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I. L'antiquité grecque
Contexte :
Deux questions centrales
→ Comment penser la relation entre grecs et non grecs ?
→ Comment penser la cité grecque ?
IVe siècle : christianisme devient la religion officielle de l'empire romain. La religion s'étend.
Politique perd de son autonomie par rapport au religieux : se définit par rapport au religieux.
Empereur de droit divin...
=> Dans l'histoire de la pensée, se traduit par un théocentrisme : tout va passer au crible de la
religion. Religion = grille de lecture pour penser, imaginer, comprendre l'autre. A ce moment,
qui est l'autre ?
1054 : schisme : séparation des chrétiens d'orient (orthodoxie) et d'occident : deviennent Autres
les orthodoxes.
Le musulman devient une figure de l'autre. Croisades : rapport d'altérité mais le contact est
fréquent, on est sans arrêt avec cet autre : cohabitations dans la péninsule arabique. Il est souvent
appelé le Sarazin : (Sarah femme d'Abraham donne naissance au groupe qui deviendra
musulman.)
On donne un nom qui intègre dans sa propre grille de lecture, la lecture biblique.
Deuxième manière d'appréhender l'extérieur : géographie des merveilles. (A. Miquel 1967 :
121) : Manière de réfléchir les individus très lointains : processus proche du MA chrétien : on
va très largement imaginer et inventer ce que sont ces peuples lointains : description d'un voyage
(Saladin) : griffes d’animaux, on va inventer car on le doit pour penser l'altérité.
XIIe : développement d'une pensée rationaliste arabe : Ibn Roshd ou Averroès. Décentrement
de l'homme par rapport à Dieu. On essaye de sortir la réflexion sur l'être humain d'une pensée
purement théologique. On pense l'homme en dehors du fait qu'il est un être crée par Dieu.
XIVe : Ibn Khaldûn : père de la sociologie ? Départements au Maghreb mettent cet homme au
programme comme un père. Quelqu'un qui va prendre travaux des historiens pour les repenser
en se disant que l'histoire est très subjective : il faut réfléchir aux causes, aux conséquences : il
faut rechercher l'origine des faits. Va construire pas mal de notions, en pensant société qui
l'entoure : sociabilité, classes sociales, pouvoir. Il veut connaître le pourquoi & le comment des
choses. Décrit ce qu'il voit au lieu de prescrire ce qui doit être. Continue à mettre l'Homme au
centre de la réflexion.
Elargissement, géographique et intellectuel, des frontières du monde connu : monde est bien
plus large et divers qu'on le pensait.
Contexte :
1453 Prise de Constantinople par les Turcs : Les savants vont s'enfuir vers l'Italie et emportent
tous les manuscrits de l'antiquité : grecque et latine.
Années 1450 : développement de l'imprimerie par Gutenberg. Permet d'imprimer les ouvrages,
démultiplier l'accès aux textes. Plus large diffusion des savoirs
1492 Découverte de l'Amérique par CC.
Plus la fin de la reconquête espagnole
1494-1519 : guerres d'Italie. Noblesse française va découvrir les manuscrits et ouvrages de
l'antiquité : rapportent vers la France. De là que peut émerger la Renaissance en France.
1517 : début de la Réforme : scission entre catholiques et protestants (Luther et Calvin) : période
des guerres de religion
D'autres ouvrages permettent la création d'un nouveau savoir : travaux plus descriptifs : surtout
de la part de ceux qui essayent de comprendre ces peuples (Jean de Léris)
Conséquences très pratiques : statut que l'on donne aux individus dépend de la façon dont on
les pense → traites. Domination, esclavagisme, exploitation des ressources
Controverses de Valladolid (1550-1551) entre Sepulveda et Las Casas : comment devaient se
faire les conquêtes dans le nouveau monde : quel est le statut des amérindiens, sont-ils des êtres
humains ou non : réponse donne façon dont on va faire la guerre : faire une guerre en « justice »
Sepulveda : amérindiens doivent être soumis, commandés : droit naturel des espagnols de les
dominer.
Las Casas : ont une âme : on doit les convertir pour les sauver. Mais là aussi on doit les intégrer
à notre système de pensée : on doit leur sauver la vie en quelques sortes
Aujourd'hui : ces deux façons d'envisager l'autre, attitude positive retrouvée dans la mode pour
l'exotisme : bijoux « exotiques », musique « world ». Ecologisme naïf (être plus proche de la
nature : mythe du bon sauvage). Regret d'une fraternité originelle disparue... Cette attitude
positive a pris d'autres formes ?
Cette peur, angoisse et mépris
Le XVIIe :
Moins intéressant : moins de réflexions sur l'autre. Mais édition du code noir (1685) : droits et
devoirs du maître sur ses esclaves. Pour limiter les abus. Mais l'esclave est quand même décris
comme un meuble...
V. Le XVIIIe siècle
Mouvement européen : crises des sociétés : crise de la société française... => tentative de
réformer les mentalités. Bouillonnement intellectuel.
Découverte du Pacifique – expéditions sont multipliées, on ramène son sauvage dans son
salon...
Mouvement philosophique : il faut que les hommes fassent usage de leur raison, développement
du sens critique. Démarcation de l'homme par rapport aux théologies. Il ne faut plus qu'il y ait
un déterminisme de la religion. Il faut que l'homme prenne des initiatives, qu'il s'autonomise
par rapport à Dieu.
Recherche du bonheur, de l'épanouissement : d'une part, valorisation du progrès : espoir énorme
dans le futur (grâce aux PT, homme sera plus heureux et épanoui dans le futur). D'autre part,
apologie de la nature (Hobbes, Locke, Rousseau). : réfléchissent à ce que serait l'homme serait
si il ne vivait pas en société, dans un état de nature. Questionnement théorique.
L'EVOLUTIONISME
Recentrage sur certains groupes : les études ont toujours pour objet les populations lointaines.
Création des sociétés ethnologiques : 1842 Paris ; 1842 New-York ; 1843 Londres. Cela donne
une réelle autonomie intellectuelle à la discipline ethnologique. Ces sociétés se transforment en
sociétés d'anthropologie : 1859 Paris ; 1863 Londres ; 1871 Washington. Là, on se concentre
sur l'étude de l'homme en général.
C'est aussi le début des collections d'objets dits ethnographiques. Des missions précises sont
prévues pour établir ce qu'on appelle cette « culture matérielle ».
Lewis Morgan va passer du temps, prendre des notes, faire des descriptions et apprendre les
langues... L'institutionnalisation nourrit la profession de l'anthropologue.
La façon dont on va penser l'homme devient un objet d'étude. L'homme est un objet social,
acteur ou agent d'une Histoire, le fruit d'une éducation : on peut l'étudier comme n'importe quel
autre objet scientifique.
Une science de l'homme en général doit se constituer et non plus se focaliser uniquement sur
des petits groupes. L'anthropologie est une science de la synthèse, justement.
On pense l'être humain comme un agent de transformations sur le monde qui l'entoure. On sort
de plus en plus du déterminisme religieux (seul Dieu décide du destin de l'homme) pour se dire
que l'homme peut être acteur. Deux éléments favorisent cette évolution :
– La révolution française lance des remises en question : le peuple pourrait décider...
– La révolution industrielle montre que l'initiative individuelle est fructifiant. Phénomène
d'exode rural. En ville, on a une individualisation, les rôles changent. Révolution montre la
possibilité valorisante du développement de l'humanité via le progrès : cette notion est au cœur
des théories évolutionnistes en anthropologie.
On cherche à placer l'homme dans une histoire, ou du moins le replacer. C'est le but des
anthropologues évolutionnistes : faire une Histoire de l'humanité.
Des fossiles de ce qu'on nomme ajd des néanderthals sont découverts en 1856. Cela montre que
l'homme est sur terre depuis au moins 48 000 ans alors que la Bible postule que cela fait
seulement 5 000 ans. L'histoire de l'humanité est donc bien plus longue et on détache la
réflexion sur l'homme d'une réflexion religieuse. Cependant à cette époque les découvertes
commencent à peine, l'on a très peu d'informations sur les modes de vie
II. Principes
« Évolutionnisme » :
→ sens large : perspective théorique (paradigme) qui imprègne les milieux savants du XIXe
siècle
→ sens restreint : la théorie anthropologique
Cette théorie a pour projet une explication globale de l'être humain en société (par l'histoire
notamment). On a à cette époque un nombre de connaissances, d'informations énormes mais
vraiment éparses, suite aux voyages nombreux des explorateurs, administrateurs qui rapportent
des écrits descriptifs. Ces données illustrent la diversité de l'humanité.
Il commence les études de terrain avec les Iroquois, qui donne lieu à la monographie de 1851.
Il pose le cadre chronologique de l'évolution de l'être humain, par un schéma. Il découpe par
stades en analysant des travaux archéologiques : les étapes se forment selon la culture matérielle
et les moyens de subsistance, le développement des techniques.
1. sauvagerie : chasse, cueillette, pêche
→ invention poterie
2. barbarie : agriculture et élevage
→ invention écriture
3. civilisation : commerce et industrie (en plus)
Il veut montrer les liens qui existent entre les différents domaines de la vie en société :
– Système social
– Système politique Lié à la propriété, au langage, au droit...
– Système de parenté
Bibliographie:
1851: La ligue des Iroquois
1871: Systems of Consanguinity and Affinity of the Human Family
Tylor travaille beaucoup sur la notion de culture. Lui dit qu'elle est « un tout complexe »
englobant l'art, la morale, le droit, les coutumes... (Primitive Culture, 1871). Travaille aussi le
religieux ou les systèmes de croyances : essaye d'élaborer une histoire naturelle de la religion :
quelle est sa définition minimale, le plus petit dénominateur commun... Pense le concept
d'animisme : « belief in spiritual beings », ou la présence de caractères surnaturels dans les
végétaux, les animaux, les hommes. (voir texte de Jean de Léri)
conçoit trois stades religieux
→ Animisme
→ Polythéisme
→ Monothéisme.
Bibliographie :
1871 : La civilisation primitive (primitive culture)
1881: Anthropology. An introduction to the Study of Man and Civilization
IV. Bilan
1. Apports
2. Limites et critiques
- fixité et unilinéarité : chaque société doit passer par les mêmes étapes : c'est trop simplificateur
et ce n'explique rien.
- le progrès humain est décalqué sur le progrès technique : absurde. Pour le PT, on peut se baser
sur l'efficacité d'une technique, d'un outil – critère objectif pour juger du progrès.
- le schéma théorique est établi a priori, et plaqué sur une société
- historicisme : l'histoire a une force explicative beaucoup trop forte.
- critères arbitraires et jugements de valeur : il n'y a pas de critère objectif qui donne de la valeur
aux différentes formes de religion par exemple. La hiérarchisation est basée sur un jugement de
valeur => forte dimension idéologique.
Bibliographie
Auteurs :
Léo Froebenius (1873-1938) ethnologue allemand qui étudie l'afrique subsaharienne. Un des
premiers à montrer aux ethnologues l'importance de faire du terrain pour comprendre une
société + invente le terme de kulturkreise. Finalement, dit qu'il y a au monde peu de centres
culturels : la plupart des sociétés empruntent à quelques centres culturels. Ex terrain au Nigeria,
étude des Yoruba : était un grand royaume avec une cinquantaine de villes. Particulièrement
riche, a produit de l'or & a produit des statues remarquables, qui font partie de l'art sacré.
Remarque qu'il y a des traits similaires avec la statuaire grecque. Va penser que la Grèce est
sans doute un des centres culturels qui va le plus rayonner sur le reste du monde. Ajd : pensé
comme une thèse scientiste, fantaisiste, totalement anti-scientifique : archéologues le prouvent.
On est encore dans une absence de décentrement : le centre du monde reste l'Europe : tombe
dans les mêmes pièges que l'évolutionnisme : le déterminisme & le fait que l'école allemande
fonctionne sur des postulats (affirmation non démontrée).
– on pense qu'il y a une rareté du processus d'invention dans les sociétés qui sous tend que
l'homme est naturellement et culturellement peu créatif
– la diffusion des traits culturels ne dépend pas de la distance géographique
Fritz Graebner (1877 – 1934) travaille sur les processus de diffusion et contact : ne remet pas
en cause les théories de Froebenius : totalement d'accord pour dire que les sociétés sont peu
créatives, slmt qq unes sont capables de créer. MAIS remarque qq chose de nouveau : quand
une société adopte un trait culturel d'une autre société, elle a tendance a le transformer... Les
sociétés sont capables d'innovation.
=> Cette pensée se répand à la fin du XIXe siècle et connaît un écho en Angleterre. Les Anglais
ne vont pas y adhérer directement : c'est un courant en recherche, s'autocritique, reforme des
concepts.
En France, le courant diffusioniste est très peu marqué : on a d'autres préoccupations, autres
courants. Quelqu'un de très intéréssé par le diffusionisme : G. Montandon : excellent
observateur ! Mais lui connaitra aussi des excès théoriques : tombe vers des considérations
idéologiques : mixe théorie et raciologie (sociétés inférieures et supérieures).
Alfred L. Kroeber (1876-1960) : travail sur indiens du grand ouest et de la Californie. Connu
du public européen et du grand public européen en partie : très lié avec un indien, Ishi : Dernier
représentant de sa tribu (les Yahi) massacrée par les blancs. A écrit bcp d'ouvrages, dont un
monument, Anthropology. Sorti en 1948 : ouvrage de référence de tous les anthropologues
américains. Reprend la notion d'emprunt qu'avait donné Tylor et dit quelque chose qui va a
l'encontre de ce qu'on pensait à l'époque : emprunt n'est pas forcément le résultat d'un besoin,
d'une nécessité. Phénomènes de résistance : souvent des phénomènes majeurs : spirituelle, ex
contemporain : résistance spirituelle des japonais au don d'organe : le mort est digne car intègre,
entier.
Franz Boas (1858 – 1948). Au niveau international, n'est pas un diffusionniste à proprement
parler mais va travailler à leur suite en utilisant un certain nombre de leurs concepts. Donnera
les fondements de l'anthropologie contemporaine sur laquelle nous sommes aujourd'hui.
Origine allemande. Formé aux mathématiques, à la physique et à la géographie. Va avoir une
mission en 1887, sur la Terre de Baffin. Il y étudie le climat et son influence sur les sociétés qui
vivent en terre de Baffin : ce sont les Inuit (appelés les Eskimo à son époque). Aujourd'hui les
Inuit, réclamé par ces populations (inuit veut dire « nous les hommes »). Le climat modifie
l'organisation des sociétés. Mais c'est vraiment les sociétés qui l'intéressent : fait de
l'anthropologie. Considère que ce qui est intéressant est l'étude de leur production historique.
Les sociétés produisent leur propre histoire, il faut les étudier.
« Chaque société représente d'une part un développement historique original qui s'est effectué
en fonction d'un milieu social et géographique et d'autre part en fonction de la manière dont la
société a utilisé le matériel culturel qui lui est venu soit de l'extérieur (emprunt), soit de sa
propre faculté de création ».
Affirme aussi que le terrain est fondamental pour un ethnologue :
Boas voudra désenclaver l'université. Veut casser l'idée que l'anthropologue reste derrière son
bureau. Concept de « field work » : travail de terrain. Il amène ses élèves sur le terrain. Il faut
une observation longue et il faut s'acclimateraux sociétés qui nous accueillent : essayer de parler
la langue, comprendre les pratiques, la gestuelle.. L'analyse des sociétés permet de construire
des théories : première fois qu'on parle de la méthode inductive en anthropologie
Terrain = matière première + observation → analyse → théories (mises en veilles sur d'autres
terrains). PAS déductif : il faut éprouver la validité des théories sur le terrain.
Conclusion :
Ce courant est avant tout une critique fondamentale de l'évolutionnisme. On comprend que les
sociétés ne suivent pas la même ligne d'évolution. Toutes les sociétés partagent la notion
d'emprunt, emprunt culturel. Ethnologues vont rechercher les modalités de diffusion de ces
emprunts. Ce sont les prémices, origines du terme d'acculturation. Mais ce courant a été l'objet
d'excès théoriques, de postulats idéologiques qui ont contribué à le discréditer.
C'est principalement grâce à, avec, et par Franz Boas qu'on va définitivement rendre caduc
l'idée des modèles comparatifs de société. Il ne peut donc pas y avoir de société supérieure ou
inférieure.
Ruth Benedict, élève de Franz Boas – elle traduit le fait qu'avant Boas l'ethnologie n'existait
pas vrmt : « Lorsqu'il fit son entrée en anthropologie, celle-ci était un agrégat de conjectures
hasardeuses, un joyeux terrain de chasse pour l'amateur romanesque des choses primitives;
Quand il en sortit, c'était une discipline ».
Y appartiennent des ethnologues européens. Il y a une école anglaise, très forte, encore
importante aujourd'hui.
– Bronislaw Malinowski
– (Radcliffe Brown)
Malinowski est le père fondateur du fonctionnalisme. Polonais, nait en 1884. Mort en 1942
aux Etats Unis. Nait dans une famille assez intellectuelle. Aime beaucoup l'observation,
l'analyse : fait de la physique, de les mathématiques, obtient un doctorat de maths. Quitte la
Pologne pour aller dans d'autres pays européens. Prend la nationalité austro-allemande. Va en
Angleterre en 1910. A Londres à l’ occasion de lire un ouvrage : le fait changer de route pro. Se
dirige vers l'anthropologie. Ecrit par Sir James Frazer : The Golden Bough (Le Rameau d'Or)
Maître à penser mais que Malinowski va par ailleurs assez violemment critiquer.
Frazer est un ethnologue dandy : il est aisé financièrement, ouvert d'esprit, a beaucoup d'amis
& fasciné par l'Orient. L'Orient c'est surtout l'Egypte : se passionne pour la notion d'exotisme
oriental avec l'archéologie. Cherchera l'exotisme au delà du continent européen : s'intéresse à
l'Océanie (Polynésie, Micronésie, Mélanésie), très peu d'ethnologues avant lui le feront. –
Frazer s'intéresse à la Mélanésie.
Malinowski va aussi s'y intéresser. Fait qq voyages & fait sa thèse de doctorat sur la famille
aborigène australienne. Pense que ce terrain est très précieux pour l'observation
anthropologique. Décide d'aller dans un petit archipel, Trobriand, en 1914. Par intérêt &
contrainte : veut poursuivre l'étude de Frazer en allant bien sur plus loin + contrainte : Début
ww1, on est du côté des alliés en Australie : Malinowski va être suspecté d'espionnage (origines
polonaises). On lui propose soit la prison soit l'exil : il choisit l'exil dans l'archipel Trobriand.
Y va par bâteau, tous seront réquisitionnés & ne pourra plus revenir en Australie. Y reste
pendant plus d'un an. Essentiel pour ces travaux → il faut rester longtemps sur le terrain : on
arrive a connaître la société de l'intérieur.
L'objet simple peut montrer une série de fonctions dans la société trobriandaise
« tout le système social se tient » => développe une vision organiciste de la société ou chaque
élément a une fonction comparable à un organe du corps, où chaque fonction répond à un
besoin, et où chaque élément culturel n'a de raison d'être que par rapport aux autres éléments :
les relations et interrelations. Cherche cela dans tout ce qu'il étudie
Kula : un échange inter tribal particulier qui a un sens profond : « un circuit d'échange inter
tribal au cours duquel circulent des objets cérémoniels sans valeur vénale et dépourvus
d'utilité ».
Souvent des colliers de coquillages rouge & bracelets blancs. « expriment le lien qui uni chaque
île dans un ensemble culturel, partageant les mêmes relations et les mêmes symboliques ».
îles : plusieurs familles de tribus différentes. Colliers rouges circulent dans le sens des aiguilles
d'une montre. Bracelets ou ensemble de bracelets prennent le cheminement inverse : sens
inverse des aiguilles d'une montre. Ces trophées ne peuvent circuler que dans des pirogues &
seuls les hommes peuvent s'échanger ces biens. (=>règles précises)
Matrilinéaire : femmes ont pouvoir domestique, économique. masculin : religieux et politique
Patrilinéaire : pouvoir religieux, économique, politique
Temps qu'il fallait pour que chaque île voit circuler sur elle ces biens : 1-10 ans. Très long. Ce
temps est codifié. Réseau d'informations nécessairement important.
Sens : n'est en rien une richesse. Très peu de valeur esthétique. Existe toujours. Communautés
démographiquement restreintes : aucun groupe ne peut prétendre être plus important qu'un
autre : on déséquilibrerait l'ensemble de la culture ou société. On essaye toujours de tendre vers
l'équilibre et la régularité.
Sens :
1. sentiment d'appartenance : on doit développer cela qui fait qu'on se reconnaît comme
frère de l'autre. Principe d'agrégation : tout le monde est agrégé : on appartient à une même
communauté parce qu'on partage les mêmes valeurs : des systèmes d'entre aide peuvent se
développer puisqu'on reconnaît l'autre comme ID à soi. On peut être exclu : quand on partage
les mêmes valeurs, ce sont surtout des valeurs idéologiques, fondées sur le mythe, culte &
respect des ancêtres. Chef de tribu qui aurait par hazard manqué de respect aux mythes,
divinités : exclu de ce grand groupe.
Dans ces toutes petites société : la survie du groupe ne tient que dans cette unité, cet équilibre.
Quelqu'un conteste les valeurs : met en danger le groupe. Exclusion du groupe : mort sociale.
2. But de la Kula : nouer des alliances, puisqu'on appartient au même groupe. Vraiment
présent : nouer alliances matrimoniales, pour la guerre, économiques, religieuses.
3. Malinowski découvre aussi le système de réciprocité : il vise à dire que si une île donne
un collier à une autre île, il va attendre en temps différé un autre bracelet. De même pour les
colliers. On va les garder près de soi jusqu'au moment où le groupe sait que c'est le moment
d'échanger.
=> Comment peut-on expliquer cette réciprocité ? Pour Malinowski, tout objet échangé appelle
en retour une contrepartie.
Finalement, il existe des kula presque partout, dans toutes les petites sociétés : Mauss appel ce
système d'échange le système du don et du contre-don.
=> Une fonction dans une société ne peut exister que parce qu'elle répond à un besoin.
Catégories :
1. besoins élémentaires, primaires : survie de la société. Manger, se protéger, se reproduire.
Quand ceux-ci sont satisfaits, la société peut accéder à un autre niveau de besoin qui assure la
cohésion du groupe :
2. transmission de connaissances, enseignement de codes, règles, lois.
3. Spiritualité : domaine de l'art, du sacré, de la religion : toute société a besoin de
transcendance ou de sublimation.
→ développé dans Les Jardins de Corail, 1930.
Suite à cette étude du fait ordinaire, à l'observation participante : forme la méthode propre à
l'anthropologie : la méthode inductive → le terrain est vraiment la matière première : on va
mettre en veille notre connaissance historique. On tire nos connaissances de cette matière
première → analyse → connaissances théoriques.
Conclusion critique :
Chaque auteur va avoir un éclairage particulier : le concept clé donne le titre du courant.
Ici, c'est « fonction » : provient du XVIIIe, de la physique. Réutilisé en médecine, biologie,
physiologie (Claude Bernard). Repris en anthropologie suite à cette analogie entre fonctions
organiques et fonctions sociales.
Clifford Geertz « Malinowski n'a pas fondé l'anthropologie contemporaine comme beaucoup le
pensent, (…) néanmoins il en est l'un des contributeurs les plus remarquables