Vous êtes sur la page 1sur 11

SOC 241 B : HISTOIRE DE LA

SOCIOLOGIE II
Dr. Njoya Mama. M
Plan du cours

I-évolution dans la définition de l’objet de la socio

1-les définitions initiales de l’objet d’étude de la sociologie


2-les nouvelles définitions de l’objet de la sociologie

II-rupture et renouvellement théorique


1-les théories classiques : fonctionnalisme, structuralisme,
l’évolutionnisme

2-exemple de renouvellement théorique : la sociologie dynamique et


génératrice

III-tradition et innovation dans la méthode


1-methodes initiales

2-innovation et continuités dans la méthode

Conclusion

*WALKING TALL* smolotov don berthelos*


Bibliographie

-Balandier. Georges, sens et puissance, les dynamiques sociales, paris, puf, 1971

-Boudon. Raymond, la crise de la sociologie, questions d’épistémologies sociales,


Genève, librairie Droz, 1971

-Bourdieu. Pierre, questions de sociologie, paris, éd de minuit, 1984

-Durkheim. Emile, les rms, paris quandrige, puf, 2007 13e éd

-Duvignaud. Jean, introduction à la sociologie, paris, Gallimard, 1966

-grawitz. Madeleine, méthode des sciences sociales, paris Dalloz, 2001 11e éd

-ngah ndongo valentin, « qu’est-ce que la sociologie ? » in


ngah. N. V et kamdem. E (sous la direction de la sociologie
aujourd’hui une perspective africaine), paris l’harmattan
pp19-36

-rocher. GUY, introduction à la sociologie, 1, l’action sociale, Monreale, éd HNH, 1968

-Touraine. Alain, pour la sociologie, éd du seuil, 1974

-Ziegler. Jean, retournez les fusils : manuel de sociologie de l’opposition, éd du seuil,


1980
INTRODUCTION

Le présent cours, intitulé Histoire de la sociologie II, porte


particulièrement sur le passage d’une sociologie classique à une sociologie
critique, générative. En effet, la sociologie n’est pas pratiquer de nos jours de la
même manière que l’on conçue les pères fondateurs.

Cette évolution a été caractérisée par un phénomène qualifié de crise de la


sociologie, du titre d’un ouvrage de RAYMOND BOUDO. Sur ce phénomène,
JEAN DUVIGNAUD écrit que : « tous sociologue commence par s’interroger
sur la sociologie comme s’il fallait une révision générale précéda l’analyse ». On
dirait même que tous se passe comme s’il fallait une nouvelle définition de la
sociologie précéda l’analyse.

Encore sur ce phénomène, VALENTIN NGAH NDONGO fait état d’un


apparent confusionnisme de la sociologie. Cet auteur s’attarde sur : le babélisme
définitionnel ; c’est-à-dire que les multiples publications sur cette science
laissent penser qu’il existe autant de définition que d’auteurs.

La multiplicité des objets, les pratiques des sociologues, donnent à penser


qu’il n’existe pas de leur science un objet unique et clairement identifié, mais
une pluralité d’objets. Il existe en effet une multiplicité de champs d’application.

- L’opposition des méthodes : il y a une opposition, parfois irréductible


entre les méthodes quantitatives issues de l’approche Durkheimienne et
la méthode Qualitative dérivée de l’approche Wébérienne.
- Foisonnement des modèles théoriques

En réalité, comme l’a si bien noté cet auteur, ce n’est qu’un apparent
confusionnisme. La pluralité des définitions de la sociologie, la diversité des
objets et l’instabilité paradigmatique et méthodologique observé dans cette
science, tiennent sans doute du relativisme culturel et civilisationnel sur lequel
repose la démarche sociologique. Plutôt que d’y voir l’indicateur d’un
quelconque désordre ou anarchie, il faut s’en réjouir et porter cette diversité au
crédit de l’enrichissement et du dynamisme de la sociologie. En effet, la
sociologie est une des rares sciences à afficher sa vraie nature qui est une
« unitos multiplex », selon la formule latine d’EDGAR MORIN, c’est-à-dire
une ‘unité dans la multiplicité.’

Dans le cadre de ce cours, nous privilégions les lignes communes, pour


dégager l’évolution dans la définition de l’objet de la sociologie, les
changements dans les théories, les permanences et les innovations dans la
méthode.

I- evoluition dans la definition de l’objet de la


SOCIOLOGIE
1. les définitions initiales de l’objet de la sociologie
Au moment où la sociologie se constitue comme discipline à part entière,
nous sommes en présence de deux principales définitions d l’objet d’étude de la
sociologie.

Le fait social ou l’action sociale, est définie par MAX. W de façon


subjective c’est-à-dire selon des critères intérieur au sujet actif ; l’autre
définition celle de DURKHEIM. E, est appelé ‘objective’, parce qu’elle
détermine le caractère social de l’action à partir de contraintes s’exerçant de
l’extérieur sur l’action des sujets.

Pour MAX. W cité par GUY ROCHER : « l’action (humaine) est


sociale dans la mesure ou du fait du fait de la signification subjective que
l’individu ou les individus qui agissent y attachent, elle tient compte du
comportement des autres et en ai affecté dans son cours ». Cette définition
permet d’établir trois critères pour déterminer le caractère social de l’action.
Tous d’abord, les personnes doivent tenir compte du comportement des autres et
également de la présence des autres. Le 2è critère est celui de la signification ;
attachée une signification à sa conduite et à la conduite des autres, c’est lui
attribué un sens symbolique qui puisse être transmis et compris grâce à un code
d’indices ou de signes. Enfin, le 3è critère invoqué dans la définition de Weber,
indique la conduite des personnes engagées dans une action sociale, doit être
influencée par la perception qu’elles ont de la signification de l’action des autres
et de leur propre action.

Pour Durkheim. E, le fait social consiste : « en des manières d’agir de


penser et de sentir, extérieur à l’individu et qui sont doués d’un pouvoir de
coercition en vertu duquel il ‘impose à lui ». Il ressort de cette définition que
Durkheim recherche les caractères du fait social dans des réalités extérieures aux
personnes et qui les contraignent. Durkheim utilise deux critères objectifs pour
déterminer le caractère social de l’action humaine : l’extériorité des manières
d’agir de penser et de sentir par rapport aux personnes et à la contrainte que
celles-ci en subissent.
2- nouvelles définitions de l’objet de la sociologie

Dans l’ouvrage intitulé pour la sociologie, ALAIN TOURAINE pose


l’interrogation suivante : « Quelle est l’objet de la sociologie ? » réponse : les
relations sociales. Les relations sociales, toutes les relations sociale aussi
différente qu’elles soient les unes des autres car l’objet de la sociologie n’est pas
une chose mais une opération : faire apparaître les relations derrières les
situations. Selon TOURAINE, le sociologue n’observe pas la relation sociale
mais des pratiques et la sociologie doit : « arracher les faits sociologiques des
faits sociaux ou ils sont enfermés ». Ainsi, selon cet auteur, l’objet de la
sociologie ne peut pas être indiqué par une définition mais plutôt par l’action
critique et par le refus de croître les interprétations. Cet auteur souligne en effet
que l’objet de la sociologie des relations sociales, n’est jamais donné
immédiatement ç l’observation ; la relation est recouverte par la règle, le
discours, l’idéologie.

Dans la même lancée, ZIEGLER observe que toute société se produit


elle-même ; elle n’a d’autres références, d’autres indices de légitimité, d’autres
valeurs que ceux qui naissent de sa propre pratique. C’est cette production de la
société par elle-même que la sociologie tant à comprendre et à expliquer.

D’après ZIEGLER. J, dans son ouvrage intitulé Retournez les fusils,


l’objectif principal, la tâche 1ière de la sociologie, est de faire la critique
permanente, inlaçable, rigoureuse des superstructures, des multiples
organisations de rapport de production matérielle, symbolique qui freine,
bloque ou paralyse la lire créativité des hommes et les privent ainsi d’une part
essentielle de leur vie. Selon cet auteur, la sociologie identifie cette
contradiction. Elle débusque les stratégies idéologiques sociales des acteurs ;
elle dit les intérêts de classe que ces stratégies servent implicitement. Elle
contribue par ses propres analyses à faire s’effondrer les superstructures (état,
système culturel, réseau du rapport de production) qui freine la libre créativité,
la force de production de rêve et d’invention des hommes. Elle aide à détruire la
légitimité des dominateurs et fournir aux dominés une arme de critique, de
mobilisation, de compréhension indispensable.

II- RUPTURE ET RENOUVELLEMENT THEORIQUE


1- THEORIES CLASSIQUES : EXPLE DU FONCTIONALISME, LE
structuralisme, et l’evolutionnisme

Le fonctionnalisme est une théorie qui considère la société comme un


système dans lequel chaque élément assure une fonction. C’est de cette manière
que la stabilité de la société serait assurée. BRONISLAW MALINOWSKI est
considéré comme le père du fonctionnalisme ; il est également le représentant de
la conception de la plus rigide et la plus impérialisme. Il s‘oppose à
l’évolutionnisme et à la façon atomistique d’étudier chaque trait culturel.

Les postulats du fonctionnalisme sont :

a. La fonction est conçue par rapport au système social tout entier


b. Tous les éléments sociaux et culturels remplissent des fonctions
sociologiques
c. Ces éléments sont indispensables

Le structuralisme est une théorie qui considère l’ensemble social comme un


système, une structure dont les éléments sont imbriqués les uns aux autres et
donc s’influencent mutuellement. L’accent étant mis plus sur les relations qui les
unissent que sur les unités élémentaires de ce système. Selon GRAWITZ. M, la
définition la plus simple de la notion de structure sur laquelle les auteurs seraient
sans doute d’accord, parait être celle de JEAN PIAGET : « en 1ier
approximation, une structure est un système de transformation qui comporte des
lois en tant que système (par opposition aux propriétés des éléments) et qui se
conserve pour s’enrichir par le jeu même de ses transformations sans pour
s’enrichir par le jeu même de ses transformations sans que celle-ci aboutisse en
dehors de ses frontières ou face appel à des éléments extérieurs ». En un mot, la
structure comprend ainsi les trois caractères de : totalité, de transformation et
d’autoréglage. En seconde approximation, la structure doit pouvoir donner lieu à
une formation. CLAUDE LEVI-STRAUSS, est l’un des plus illustres auteurs
ayant fait recourt au structuralisme.

L’évolutionnisme est la théorie selon laquelle le monde réel et notamment les


sociétés se développent selon une loi de l’évolution. L’évolutionnisme analyse
les pratiques des différentes sociétés comme étant le résultat de leur évolution.
Les évolutionnistes rendent compte des différences entre les sociétés par leur
degré de développement. Selon la théorie de l’évolutionnisme uni linéaire, les
diverses étapes du développement socio-culturel, se situerait sur une ligne
évolutive unique.
Ces théories accordent l’importance aux notions ou phénomène d’équilibre et
de stabilité. De même, on y retrouve la distinction entre ‘société primitive’ et
‘sociétés évoluées’, ‘société historique’ et ‘société a-historique’, ‘société
avancée’ et ‘société attardée’.

2- EXEMPLE DE RENOUVELLEMNT THEORIQUE : LA SOCIOLOGIE


DYNAMISTE ET GENERATIVE

Il s’agit d’un instrument permettant de définir et d’illustrer une conception


nouvelle des systèmes sociaux et de l’entreprise sociologique. Cette théorie est
critique à l’égard des théories si-bien établies qu’elles étaient génératrice de
routine observe G. BALANDIER dans SENS ET PUISSANCE. Cet auteur
affirme que l’étude comparative de plusieurs sociétés Africaines au moment où
elles retrouvent l’initiative par le refus de la subordination, l’a contraint à
transformer la critique exprimée par l’évènement en critique des positions
scientifiques les plus communes. Les crises subies deviennent le révélateur de
certains des relations sociales, de certaines des configurations culturelles et de
leur rapport respectif. Elles conduisent à considérer la société dans son action et
ses réactions et non plus sous la forme des structures et systèmes intemporels.
BALANDIER observe que la confrontation est téméraire, elle permet de mieux
définir la vocation actuelle des spécialistes des sciences sociales. Ils doivent
renoncer aux sociologies théologiques (approché aux dogmes et rebellent aux
contestations) et aux sociologies rhétoriques et exégétiques (c’est-à-dire perdu
dans les commentaires en chaîne). TOURAINE. A observe à ce sujet qui
considère la société comme un ordre, est la manière la plus pernicieuse de
renvoyer l’explication au-delà de la société elle-même.

Dans ce même mouvement, pour poursuivre notre propos sur la nouvelle


théorie, l’histoire est restituée à des sociétés que l’erreur et l’indolence théorique
avaient définies comme a-historique. La dynamique sociale, envisagée dans
toute sa complexité, et l’histoire s’imposent conjointement. La 1ière dynamique
sociale apparait sous sa double figure c’est-à-dire celle du ‘dedans’ et celle du
‘dehors’. Cet accent portait sur l’histoire (et non plus sur les seules permanences
formelles), cette recherche des conjonctures exprimant la vie des sociétés et
leurs « châmes » cette reconnaissance des nouvelles dynamiques qui opèrent
constamment en elle, pour leur faire et leur défaire, ont permis de donner un
contenu au programme de construction d’une sociologie et d’une anthropologie
dynamique et c’est en fonction de cet apport que l’on a évoqué la naissance
d’une ‘école dynamique’.
BALANDIER note aussi que les sociétés en développement dans leur
devenir, révèlent également l’unanimité de l’évolutionnisme uni linéaire : elle
porte en elle plusieurs avenir possible ; elles affirment leur droit à la différence
(et au schisme dans l’ordre doctrinal et idéologique) et leur exigence corrélative
de façonner des formes inédits de la civilisation thermique et industrielle. Elles
mettent en présence de configuration continuellement en voie de se faire et de
définir.

Ainsi, les recherches nouvelles conduisent à mieux mesuré l’espace de


liberté et de spécificité présent en toute société. Elle révèle par une démarche
que l’on peut qualifier comme celle d’une sociologie ‘générative’ à tel degré des
configurations sociales sont mouvantes, constamment en voie de se faire
indéterminé leur sens ; elle montre qu’il n y ai pas de société plate pour réduire à
une unique dimension et qu’il n’en ai aucune qui ne porte en elle plusieurs
possibles. A partir desquels les acteurs sociaux peuvent orienter leur avenir.

III- TRADUCTION ET INNOVATION DANS LA METHODE

1. METHODES INITIALES

Dans son ouvrage intitulé les règles de la méthode sociologique,


DURKHEIM énonce les règles relatives à l’observation des faits sociaux. Ce
dernier affirme à cet effet que la première règle et la plus fondamentale est de
considérer les faits sociaux comme des choses. C’est par souci d’objectivité que
cet auteur énonce une telle règle car écrit-il : « au lieu d’observer les choses, de
les décrire, de les comparer, nous nous contentons alors de prendre conscience
de nos idées, de les analyser, de les combiner. Au lieu d’une science de réalité,
nous ne faisons plus une analyse idéologique ». Durkheim nous met en garde
contre les prénotions, produites de l’expérience vulgaire. Ces notions sont
comme un voile qui s’interposent entre les ‘choses et nous’ et qui nous les
masque d’autant mieux qu’on ne voit plus transparent.

Ce sont des ‘notiones vulgares ou praenotiones’ que BACON cité par


Durkheim signale à la base de toute les sciences ou elles prennent la place des
‘faits. Ce sont ces idoles, sorte de fantômes qui nous défigures le véritable
aspect des choses et que nous prenons pourtant pour les choses même.
Le souci d’objectivité exprimé par Durkheim, est inspiré des sciences de
la nature. Cet auteur souligne qu’il n y ai des règles dans les sciences naturelles
d’écarter les données sensibles qui risquent d’être trop personnel à l’observateur
pour retenir exclusivement celle qui présente insuffisance de degré d’objectivité.
C’est ainsi que le physicien substitut aux vagues d’impressions que produisent la
température, la représentation visuelle des oscillations du thermomètre ou de
l’électromètre. Le sociologue est tenu aux mêmes préoccupations, les caractères
extérieurs en fonction desquels il définit l’objet de ses recherches doivent être
aussi objectifs que possible.

Durkheim insiste que les phénomènes sociaux sont des choses et doivent
être traités comme des choses. Il suffit de constater explique-t–il qu’ils sont
même unitatum offert au sociologue. Est chose en effet, tous ce qui est donné,
tous ce qui s’offre ou plutôt s’imposent à l’observation. Traité les faits sociaux
comme des choses, c’est les traiter en qualité de data qui constituent le point de
départ de la science. Les phénomènes sociaux présentent incontestablement
selon lui ce caractère.

Enonçant les règles relatives à l’explication des faits sociaux, Durkheim


explique l’idée selon laquelle il faut expliquer le social par le social ; et il
exprime de façon rigide. Il écrit ceci : « la cause déterminante d’un fait social,
doit être recherché parmi les faits sociaux antécédent et non parmi les états de la
conscience individuelle». Les règles de Durkheim présentent les
caractéristiques de l’approche fonctionnaliste lorsqu’il écrit par exemple pour
compléter la proposition précédente : « la fonction d’un fait social doit toujours
être recherché dans le rapport qu’il soutient avec quelques fins sociale ».

2. INNOVATION ET CONTINUITE DANS LA METHODE

La démarche de la sociologie dynamique, comporte une autre dimension


que l’on peut qualifier du terme : critique. BALANDIER affirme en effet que
les recherches ont démontrées la généralité d’un phénomène : les sociétés ne
sont jamais ce qu’elles paraissent être ou ce qu’elles prétendent être. Elles
s’expriment à deux niveaux au moins : l’un superficiel, présente les structures
‘officielle’, si l’on peut dire ; l’autre ‘profond’ assure l’accès au rapport réel les
plus fondamentaux et aux pratiques révélatrices de la dynamique du système
social. Dès l’instant ou les sciences sociales appréhendent ces deux niveaux
d’organisation et d’expression, et où elles déterminent un rapport des sociétés,
elles deviennent nécessairement critiques. Ainsi, c’est en corrigeant les illusions
de l’optique sociale commune, qu’elle progresse sur le terrain de la rigueur
scientifique souligne BALANDIER.

Poursuivant dans le même sens, ZIEGLER souligne que la tâche du


sociologue est de révéler la société derrière les écrans déformateurs des
représentations que les idéologies imposent aux hommes. A titre d’exemple :
TOURAINE indique que plus les sociologues critiquent le pouvoir, ses règles et
ses assertions, mais il considère la société comme une machine fonctionnant
selon des consignes et plus, par le même mouvement, il apprend à reconnaitre ce
qui le propre de la vie sociale la nature d’un système qui produit son sens en
prenant vis-à-vis de soi-même la distance qui est celle à la fois de la réflexion et
de l’investissement. BOURDIEU dans son ouvrage intitulé QUESTIONS DE
SOCIOLOGIE, rappelle qu’on connaissait le mot de G. BACHELARD « il n y a
de science que du caché ». Le sociologue est d’autant mieux armé pour dé-
couvrir ce caché qu’il est mieux armé scientifiquement, qu’il utilise mieux le
capital de concepts, de méthode, de techniques accumulées par ses
prédécesseurs, KARL MARX, DURKHEIM, WEBER… et qui est plus
‘critiqué’, que l’entretien consciente ou inconsciente qu’il l’anime est plus
subversible qu’il a plus intérêt à dévoiler ce qui est censuré, refoulé dans le
monde social.

ZIEGLER observe que tous système d’auto interprétation (culturel, toute


idéologie, toute religion) masquent, cachent ment et révèlent tous à la fois ; ce
qui est montré est à expliquer par ce qui ne se montre pas précise ZIEGLER car
« ce qui est caché est le plus véridique ». Le métier de sociologie ainsi défini,
est toujours un métier subversif.

La sociologie critique est empiriste (c’est-à-dire fondée sur


l’observation) ; BALANDIER indique à cet effet que la sociologie assume une
double fonction critique et positive. Ziegler affirme que la sociologie comme
toute science, est matérialiste ou n’est pas. Elle ne peut accepter comme
explication de l’univers (physique, social) qu’une explication rationaliste et
empirique. De même, c’est certainement par souci d’empirisme que
TOURAINE affirme que l’appel aux relations sociales, enferme le sociologue
dans la nécessité d’expliquer le social par le social.

Ainsi, du point de vue de la méthode, la sociologie contemporaine se


démarque d’une part de la sociologie classique en introduisant la démarche
critique qui permet de gagner en rigueur dans la démarche scientifique, mais
d’autres part, il y a continuité en ce qui concerne la règle de l’empirisme prôné
tant par les pères fondateurs que par les auteurs contemporains.

L’interdisciplinarité, est une autre innovation des auteurs contemporains.


BALANDIER souligne que l’irrespect des limites disciplinaires, n’est que la
manifestation la plus apparente d’une remise en cause plus essentiel ; il montre
naissant en quelques sorte de la recherche une exigence de saisir globale au-delà
des parcellisations que provoque l’analyse.

CONCLUSION
En conclusion, il faut noter qu’avec les sociologues contemporains, on est
plus souvent en présence d’une sociologie engagée. A cet effet, P. BOURDIEU
dans son ouvrage QUESTIONS DE SOCIOLOGIE, pose le questionnement
suivant : le sociologue peut-il demeuré au-dessus de la mêlé, en position
d’observation impartial ? Et cet auteur de rappeler le sociologue a pour
particularité d’avoir pour objet des champs de luttes non seulement des champs
de lutte, des classes, mais le champ des luttes scientifiques lui-même ; et le
sociologue occupe une position dans ces luttes ; d’abord en tant que détenteur
d’un certain capital économique et culturel dans le champ des classes ; ensuite
en tant que chercheur doté d’un certain capital spécifique dans le champ de
production culturel et plus précisément dans le sous-champ de la sociologie.

Selon ZIEGLER, en reconnaissant, en démasquant (derrière des


idéologies de classe) l’ensemble des mécanismes de la production économique,
sociale, symbolique, le sociologue se situe nécessairement dans la lutte de
classes. Il prend toujours position (explicitement ou implicitement) quant aux
idéologies de classe qui masquent la vérité. Il prend part nécessairement à la
Guerre que se livre les groupe, classes, nations par symboles interposé.

Et TOURAINE de préciser que le sociologue lutte en permanence contre


la fausse positivité de l’ordre et de son discours. Il (sociologue) pèse de tout son
poids du côté de l’ombre, de l’interdit, des exploités, des colonisés. Selon
TOURAINE, il n y a pas de neutralité possible entre celui domine et celui qui
est dominé. Il faut dénoncer l’aliénation, l’éclatement de celui qui doit parler la
langue des maîtres en même temps que sa propre langue.

Vous aimerez peut-être aussi