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Chargée de cours : Ousidhoum Souhila

Chapitre 1 : Apparition et évolution de la sociologie

I. Étymologie

Le terme sociologie trouve son origine dans la combinaison de deux mots issus de langues
différentes : Le latin socius désignant compagnon ou associé, et le grec logos signifiant
discours ou parole. De cette composition jaillit un concept relatif à l’étude des interactions
entre les individus appartenant à une société donnée

II. définition et objet de la sociologie


Selon le dictionnaire de Larousse, elle consiste en l’étude scientifique des sociétés humaines
et des faits sociaux.
exp : étude des groupes humains qui exercent un métier (sociologie rurale), qui professent une
foi, manifestent des croyances (sociologie religieuse), qui s’intéresse à un phénomène
culturel, artistique (par exp la sociologie de la littérature).
La sociologie peut se définir comme une démarche d’analyse scientifique du social.
En tant que science, la sociologie se caractérise par une aspiration à l’objectivité, et par la
mise à l’écart des jugements de valeur sur les objets qu’elle se donne.

Elle s’intéresse aux faits même de l’individu (chercheur compris) et de la place qu’il s’est
construit au sein de la société.
La sociologie est la science qui a pour objet ce qui est social . Les sciences dites « sociales »
ou « humaines » se consacrent chacune à des catégories particulières de faits humains, telles
le Droit et l'Économie politique. La sociologie retient dans ces faits humains leur aspect
spécifiquement social.

Pour comprendre l'objet de la sociologie, il serait indispensable de saisir ce que le « social » a


de proprement spécifique.

Le « social » est ce qui concerne ce phénomène de vie en communauté qui caractérise les
hommes. Parce que sur toute la surface de la terre et aussi haut que la préhistoire permette de
remonter dans le temps, on trouve les hommes vivant en groupe.

Nous dirons donc : est social tout fait, tout acte, tout rapport dans la mesure où il comporte
une action de la société ou une action sur la société, ou encore, si l'on veut, tout fait, tout acte,
tout rapport à propos desquels la société apparaît comme objet ou comme sujet.
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La sociologie est l’étude scientifique de la société. Les sociologues utilisent les méthodes et
les outils scientifiques pour comprendre comment et pourquoi les individus se comportent
d’une manière ou d’une autre quand ils interagissent avec d’autres individus ou groupes
d’individus. Il est vrai que le groupe social (ou la société en général) est composé d’individus:
c’est l’individu qui forme le groupe; C’est l’individu qui compose la société; Autrement dit, il
n’y a pas de société sans individus. Toutefois, la sociologie ne s’intéresse pas à l’individu en
tant qu’individu, mais plutôt à l’individu en tant que membre d’un groupe ou d’une société.
D’autres disciplines s’intéressent exclusivement à l’individu et essaient de comprendre ses
motivations, son comportement, sa logique et son identité. On peut citer par exemple la
psychologie qui fait de l’individu le centre d’intérêt de ses recherches.

La psychologie approche l’individu en tant qu’individu. La sociologie approche l’individu en


tant que membre d’un groupe ou d’une société.

La sociologie considère les comportements humains comme compréhensibles ou explicables à


l'aide des relations que les individus entretiennent les uns avec les autres.

En essayant d’apporter des réponses à leurs questions, les sociologues aident de la sorte les
décideurs à prendre leurs décisions en connaissance de cause. Par exemple, Le même
raisonnement motive les acteurs économiques: une société qui veut lancer sur le marché un
produit à la consommation par exemple, doit tout d’abord disposer de toutes les informations
nécessaires à la compréhension des choix des individus, de leurs modes de consommation, de
leurs préférences, de leurs budgets, de leurs coutumes …

Une bonne compréhension de la société et des groupes aide à une bonne prise de décision de
la part des décideurs et des acteurs concernés.

III.la sociologie et la démarche scientifique

Le savoir scientifique produit par la sociologie consiste en deux choses : des connaissances
empiriques, et des analyses, des savoirs à dimension plus théorique. On peut distinguer deux
grands types de connaissances empiriques ainsi fournies : d’une part des données chiffrées sur
la société (par exemple, répartition de la population active selon les différentes catégories
socioprofessionnelles) ; d’autre part des données à teneur plus « qualitative » : entretiens,
descriptions de lieux ou d’activités particulières… Outre la production de données, la
sociologie est dotée d’une ambition théorique ; elle est porteuse d’une ambition de
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compréhension et d’explication du social. La montée en généralité peut se faire à partir de


concepts, modèles, théories.
L’inscription de la sociologie dans le domaine des sciences implique par ailleurs le recours à
des méthodes systématiques d’investigation empirique. On distingue deux grands types de
méthodes, qui correspondent aux deux grands types de données précédemment décrits : les
méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives. Le questionnaire est la principale
méthode de collecte des données dans une perspective quantitative. Du côté des méthodes
qualitatives, les principales méthodes utilisées sont l’entretien et l’observation directe. On
parle souvent de façon générique d’ « enquête de terrain » pour désigner l’usage de ces
méthodes qualitatives.

IV. Economie et sociologie

La relation entre ces deux disciplines des sciences sociales apparaissent sans doute plus
clairement : elles sont beaucoup moins concurrentes dans les explications qu’elles fournissent
que complémentaires.

L’économiste s’occupe à étudier des phénomènes qui se jouent dans la société et que l’on peut
donc qualifier de sociaux. Les processus auxquels s’intéressent concernent le problème
fondamental de l’activité économique, càd, la répartition des biens et services dans la société,
mais aussi la fixation des prix, l’évolution de la demande, etc. Dans son analyse,
l’économiste cherche essentiellement à savoir dans quelles mesures ces processus
remplissent- ou ne remplissent pas- leur fonction propre. C’est ainsi par exemple qu’il sera
guidé dans sa démarche par l’idée d’optimisation (comment allouer mieux des ressources
rares pour satisfaire des besoins multiples).

Le sociologue, s’il entend étudier les mêmes processus, devra évidemment tenir compte de
leurs fonctions et objectifs économiques, mais il ne s’intéressera pas nécessairement de façon
spécifique à ces fonctions et objectifs comme tels. Il s’intéressera avant tout aux différentes
formes de relations et d’interactions humaines que ces processus mettent en œuvre et qui
peuvent n’avoir aucun rapport immédiat avec les objectifs économiques en question.

V. contexte d’apparition et préoccupation de la sociologie


1. contexte de constitution de la sociologie

La sociologie, comme branche des sciences sociales (économie, histoire, géographie,


anthropologie sociale, démographie, sciences politiques, religieuses et juridiques…) est née
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entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, en tant que discipline universitaire. Notons que
les sciences humaines (terme plus générique concernant les sciences de l’homme étudiant
l’humain) englobent principalement la psychologie, la psychanalyse, la philosophie, les
sciences sociales et l’anthropologie. Issue de la philosophie sociale, la sociologie apparaît au
moment où la société moderne se constitue. Des questions se posent autour de la régulation
des phénomènes de société : misère, hygiène, sécurité, condition sociale des masses, conflits
sociaux, crise sociale, famille, intégration sociale… La sociologie naît d’un bouleversement,
de la transition vers une société nouvelle, au carrefour de trois révolutions : politique (la
Révolution française), économique (la révolution industrielle) et intellectuelle (le triomphe du
rationalisme, de la science et du positivisme).

1.1. La déstabilisation politique de la société : l’émergence de la République,


l’apparition de la bourgeoisie et la volonté de fonder un ordre politique reposant sur un
système plus démocratique ne se font pas en douceur. De nombreux conflits idéologiques
(lutte entre conservateurs, libéraux, révolutionnaires…) alimentent les échanges publics et les
débats entre partis politiques. La prise en compte de l’individu-citoyen dans l’instauration
d’une démocratie représentative pose la question de sa participation au vote. Des réflexions
d’ordre sociologique apparaissent sur les procédures à instaurer pour faciliter l’apparition de
cette identité politique moderne. Une période très riche en controverses sociopolitiques s’en
suivra entre ceux favorables à un retour vers l’Ancien Régime, ceux défenseurs d’une
démocratie représentative et ceux plus tournés vers l’édification de modèles sociétaux
révolutionnaires et utopistes. Des écrits et discussions ont commencé à voir le jour autour de
questions qui interrogent la place du temps libre et du loisir dans cette société du travail et du
devoir. Dans une perspective d’aide à la décision, la sociologie a pu légitimer son existence
auprès des acteurs et décideurs politiques confrontés qu’ils étaient à des dérèglements
sociaux.
La naissance de l’État moderne : un processus de modernisation se produit au niveau de la
société. La constitution de l’État français et d’un pouvoir public unifié, la centralisation
administrative et la concentration des pouvoirs à Paris ont pour effet de donner naissance au
jacobinisme français. La création des départements en 1790 et de l’unité administrative se
traduit par la volonté de diminuer les particularismes locaux. À la fin du XIXe siècle, la France
est le pays le plus centralisé d’Europe. Une culture républicaine s’infiltre dans le corps social
par l’intermédiaire de l’école, des médias, de la circonscription et des services publics comme
volonté de promouvoir un modèle culturel unique : celui du français (moyen), éclairé et
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conduit par les élites françaises (les grands corps étatiques). La sociologie apparaît alors
comme une discipline qui peut apporter des éclairages permettant d’expliquer et de
comprendre le fonctionnement de la société. À titre d’exemple, les maladies, les violences, les
accidents et les suicides commencent à être abordés sous un angle plus rationnel lorsque l’on
essaye d’expliquer ces faits en référence à des explications sociologiques.
1.2. La révolution industrielle : de considérables changements se sont produits au niveau
des modes de production industrielle dans l’optique d’améliorer la rentabilité économique des
moyens de production. Au XIXe siècle, une culture du profit, de l’épargne et du progrès
émerge avec pour corollaire l’augmentation des contraintes professionnelles pour les ouvriers.
La relation au corps se transforme aussi lorsque celui-ci doit devenir performant et productif.
L’image d’un corps-machine attaché à la production et à la rentabilité se propage. Au début
du XXe siècle, l’entrée dans l’ère du fordisme et du taylorisme modifiera les modèles
d’organisation du travail, la vision de celui-ci et sa place dans la société. Les effets de cette
nouvelle configuration économique sont de deux ordres :

 d’une part, on voit apparaître des réflexions sur les conditions de travail au sein des
entreprises (surtout aux États-Unis et en URSS). Cette préoccupation qui donnera naissance à
une sociologie du travail porte sur les variables qui déstructurent les identités professionnelles
et celles qui nuisent au bon fonctionnement de l’entreprise.
 d’autre part, l’arrivée massive d’ouvriers dans les centres urbains va provoquer un
certain nombre d’interrogations pour contrôler « ces masses laborieuses », en tant que
mouvement prolétaire revendicatif. Une prise de conscience va se faire sur la nécessité de
développer des études concernant les conditions de vie de ces nouvelles populations urbaines.
Le travail des enfants, la déqualification brutale du geste artisanal, l’acculturation de ces
populations, la misère se répandant dans les taudis urbains ainsi que le manque d’hygiène et la
nécessité de réfléchir à des espaces de loisir adaptés sont quelques exemples qui ont annoncé
la demande d’enquêtes sociologiques pour répondre à ces faits de société.

1.3. La révolution scientifique : une nouvelle manière de penser l’individu, la nature et la


société se propage durant le XIXe siècle. Les formidables progrès de la science dans les
domaines de la physique, de la chimie et de la biologie ainsi que la diffusion du cartésianisme,
du positivisme et du rationalisme Le cartésianisme (priorité à la pensée claire, logique,
… comme nouvelle manière de se représenter la nature et l’animal ont des impacts
considérables sur la lecture de la société et des phénomènes sociaux. Cette révolution
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scientifique a eu pour effet de diminuer l’influence de la philosophie et de la religion comme


modèle d’approche de la réalité sociale et de donner naissance à la sociologie comme science
de la société.

Tous ces changements se traduiront par un regard novateur porté sur le corps, la nature,
l’individu et la société. La priorité va à l’esprit, à la pensée, à la raison et à l’organisation
fonctionnelle de la société. Le corps se rapproche d’une machine et d’un objet de science que
l’on analyse. La science a produit une mise à plat du corps produisant une fracture de la
symbolique initiale. Le corps n’est plus qu’une mécanique évoquant le dualisme cartésien. La
nature devient matière à étudier, à disséquer, à analyser et à maîtriser. Elle n’est plus qu’objet
et atome. L’univers est une machine composée de rouages invariants, immuable… Les
animaux apparaissent sous la forme d’automates que l’on cherche à reproduire
mécaniquement (Le Breton, 1990). Le but de l’action humaine et du cartésianisme consiste à
devenir maître et possesseur de la nature, suivant en cela la pensée de Descartes.

2. Préoccupation de la sociologie
2.1. Diagnostiquer et combattre la souffrance sociale

Tous ces bouleversements créent un besoin de connaissance et d’instrumentation, sous la


forme d’un savoir constitué et rigoureux. Dans ce cadre général, la sociologie répond, tout au
long de son histoire, à des préoccupations diverses : Science des phénomènes collectifs, la
sociologie est en premier lieu vue comme un moyen de diagnostiquer et de soigner un certain
nombre de pathologies, et d’améliorer le fonctionnement de certains organes de la société. «
j’ai vu naître en 1827 (…) les souffrances sociales qui ont pris aujourd’hui un caractère si
dangereux ; et comme mes condisciples les plus éminents, j’ai tout d’abord songé au moyen
d’y porter remède1 . » : les mots sont de Frédéric Le Play, l’un des pionniers de l’enquête
sociale. é. Durkheim, le père de la sociologie française, est pour sa part inquiet de ce qu’il
appelle l’anomie, c’est-à-dire la perte des repères liée à l’atomisation de la société : soucieux
de la cohésion sociale, il voit dans la sociologie un moyen de mieux appréhender cette
menace pour en limiter les effets. Dès ses débuts, la sociologie américaine est conçue comme
une expertise sociale : on cherche à mettre de l’huile dans les rouages, à éviter la surchauffe
d’une société jeune, dynamique, qui invente chaque jour. Avec, par conséquent, des
problèmes de stabilisation, de cohabitation de minorités, de concentration de populations dans
les villes… : l’école de Chicago émerge au début du xxe siècle pour analyser ces
phénomènes. Plus tard, c’est dans l’idée de comprendre les déterminants du rendement au
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travail qu’Elton Mayo, précurseur de la sociologie industrielle, entreprend une série


d’expériences dans les ateliers de la General Electric à Hawthorne. Cette fonction explique
l’ancrage précoce de la sociologie américaine dans le corps social : bien avant ses
homologues européens, elle est implantée dans l’université, elle est reconnue comme un
moyen d’action. Cette faculté opérationnelle n’a cessé de marquer le développement de la
sociologie. Elle se manifeste par la construction et la formalisation de multiples instruments
ainsi que par la mise au point de méthodes d’intervention. La sociologie des organisations
offre aujourd’hui par exemple une large panoplie de moyens pour accompagner le
management, comme l’analyse stratégique, mise au point par Michel Crozier et Erhard
Friedberg.

Plus généralement, on a assisté depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à une


professionnalisation croissante de la discipline. Les chercheurs sont de plus en plus
nombreux. La demande d’expertise sociale s’intensifie et se structure : organismes de
recherches, rapports commandés à des sociologues… Santé, travail social, urbanisme, gestion
des ressources humaines, communication : toutes ces nouvelles fonctions sociales nécessitent
des formations et des compétences sociologiques.

2.2. Connaître, décrire, comprendre la société

La sociologie a pour vocation de décrire, le plus idéalement possible, la société et son


fonctionnement. Les premiers sociologues cherchent à caractériser les deux mondes qui se
succèdent sous leurs yeux : c’est ce qu’entreprend dès 1887 le sociologue allemand Ferdinand
Tönnies, avec l’opposition qu’il établit entre communauté et société. Certes, les moyens
d’accéder à cette connaissance du social diffèrent selon les approches. Très rapidement, deux
attitudes vont s’opposer. Une posture « objectiviste » et extérieure, symbolisée par é.
Durkheim : le sociologue doit s’extraire du social pour poser un regard objectif, il doit
considérer les faits sociaux « comme des choses », pour les expliquer. L’autre démarche
cherche plutôt à les comprendre : elle entend saisir de l’intérieur la subjectivité des individus,
en se mettant à leur place. Cette sociologie compréhensive est incarnée par M. Weber. Elle
part du principe que ce qui fait la matière première du social, c’est l’action des individus, et
que l’on ne peut comprendre cette dernière qu’en accédant au sens que les personnes donnent
à cette action. Quelle que soit la posture adoptée, le souci des sociologues sera toujours de
construire des instruments d’enquête et de mesure idèles et fiables. Les débuts de la statistique
sociale sont marqués par le souci d’une mesure rigoureuse. La tradition d’une sociologie
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quantitative et empirique va se perpétuer et connaître un essor considérable après 1945.


L’impulsion de quelques centres de recherche (aux états-Unis, Paul Lazarsfeld et son équipe
de l’université de Columbia), la nécessité pour les pouvoirs publics de disposer de données
empiriques, l’invention et la sophistication des techniques d’enquête (sondages, enquêtes par
questionnaire, et aujourd’hui l’explosion des possibilités de traitement informatique des
données) vont contribuer à la constitution d’un appareillage quantitatif. Sur l’autre versant,
celui de l’approche qualitative et compréhensive, les techniques ne vont, là aussi, cesser de se
diversifier et de s’enrichir : monographie, analyse de contenu, dynamique de groupe, entretien
non directif… F. Le Play a été le premier à tenter de mettre au point une méthode de
l’observation directe, ethnographique et comparative. Les courants de l’interactionnisme
symbolique, de l’ethnométhodologie, plus près de nous des chercheurs comme jean-Claude
Kaufmann se situent dans cette volonté d’utiliser et d’améliorer des outils qui restituent au
mieux les nuances du jeu social dans sa dimension interactive et subjective.

2.3. Construire un corpus scientifique Le souci de saisir au plus près les subtilités et les
caractéristiques du social s’inscrit dans un autre dessein : celui de construire une connaissance
scientifique et rationnelle. A. Comte, é. Durkheim croient en la science et en la raison. Pour
eux, la sociologie doit se construire sur le modèle des sciences exactes, comme la chimie ou la
physique. Elle vise à mettre en évidence les lois du fonctionnement des sociétés. Dans Les
Règles de la méthode sociologique (1895), é. Durkheim entend jeter les bases d’une approche
scientifique des faits sociaux. Cette représentation scientiste, si elle reste importante pour
comprendre l’édification de la discipline, n’est aujourd’hui pas unanimement partagée,
comme l’illustre la sociologie française récente. Pierre Bourdieu a cherché à montrer qu’il y a
des structures sous-jacentes du social. Il défend (au moins dans la première partie de son
œuvre) une conception exigeante, presque rigoriste, de la construction et du traitement
scientifique de l’objet. Raymond Boudon opte aussi pour l’idée d’une méthode empirique et
rigoureuse, mais il dénonce la vision nomothétique (prétendre établir des lois de
fonctionnement du social) selon lui hégémonique. Il réclame que l’on admette l’idée d’une
indétermination partielle du social, car ce dernier-ci est le résultat, au moins en partie, de
l’exercice par les individus de leur libre arbitre.

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