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CM géographie humaine et sociale L1 : La question raciale

13 Novembre 2018 – Candyce Bosson (bosson.c@hotmail.fr)

Source : Le Monde diplomatique

REPLAY : CM précédent sur l’épaisseur, l’envergure du cadre épistémique et les injustices qui
peuvent en découler.
« Rien ne va de soi, rien n'est donné, tout est construit » de Gaston BACHELARD (Obstacles
épistémologiques in « La formation de l’esprit scientifique, 1938 »).
Ne pas accepter les choses telles quelles, comme si tout était Normal, naturel, comme si on était
né(e) dans un monde ex nihilo. Avoir un regard critique sur tout ce qui nous entoure, y compris et
surtout sur les sciences, les connaissances. Transition parfaite sur le CM du 13 novembre : question
raciale.

ACCROCHE : Pensez-vous que parler de Races Humaines, c’est raciste ?

PARADOXE RACIAL > Partir du principe que nous sommes tous d'accord pour condamner
l'existence des races humaines, au sens biologique du terme. Pourtant on le voit
quotidiennement : le racisme perdure. Dès lors, comment expliquer et dénoncer le racisme
d'aujourd'hui sans entretenir l'idée de races ?

>> IMPORTANCE de l'épistémologie : Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur
origine logique, leur valeur et leur portée (théorie de la connaissance). Pour comprendre d'où vient
cet objet de la race, dans quel contexte, quelle évolution du sens au fur et à mesure.
Point d’orgue sur la Science jamais neutre, y compris dans les sciences dures. Toujours le fruit
d’hommes/femmes ayant eu une certaine socialisation, appartenant à certains systèmes et
microsystèmes culturels. Nécessité d’une étape réflexivité pour chaque travail >> avoir une
transparence sur qui l’on est, sur son positionnement pour contrebalancer notre non-neutralité.
OBJECTIFS DE LA SEANCE : Sujet de séance difficile avec un sujet très tabou en France.

Développer son esprit curieux et critique. Observer autour de vous et ouvrir les portes de la
curiosité. Entrée à l’Université : Les cours magistraux et les Travaux Dirigés sont des courts
condensés de connaissances : on attend de vous que soyez autonomes et rigoureux, que vous alliez
approfondir ces condensés avec des sources bibliographiques, notamment. Plus vous vous
appuierez sur différentes sources scientifiques pour étayer vos arguments, plus vos rendus
auront une plus value : il s’agit toujours de se démarquer du camarade et faire briller sa copie.

Et rien de mieux que la question raciale, en Géographie et sous le microscope épistémologique pour
se faire.

I. Historisation et de début de la hiérarchie des Races

A- L'avant racialisation du monde et les premières notions de Race


Pas aveugles, on note des différences : Déjà dans l’Egypte Antique, les Egyptiens attribuaient aux
populations, quatre couleurs : rouge pour les Egyptiens, jaune pour les populations de l'Est, blanc
pour les populations nordiques et noir pour les populations africaines du Sud.

Hérodote notait que les Égyptiens appelaient « barbares » tous ceux qui n'ont pas la même langue
qu'eux-mêmes. C'est lui qui note d'ailleurs que les habitants d'Ethiopie sont plus grands, plus beaux
et vivent plus longtemps.

Historiens sont d’accord : idée qu'il y a bien des guerres menées avec parfois, une certaine cruauté
et férocité : sûrement de la xénophobie, la haine de la race n’apparaît pas.

NUANCE >> Chez Aristote, peut-être une pensée de l'esclavage par nature mais le philosophe est
bien loin d'être catégorique et ne fait pas appeler à une notion raciale.

Dans la Rome antique, on trouve même des idées universalités, Cicéron « les hommes diffèrent par
le savoir, mais sont tous égaux par leur aptitude au savoir, il n'est pas de race qui guidée par la
raison ne puisse pas parvenir vertu ».

BREF de la Xénophobie + stéréotypes - mais pas de traces d'idées que certains hommes
seraient, par leur appartenance à une race, définitivement et essentiellement inférieurs aux
autres. Pas de focale dessus dans les récits.

- Apparition des premières notions de race

> Race dans les sciences naturelles et notamment le domaine animal : subdivision de l'espèce,
n'étant elle-même qu'une division du genre. (Genre > Espèce > Race)

> Par la suite, on retrouve le sens de race, lignées. > sens nobiliaire. A partir de fin XVème-
début XVIe siècle en France et en Allemagne, de l’italien « razza ».
Dans la même logique que le domaine des animaux, qualités recherchées quand on chasse, on va
employer le terme « race » pour les humains qui possèdent des qualités très précieuses (« Chevaux
de bonne race », « Capétiens, rois de la troisième race »). Dans le milieu du XVIème siècle,
termes étendus aux vieilles familles de la noblesse.
Race n'a jamais été neutre, remplace des termes plus neutres comme « maison », « lignée » afin de
bien marquer la différence entre ceux qui sont bien nés et ceux qui ne le sont pas : à une période où
les nobles subissent des tensions sévères. Distinguer les « races nobles », aux ancêtres illustres et
vertueux, des hommes « ignobles », d’origines roturières.
Il y a cette idée de naissance, mais pas d'essence : on peut perdre sa noblesse, ou encore les
nouveaux nobles, après 4 générations, n'ont plus d'origine roturière.

✓ A RETENIR : 3 FACTEURS de la fin du moyen âge et solidement en place au cours du


XVIIème siècle, propices au développement de la hiérarchie des races : l'expansion
coloniale, le développement des sciences naturelles (notamment la meilleure compréhension
de la transmission des caractéristiques humaines en complément de la tendance à hiérarchiser la
nature). Et enfin, associée à cette révolution scientifique, le déclin des explications
religieuses en faveur d'explication matérielles.

B- Colonisation et esclavage qui sèment les germes de la hiérarchisation raciale


Construction du racisme, un fait de l'époque moderne en même temps que l'économie-monde
moderne. (Pierre Boulle, 2007)

Grandes Découvertes géographiques. Le là-bas, les Autres, l'étranger. La Géographie, ça sert


d'abord à faire la guerre (Y. Lacoste,1976)

1492 : Découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb qui se pense en Inde, mais est en
Amérique. + 1494 : Traité de Tordesillas : Espagnols et Portugais se partagent le monde à conquérir.

Colonisation : Occupation territoriale, qui instaure une dépendance du pays occupé, qui
établit une domination sous les aspects économiques, religieux, politiques et culturels, qui
entraîne à la fois une destruction des modes de vie antérieurs et une construction de nouveaux
modes de production, mais toujours au profit du colonisateur.

Questionnements face à une diversité insoupçonnée jusque là. Appartiennent-ils à l'espèce


humaine ? Si oui, à l'intérieur de cette espèce, ne sont-ils pas de races inférieures ?

Début colonisation : IMPORTANCE DES FACTEURS ECO (découverte de richesses) +


SPRITIUEL : Coutumes considérées comme condamnables > désir de convertir au
christianisme, mission civilisatrice des européens en même temps qu’enrichissement.
> GUERRES DE RELIGION. Affaiblie par la réforme protestante qui se développe en Europe du
Nord, l’Église voit dans la conquête de l’Amérique l’occasion d’étendre sa sphère d’influence, de
renforcer ses positions
+ DEBAT : Amérindiens commencent à être décimés + Cruauté > Controverse de Valladolid (1550-
1551) > Bartolomé de las Casas, ancien colon qui défend la cause des amérindiens : au final, amé-
rindiens exemptés d’esclavage.
> Traite des Noirs depuis (1444) : (Esclavage d’africains existait bien avant cette époque en
Afrique et au Moyen-Orient mais n’étaient pas fondé sur une théorie raciale particulière
contrairement à la traite des Noirs). Petit à petit, africains qui deviennent une nécessité matérielle
dans le nouveau monde > Combinaison d’esclaves africains et de capital européen > Mise en place
de la Traite transatlantique.
Pourquoi les Amérindiens ne sont pas voués à l’esclavage et les Noirs, oui ? Persistance de certaines
idées religieuses sur la couleur de peau qui voyaient dans le teint sombre des Africains un symbole
de la noirceur de l’âme et de la méchanceté (cf. Malédiction de CHAM).
Code noir en 1685 et la christianisation des esclaves. On laisse les africains esclaves, même après
leur christianisation car ils seraient infantiles donc retomberaient dans leurs anciennes supersti-
tions >> restent esclaves pour leur salut.
PB : Une minorité de planteurs, marchands, agents gouvernementaux blancs qui contrôlent un
énorme nombre d'esclaves : vision manichéenne des races devient essentielle au maintien de l'ordre.
(Cf : fable de l’Eléphanteau et de ses chaines pour comprendre le fonctionnement et la rigidité du
cadre épistémique)

Durcissement du concept de race avec le siècle des lumières.

C- Le siècle des Lumières comme tournant dans la racialisation du monde


18e siècle des Lumières : Kant, Voltaire, Diderot… toute l’Europe connait un siècle de mutations
économiques, scientifiques et politiques majeures : révolutions, invention de machines qui
remplaceront peu à peu le travail humain (machine à vapeur), naissance d’une agriculture moderne.

+ NATURALISME : Penseurs des Lumières cherchent à classifier le vivant et à lui donner un


ordre. Scientifiques, biologistes, embarquent avec explorateurs et des marchands pour inventorier et
classer espèces animales, végétales, minérales… (Exemple d’Alexandre Von Humboldt (1769-
1859), géographe naturaliste, souvent mentionné en épistémologie de la Géographie)
Mais ces principes classificatoires vont s’étendre aux groupes humains.

C’est le siècle de l’avènement de l’individu doué de raison et de libre arbitre.

A RETENIR : Déplacement du cursus spirituel à la raison scientifique qui va précipiter la


notion moderne de race. On assiste à un désenchantement du monde.

Racialisation du monde : L'unité ne se constitue plus par rapport à l'univers religieux mais
par rapport à l'humanité, notion laïque qui s'est développée. Avant on jugeait les peuples en
fonction de s’ils avaient déjà une âme ou non (la recherche du salut, possibilité de conversion), c’est
ce qui faisait la différence (dépendance divine) mais à partir du siècle des Lumières, la différence
est inscrite dans la nature humaine même. Le racisme moderne parle de sous-humanité.

Race au sens moderne et humain se développe : Groupements naturels d'hommes et femmes


présentant un ensemble de caractères physiques héréditaires communs, particularités anatomiques,
psychologiques voire pathologiques quelles que soient leurs langues, leurs mœurs ou leurs
nationalités.

L’émergence d’un ordre social fondé sur une hiérarchie raciale + 1700’s comme intensification
et apogée de la TRAITE négrière (de quelques milliers par à la fin XVIème siècle à 70 000/90 000
par an entre 1740 et 1830)

En 1684, dans une célèbre revue française « Le Journal des Savants », courte publication attribuée à
François Bernier : il regrette que les géographes ne divisent la Terre qu'en pays et régions. Il dit
remarquer 4 /5 races d'Hommes dont la différence est si marquée, qu'on pourrait faire une nouvelle
division de la Terre. Première notion du concept moderne de race.

En France, Georges-Louis de Buffon et en Allemagne, Emmanuel Kant, vont soutenir cette idée.

Approche classificatoire de Carl Von Linné en 1735 : dans son Systema Naturae, il subdivise
l’ensemble du groupe humain en sous-espèces. Il distingue les Européens blancs, les Américains
rouges, les Asiatiques jaunes, et les Africains noirs. Cette classification fait appel à des jugements
de valeur (l'homme africain est paresseux et lent), à des traits de personnalité. Cette classification
supposée géographique (surtout ethnocentrique) traduit en fait des jugements socioculturels de
l'époque : seul l'homme blanc européen est sérieux, actif, fort, intelligent...

NUANCES SUR REVOLUTION et siècle des Lumières >


Fin privilèges, Liberté/Egalité/Fraternité. MAIS ne concerne pas les esclaves encore vus comme
des meubles + pas d’atteinte au système colonial : Remettre en cause l’esclavage, c’est remettre en
cause tout un système sur lequel reposait l’économie mondiale

+ ATTENTION, Fin de l’esclavage ne signifie pas que les Blancs et les Noirs étaient à parité. Les
auteurs les plus racistes pouvaient s’opposer à toute forme d’esclavage. Opposition sur d’autres
principes, de type libéraux (l’esclavage est contraire à la liberté de commerce) ou humanitaires
(« ayons pitié de cette race inférieure »).
+ Siècle des lumières très européo-centré. Les philosophes s’adressent principalement à leurs
pairs et aux classes dirigeantes européennes. :
>> Européocentrisme avec ses notions de progrès et de rationnel qui se veut universel, renforcée par
l’autorité d’un discours « scientifique ». Science vue comme neutre, Européens neutres. Cadre épis-
témique. Géographie Post-Moderne (1980).
A la fin du siècle des Lumières, race entrée dans le vocabulaire scientifique.

II. XXème siècle entre rupture et continuité de la question raciale


La mutation idéologique : Théorie raciste qui se renforce encore plus sur la science au XIXème

A- XIXème-Mi XXème siècle : Apogée du discours scientifique raciste


En 1855, le comte Arthur de Gobineau publie son Essai sur l'inégalité des races humaines : la
race blanche est pour lui met en contact les races et permet la civilisation ; avec les empires
coloniaux, elle a achevé sa tâche.

Charles Darwin (1809-1892) proposera sa « théorie de l’évolution et des espèces » en 1859 > Puis
Darwinisme social (Herbert Spencer), la survie du plus apte. Théorie fortement reprise chez les
racistes du XXème siècle.

Progrès de la biométrie, de la craniométrie et de la génétique tout au long du XIX/ début


XXème

Exemple de la Venus Hottentote1 (1789-1815) Afrique du


Sud >> Femme noire aux formes généreuses, exposée dans
différents zoos, vue comme une bête de foire, prostituée par
des hommes européens toute sa vie, puis morte et disséquée
par un scientifique qui conclura qu’elle était plus proche du
singe que de l’humain.

Source : Gallica bnf

1
SANDREL Carole, Vénus Hottentote- Sarah Bartman, Perrin, Paris, 2010
+ Affaire Dreyfus (1894) >> montre la montée de l’antisémitisme

- Nuances et Relativisme culturel :


Les anthropologues n'étaient pas d'accord sur la définition de la race, ni sur le nombre de races
humaines mais ils ne doutaient pas de l'existence de races génétiquement distinctes.
+ Confusion entre culture et biologie, on suppose que les cultures techniquement simples sont
composées de personnes moins intelligentes. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, pour que
l'analyse des cultures devienne cependant moins ethnocentrique. William Sumner (1906) préconise
d'étudier les cultures pour ce qu'elles sont mais sans jugement de valeur, sans condamnation. On
passe au concept du relativisme culturel.

****

- Entre deux guerres >> Les années folles. Entre attirance pour cet Autre et Haine raciale.
Construction des imaginaires, Exotisme avec l’exemple de Joséphine Baker, zoo humain de
Vincennes en 1931 (Consulter « Sexe, Race et Colonies » de P. Blanchard.)

PUIS Choc de la 2nde guerre mondiale, le génocide des juifs : Extermination systématique et
quasi scientifique de millions d’une race supposée juive. Théâtres de tragédies humaines menées
« au nom de la race » d’une telle ampleur que celle-ci est devenue une notion intolérable et
que le racisme a fait l’objet d’une condamnation quasi-universelle. Racisme mis en accusation,
procès de Nuremberg en 1945 > crime contre l’humanité.

B-Après 2nde guerre mondiale : La rupture et les mouvements de libertés


Race : un mot devenu riche en charges émotionnelles associée à une horreur inédite.

- Recul des ouvrages, du discours raciste

➢ 1948 : Déclaration universelle des droits de l’Homme avec l’ONU

En 1950, un ouvrage de biologie quantitative intitulé « Origin and Evolution of Man » conclura que
les classifications raciales n'ont plus de sens scientifique. + 4 déclarations de l'UNESCO sur la race
entre 1950 et 19672.

Des phénomènes comme le mouvement des droits civiques, le concept de négritude, l'ascension
industrielle de la Chine, la naissance d'une conscience féministe de type de la période
suffragette.

+ La fin de la seconde guerre mondiale : le début de la décolonisation, l'époque des indépendances


culmine autour du début de la décade 1960 > disparition institutionnelle des Empires coloniaux.
Décolonisation qui modifie non seulement les statuts et les équilibres politiques mais change aussi
profondément la conscience européenne. Ces peuples étaient inconnus à l'Europe, mais ils étaient
inconnus à eux-mêmes. Ces peuples avaient quitté l'histoire avec leur soumission aux nations
occidentales. (Colonisation, 5 siècles)

2
http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001281/128130fo.pdf
« La décolonisation ne passe jamais inaperçue car elle modifie fondamentalement l'être, elle
transforme des spectateurs écrasés d'inessentialité en acteurs privilégiés, saisis de façon grandiose
par le faisceau de l'histoire... » Frantz FANON, Les damnés de la Terre

C- La continuité de la question raciale sous une forme plus insidieuse

ECONOMIE : Colonisation/Esclavage et mise en place de l’économie-monde moderne


inextricablement liés. Ainsi, même avec les indépendances politiques, le mouvement de
décolonisation, chaines économiques qui persistent entre les ex-puissances coloniales et les anciens
colonisés
➢ Ex. de la dette coloniale d'Haïti, 1ère République indépendante noire (1804). Haïti, surnommée
la Perle des Antilles car c’est la colonie la plus prospère de l’empire français. Charles X
demande 17 milliards euros comme dédommagement en échange de l’indépendance haïtienne.
3
>> Historiens assez en accord sur dette coloniale comme un très grand facteur explicatif de la
pauvreté actuelle d’Haïti (NUANCES : Pas seul facteur explicatif > mauvaise gestion des
présidents haïtiens, occupation américaine d’Haïti…)

Source : Persée

➢ Ex. de la Martinique > Encore aujourd'hui : 2000 békés (descendants blancs, enfants de colons,
d’esclavagistes) possèdent la moitié des terres martiniquaises (375 000 habitants) et sont à la
tête des plus grands groupes.

➢ Continuité du Franc CFA, monnaie coloniale afrcaine, imprimée en France

CULTURE : Aux Antilles, ils continuent à s’appeler par leurs anciennes catégories d’esclaves selon
leur degré de noirceur. Les plus clairs sont par exemple, appelés Chabins (nom formé de « chèvre »,
animal faible représentant le Noir et « Bovin », animal fort représentant le Blanc). Intériorisation de
la mentalité coloniale qui découle sur du colorisme : les Noirs plus clairs sont mieux vus, vus
comme plus beaux tandis que les Noirs plus foncés pourront être appelés « Nègres » voire
discriminés par les premiers et la population blanche.

POLITIQUE : C. Guillaumin, dans l’idéologie raciste explique cette continuité. Un point de


violence sans précédent dans le milieu du 20e siècle qui entraîne un malaise moral sur la question
raciale. Pourtant ces bouleversements n'ont pas modifié le système de pensée raciste, ils ont
plutôt déplacé le niveau de conscience où il se jouait. Il se conserve et se renforce au niveau
latent. Rend plus subtiles ses manifestations et donc plus difficile à l’atteindre. (// Racisme
structurel >> Racisme comme héritage et diffus dans chaque membrane des sociétés)

3
BLANCPAIN François, Un siècle de relations financières entre Haïti et la France (1825-1922)», L’HARMATTAN, 2001
➢ Etude de Tuksgee (1932-1972) aux Etats-Unis sur 600 patients noirs atteints de Syphillis ou
non, utilisés comme des cobayes.

➢ Project Coast en Afrique du Sud (1981-1993) > Docteur W.Basson, surnommé Docteur La
Mort qui crée tout un laboratoire de Recherche dans la volonté de décimer la « race noire ».4

➢ BUMIDOM aux Antilles + Réunion (1963-1981) >> Bureau pour développement des
Migrations des départements d’Outre Mer créé par Michel Debré, dans contexte international où
éclatent les mouvements d’indépendances 5. Objectif : envoyer jeunesse d’outre mer en
métropole pour éviter revendications indépendantes > campagnes dans les départements pour
faire croire aux familles, que la France est un eldorado permettant de devenir avocat, instituteur.
Femmes antillaises qui seront en fait envoyées dans un foyer dans le (77) pour apprendre les
bonnes manières afin de servir les élites françaises + déportation des enfants réunionnais
enlevés pour être une main d’œuvre servile pour des fermiers, notamment dans la Creuse.
+ Stérilisation des femmes réunionnaises (1960-1970) : Françoise Vergès qui note 6000 à 8000
femmes stérilisées sans leur consentement, à la Réunion.

La place de la géographie : Des siècles d'exploitation et de hiérarchie raciale qui ont façonné le
système-monde (économie, culture, social, mentalités), tout ne va pas changer en deux jours. Penser
en héritage, en rupture et continuité. Palette d’indicateurs, d’outils, de concepts pour penser le
monde entier : IDH, Tiers Monde (1952), sous-développés etc. >> Toujours ancrage dans
l’européocentrisme de l’époque coloniale : on pense le monde à partir de l’Europe (extenso :
l’Occident) qui est vu comme le modèle universel à suivre.
Tiers Monde (notion, désormais, connotée négativement) qui, finalement, regroupe ce conglomérat
de peuples racisés, anciennement colonisés, désormais appauvris qui bénéficient de l’aide des pays
dits développés (globalement les anciennes puissances coloniales).

Transition : Première définition du racisme en 1930 pour définir l’idéologie raciste. Donc concept
du racisme très récent.

III. XXIème siècle : Le paradoxe racial et le racisme moderne

A. Penser le racisme moderne et son paradoxe


Difficulté sur la définition du racisme : une multiplication de définitions, très différentes les unes
des autres car grand enjeu à savoir ce qui relève du racisme ou non.
On peut prendre deux définitions qui englobent assez bien tous les enjeux que sous-tend le racisme.

➢ Définition de l’Unesco (déclaration sur la race et les préjugés raciaux, 1978) : Le racisme
englobe les idéologies racistes, les attitudes fondées sur les préjugés raciaux, les comportements
discriminatoires, les dispositions structurelles et les pratiques institutionnalisées qui provoquent
l’inégalité raciale ainsi que l’idée fallacieuse que les relations discriminatoires entre groupes
sont moralement et scientifiquement justifiables.

➢ Définition de Michel Wierwoka, sociologue français : Le racisme se traduit par des préjugés,
des pratiques discriminatoires, de la ségrégation et de la violence impliquant des rapports de
pouvoir entre des groupes sociaux. Il a une fonction de stigmatisation, de légitimation et de do-
mination et la logique d’infériorité, différenciation peuvent varier dans le temps et l’espace.

4
Documentaire sur Projet Coast en Afrique du Sud : https://www.youtube.com/watch?v=RKGDCnWTWIo&t=646s
5
Documentaire sur BUMIDOM : https://www.youtube.com/watch?v=Ew8H1z2ldok&t=20s
Tentation de simplement nier l’existence des races afin d’en finir avec le racisme mais procédé qui,
au contraire, empêche de penser le racisme moderne en le vidant de son sens. Par exemple, pour
combattre le racisme hitlérien, certains antiracistes ont essayé de démontrer que la race juive
comme telle n’existait pas: cela rendait alors l'antisémitisme racial sans objet.

Exemple du paradoxe : Polémique dans l’émission Docteur Phil (Fin octobre 2018), jeune femme
afro-américaine qui fait un énorme buzz en clamant qu’elle est blanche. Scientifiquement, rien ne
prouve qu’elle soit noire mais on lui assigne une identité raciale noire. Cette assignation raciale
n’est pas sans problème, on peut penser aux personnes métisses qui sont tantôt considérées comme
blanches, tantôt comme noires selon les personnes, les lieux, les moments. >> Complexité et jeux
de construction identitaire avec l’imaginaire racial.

Le racisme doit être pensé comme un héritage de la pensée raciale construite à l’époque
moderne. Biologiquement, les races humaines n’existent pas mais socialement, elles
continuent d’exister et d’avoir des conséquences. On ne peut nier le fait racial, il faut garder
des outils, des concepts pour penser ses effets aujourd’hui.

B. La spécificité et les enjeux de la question raciale France


- La question raciale comme grand tabou dans la société française, très longtemps un impensé
dans le champ scientifique français

En France, Indivisibilité du pacte républicain : Le premier article de la Constitution française du


4 octobre 1958 : « Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction
d'origine, de race ou de religion. » Voit les différences comme menace de l'identité, la cohésion
nationale.

Mais universalisme français et son matériau discursif en contradiction avec la réalité sociale
française : « On ne voit pas les couleurs » vs « ce sont toujours les mêmes qui font le bordel » à
chaque émeute.
➢ Quand une personne racisée est française : on lui demande « mais tu es de quelle origine ? Tu
viens d’où réellement ? ». Relançant sans cesse le débat Français = Blancs ?
Exemple de la coupe du monde 2018 > l’équipe de France composée majoritairement de Noirs sou-
vent surnommée l’équipe d’Afrique. (Héritage de la pensée coloniale puisqu’à l’époque de l’empire
colonial français, pour différencier les français blancs de métropole, des autres peuples colonisés et
assujettis par la France, on ne donne que la citoyenneté aux premiers : donc à l’époque coloniale,
être français, c’était -grossièrement- être blanc.)
- Absence de la question raciale dans le Champ Universitaire français

Abondance des recherches et de mesures sur les minorités et le racisme aux Etats-Unis. Tandis que
le problème racial, est complètement scotomisé en France, contrairement aux Etats-Unis.

➢ Un des Eléments d’explication : Lorsque cette violence s'est produite en France, c'était sous une
forme exterritoriale. Le foyer de la violence étant extérieur au territoire lointain d'appartenance
de la majorité. Pas de caractère contraignant pour la conscience.

- Ce qui conduit à un racisme français latent comme le notent certains étudiants africains déjà dans
les années 60, dans l’ouvrage de Pascal Blanchard sur l’Histoire des Noirs de France.
Double injustice pour les personnes racisées de France : racisme + étouffement épistémique
selon lequel on décrédibilise les expériences de racisme qu’elles peuvent subir. Déséquilibre entre
minorités concernées et groupe majoritaire blanc qui ne se sent pas concerné et ignore ces questions
sous un universalisme qui, pourtant, marginalise une certaine frange de la population. L'une des
extrémités de la chaîne du rapport raciste est absente. Ce « concernement » est pourtant celui de la
société tout entière, comme l’explique Colette Guillaumin.

C. Quid du Racisme anti-blanc ? (Question à 10 000 euros)

Racisme anti-blanc : Popularisé par les émeutes de 2005.

>> 1ER ECUEIL : Voir le racisme comme hostilité ponctuelle et individuelle, mauvaise
définition. Penser héritage : Les blancs n’ont jamais fait l’objet de théories raciales faisant d’eux des
êtres inférieurs et se traduisant dans des pratiques institutionnelles.

Eduardo Bonilla-Silva, sociologue américain + Pap Ndiaye, directeur du département Histoire à


Sciences Po : Pour la plupart des Blancs, racisme désigne l’insulte et la violence tandis que pour les
autres, il renvoie à l’expérience discriminatoire. Ne pas trouver un travail en raison de la couleur
de peau est plus destructif et désespérant que de se faire traiter de « sale Noir ». Insulte raciste
qui n’est pas agréable mais possibilité de défenses. La discrimination raciale laisse la victime
désarmée, le souffle coupé, sans prise sur une personne qui explique avec un sourire que, dans le
marketing, cela ne va pas d’être noir.

Être blanc n’est pas en France, un handicap social : ce n’est pas subir une multitude de petites
avanies, ce n’est pas avoir des difficultés dans l’accès aux biens rares. Ce n’est pas un problème
puisque le blanc est pensé comme une référence universelle. Elles sont rarement hantées par l’idée
qu’elles peuvent subir une injustice à cause de leur couleur de peau dont elles n’ont d’ailleurs que
peu conscience.
>2 EME ECUEIL : La question raciale ne doit pas faire l’objet de concours engendrant un
essai de doubles équivalences entre personnes blanches et racisées comme si on s’ancrait dans
un monde neutre sans passé. D’un côté, groupe majoritaire blanc construit et pensé sur plusieurs
siècles comme modèle universel et de l’autre minorités racisées qui doivent se calquer sur ce
modèle.

- « Une conduite ne peut être considérée comme raciste que si elle est signe d’un sens particulier,
qu’elle révèle un univers du sens qui est celui de la race. » Colette Guillaumin. Penser à
l’épaisseur du système de significations derrière chaque parole, chaque geste. Imiter un singe
devant une personne noire, c’est raciste car cela renvoie à un héritage profond de plusieurs
siècles où les Noirs ont été institutionnellement et scientifiquement comparés à des singes.

- Blanc comme Majoritaire et comme Référence


Universelle

> Exemple de la polémique du catalogue carrefour


avec le choix de jouets bébé fille/garçon/ethnique.

Le blanc vu comme la norme, comme le neutre


tandis que les autres personnes racisées, vues
comme avec une couleur de peau en plus. Ne dit-
on pas « personne de couleur ».

Source : Le parisien.fr
Dans la même logique, en France, reproches récurrents de « communautarisme » quand les
personnes issues des minorités se regroupent.

(Ex de l’article du Parisien sur Twitter : Crazy Rich Asians surnommée comme « niaiserie
communautariste6) alors qu’un film avec un casting exclusivement blanc, semble tout à fait normal.

- 3ème ECUEIL : Le racisme anti-blanc comme outil pour renforcer l’injustice testimoniale et
l’Etouffement épistémique. En soi, tout à fait compréhensible qu’un « Sal Blanc » ne soit pas du
tout plaisant voire tout à fait désagréable. Le problème, c’est surtout qu’il est souvent employé pour
étouffer les expériences de racisme des minorités « Vous nous lassez avec vos histoires de racisme.
Les Blancs sont tous autant victimes de racisme que les Noirs. Arrêtez de pleurnicher et restez à
votre place ».

>> ISSUE sur le débat : Il s'agit d'être rigoureux et rigoureuses, d'utiliser la terminologie
adéquate quand on connait suffisamment l’origine, le contexte, le poids et la profondeur de la
question raciale sur plusieurs siècles. Le concept de « race » et de racisme a émergé durant l’époque
moderne afin de justifier la colonisation et la traite des Noirs. Le poids du concept repose sur les
populations qui ont subi et subissent toujours une position arbitrairement assignée tout en bas de la
classification raciale, depuis l’époque coloniale.
Cependant, il ne s’agit pas d’étouffer le discours des personnes blanches pouvant faire
l’expérience occasionnelle d’une insulte voire une agression : on peut alors avoir recours à des
notions telles que la haine raciale ou la xénophobie à caractère racial aussi graves, qui permettent
de rendre compte de ce rejet plus ou moins violent à l’égard de leur couleur de peau.

C’est exactement la même logique pour le colorisme, discrimination envers les peaux plus foncées : il serait
vide de sens pour une personne noire claire de peau, de dire qu’elle subit du colorisme, même s’il peut
arriver occasionnellement qu’une personne noire plus foncée, l’insulte à cause de sa nuance plus claire
(« Sale chabine »). Sa peau claire n’est pas un handicap social par rapport aux peaux plus foncées : elle subit
de la xénophobie, un rejet par rapport à sa couleur de peau mais en aucun cas, elle ne subit le poids du
colorisme.

CONCLUSION : Non les races humaines n'existent pas au sens biologique. Oui, l'imaginaire
de la hiérarchie raciale qui a accompagné, justifié la domination politique, sociale, culturelle
et l'exploitation économique continue de certaines régions du monde, a des conséquences
encore aujourd'hui. Nécessité de penser cette question raciale dans le champ universitaire
français pour faire avancer les choses.
Au fond, « ce n’est pas d’un surplus de tabous et d’évitements symboliques que nous avons
besoin, mais d’une élévation de nos exigences critiques, et de leur exercice effectif »
(Politologue Historien P-A.Taguieff, 1992).

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✓ Débrief séance /commentaires sur vos RETOURS
Il n’était pas facile d’aborder ce sujet en cours magistral : d’une part, car c’est une thématique très
taboue et souvent délaissé dans le champ universitaire française et d’autre part, car je suis une
enseignante noire (donc souvent faussement vue comme non-neutre pour parler de la question
raciale > une personne blanche n’est pas plus neutre pour l’aborder). Donc séance qui vient
doublement, solliciter les potentielles limites de votre cadre épistémique.

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http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/crazy-rich-asians-une-niaiserie-communautariste-08-11-2018-
7937808.php#xtor=AD-1481423553
➢ Commentaires/Conseils récurrents

- « Trop vite » : Effectivement, je regrette d’avoir dû enchainer si rapidement, j’aurais


vraiment préféré me poser avec vous pour traiter ce sujet. Il était très difficile d’aborder toute
l’épaisseur et l’évolution de la question raciale en 50 minutes. Les prochaines fois, je ferai ce
cours en deux ou trois séances.

- Diaporama explicatif : Oui, c’est la grande absence de ce cours, je suis bien d’accord avec
vous. Normalement, je m’accompagne toujours d’un diaporama mais cette semaine, j’avais trop
de cours en même temps, pour vous préparer cela. Ce n’est que partie remise, je pense vous
revoir !

➢ Quelques commentaires intéressants

- Mal à l’aise par rapport à ces questions (1 étudiant) : C’est normal ! Notamment si
vous êtes une personne blanche puisqu’en tant que groupe majoritaire, vous n’avez pas besoin
de penser les questions raciales. Ce malaise est bien la base de ce cours et c’est justement pour
cela, qu’il faut en parler davantage pour qu’il n’y est plus un inconfort pour la partie majoritaire
de la population française qui doit penser ses minorités.

- Question de neutralité/légitimité en tant que prof pour parler du racisme


anti-blanc (1 étudiant) : Si vous avez fait attention à l’organisation et au contenu de mon
cours, vous avez vu que le racisme anti-blanc arrive en toute dernière partie : ce n’est pas
anodin. Il s’agit bel et bien de vous montrer que lorsque je mets en exergue trois écueils pour ce
concept, cela s’inscrit dans la continuité logique de mon argumentaire, de mon développement.
Ainsi, ce n’est pas Candyce en tant que telle, qui vous dit que le racisme anti-blanc n’existe pas
mais vraiment l’enseignante qui s’inscrit dans un terreau scientifique solide. L’an dernier, j’ai
d’ailleurs pu m’entretenir personnellement et assez longuement avec Pap Ndiaye, directeur du
département d’Histoire de Sciences Po qui est l’un des pionniers en France, de ces questions.
Tout comme ce dernier, je ne ressens nullement le besoin de cacher mon envie de lutter contre
les discriminations, ce qui n’enlève rien à la scientificité de mes travaux ( pour les plus
sceptiques, je vous renvoie aux travaux de Bourdieu sur le Savoir et l’Engagement, et
notamment le fait que l’Université ne soit pas une tour d’Ivoire).

- « Le racisme anti-blanc existe » (2 étudiants) : Je n’ai pas à reprendre un


argumentaire qui se retrouve dans toute sa profondeur ci-dessus. Tout comme évoqué dans le
cours magistral, je respecte les positionnements de chacun d’entre vous. En vous rappelant,
toutefois, que les sciences humaines et sociales sont assez consensuelles pour réfuter ce concept.
Par ailleurs en tant qu’universitaires, j’attends beaucoup plus de vous qu’une simple phrase sans
aucun argument. Allez au bout de vos idées et essayez de me faire changer d’avis. Vous êtes à
l’université, pas sur Facebook. Il en faudra beaucoup plus pour contrebalancer mon
argumentaire et briller dans votre cursus universitaire !

➢ Commentaires positifs
Mise à part ces quelques commentaires, j’ai reçu de nombreux commentaires positifs. Je vous
remercie vraiment pour vos retours, c’est très encourageant et je prends en compte vos conseils pour
nos prochaines rencontres 😊.
Si vous avez des questions ou si vous avez besoin d’une quelconque aide, de conseils etc : je suis
disponible sur mon adresse mail (bosson.c@hotmail.fr)

+ Je vous transmets une page Facebook que j’avais mise en place l’an dernier : Tutorat - Entraide
Géographie Paris IV Sorbonne.
https://www.facebook.com/groups/296519014176502/?ref=br_rs : Elle est à votre disposition pour
n’importe quelle question, vous m’y trouverez ainsi que des étudiants L2, L3 et même quelques
masters qui pourront vous répondre. N’hésitez pas à vous inscrire dessus !

Bibliographie - CM question raciale


LECTURES CONSEILLEES pour approfondir le CM

Ouvrages
BACHELARD G., La formation de l’esprit scientifique, VRIN, Paris, 2011

BANCEL N., BLANCHARD P., VERGES F., La colonisation française, Editions Milan, Paris, 2012

BERTRAND Romain, Histoire à parts égales, Récits d'une rencontre, Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle),
Seuil, Paris, 2011

BOUILLE Pierre H, Race et esclavage dans la France de l'Ancien Régime, XVIe-XVIIIe siècles, Perrin, Paris,
2007

Blanchard P.,Taraud C.,Bancel N.,Boetsch G, Sexe, race et colonies, la domination des corps du XVe siècle à
nos jours, La Decouverte, Paris, 2018

BLANCHARD Pascal, La France noire, Trois siècles de présences des Afriques, des Caraïbes, de l'océan
indien et d'Océanie, Paris, 2007.

FRICKER Miranda, Epistemic Injustice: Power and the Ethics of Knowing, Oxford University Press, 2007

GRIFFIN John H, Dans la peau d’un Noir, Gallimard, Paris, 1962

GUILLAUMIN Collette, L'idéologie raciste, folio Essais, Paris,1972

DORLIN Elsa, La Matrice de la race, genealogie sexuelle et coloniale de la nation française, La


Decouverte, Paris, 2009

NDIAYE Pap, La condition noire, essai sur une minorité française, Calmann-Levy, Paris, 2008

OUBLIE Jessica, ROUSSEAU Marie-Ange, Peyi an nou, Steinkis, 2017 (Sur le BUMIDOM)

FASSIN Didier et Eric, De la question sociale à la question raciale, représenter la société française, La
Decouverte, Paris, 2006

BOUILLE, Pierre H, La construction du concept de race dans la France d'Ancien Régime, Paris, 2002
Articles
TAGUIEFF Pierre André, Du Racisme au mot Race, comment les éliminer ? 1992
www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1992_num_33_1_1756

HOFFMANN O., POIRET C., AUDEBERT Contextualiser pour mieux conceptualiser la racialisation
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00690569/document

DELIGNE J., REBATO E., SUSANNE C., Races et Racismes, p. 217-235


https://journals.openedition.org/jda/2619

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