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Sociologie

Préparé par : Mr. JBABRI Adil

2023-2024

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Objectifs pédagogiques

 Définir :
o La sociologie

o Le fait social

o La famille

 Décrire les aspects géographiques, démographiques, culturels, économiques et


sociaux de la société marocaine.
 Décrire les fonctions de la famille en général et les spécifiés de la famille
marocaine.
 Expliquer l’organisation sociale marocaine au niveau urbain et rural.
 Expliquer les principaux aspects sociologiques de la maladie.

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Schéma du cours :

Chapitre I : Présentation Générale de la Sociologie

I. Définition:
II. Les branches scientifiques de la sociologie :
III. Les méthodes utilisées dans les études sociologiques

Chapitre II : Caractéristiques de la société marocaine

I. Aspects Géographiques
II. Aspects Démographiques :
III. Aspects culturels
IV. Aspects économiques :
V. Différentes influences ayant marqué la société marocaine
VI. organisation sociale au niveau rural et urbain.

Chapitre III : La famille dans la société marocaine.

I. Les fonctions de la famille


II. Les types de famille
III. Les aspects sociologiques de la maladie

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Introduction
La sociologie est une discipline humaine qui se propose de connaître et d’étudier la société
dans son fonctionnement directe, vivant et immédiat. Elle a existé en tant qu’activité et en tant
que discipline humaine. En effet depuis l’antiquité grecque, Aristote et Platon ont essayé de
faire des études dans ce sens, mais leurs efforts n’ont pas été suffisamment coordonnés pour
donner naissance à une sociologie scientifique.

Ce n’est qu’au 19ème siècle que la sociologie est devenue véritablement scientifique grâce à
Auguste Conte (1798 – 1857) inventeur du mot « sociologie qui la voyait comme une
physique sociale » qui a pour objet l’étude des phénomènes sociaux. D’autres sociologues ont
suivi avec les théories des différentes visions de la société tels que :

Emile Durkheim, Français 1858 – 1917

Karl Marx, Allemand 1818 – 1883

Max Weber, Allemand 1864 -1920

Ferdinand Tönnies, Allemand 1857 – 1936

Herbert Spencer, Grande Bretagne 1820 – 1903

Georges Gurvitch, Français d’origine russe 1897 – 1965

Talcott Parsons, Américain 1902 – 1979

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Chapitre I : Présentation Générale de la Sociologie
I. Définition:
a. La Sociologie :
Étymologiquement le mot sociologie est formé d’un radical latin (sociétas = compagnon) et
d’une terminaison grecque (logos = science) ; donc la sociologie est la science de la société.
Mais cette définition ne rend pas compte de l’objet de la sociologie. Voici 4 définitions
présentées par de sociologues célèbres.

o Définition d’Emile Durkheim : La sociologie est la science qui étudie d’une manière
explicative la vie sociale dans la conscience collective et dans les institutions dont elle
cherche à analyser la genèse (formation) et le fonctionnement.

Conscience collective : manière de sentir, de penser et d’agir dans la vie collective

Institution : unité créée par la société pour permettre son fonctionnement.

o Définition de Max Weber : La sociologie est une science qui se propose de


comprendre par interprétation les significations internes des conduites sociales et
d’aboutir aussi à leur explication causale. Définition de Tarcott Parsons :
(Définition contemporaine de tendance américaine). La sociologie étudie les systèmes
sociaux consistant dans les interactions des conduites qui sont orientées vers une
échelle commune des valeurs dans l’institutionnalisation des modèles culturels.

o Définition de Georges Gurvitch (Français d’origine russe assez marqué par la


sociologie marxiste) : La sociologie doit être une science qui étudie les phénomènes
ou faits sociaux totaux dans l’ensemble de leurs aspects et de leurs mouvements.
(phénomène total= phénomène généralisé dans un groupe).

o Définition d’après Larousse de sociologie : c’est la science des lois,de faits ou


phénomènes sociaux.

b. Fait social :
Les faits ou phénomènes sociaux sont les manifestations de la vie des groupes en tant que
groupes. Un fait social est un comportement adopté par une fraction importante de la
population pendant une période relativement importante.

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Il s’agit de manière de penser ou d’agir consacrées par les traditions et que la société impose
aux individus. Exemple : festivités, mode d’habillement, mariage, habitudes et coutumes, etc.

o Les caractéristiques d’un fait social :

Un fait social se distingue par plusieurs caractéristiques :

 Un fait social est collectif : concerne la vie d’un groupe et se Distingue ainsi d’un fait
psychologique. Un fait psychologique Concerne un individu dans sa stricte
individualité, donc un fait social Concerne tout un groupe en tant que groupe.

 Un fait social se caractérise par son actualité et se distingue ainsi D’un fait historique
qui concerne le passé d’un groupe ; Un fait social se caractérise également par son
extériorité : il est imposé du dehors.

 Un fait social a un caractère obligatoire et coercitif :

 Un fait social n’est pas une donnée congénitale ou innée, il se distingue d’un fait
biologique. Un fait social reste essentiellement un fait culturel.

Ce sont donc les faits sociaux qui constituent l’objet de la sociologie. La sociologie donne la
description détaillée de chaque phénomène et son cadre social et en fourni l’explication
satisfaisante, c'est-à-dire comment les faits sociaux se sont produits, quelles sont les forces
dont ils résultent et quels changements ont-ils entraîné. Elle doit donc expliquer les faits
sociaux définis par leurs causes déterminantes, prochaines et immédiates, capables de les
produire. Elle établi également les rapports entre les faits sociaux. Il est à remarquer qu’un
fait social a nécessairement un rapport avec l’histoire d’un groupe. Il a des racines historiques
qui le préparent et le conditionnent. De même il a un rapport avec la psychologie individuelle
car en définitif le groupe que concerne un fait social est formé par un ensemble d’individu.

Enfin, il faut mettre l’accent sur l’aspect présent et actuel du fait social surtout pour mettre en
évidence la dynamique présente du groupe social a étudié.

c. la famille :
La famille est une unité sociale fondamentale, généralement composée de parents et d'enfants
liés par le sang, par le mariage ou par l'adoption. Elle constitue le principal cadre de

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socialisation, de soutien et de solidarité au sein de la société. La famille peut prendre
différentes formes et structures en fonction des contextes culturels, sociaux, légaux et
économiques. Elle joue un rôle crucial dans le développement affectif, émotionnel et social
des individus, ainsi que dans la transmission des valeurs, des normes et des traditions d'une
génération à l'autre.

La constitution d’une famille débute par le mariage d’un homme avec une femme. Le
mariage est un contrat bilatéral par lequel un homme et une femme s’associent librement en
vue de s’entraider mutuellement et de procréer.

Au Maroc le mariage est un contrat religieux établi par acte adulaire (le témoignage de deux
adouls est obligatoire).

II. Les branches scientifiques de la sociologie :


Suivant la nature des groupements envisagés, on distingue plusieurs branches de la
sociologie :

o La sociologie domestique :

Elle traite les relations au sein d’une famille : relation parents enfants, relation entre les
différents membres d’une même famille.

o La sociologie économique :

Elle traite des contraintes de l’équilibre et des tendances de l’économie. Elle étudie les
groupements de travail, syndicats, coopératives…

o La sociologie politique :

Elle étudie la forme que prend la vie politique dans chaque société : organisation de l’Etat et
le mode d’exercice du pouvoir.

o La sociologie religieuse :

Elle s’intéresse aux croyances et aux cultes au sein d’un groupe.

o La sociologie internationale :

c’est l’étude des relations entre les Etats et entre les organismes internationaux.

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III. Les méthodes utilisées dans les études sociologiques:
a. L’observation empirique :
C’est une méthode qui s’appuie totalement sur l’expérience directe et Concrète et non sur une
théorie préétablie.

b. Les entretiens :
Ce sont des discussions avec les membres d’un groupe donné. On distingue deux sortes
d’entretien :

o L’entretien directif : la discussion se fait sur la base des questions préparées à


l’avance.

o L’entretien non directif : seul le thème général est indiqué au départ, et l’enquêteur
s’efforce simplement de faciliter l’expression de l’enquêté.

 Les entretiens peuvent constituer une pré enquête.

c. La méthode quantitative :
C’est une méthode qui essaye de quantifier, de mesurer la fréquence des phénomènes sociaux
et l’ensemble des relations entre ces phénomènes. La technique utilisée est l’enquête par
sondage qui est une technique permettant d’effectuer des observations statistiques sur une
fraction représentative d’un ensemble donné.

d. La méthode qualitative :
Les chiffres peuvent rendre compte d’un phénomène sans permettre de le comprendre ni d’en
saisir le mouvement et la signification ; d’où la nécessité de l’emploi d’une méthode qui
permet d’expliquer les différents côtés d’un phénomène en l’explorant en profondeur. Cette
méthode est dite qualitative.

La technique utilisée dans cette méthode est l’enquête sociologique : c’est une enquête
méthodique permettant un recueil d’informations opéré par le sociologue sur le terrain.

Chapitre II : Caractéristiques de la société marocaine :


I. Aspects Géographiques :
a. Données générales :

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Le Maroc, grâce à sa situation géographique particulière aux portes de l’Afrique et à quelques
kilomètres des rives européennes, limité d’une part par la Mer Méditerranéenne et d’autre part
par l’Océan Atlantique

o Situation géographique :

Situé à l’angle Nord-Ouest du continent Africain entre le 21 et 36° de latitude Nord, le Maroc
jouit d’une position privilégiée avec une façade maritime qui s’étend sur 3.446 km et
s’ouvrant sur deux mers: Au Nord sur la mer Méditerranée avec une côte de 512 km allant de
Saïdia au Cap Spartel;L’Ouest, l’océan atlantique borde le Maroc sur une longueur de côte de
2.934 km, du Cap Spartel à Lagwira.

Les frontières terrestres sont limitées à l’Est par l’Algérie et au Sud par la Mauritanie

o Superficie :

La superficie du Maroc est de 710.850 km2

o Topographie :

Une part importante du pays est couverte de zones montagneuses. Le Rif, le Moyen, le Haut
et l’Anti Atlas sont les principales chaînes montagneuses le point culminant, le Toubkal, situé
dans le Haut Atlas, atteint 4165 m.

On peut distinguer sept grands ensembles géographiques:

 Le Rif région essentiellement montagneuse et s’étend sur toute la Partie Nord du pays

 Les plaines et plateaux du domaine Atlassique il est constitué par, les plaines
atlantiques (Gharb, Loukkos, Abda, Doukkala ), Les plaines intérieures (Tadla,
Haouz ), la plaine de Souss—Massa, la plaine de la Moulouya et les plateaux de La
Mèséta marocaine.

 La chaîne Atlassique: le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l’Anti—Atlas

 Les Hauts Plateaux (Maroc Oriental)

 Le domaine Saharien: vaste étendue de plateaux couvrant une superficie de près


de 240.000 km2

 La frange Atlantique: s’étend le long de l’océan et sur une profondeur de 10 km


environ.
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 La frange méditerranéenne: s étend le long de la côte méditerranéenne.

o Climat :

Le Maroc est un pays de zone subtropicale, il subit en été les conditions de la zone aride
chaude. Alors qu’il est frais et humide en hiver. On distingue principalement 4 zones selon
l’importance

o Pluviométrique:

 Zones humides et sub—humides: constituées par le Rif occidental et central, la région


atlantique nord, les massifs du Moyen Atlas et du Haut Atlas occidental. Ces zones
reçoivent en moyenne 600 mm/an

 Zone semi—aride: cette zone couvre la majeure partie du domaine atlasique

 Zone aride : c’est une zone ou la hauteur des précipitations ne dépasse

 Zone saharienne : c’est la partie Sud du pays et il s’agit d’une zone ou l’agriculture
n’est possible qu’en irrigué.

o Ressources en eau :

Le Maroc reçoit en moyenne 150 milliards de m3 d’eau de précipitations par an. Le volume
de pluie dite utile ou efficace est estimé à 30 milliards de m3 dont 21 milliards de m3 sont
mobilisables dans les conditions techniques et économiques actuelles (16 milliards de m3
d’eau de surface et 5 milliards de m3d’eau souterraines)

La répartition du potentiel en eau de surface montre que ces ressources sont concentrées dans
la zone atlantique (73 %) et particulièrement dans les bassins de Sebou et de l’Oum—Erabia
Cette zone renferme aussi la quasi totalité des terres fertiles. La zone méditerranéenne (Rif)
occupe la seconde place avec 11 % du potentiel hydraulique du pays mais l’agriculture y
est limitée par la faiblesse des ressources en sol. Le reste du potentiel (16%) est partagé
par les zones du Sud et de l’Oriental.

o Ressources en sols :

La superficie du Maroc est estimée à 71 millions d’hectares dont 39,2 millions d’hectares
sont à vocation agricole, soit 55 % de la superficie totale.Selon leur utilisation actuelle, les
terres à vocation agricole sont réparties comme suit superficie (106 Ha).

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Ressources en sol Superficie (106 Ha)

Terres cultivables 9.2

Forêts 5.8

Nappes alfatières 3.2

Parcours 21.0

Total 39.2

Les superficies cultivables sont estimées en 1997 9,2 millions d’hectares dont 2,5 millions
d’hectares de jachère. La répartition des ressources en sols montre que les terres à haut
potentiel agricole sont concentrées essentiellement dans les plaines et plateaux atlantiques
Dans le reste du Maroc, les contraintes édaphiques sont d’ordres intrinsèques
(profondeur, croûte calcaire, salinité....) et extrinsèques (relief accidenté, érosion,
lessivage....). Ainsi, le climat et le relief constituent les deux principaux facteurs
déterminants de la production agricole.

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o Ressources forestières :

Maroc présente sur son territoire toutes les variantes du climat méditerranéen; ce qui
explique la grande diversité de ses formations végétales allant des acacias sahariens à
faible couvert végétal aux belles cédraies tabulaires du Moyen Allas à potentialités
forestières élevées,

o Importance et état du domaine forestier

Les formations forestières et les nappes alfatières s’étendent, au Maroc sur environ (9000,000
Ha). Elles sont, dans leur grande majorité, sous des bioclimats arides et semi-arides.

II. Aspects Démographiques :


La population du Maroc est la plus nombreuse du Maghreb arabe. Les estimations ont évalué
la population marocaine à 5 millions d’habitants au début du siècle, et à presque 9 millions
d’habitants en 1952, soit 4 millions de plus en un demi siècle. Au cours de la 2eme moitié du
20eme siècle, il a fallu environ 10 ans seulement pour que cette population augmente, d’un
recensement à l’autre, d’environ 4 millions d’habitants. C’est ainsi la population du Maroc est
passée de 11,6 millions d’habitants en 1960, à 15 millions en 1971, à 19 millions en 1982, à
26 millions en 1994 et à 33.757.175 en juillet 2007, soit un taux d’accroissement annuel
moyen de 2,50%.

Au cours de cette longue période de 34 ans. D’un niveau de 2,8% par an entre 1960 et 1971
ce rythme s’abaissera à 2,6 par an durant la décennie suivante et à 2.01% par an en 2004.

La raison de cette baisse réside évidemment dans la chute des niveaux de fécondité que
connaît la population marocaine depuis les années 70. Le nombre moyen d’enfants par
femme, qui était de 7.2 enfants au début des années 60, s’est réduit à 5,52 enfants au début de
la décennie 80 et continuera sa tendance à la baisse pour se fixer à 3,28 en 1994 et 2,5 en
2004. L’espérance de vie est de 70,3 années pour l’ensemble avec 68.2 pour les hommes et
72.4 pour les femmes.

Cette évolution est due aux changements socio-économiques qu’a connu la population au
cours de ces 25 dernières années, lesquels ont eu des répercussions appréciables sur les
mentalités et les attitudes vis à vis de la procréation.

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L’instruction de la femme, qui a connu un progrès considérable puisque la part des
filles dans l’ensemble des cycles de formation considérés dans leur ensemble, s’est élevé de
27,2% en 1960 à 41% 1994, et sa rentrée progressive dans la vie active sont les deux
facteurs essentiels de cette évolution. La diminution de l’indice synthétique de fécondité est
bien entendu, la résultante de l’élévation de l’âge au mariage des femmes (de 17.5 ans en
1960 à 27.1 ans en 1998) et des hommes (de 24.4 ans en 1960 à 31.6 ans en 1998). De
l’intensification des pratiques contraceptives (le taux de prévalence contraceptive a enregistré
une hausse de 19.4% à 63.0% entre 1980 et 2004).

Aussi, faut-il souligner que plusieurs maladies transmissibles sont réduites sinon éliminées,
que la sécurité transfusionnelle et en radioprotection est assurée et que dans le domaine des
médicaments, le Maroc produit actuellement plus de 70 % de ses besoins.

Le Maroc est une terre d’émigration : environ 1,8 millions de ressortissants marocains vivent
à l’étranger, notamment en France 575.000 en Italie 200.000 et en Belgique 120.000

La densité de la population est de 74.44 habitants au Km2 mais les marocains sont
inégalement répartis sur le territoire les régions côtières et les plaines du Nord enregistrent les
plus fortes densités.

La population d’origine berbère a été islamisée par les conquérants arabes à partir du 8ème
siècle avec l’essor des villes. Certains des autochtones ont abondonné leur mode de vie
traditionnel et ont adopté la langue et les coutumes des nouveaux arrivants.

Aujourd’hui, les berbères ou imazighens (hommes libres) et depuis 1980 revendiquent leur
spécificités culturelles.

Les populations berbères sont plutôt citadines, toutefois le clivage entre les communautés est
loin d’être aussi évident, car de nombreux mariages entre arabes, berbères et noirs africains,
depuis un millénaire ont largement métissé la population et le fait de parler berbère ne
s’oppose pas fondamentalement au fait d’appartenir également à la civilisation arabe.

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III. Aspects culturels :
a. La culture
La culture marocaine traditionnelle est basée sur 3 éléments : une cosmologie, une
anthropologie et une éthique.

b. La cosmologie :
Pour la société marocaine traditionnelle le monde est régi par des forces mystérieuses et
parfois dangereuses qui manipulent à leur gré le monde et le contrôlent à des degrés
différents. A la tête de ces forces, on trouve la force suprême « Dieu » qui décide de tous.

D’autres forces dépendent du Dieu et exécutent ses ordres : les anges ; ce sont des forces
invisibles et qui veulent du bien à l’homme. Les anges vivent dans les cieux.Les gens croient
également à l’existence d’une force magnifique et déroutante (Satan) et à l’existence d’esprit
(jennoun) ; ceux-ci sont considérés comme les adversaires de l’espèce humaine dont il faut se
protéger. Certaines personnes sont considérées comme capables de manipuler les esprits
(Fkihs et marabouts).

Pour vivre en paix, l’homme doit acquérir les faveurs des forces du bien et éviter les forces du
mal et se protéger d’elles (exemple : Talisman). La réussite dépend donc (dans cette
cosmologie) et de l’effort et de la foi, et de la magie et de certaines alliances.

Cette cosmologie repose sur certaines croyances religieuses et sur d’autres opposées à la
religion.

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c. Une anthropologie :
L’homme est créé de la terre par Dieu. C’est un être faible et limité. Son principal outil est la
raison, mais celle-ci peut le conduire à l’erreur plus que vers la vérité. De plus il y a la
tentation et l’influence de Satan qui peut pencher l’homme vers les désirs. Pour guider
l’homme, Dieu a envoyé des prophètes avec la religion comportant des règles de conduite.
L’homme est tenu d’ajuster sa conduite à ces règles et de lutter incessamment contre les
tentations et les influences de Satan d’une part et contre sa propre faiblesse d’autre part.

S’il y arrive, il est sauvé et sa récompense sera le paradis ; s’il cède à la tentation et à ses
plaisirs, c’est l’enfer. L’homme n’est donc qu’un passager sur terre. La vraie vie est celle de
l’au-delà.

d. Une éthique :
Dans la société marocaine traditionnelle, l’individu est tenu de se plier à un conformisme, il
ne doit pas avoir une attitude personnelle qui l’oppose au groupe. Il doit imiter les autres et
suivre l’ensemble de la communauté (la Jmaâ). Le statut social est héréditaire et on ne doit
pas chercher à le modifier ; la résignation est de règle. Tout changement est donc perçu
comme un danger qui risque de porter atteinte à l’équilibre de la communauté.

Le passé est trop valorisé. On s’efforce de garder le même équilibre, donc de faire durer le
passé qui est perçu comme meilleur que le présent, lui-même perçu comme meilleur au futur.

La culture marocaine a été transformée par le phénomène d’acculturation, résultat inévitable


de la colonisation. On sait que l’acculturation (rencontre de deux cultures) se réalise au profit
de la culture du colonisateur, car celle-ci bénéficie de la force de celui-ci. Dans notre cas les
cultures française et espagnole de type occidental ont bénéficié des avantages du progrès
scientifique et technologique pour envahir la culture marocaine et dégrader ses valeurs. Il s’en
est suivi une dépersonnalisation des individus qui se manifeste par divers changements. Cet
objectif a été atteint dans une certaines proportions puisqu’on voit encore une part des
marocains qui manifestent un dédaignement pour leur culture.

La culture marocaine s’apparente à la culture arabo-musulmane qui a été transformée par les
courants du modernisme. On peut remarquer que cette culture à 3 faces :

Une culture officielle soignée par l’Etat qui essaye de garder l’authenticité.

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Une culture populaire qui vit à travers les couches populaires (surtout au niveau des régions
rurales), et qui est la continuité de la culture traditionnelle.

Une culture moderne dont la promotion est assurée par les intellectuels d’orientation
moderniste et qui s’inspirent de la culture occidentale.

La langue officielle du Maroc est l’arabe littéral. Le dialecte arabe du Maroc est le darija.
Environ 40 % de la population parle le berbère. La majorité des Marocains vit dans les villes.
Au Maroc, le berbère compte trois dialectes, le rifain au nord, le tachelhit au sud et le
tamazight au centre du pays. La langue française reste la langue non- officielle du pays, mais
est très importante, puisque 60 % la parlent couramment, et elle est toujours enseignée dans
les écoles primaires, collèges et lycées dans toutes les universités, et dans les écoles
supérieures. Dans le nord et le sud du pays du fait de la présence espagnole, en grande
majorité domine l’espagnol, soit à peu près 4 millions d’hispanophones. Le nombre
d’anglophones au Maroc est encore faible aujourd’hui, mais l’apprentissage de l’anglais est
de plus en plus privilégié par les jeunes marocains. On estime à 3 % le taux de marocains
anglophones. D’autant plus que l’anglais est présent dans le système éducatif marocain en
plus de l’italien et de l’allemand.

L’école est obligatoire au Maroc pour les enfants de moins de quinze ans. Grâce aux efforts
de l’État, beaucoup de montagnards et de campagnards vont à l’école. Le taux
d’analphabétisation dans le pays est de 37 %. Il existe quatorze universités publiques au
Maroc comprenant 230 000 étudiants et une université privée Alakhawayn.

Le Maroc compte aussi un grand nombre de grandes écoles tels que l’Ecole Mohammadia
d’Ingénieurs (EMI), l’Ecole Hassania des Travaux Publics (EHTP), l’ISCAE, les ENCG
(établies à Agadir, Casablanca, Marrakech, Settat, Tanger...)

Actuellement la culture marocaine est influencée par la généralisation de l’enseignement.

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e. L’enseignement :
Les premières institutions d’enseignement moderne datent du protectorat. Des efforts
considérables ont été consentit au lendemain de l’indépendance pour développer un système
d’enseignement national afin de permettre à tous les citoyens de recevoir une formation
enrichissante.

Il est vrai que certaines réalisations ont été notées dans le cadre d’une réforme initiée en
1999 : la généralisation de l’accès à l’école, la décentralisation de la gestion du système, le
renouvellement des contenus des programmes ou encore la nouvelle architecture pédagogique
mise en place. Mais l’essentiel de la réforme reste à accomplir. Même si l’accès à l’école a été
généralisé pour les tranches d’âge de 6 à 11 ans (jusquà 100% dans certaines villes comme
Casablanca, Rabat et Marrakech), les taux vont en s’amenuisant à fur et à mesure que l’on
avance dans les tranches d’âge. De 12 à 14 ans, par exemple, le taux passe à 74,5%. De 15 à
17 ans à 48%, et de 19 à 23 ans à seulement 12%. Alors que dans d’autres pays ce dernier
taux est bien plus élevé. Il est de 36% en Tunisie, de 24% en Algérie et de 43% en Europe. Ce
qui est bien sûr révélateur de dysfonctionnements liés au passage d’un niveau scolaire à un
autre, à relever et à traiter. Les chiffres liés à l’abandon et à l’échec scolaires sont, pour leur
part, assez inquiétants. Le taux «moyen» de redoublement au primaire est de 13% (jusqu’à
20% dans certaines régions), de plus de 16% au collège, et de 17% au lycée. Concernant
l’abandon scolaire, le constat est amer. Plus de 380.000 enfants ont quitté l’école avant l’âge
de 15 ans en 2006. Près de 40% des élèves ne terminent pas leurs études primaires. Ce qui
veut dire que des centaines de milliers d’enfants restent livrés à eux mêmes durant des années,
sans avoir aucun statut au sein de la société. Dans les milieux ruraux, ces enfants sont en
majorité exploités dans des travaux agricoles non rémunérés.

Selon une étude menée dans le cadre du programme «Enseignement pour tous», seuls 16%
des élèves de la 4ème année du primaire maîtrisent les connaissances de base dans toutes les
matières enseignées. Cela veut dire que plus de 80% de ces élèves ne comprennent pas ce
qu’on leur enseigne !

Ces derniers sont à la fois victimes et responsables de la défaillance du système. Ils ont été
poussés à intégrer un domaine d’activité pour lequel ils n’avaient au départ aucune vocation,
faute de mieux. Ils ont été par la suite mal formés, sous-payés et donc pas du tout motivés.

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Cela se répercute forcément sur la qualité de l’enseignement. D’où la nécessité de la mise en
place d’un programme de formation et de «remise à niveau» des enseignants.. Quand on
constate qu’une grande partie des enseignants ne sait pas manipuler correctement un outil
informatique, et qu’une large proportion d’entre eux est de formation littéraire, mais donne
quand même des cours en mathématiques, on se rend compte de l’urgence des actions à
entreprendre.

IV. Aspects économiques :


L'économie du Maroc évolue sur un rythme de croissance relativement rapide. Elle a
enregistré durant les cinq dernières années un taux de croissance moyen de 5%.

Le Maroc est en pleine transformation économique. Le pays s’est engagé depuis quelques
années, sur la voie de la libéralisation, du désengagement progressif de l’Etat des entreprises
publiques et du développement de ses relations avec l’extérieur.

Le Maroc est parmi l'un des rares pays arabes, au même titre que le Liban et la Palestine, à ne
pas posséder de ressources gazières et pétrolières.

Le Maroc est le premier producteur et exportateur au monde de phosphates, ce dernier


constitue une entrée importante en devises pour le pays,

a. Agriculture :
Dès l'indépendance, les dirigeants ont décidé d'exploiter les possibilités immédiates qu'offrait
le pays. Les objectifs gouvernementaux, avaient plusieurs buts :

Dont la valorisation de l'aspect rural et agricole du pays afin de bâtir une agriculture moderne
et performante, malgré les conditions climatiques dont souffre le pays. Ceci dans l’objectif
d’alimenter l’exportation, les marchés intérieurs du pays, et l’industrie agro- alimentaire. Il
faut aussi noter que le secteur de la pêche contribue fortement aux exportations.

L’agriculture occupe 40% de la population active et contribue pour 10,8% au PIB du pays. Le
secteur agricole, principal employeur du pays, occupe une place prépondérante dans
l’économie marocaine. 46,6% de la population vit en milieu rural. Les dernières projections
démographiques montrent que 14 millions de personnes résideront en milieu rural en 2020.
L’accroissement naturel dans cette zone compense l’exode rural.

En période de sécheresse (1999-2000), une importante partie de la population est touchée les
agriculteurs et leur famille restreignent fortement leur consommation, en conséquence les
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commerces de proximité voient leur chiffre d’affaire chuter.

Le Maroc est un pays qui dispose d'une surface agricole utile (SAU) estimée à environ 9 500
000 hectares ce qui représente 95 000 km² l'équivalent de 3,11 fois la surface d'un pays
comme la Belgique. Les principales productions agricoles du pays sont constituées par les
céréales (le blé, l'orge et le maïs), la betterave à sucre, la canne a sucre, les agrumes (oranges,
clémentines...), le raisin, les légumes, les tomates, les olives, et l'élevage. Mais la production
céréalière en particulier et la production agricole générale restent très dépendantes des
conditions et des aléas climatiques que rencontre le pays.

Les céréales figurent comme étant la principale culture agricole du Maroc. La production
céréalière fait vivre une grande partie de la population rurale du pays, mais malgré les progrès
de l'irrigation dans le centre et le sud du pays, les céréales restent dépendant d'une bonne
pluviométrie, leurs volumes de production peut d’une année à une autre varier du simple au
triple (de 30 000 000 q à 100 000 000 q) en fonction des conditions climatiques. Au Maroc le
secteur céréalier présente plusieurs facettes, on trouve l'existence d'un secteur d’exploitation
moderne concentré sur la cote Atlantique, et le centre du pays, cohabitant avec une agriculture
de subsistance.

b. Les fruits et légumes :


Grâce à la construction de nombreux barrages et à la mise en valeur d'importantes zones
irriguées le secteur des fruits et légumes est celui qui offre à long terme les plus grandes
possibilités d'évolutions. Ce secteur a permis le développement d’une production arboricole
performante (agrumes, pommes, nectarines, ...) qui offre de nombreux avantages. Le secteur
permet aux populations rurales d'obtenir de très bons revenus, leurs évitant de venir faire
grossir les flux d'exodes en direction des centres urbains. Les récoltes permettent d'alimenter
les exportations du pays, tout en leurs offrant d'importants débouchés vers l’industrie agro-
alimentaire locale. Les principaux produits d’exportations sont la tomate, les agrumes
(oranges, mandarines, clémentines, etc.), ainsi que les légumes comme la pomme de terre, la

19
Courgette, et les aubergines produits principalement dans le sud du pays, (région d’Agadir).
Les exportations agricoles Le Maroc est l'un des plus importants producteurs d'olives et
d'huile d'olive : 3ème mondial en olives consommées et 5ème en huile d'olive exportée vers le
monde. Les exportations d'agrumes sont également une des plus grandes ressources agricoles
du pays. Le Maroc est le 2ème exportateur mondial d'agrumes. Quant aux autres exportations
maraîchères le Maroc exporte également divers produits dont la valeur ajoutée est estimée à
800 millions $US. Avec 3500 km de façade maritime, le Maroc possède un potentiel de pêche
très important. Les produits de la pêche représentent 18% des exportations totales soit 55%
des exportations agricoles.

La pêche, Le pays est l'un des plus grands producteurs de poisson dans le monde. Avec 17
ports le Maroc affiche une production de 589 928 tonnes en 2003 et 593 966 tonnes en 2004
pour une valeur respective de 227 627 400 € et 246 368 700 € soit une variation 0,7% en
volume et 8,2% en chiffre d'affaires.

c. Energies et industries :
o Industrie

Depuis l'indépendance, le Maroc s'est lancé dans d'importants investissements pour


développer et doter le pays d'infrastructures industrielles de bases. Le secteur industriel
représente près de 31.2% du PIB. Longtemps dominé par les industries agro-alimentaires, du
textile et du cuir, le secteur industriel s’est diversifié rapidement grâce à l’essor des secteurs
de la chimie et parachimie, du papier et des cartons, des équipements automobiles et de
montage de véhicules, les services aux entreprises, l’informatique, l’électronique et l’industrie
aéronautique.

Le sous-sol recèle d’importantes ressources minières, au premier rang desquelles se trouve le


phosphate. Troisième producteur et premier exportateur mondial, le Maroc dispose de 75%
des ressources mondiales. L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) est la première entreprise
marocaine (28 000 salariés, 30% de l’ensemble des exportations du pays et plus de 3% du
PIB).

Le Maroc produit également de l’argent, du plomb, du cuivre, du fluor, de l’or et du charbon.


Des gisements de gaz naturel ont été découverts dans la région d’Essaouira ainsi qu’un
gisement énorme de schistes bitumineux aux environs de Mekhnès.

20
Malgré un développement des centrales hydroélectriques, thermiques et éoliennes, le Maroc
doit importer la quasi- totalité de son énergie primaire.

Le travail manuel reste prédominant. L’artisan compte plus sur son habileté manuelle que sur
le concours de moyens de production plus performants pour améliorer ses rendements. Cette
habileté est le fruit d’un art et d’une tradition très ancrée dans l’histoire du pays.

d. Le tourisme :
Depuis toujours le Maroc a fondé de gros espoirs sur le tourisme. Durant ces 4 dernières
années le nombre d'arrivées de touristes étrangers n'a pas cessé d'augmenter pour atteindre
plus de 7,7 millions de touristes en 2006, après une période très difficile pour le tourisme
mondial suite aux attentats 11 septembre 2001. Cela dit, les atouts touristiques du Maroc sont
inestimables. La beauté et les mystères du désert, les rieuses et agréables vallées
présahariennes, les neiges éternelles de l'Atlas, les forêts et les lacs aux eaux turquoise, les
magnifiques plages de sable fin, la présence de cités impériales d'une beauté sans égal, ainsi
qu'une multitude d'autres curiosités, font du Maroc l'un des pays aux potentiel touristique
parmi les plus élevés au monde. Le Maroc présente une carte touristique très variée.

o Tourisme culturel

 Les monuments romains

Tourisme balnéaire,Les stations balnéaires méditerranéennes, Les stations balnéaires


atlantiques î Tourisme de découverte écologique î Tourisme saharien, Les trekkings,
Tourisme sportif, Tourisme golfique et équestre

 Surf

o Tourisme médical

De nombreux étrangers affluent chaque année vers le Maroc pour se faire opérer (chirurgie
esthétique et cardiaque en grande partie). Cela s'explique par le coût moyennement élevé des
interventions et une très bonne qualité des soins.

Au Maroc le développement du tourisme a retenu une grande attention de la part du


gouvernement d’ailleurs ce dernier a depuis toujours fortement incité les investisseurs privés
marocains et les grands groupes internationaux à investir massivement dans ce secteur. Le
tourisme constitue la première source de devises pour le pays devant les recettes de vente de
21
phosphates et les transferts des résidents marocains à l’étranger.

e. D’autres services :
Les services occupent 45% de la population active et contribuent pour 58% au PIB du pays.
L’activité commerciale est concentrée dans les villes du Nord-ouest du pays. La redistribution
des produits importés, comme celle des productions locales est concentrée sur Casablanca,
compte tenu de la prééminence de son port et de ses activités localisées dans les zones
industrielles proches. Concernant le commerce de détail, quelques grandes surfaces ont fait
leur apparition sur le territoire marocain depuis 1997. Elles ne dépassent pas la centaine et
sont toutes concentrées dans les villes.

f. Points forts de l'économie marocaine :


Le Maroc bénéficie de sa proximité avec l'Union Européenne, possède une population jeune
bien formée et à faible coût.

Le Maroc jouit d'une stabilité politique, évolue dans le sens de la démocratie, ce qui lui
assurent le soutien de la communauté international.

V. Différentes influences ayant marqué la société


marocaine :
Ils étaient introduits par la colonisation et se poursuivent sous l’effet de :

 L’urbanisation.

 La communication audiovisuelle.

 La scolarisation.

 La mixité à l’école.

 L’entrée des femmes dans le marché de travail en particulier pour participer aux
dépenses familiales.

 L’émigration des hommes.

 La planification familiale.

22
VI. organisation sociale au niveau rural et urbain.
a. La famille en milieu rural
o Ressources

Les principales ressources sont représentées par l’agriculture et l’élevage. Le mode


d’exploitation dépend de la grandeur de la propriété familiale. Dans les petites exploitations,
la technique et les moyens utilisés restent archaïques. Cette situation est parfois due à la
mentalité des paysans, parfois à un manque de ressources matérielles.

Par contre, dans les grandes exploitations l’agriculture est mécanisée (tracteurs, charrue à
disques, moissonneuses-batteuses…) et le mode de travail est assez moderne. Dans ce cas la
productivité est meilleure.

Cependant, l’agriculture ne constitue plus la seule ressource, en effet un certain nombre de


ruraux vivent d’un revenu salarial ou d’une activité artisanale ou commerciale.

o L’habitat :

L’habitat est le plus souvent groupé en douars d’importance variable, parfois dispersé. Il a
plusieurs aspects et traduits souvent le niveau social des paysans. On trouve la khaima,
la nouala, simple ou améliorée par soubassement de pisé, la maison en terre battue, la
maison en brique d’argile, la maison en pierres plus ou moins grande, enfin la baraque en
bois, ou en zinc.

Les exploitations modernes se distinguent par un ensemble de bâtiments au milieu d’un


bouquet d’arbres.

o Conditions d’hygiène :

En milieu rural, l’habitat n’est pas toujours groupé auprès des points d’eau. Certains douars
sont même très éloignés des sources ou des puits. Chaque famille assure elle-même son
approvisionnement en eau : puits, sources, seguias, oued…. L’eau est consommée à l’état
naturel sans prendre en considération aucune condition d’hygiène. Quand il n’y a ni source, ni
puits, ni oued à proximité des habitations, l’eau de pluie peut être une solution pour
l’approvisionnement en eau d’un douar par le moyen d’une citerne collective (matfia).

23
La famille rurale ne possède pas d’électricité, l’éclairage est assuré par des moyens
traditionnels : bougies, lampe à l’huile, lampe à « carbone », lampe à pétrole, lampe à butane.

Les ordures ménagères sont évacuées d’une manière naturelle à l’air libre. Aucune mesure
d’hygiène n’est prise dans ce sens. Les membres de la famille font leurs besoins dans la
nature.

Le fumier est utilisé à l’état brut comme engrais.

o Les habitudes alimentaires :

Elles différent d’une famille et d’une région à l’autre. Elles varient suivant les conditions
économiques et socioculturelles de chaque famille et de chaque région. Quelques familles
interdisent la consommation de certains aliments comme les oranges en cas de plaie, le lait
aux enfants, les œufs et la viande aux jeunes enfants car « trop forts pour eux ».

On remarque encore qu’en rural, les légumes sont moins consommés. La ration alimentaire
est moins équilibrée : un jour par exemple on consomme beaucoup de viande les autres
jours sans viande.

b. La famille en milieu urbain :


o Les ressources :

Les ressources sont diversifiées et varient d’une famille à l’autre. Elles sont le résultat du
niveau économique et de la situation sociale de chaque famille. Les revenus proviennent
du commerce, de l’artisanat, d’une activité industrielle, d’un salaire journalier ou d’un
emploi administratif (fonction). Le revenu et le niveau de vie restent variables suivant le
secteur de travail et la fonction exercée.

o L’habitat :

L’habitat urbain présente de forts contrastes. Il est une juxtaposition de quartiers différents.
La principale opposition est celle de la médina et de la ville nouvelle. Dans les grandes
villes on distingue six types de quartiers :

 la médina qui est le plus ancien quartier de la ville constitué de maisons anciennes de
type traditionnel

 la ville nouvelle = maison de deux à trois étages


24
 les lotissements = petites maisons ou petits immeubles

 le quartier résidentiel = constitué de villas

 les bidonvilles = baraques en bois ou en zinc

 le quartier industriel.

o Les conditions d’hygiène :

Les maisons urbaines sont en général branchées sur le réseau de distribution d’eau potable.
Certaines familles pauvres non alimentées directement par ce réseau se servent des fontaines
publiques. L’éclairage est électrique. Les bidonvilles utilisent encore les moyens traditionnels.
Généralement l’évacuation des eaux usées est réalisée par le système de tout à l’égout sauf
dans les bidonvilles où elles sont déversées par terre. Les ordures ménagères sont collectées et
évacuées par les services de la municipalité.

o Les habitudes alimentaires :

Elles sont diverses et varient suivant le niveau économique et socioculturel de la famille. En


général les repas des familles sont répartis en trois grands repas : petit déjeuner, déjeuner et
diner. Le déjeuner constitue généralement le principal repas de la famille. Il est à noter qu’en
milieu urbain (de même qu’en milieu rural) on constate que certains aliments sont délaissés
sous l’influence des préjugés et des superstitions tels que :

 le rein : « donne mauvaise haleine » et « bleuit le visage des filles ».

 le museau : « risque de fausser la fête d’un mariage par les pluies ».

 le foie de poulet : « rend peureux »

 la rate : « pigmente le visage ».

 Raisins, oranges, tomates et tout produit acide, sont à éviter car ils peuvent aggraver
les maladies de la peau et les plaies.

Chapitre III : La famille dans la société marocaine.


I. Les fonctions de la famille :
a. Fonction de procréation :

25
La famille est une unité de reproduction et de procréation. Elle alimente la société en
potentiel. Dans les milieux traditionnels, la procréation était la fonction essentielle de la
famille. L’enfant était essentiellement un instrument de production.

b. Fonction économique :
En milieu rural la famille constitue une coopérative de production (tous les membres de la
famille) et une coopérative de consommation (logement, prise du même repas…). Le chef de
foyer dirige les travaux, certains enfants assurent la fonction de berger, la femme, en plus de
sa fonction de ménagère, participe aux travaux de champs. En milieu urbain la famille n’est
plus, comme jadis, la principale unité de production et de consommation. Un grand nombre
de services qui étaient produits et effectués dans la famille et pour son usage se voient confiés
progressivement à des industries et à des services spécialisés. En effet le système socio-
économique actuel a opéré une dispersion des membres de la famille dont l’activité de chacun
d’eux peut différer de l’activité de l’autre. Ainsi par exemple, au sien d’une même famille on
peut trouver un ouvrier, un commerçant, un fonctionnaire, des étudiants etc. donc la famille a
perdu une partie de son rôle de production, et d’entreprise commerciale ou artisanale.
Cependant, c’est le rôle de la famille dans la consommation qui est essentiel. La famille
restreinte devient l’unité de consommation dans la vie sociale.

c. Fonction éducative :
C’est au sein de la famille que l’individu reçoit la première éducation et fait ses premiers
apprentissage sociaux et la connaissance était exclusivement du ressort de la famille, celle-ci
transmet aux enfants tout ce qu’elle connait ou maitrise (croyances, coutumes, traditions,
histoires, principes, religieux, métier….).

Aujourd’hui, avec les garderies, les crèches, la prolongation de la scolarité, cette fonction a
profondément changé de sens. La famille n’est plus seule à en porter la responsabilité, elle en
supporte,en revanche, bien plus longtemps la charge.

d. Fonction d’affectivité :
Le mot famille évoque au premier chef la fonction d’affectivité. Ce sont les sentiments, plus
que toute chose, qui lient entre eux les membres du groupe , que ce groupe soit restreint ou
large, qu’il comprenne des parents proches ou lointains (oncle, tante, grand-père….), ou qu’il
ne les comprenne pas, il est toujours chargé d’un sens affectif.
26
Aujourd’hui, l’amour filial est devenu une grande source de jouissance, le bonheur ne peut
être séparé des joies de parenté et de la société des enfants.

e. Autres fonctions :
La famille a d’autres fonctions plus ou moins apparentes et dont certaines sont plus ou moins
altérées aujourd’hui. Nous citons à titre d’exemple, la fonction de solidarité et la fonction de
sécurité.

II. Les types de famille :


a. Famille de type traditionnel : (milieu rural)
C’est une famille qui se distingue par sa dimension très large. Elle comprend généralement
plusieurs couples avec leurs enfants. A la tête de la famille se trouve un chef, généralement le
plus âgé de la famille appelé « patriarche », d’où l’appellation de « famille patriarcale ». Le
patriarche peut avoir une ou plusieurs femmes, ses enfants peuvent être mariés de la
même façon. On peut trouver également les frères du patriarche et leurs enfants, des
oncles, des tantes, des cousins, des neveux et des nièces (les collatéraux).

b. Famille de type moderne : (milieu urbain)


C’est une famille restreinte. Elle commence par un couple marié d’où son appellation
« famille conjugale ». Le nombre d’enfants est réduit.

III. Les aspects sociologiques de la maladie :


a. Définition sociologique de la maladie :
Au sens courant, la maladie signifie un état de dysfonctionnement du corps humain. Etre
malade ou connaître une personne malade est quelque chose de très courant dans la société.
La médecine a pour fonction de décrire la maladie d’une manière objective et scientifique à
fin de trouver le traitement convenable. Dans chaque société, il existe un système de santé
dont l’objectif principal est d’assurer les services de soins à la population.

Le système de santé est un système complexe composé du :

 Corps médical et les professionnels de la santé : médecins, Infirmiers, aides soignantes


….
27
 Les structures de prise en charge des malades : hôpitaux, cliniques, Centres de santé
…..

 Les thérapies et les soins.

 Les médicaments.

La sociologie de la santé et de la maladie a pour objet d’étudier les interactions qui existent
entre les composantes du système de santé et du système social. La maladie et la santé ne sont
pas des simples problèmes biologiques qui affectent le corps humain. Ce sont aussi des
problèmes à caractère social et culturel.

o La maladie au sens sociologique est un phénomène social pour plusieurs raisons :

Les maladies ont une histoire ancrée dans la société, chaque période de l’histoire humaine se
caractérise par la dominance de certaines maladies bien précises, à titre d’exemple au moyen
âge la peste et le choléra ont été des épidémies graves et répandues qui conduisent parfois à la
mort de tous les membres d’une société.

De même ; la variole, la rougeole, la typhoïde étaient des maladies meurtrières


particulièrement pour les enfants.

Aujourd’hui, grâce au progrès de la médecine, la gravité de ces maladies a diminué mais


d’autres maladies qui n’étaient pas connu dans le passé sont apparues dans les sociétés
d’aujourd’hui comme par exemple, le cancer ou le sida.

Les croyances, les traditions, les normes et les valeurs sociales et culturelles influencent les
opinions que les individus font sur les maladies et les malades.

Les traditions sociales et les coutumes jouent un rôle important dans l’explication de la
maladie et dans la manière avec laquelle les personnes se comportent en cas de maladie aussi.

Autrement dit, les traditions sociales et culturelles jouent un rôle important dans l’explication
sociale de la maladie et dans la manière avec laquelle les personnes se comportent face à
celle-ci, à titre d’exemple : nous constatons dans les sociétés traditionnelles que l’explication
de maladie et ses symptômes ainsi que ses traitements se fait à travers des habitudes sociales
et culturelles héritées du passé (Explication d’une maladie par le mauvais œil, utilisation des

28
plantes pour le traitement).

29
Les facteurs sociaux et les conditions de vie de l’individu influencent beaucoup l’état de la
santé. En effet, la pauvreté et les mauvaises conditions d’existence comme la malnutrition, le
manque d’hygiène, les mauvaises conditions de logement augmentent les risques de maladie.
Ainsi, les groupes sociaux les plus pauvres sont souvent les groupes les plus exposés à
certaines maladies à cause des conditions de travail et d’existence difficiles qui comportent
des risques professionnelles et des mauvaises conditions de vie.

Il existe alors une relation entre la position sociale de l’individu et son état de santé.Dans une
société, la position et le statut de l’individu se définit par un ensemble de critères et des
caractéristiques sociales comme le sexe, l’origine géographique, le lieu de résidence, le statut
familial, l’état matrimonial, la profession …

L’analyse sociologique cherche à comprendre l’influence de ces caractéristiques sociales sur


l’état de la santé des individus. Qui s’exposent plus aux maladies, les hommes ou les femmes?
les mariés ou les célibataires ? Les ouvriers ou les cadres ?les ruraux ou les urbains ?

La sociologie de la maladie cherche à analyser ces questions pour comprendre l’état de santé
d’une société en fonction des caractéristiques sociales de la population. À titre d’exemple, la
mortalité et l’espérance de vie varient en fonction des caractéristiques sociales des individus.

L’espérance de vie est plus longue chez les couches sociales favorisées, elle est aussi plus
longue dans les sociétés développées comparées aux sociétés sous- développées qui se
caractérisent par de faible niveau de revenu et par de mauvaises conditions de vie.

On constate, aussi que la mortalité infantile et les maladies liées à la grossesse et à


l’accouchement sont élevées dans les sociétés sous – développées.les aspects sociaux et
culturels de la santé et de la maladie dans la société marocaine :

o L’importance des rites et des croyances :

Dans la société marocaine, les croyances populaires, les habitudes sociales et les rites
religieux jouent un rôle important dans le comportement des individus face à la maladie.

En effet, l’utilisation de la sorcellerie et de la magie, la visite des sains et des marabouts,


l’utilisation des recettes et des plantes, le recours à l’herboriste, sont des comportements très
fréquents en cas de maladie notamment dans les milieux populaires et dans le monde rural.

30
Dans ces milieux, l’explication de la maladie se fait par référence à des causes liées à la
sorcellerie, à la possession, au mauvais sort, (la mauvaise chance fabriquée par quelqu’un).

Ces différentes causes sont des causes surnaturelles qui nécessitent l’utilisation des points de
même type, c'est-à-dire des points surnaturels qui font appel à la sorcellerie et aux marabouts.

o Le pluralisme médical :

Le pluralisme médical caractérise fortement la société marocaine .il signifie l’existence de


plusieurs systèmes thérapeutiques c'est-à-dire plusieurs manières de se soigner face à la
maladie. Dans la société marocaine nous pouvons distinguer entre deux systèmes de santé et
de thérapie un système traditionnel et un système moderne.

o le système traditionnel de santé :

Le système traditionnel basé sur la médecine ancienne héritée des traditions culturelles et des
habitudes sociales.

L’élément été de la médecine traditionnelle est l’utilisation des plantes et recours à


l’herboriste. La visite des sains et des tolbas et des fkihs entre ainsi dans le cadre du système
traditionnel de santé.

Selon la conception culturelle traditionnelle les sains possèdent la baraka (un don de dieu) qui
permet de guérir la maladie. Les soins prescrits par les sains et les fkihs sont de type
traditionnels (plantes, tarissements).

o Le système moderne de santé :

Ce système est basé sur la médecine scientifique et moderne. Il est composé de la consultation
médicale, de l’utilisation des services sanitaires modernes (hôpital, centres de santé ….) de
l’utilisation des médicaments.

Dans la société marocaine, le pluralisme culturel et médical signifie que les individus utilisent
en même temps le système traditionnel et le système moderne de santé.

31
Parmi les phénomènes que nous constatons dans la société marocaine il convient de citer ceci:

 La visite des sains et des marabouts et fréquente dans le cas des maladies
psychologiques et neurologiques (crises épileptiques).

 La consultation d’un médecin est fréquente dans le cas des maladies organiques.

 L’utilisation du système traditionnel de plante (recours à l’herboriste), l’utilisation des


recettes des marabouts est fréquente dans les milieux populaires et dans le monde rural
pour plusieurs raisons objectives :

 Coût élevé de la consultation médicale.

 Coût élevé des médicaments.

 Absence de l’assurance maladie et d’ouverture sociale.

32
Table des matières
Objectifs pédagogiques.............................................................................................................................2
Introduction..............................................................................................................................................4
Chapitre I : Présentation Générale de la Sociologie.................................................................................5
I. Définition:.........................................................................................................................................5
a. La Sociologie :..................................................................................................................................5
b. Fait social :........................................................................................................................................5
c. la famille :.........................................................................................................................................6
II. Les branches scientifiques de la sociologie :....................................................................................7
III. Les méthodes utilisées dans les études sociologiques:.................................................................8
a. L’observation empirique :................................................................................................................8
b. Les entretiens :..................................................................................................................................8
c. La méthode quantitative :.................................................................................................................8
d. La méthode qualitative :...................................................................................................................8
Chapitre II : Caractéristiques de la société marocaine :...........................................................................8
I. Aspects Géographiques :..................................................................................................................8
a. Données générales :..........................................................................................................................8
II. Aspects Démographiques :.............................................................................................................12
III. Aspects culturels :.......................................................................................................................14
a. La culture........................................................................................................................................14
b. La cosmologie :..............................................................................................................................14
c. Une anthropologie :........................................................................................................................15
d. Une éthique :...................................................................................................................................15
e. L’enseignement :............................................................................................................................17
IV. Aspects économiques :...............................................................................................................18
a. Agriculture :....................................................................................................................................18
b. Les fruits et légumes :.....................................................................................................................19
c. Energies et industries :....................................................................................................................20
d. Le tourisme :...................................................................................................................................21
e. D’autres services :..........................................................................................................................22
f. Points forts de l'économie marocaine :...........................................................................................22
V. Différentes influences ayant marqué la société marocaine :........................................................22
VI. organisation sociale au niveau rural et urbain............................................................................23
a. La famille en milieu rural...............................................................................................................23
b. La famille en milieu urbain :..........................................................................................................24
Chapitre III : La famille dans la société marocaine................................................................................25
I. Les fonctions de la famille :...........................................................................................................25
a. Fonction de procréation :................................................................................................................25
b. Fonction économique :...................................................................................................................26

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c. Fonction éducative :........................................................................................................................26
d. Fonction d’affectivité :...................................................................................................................26
e. Autres fonctions :............................................................................................................................27
II. Les types de famille :......................................................................................................................27
a. Famille de type traditionnel : (milieu rural)...................................................................................27
b. Famille de type moderne : (milieu urbain).....................................................................................27
III. Les aspects sociologiques de la maladie :..................................................................................27
a. Définition sociologique de la maladie :..........................................................................................27

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