans
supposer une « société surplombante » (indexabilité des activités sociales = prennent
leur signification que par leur accomplissement pratique) p93.
 Les processus de construction de la connaissance sont partagés entre la
sociologie commue et spontanée. Construction du savoir spontanée n’est
pas de nature différente du savoir commun.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Les soucoupes et la dissonance cognitive. Festinger (p95/96) : comment l’épreuve de


vérité est écartée par des processus psychologiques et surtout collectifs. C’est la mise
en place de « défense » visant à réfuter des explications qui mettent en péril leur
conviction solidement ancrées.
Dissonance cognitive = le résultat n’est pas celui qu’on attendait. Théorie de
Festinger ; consiste à voir comment les gens vont reformuler le problème (rapport
entre l’équation et la démonstration).
- Dissonance cognitive : lorsqu’un individu ou un groupe se trouvent
exposés à des messages ou des discours contredisant leurs croyances, ils
tendent à éviter cette situation déstabilisante en refusant de s’exposer.
 Il y a des processus psychologique et sociaux qui sous-tendent ce genre
d’épreuve de vérité. Paradigme scientifique qui implique une résistance !

Des représentations sociales (stéréotypes) du langage commun … peut-être pas « vraies »


mais efficientes !!!
 Théorème de Thomas : « quand les hommes définissent une situation comme réelle…
Elle devient réelle dans ses conséquences… »
La situation et la définition de la situation sont différentes car implique des
représentations mentales et des représentations collectives et peut orienter les
comportements.
EX : La prophétie auto-réalisatrice (Merton) : des croyances non fondées engendrent
leur propre réalisation
 Notion clé : la représentation sociale ou représentation collective.
o Elle met en lumière les effets produits par la dynamique des représentations
collectives – la propagation d’une croyance peut devenir la réalité du moment
– établir une frontière entre la réalité et les représentations que les individus
s’en font, du fait de leurs imbrications mutuelles.

L’organisation sociale de l’activité scientifique est-elle en cause dans la scientificité des


énoncés ?
 Selon Bourdieu
- Le champ (activité sociale) scientifique, illusion (le fait d’être pris par un
jeu social, d’être pris au jeu, de croire qu’il vaut la peine d’être joué) et
capital scientifique (ressources qui doivent être mobilisées par les
scientifiques, qui passe par l’accumulation de prestige auprès d’u groupe
de pairs).
 Selon Merton : la science comme une « structure sociale normée » définie par 4
critères :
- L’universalisme : établissement de résultats objectifs, universels et valides
- Le communalisme : résultats scientifiques deviennent des biens collectifs
partagés par l’ensemble de la communauté
- Désintéressement social : interdire les comportements fondés sur la
tricherie comme le :
- Scepticisme systématique : selon lequel les résultats doivent être
examinés avec circonspection et critiques par la communauté avant d’être
admis
 Mannheim et les « gitans sociologues » :
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Seuls certains individus placés dans une position particulière seraient en mesure
d’accéder plus facilement que d’autres à la vérité scientifique ; c’est ce que
Mannheim nomme les « intellectuels sans attache » (certains individus possèdent des
intérêts de connaissance ce qui expliquerait que les outsiders peuvent parfois
triompher de la science normale).

Une sociologie de la sociologie


 La sociologie de la sociologie étudie la sociologie en tant qu’objet d’étude. Elle
cherche à expliquer comment la science sociologique s’élabore selon le contexte
social et historique et met en lumière les différents courants de pensée qui ont
jalonné l’histoire de la discipline ainsi que la façon dont s’élabore le savoir sociologie.
 Le rapport entre la sociologie comme activité professionnelle, son champ
académique et le type de vérité qu’elle délivre…
L’école de Chicago, la fondation Rockefeller et la planification urbaine : ghettos or not ?
Développement de travaux lié à l’urbanisation rapide de la ville de Chicago. Ils mettent
l’accent sur la nécessaire division de la ville en quartier socialement et ethniquement
homogène. Ils prennent appui sur la diffusion vulgarisée des travaux réalisés par les
sociologues de Chicago, en raison de leur notoriété acquise en les interprétant dans un sens
parfois contraire à leur recommandation.
 Bornes et Bloor et leur programme fort : passer cette partie !

Callon et Latour : la construction des énoncés scientifiques


 Latour s’intéresse aux dispositifs concrets par lesquels les scientifiques parviennent à
convaincre la communauté à laquelle ils appartiennent mais aussi leur
environnement du bien-fondé de leurs analyses.
 Sociologie des laboratoires
 Que font en fait les scientifiques pour que des réseaux adoptent leurs théories et
deviennent des acteurs sociotechniques ? Stratégies de valorisation : présentations
de travaux, recherche d’un public intéressé à sa réussite.
 Approche constructiviste : la réalité ne préexiste pas à l’intervention du savant. Le
scientifique ne se borne pas à constater l’existence de phénomènes « naturels » à
enregistrer car il exerce un effet puissant sur eux.
 Approche relationniste : son projet est de comprendre comment le savant doit
employer certaines actions pour emporter l’adhésion par des stratégies de
valorisation.
 Traduction : mécanisme par lequel se constitue un réseau porteur autour
d’un énoncé considéré comme vrai, c’est la manière dont les preuves
entendues à sens scientifique se diffusent entre acteurs au point d’enrôler
de nouveaux participants, toujours plus nombreux ; mécanisme par le
quel se constitue un réseau porteur autour d’un énoncé considéré comme
vrai
 Réseau : ensemble d’acteurs comprenant savants et objets / animaux
concernés par l’expérience.
o Étapes du processus de traduction
- Problématisation : définir un objet de recherche
- Intéressement : conclure des alliances avec des acteurs intéressés
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

- Enrôlement : les chercheurs assignent un rôle spécifique aux acteurs


intéressés
- Mobilisation : résulte de l’agencement des divers acteurs convaincus par
l’action des porte-parole de l’importance de l’expérience.
 La vérité d’une proposition scientifique se construit par des actions et interactions, à
travers des phénomènes sociologiques qui ne sont pas de nature scientifique …
(réseau socio-technique).
 Pasteur et les microbes : dans son ouvrage Les microbes, Latour a pu démontrer que
Pasteur a réussi à convaincre la communauté médicale du rôle joué par les microbes
dans les maladies infectieuses. Ça a été possible grâce aux instruments, au
laboratoire…

CONLCUSION
› Par quoi la science est-elle déterminée?
 Pas seulement par des logiques scientifiques : histoire, luttes au sein du milieu
scientifique, croyances populaires?

› Un espace propre de vérité pour les SHS?


 Plutôt oui ou … de +en + admis

› Recours à la socio-analyse : un exercice


 indispensable pour les chercheurs en SHS…

› Écarter les prénotions= objectivité ???


 Indispensable mais ne suffit pas ...

› Désenchantement nécessaire
 Pourtant des sociologues de la famille sont mariés et mariées ;-))

› La pensée scientifique parmi les autres formes de connaissance (Mythes, dogmes,


arts...)
 Frontière non absolue... ?

› La pensée scientifique universelle ??


 Moins en SHS qu’en sciences naturelles.

Les tuyaux dans les tuyaux (p.109-112)


› Positivisme dépassé?
› L’activité scientifique peut-elle être comprise comme une activité de pure
connaissance?
› Merton
› Dissonance cognitive et soucoupes…que montrent ces deux exemples?
› « Réseaux socio-techniques » de Callon et Latour : quesako?
› Bourdieu et le champ scientifique, faire une « auto-sociologie » de sa propre pratique
de chercheur à l’aide de la notion de champ scientifique … très bien mais est-ce
possible?
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

CHAPITRE 3 : méthodes

Méthodologie
Sens large : toutes règles de construction d’une démarche scientifique. Hypothétiquo-
inductive
Sens restreint : produire des données valides, traiter et analyser les données quantifiées ou
non issues d’une investigation de terrain. Hypothétiquo-déductive
 Des démarches différentes, sans frontières claires, combinables…
- Quantitatif : produire, traiter, analyser des données chiffrées enquêtes
quantitatives.
 Elle permet de mettre à distance la réalité sociale pour mieux pouvoir
l’analyser. Elle vise aussi à produire des statistiques sur les populations
étudiées afin de procéder à des comparaisons dans l’espace et le temps.
- Qualitatif : entretiens, observations, jeux de rôles, entretiens en groupe…donnée
en mots, images, figures (il n’est pas exclu qu’on puisse échantillonner pour des
données qualitatives).
 Elle consiste à produire des connaissances directes à partir d’une rencontre
établie entre le chercheur et l’objet étudié.
- En quantitatif comme en qualitatif, une interprétation intervient toujours mais les
règles de construction de l’interprétation varient.
 La distinction n’est pas évidente et dépend surtout de ce que l’on cherche à
démontrer.

o Les chiffres n’ont pas la même portée (TUY) ! Le fait de sortir des chiffres n’est pas un
indicateur sur le fait que ça soit une recherche quantitative…

o Données primaires (TUY) = données produites par un appareillage (questionnaire /


échantillon) pour notre propre question de recherche.

è Durkheim et le suicide encore…


 Corrélations sur des données existantes permettent de comparer les effets des
variables indépendantes sur le TS (taux de suicide).
 Le suicide : un fait social (régularité d’un phénomène étudié par le sociologue, qui
présente un caractère contraignant pour l’individu) exemplaire aux yeux de
Durkheim.
 C’est une étude indirecte quantitative ; elle vise à mesurer le poids des variables sur
les personnes de la société. Ce qui compte c’est essayer de chiffrer le poids des
variables. Il veut montrer que le suicide n’est pas une acte individuel psycho-
pathologique.
 Le taux de suicide : le nombre de suicide dans une groupe donné.
 Facteurs mesurables : l’âge, le sexe, la religion.
 Démontrer les facteurs sociaux du suicide.
 Taux de préservation (coefficient = mettre en rapport les taux de suicide => mariage
efficace pour les hommes) : le mariage la probabilité de suicide… surtout les hommes
tandis que la maternité fait diminuer la probabilité des femmes !
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 Méthode par variations concomitantes, autrement dit, par corrélation lui permet de
tester certaines hypothèses en mettant en relation un phénomène avec la cause dont
il relève (une cause correspond à un effet spécifique).
 Analyse multivariée = croiser différentes variables sociologiques afin de mesurer
l’impact exercé par l’une sur l’autre ou les autres.
 On distingue ainsi :
- La variable dépendante : celle qui doit être expliquée (ici, taux de suicide)
- La variable indépendante : celle qui est censée se trouver à l’origine des
variations constatées (ici, sexe, statut social…)
 Typologie : suicides altruiste, égoïstes, anomique (grande quantité).
 À partir de ces corrélations réciproques, il a pu élaborer une interprétation qui est à
la fois statistique et sociologique ; il a donc distingué les suicides altruistes des suicide
égoïstes.
 Le recours aux statistiques permet de visualiser le social (prendre la mesure des
phénomène collectifs et donc sociaux) aux yeux des Durkheimiens comme
Halbwachs qui indique que « la statistique permet d’atteindre les caractères d’un
groupe, qui ont une réalité pour le groupe tout entier, mais qu’on ne découvrirait
dans aucun membre de ce groupe pris à part et isolément ».

La production sociale des chiffres…mais prudence !


 Le suicide de nos jours : qualifications, classifications, compétences officielles, les
enjeux pratiques d’une transaction !
 Coroner sont les gens chargés d’élucider en Angleterre les causes de morts « non
naturelles ».
 Il y a des phénomènes derrière la production des chiffres et il faut en tenir compte :
l’issue du classement est bien le fruit d’une transaction qui obéit davantage à des
enjeux pratiques qu’au souci de produire de « bonne statistiques »
 Établir une relation entre la construction sociale et statistiques des âges (chap II,
Lenoir), la construction du chômage et la construction de la jeunesse.
 Dans la production ou l’usage des statistiques :
- Contexte d’une époque et ses catégories de perception
- L’ombre de l’État (pouvoir politique)
- L’organisation institutionnelle et professionnelles des administrations
- Toujours une parte de flou (pas la traduction des « défauts » d’un appareil
statistique mais le produit des transformations sociales à analyser) et une part
d’arbitraire.
 Il ne suffit pas de lire des chiffres, il faut se demander comment ils ont été constitués.

Les chiffres révèlent… mais ne « parlent pas tout seuls »


 Il n’est pas facile d’isoler les effets d’une variable ! Les modes de collecte des
données doivent alors être envisagés comme opérations sociales et non comme
simples opérations techniques => procède à une sociologie de la statistique afin de
savoir ce que l’on fait exactement lorsqu’on recourt aux statistiques en tant
qu’instruments d’objectivations sociale.
 Les effets de structures (lié aux caractéristiques de la pop étudiée) : fécondité, région
et âge moyen de la population.
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EX : des opinions semblent diverger fortement entre des 20-25 ans et les 30-35 ans …
o Les effets d’âge : nécessité de suivre une même cohorte aux deux périodes (pas la
même opinion en fonction de l’âge).
o Les effets de génération : comparer différentes générations à un même âge =>
différences explicables par les caractéristiques propres des populations
composant les 2 tranches d’âge et devraient perdurer.
o Les effets de période : comparer chaque classe d’âge à des époques différentes
(en lien avec les événements, la période) => 2 classes d’âges peuvent partager
des opinions communes distinctes d’autres classes d’âges.
 Baudelot et Establet (Avoir trente ans…) : salaires des pères et des fils : la
rupture des années 1970
Un fils gagne moins que son père au même moment mais bien davantage
que lui, lorsqu’il avait son âge.
= Cet équilibre intergénérationnel repose sur 2 principes :
¯ Le salaire est croissant avec l’âge (rémunérer l’expérience liée au
vieillissement)
¯ L’embauche de nouveaux salariés s’effectue à des rémunérations
croissantes (atténue les écarts entre les générations et rémunère
la qualification accrue notamment mesurable par l’augmentation
considérable de diplômes).
= Situation brutalement remise en question avec l’avènement de la crise
économique qui précède l’apparition d’un chômage de masse.
= L’effet de génération se combine avec l’effet d’âge pendant la crise.

Enquête sur base de questionnaires


 Questions fermées, semi-ouvertes ou ouvertes.
- Fermées : le choix laissé entre X possibilités toutes définies précisément
(avantage d’être traitées rapidement. Elles doivent être choisies avec grand soin,
chaque personne doit pouvoir s’y trouver dans les réponses).
- Ouvertes : l’interviewé formule ses phrases, l’enquêteur note ou enregistre (il
faut coder, regrouper les différentes réponses par catégories ; les gens peuvent
s’exprimer de manière plus profonde, plus ouverte MAIS 2 réponses ne seront
que très rarement les mêmes : importance de coder les réponses en fonction de
critères précis, nécessite beaucoup de temps).
- Semi ouvertes : des réponses proposées + une possibilité pour l’interviewé de
répondre autrement avec ses mots ou un simple choix « autre » à compléter par
lui (réponse plus personnelle).
 Codage ex-ante ou ex-post des réponses.
o Où les couples se rencontrent-il (Bozon-Héran) ? Un des éléments pour
répondre à cette question est de savoir dans quel contexte a eu lieu leur
première rencontre, exemple p.126)
 Questions fermées plus faciles à traiter mais perte d’info : comment le répondant
choisit-il un item parmi plusieurs propositions ? Il est obligé de choisir parmi les
propositions même s’il ne sait pas. Il faut savoir préalablement imaginer les réponses
que pourront fournir les personnes interrogées.
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TUY => Il ne faut pas confondre enquête et questionnaire. Il y a enquête ethnographique (il
n’y a pas de questionnaire) et le questionnaire (ensemble agencé de questions ou sous-
questions préparées).
 Il faut toujours se demander comment la personne qui répond fait son choix (formule
sa réponse).
 Lorsqu’on prépare un PPT fermé sur support électronique, il faut avoir une pré-
enquête pour construire des catégories où les réponses pourront être rangées.
= il faut créer des catégories de gens lorsqu’ils répondent aux questions pour savoir
tirer des généralités dans chaque pop et mener des études sur les réponses fournies.

Derrière la forme des questions …


 Biais de compréhension (en fonction de la population à laquelle on s’adresse)
 Le choix des questions doit faire l’objet d’une attention précise afin d’éviter
les biais (erreurs de collecte de données qui pèsent sur les résultats de
l’enquête et peuvent en entacher la portée).
 Effet d’imposition de problématique (ex : « interdire » n’a pas le même effet que « ne
pas autorisé » qui est plus faible)
 Le choix du vocabulaire peut influer en partie sur les réponses.
 Derrière les réponses : des représentations sociales (les liens des réponses entre
elles) : effet de HALO
 Le choix de l’ordre des questions peut également influer sur le type de
réponses obtenues : (les enquêtés évitent souvent de se déjuger au cours de
l’enquête et se sentent implicitement tenus par les 1ères réponses tenues).
 Les non réponses : il faut les interpréter… car elles contiennent de l’info et sont
parfois liées au vocabulaire, aux compétences socialement reconnues, aux profils
sociaux (Femmes et vote FN => extrême droite)
o Les non réponses posent des problèmes d’interprétation et de
représentativité (échantillon).
o Certains sujets peuvent engendrer de la gêne chez l’enquêté (ex : enquête sur
les pratiques sexuelles => non réponses ou réponses visant à se valoriser
socialement).

Un échantillon
 Choisir les personnes interrogées de manière telle que l’on puisse étendre les
résultats (avec des marges d’erreur calculables) à un ensemble plus vaste…
o Tirage au sort dans une liste exhaustive (méthode aléatoire)
 Chacun doit avoir une chance (la même) d’être tiré au sort
 Méthode par quotas (échantillon) : constitue une miniature de la population
(comportant rigoureusement des caractéristiques identiques à celle de la population
mère) => bonne connaissance à priori de la population source selon certaines
variables
 L’inconvénient de cette méthode se produit lorsqu’on considère que les
différents individus sont substituables au plan de l’enquête, à partir du moment
où ils posséderaient des caractéristiques socialement équivalentes. Le Pb des
non-réponses serait alors évacué (prendre une personne qui répond au lieu de
celle qui ne répond pas) mais non résolu pour autant.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 La méthode nécessite évidement une parfaite connaissance de la population


mère ainsi que la constitution de groupes d’une taille suffisante pour que l’on
puisse en tirer des enseignements généraux.
 Construire un échantillon stratifié (surreprésentation de certains groupes) permet de
résoudre ce pb (pas une taille suffisante pour la méthode des quotas). Cela revient à
majorer statistiquement le poids d’un groupe de faible taille afin de pouvoir
effectuer malgré tous des comparaisons statistiques ultérieurement.
 On peut corriger le poids d’un groupe surreprésenté d’un point de vue
statistique.

Échantillons
 Les panels ou enquêtes répétitives (même échantillon à diverses reprises)
 Consiste à interroger un même échantillon à différentes reprises.
 Permet de mesurer d’éventuelles modifications de comportement, en relation
avec la réalisation d’un évènement.
 Les populations mal-délimitées au départ
- EX : Bourdieu / Darbel : le public des musées : Pb : les populations ne sont pas
homogènes => questions posées à l’entrée et à la sortie du musée (une dizaine)
- Quels musées retenir ? campagne ou ville ?
- Quels moments ? matin ou soir ou vacances ou week-end ?
- Quels types de visite ? en groupe ? visite obligée
Recherche de l’échantillon « parfait » s’avère illusoire d’autant, qu’en
l’occurrence, la population mère ne saurait être strictement définie.
 L’échantillon parfait n’existe pas mais certains sont plus mauvais que d’autres …
beaucoup plus mauvais parfois !
 Un échantillon est toujours un outil raisonné
 Une très mauvaise enquête (au point de vue de la qualité des questions et des
processus de communication) réalisée sur un bon échantillon est donc possible…
comme l’inverse…Dans les 2 cas, les inférences, analyses et interprétation seront
douteuses.
 On ne peut pas étendre à la population, trop de biais…

Sondages d’opinions
 Gros défauts : Des postulats très peu vérifiés selon Bourdieu (p139-140) :
- Tout individu interrogé possède une opinion sur la question qu’on lui pose (il peut
y avoir un manque d’intérêt ou la réponse trahi l’embrasse car il risque de se
positionner)
- Toutes les réponses émises sont des opinions équivalentes
- Il existe un accord sur les questions qui méritent d’être posées
 Les gens ont souvent leur opinion et le sondage les oblige souvent à formuler
et produire cette opinion qu’ils avaient (peut être juste implicitement,
inconsciemment)
 Les sondages en disent parfois davantage sur les sondeurs que sur les sondés (le
sondé possède guère l’initiative parmi les réponses qu’il peut fournir dans un
sondage fermé, les réponses possibles ayant été proposées par le sondeur)
 Le sondage : un art divinatoire ou un alibi a des choix idéologiques et politiques ??
Les enquêteurs, la plupart du temps contraints, bidonnent leurs résultats afin de faire
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

du chiffre et d’atteindre l’objectif assigné par leur employeur (risque de ne pas être
assez performant => perte d’emploi). La diffusion des sondages d’opinion doit être
appréciée avec une grande prudence.
 Un artéfact statistique = effet artificiel

Deux outils quanti et graphiques


 Analyse factorielle p142 (TUY)
o Les axes (souvent2) autour desquels se distribue une population
Cette analyse est purement descriptive : elle aide le sociologue à « découvrir »
des variables discriminantes (qui lui permettent d’observer les différences au sein
de la population étudiée). Relever des infos sur une population avec différentes
variables.
(+) = faire ressortir certaines positions parmi une masse considérable de données
quantitatives et d’agencer avec rigueur le matériau récolté afin de mieux l’interroger.
(-) = le sociologue isole certaines variables en choisissant délibérément de sélectionner tel ou
tel critère.

 Échelle d’attitude (penchant à se comporter d’une certaine manière) : elle est utilisée
pour cerner les principes qui structurent les conduites et les opinions. C’est une
manière de graduer un penchant.
EX classique :
La personnalité autoritaires (Adorno) TUYAU : les gens ne font pas de choix de
comportements autoritaires au hasard. Selon Adorno, il y aurait eu un
« type » de personnalité qui penche toujours vers un comportement
autoritaire, quel que soit le domaine.
 Étude fait référence à la méthodologie de l’échelle d’attitude.
Attitude et habitus ! TUY question dessus !
o Une seule variable déclinée en de nombreuses questions (144-145)
EX : demander à quelqu’un s’il est catholique en lui posant plein de question
« allez-vous à l’église ».
o Permet de mettre en évidence des logiques de comportement et les pratiques
des individus
o Attention ne pas figer les attitudes ! Le défaut des échelles d’attitude était de
fixer les résultats.
 Les gens répondent en situation, après un certain nombre de questions, ils ne
se contrediront pas dans leurs réponses, ne changeront pas d’avis, ne serait-
ce que pour en pas sembler bête)
o … mais qu’est-ce qu’une attitude ????

ü Les échelles d’attitudes visent à construire des questionnaires comportant des


questions fermées, mais hiérarchisées a priori par le chercheur (les réponses
obtiennent une note afin de pondérer l’importance des questions et classer ensuite
la population, en fonction des scores obtenus).
ü Les réponses obtenues doivent ainsi permettre de classer l’ensemble de la population
étudiée à partir d’une seule variable.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Vous avez dit qualitatif (p145)

 Démarches fondamentalement différentes = approches qualitatives => approche par


questionnaire sur un échantillon représentatif : elles ne disent pas la même chose à
propos des gens au fond (elles peuvent par contres être combinées).
 Les réponses que l’on a à nos questions ne sont pas les mêmes parce que les
questions que l’on pose à travers ses méthodes ne sont pas les mêmes.
 Méfiance mais succès croissent de l’enquête socio-anthropologique de terrain depuis
… Chicago (début XX) !
 Devient laboratoire sociologique (rempli de mixité, plusieurs ethnies
différentes) où se bricole une méthodologie d’enquête de terrain (manque de
données administratives donc bricolage de statistiques qui ont été récolter
directement sur le terrain, les chiffres n’étaient pas le principal objectif).
 Réaction au « tout à l’enquête et tout au chiffre » : combinaison de méthodes
pratiques

De l’exploration à l’ethnographie à visée scientifique… la société « primitive » devient un


objet scientifique
 L’expérience ethnographique (Malinowski)
o Sur le terrain enquête et vivre avec, apprendre la langue, les codes, les
institutions (approche plus globale) … Idée différente de la production des
données. Essayer de théoriser les sociétés, construire une théorie générale
des sociétés.
 Parfois contraint et forcé (coincé dans un territoire, le sociologue a fait son
observation sur place contraint de rester à cause d’un mauvais passeport
o L’observation participante (opposée à la neutralité du « sphinx cordial »
typique de l’enquête par questionnaire) : elle induit une compréhension et
non une description stéréotypée d’une culture.
 L’observation direct est plutôt une observation pure et généralement prolongée
d’une situation ou d’un groupe de personnes…
o Approche globale de la vie des individus = approche contextualisée de la vie
des individus et des collectivités
o L’interaction (ça ne se passe pas à sens unique, pas un qui pose des questions
et l’autre qui répond = source de connaissance) et réflexibilité (toujours en
train de se poser des questions, d’interpréter = source de connaissance)
comme sources de connaissance. Il n’y a pas une séparation nette entre le
moment où l’on prélève des données et le moment où on les interprète, les
deux sont entre-liés).
TUYAU : l’interaction et la réflexivité deviennent source de connaissance mais il faut malgré
tout interpréter, écrire comprendre
o De plus, il y a une forme de tension permanente : comprendre de l’intérieur
une société qui nous renvoi de l’extérieur.
o Être admis dans une communauté… (indispensable). Un peu comme un
évènement qui ferait office de cérémonie d’admission, où le sociologue serait
en contact plus approche avec la population et se ferait remarquer
positivement.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Début de l’ethnographie …
TUY : Approche ethnographique (immersion) => comment concevoir la santé ?

ü L’ethnographie ne se définit plus par l’exotisme de son objet mais par la particularité
de ses méthodes.
ü Plus uniquement l’étude de populations primitives, c’est la méthode qu’on utilise qui
renvoi à la notion d’ethnographie : étude descriptive des groupes humains.

 Se mettre dans la peau de… Alors que tout vous rappelle que vous êtes étranger
r Début 20ème S : les européens dominent la planète (impérialisme), le début de cette
tentative est d’observer les différents peuples ; c’est l’ethnologie.
- Les français utilisent le terme « ethnologie » : racines qui renvoient au peuple
- Anglo-saxons utilisent « anthropologie : racines qui renvoient à l’individu
r À l’époque le concept de race est omniprésent et a un succès incroyable, il devient
biologique. La croyance selon laquelle les individus se comportent selon leur race est
généralisée (racisme répandu) ; race signifie peuple.
- « Race » = croyance que les individus se comportent selon leur race à cette
époque-là…
Race = peuple à ce moment-là, ethnocentrisme, sociocentrisme (« nous vous
étudions ») « civilisation » - « primitivité » : le regard occidental triomphant et
impérial au cœur des sciences sociales
r Contexte de mépris ; les peuples européens de l’époque dominants et intellectuels
dominants considèrent les aborigènes comme des sauvages primitifs.
r Le concept d’ethnographie s’est développé dans le racisme et l’ethnocentrisme (la
controverse de Valladolid date de 1550 ! ; Le pape a commandité une discussion
entre un indien d’Amérique latine en proie à un génocide et quelqu’un qui considère
que ces indigènes n’étaient pas dignes de vivre).
o Le carnet quotidien (outil de relevé et de production progressive des données
et de l’interprétation)
o La tension (inversion) entre ici et là-bas : fait d’observer une réalité, puis d’en
rendre généralement compte dans un autre cadre à la fois géographique et
social. La description lors de la prise de notes doit être rigoureuse pour ne pas
que l’anthropologue doive se baser sur ses souvenirs et « raconter une
histoire » à la place de « relater des faits ».

ü L’ethnologue peut parfois être confronté à des tensions dues aux différences entre le
peuple qu’il l’accueille et le sien.
ü De plus, il peut être bien accueilli mais parfois ce n’est pas le cas.
ü La tension est utilisée pour produire une connaissance objective qui entre dans le
grand courant des sciences sociales.

Questions autour de la méthode ethnographique


 Geertz et le combats de coqs à Bali :

Le combat de coqs est très populaire mais interdit à Bali. Geertz y a été mêlé pendant
une de ses enquêtes et un incident s’est produit ; la police est arrivée. Les policiers
ont demandé à l‘anthropologue « mais pourquoi n’avez-vous pas dit qui vous êtes et
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que vous regardiez sans parier ? Avez-vous vraiment peur de ces petites mitraillettes
». Cette faiblesse a d’une certaine façon révélée l’humanité de Geertz. Les indigènes
ont remarqué qu’il pouvait adopter un comportement analogue au leurs et cet
incident lui a permis de continuer son enquête dans de bonne condition puisqu’il
s’est fait bien voir » par les villageois.

o La description est épaisse : le simple fait de décrire des choses déjà complexe,
elle n’est pas simple.
L’enquêteur fait donc une sélection des choses pertinentes à noter. Geertz
affirme que si l’anthropologique est un savant, c’est aussi un écrivain. La
démarche ici n’est pas linéaire mais cyclique en ethnographie !
o Enquête de terrain nécessite une interrogation constante du sociologue sur le
sens de sa pratique et sur le type de relations qu’il entretient avec la
population observée. Étant un être social parmi d’autres, il se trouve
confronté à des agents sociaux dotés de goûts, comportements différents des
siens.
 TUYAU Il n’est pas à l’abri des jugements. C’est ainsi qu’un rapport de force
symbolique se noue inévitablement entre enquêteurs et enquêtés et ce, quelle que
soit par ailleurs, leur bonne volonté mutuelle.
Le sociologue doit analyser les conditions de possibilités comme les obstacles (refus,
provocations qu’il subit). Pour envisager une enquête, il faut comprendre que les
enquêtés ne s’y investissent qu’en échange d’estime de soi… et que l’alliance avec
l’enquêteur n’est jamais arrivée par hasard ou de façon imprévue.
o L’anthropologie interprétative (interprétation, hypothèse évolutive, (d)
écrire) : tend à considérer « la culture en tant que texte » ce qui signifie que la
réalité sociale étudiée ne saurait être épuisée par une seule interprétation.
 Plusieurs lectures et analyses d’un même phénomène s’avèrent nécessaires.
o Il s’agit alors de saisir le code culturel en lisant selon l’expression « par-
dessous l’épaule de l’indigène »
- Thick description : l’anthropologue se situe près de son objet
 Cette description épaisse le contraint à faire état d’un ensemble de données qui
s’articulent plus ou moins bien entre elles au sein d’une théorie interprétative :
conduit ainsi constamment à de nouvelles hypothèses afin de ne pas rester
prisonnier d’une vision élaborée à un moment particulier de la recherche.
 Cette approche consiste à ramener en permanence le chercheur « sur le terrain » =
articuler « observation » et « analyse » ; le monde « d’ici et celui de « là-bas » (réalité
puis d’en rendre compte généralement dans un autre cadre, à la fois géographique et
social).

ª BOURDIEU
Il insiste beaucoup sur l’observateur et son poids. Il préconise le fait qu’une observation
ethnographique n’a pas de valeur si elle n’est pas accompagnée d’une auto-socio analyse
critique :
Qu’est-ce qui rend valide mes observations ? Est-ce que les gens me parlent sans a priori ?
Quel effet j’ai sur les individus ?
En plus de ce que j’observe, je dois montrer aux lecteurs dans quelles conditions je l’ai fait et
quelle est ma position et comment les gens l’ont interprété.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Socio analyse critique et collective : discuter avec d’autres sociologues, mettre en


perspective sa présence dans le groupe étudié (c’est biaisé de s’auto analyser seul).

ª W. LABOV : le paradoxe de l’observateur


Si le sociologue doit mettre à distance son objet pour éviter d’y importer ses propres
croyances, il ne peut faire abstraction du fait que sa simple présence peut influencer le
comportement des indigènes (différence fondamentale entre les SS et les sciences de la
nature dans lesquelles l’observateur n’est pas censé modifier l’objet par sa présence).
Un passeport de « savant » ne suffit pas pour déchiffrer la complexité de la réalité.
Prendre ses distances envers l’intellectualisme passe par la restitution de la logique pratique.
- L’observation est toujours un peu participante : l’ethnologue participe à la scène
dans une certaine mesure, il se mêle directement à la vie du groupe étudié.
- L’anthropologue n’arrive jamais seul sur le terrain : l’intermédiaire qui l’introduit
n’est jamais neutre, c’est un informateur qui a un rapport avec les gens.

L’outil préféré des sociologues : l’entretien personnel


1) Goffman : le sociologue se fait ethnologue des institutions modernes : asiles et
institutions totales = démarche ethnographique des asiles. Il s’est fait passer pour un
membre du personnel afin de faire une observation participante (entretiens,
observations…)
o Derrière les soins médicaux : un jeu de rôle entre malades et médecins, avec
des enjeux de classification médicale (quel diagnostic donner, décider si le
patient peut sortir…)
o Derrière le diagnostic psychiatrique : une transaction sociologique entre les
patients = maintenir une identité
ü Selon lui, être malade psychiatrique n’est pas un problème de santé mentale mais un
rôle sociologique qu’on tient dans une situation qui a pour but d’organiser des
échanges entre patient déficient et médecins.

2) Entretien : semi-directif, Non directif, libre…


L’entretien doit être envisager comme une pratique sociale. Ici, l’enquêté ne se limite
pas à répondre à une question fermée, il dispose d’une initiative dans son
déroulement. Il est donc souple. Non directif veut dire que la conversation entre
l’enquêteur et enquêté est libre. Il suppose une empathie, on n’est pas neutre ; on
n’est donc pas un sphinx cordial. Il faut également engendrer dans sa logique des
gens.
o Mesurer l’enjeu et la perception de la démarche même par le répondant
o Les compétences sociales et langagières des enquêtes sont très différentes et ont
un impact considérable sur les propos et l’interprétation du chercheur.
o Toujours la socio-analyse (distance sociale demeure entre chercheur et
répondant)
 L’enjeu latent de l’entretien pour le répondant…(exp157)
 Un entretien qui dérape…
 Un entretien qui dérape bien
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

3) L’entretien compréhensif (Kaufmann)


Question de la biographie (histoire de la vie). On ne discute pas seulement avec les gens, on
leur demande de raconter leur vie afin de voir les jugements qu’ils portent sur leur propre
vie.
- Un sociologue à lire avant de se marier ou même avant de tomber amoureux !
- Guide d’entretien souple évolutif, sans minutage
- Empathie parfois difficile mais indispensable (Sotima)
- Les approches biographiques et histoires de vie
o Attention à l’illusion biographique (159) ne pas préjuger de la cohérence
d’une biographie par ce qu’elle correspond bien à votre hypothèse, ou parce
que vous connaissez la fin de l’histoire…
TUYAU : l’entretien compréhensif – l’entretien biographique entre autres participante)
implique une observation …

Incontournables :
 Le paysan polonais à Chicago
- Thomas et Znaniecki, dans leur étude consacrée au paysan polonais en Europe et
en Amérique, ont recours aux histoires de vie et font un usage important de
documents personnels (journal intime…)
ü Ils veulent collecter des lettres que les immigrants polonais de Chicago et leur famille
restée au pays s’adressent.
ü Dès lors, ils ont pu comprendre comment l’immigration a pu affecter leur identité
sociale et saisir leurs impressions sur leur manière de vivre les changements
occasionnés par l’immigration (analyse biographique).

 Le Hobo – la théorisation ancrée ou théorisation à partir du terrain


- Nels Anderson, autour de l‘ouvrage « Le Hobo » qui retrace les conditions de vie
des travailleurs migrants qui se déplaçaient d’une ville américaine à une autre.
ü Nels, lui-même ancien Hobo, tente de restituer de l’intérieur les modes de vie de
cette population.
ü L’intérêt majeur de ce livre tient dans la qualité et l’abondance des informations
réunies sur une population évoluant aux marges de la société.
ü La méthode ethnographique se combine utilement aves l’histoire de vie.
NB : Hobo = travailleur SDF se déplaçant de ville en ville

 Les analyses biographiques centrent souvent de manière excessives l’explications sur


la personnalité elle-même, d’où une certaine méfiance.

https://www.youtube.com/watch?v=9nOd5_Bdc8I
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

CHAPITRE 4 : Les sociologies de l’intégration sociale – leurs normes et leur intériorisation

Holisme : théorie qui consiste à privilégier le tout sur les parties qui le constituent. En
sociologie, cette démarche préconise l’étude des déterminants sociaux qui pèsent sur
l’action et envisage la société comme une entité cohérente surplombant les actions
individuelles. L’holisme entretient ainsi des affinités avec la macrosociologie.

Le processus de socialisation consiste ainsi à inscrire la norme dans la conscience individuelle


afin que les agents sociaux en viennent à adopter le comportement requis par la société
pour maintenir un état de cohésion sociale.
Cependant Durkheim reconnait volontiers que dans les sociétés
différenciées, où la division du travail est forte et où l’individualisme progresse, il est fort
improbable que la socialisation puisse conduire à une homogénéisation des consciences et
des comportements de doute pouvant d’ailleurs légitimement s’étendre aux sociétés dites
« primitives » dont l’homogénéité postulée s’avère à l’examen souvent excessive.

ª Aucune société ne se réinvente chaque matin, aucune génération n’invente un


monde inédit !
Il y a un monde qui préexiste à chaque société.

ª Aucune société n’est qu’une pluralité qui serait ordonnée par la convergence
naturelle des intérêt individuels.
La nature ne fait pas les choses, elle ne donne pas d’ordre social. L’ordre social est en dehors
de l’individu, en dehors de la nature individuelle. L’individu n’a comme capitale naturelle que
très peu de chose…

Comment maintenir une cohésion dans une société qui sort des traditions (18/19 ème) où
l’individuation augmente et où la division du travail augmente ?
Individuation = conscience individuelle de l’existence

Quand l’homme ne pourrait pas vivre dans une sorte de happening perpétuel où tout est
nouveau chaque jour, il ne pourrait pas se donner de nouvelles règles et instituions chaque
jour ou même à chaque génération.

Comment l’ordre social entre-t-il dans l’individu ?

Normes sociales : façon de faire ou d’agir, une règle de conduite tactile ou écrite qui a
prévalence dans une société ou un groupe social donné. Elle est légitimée par des habitudes,
des valeurs, des croyances partagées au sien d’un collectif donné, ainsi que par le contrôle
social exercé. (politesse, école, famille)

Socialisation : processus d’intégration à la société, apprentissage de la vie de groupe.

S’il y a des normes et une socialisation, alors pourquoi des crimes ? crises ? suicides ?
Anomie : défaut de régulation sociale, absence de normes (typologie du suicide)
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

I- Durkheim (19e) et l’intériorisation des normes

Œuvres principales  :
¯ De la division du travail (thèse)
¯ Les règles de la méthode sociologique
¯ Le suicide, 1897

 Passage d’une société traditionnelle (fondée sur les liens primaires de la famille et de
la religion) à une société moderne (fondée sur les liens secondaires de la vie
professionnelle).
 Évolutions macrosociologiques
 Comment se fait que l‘individu devient plus autonome dépend de la société ?

Deux types de solidarité


Mécanique (société primitives) Organique (société moderne)
Lien communautaire Repose sur la différenciation des tâches et
Peu d’échanges entre les différents groupes des individus qui les accomplissent
structurants Ex : le médecin a besoin du mécanicien pour
Le groupe est plus important que les sa voiture, qui a besoin du boulanger pour
individus son pain, qui a besoin du maçon pour sa
Pas de spécialisation de tâches maison = le cœur est nécessaire au
fonctionnement de l’organisme
 Interdépendance généralisée
Organique // corps humain

La société joue un rôle déterminant sur l’intégration des normes.


Une même expression ne signifie pas la même chose dans chaque région.

A. Étude de cas : Le suicide


 C’est un acte individuel aux causes sociales
 Analyse statistique des suicides non pas pour comprendre le passage à l’acte
individuel mais bien régularités, les logiques objectives du social qui permettent
d’expliquer le phénomène
 C’est considéré comme un fait social
 Faits sociaux : « des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à
l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils
s’imposent à lui ».
Ils encadrent notre manière notre façon de vivre. Il exerce une contrainte sur
l’individu.
 Les juifs se suicident moins que les catholiques qui se suicident moins que
les protestants
 Les femmes se suicident moins que les hommes

1- Le suicide est de 4 types avec 2 concepts centraux (cohésion social / l’intégration et la


régulation sociale) TUY :
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

1) Égoïste = résulte d’une faible intégration sociale, c’est le type de suicide qui
manifeste le fait que l’individu est renvoyé à lui-même et qui n’est faiblement
attaché à la société
EX : religion protestante, les poids de l’institution religieuse est moins forte que
chez les catholiques / musulmans donc l’individu est beaucoup plus renvoyé à lui.
Même.
2) Altruiste = résulte d’une trop forte intégration sociale
EX : le militaire ou le père de famille qui tombe en faillite
3) Fataliste = résulte d’une trop forte régulation (trop de lois intégrées) ; il n’y a pas
de solutions dans les sociétés traditionnelles anciennes
EX : absence de divorce ne fournit ainsi pas d’échappatoire possible en cas
d’échec conjugal
4) Anomique = résulte d’une destruction normative (absence de repères) + vu.
L’individu ne retrouve plus les règles auxquelles il adhère.
EX : c’est l’ampleur des changements sociaux produits par les périodes
d’euphorie économique, de prospérité comme les attentes qu’elles suscitent et
qui peuvent être parfois être déçues, qui explique cette situation / les périodes de
crises déstabilisent les gens aussi.

B. Étude de cas : La déviance


= ce qui sort des modèles, des règles sociales.

Anomie = absence d’organisation de loi, disparition de valeurs communes à un groupe.

 Les sociétés modernes (présentant un défaut de régulation) déstabilisent les


individus
 Il ne définit pas ce qu’est un « comportement normal » ; la normalité est issue d’une
société donnée. Chaque société tend à définir ce qu’elle considère comme un
comportement normal.

Trois raisons pour lesquelles le crime est un phénomène normal  :


1) Il ne peut exister des sociétés humaines sans crimes (on n’est pas tous égaux
devant la déviance)
2) La nature du crime varie en fonction de la société : pas de définition universelle
(droit répressif -> droit restitutif) car les sentiments collectifs évoluent grâce aux
changements juridiques
3) Le crime est nécessaire puisqu’il rappelle l’existence de la norme

Le postulat méthodologique de Durkheim :


 Le recours aux statistiques permet de caractériser la nature et l’évolution des
phénomènes sociaux (ex : suicide / crime)
 Il essaie d’expliquer l’évolution des homicides en France au 19 e + comprendre
 Complexification des sociétés modernes conduit à de nouvelles formes de
criminalités + l’individualisation croissante entrainerait une transformation de types
de déviance
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Holisme méthodologique :
- Rupture épistémologique : rompre avec les prénotions et les préjugés
- « Traiter les faits sociaux comme des choses » ; de manière objective
- « Expliquer le social par le social » ; le tout est plus que la somme de ses parties
- C’est une approche méthodologique par le tout
 Relativiser son postulat
 La mesure du crime comme tout opération statistique ne va pas de soi (on ne
mesure pas le crime sans réflexion)

 Les normes juridiques ne sont pas le reflet des normes sociales (pas de
normes juridiques, légales)

 Les statistiques opèrent une sélection (catégories de situation en fonction des


actes, le contexte qui encadre et qui définit l’acte permet d’établir des
catégories avec une prise en charge de différents acteurs / facteurs).

 On parle ainsi des chiffres noirs (ex : les femmes souffrant de violences
conjugales et qui n’ont pas dépose plainte)

 Évolution du contexte et des choix politiques

r Dans les sociétés primitives, c’était déjà un régime de réparation TUY réparer / punir
r Dans nos sociétés, nous n’avons jamais cessé de vouloir punir, nous avons une
passion pour la punition

Durkheim ne pense pas que les faits sociaux s’expliquent par leur fonction. La cause d’un
évènement ne peut pas être résumé à la fonction (le rôle) qu’il joue.
Il distingue la cause efficiente (ce qui produit le phénomène à un moment donné) et la
fonction (le rôle qu’on joue dans un système).

DONC :
ü Dans les sociétés modernes où la religion recule et où l’individualisme progresse,
chacun se considère comme autonome et responsable.

II- Le culturalisme

Culturalisme : courant né entre sociologie et anthropologie. Des personnes ont rendu


scientifique la notion de culture. Cette notion insiste sur les modes de transmission des
comportements et des valeurs au sien d’une société donnée envisagée comme un « tout »
homogène.

Culture : toute société a une personnalité type : sorte de boussole générale qui oriente les
comportements.

 Courant fortement imprégné par l’anthropologie des USA


 Focus sur les modes de transmission des comportements et des valeurs a sein
d’une société donnée
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Vise à comprendre comment les individus s’approprient une « propre » culture,


comment l’intégration de la norme peut se transmettre dans une société

Une société aurait une culture de départ qui intègrerait les différents individus dans la
société en inculquant (consciemment ou non) à ces individus des normes typiques de la
culture. De plus, l’intégration se fait par culture.
 Notion de pattern (Boas et Benedict) qui regroupe l’ensemble des traits culturels
spécifiques d’un groupe social donné qui possèdent un caractère contraignant pour
l’individu.

Une société serait sous-tendue par une culture homogène : pattern organisé et transmis par
l’éducation, la socialisation…

 Analyse des différences entre 2 peuples par l’existence d’institutions sociales qui
façonnent le comportement des individus
 Études des peuples très proches (Mead) qui implique l’idée qu’il y a une personnalité
de base ; donc individuelle !

Personnalité de base : une configuration psychologie particulière propre aux membres d’une
société donnée qui se manifeste par un certain style de comportement sur lequel les
individus brodent leurs variantes singulières.

Le culturalisme met l’accent sur deux choses :


- Le relativisme : les règles sociales diffèrent d’une société à l’autre
- Le déterminisme : la culture évolue au sien d’une même société, elle est
envisagée comme un tout homogène, la société influence l’individu

Il se demande à la base comment on passe d’une société primitive à une société évoluée.

Donc :
ü Le culturalisme pense donc que la société est sous tendue par les cultures
homogènes organisées et transmises par l’éducation, la socialisation et qui s’inscrit
dans le comportent afin que les sociologues puissent le voir.

è Linton

Personnalité statutaire :
Ainsi, à côté de la personnalité de base, existe une personnalité de statut, qui tient à la place
de l’individu dans la hiérarchie sociale.
 Les réactions d’un adulte ne sont pas exactement les mêmes que celle d’un
adolescent, celles d’un homme diffèrent de celles d’une femme, comme celle
d’un maître diffère de celle d’un esclave.
Elle est en générale intégrée à la personnalité de base, et les « système de valeurs-
attitudes », spécifiques à un groupe, sont en général connus et acceptés par l’ensemble du
groupe ; ainsi, les attitudes féminines sont encouragées par l’ensemble des sociétés comme
le sont les attitudes masculines ou enfantines.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Limitation et la personnalité « statutaire » :


 Donne plus de place à l’individu (différents statuts = différents rôles)
 Il vient relativiser l’emprise de la culture sur les conduites individuelles

Une culture = une identité culturelle ??? TUY$

Il ne faut pas croire que parce qu’on attribue aux gens une culture il se l’attribuent eux-
mêmes.
 Il est illusoire de croire que parce que on a identifié ou on croit avoir identifié
une culture dans un groupe que ce groupe a forcément une identité culturelle
qui correspond.

ü  La culture n’équivaut pas à l’identité culturelle.

Critiques :
1) L’essentialisme (essence précède toute existence)
Le fait de partager un même code culturel ne saurait induire pour autant l’adoption
de pratiques homogènes…
2) Méthodologie - Chaque culture comme un tout homogène et laisse un peu de place
aux variants (rapport de domination ?)

Des sous cultures déviantes ?


- Différentes manières d’intérioriser la norme sociale
- Coexistence de sous-cultures déviantes
- Les différentes étapes successives nous orientent vers le chemin de la déviance

III- Talcott Parsons : l’intégration par les systèmes


Œuvres  :
¯ The structure of Social Action
¯ The social system

 La société mais aussi l’ensemble des actions


 Influence à la fois de Weber (individu) et Durkheim (déterminisme social)
 Posture épistémologique qui est positiviste
 Dégager de grandes lois, créer un cadre théorique globale sur la société
 Théorie très complexe

Pour lui, une société est intégrée, elle tient ensemble du fait qu’elle est constituée d’une
architecture, de système qui remplissent des fonctions.

ü Il va poursuivre l’idée que la société est une structure d’institution = une architecture
organisée autour de systèmes qui exercent des fonctions.

Nouveau paradigme : la manière dont je vais m’intéresser à la réalité sociale

 Question au cœur de son approche est semblable à toutes celles de la naissance de la


sociologie
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Comment une société peut survivre et continuer alors que les gens naissent – vivent –
meurent qu’ils sont remplacés ? comment l’ordre des choses social existe, se maintient et
comment cela fonctionne-il ?

 La posture fonctionnaliste (=paradigme)


 Si une institution sociale existe c’est parce qu’elle a une fonction. La fonction =
principe explicatif.
o La fonction n’est pas directement observable, il faut prendre de la hauteur pour
comprendre une sous-structure, il faut le faire au regard de l’ensemble de la
structure ; au regard de ce tout qui surplomb.
AGIL = dimension explicative d’un système d’action (SA) TUYAU

= Système d’action qui explique le maintien de nos actions à travers l’idée de nos impératifs
personnelles et le fait que l’on intègre une série de norme et de valeurs.

Les 4 impératifs essentiels (politique, économique, intégratif, institutionnalisé) structurent


qui remplissent la fonction dans le système social :

1) Adaptation à son environnement : moyen d’adéquation fins


 L’économique : gestion optimale par adaptation. Chaque institution sociale doit
s’adapter à son environnement.

2) Goal-attainment : poursuite des buts collectifs autant pour le coll que pour les
éléments constitutifs
 Le politique : (gouvernement, administrations…), réaliser des fins collectives de la
société (éducation, santé, sécu sociale…), contrainte pour intégrité. Poursuivre et
atteindre ses objectifs.

3) Intégration des membres dans le système social : assurer une cohésion système
sociale (le plus important)
 La communauté sociétale : assurer le loyalisme – transformer les modèles culturels
en normes = primordiale car statuts et rôles se diversifient (ex : juridique). Relier un
certain nombre d’autres institutions, elle contribue à faire tenir ensemble les
différentes composantes de la société. Chaque institution participe à la reproduction
d’un modèle culturel ?

4) Latent function (pattern) : maintien des normes et valeurs pour qu’elles soient
intériorisées : système culturel
 Les structures de socialisation (écoles famille, religion…) : assurer la légitimation des
orientations culturelles de la société. Ce sont des modèles de culture
institutionnalisés qui sous-tendent les actions.

 Le tout est un ensemble où tout en interdépendance => un changement dans une


structure impacte une autre.
 Les autres structures forment l’environnement d’une structure

 Atome structurel = l’individu (définit par son statut)


Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Droits- devoirs => comportements attendus guident les actions individuelles.


L’individu a intégré son rôle + valeurs normes et finalités (buts) de la société. Il a été
socialisé (AGIL)

 Maintien du système d’action


 Construction de l’équilibre social : intériorisation de valeurs pour maintenir
cohérence entre valeurs acquises et rôles sociaux => équilibre (théorie
fonctionnaliste)
 L’ensemble social est défini comme un ensemble d’actions
 AGIL : élément essentiel de l’action car c’est un processus tel qu’un individu devient
porteur de son système social

 Le système d’action de Parsons : la société dans son absolu


Selon Parsons, 4 grands systèmes fonctionnent : Le structurofonctionalisme
1. Culturel
2. Social / communauté sociétale (qui fixe les normes et le royalisme)
3. De la personnalité
4. Physico-organique

RÉSUMÉ
ü Socialisation prime sur l’interaction
- L’indicateur sait ce qu’on attend de lui (intériorisation des normes)
- Les attentes sociales sont claires

ü L’indicateur anticipe correctement => rôle social conçu en fonction des valeurs
« globales »
- Action sociale est prévisible (respect des normes et cohésion sociale)
- Maintien du système d’action
ü Si une déviance se maintient de manière durable, elle n’est pas seulement perverse,
c’est qu’elle a une utilité.

Que faire des dysfonctions, des conflits, de la déviance dans une logique systémique ?

S’il n’ignore pas le conflit ou les problèmes dans la société, le bon fonctionnement de la
société devrait finit par les évacuer ou les résorber.
 Une société digne de ce nom et qui fonctionne vient au bout de ses conflits.
 Une société en conflit n’est pas une société selon Parsons. Or, certaines
sociétés sont en véritable guerre permanant et pourtant elles forment une
société.
 Dans le sociétés modernes, la guerre est un mode de fonctionnement.

Capacité de rétroaction : le système est doté d’une intelligence qui dépasse celle de
l’individu
 Il fait en sorte de survivre et d’adapter (capable de se modifier, se corriger)

Risque chez Parsons (social mais aussi au niveau de la personnalité) : déviance comme
résultat d’un ajustement entre systèmes, fonction et rôles :
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Idée que tout n’est pas parfait. Il y a une déviance. Il traite ça comme un dysfonctionnement
(il y a un hiatus / coupure entre les systèmes).

Critiques :
- Incapacités à rende compte des crises – changements social (ce sont spécialisées
et sont plus efficaces)
- L’individu adopte des schémas de comportements prédéfinis
- Maintien des modèles de contrôle – conservatisme
- Loin du terrain et de la réalité

Une théorie évolutionnisme, conservatrice ethnocentrique ?


ª Évolutionniste. Toute société normale doit devenir une société moderne
ª Conservatrice : société américaine est la plus avancée dans la régulation
démocratique des systèmes
ª Ethnocentrique : tendance à privilégier les normes et valeur de sa propre société
pour analyser les autres sociétés

IV- Le fonctionnalisme : Malinowski, Parsons, Merton

Le fonctionnalisme évoque divers modes d’approche des faits sociaux qui ont des
dénominateurs communs.
On ne part pas des conditionnements sociaux « coercitifs » (=qui exercent une contrainte)
qui produiraient une action précise (des causes déterminantes), on part des finalités
(fonctions) de l’action qui « justifient » son déroulement et son maintien dans le « système »
ou dans la « structure ».
 Fait qu’une société a une certaine durée et ne se réinvente pas tous les
jours.

è Malinowski :
Son projet tourne le dos à l’évolutionnisme qui tendait à renvoyer les primitifs vers
l’irrationalité.
ü Il est l’inventeur du fonctionnalisme absolu
ü Il propose une théorie scientifique de la culture
ü Il développe une vision harmonieuse de l’ordre social

Il invente donc 2 concepts :


1) L’ethnographie : le fait de vivre longtemps dans des populations lointaines. Il théorise
sa méthode comme une méthode qualitative pour produire des données
anthropologiques.
2) Le fonctionnalisme : l’idée que c’est pour savoir à quoi sert une institution, un
comportement et une croyance. On ne parle pas des conditionnements sociaux qui
produit des actions mais de ce qu’on appelle des finalités de l’action qui justifient son
déroulement ou son maintien dans le système de manière rétrospective. Si les choses
fonctionnent comme ça c’est qu’elles servent à quelque chose.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Il émet 3 postulats du fonctionnalisme « radical » :


1) FONCTIONNALISME UNIVERSEL
Dans une société, tout a un sens ou une fonction (institutions, rites, tradition…)
Chaque chose joue un rôle, rien n’est là pour rien.
Chaque élément est indispensable au fonctionnement de la totalité du système, sans
quoi il ne serait plus dans ce système.

2) UNITÉ FONCTIONNELLE DE LA SOCIÉTÉ


Le sens ou la fonction d’une institution, d’un rite… doit être rapporté à l’ensemble du
système plus général qui l’environne.

3) NÉCESSITÉ
Chaque élément est indispensable au fonctionnement de la totalité du système
général ou de la société (rien ne sert à rien, tout a une utilité pour assurer le
fonctionnement du système).

Critique de l’hyper-socialisation de Parsons TUY :


Parsons sous-estime les tensions éventuelles qui peuvent se produire au cours du processus
de socialisation entre les diverses instances au profit de l’intériorisation progressives des
normes sociales.
Pour lui, l’acte déviant n’est pensable que si un écart se produit entre deux systèmes
normatifs distincts :
1) L’ensemble des valeurs intériorisées au cours du processus de socialisation
2) L’interprétation que les individus font de leurs rôles sociaux afin d’agir
conformément aux attentes

Comme pour Parsons, l’intériorisation des normes produites par la socialisation prime
nécessairement sur l’interaction (la fonction de communication) puisqu’elle la précède ; les
attentes sociales sont suffisamment claires pour que les individus anticipent correctement
les rôles à accomplir (cette dimension a été fortement critiquée).
De ce fait, l’action sociale est largement prévisible, conforme au respect des normes et
susceptible de garantir la cohésion sociale.

V- Merton : … comment intégrer les ratés dans un fonctionnalisme souple. TUY


Distance avec Malinowski et Parsons

 Il veut rompre la mécanique des 3 postulats de Malinowski

Pour lui, il n’existe plus de correspondance stricte entre besoin, fonction et institution.

ü Apport 1
Un seul élément peut avoir plusieurs fonctions : une seule fonction peut être remplie
par des éléments interchangeables
- Équivalents fonctionnels
- La relation entre besoin et fonction n’est plus si évidente ; plus de
correspondance parfaite (manque d’adaptation)
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

- Dysfonction ?
 Possible : cas de non correspondance – manque d’adaptation.
Les dysfonctions sont en fait la règle : aucune institution ne fonctionne parfaitement bien
mais ce n’est pas pour autant qu’elles n’assument pas leur fonction.

ü Apport 2
Comprendre les différences entre les motifs d’une action (intention subjective) et les
résultats (conséquence objective)
EX : Boss

ü Apport 3 (+ intéressant) TUY


o Groupe de référence et des groupes d’appartenance => socialisation anticipatrice
(normes et valeurs intégrées par avance) peut impliquer déception
 Cela reste fonctionnel car il y a une mobilité (un nombre suffisant)
o Pour l’individu, il y a une différence entre sa réalité et les représentations sociales
=> remise en question de l’intégration des sociale
o L’ensemble des rôles : il peut y avoir des contradictions au sein de ces rôles (4
mécanismes pour éviter les tensions)

La question de la déviance :

Les individus agissent dans une société en fonction d’’objectifs et grâce à des moyens.
 Il peut y avoir un décalage entre moyens et objectifs (obligation – intériorisation)
 Comprendre déviant pour résoudre injonctions

La déviance n’est pas une anti socialisation, c’est une autre socialisation. La délinquance est
une société, on apprend à devenir délinquant ; c’est une affaire de socialisation.

La délinquance n’est pas un raté de l’éducation mais ça peut être une sorte de situation dans
laquelle les gens choisissent une carrière de délinquance parce que les autres normes ne
sont pas jouables.
 Déviance comme manière de résoudre un vécu d’anomie (Durkheim et son concept
come contradiction entre la position d’un individu ou un groupe) et ce que cet
individu ou groupe perçoit des normes et valeurs sociales (Al Capone).

Durkheim : anomie ; l’individu ne trouve plus ses repères, trop gros changements.
Al Capone : la société donne des valeurs contradictoires.

 Tensions entre les valeurs (but valorisé par la société) et les moyens accessibles aux
individus

Les 5 solutions à ces tensions selon Merton TUY


 Il y a différentes manières pour l’individu d’être socialisé :

Conformisme : il adopte les buts de la société et il adopte à peu près les comportements qui
vont avec. Il s’aligne aux valeurs.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Ritualisme : c’est le comportement qui l’intéresse. Il fait son petit travail dans les normes
parfaites. C’est le bon fonctionnaire, il fait son boulot et ne pose pas de questions. Il
s’intègre en respectant les rituels sociaux. Il ne s’aligne pas spécialement sur les valeurs, il
fait des rites.
Évasion : comment devient-on fumeur. Le mode de vie une est une sorte d’évasion

Rébellion : conteste les normes de la société. On peut être socialisé, intégré un mode qui
« sort » de la société.

L’innovation : Merton prend l’exemple d’al Capone qui représente à sa manière une forme
de réussite grâce à son ascension sociale appuyée sur le crime. L’innovation n’est pas
toujours dans l’ordre établi (riche et grand personnage => chef du crime organisé).

Théorie de la déviance :
ü Selon Parsons ; la déviance est un problème que les systèmes résolvent (prison est
une institution sociale qui résout ces problèmes).

Successeurs : la déviance est plus complexe car ; soucis de rôle, d’’identification moins sûr de
sa vision de la société.
 Se développe alors une sociologie de la délinquance comme une autre socialisation.
 Délinquant ne sont pas forcément une anti-société. C’est une sorte de socialisation.

VI- Des sous-cultures criminelles différentes selon les statuts sociaux et la position
face au structures sociales et valeurs collectives promues par la société TUY

Sous-culture criminelle : repose sur l’existence de modèle fournis par des proches, symboles
et réussite dans la délinquance. C’est la mafia classique.
Un apprentissage des règles requises par le milieu, l’intériorisation progressive du code et de
la frontière établie entre légalité et l’illégalité, l’observance (=action d’observer
habituellement, de pratiquer) à scrupuleuse des règles établies par l’organisation criminelle.

Sous-culture conflictuelle : correspond à la délinquance rencontrée dans les milieux


défavorisés. Elle résulte de la faiblesse des instances de contrôle social qui ne relient cette
population juvénile (jeune) ni aux normes conventionnelles, ni à une organisation criminelle.
Les jeunes qui évoluent dans ce cadre font donc preuve de comportements agressifs mais de
façon anarchique.

 Cette population fait l’objet de poursuite judicaire fréquente, car la visibilité sociale
et l’inquiétude qu’elle inspire est très grande. Il y a une socialisation très forte mais
en dehors de la société dominante.
 Il y a une perte totale de repères. C’est une socialisation qui se décompose par
rapport à la société dominante.

Sous-culture de l’évasion : individus capables d’atteindre des objectifs légitimes définis par la
société et qui se trouvent dans l’impossibilité de rejoindre une organisation délinquante.
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 Une manière de sortir de cette contradiction consisterait à devenir toxicomane, de


consommer des drogues qui nous font sortir de la réalité.

 La culture populaire n’est pas dépendante de culture dominante (TUY)


L’ordre social n’est pas un ordre intégré autour de la classe dominante mais d’un champ
d’inégalité de ressources et de pouvoir qui s’expriment aussi dans des différences et des
provocations de styles de comportement.

CONLUSION
ü Différentes façons de se socialiser et par conséquent de définir la déviance = il y a des
conditions favorables pour dévier.
MAIS
ü Mise de côté des pratiques des agents sociaux (vue comme homogènes)
ü L’individu aurait des difficultés à se situer par rapport aux normes, aux valeurs…
ü Les sociétés sont faites de groupes sociaux différents. La société est une sorte de
compétition dans les groupes.
ü La déviance est un construit social ; elle ne peut pas être perçue comme uniquement
le fait d’une socialisation ratée par rapport à une culture dominante.
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Chapitre 5 : Sociologie de l’action sociale : beaucoup d’économistes ; Weber, RCT, Boudon

Notions clés
ü Individualisme (méthodologique) : on voit au niveau des fondements collectifs un
angle du calcul ou de la rationalité des choix des individus qui sont capables de se
piloter dans ce monde de normes en faisant des choix
ü Intérêt : Calculateur de toute sorte d’intérêt (pouvoir culturel, sécurité,
environnement ; tous les éléments calculables)
ü Rationalité : être capable de calculer ses bénéfices, ses peines …
ü Logique de situation : comprendre le comportement des gens dans ses relations avec
les autres, le fait social existe et contrôle les comportements individuels
ü Effets de composition, effet pervers : l’addition des comportements individuels va à
l’encontre des objectifs individuels

Culturalisme = sociologie d’intégration ; il y a une sorte de boussole symbolique fabriquée


par l’éducation (pb de frontières, de changements)

De la querelle des méthodes à Weber


TUY Raisonnement économique = regarder le comportement des gens avec le rapport cout /
bénéfice dans la question de rareté.
Il distingue différentes formes d’actions sociales.

 Homo oecomicus des économistes néo-classique (marginaliste) Von Mises


 Comprendre de manière scientifique les règles qui sous-tendent ces comportements
économiques en utilisant le modèle de la science naturelle .

 Limiter très fort les hypothèses quant aux logiques de comportement


o Les moyens limités : maximiser ses utilités CAD avoir le maximum de
satisfactions sachant qu’il est sous-contrainte de l’environnement
TUY Il s'intéresse au comportement des hommes face à la question de rareté. Les
économistes expliquent le fait qu'il y ai moins de natalité (cout est trop cher, prise en
charge...), il s'intéresse au rapport à la rareté.
Pour les familles avec beaucoup d'enfant ; on fait des enfants parce qu'on les aime.
En occident, ils font donc moins d'enfants étant donné le cout et les complications... c'est
devenu une contrainte.

Von Mises : Les économistes


ü L’action humaine résulte strictement d’actions individuelles.
ü Les actions collectives devraient être décomposées en somme d’actions individuelles.
ü Côté rationnel : il a pour but d’atteindre ses satisfactions

 L’homo sociologicus de Weber : Type-idéaux (202-205)


 L’action rationnelle en finalité et les autres types d’action (le foulard)
 La logique d’action en finalité (référence à la rationalité) s’impose en Occident
comme raison que les gens donnent à leur comportement
o Elle n’est ni naturelle ni la seule
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

o Elle est produite par des processus sociaux qui dépassent l’individu
(désenchantement du monde : recul des religions et des traditions,
bureaucratisation, modèle valorisé du comportement type capitaliste)
o Légitimité : même s’ils calculent en finalité les individus se réfèrent à un
jugement sur l’ordre social comme juste, les individus fonctionnent en
considérant que ce qu’ils font est juste
 Usage, coutume, intérêt mutuel (pas seulement une norme intériorisée)
 Lire : comment la logique de la situation pousse les gens à agir objectivement dans le
même sens
La question de l’individu, de la relative rationalité, on va la retrouver à la base de l’action
sociale selon Weber plutôt que de retrouver le fait social qui serait antérieur comme le
prétendait Durkheim.
Les faits collectifs n’ont rien d’automatique. Il faut d’abord se situer auprès de l’individu.
Weber admet qu’il y a un grand nombre de comportements qui sont produits par un calcul
individuel rationnel où l’individu calcule ses peines par rapport à ses objectifs.
Ils font un choix de valeur ou de traditions ou pour des raisons affectives.

ü L’individualisme de Weber consiste ainsi à centrer son analyse sur la signification que
les individus confèrent à leurs actions.
 Weber est un actionniste car il considère que la compréhension des ressorts collectifs
doit être individuel et avec une certaine rationalité.

TUY De l’homo oeconomicus à homo sociologicus : second mouvement


 Un seul motif d’action universelle : maximiser sous contraintes ?
o Ex : Becker : le mariage comme le crime résulte de calculs d’optimisation sous
contraintes (situation, capitaux, préférence)

Homo sociologicus de Boudon calcule bien lui aussi les peines et les gains individuellement
et agit sur base rationnelle mais … pour l’homo sociologicus, les motifs d’action s’avèrent
plus complexes
 Il ne veut pas suspendre habitudes et croyances hors de son raisonnement (l’individu
n’est pas prisonnier mais dans une certaine mesure elles sont enracinées
profondément)

 Le droit à l’erreur inscrit dans certaines situations (ex : le code d’honneur dans
certains milieux qui pousse à des actions peu rationnelles)

 Rarement accès à toute l’information… pour optimiser (inégalité sociale est aussi
inégalité informative) = on n’a pas toujours l’information pour choisir

 Non transparence à l’égard de soi-même ! Forme d’incapacité de percevoir soi-même


o Beaucoup de justification ex-post des comportements (rationalisation qui
consiste à justifier les choix après réalisation)
 L’individu est rarement seul : toujours en interaction ! (Les autres influent
nécessairement de diverses façons ; cprtmt, choix, stratégies individuelles…)

TUY : De Homo oeconomicus à Homo sociologicus en deux temps (Weber-Boudon)


Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Homo economicus = tout individu est ou doit être considéré comme rationnel ; traitant
l’information afin d’agir dans son intérêt personnel

Homo sociologicus interprétation plus vraie de l’homme en tant qu’il est acteur social,
inséré dans des dynamiques de conflits comme de coopération.
 Rationalité limitée : idée selon laquelle la capacité d’un individu est altérée par un
ensemble de contraintes comme le manque d’information, des biais cognitifs ou
encore le manque e temps. Les acteurs on tendances à choisir des solutions
satisfaisantes et qui leurs semblent le plus juste.

L’individualisme méthodologique IM

Au sens général l’IM consiste à envisager tout phénomène social à partir des motivations
individuelles des acteurs et de effets qu’ils exercent les uns sur les autres.
 Comprendre la société en faisant l’économie de poser le fait social comme antérieur,
structurant et déterminant.

 Refus du holisme (ex : Durkheim / Dumont) : les comportements ne peuvent être


expliqués par une raison sociale supérieure (comme le système culturel ou le
système des rôles) ou un déterminisme des structures (Lévi-Strauss, Bourdieu)
 … tout ce que Boudon appelle « sociologisme » avec ironie !
Les sociétés holistes : des sociétés qui étaient plutôt hiérarchiques, où les rapports sociaux
étaient entièrement hiérarchisés
Les sociétés individualistes : inégalitaire mais valeur égalitaire.

 Et même dans des sociétés traditionnelles non occidentales (le calcul est rationnel)
o Cas de l’Inde (cas de la natalité en Inde, p208)
Les motivations et les calculs individuels peuvent expliquer les choix collectifs y compris dans
les sociétés traditionnelles.

 Les faits sociaux sont des effets de composition ex-post, résultent de l’addition de
comportements individuels qui peuvent générer :
o Effet pervers : effets de composition qui produisent une logique de situation
défavorable aux objectifs individuels pourtant rationnels (p209)
L’effet pervers est donc une conséquence non voulue produite par l’agrégation d’actions
individuelles pourtant parfaitement rationnelle, chacune envisagée individuellement. TUY

Cas de Boudon ; les IUT :


Mauvais départ des IUT au 20e car dans un mouvais contexte : moment d’ouverture de
l’université a des publics plus grands (faire plus que 3 ans, dépasser les autres) et donc les
IUT n’ont pas marché. Explique l’échec et pourquoi cet échec.
ü Expliquer les faits sociaux en fonction des calculs individuels.

 Débat autour de l’IM (les critiques de Hirschman)


o La référence à l’intérêt individuel s’est imposée comme une valeur (l’intérêt
individuel serait civilisateur !) et opposée au fanatisme et aux croyances (p214
Hirschman et la passion compensatrice)
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

TUYAU : derrière IM – libéralisme philosophique : lorsque les individus peuvent poursuivre


leur intérêt cela les protège contre le fanatisme, l’arbitraire … (compétition et la
reconnaissance individuelle est une garantie contre la tyrannie et l’obscurantisme)
La civilisation c’est l’argent accumulés par les gens qui produisent de la richesse et qui nous
garantit contre la tyrannie de la religion, les ethnies « supérieures ».
o Le cas du vote (Pizzorno) : symbole, identité, affective guident aussi l’action
individuelle du vote
Se demander le poids de ma voix ; pourquoi les gens vont voter ? C’est un acte citoyen, ils ne
s’imaginent pas que leur vote est important pourtant ils vont voter (cout/ bénéfice est
incertain). Il y a des éléments symboliques d’identité politique qui dépasse le calcul utilitaire.
o Rationalité instrumentale (Gellner, p115) LIRE
Consiste à trouver une adéquation entre les moyens dont on dispose et les objectifs visés.
o La main invisible du marché contre le fait social de Durkheim
o Le sujet sociologique ou l’individu dans l’histoire n’est pas un calculateur
universel (Favre)
Dimension extrêmement réductrice des choix proposés aux acteurs sociaux dans l’usage de
modèle, qui dans la réalité ne se trouve jamais dans la situation du modèle.
L’homo sociologicus est ainsi partagé entre fiction et tautologie (si qlq a agi c’est que son
intérêt le commandait de le faire).
o Modèles et exemples chiffrés de Boudon sont théoriques et ad-hoc
o Le cavalier solitaire du covid …
Aller se faire vacciner ou pas ? le calcul rationnel : je ne prends pas le risque de me faire
vacciner mais je mobilise tt le monde à le faire car ce qui compte c’est que 90% de la
population soit vaccinée.

 La recherche de la richesse est loin d’être immorale, de nos jours c’est bien vu.
 Le calcul est devenu un mobile de comportement tout à fait respectable.

CONCLUSION IM

ü Plus l’accent est remis sur l’individu cherchant à préserver ses intérêts dans des
logiques de situation que le sociologue peut modéliser (ex : choix des études aussi un
calcul)
ü La logique de situation = le système d’interaction dans lequel évolue l’individu (jeu)
commande largement ses stratégies et ses choix ; le rôle est sa propre récompense
Le comportement devant certains choix peut être compris selon la rationalité (choix
donc renoncement) et la logique même de la situation rend ce comportement
raisonnable (l’évaluation du choix est raisonnable donc il le fait).
ü Mais il ignore :
- Les propriétés sociales des individus
- L’histoire de la formation des systèmes d’interaction et les dynamiques sociales
ü Le cas des IUT : Boudon pris au piège de son exemple
Les logiques de situation peuvent très vite changer dans le temps.

L’homo stratégicus de la sociologie des organisations


 Simon 1987 (Nobel d’économie) : la rationalité limitée au procédurale (choix dans un
cadre d’information incomplète
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

L’individu parfaitement informé atteint toujours son but. À l’inverse, dans un univers
incertain, il ne maitrise pas la totalité des infos pour exercer un choix optimal. Ainsi, il va
réaliser le meilleur choix contenu de l’information dont il dispose = zone d’incertitude

 Crozier Friedberg :
o Le niveau de l’individu OK
o Liberté et rationalité des acteurs non à priori mais formatées dans des jeux
propres à un contexte organisationnel
Utilisation de règles de manière ambivalente.
o Marges d’action des individus / zones d’incertitudes TUY des organisations

Certaine liberté d’action et rationalité comprise dans le cadre d’une organisation


Déployer des stratégies pour maximiser leur pouvoir (capacité de définir les règles du jeu et
d’être autonome)
Pouvoir TUYAU

Le pouvoir dans l’analyse stratégique


 Homme (individu) ou acteur maximise son pouvoir en situation plutôt que des utilités
(économie)
 Le pouvoir est l’objet d’un jeu entre acteurs plutôt qu’un attribut a priori de certains
acteurs
Capacité que l’on peut avoir là ou est, dans la famille, dans une entreprise dans un village…
Capacité d’un individu de définir les règles du jeu collectif, de les imposer, de les sanctionner
et la capacité de les changer.

 4 sources du pouvoir différentes : cumulables TUY


1) La maîtrise d’une compétence particulière : repose sur la simple croyance du
statut
2) Les relations avec l’environnement : marginal séquent ; maitrise les relations avec
l’environnement
3) La maitrise de l’information : conserve et diffuse l’information sur l’organisation
4) La maitrise des règles des organisations : légitimaire légal rationnel

 Règles ambivalentes (pouvoir et contre-pouvoir) et l’usage peut être ambivalent ; le


pouvoir n’est pas unilatéral (rôle ne sont pas figé)
 Système et rôle mais pas ceux de Parsons
Qui négligent les relations d’interdépendance entre acteurs au profit d’une théorie générale
postulant l’intégration normative CAD visée de buts partagés par les membres de
l’organisation.

TUY : Pouvoir dans les organisations selon l’analyse stratégique

 Le système d’action concret (Crozier) contre l’illusion substantialiste (structuralisme)


Combinaison des jeux +/- intégrés qui s’articulent au sein de l’organisation et supposent une
régulation d’ensemble. Le système d’action concret est défini comme un « construit social » :
concept proposé à partir d’observations empiriques.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

L’illusion peut conduire à faire oublier que dans les 2 cas on a affaire à des espaces
structurés de jeux entre acteurs et à rien d’autre.
TUY système d’action concret contre structure

 L’action organisée = un modèle d’analyse : même en dehors des organisations : « …


dans tous les cas, il s’agit de…(pas important)
Revient à admettre l’existence de zone de flou dans les relations sociales que l’organisation
ne saurait résumer une fois pour toute : comprendre comment les acteurs sont amenés à
inventer des modalités visant à ajuster leurs actions à l’environnement dans lequel ils
évoluent.

4 dimensions de l’action organisée et sa régulation (pas important)


 Inévitable zone d’incertitude (= marge de manœuvre)
 Anticipation des rôles par les acteurs sur base de la connaissance intime du milieu
 Régulation unifiée ou divisée des finalités
 Régulation centralisée (organes supérieurs de pouvoir) ou décentralisée au niveau
des acteurs de terrain (ex : dans les services d’une entreprise ou au niveau des
commune dans l’administration publique).

Les critiques du modèle stratégique


 Propriétés sociales et histoire sociale des individus-acteurs sont évacuées
 L’individu n’est doté de caractéristiques (compétences, statut, capitaux) que dans le
cadre de l’organisation. Ses propriétés sociales générales disparaissent de l’analyse.
o Absence de référence aux macro-structures de pouvoir et d’inégalité (classes
sociales, castes, genre, ethnicité).
Les groupes sociaux sont en situation de compétitions, de concurrence, de
combat ou de soumission par rapport à ces choses.
Boussole du modèle : pôle autonomie et pôle pouvoir

Variable clé : gestion du pouvoir


L’histoire des individus ne compte pas (qualité en dehors de l’organisation est
inintéressantes ; on les défini à travers le modèle d’organisation), leurs paramètres
extérieurs ne sont pas pris en compte.

BREF :
ü Le pouvoir reste une capacité à définir des règles du jeu pour un ensemble +/- vaste,
de les faire appliquer, de les sanctionner et de les changer... pendant un certain
temps. Mais pour l’acteur stratégique, il s’agit de « tirer son épingle… là où… »
L’individu arrive à tirer son épingle du jeu dans n’importe quelle situation, il ne la subit pas
entièrement. Il fait ça pour maximiser son pouvoir, sa capacité à définir ou contribuer à
définir les règles du jeu.
Contourner le rapport de force pour récupérer un minimum d’autonomie et de pouvoir.
Ainsi : les armes des faibles

TUY : Maximiser des utilités (IM) ou maximiser le pouvoir (AS) en situations (épingle…)
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

D’où vient cette recherche de l’autonomie et du pouvoir qui serait liée à toute action /
relation sociale ?
Le pouvoir ne tient pas aux individus. Ça tient à la position des individus dans un ensemble
de relations sociales. Le pouvoir est plus ou moins institutionnalisé ; se traduit dans des
règles, des institutions.
Autonomie : « je maitrise ma vie » et pouvoir : « je maitrise un peu les règles du jeu ».

r Touraine
 Un actionnisme mais dont le sujet est collectif (classes, mouvements sociaux)
 Le capitalismes ➡️ Le capitalisme post-industriel ➡️la fin de la société
La société globalisé ; société fragile post industrielle
 L’individu: ➡️le mouvement social ➡️le sujet
 Le changement du modèle de l’action sociale l’historicité et la créativité des acteurs
 L’analyse des nouveaux mouvements sociaux dans la société post-industrielle
(1960/80)
Nouveaux mouvements : mouvement de jeune, féministe, écologiste, minorité…
Ces nouveaux mouvements apparaissent comme une interpellation ; nouveaux par rapport à
avant mais par rapport à nous aussi (ex : gilets jaunes) !
Le monde ouvrier auquel on doit les mutuelles, syndicats (il n’est plus ce qu’il était) …
l’ancien monde ouvrier est MORT. Les ouvriers sont en Chine à présent.
La société n’est pas figée mais en mouvement ; les mouvements sociaux font changer les
règles collectives de la société.
Les sociétés se transforment et les règles du jeu changent.

Touraine est classé dans l’actionniste mais ‘acteur pour lui n’est pas individuel mais collectif :
La source de la société, c’est l’action. L’action sociale est à l’origine de la mécanique de
comportement, l’acteur n’est pas un acteur individuel mais un acteur collectif (mvmts
sociaux) TUY

Le sujet est cadré ; doit faire un travail permanent pour donner du sens à sa vie, la recherche
du sens se fait au niveau individuel. Le sujet = le collectif renvoi à l’individuel.

 Le sujet serait devenu l’individu cherchant à donner sens à son expérience… car ce
sens n’est plus donné par des institutions ou idéologies
 Une méthodologie : l’intervention sociologique, terrain, travail collectif (voir la Galère
de Dubet), faire parler des acteurs, organiser des « confrontations »
Touraine étudie les populations. Il utilise la méthode de l’intervention anthropologique : on
met le doigt sur les problèmes qui fâchent et on fait discuter les acteurs qui sont fâchés =
monde de la non-structure. On les invite à développer les arguments, leurs logiques et de là
on peut sortir des choses intéressantes qu’on ne trouve pas dans les débats publics.

 La critique : demeure chez Touraine une philosophie de l’histoire qui pose a priori
une orientation de la société …
Pb : distance que le sociologue doit entretenir avec son objet de recherche.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Lorsque le sociologue est invité à trancher sur l’historicité et à désigner quels sont parmi les
divers mouvements sociaux ceux qui ont vocation à résister à l’épreuve du temps et à
s’imposer dans l’avenir comme dépositaire d’une nouvelle vision du monde, il dépasse un
peu son rôle…

L’héritage de Touraine : François Dubet


 L’expérience de l’acteur contre le rôle TUY
CAD avec une dimension volontariste, active et subjective : l’expérience n’existe pas en
dehors de l’individu ni en dehors du groupe qui vit une expérience.

 L’identité pour le travail de l’individu sur lui-même (plutôt que la société sur lui)
lorsqu’il doit donner une cohérence aux actions qu’il produit dans des logiques de
plus en plus diverses
Une partie de vos comportements sont déterminés parce que vous cherche à maintenir une
cohérence dans votre identité.

 La réflexivité de l’acteur par rapport à son action pour lui donner du sens (pour lui-
même et pour les autres)
Il est capable de se représenter le sens de son action et de déterminer si elle est bien ou elle
est mal, si elle a été favorable pour les autres … ou non
L’individu pour exister socialement doit donner du sens à ses expériences de vie (on la
produit nous-même) qui sont de plus en plus diverses et varient en fonction de chacun.

Intervention sociologique : confronter des gens aux positions différentes afin d’identifier les
conflits et comment les gens définissent les problèmes ; on fait travailler les gens au mieux
de les interroger individuellement. Avec les conflits on comprend comment les gens
développe une argumentation particulière.

 Une sociologie de l’individu… comme boite noire ?

Les cités de Boltanski et Thévenot TUY


 Les principes que les acteurs mobilisent (revendiquent comme leur) pour justifier leur
action…
 Se révèlent lors de dispute et s’organisent lors d’épreuves (attributions de grandeur à
des « êtres » comparés l’autre des principes auxquels il se réfèrent)
 Les 6 cités, leurs principes supérieurs… (parfois leurs amalgames et leur compromis)
réalisés dans les justifications données par les acteurs
Luc Boltanski et Laurent Thévenot proposent de rendre compte des principe moraux
auxquels les individus se réfèrent pour justifier leurs actions.
Pour eux, le site d’action privilégié des logiques d’action est la dispute, CAD le moment où
les conflits éclatent et où les acteurs doivent convaincre d’autres personnes que leur
comportement est juste. Existence de 6 cités (ce chiffre n’est pas exclusif) ; chacun disposant
d’une norme visant à mesurer la grandeur des différents acteurs :
1) Cité inspirée : action justifiée par rapport à des valeurs transcendantes (Dieu, le bien,
l’art…)
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

2) Cité domestique : action justifiée par la référence aux relations de proximité (famille,
secte, entreprise) et aux liens de la solidarité au sein du groupe
3) Cité de renom : on agit en fonction de la reconnaissance publique, du prestige
4) Cité civique : on agit en référence à l‘intérêt général
5) Cité marchande : la logique de l’échange marchant préside ici la définition des
normes d’action
6) Cité industrielle : action justifiée par l’efficacité pratique, l’adéquation entre les
moyens et les fins

TUY : A partir de Touraine (aussi Dubet plus tard et B&T) on parle d’acteur (individuel ou
collectif) et non plus seulement d’individu

 Principes de justice = principe d’actions ?


Les gens ne défendent pas nécessairement leurs intérêts. Ils les défendent, dans une
certaine mesure, ils jouent les rôles sociaux en fonction de leur position mais aussi se
réfèrent pour piloter leur propre façon de faire des principes de justice. Les hommes
justifient leurs actions avec des principes de justice.

LES TUYAUX
- Homo oeconomicus (envisager l’ensemble des actions sociales à partir de l’hyp. de
maximisation sous contraintes : l’individu recherchant en toute situation à accroître
l’utilité dont il peut disposer : coût/bénéfice), homo sociologicus (individu possède
rarement toutes les données qui permettent d’optimiser les choix et décisions) entre
deux temps (Weber-Boudon)
- Effets pervers (individualisme méthodologique, Boudon)
- Logiques de situation
- Pouvoir dans les organisations selon l’analyse stratégique
- Zones d’incertitudes
- Maximiser des utilités, ou maximiser le pouvoir en situations (épingle…)
- Rationalité, rationalité limitée
- Système d’action concret contre structure
- Expérience contre rôle
- Les cités de B & T
- À partir de Touraine (aussi Dubet plus tard et B&T) on parle d’acteur (individuel ou
collectif) et non plus seulement d’individu

PP 236 LES SUPER TUYAUX


- Thèmes de réflexion
- Homo oeconomicus et homo sociologicus
- Apports et limites de l’individualisme métho.
- Le pouvoir dans l’organisation
- Action rationnelle et finalité
- Effet d’agrégation, effet pervers
- Rationalité limitée, rationalité procédurale, zone d’incertitude
- Expérience
+ cours oral : action rationnelle, action raisonnable
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Chapitre 6 : Sociologies constructivistes

Comprendre comment les individus sont les producteurs des normes et comment ils les
subissent = attention orientée vers la socialisation ; comment ils intériorisent les règles ?

Fondements : p240-246
 Refus d’accorde le primat à la structure (intégration) ou à l’individu (actionnisme)
pour analyser les comportements sociaux des hommes
 Comment les individus produisent le monde social et celui-ci en retour produisent les
individus
 Attention portée aux actions concrètes des individus et à leurs « connaissances » telle
qu’actions et connaissances se construisent dans le temps (de la vie) : socialisation
 Met en lumière la double dimension du social :
- La dimension subjective : comment le monde social est intériorisé, vécu (y
compris émotionnellement) par la socialisation
- La dimension objective qui se manifeste par les institutions comme les rôles, et
langage, la famille…

Berger Luckmann (années 60, USA)


 Comment les individus ordonnent leur monde et donnent sens à leur action
 Stock social de connaissances accumulées par les interactions de l’individu
- Schémas classificatoires : désigner leurs semblables en leur attribuant une place
de routine
- Routines et typifications (L) TUY
Elles consistent à intégrer la présence d’autrui dans les schémas préétablis
(chacun a sa place et son rôle) afin de réduire l’incertitude portant sur l’attitude à
adopter à son égard. C’est décrypter le réel et faire le tri pour effacer toute
complexité rencontrée par l’individu = repères.
o Fonctionnement dans les interactions concrètes et dans les belles
représentations plus abstraites (le boulanger et la belle-mère p241)
On appréhende autrui d’une manière typifiée et donc en cas de dispute,
elle prend son sens à l’intérieur de cette typification.
o Permet de s’orienter dans le monde social sans nécessairement le connaître
o Permet aussi de partager nos repères avec autrui
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

- Structure de plausibilité (suspension du doute) permet de construire des


représentations stables (L) : nous ne pourrions exercer en permanence le doute
et l’examen objectif de ce que nous rencontrons p 242
L’individu tend à écarter les représentations du réel qui lui paraissent
contradictoire avec l’image qu’il s’en fait habituellement.

La vie sociale d’un individu est exposée presque en permanence à une série de doutes, de
choix et donc la socialisation ; l’intériorisation de l’ordre social va permettre de suspendre le
doute.

TUY : constructivisme n’est pas subjectivisme :


La réalité sociale résulte d’une multitude d’expériences à partir desquelles les individus
intériorisent « leur » vision du monde, même si celle-ci dépend également des mécanismes
sociaux, qui confère une objectivité au monde social.

G. H Mead (psycho-socio) : le rôle social n’est plus une exécution


 La prise de décision de rôle
- Suppose d’avoir conscience des attentes d’autrui de ses perspectives
- Soi = self : TUY permet d’être à la fois sujet et objet CAD avoir une capacité à se
contrôler, à s’évaluer et à prendre une certaine distance envers lui-même.
C’est au contact d’autrui que le soi se forme et que l’individu peut s’adapter à la
situation.
o Moi : « interprétation de la réalité » et rôles sociaux = réponse de l’individu
sous forme d’action
o Je : « dimension créative intégrative individuelle du rôle » : action 
 Autrui significatif (proches appartenant au groupe primaire ; personne significative =
codification au fil du temps par la présence d’institution (époux, employé…), autrui
généralisé (figure des normes sociales, pas de personne particulière = jeu réglementé
en fonction des rôles de chacun) TUY

 BOURDIEU
 Mariage Kabyle : critique du structuralisme : certes la cousine parallèle patrilinéaire
est un must, mais Bourdieu critique le modèle structuraliste qui fait fi des intentions
des acteurs. Il cherche à comprendre comment les acteurs « incarnent » la règle
structurale et la réalisent…(reproduit une norme)
https://www.cairn.info/esquisse-d-une-theorie-de-la-pratique--9782600041553-page-
71.htm?contenu=resume

 Structuralisme oui mais :


Structuralisme génétique (ou comment les structures sont intériorisées et comment
les logiques pratiques des acteurs produisent les structures…
 Contre l’opposition entre objectivisme et subjectivisme : l’habitus
https://www.youtube.com/watch?v=c67GEYsM2yA

 Durkheim + Weber + Marx et Lévi Strauss : un défi !


 Contre le subjectivisme et contre l’objectivisme !
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 La logique pratique de l’acteur : le sociologue met au jour des conditions de


possibilité et non des lois…

Habitus… structure structurante…


Idée majeur : Habitus et champ TUY

Règles sociales changent. Le monde social n’est pas figé dans les normes et les actions ; relié
ü Les normes et les actions sont en constantes évolution

 Schème de perception ou une boussole des perceptions et jugements


- Une histoire
- Une cohérence
- Ube position dans un champ et dans un espace social (soit les relations avec des
autres positions et des autres habitus)

 L’HABITUS n’est pas une personnalité TUY :


- Car produit d’une position et d’une histoire collective (L) : classe ou fraction de
classe
- Car une « disposition » n’a de sens que relationnellement ; en fonction de ma
position et de mes goûts et de mes préférences
- Doit être rapporté à des « structures » : société espace social champ

- Mot clé : « disposition » : habitus : « ensemble organisé de dispositions »


= conséquences et causes
L’habitus dans le cadre de la socialisation :
Apprendre des règles pour juger les choses (beau/ pas beau, bien/ pas bien…) et chaine de
classement que l’on applique dans la vie quotidienne. On intériorise des principes en
fonction de notre position sociale (au fond subjectivité liée à la position sociale).

L’habitus nous rend unique et se fait avec nos expériences (socialisation primaire et
secondaire) et ce qui nous entoure.
L’habitus c’est ce qui façonnes notre identité, choses avec lesquelles on se définit. Elle nous
permet ainsi de se définir par rapport aux autres (on fait partie d’un groupe donné).
L’habitus permet de montrer comment les structures sociales s’expriment
systématiquement dans les goûts, les préférences culturelles, les jugements esthétiques, les
préférences amicales et même matrimoniales.

o Critique de Lahire p259 : l’habitude


Il propose en partie contre l’habitus, de redonner une certaine vigueur à la
notion d’habitude = certaines actions ne nécessitent donc pas de la part
de l’acteur la mise en œuvre de réflexivité puisqu’elles lui apparaissent
tellement familières qu’elles ne présentent pas de difficultés particulières
pour leur accomplissement.

 Extériorisation de l’habitus : prise de position, jugements, hexis corporelles et


langage
 L’illusion biographique : devenir quelqu’un
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

 Le champ : du Foot à l’université !


 La violence symbolique TUY :
Les individus admettent qu’ils sont là où ils sont pour de bonnes raisons et que les
dominants ont des bonnes raisons de se trouver la place qu’ils occupent.
C’est un rapport de force entre groupes sociaux convertis en rapport de sens ; modification
de nature arbitraire à légitime. Les dominants imposent leurs critères, choix, comportements
comme légitimes aux classes dominées qui vont le vivre comme quelque chose de normal et
naturel. C’est un mécanisme de domination social.
Point essentiel : consentement inconscient des personnes qui vont être victimes de ce choix.
https://www.youtube.com/watch?v=6I_cCLhllQE

L’habitus et hystérésis dans un film récent…


L’habitude est également sensible au changement social.

 Lorsqu’il apparaît un désajustement entre les conditions de production de l’habitus


et les conditions dans lesquelles il est amené à fonctionner
 Si les conditions objectives viennent à se modifier, le mouvement inertiel de l’habitus
l’empêche de se modifier de la même façon. On parle d’hystérésis (de retard) ; des
maladresses, des bourdes.

 Vulgaire : mot clé du jugement social


La vulgarité est un crime parce que l’ordre social institué en a fait un crime. C’est les
jugements de ceux qui ont les moyens d’avoir des comportements les plus distingués
qu’ils portent sur ceux qui ne sont pas comme eux.

Habitus, espace social, champ


 Espace social (métaphore de la société) = 1er espace TUY
Structures essentielles de la société globale à l’intérieur desquelles on a des classes et
des champs.
Elle est liée à 3 axes :
- Le capital culturel (études, diplôme, personnage reconnu et important)
- Le capital économique (argent)
- Le capital social (relations)
o Positions et trajectoires des groupes sociaux
Positon que j’ai en fonction des : capital social et culturel de ma famille et la
trajectoire (développement de la famille au fil des générations).
o Inégalités, domination, luttes
Dans la société on peut considérer que les groupes sociaux sont en
compétition principe d’inégalité et de soumission.
Le pouvoir c’est la capacité à définir les règles du jeu.
o Capitaux économiques, culturel, social et intellectuel TUY
Les groupes sociaux se caractérisent par la valence entre le capitale social et
économique : savoir ou placer les individus et leur devenir.

 Champs (ex : mode, science, religion, sport) TUY


= capital culturel, économie, social (position et trajectoire permettent de classer) et le capital
symbolique.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Chaque champ est organisé selon une logique propre déterminée par la spécificité des
enjeux et des atouts que l’on put y faire valoir.

o « Illusio » comme croyance partagée dans le fondement du champ (condition


d’entrée et de survie dans un champ)
o Déclinations spécifiques du capital symbolique : les champs culturels ne
fonctionnement pas comme les champs du pouvoir politique, comme champ
religieux ou celui de la médecine
o Capital symbolique ; selon les champs des acteurs parlent de « charisme de
leadership, de grâce, de dons…
o Des agents (catégories d’individus), des positions et relations entre celles-ci,
des trajectoires, des enjeux spécifiques

Une sociologie de la domination et de l’inégalité : entre classes et catégories


professionnelles dans la société (espace social), entre agents (ou acteurs) dans les champs….
Les enjeux sont toujours la reconnaissance du pouvoir l’autonomie et l’accumulation des 3
capitaux.
o Inégalités et luttes de positions et de prises de positions… TUY = névrose de
classe
La règle d’or reste la domination = lutte entre les groupes sociaux dans l’espace
social, la lutte entre les agents dans un champ déterminé pour essayer de
conquérir la capacité d’avoir une position dominante et donc de pouvoir imposer
te de pouvoir sanctionner les règles du jeu.

o Stratégies de succession et stratégies de subversion TUY


1) Stratégies de succession : admettre les lois de fonctionnement du champ ; à se les
approprier
2) Stratégies de subversion : opérer un coup de force en tentant d’imposer d’autres
critères d’appréciation

« Hystérésis », « allodaxia », « il fallait les oser… ces mots-là » Bourdieu

 Les désajustements entre positions sociale dans l’espace social ou dans un champ et
habitus de l’acteur TUY
- Hystérésis = signe de vieillissement social qui conduit à l’idéalisation du passé.
Provoque une prise de distance entre l’individu et la situation qu’il vit car son
habitus garde la même structure

- Allodoxia = consiste à prêter à la structure sociale des caractéristiques


antérieures

TUY : Lahire met en cause cette logique qui associe un certain nombre de comportements
dans des habitus qui seraient presque indépassables.
Il y a parfois des logiques diverses voire contradictoires que l’on trouve chez un individu ; il
est capable de réflexivité quant à ses propres conditionnements.
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Dans une certaine mesure, changer d’habitus n’est pas impossible, l’individu peut avoir une
certaine agilité à le faire mais c’est une opération sociale à hauts risques dans la mesure où
elle doit être reconnue et cautionnée par la société.

ü L’habitus est une boussole qui déraille parfois : l’habitus perd la boule

 ELIAS
 Refuse l’opposition individu / société
Le social se manifeste dans des cadres sociaux de l’action individuelle qu’Elias appelle
« configuration » (entre micro et macro)
Configuration : équilibre de tensions émanant d’une situation d’interdépendance mettant
aux prises divers individus, groupes sociaux États… L’un de ses intérêts consiste à tenter de
dépasser l’opposition entre micro et macrosociologie.

 Équilibre et tensions entre des acteurs interdépendants


 Les « configurations sont plus variables et moins exclusivement organisées autour du
pouvoir et de l’inégalité que les champs de Bourdieu
 Analogie du Football : la qualité d’une action ne tient pas aux règles ni aux qualités
individuelles d’un jour mais de la configuration des gestes dans une actions
dynamique

Exemple des 3 quartiers de la petite ville anglaise :


« La nature des relations entre les membres des groupements (quartiers) l’emporte sur leurs
caractéristiques propres » pour rendre compte de leurs comportements et jugements
(commérages). Autrement dit ; si le quartier 2 tient à de distinguer du 3 dont les habitants
ont les mêmes caractéristiques… c’est au jeu entre les 3 quartiers qu’il faut faire référence
pour comprendre ce qui fait.
ü Élias démontre que les relations instaurées entre les différents quartiers obéissent
bien à un schéma configurationnel TUY
ü La nature des relations entre les membres des groupements peut l’emporter sur les
caractéristiques qu’ils possèdent réellement (// prophétie autoréalisatrice ;
l’étiquette sociale va venir modifier mon comportement et faire advenir celle-ci
comme vraie, les normes sociales vont déterminer cet étiquetage et enclencher ainsi
la prophétie autoréalisatrice qui va devenir vraie)

TUY : configuration/ commérage : prophétie autoréalisatrice

 Une sociologie historique de l’individu : représentation contemporaine de l’individu


et conscience de soi (rupture entre individualité subjective et extériorité sociale) =
construits historiques datables en Occident = processus de civilisation
- Les représentation modernes : individualisme, conscience et raison ne sont donc
ni « éternelles », ni universelles

Le processus de civilisation TUY


- La diffusion d’une sociabilité de cour dès lors que la noblesse remplace la
chevalerie. Le contrôle de soi et le respect (qui se doit d’être inspiré) des codes
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

devient capital pour la vie à la cour et ces « valeurs » s’étendent dans les classes
moyennes…TUY
- Les différences « culturelles » sont surtout des différences de configuration
sociale
- L’État accroit son monopole de la violence légitime (la violence privée décroît)
- La société se complexifie dans ses fonctions et ses interdépendances
- Le contrôle de soi est intériorisé et l’autocensure prévaut sur la répression
o C’est bien la nature de la configuration des rapports entre groupes sociaux
qui sous-tend cet autocontrôle croissant des mœurs, des sensibilités et
émotions TUY

Exemple 1  : le sport moderne est la scène de la civilisation


Le football est une sorte de mis en scène de ces nouvelles cultures modernes basées sur
l’intériorisation des normes et un certain nombre de règles. C’est une expression de la
société où le contrôle de soi est extrêmement individualisé, où la violence est proscrite
en principe.

Exemple 2  : l’homme de cour


Les nobles se doivent en toute situation de maîtriser leurs sentiments pour maintenir et
ainsi leur positon d’équilibre social. Le système de contraintes régit leurs conduites qui
les laisse user de stratégies.

 Sociologie d’un géni : Mozart ; fils, géni et « domestique savant » des cours
allemandes TUY
Mozart n‘est pas né avec un génie musical, il est fabriqué par sa propre trajectoire, sa propre
origine et dans un milieu où ce genre de musique n’est qu’une sorte de faire-valoir d‘une
classe dirigeante et de mise en scène de soi.
Il est un sous-produit comme personnage social des rapports sociaux de son époque et de la
position qu’il occupait au sein des mœurs d’une certaine aristocratie allemande de l’époque.
= génie et musicien domestique des cours aristocratiques allemandes

ü Intériorisation individuelle du contrôle social = élément principal pour


caractériser L’HABITUS PSYCHIQUE de l’homme moderne et de sa conscience de
plus en plus individualisée
ü L’individu individualisé par un certain type de société et produit aussi un certain
type de société
ü L’homme, selon Élias, est fondamentalement social et donc contraint par
l’agencement des chaines d’interaction, mais celle-ci ne sont pas étrangère à lui-
même et à son action

Durkheim n’a pas raison d’isoler le social et de l’opposer à l’individuel mais il a raison
d’opposer le social au naturel

Société moderne = complexification des interdépendances fonctionnelles entre les individus


- Société moderne apparaît à partir du XIXième comme un tissu complexe
d‘interdépendances enchevêtrées
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

Selon Elias, les individus et la société n’existent pas l’un sans l’autre.
L’objet de sa sociologie a une double face :
- Comportements individuels
- Réseaux d’interdépendances

L’homme moderne et la nouvelle économie pulsionnelle de l’homme maître de lui face à


l’état garant de la violence légitime : une vision radicalement mise en doute au tournant du
millénaire !
à EX : football, les radicalismes…

TUYAUX
- Typification (Berger Luckmann)
- Constructivisme n’est pas subjectivisme (243)
- Autrui généralisé
- Self (GH Mead)
- Socialisation : primaire, secondaire et tertiaire (cours oral)
- Espace social et champ (Bourdieu)
- Habitus, hystérésis, allodoxia (Bourdieu)
- Névrose de classe (voir vous-même de Gaulejac, extrait dans le PP)
- Civilisation, mœurs de chevalerie et de cour (Elias)
- Les configurations relationnelles (Elias)
- La civilisation, l’individualisation et l’intériorisation des normes (auto-censure)
dans les sociétés modernes (Elias)
- Fabriquer un Mozart : la condition de musicien de cour dans l’ancien empire
germanique (Elias)
- Configuration/commérage : p 265 « Elias en vient ainsi à démontrer…. Prophétie
auto-réalisatrice”....
Established and outsiders : Elias lui-même un ....
La trajectoire sociale d‘Elias l‘a rendu particulièrement attentif aux relations instaurées entre
établis et marginaux. (Juif d‘Allemagne -> France puis Angleterre pour n‘occuper que des
positions d‘enseignants subalternes)

- Légitimation (Berger and Luckmann) et violence symbolique (Bourdieu)


- ≠≠ Prise de rôle chez Linton (sociologies de l’intégration culturaliste) et chez des
auteurs constructivistes comme Berger et Luckmann (245)
- Pourquoi la réalité du mariage Kabyle (Algérie) ne recoupe pas toujours les
analyses structuralistes qui mettent en avant la préférence pour le mariage avec
la cousine patrilinéaire parallèle (fille de frère de père) (écueil intellectualiste, p.
249). Bourdieu
- Les capitaux social, culturel, économique et le capital symbolique
- Positions et trajectoires (Verviers ;-) dans l’espace social
Sociologie Synthèse Kiza EL Guermai

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