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Les principales définitions

Acteur : désigne la part d’autonomie de l’individu qui réalise ses choix en fonction des moyens dont il dispose et des

buts qu’il poursuit. Le rôle du sociologue est de comprendre le sens que l’acteur, doté d’une rationalité limitée, donne à

ses actes. Cette démarche est celle de l’individualisme méthodologique (Raymond Boudon) ou de l’action stratégique

(Michel Crozier). Notons que si le sociologue Alain Touraine utilise parfois ce terme (Le retour de l’acteur en 1984), il

lui donne une autre signification ( voir sujet)

Changement social : il correspond aux transformations observables dans le temps qui modifient l’organisation et

l’évolution des sociétés de façon non provisoire. Le changement social est inscrit dans les structures sociales ( par

exemple, la montée de la classe moyenne) et dans les comportements des acteurs sociaux ( l’individualisme par

exemple).

Conscience collective : elle est définie par Durkheim comme « ensemble des croyances et des sentiments communs

à la moyenne des membres d'une même société ». Plus elle est forte, plus la contrainte qui s’exerce sur les conduites

et pensées individuelles l’est également. Dans les sociétés à solidarité mécanique, la conscience individuelle se confond

avec la conscience collective, alors que la solidarité organique développe l’individualisme, c’est-à-dire l’autonomisation

de la conscience individuelle par rapport à la conscience collective.

Désenchantement du monde : Max Weber utilise cette expression dans Le savant et le politique (1919) pour

désigner le corollaire du processus de rationalisation des sociétés qu’il a mis en évidence. En effet, celui -ci a lieu en

raison du recul des croyances, de la magie, des religions en général, en raison de la suprématie des explications

scientifiques.

Déviance : Il s’agit, dans son sens sociologique le plus large, de la transgression d’une norme. En apparence simple,

cette définition pose une double question : d’une part, tous les comportements transgressifs sont ils déviants ? D’autre

part, d’où viennent les normes ? Ces questions ont principalement été traitées par les sociologues interactionnistes. Ils

ont en effet montré que les normes évoluent. Des comportements considérés comme déviants se muent en

comportements dit « normaux », réciproquement des comportements qui, dans le passé, étaient parfaitement dans la

norme sont aujourd’hui déviants. Cela tend à montrer qu’il n’y a pas d’actes déviants en soi.

Don : pour le sens commun, le don se différencie de la vente parce qu’il est sans contre partie. Pour le sens commun,

le don n’est donc pas un échange marchand. Pour les sociologues, à la suite de Marcel Mauss (Essai sur le don,1925),

le sens qu’ils donnent au don n’est pas celui du sens commun. Dans les sociétés traditionnelle, le don décrit alors un
type d’échange ritualisé (Kula, Potlach) qui repose sur l’obligation de réciprocité ( le don exige le contre don). Il crée

un lien durable et ambivalent entre les donneurs associant coopération et rivalité. Marcel Mauss le qualifie de « fait

social total » en raison de ses multiples dimensions : juridique, économique, religieuse, politique… Notons pour finir,

que l’échange - don n’a pas disparu des sociétés contemporaines : don intra familial, bénévolat, entraide, don caritatif.

Fait social : Selon Durkheim, dans Les règles de la méthode sociologique (1897), la sociologie est l’étude des faits

sociaux. Pour lui , les faits sociaux « consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à l’individu,

et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui ». Ils sont à différencier des

phénomènes psychiques et naturels.

Fonction : la fonction est issue des approches évolutionnistes comme celle développée par Herbert Spencer, qui

considère que la société, à l’instar d’un organisme vivant, nécessite que des organes remplissent les fonctions

nécessaires à sa survie. La famille assure par exemple plusieurs fonctions : protection, affection, socialisation.

Plusieurs enjeux théoriques sont associés à la fonction. Tout d’abord, la fonction est elle toujours remplie comme elle

doit l’être ou existe – t – il des dysfonctions. On doit en effet à Robert Merton d’envisager un fonctionnalisme de

moyenne portée. Il distingue la fonction manifeste (les conséquences objectives attendues) et la fonction latente (les

conséquences cachées et néanmoins indispensables). La fonction manifeste de l’école est d’instruire les élèves, sa

fonction latente est de participer à leur socialisation. Merton considère également que s’il y a des fonctions à remplir,

elles peuvent donner lieu à des dysfonctions, quand elles ne le sont pas remplies, ou qu’elles le sont avec des

défaillances, de telles sortes que le besoin qu’elles doivent satisfaire ne l’est pas ou imparfaitement. Un autre enjeu

oppose le fonctionnalisme à l’analyse de Durkheim. Pour celui-ci en effet, si la fonction permet de comprendre les

évolutions et les nécessités sociales (par exemple, la division du travail produit la solidarité dans une société dont la

densité augmente), elle n’est pas cause du phénomène lui – même ( l’apparition de la division du travail n’est pas du

à ce qu’elle produit la solidarité mais à l’augmentation de la densité démographique et morale).

ème
Relativisme culturel : L’anthropologie américaine avec Franz Boas s’est donnée au début du XX siècle, la mission

d’étudier les cultures comme un ensemble cohérent de valeurs et de pratiques propres à une société. Il en ressort que

chaque société à sa culture. Dés lors, on admet que ces valeurs et pratiques n’ont pas de référence absolue permettant

les évaluer. Le relativisme culturel s’oppose ainsi à l’universalisme des valeurs, qu’il considère comme une vision

ethnocentrée du monde. Si l’on y souscrit, la conclusion à laquelle on parvient est radicale : il n’y a pas de progrès

humain.

Statut (et rôle) : c’est la position qu’un individu occupe dans un système social donné, qui détermine l’ensemble de

ses droits et de ses devoirs. Les statuts sont déterminés par des critères qui varient selon les sociétés (par exemple

par la profession, le pouvoir, la propriété, l’âge, le genre) et sont ordonnés hiérarchiquement. Selon Max Weber, il

correspondent pour les individus qui les occupent à un certain niveau de prestige. Il distingue ainsi pour caractériser
la structure sociale, en plus des classes économiques et des partis politiques, des groupes de statuts, reflets de la

dimension culturelle de la société. Un individu occupe plusieurs statuts : statut familial, statut professionnel, statut

social. Chacun d’entre eux définit le rôle que l’individu doit interpréter selon la situation sociale dans laquelle il se

trouve. Le rôle social correspond donc aux comportements attendus par les autres compte tenu du statut occupé.

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