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GENERALE
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1) INTRODUCTION
2) HISTORIQUE ET CONCEPTS
- Il y a 3 traditions méthodologiques :
- Herméneutique : interprétation
2.2) HISTORIQUE
Emergence au 19ème
- Sociologie débouche de :
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La Sociologie doit alors servir à :
Weber, Durkheim et Kant sont les trois piliers fondateurs. Ils portent la sociologie comme une science
empirique.
L’objet du sociologue est d’emblée familier, car c’est l’expérience des gens ordinaires, dans la vie de tous les
jours. => Le sociologue doit donc suspendre son jugement.
Mais alors, la sociologie est-elle réellement légitime ? Le sociologue occupe lui-même une place dans la
société, en quoi ses analyses seraient-elles plus juste que celle des autres ?
Cela dit, la sociologie utilise des méthodes et une démarche scientifique. (vs Idéologie)
Spinoza : si l’on comprend ce qui nous détermine, on peut changer les choses.
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Les principales composantes étudiées
1. Le lien social => Comment former une famille, un groupe, une société ?
2. La régulation sociale => Règles, normes, valeurs qui structurent la société. D’où viennent-elles et de qi ?
- Horizontale
- Verticale
3.1) DURKHEIM
19ème siècle. Sociologue français, il a clarifié comment faire une analyse sociologique.
L’ouvrage apparaît dans un moment où l’on veut professionnaliser la sociologie. Il est célèbre notamment pour
la clarté du raisonnement sociologique.
« L’étude du suicide s’inscrit dans un souci d’affiner la réflexion théorique en la confrontant aux faits
empiriques. Cela constitue un cas exemplaire de la démarche sociologique. »
Structure du livre :
Durkheim commence par démontrer que le suicide n’est pas un acte intime, mais un fait social. Il réfute les
explications psychologiques, météorologiques et héréditaires.
èLe suicide est de dimension sociale, car ses taux sont réguliers au niveau des sociétés.
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Régularités statistiques affectant le taux de suicide
- Relation entre rythmes sociaux et taux de suicide : le suicide se commet plus souvent de jour et en début de
semaine.
è Le suicide est un fait social : les individus sont influencés par la dimension sociale dans laquelle ils sont
imprégnés inconsciemment. Le fait social est une contrainte, ce sont des manières d’agir, de penser, qui sont
extérieurs à l’individu.
Interprétation 1 : l’intégration. Le suicide varie en fonction du degré d’intégration de l’individu dans un groupe
social.
Principe de l’analyse durkheimienne : chaque déficience dans le processus de socialisation détermine un type
de suicide.
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3.4) DURKHEIM DEROGE A SES PROPRES PRINCIPES
Pour lui, le mariage est très bien pour les hommes, car il permet de réguler leurs désirs sexuels infinis. Mais ce
n’est pas le cas des femmes, qui n’ont pas autant de désirs et qui subissent du coup une réglementation inutile.
- Baudelot & Establet ont remarqué que, lorsque l’on a modifié les horaires scolaires dans les années 70, les
femmes se suicidaient moins parce qu’elles étaient avec leurs enfants à la maison plus souvent.
Rappel :
Les méthodes et les techniques : ce sont les outils pour réaliser les étapes de la démarche.
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Les sociologues n’ont pas les mêmes buts
- Déterministe (les individus sont déterminés par - Explication des raisons des acteurs
leur contexte social)
è Ces trois approches étudient toutes un objet sociologique, mais pas avec les mêmes méthodes et le même
but.
- Méthodes qualitatives : techniques qualitatives donc forte immersion (observation, entretiens, analyse
documentaire)
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4.2) BOURDIEU ET L’UTILISATION DES METHODES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES
Bourdieu est l’exemple du sociologue qui utilise des méthodes à la fois quantitatives et qualitatives.
Dans « Les Héritiers », Bourdieu veut montrer que la reproduction sociale (l’individu hérite des attributs
sociaux de ses parents) passe par l’école.
Résultats
è Les statistiques montrent que l’école reproduit les inégalités sociales de départ.
è Selon Bourdieu, les enfants de haute classe partent déjà avec un avantage culturel, ils sont donc meilleurs
que les enfants de basse classe, qui s’adaptent moins bien au système scolaire. L’école fait croire aux moins
aisés que leur échec n’est dû qu’à eux-mêmes. (Violence symbolique)
Bourdieu s’intéresse ici à la violence sociale et à la violence symbolique de l’école et de la société. Il passe des
entretiens avec des personnes de classes dominées et intermédiaires. Le but de son livre est de dénoncer les
effets de la mondialisation sur les classes sociales du bas de l’échelle.
Le problème dans cette étude, c’est que Bourdieu ne respecte pas les règles sociologiques, c’est-à-dire la
construction préalable de l’objet, de l’hypothèse, de la neutralité et de l’analyse approfondie.
Dans « La Distinction », Bourdieu s’intéresse aux goûts selon les classes sociales (habits, nourritures).
Les classes sociales se distinguent selon deux dimensions : le capital économique et le capital culturel. Les
styles de vie varient selon ces deux caractéristiques.
=> Les classes dominées ont un faible capital économique et culturel, au contraire des classes dominantes.
4.3) CONCLUSION
Il est très difficile, en sciences sociales, de ne suivre qu’un courant de méthode. Dans chaque objet d’étude, il y
a très souvent un aspect quantitatif et qualitatif.
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5) WEBER ET LA SOCIOLOGIE DU CAPITALISME
5.1) WEBER
19ème, un des fondateurs de la sociologie contemporaine, s’intéresse au sens donné par les individus pour
comprendre les phénomènes sociaux (Bottom-up).
Weber étudie la modernité et ses domaines variés. Sa sociologie cible les actions réfléchies des individus.
DURKHEIM WEBER
- Explique le social par le social : HOLISME - Explique le social par l’individu : INDIVIDUALISME
- Individu agit de manière non-rationnelle, contrôlé par son - Individu agit de manière rationnelle, s’adaptant à son
monde social. contexte.
Méthode de Weber
Imputation causale : on se demande ce qui se passerait si on retirait tel élément. La suppression d’une variable
et son résultat permet de cibler quelles variables sont importantes.
Action sociale : Weber se concentre sur l’acteur et non sur la structure du système pour comprendre un
phénomène social. Les individus sont rationnels : ils agissent selon les opportunités et les contraintes de leur
situation. => Ils ne sont pas contrôlés par une force sociale (Durkheim).
Idéal type : outil qui permet d’établir les motifs d’une action sociale. => On peut faire la même chose mais dans
des buts différents.
è 4 types d’action :
- L’action rationnelle en finalité à but :
Ex : On aide des personnes handicapées car on veut gagner de l’argent.
- L’action traditionnelle :
Ex : On aide des personnes handicapées car il est une tradition de le faire chaque année.
- L’action affective :
Ex : On aide des personnes handicapées car on y est poussé par nos sentiments (vs action rationnelle
en finalité)
Contrairement à Comte, Weber ne cherche pas à définir des lois sociales universelles. Weber veut expliquer
des phénomènes sociaux relativement à un contexte socio-historique donné.
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5.3) L’ETHIQUE PROTESTANTE ET L’ESPRIT DU CAPITALISME
La question : « Dans quelle mesure les conceptions religieuses ont-elles influencé le comportement
économique des diverses sociétés ? » Plus précisément, il veut comprendre comment les styles de vie
caractéristiques des grandes religions ont favorisé ou non l’émergence de la modernité/ du capitalisme.
Weber, comme Durkheim avec le suicide, applique les règles de la méthode sociologique.
2. Catholiques sont sous-représentés dans l’éducation secondaire => Etudes + humaines que
techniques
Weber veut se distancer des prénotions concernant les protestants et les catholiques. Il réfute l’interprétation
idéologique de Offenbacher : « Les catholiques sont plus tranquilles, veulent moins de profit. »
Weber va alors démontrer les liens entre le protestantisme et le capitalisme en trois étapes :
- Les dépenses ne sont pas pour les petits plaisirs, mais pour pouvoir
dépenser à nouveau. Travail, investissement productif, beaucoup
d’épargne. Augmentation du capital.
- Calvinisme = doctrine qui dit que les protestants sont élus ou non
au paradis. Pour l’être, les pasteurs recommandent le travail.
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5.4) AUX ORIGINES DU CAPITALISME
Selon Weber, plusieurs facteurs historico-culturelles ont mené au capitalisme. è Quels sont ces facteurs?
Le processus de rationalisation : avant, il n’y avait pas de séparation entre le naturel et le surnaturel. => La
Terre était donc un monde magique. Les grandes religions mondiales (Bouddhisme, Islam, Judaïsme et
Christianisme) vont introduire cette séparation : il y a le monde des humains et le monde des dieux.
è Cela a favorisé le capitalisme. Ce processus de rationalisation a été graduel, et le protestantisme n’en est
que la dernière étape.
Pour Weber, le capitalisme ne peut être créé que si l’on a un processus de rationalisation, c’est-à-dire un
dépassement de la magie et un dépassement du dualisme éthique.
- Dépassement de la magie : c’est arrêter de croire que les dieux sont parmi nous et que la Terre est magique.
Les figures comme Jésus et Mahomet sont les intermédiaires entre les dieux et les hommes. Ils demandent
l’obéissance des humains aux dieux. => Ce ne sont plus les divinités qui animent directement le monde, la
science et la technique peuvent croître.
- Dépassement du dualisme éthique : dans les sociétés préindustrielles, il y avait un dualisme éthique. C’est-à-
dire une différenciation des codes de conduite entre la communauté religieuse et les personnes extérieures à
cette communauté.
=> A l’extérieur de l’appartenance religieuse : éthique externe. On peut avoir du profit dans les
transactions économiques.
Cela dit, les grandes religions et leur prophétie ne permettent pas toutes le dépassement du dualisme éthique
et de la magie.
Chaque religion a un type de prophétie, qui va permettre ou non de dépasser la magie et le dualisme éthique.
- Prophétie éthique : on a un prophète qui commande le peuple. L’obéissance est un devoir moral
pour accéder au salut dans l’au-delà. Permet le dépassement du dualisme éthique et de la magie.
(Protestantisme)
PROTESTANTISME OUI. La distinction entre les OUI. Car le calvinisme élimine le côté magique.
vertueux et les masses disparaissent.
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5.5) BECHER ET WORRMANN
Les économies protestantes ont prospéré parce que leur éducation était meilleure. => Martin Luther voulait
justement une meilleure éducation, tous devaient savoir lire la Bible. (Réforme)
Montrent par des études statistiques que l’éthique de travail protestante est à la fois dû à l’éducation et à la
religion.
Il ne faut pas forcément être un protestant croyant pour avoir une éthique de travail protestante. La culture
protestante de sa situation a déjà une grande influence.
6) SOCIALISATION
Qu’est-ce qu’un fait social ? Avec Durkheim, on avait pu voir que la plupart de nos idées et de nos tendances
n’étaient pas élaborées par nous, mais de notre contexte social, du « dehors ». Ces phénomènes sont des faits
sociaux : on est influencé par quelque chose qui nous dépasse.
La définition de la socialisation (Darmon) : la socialisation est la façon dont la société forme et transforme les
individus.
=> La socialisation, c’est la transmission de la culture. Les individus intériorisent les valeurs, les normes et les
rôles qui régissent le fonctionnement social.
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6.2) LES PRINCIPES DU PROCESSUS DE SOCIALISATION
L’enfant est comme hypnotisé, il ne se rend pas compte que l’adulte inscrit ce qu’il veut sur lui.
L’importance du fait social : le fait social prescrit à l’éducateur la manière d’élever l’enfant.
La reproduction sociale : les éducateurs transmettent ce qu’ils ont eux-mêmes acquis, l’éducation reproduit
donc la société.
Socialisation manifeste ou latente ? Pour Durkheim, la socialisation est plus souvent latente, non
intentionnelle.
La socialisation primaire : l’enfant s’identifie émotionnellement à ses proches => Les autruis significatifs.
L’abstraction progressive : les règles mises en place avec ses proches sont généralisées à la société entière.
=> Chaque individu se crée donc son autrui généralisé.
La socialisation a pour fonction d’assigner aux individus leur statut et leur rôle, afin de renforcer la
reconnaissance des individus, l’anticipation de leurs actions. => La société peut alors être ordonnée.
ð Dans les sociétés traditionnelles, les individus avaient des statuts assignés de base
ð Dans les sociétés industrielles, les individus ont la possibilité d’acquérir des statuts différents : les
statuts acquis
Cela dit, il peut y avoir une pluralité des rôles et des statuts : source potentielle de conflits, les individus doivent
s’ajuster du mieux possible.
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6.3.2) L’approche structuraliste
La théorie de l’habitus (Bourdieu) : l’habitus assure la constance des pratiques à travers le temps. Il est déposé
en chaque individu sous la forme de structures mentales.
Par l’habitus, l’individu a certaines pratiques et des représentations précises des classes d’individus.
L’habitus vient de la socialisation primaire, largement latente. L’individu incorpore les conditions sociales et les
expériences enfantines.
En bref, l’habitus est une structure de pensée qui nous sert de lunettes, à travers desquelles on perçoit le
monde social. Entre deux individus de même classe, les lunettes seront assez similaires.
è Concernant le problème de la pluralité des statuts : « Les individus sont socialisés à préférer les devenirs
sociaux auxquels ils sont objectivement destinés. » (Les filles préféreront une orientation scolaire non-
scientifique)
A présent, la famille n’est plus le seul lieu de socialisation. Bien d’autres agents socialisent l’individu (médias,
école, …) => Comment l’individu gère-t-il les contradictions de sa socialisation ?
Tout individu en socialisation est soumis à des principes multiples, parfois contradictoires.
=> L’individu est donc porteur d’une pluralité de dispositions, qui vont être activées ou pas selon le contexte.
Par ex : si l’on a incorporé plusieurs façons de manger, on va choisir la façon qui convient le
mieux au contexte. (Avec mes parents je mange comme ceci, avec ce groupe asiatique je mange
comme cela, …)
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7) MISE EN COUPLE
Depuis le 20ème siècle, le conjoint n’est plus le choix des parents et on estime que l’amour ignore le contexte
social. => Utopie de l’amour.
Le mariage amoureux, avant impossible, est devenu une norme. De 1910 à 1960, le mariage et l’amour
semblent pouvoir être unis malgré les différences. Mais depuis la fin des années 60, la contradiction réapparait
et le couple est soumis aux caprices des sentiments.
L’utilité de la notion de coup de foudre : l’amour hasardeux, indépendant des caractéristiques sociales de
l’autre, permet de repousser l’idée qu’on aurait pu évaluer le partenaire selon nos intérêts sociaux.
L’ouvrage classique : « Le choix du conjoint », de Alain Girard. Il étudie la mise en couple dans l’âge d’or de
1910-1960. Une époque différente de la nôtre, où les rôles sociaux entre les hommes et les femmes sont très
clivés.
Eléments de définition)
En appliquant l’hypothèse de l’« amour aléatoire », on devrait retrouver une homogamie de 17%. Or, en 2006,
les couples homogames sont à 30%.
=> L’homogamie socioprofessionnelle est forte, surtout aux deux extrémités de l’échelle
sociale. (Agriculteurs très homogames)
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3 pistes d’interprétation de l’homogamie
Interprétation probabiliste : il y a beaucoup d’homogamie car deux individus du même groupe social ont plus
de chance de se rencontrer que s’ils n’étaient pas du même groupe.
Ex : les agriculteurs forment une petite communauté, ils ont peu de chance de rencontrer des.
personnes haut placées.
Interprétation culturaliste : il y a beaucoup d’homogamie car deux individus du même groupe social ont les
mêmes habitus, donc les mêmes goûts et pratiques.
Ex : les agriculteurs ont des perceptions semblables du monde et les mêmes centres d’intérêt. Ils ne
« vont pas » avec des personnes haut placées.
Interprétation rationaliste : il y a beaucoup d’homogamie car les individus ont de bonnes raisons de se mettre
avec quelqu’un du même groupe.
Ex : les agriculteurs se mettent ensemble afin d’augmenter leur capital et leur réseau.
Les femmes ont tendance à choisir un homme avec un niveau social au-dessus. =>
C’est de l’hypergamie.
è Pourquoi cette différenciation entre les sexes ?
Parce que les hommes et les femmes ne se vendent pas pareil.
Siegler : les hommes et les femmes ne se vendent pas sur le marché matrimonial de la même façon.
- Hommes = valorisés par argent et travail
- Femmes = valorisées par la beauté et leurs relations
è Plus un homme est riche, plus il cherche un équivalent esthétique chez sa femme. L’inverse pareil.
è Les hommes et les femmes ne cherchent pas la similitude, mais une complémentarité sociale.
La femme choisit très souvent un homme plus vieux, et ce dans toutes les époques et cultures.
è Pourquoi cette différentiation d’âge ?
Plusieurs interprétations)
L’autorité masculine : la différence d’âge illustre l’autorité de l’homme
ð Cette interprétation n’est pas valide dans les sociétés modernes d’aujourd’hui
L’échange des capitaux : l’homme et la femme veulent échanger leurs atouts (argent et beauté). Il y a donc un
écart d’âge parce que l’homme est riche lorsqu’il est plus vieux, et la femme est belle lorsqu’elle est jeune.
ð Si tel était le cas, l’écart devrait être de 20 ans. Or, il est en moyenne de 2 ans. L’interprétation est
donc fausse.
Les préférences intériorisées : c’est le passé biographique et la situation sociale qui permettent d’expliquer
l’écart d’âge moyen entre les époux.
ð En effet, les statistiques montrent des constantes. Par exemple, l’écart d’âge se rétrécit à mesure
que la femme vieillit. Plus la femme a d’unions loupées, plus l’écart d’âge rétrécit également.
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La Règle de dissemblance de taille
Bozon : « Tout ceci aboutit à des jugements de type moral, psychologique ou intellectuel sur les individus, qui
dessinent, mais de façon indirecte, les oppositions d’un espace social. »
è Les individus sont influencés, dans leurs choix, par leur contexte social.
- Cadre de l’interaction : il y a une forte correspondance entre les lieux de rencontre et les
appartenances sociales.
ð Par exemple, les hautes classes sont plus souvent dans des lieux privés.
- Catégories de perception : chaque individu a des normes qui l’influencent dans sa mise en couple
7.4) CONCLUSION
Les individus ne sont pas très rationnels dans leur choix amoureux homogames. Ils sont largement influencés
inconsciemment, par les autres facteurs que l’on a pu observer.
Homogamie
L’homogamie permet la reproduction sociale par des mécanismes qui guident les individus. Il ne faut pas
surestimer l’homogamie => Moins de 50% des couples sont homogames !
Règles de correspondance/dissemblance
Varient historiquement.
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8) LE COUPLE DANS LES SOCIETES DE L’INDIVIDUALISME
Famille traditionnelle => Fonction économique (X affectif, enfant doit être moral)
Famille moderne => Fonction affective (Mariage d’amour, enfant à potentiel, limitation de naissances)
è Selon Zelditch de l’époque, les familles doivent se diviser ces deux fonctions :
Parsons et Zelditch sont biaisés par leur contexte social américain des années 50. Ils pensent que l’attribution
des rôles stéréotypés est ce qu’il faut, alors que c’est juste ce qui est.
- Ont observé familles des classes moyennes urbaines et ont appliqué ça à tout le monde
- Cette organisation conjugale ne reste pas régulière => Femmes pas forcément leaders affectives car
elles ont commencé à + travailler et donc + de divorces
è Ces critiques sont intéressantes, car elles soulèvent le problème général du fonctionnalisme :
- Il ne permet pas de comprendre l’évolution des choses dans le temps
ð En effet, les fonctionnalistes attribuent aux phénomènes sociaux une fonction, nécessaire à
l’équilibre de la société. Mais lorsque ce phénomène change, comment l’expliquer ?
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8.2.2) Démarche typologique de Menahem
è Normalement, on applique notre système familial sur notre propre famille, à moins que nos deux
parents eussent de grandes mésententes. Dans ce cas-là, soit on accentue, soit on réduit fortement notre
ancien système sur notre famille actuelle.
Comment expliquer l’évolution des relations amoureuses ? Pourquoi y a-t-il plus de séparations de nos jours ?
La sexualité plastique ?
Selon Giddens, il y a plus de séparations aujourd’hui parce qu’on a plus de possibilité juridique de le faire, mais
également parce qu’on attend trop de cet amour.
Pour eux, l’évolution des relations amoureuses est très influencée par « la société du risque » dans laquelle
nous vivons.
Par « Société du risque », ils entendent par là que nous vivons de manière très libre. (trop ?)
Avant, le poids des normes et des traditions sur les relations étaient très importants. (Durée de la relation,
tâches différentiées). => A présent, les individus sont tellement libres que les relations intimes sont dans une
constante négociation.
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Le « chaos normal »
Les individus, libres et individués, cherchent une relation à la fois amoureuse et à la fois qui leur permettent de
rester libre. Une vie de contradictions permanentes, un « chaos normal » selon les Beck.
Les sociétés modernes sont caractérisées par une fluidité croissante des relations interpersonnelles et une
individuation toujours plus forte.
L’amour liquide
Les individus veulent à la fois être libres de s’extraire de relations intimes insatisfaisantes sur le long terme,
tout en étant dans ces relations idéales qui leur procurent sécurité.
8.4) CONCLUSION
TABLEAUX.
Les valeurs individuelles ont beaucoup changé au cours du 20ème siècle. Progressivement, ce sont des qualités
individuelles plutôt que relationnelles qui sont préférées. Cela est dû, de manière générale, à l’individualisation
de la société.
Ce changement a un impact sur les relations intimes. On l’a vu, l’amour conflictuel de notre époque est
caractérisé par les nombreuses contradictions que rencontrent les individus. Ils cherchent à la fois :
- Liberté individuelle
- Amour, affection et sécurité
è Les organisations conjugales et familiales changent avec le temps, sans que les fonctions sociales ne soient
modifiées en profondeur.
è Les structures conjugales s’affaiblissent, mais pas forcément les structures familiales.
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9) LES INEGALITES SCOLAIRES
Pour Durkheim, l’éducation est une action des adultes sur l’enfant. L’enfant doit développer des
caractéristiques que la société et son milieu social exigent de lui. => L’éducation est un moyen d’ajuster les
jeunes à la société.
Durkheim va beaucoup étudier l’éducation, et il fait l’hypothèse que l’école a un rôle essentiel à jouer dans
notre type de société. Elle est nécessaire dans la socialisation des enfants. Cela dit, l’école reste un problème
majeur d’un point de vue moral.
=> L’éducation morale est là pour contenir les désirs infinis de l’individu, et le rendre apte à la société. Sans
société, celui-ci ne peut exister.
Triple-objectif de l’éducation
1) Discipline
è Cette conception de l’école comme institution qui intègre et régule la société va marquer son époque.
9.2) LE DEBAT « ECOLE ET EGALITE DES CHANCES » DANS LES ANNEES 60-80
Après la deuxième guerre mondiale, l’école veut être un lieu d’égalité des chances.
A partir des années 60, les faits statistiques sont là : la trajectoire scolaire des jeunes est fortement liée à leur
origine sociale.
Les deux principaux modèles interprétatifs de la traduction des inégalités sociales en inégalités scolaires
Ils partent d’un constat commun : il existe des inégalités d’orientation entre les différents niveaux scolaires.
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9.2.1) BOURDIEU : LES HERITIERS ET LA REPRODUCTION
Résultats
1. Les enfants de cadre supérieur ont beaucoup plus de chance d’aller dans études supérieures.
=> Pourquoi ?
Selon Bourdieu et Passeron, les inégalités économiques ne sont pas suffisantes pour expliquer un tel
phénomène.
Le fil conducteur :
- Le rôle de l’école est de légitimer les héritiers, et de faire croire aux autres qu’il est légitime qu’ils
soient écartés.
- Les enseignants utilisent des codes de langages qui ne sont pas partagés par tous les groupes sociaux.
Les classes les plus hautes, elles, ont une culture proche de celle de l’école, et sont adaptés à ces
codes.
Bernstein complète ce « code » utilisé par l’école, qu’il appelle « code sociolinguistique ». Celui-ci a deux
dimensions :
1. Le code restreint : c’est un ensemble de codes réservé aux « insiders », il crée un sentiment
d’inclusion, d’appartenance à un groupe. Il traduit beaucoup de significations avec peu de mots. Ce
code est utilisé dans toutes les classes sociales. Chez les amis et la famille.
ð Ex : (…) tu vois ce que je veux dire ?
2. Le code élaboré : ce code est utilisé lorsqu’on n’est pas sûr si le savoir est partagé. C’est un code auto-
suffisant, dans le sens où il est plus abstrait que le code restreint. Les phrases sont plus compliquées.
è Bernstein observe que les enfants avec des codes élaborés (milieux favorisés) s’adaptent beaucoup mieux
aux exigences scolaires. Parce que l’école utilise des codes élaborés, base sur l’abstraction et la généralisation.
=> L’école fait de la sélection sociale.
è Quant aux enfants avec des codes restreints, ceux-ci ont plus de peine et peuvent être en échec scolaire. On
sait que l’école récompense les capacités de généralisation plutôt que des capacités créatrices, les enfants de
milieux modestes ont alors plus de peine à assimiler la matière.
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On revient à Bourdieu
La violence symbolique : c’est la capacité de faire croire aux enfants que leur place est légitime. Cela entretient
donc les rapports de domination. Les enfants intériorisent leur domination sociale.
ð (En Suisse, les classes moyennes ont 5x plus de chance d’aller au gymnase que les milieux
défavorisés)
L’atomisme : le sens que les individus donnent à leurs actions priment sur la société
La reproduction sociale (Bourdieu) se fait par le biais d’habitus de classes et de la violence symbolique. L’école
utilise des méthodes qui ne conviennent qu’aux classes dominantes, il y a donc une « promotion sociale ». La
violence symbolique, c’est le fait de légitimer cette promotion sociale.
Si cette sélection sociale est aussi légitime, c’est parce qu’elle est invisible aux plus grands nombres. Les classes
dominées acceptent que leurs enfants soient moins bons, comme si c’était normal. Cela encourage encore plus
la reproduction sociale. => Ce qui veut dire que ce n’est pas forcément l’objectif de l’école de créer cette
reproduction sociale, elle utilise surtout les mauvaises méthodes.
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Les réponses de Bourdieu aux critiques
Pour Bourdieu, qui est très holiste, les individus ont effectivement une perception du monde, mais cette même
perception est influencée par le contexte social. Les individus n’ont donc pas de vrai recul sur la réalité sociale,
et c’est le travail du sociologue de comprendre comment fonctionne la société. La société ne va pas de soi.
En contradiction avec l holisme de Bourdieu. => Boudon part des mêmes données statistiques que Bourdieu,
mais a une interprétation radicalement différente du phénomène.
Pour Boudon, il est nécessaire qu’il y ait des inégalités de rémunération, mais il n’est pas nécessaire qu’il y ait
des inégalités scolaires. => En quoi les inégalités scolaires peuvent-elles contribuer au fonctionnement social. ¨
Boudon attaque férocement la théorie de la reproduction sociale de Bourdieu, en disant qu’il est insensé
d’affirmer que l’école cherche à perpétuer les inégalités scolaires, alors qu’il n’y a aucune utilité de le faire.
Boudon attaque férocement la théorie de la reproduction sociale de Bourdieu, en disant qu’il est insensé
d’affirmer que l’école cherche à perpétuer les inégalités scolaires, alors qu’il n’y a aucune utilité de le faire.
Pendant longtemps, la pensée sociologique française, sous l’influence de Durkheim, était holiste. Les individus
étaient vus comme des marionnettes. Leurs comportements étaient issus de déterminisme sociaux.
Mais dans les années 70, l’actionnisme fait une rupture avec la tradition holiste, en revalorisant l’acteur social.
=> Les phénomènes sociaux sont le produit d’actions individuelles.
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L’analyse de Boudon
Boudon, en actionniste, part du principe que les inégalités sociales partent de choix rationnels des individus. On
parle surtout des éducateurs et de comment ils influencent les enfants, créant ainsi les inégalités.
L’hypothèse de Boudon, c’est que les parents veulent que leur enfant atteigne le même niveau social qu’eux.
Avec deux élèves de niveau faible, mais de milieux sociaux différents, les parcours scolaires ne seront pas du
tout les mêmes. C’est bien là que les inégalités s’opèrent selon Boudon.
è Selon le milieu social, on va traiter ces trois données différemment. Par exemple, la famille de bourges qui a
un enfant de mauvais niveau va vouloir qu’il ait également un statut de bourge, peu importe les coûts. Donc cet
enfant continuera en secondaire.
Chez Bourdieu, les enfants de classes moyennes étaient dés le départ défavorisés, et avaient donc un moins
bon niveau scolaire. Mais chez Boudon, on voit que ce n’est pas aussi simple que ça. Il y a des élèves de classes
défavorisées qui sont très bons. Ce qui fait qu’il y a des inégalités scolaires, c’est la façon dont les familles
gèrent le niveau et l’orientation de l’enfant.
« Dès que les doutes apparaissent, on décroche plus facilement dans les classes défavorisées. »
En bref
1. Un facteur institutionnel : tout système scolaire a un certain pouvoir d’orienter ou non. Plus l’école
s’occupe de l’orientation elle-même, moins il y aura d’inégalités scolaires.
2. Un facteur psychosociologique : les choix d’orientation sont affectés par la position sociale des
individus.
Solutions :
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9.3) LES INEGALITES SCOLAIRES III
L’approche de Duru-Bellat
Premiers travaux de Duru-Bellat : elle dénonce l’inattention concernant les inégalités de sexe dans le système
scolaire. Il y a un constat de différences mais très peu d’interprétations.
1. Les performances scolaires sont différentiées, mais cela varie beaucoup selon le pays et l’époque.
ð Différences sexuées d’aptitude scolaire : filles ont meilleure scolarité mais sont moins bonnes en
maths/science. Tentatives d’explication :
Tentatives d’explication :
o Exigences pédagogiques :
o Les profs ont tendance à voir ce qu’ils s’attendent à voir (garçons bons en maths, filles
bonnes en français)
o Quand les filles réussissent : c’est grâce à leur travail
o Quand les garçons réussissent : c’est grâce à leur intelligence, c’est naturel. S’ils échouent,
c’est parce qu’ils n’ont pas fait assez d’efforts.
è Ces comportements et cette structure de perception est inconsciente, mais les effets sont bien réels.
2. A résultats égaux, les taux de poursuite des études varient selon le sexe
=> L’orientation des garçons et des filles n’a pas de rapport direct avec leur niveau dans les matières.
Tentatives d’explication :
- Théorie actionniste :
o Les filles n’osent pas se mettre dans des filières sélectives, à moins qu’elles soient très fortes.
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3. Les choix d’orientation varient selon le sexe
Tentatives d’explication :
- Théorie actionniste :
o Les filles excluent des filières, qui sont considérées comme masculines.
Pourquoi ?
Parce que les filles anticipent qu’elles auront peu de chance de réussir et peu de chance de
bien trouver un travail ensuite.
Parce que les filles recherchent un statut moins élevé que les garçons.
=> Entre garçons et filles à qualification égale, les emplois sont moins bons chez les filles.
=> Lorsque les filles osent faire quelque chose d’atypique, elles peuvent être cadres plus
facilement que les garçons.
=> C’est également le cas pour les garçons dans des filières féminines, ils s’en sortent mieux que
les filles dans cette même filière, mais surtout les filles en général.
=> Comme Boudon : Les filles ont des bonnes raisons de se comporter comme elles le font.
Hypothèse de départ : le choix d’orientation des filles et de leur famille = des solutions de compromis, avant
d’avoir une carrière compatible avec la famille.
è Pour Duru-Bellat, le choix scolaire des individus est déterminé par des stratégies qui prévoient le bénéfice
de tel ou tel choix.
CONCLUSION
Le système scolaire n’est pas responsable directement des inégalités de genre, l’école est influencée par les
attentes sociales globales.
27
10. LES APPROCHES SOCIOLOGIQUES DU TRAVAIL I
- Rémunérées, non-rémunérées ou créatrices => La frontière entre travail et hors travail est parfois
floue => Tout dépend du contexte social et des rapports sociaux
è Au fur à mesure de l’histoire, le travail a été valorisé et a une valeur centrale (Castel). Ca ne fut pas toujours
le cas. Les sociologues s’interrogent encore maintenant du bienfait de cette centralité du travail.
Robert Castel : a travaillé sur la centralité du travail. Il analyse en détail ce qu’il appelle la « société salariale ».
- Le salariat est devenu la voie d’accès la plus directe à un ensemble de protections contre les risques de vie
quotidienne.
- 20ème à Années 60 :
28
Les conditions qui ont permis la création de la société salariale
1. Distinguer les actifs et les mauvais pauvres
2. Séparation du travail et de la vie quotidienne
3. Consommation de masse
4. Emergence du droit de travail qui fait que le travailleur a un statut social
Les non-travailleurs sont aidés par leur politique sociale nationale. On distingue les trois formes d’Esping
Anderson :
1. Social-démocrate
2. Traditionnel
3. Libéral
Dans le système libéral, le salariat est très important pour être intégré socialement. Mais dans le système
traditionnel, une femme peut être intégrée par le biais du mariage, sans le salariat. Aujourd’hui, le salariat
reste très important.
è Pour faire face contre le chômage, et donc la forme de désaffiliation, Castel ne voit pas un changement de
société. On ne peut remplacer la société salariale, mais on peut la renforcer :
è Le renforcement de ces deux ordres peut être une protection contre le chômage et l’individualisme, qui
menacent la cohésion sociale.
Castel montre à quel point la valeur du travail a changé depuis l’ère préindustrielle jusqu’à aujourd’hui.
è En une phrase, Castel défend la nécessaire centralité du travail dans l’intégration sociale des individus, mais
ce n’est pas le cas de tous les sociologues.
29
10.2.2) L’analyse de Méda : le travail est une valeur en voie de disparition
La solution de Méda : il faut remettre le travail à sa place, ce n’est pas à lui d’être la source de réalisation de
soi. Les protections ne devraient pas non plus venir du travail, ce fut déjà le cas auparavant, notamment avec
les femmes mariées. Méda propose une autre forme de contrat social, qui permettrait aux individus d’être
moins dépendants du travail => Au final, meilleure cohésion sociale.
Synthèse intermédiaire
Les sociologues sont d’accord pour dire que le salariat a un rôle majeur dans la cohésion des sociétés actuelles.
Mais la société salariale se fissure sous l’influence de la mondialisation et de la dérégulation progressive du
marché du travail.
ð Globalisation du marché : les entreprises peuvent échapper aux Etats et contourner les droits de
travail, ce qui crée une insécurité des salariés.
ð Augmentation de la concurrence
è Castel : il faut améliorer la société salariale avec des politiques publiques de lutte contre le chômage.
è Madé : la société salariale est dépassée dans notre contexte de mondialisation, il faut une autre forme
d’organisation sociale, en décentralisa
Première modernité : marché du travail organisé selon économie nationale. Femmes exclues. Modèle du male
bread winner. Bourgeois vs Ouvriers.
=> Transition entre première et deuxième modernité = crise du travail
=> Pourquoi la fin ? A cause de l’individuation, intégration progressive de toute la population.
Deuxième modernité : moins de stabilité sociale, risques globalisés, les normes anciennes sont déchues et
laissent place à un doute persistant. Insécurité générale.
ð Contrairement à Castel, Beck ne pense pas que l’on puisse sauver cette société du travail. Il est
plutôt d’accord avec Méda. Il propose un contrôle du marché.
10.3) CONCLUSION
Le travail fait mal car les individus y sont trop dépendants, vu qu’il est source d’identité, de protection et de
ressources.
30
11) SOCIOLOGIE DU TRAVAIL II
Plan :
Question : Durkheim s’interroge sur la cohésion sociale. Il s’inquiète des conséquences de l’individualisme et de
la misère ouvrière.
Proposition : dans ce contexte d’individualisation, on est en train de perdre les groupes sociaux intermédiaires
entre l’individu et l’Etat. Durkheim propose de compenser ce manque par les groupes professionnels.
Groupes professionnels : peuvent contenir les égoïsmes individuels et entretenir la cohésion sociale. Ils
garantissent à tous des droits de travail et des relations sociales.
ð Pourquoi c’est important ? Parce que la famille n’assure plus son rôle de régulateur social, et
parce que religion/l’Etat perdent leur contrôle sur l’individu. (Individualisation générale)
ð Les professions doivent assurer le processus de socialisation secondaire de l’intégration sociale
des individus. Nécessaire car l’école est insuffisante dans l’intégration totale de l’individu.
Peu de prolongement de la pensée de Durkheim en Europe mais Parsons reprend son idée au 20ème siècle.
Parsons : héritier de Durkheim. Insiste sur la place importante des professions dans la civilisation moderne
occidentale. Il y a 4 types de profession (médecine, technologie, droit, enseignement).
1. Les professionnels se distinguent des entrepreneurs, car ils font leur travail de manière
désintéressée.
2. Le professionnel a un champ de compétences limité, le client ne doit lui faire confiance que dans
ce champ.
3. Le professionnel a une neutralité affective.
4. Le professionnel s’oriente vers la collectivité plutôt que pour le profit égoïste.
31
Les fonctions des relations professionnelles :
- Le rôle du patient :
o Ne pas travailler
o Être aidé
o Doit vouloir aller mieux
o Coopérer avec un médecin
è La structure du rôle du malade est complémentaire à celle du médecin :
- Le rôle du médecin :
o L’aider à guérir
o Tout faire pour y arriver
o Coopérer
è Il y a une réciprocité des rôles
Fait partie de ces recherches sur les processus par lesquels le professionnel acquiert son statut. Merton analyse
des étudiants en médecine.
Institutionnalisation de la médecine :
- Fonctions manifestes : sélectionner les meilleurs
- Fonctions latentes : orienter les étudiants dans les différentes spécialités médicales, pourvues de
degrés de prestige et de statuts différents.
Processus d’institutionnalisation : pour qu’une profession soit constituée, il faut qu’il y ait une filière de
formation spécifique + universitaire. Dans une approche fonctionnaliste, la filière de sa profession est
nécessaire.
è La formation sert à reproduire des règles professionnelles, cette reproduction est justifiée par des savoirs
scientifiques.
Fonctionnalisme : pour qu’il y ait la reconnaissance d’une activité professionnelle, il faut qu’il y ait une
institutionnalisation de la formation. Le moment universitaire est une phase clé.
ð L’approche fonctionnaliste juge ce qui peut être ou ne pas être une profession.
Les fonctionnalistes accordent donc un grand rôle à l’Etat, car c’est d’eux que partent la reconnaissance d’une
profession. L’Etat définit les frontières des compétences par l’université.
32
12) SOCIOLOGIE DU TRAVAIL III
Plan
Les interactionnistes de l’Ecole de Chicago critiquent l’approche fonctionnaliste des groupes professionnels.
Critique du fonctionnalisme (Everett Hughes) : les problèmes rencontrés par les hommes dans leur travail sont
les mêmes. Les fonctionnalistes prennent des métiers par rapport à d’autres. Pour les interactionnistes, il faut
prendre l’ensemble des métiers en considération.
è Les fonctionnalistes insistent sur le rôle des professionnels dans l’organisation sociale. VS Les
interactionnistes insistent sur l’activité professionnelle comme un accomplissement de soi. Le travail est une
activité identitaire.
La centralité du travail : les interactionnistes pensent que le travail est nécessaire à l’individu. Ici, les
interactionnistes suivent l’idée de Durkheim comme quoi les groupes professionnels sont nécessaires à la vie
saine de l’individu.
Fonctionnalisme vs Interactionnisme : pour les fonctionnalistes, une profession est logiquement légitime du fait
de son rôle social. Les interactionnistes, eux, s’interrogent sur le processus de cette légitimité. Ils fondent leur
analyse sur les acteurs et les actions banales du quotidien.
33
Les concepts clés de l’approche interactionniste des groupes professionnels
Licence et mandate : tout métier a une autorisation et une mission que d’autres n’ont pas
Ordre négocié (de Strauss) : développement des mondes sociaux, mélange d’intérêts individuels et de
négociations collectives.
En Suisse : taux de femmes à temps partiel très élevé. Il est présent surtout lorsque les femmes ont des enfants
à charge.
Pourquoi est-ce particulièrement le cas en Suisse et moins dans les autres pays ?
è Les politiques publiques incitent les femmes au travail à temps partiel par des dispositifs fiscaux et des
lourds tarifs des crèches.
è Les femmes au foyer, c’est aussi à cause d’une stratégie rationnelle : lorsque les revenus du couple sont
différents, un des deux partenaires doit moins travailler pour une meilleure rentabilité des journées supp.
La rentabilité des journées supp. dépend des caractéristiques de la femme et du revenu de son conjoint :
inégalités entre femmes.
34
13) MIGRATION & INTEGRATION SOCIALE
Les migrants polonais ont beaucoup de peine à s’adapter, et sont pour la plupart en mauvaise santé.
=> Dans leur analyse, les sociologues ont étudié le sens que les acteurs attribuaient à leurs actions. =>
Sociologie compréhensive, comme Weber
è Thomas a fortement contribué à changer l’image qu’on avait des immigrés. L’état mental des immigrés
n’était pas lié à un problème psychologique, mais à un problème de désorganisation et de réorganisation
sociale.
Organisation et désorganisation sociale : l’organisation sociale est un ensemble de règles qui l’emportent sur
les intérêts individuels. La désorganisation sociale, elle, est le contraire : les règles ont moins de force, il y a une
plus grosse individualisation. Les individus sont confrontés à une anomie générale.
è Dans le cas de l’étude, les polonais sont en pleine désorganisation sociale, mais PAS PARCE QU’IL ONT
EMMIGRE ! L’émigration est le résultat d’une désorganisation sociale.
La réorganisation : construction d’une société américano-polonaise, qui permet une meilleure assimilation des
générations futures. Pour maintenir cet équilibre, il faut maintenir des traditions polonaises.
è L’assimilation est un phénomène de groupe, mais cela est freiné par les préjugés de la population.
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13.2) LES JEUNES ISSUS DE FRANCE/ALLEMAGNE
è Pourquoi n’y a-t-il pas d’émeutes urbaines des immigrés en Allemagne ? (Loch)
è Comprendre les différences de contextes sociaux et leur importance
è Illustre la démarche comparative en sociologie
FRANCE ALLEMAGNE
- Emeutes régulières - Violences entre jeunes
- Initiées par une jeunesse multiethnique, - Conflits intergroupes
d’origine maghrébine. - Peu de visibilité
- Violences contre l’Etat
- Forte visibilité médiatique
INTEGRATION SOCIALE
FRANCE ALLEMAGNE
- Bonne intégration scolaire - Mauvaise intégration scolaire
- Taux de chômage élevé - Taux de chômage faible
SEGREGATION SPACIALE
FRANCE ALLEMAGNE
- Forte concentration des populations - Faible concentration des populations
migrantes migrantes
POLITIQUES D’ASSIMILATION
FRANCE ALLEMAGNE
- Forte politique d’assimilation : les migrants - Faible politique d’assimilation, tolérance du
doivent devenir français. « multiculturel ».
è De manière générale, les immigrants en France sont frustrés, c’est la frustration relative : il y a un écart
entre leurs attentes et la réalité perçue.
On le voit, les immigrés en France sont « sur-intégrés », par exemple dans l’école. De manière officielle, ils sont
français, mais en réalité, il n’est pas si aisé d’intégrer une autre culture. Ils n’ont pas les mêmes privilèges que
les français. Tout cela cause une frustration et, donc, des conflits.
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14) DEVIANCE & CRIMINALITE
Plan
La sociologie s’intéresse à la déviance et à la criminalité urbaine car elle survient en conséquence du grand
changement de la société.
En essayant de comprendre le phénomène de criminalité, la sociologie est accusée d’excuser les délinquants.
=> « La culture de l’excuse ». Lahire va défendre la sociologie, en rappelant que ces critiques avantagent les
vainqueurs de la compétition sociale.
La déviance : c’est la non-conformité à un ensemble de normes acceptées par la majorité de la population. =>
Comportement déviant n’enfreint pas forcément la loi.
1. Définition des normes : définir quelles sont les normes qui régissent les comportements sociaux
(postulat de Durkheim : la transgression d’une norme = sanction)
2. Portée des normes : déterminer à quel point les normes sont-elles adoptées ou non par la population
3. Sanction légale : identifier les normes dont la transgression implique une sanction légale (=> crimes,
délits)
è Les individus sont confrontés à des normes contradictoires, ils doivent donc faire des choix
è Quels sont les groupes qui ont le pouvoir d’imposer des sanctions formelles ?
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14.2) LES APPROCHES FONCTIONNALISTES DE LA DEVIANCE + CRIMINALITE (DURKHEIM)
La déviance existe parce que la société peine à maintenir une bonne régulation sociale.
Comportement déviant : trop grand décalage entre les objectifs de l’individu et ses chances d’y parvenir. (cf.
immigrés en France, frustration relative)
ð Cela renvoie au concept d’anomie : les envies de l’individu ne sont pas assez contenues par la
régulation sociale.
Les sociétés modernes actuelles ne peuvent imposer des règles communes à l’ensemble de ces membres,
tellement que les individus se sont diversifiés avec l’individualisation.
è Comme pour le suicide, la déviance n’est pas un comportement psychologique, mais une conséquence d’un
contexte social.
Inspiré de Durkheim. Insiste sur les tensions qui pèsent sur les individus quand les normes sociales dominantes
entrent en conflit avec la réalité sociale.
Dans les années 50 aux USA : la norme dominante est la réussite matérielle individuelle, par le travail et
l’autodiscipline. Cette capacité de réussir est dite équiprobable, « tout le monde peut réussir ».
Tensions
Norme de réussite matérielle (norme dominante) vs la réalité des groupes sociaux désavantagés, qui ont peu
de chances de réussir.
è Ces groupes doivent réussir alors qu’ils ont peu de chance de le faire. Il est nécessaire de réussir pour
l’intégration sociale.
è La déviance et la criminalité est le résultat de cette haute tension : ces groupes mobilisent des moyens
illégaux pour, au final, se conformer à la norme dominante.
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Typologie de 5 réactions
- Les conformistes : majoritaires, reconnaissent les normes et les moyens institutionnels pour y arriver.
Continuent de croire à la réussite peu probable.
- Les innovateurs : reconnaissent les normes, mais mobilisent des moyens illégitimes.
- Les ritualistes : copient le comportement normatif mais oublient le but.
- Les retranchés : sont en marge de la société, ont d’autres modes de vie, ne veulent pas atteindre les
normes.
- Les rebelles : n’acceptent pas les normes, mais se distinguent par le fait qu’ils veulent imposer les
leurs. Contrairement aux autres, leur réussite serait un changement de normes.
è La typologie de Merton permet de comprendre que la criminalité ne baisse pas forcément en fonction de la
richesse de la société.
Les interactionnistes cherchent à comprendre les mécanismes qui font que des groupes ou pratiques sont
définis comme « déviants ».
La déviance selon les interactionnistes : la déviance est déterminée par la manière dont les individus se
perçoivent (interactions).
Dans la déviance secondaire, les actes de l’individus sont jugés déviants, l’individu est dans une culture de la
déviance. Il s’auto-étiquette lui-même. Il est coupé du monde social. Il va alors ajuster son comportement,
c’est-à-dire fréquenter d’autres « étiquetés ».
è La déviance secondaire augmente la déviance (ex : prison).
39
14.5) L’APPROCHE STRUCTURALISTE
Les structuralistes veulent comprendre comment les règles sont définies et mises en place. (Comme les
interactionnistes)
La déviance selon structuralistes : pas seulement le résultat d’un processus d’étiquetage ou d’une tentative
d’intégration sociale. C’est une forme active de résistance à l’égard des injustices du système social
(capitaliste).
Stuart Hall : montre que les groupes marginaux de la société (cf. banlieues de Castel) sont des boucs émissaires.
En effet, la peur de ces groupes masque le vrai problème : les inégalités.
1. Le système juridique est orienté en faveur des groupes privilégiés. (Par ex : la fraude est bcp moins
criminalisée que le marché de la drogue)
2. La non-conformité à la légalité est une stratégie de résistance contre les inégalités.
è La structure de notre société fait que nous criminalisons les individus avec la mauvaise étiquette, mais nous
invisibilisons les individus avec l’étiquette de pouvoir.
Plan :
Il y a des dimensions qui différentient les sexes : le statut, le pouvoir, les ressources, les caractéristiques
psychologiques. => Un concept contesté
40
15.2) LE GENRE COMME CONSTRUCTION SOCIALE DE LA DIFFERENCE DES SEXES (APPROCHE
ANTI-ESSENTIALISTE)
- Théorie de Touraille : les hommes sont plus grands à cause d’une certaine organisation sociale sur des
millénaires. => La taille est le fruit d’une construction sociale plutôt que biologique.
De nos jours, le droit ne fait pas de différentiation de genre, mais ce n’est pas le cas dans les faits…
Le genre est ce que nous faisons plutôt que ce que nous sommes.
Les rapports de domination liés au genre sont liés à d’autres rapports de pouvoir qui sont présents dans la
société en général. => Les rapports de genre sont en relation avec d’autres rapports de domination.
ð Rapport de Genre/Classe/Race
Inspiré du Black Feminism aux USA : ce mouvement a été influencé par la lutte des Noirs.
15.6) CONCLUSION
La sociologie du genre permet de rendre compte du système et des mécanismes qui produisent et reproduisent
les inégalités entre hommes et femmes (+ envers les minorités sexuelles).
41
LES PARADIGMES DE LA SOCIOLOGIE
Les paradigmes sont des manières de percevoir la réalité sociale. Les sociologues peuvent étudier le même
objet, mais pas la même explication de celui-ci.
Depuis 1960, la plupart des sociologues adhèrent tout de même aux idées de Merton, qui dit que la sociologie
doit :
1. Produire des interprétations qu’on peut prouver avec des données empiriques.
2. Produire des interprétations suffisamment généralisables pour expliquer un phénomène social.
LE POLE DETERMINISTE :
Leur 2 propositions :
L’individu est agi par des faits sociaux, fait social = extériorité + contraintes.
16) LE FONCTIONNALISME
Trois postulats :
Critiques du fonctionnalisme :
42
Le structuro-fonctionnalisme de Parsons
C’est la réaction aux critiques. Le structuro-fonctionnalisme est la forme « assouplie » du fonctionnalisme.
- L’action sociale de Parsons : ce sont les normes qui expliquent en majorité l’action sociale.
- Les acteurs sont motivés selon une tendance à rechercher un optimum de satisfaction.
- Les acteurs ont des rôles, la culture prescrit ces rôles.
- L’acteur a quand même des types de choix possibles. (Affectivité vs neutralité, individuel vs collectif, …)
- Contrairement à Parsons, Merton pense que la société est organisée selon des besoins, mais on peut les
combler par PLUSIEURS MANIERES, pas seulement avec une. (Par ex : la quête de normes peut être comblée
notamment par la déviance, mais pas que.)
-La mobilité sociale : le fonctionnaliste de base penserait qu’un individu reste à sa place sociale, qu’il ne peut
bouger, pour des questions d’organisation sociale. Merton pense qu’il est possible pour un individu de
s’identifier aux valeurs d’un groupe dans lequel il veut s’intégrer.
Conclusion
A retenir :
o Le fonctionnalisme pense que la société assure une cohésion sociale
o La société préexiste les individus
o La société est composée de groupes sociaux qui sont nécessaires au bon fonctionnement de
l’ensemble du système
43
17) LE STRUCTURALISME
Plan :
Marx : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur
existence sociale qui détermine leur conscience. »
è La sociologie de Marx est déterministe radicale. (Par ex : la place occupée dans la division du travail
nous donne une vision de la vie, cette vision nous pousse à une certaine conscience et à un certain
comportement)
è La structure sociale a un grand impact sur les idées et les valeurs des individus : pour
Marx, les idées dominantes d’une époque étaient celles de la classe dominante.
Les principes fondamentaux du matérialisme historique qui sont encore présents chez les structuralistes :
44
Postulats de l’analyse structurale :
è Une démarche est structuraliste lorsque l’auteur s’intéresse aux structures cachées et donne la primauté à
la société.
Il y a des structures universelles : selon Lévi-Strauss, il y a toujours eu des structures empêchant l’inceste.
Conclusion intermédiaire
Peu importe de savoir ce que les individus pensent de ce qu’ils font : leurs actes sont déterminés par des
structures sociales qui leur sont inconscientes.
Même si Bourdieu est un héritier du structuralisme francophone, il cherche tout de même à s’éloigner des
principes déterministes originels.
ð Bourdieu, en structuraliste, pense que la société prime sur les individus. Mais il s’intéresse quand
même à l’intentionnalité des individus/acteurs sociaux. C’est la raison pour laquelle il est qualifié
de « poststructuraliste ».
Bourdieu est influencé par les trois dieux de la sociologie : Durkheim, Weber et Marx. Il retient des principes de
ces auteurs, tout en constituant une perspective qui lui est propre.
Héritage de Durkheim : Bourdieu veut transformer la sociologie en science. Il est donc très attentif à la
« démarche sociologique ».
Héritage de Marx : hérite de la perspective de conflit social perpétuel. Les analyses de Bourdieu montrent les
rapports de force inégaux entre les classes (cf. les inégalités scolaires qui, selon lui, sont dues à la promotion
des hautes classes par l’école).
Héritage de Weber : mais contrairement à Marx, Bourdieu s’intéresse plus au sens que les individus donnent à
leur pratique.
ð Mais ces mêmes pratiques sont quand même bien déterminées par la position sociale de
l’individu.
Le structuralisme génétique
Développé par Piaget et Goldman dans les années 50. C’est une démarche scientifique qui étudie le réel
comme un système organisé avec les relations.
Chez Bourdieu : il veut à la fois une construction théorique et des données empiriques. Il insiste sur les
caractéristiques objectives des individus et sur la genèse des perceptions/institutions.
45
17.4) LA DEMARCHE DE BOURDIEU : L’ANALOGIE ECONOMIQUE (MARCHE)
D’après Bourdieu, le sociologue voit des logiques sociales qui échappent à la perception des individus.
La société est un espace divisé en marchés spécifiques de capitaux. Il y a des capitaux économiques, culturels,
sociaux et symboliques.
è Dans chaque champ, on retrouve une lutte entre les dominants, qui ont bcp de capital, et les dominés, qui
tentent de convertir leur capital spécifique en autre capital, afin d’être à niveau.
ð Par ex : dans la haute couture, les groupes dominés, qui n’ont pas du tout le même niveau que les
groupes dominants, tentent d’imposer un certain capital, c’est-à-dire d’autres critères
d’excellence. => Cette couture est rayonnante, drôle vs cette couture est traditionnelle, luxueuse
(groupe dominant). => Le groupe dominé avance d’autres arguments, étant donné qu’il n’a pas le
même capital économique ou culturel que le dominant.
L’habitus : c’est la perception que les individus ont de leur réalité sociale. La théorie de l’habitus permet de
dépasser le débat « Primat de la société vs Primat de l’individu » : l’individu a un certain libre arbitre mais a des
perceptions similaires aux autres de son groupe, ce qui explique pourquoi on voit les mêmes comportements
sociaux.
17.5) CONCLUSION
- Le structuralisme génétique de Bourdieu est une construction théorique et empirique influencée par le
structuralisme et le marxisme mais qui s’en différencie.
46
18) L’ACTIONNISME/L’INDIVIDUALISME
Plan :
L’actionnisme est contre l’essentialisme et l’holisme, qui surestiment le pouvoir de la société sur les
comportements et les idées des individus.
Durkheim et Marx VERSUS Weber : ceux-ci voyaient les structures sociales et les normes sociales s’imposer aux
individus. Weber, au contraire, a une approche individualiste. Il pense que les phénomènes sociaux doivent
être analysés à partir des pratiques et des représentations individuelles qui les produisent.
è Weber accord bcp d’intérêt au comportement des individus et à ce qu’ils en pensent, pourquoi ils le font.
(réf : protestants ont commencé à beaucoup travaillé à cause des raisons religieuses de leur époque)
ð Marx pensait que les individus ne savaient pas pourquoi ils faisaient tel acte, mais Weber pense,
lui, qu’ils ont de bonnes raisons de le faire. Les individus sont rationnels selon les actionnistes.
ð Pour comprendre le sens que les individus donnent à leur pratique, Weber développe l’outil de
l’idéal-type. Cet outil peut interpréter les comportements. (J’aide des personnes handicapées
pour des raisons émotives/pour des raisons rationnelles, etc…)
è Contrairement à Marx, Weber ne veut pas changer le cours de l’histoire, mais éclairer les événements
sociaux par son regard de sociologue.
47
18.3) L’ACTIONNISME DE BOUDON
Influencé par le fonctionnaliste Merton, mais Boudon remplace l’idée d’un « système fonctionnel » par un
« système d’interdépendance », en insistant sur l’autonomie des individus.
1. Les phénomènes sociaux sont dus à la somme d’actions individuelles soumises à des contraintes
externes.
2. Les acteurs sociaux sont rationnels.
3. Le travail sociologique se fait via la construction de modèles et d’idéaux types.
è L’individu évolue dans un espace de contrainte, et il fait des choix rationnels qui lui paraissent le mieux. Lors
de ces choix, l’individu a un rôle et doit répondre aux attentes.
- Fonctionnaliste : les rôles sont définis par le système et ils sont imposés aux individus.
- Actionniste : les rôles ne sont pas rigoureusement définis, les individus ont plusieurs rôles selon le
contexte. Le rôle est plus une opportunité qu’autre chose.
ð Tache de l’actionniste : examiner comment les individus assument leur rôle, comment ils les
utilisent.
Boudon sur les structures sociales : elles existent bel et bien, elles définissent les limites du possible pour les
agents, mais elles ne suffisent pas à déterminer les comportements. => On ne peut déterminer à l’avance le
sens ou les pratiques sociales.
Le changement social selon les actionnistes : il provient de la pluralité des relations sociales.
- Effet d’agrégation/émergent : effet pas explicitement recherché par les agents d’un système et qui
résulte de leurs interactions.
- Effet pervers : lorsque des individus ont un objectif de changement et que cela n’a pas le résultat
voulu.
18.4) CONCLUSION
Les actionnistes surestiment la rationalité et le libre-arbitre des individus : ils ne font pas que d’agir selon leur
intérêt, leurs actions découlent également de normes et de valeurs transmises par la société.
48
19) L’INTERACTIONNISME
- L’interactionnisme symbolique
- L’ethnométhodologie
è Se ressemblent dans les principes de base, mais se différentient par leurs méthodes de recherche
Les agents ont une certaine perception, souvent biaisée, des faits sociaux qui les entourent. Durkheim pense
que cette perception ne peut pas aider le sociologue. Les interactionnistes symboliques pensent qu’au
contraire la conception que les individus se font du monde social est primordiale pour comprendre leur
comportement social.
è Ces travaux ont permis de donner un nouveau rôle au sociologue, celui de s’intéresser à la réalité sociale
des individus dont il fait lui-même partie.
Howard Becker
- Théorie de l’étiquetage : (réf. Comportements déviants de Becker)
Chaque individu a des comportements potentiellement déviants au quotidien, mais ceux-ci ne sont pas
considérés comme déviants. En revanche, si notre entourage social nous colle l’étiquette du déviant, on va
alors se comporter comme tel. => Ce sont bien les interactions qui créent ce changement.
- La stigmatisation : c’est la mauvaise étiquette mais en pire, car ce sont des institutions qui marquent un
individu ou un groupe avec une emprunte très négative.
Goffman
La réalité sociale découle des interactions entre individus.
- Goffman a étudié la façon dont l’individu se comporte en société.
Théorie de la représentation sociale : son attitude est déterminée par les interactions qu’il entretient : il doit
donner une certaine impression aux autres, parce que l’individu doit se faire comprendre. (Par ex : lorsqu’on se
trompe de chemin, on fait signe d’hésiter avant de repartir dans la bonne direction, par égard aux autres)
L’acteur a plusieurs manières de se représenter (façade, réalisation dramatique, idéalisation …)
è La représentation se fait à moitié consciemment.
- Si un individu doit se représenter, l’autre doit le comprendre.
Théorie des cadres : les cadres permettent à l’acteur de bien interpréter le geste de l’individu. => Les cadres
permettent de s’ajuster à la situation et préserver un ordre social.
- Cadre primaire : il nous permet, dans une situation, d’accorder du sens à un geste qui est insensé
(Lève-t-il le bras pour le bus ? Pour saluer qq1 ? Pour chasser une mouche ? …).
ð Ces cadres ont parfois des limites et sont mises à mal. (Lorsqu’on a affaire à une situation
surprenante.)
49
19.2) L’ETHNOMETHODOLOGIE
Auteurs principaux : Cicourel, Schütz, Garfinkel (part de Parsons, mais critique du fonctionnalisme)
Schütz
2 grands concepts :
1. L’intersubjectivité : c’est la perception qu’a l’individu sur le sens des actions d’autrui
2. La typicalité : c’est le processus par lequel l’individu construit des catégories générales de
comportements, lui permettant ensuite de mieux lire le social avec ses expériences.
è Les ethno-méthodologues insistent sur l’intelligence sociale des acteurs, sur leur capacité d’intersubjectivité
et d’adaptation sociale.
è L’individu a une compétence interactionnelle : il connait les normes et il sait lire ce qu’il se passe
socialement autour de lui. On est loin des déterministes, qui pensent que l’individu n’a pas conscience de ce
qui se passe, et que son comportement est déterminé par ses caractéristiques sociales. Ici, l’individu réfléchit, il
anticipe les réactions extérieures de ses actes et peut en tirer profit.
19.3) CONCLUSION
Critiques :
L’interactionnisme ne fait pas totalement abstraction des pressions sociales exercées sur l’individu => Les
interactions ont un poids conséquent.
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