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Synthèse Sociologie B1 Educ – Louis

Objectifs + Examen oral :


- « S’approprier » donc pas du par cœur mais bien comprendre
- Examen oral (10 minutes) avec temps de préparation (10 minutes)
- 1 thème central (décliné en sous-questions)
- Lien avec d’autres notions/d’autres parties du cours à faire
- Attention à la précision des termes/concepts et à la nuance des propos
- COMPRÉHENSION ! à « Faire en sorte que toutes les pièces s’emboitent »

1. La sociologie : « Qu’est-ce que c’est ? »


1.1. Objet
La première tentative de définition a été écrite en partant de son OBJET qui sont les phénomènes
sociaux.
à « La sociologie est l’étude de la société et de ses phénomènes (échanges) sociaux ».

La sociologie peut être étudié selon différentes échelles :


- Macro : Processus sociaux globaux : Population d’un État à travers l’évolution du mode de vie
(industrialisation par exemple)
- Méso : Structures, institutions, organisations sociales (taille intermédiaire entre macro et
micro) : Exemple dans un hôpital, la famille, etc.
- Micro : Relations entre les individus (proximité) ¹ sphère de proxémique :

Sphères de proxémique (E. Hall, 1971) :


Les normes de proxémique :
- Distance intime (réservée aux plus proches)
- Distance personnelle (entre amis)
- Distance sociale (entre connaissances, collègues...)
- Distance publique (avec des inconnus, des groupes)

Il existe une relation entre la distance sociale et la distance spatiale : société en stratification sociale
ou échelle sociale.

Selon Hall, la distance sociale et spatiale évolue en même temps, en correspondance :


- + la distance sociale est grande ; + la distance spatiale est grande
- - la distance sociale est petite ; - la distance spatiale est petite
Exemple : Si la distance sociale est grande et qu’on marque une distance spatiale petite, cela peut
être considéré comme un manque de respect.

Ces normes sont culturelles : distance plus importante en Europe du Nord et en Asie que sur le
pourtour méditerranéen et qu’en Afrique (donc les sphères varient).
Dans le contexte professionnel, il faut y être attentif afin de ne pas provoquer une gêne chez l’autre
(parfois étranger (pour des affaires par exemple)).

Schéma page suivante

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1.2. Caractère scientifique (La sociologie est une science)
La sociologie est une science qui étudie les phénomènes sociaux.

Le rapport du sociologue à son objet est complexe car la réalité sociale est à la fois objective et
subjective pour l’homme.

Le chercheur fait partie de la société donc il est difficile pour lui d’être totalement objectif. C’est
pourquoi il doit faire attention à la rigueur et à la méthode.
Il faut qu’il pose une question neutre (donc mettre sa subjectivité de côté et poser une question de
façon empirique (des faits)).

La rigueur et la méthode de la sociologie sont caractéristiques d’une science (démarche


scientifique) :
- Objectivité (neutralité axiologique)
- Méthode scientifique (question de départ, exploration, problématique, hypothèses, divers
outils pour le recueil des données, analyse des résultats...)
- Généralisation après analyse objective

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La dualité de la réalité sociale (l’individu et le système) :

La société est duale car comme pour une médaille, il y a deux faces mais un même « objet ».
Donc on ne saurait pas étudier les individus sans étudier la société.

Individus

Société

MAIS on peut mettre l’accent sur un côté.


Les deux côtés s’influencent réciproquement.

Métaphore du filet de pêche :


Filet = société
Fils = individus
à L’un sans l’autre n’existe pas (les fils ensemble forment un filet et le filet sans fils n’est pas
possible).
à Influence réciproque

à Dualité (dualisme)

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1.3. La sociologie dans le champ des sciences sociales et humaines
La sociologie est-elle la seule discipline scientifique à s’intéresser aux phénomènes sociaux ?
Non. Il y en a plusieurs sciences humaines et sociales qui s’intéressent aux phénomènes sociaux
(psychologie, économie, droit, science po, science de l’éducation, philosophie, géographie sociale et
économique, histoire, etc. etc.). Exemples :
- L’acte de pleurer (psychologie)
- La consommation (économie – science politique)
- La relation entre un bénéficiaire et un éducateur (science de l’éducation – sociologie)

Quel enseignement peut-on tirer de ces exemples pour définir une discipline scientifique ?
Une discipline scientifique est une discipline qui a pour méthode une démarche scientifique
(objectivité, question de départ, exploration, problématique, hypothèses, etc.).

Exemple :
En sociologie on peut faire le raccourci que les hommes pleurent moins que les femmes.
Or, non, ce n’est pas vrai dans le monde entier. Cela dépend des normes, des cultures, etc. ainsi que
des stéréotypes de genre qui influencent l’éducation (ici c’est « mal » vu pour un homme de pleurer).

Les sciences humaines sont complémentaires entre elles mais chacune de ces sciences est autonome
(mais pas indépendantes pour autant puisqu’elles s’appuient les unes sur les autres). On peut dire
qu’elles sont en interdépendance et complémentaires entre elles.

1.4. Spécificité de l’approche sociologique


Une science ne se définit pas (seulement) par son objet mais aussi par la perspective utilisée.

Originalité de la sociologie : Elle « explique le social par le social » (Durkheim), elle analyse les
comportements individuels et collectifs en soulignant leur caractère social (caractère social d’un
comportement à généralité (répétitions)).

1.5. Méthode sociologique


Les 3 grandes étapes de la démarche scientifique sont :
1) Question (attention donc à ce qui veut être mis en évidence et attention aux préjugés –
exploration)
2) Modèle d’analyse (problématisation, construction d’hypothèses et d’indicateurs)
3) Vérification des hypothèses (confrontation des observations aux indicateurs préalablement
définis (empirisme !))

Description des faits :


- Quantitatives (données statistiques)
- Qualitatives (observations, entretiens, échantillonnages)

Organisation des données : convergences, divergences, analogies, typologies...)

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Explication des phénomènes : Différentes démarches :
(Paradigme : Vision théorique des choses)
- Causale : D’où cela vient-il ? (Durkheim avec le suicide : cause du suicide à manque de
cohésion sociale (en + d’autres causes))
- Compréhensive : Pourquoi le fait-on ? (Comprendre de l’intérieur ce qui pousse à faire tel
ou tel truc (se mettre à la place de l’autre))
- Fonctionnaliste : A quoi cela sert-il ? (Merton avec la danse de la pluie : fonction qu’un
élément a dans son système)
- Structuraliste : Comment est-ce organisé ? (En fonction de la structure : quelle place a tel ou
tel élément)
- Dialectique : Quelles sont les contradictions internes ?

Élaboration de modèles et théories scientifiques : Niveau de vérité supérieur aux opinions


communes :
- Le social évolue et se transforme à Vérité sociologique ¹ universelle (en fonction de la
culture en présence)

On vérifie que les hypothèses passent « l’épreuve des faits » à si oui, elles auront plus de valeur (de
validité).

1.6. Sociologie spontanée


- Que savez-vous des inégalités sociales ?
o Hommes-Femmes ; Riches-Pauvres ; ...

- Que connaissez-vous au sujet de l’immigration ?


o Immigration : de travail, de famille, subie, volontaire, ...

- Que savez-vous des différences de genre ?


o Genres : homme, femme, autre ; Différences des salaires, des droits, ...

- Que savez-vous des relations employeurs-employés ?


o Profit-Rendement

- Que savez-vous de la délinquance ?


o Lien avec niveau socio-économique

Nous avons tous des représentations sur le monde qui nous entoure. D’où viennent-elles ? :
- Éducation (façon de penser des parents)
- Culture (et société, classes sociales)
- Vécu (donc pas objectif puisque perception sélective (avis en fonction d’expériences
personnelles))
- Médias (bulles de filtrage (algorithmes) : infos filtrées selon nos intérêts, nos croyances à
renforce l’entre-soi : être avec des gens qui pensent comme moi (on pense donc qu’on a
raison))
- École (nos options, nos études)
- Loisirs
- Lois
- Fréquentations (nos amis)
- Politique
- Stéréotypes

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Rupture avec la sociologie spontanée :
En tant qu’acteur de la vie sociale, nous développons un ensemble de représentations sur la société.

Cet ensemble de représentations est subjectif et d’abord limité à notre propre expérience. Ensuite,
l’école, les médias, l’entourage... contribuent à alimenter ces connaissances subjectives du monde
social. Elles s’imposent car perçues comme évidentes (reposant sur l’expérience personnelle et
l’observation indirecte).

Ces connaissances intuitives sont rarement valides !

Cette connaissance intuitive du monde social généralise le plus souvent à partir de quelques cas
particuliers, sans rigueur méthodologique ni objectivité (évidences >< sociologie scientifique).

La manière dont les infos sont reportées (ex : sensationnalisme) influence notre représentation.
Il faut prendre conscience de ce qui nous influence.

1.7. Objectifs
- Comprendre les phénomènes sociaux, l’organisation et le fonctionnement des sociétés,
l’impact de la dimension sociale sur les comportements individuels et collectifs. En d’autres
mots :
o Avoir une vue objective sur la société
o Se comprendre soi-même (ses déterminants sociaux)
o Voir les choses autrement (ne pas/plus être auto centré)

- Par la théorisation, la sociologie permet de prendre de la distance pour comprendre les


déterminations et les situer dans un contexte plus large (et ainsi proposer des modèles
théoriques).
o à Décentrer les individus (par rapport au milieu social, aux habitudes)
o à Alimenter la réflexivité
o à Accroitre la capacité d’adaptation, d’autonomie et de décision des acteurs (par la
déconstruction et l’explication des influences)
o à Fournir une connaissance concrète, des enseignements pertinents sur la réalité
sociale (concepts, théories et méthodes)

- La sociologie est non normative (ne juges pas, ne prend pas position bref est neutre).

- Comprendre pourquoi est la meilleure façon de combattre.

1.8. Utilité de la sociologie : Pour qui ? Pour quoi ?


Selon P. Bourdieu : « La sociologie dérange car elle désenchante le monde ».
Pourquoi ?
- En analysant le fonctionnement de la société, la sociologie met en évidence des aspects
négatifs
- Elle contredit la sociologie spontanée et peut donc être dérangeante pour certains
- Elle met en évidence nos conditionnements sociaux

à Elle va montrer la vérité qui va contrer ces discours (populisme, extrême droite).
Le populisme donne une simplification erronée d’un fait de société (donne donc l’illusion de
comprendre). Exemple : Le chômage ? C’est à cause de l’immigration.
La sociologie va dévoiler une vérité « cachée »
Elle dérange aussi parce qu’elle montre ce qui nous influence.

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1.9. Évolution de la discipline
- Spécialisation à Nombreux sous-domaines de la sociologie (travail, santé, famille,
politique...) mais s’intéressait à la société (dans son ensemble) à la base.
- Différents niveaux : Macro, méso et microsociologie
- Contient des concepts clés, théories, auteurs, paradigmes, etc.
- 2 grandes questions fondatrices toujours d’actualité :
o Le lien social
o La stratification sociale

1.10. Deuxième tentative de définition


Si l’on intègre les éléments suivants :
- Objet (s’intéresse aux phénomènes sociaux)
- Perspective (dimension sociale de nos comportements)
- Méthode (méthode scientifique, empirique, critique, neutre)
- Projet/objectif (vue objective, etc.)

à (Pas à connaître par cœur mais à bien comprendre) La sociologie est la science qui étudie les
phénomènes sociaux (objet) avec une méthode spécifique, empirique, critique et réflexive
(perspective et méthode) en vue de dégager des modèles théoriques explicatifs (projet, objectif)

1.11. Origines de la sociologique


Apparue dans un contexte particulier : la 1ère révolution industrielle (fin 18ème - début 19ème)

Mutations :
- Technologiques : chemin de fer, machine à vapeur, ...
- Économiques : capitalisme industriel
- Sociales : essor de nouvelles classes sociales et déclin des formes traditionnelles
- Démographiques : exode rural
- Politiques : pouvoirs démocratiques, libéraux, ...
- Culturelles : - de valeurs traditionnelles et + de valeurs individualistes et égalitaires
- Scientifiques : essor de l’esprit scientifique et laïc >< croyances religieuses
- ...

à Volonté de chercher une explication aux phénomènes sociaux ailleurs que dans l’ordre social
traditionnel (surnaturel ou divin)

La loi des 3 états ou les étapes de l’avènement de l’esprit scientifique (A. Comte) :
- État théologique ou fictif
- État métaphysique ou abstrait
- État scientifique ou positif

à Recours à l’observation, à la comparaison et à l’expérimentation.

Pour info, les « précurseurs » sont Montesquieu, Saint-Simon et Comte. Les « fondateurs » sont De
Tocqueville, Durkheim et Tarde.

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1.12. Questions à préparer
- Quelles sont les 4 composantes de toute réalité sociale ?
- Pourquoi l’homme est-il à la fois acteur et personnage de la réalité sociale ?
- Quelle est la spécificité de la perspective adoptée par la sociologique ?
- Expliquez pourquoi les sciences humaines sont autonomes mais pas indépendantes.
- Pourquoi est-il important de rompre avec la sociologie spontanée ?
- Quelles sont les 3 grandes étapes de la méthode scientifique utilisée par la sociologie ?
- Dans quel contexte la sociologie est-elle née et pourquoi ?

2. Premier principe : Se défaire des préjugés et idées reçues


Par R. Hoggart (sociologue anglais) et M. Salhins (anthropologue américain).

2 travers de la pensée, 2 écueils à éviter :


- Subjectivisme : défaut de la pensée qui consiste à réduire sa connaissance des choses à sa
propre expérience personnelle, à sa perception individuelle (à Illustration avec R. Hoggart)
= notre vision/manière de faire est la référence
- Ethnocentrisme : phénomène culturel collectif qui consiste à considérer les éléments de sa
culture comme des références pour évaluer les normes, valeurs et pratiques des autres
cultures (à Illustration avec M. Salhins)
= notre culture est la référence

2.1. Illustration « The uses of litteracy » - Hoggart (1957)


Hoggart est sociologue anglais. « The uses of litteracy » veut littéralement dire « les usages d’avoir
appris à lire et à écrire ».

- Spécificité de la double appartenance du chercheur :


1) Né dans les classes ouvrières anglaises (est dans la précarité économique et culturel)
2) Élève extrêmement brillant (école s’étant démocratisé) (est dans l’élite intellectuel)

- Contexte et objet de la recherche :


Arrivée des médias (TV, radio) à transformation de la société à va étudier l’impact de cette
transformation chez les classes populaires

- Méthode de recherche :
Attention à la subjectivité car il vient des classes populaires. Il va donc établir une méthode de
recherche très riche et poussée (donc objective – avec entretiens, grille d’observation, etc.)

Critiques de la bourgeoisie face à la classe populaire :


- 1er trait : Prodigalité – imprévoyance – dépense facile et surendettement :
Dépense facile des ouvriers
à Il le vérifie par les faits et confirme cette critique
Ces dépenses qui semblent excessives seraient en fait un bon moyen de rassembler la classe sociales
(cohésion de groupe) (ex : viande qu’on partage entre nous...)

- 2ème trait : Délaissement des enfants – frivolité :


+ de liberté pour les enfants et surtout + de frivolité pour les filles (habits, maquillage)
à Il le vérifie par les faits et confirme cette critique
Les filles vont très vite se marier, les enfants vont très vite travailler, etc. donc on leur laisse de la
liberté plus tôt.

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- 3ème trait : Déclin de la culture « traditionnelle » avec l’abrutissement des médias :
La classe populaire était forte, travailleuse, courageuse et se serait fait abrutir par les médias (type
Closer, romans à l’eau de rose...).
à Il le vérifie par les faits et confirme cette critique mais va plus loin (les ouvriers disent : « on sait
que c’est con mais ça occupe » cela leur crée des sujets de conversation mais gardent un esprit
critique envers ces médias.

Apports de la sociologie :
- Prise en compte du contexte
- Dépassement de la description pour accéder à l’explication
- Identification d’un point commun aux classes populaires : leur position structurelle :
comment se structure la société qui serait (partout dans le monde) :
Classe bourgeoise

Classe populaire (précarité économique et culturelle) + *


* Cela caractérise cette approche structurelle. Pas encore de sécurité sociale (donc
solidarité/cohésion)

à Approche structuraliste : saisir la STRUCTURE, c’est-à-dire la règle implicite d’agencement des


différents éléments constitutifs de l’ensemble pour accéder à leur compréhension.
C.-à-d. comment les éléments sont agencés les uns par rapport aux autres.

Approche holiste (holisme à holos = le tout)


à Ce qui détermine la position est la position structurelle par rapport au tout c.-à-d. à la globalité de
la société.

2.2. Illustration « Age de pierre, âge d’abondance » - Salhins


Cet anthropologue américain va étudier des sociétés « archaïques ». Ce sont des sociétés qui vivent
en marge des sociétés modernes « développées » (exemple : tribus (sociétés) indigènes).
Il a réalisé ses travaux d’anthropologie en s’immergeant dans ces sociétés.

- La perception des Occidentaux à leur égard :


Sociétés de misère. Ils les appelaient les « primitifs ». Ce terme a une consonance de sous-
développés, négative (sales, sauvages, pas éduqués, etc.).

- Observations sur le terrain (en s’immergeant dans ces sociétés) :


Il va observer que :
o Sociétés nomades (si ressources épuisées sur place, ils se déplacent)
o Tout le monde travaille (en fonction de leur capacité/physique)
o Les besoins exprimés sont rencontrés par les ressources sur places (= se
correspondent : faim à va chasser)

- Constat :
Correspondance des besoins et ressources à sociétés d’abondance (tous les besoins trouvent
satisfaction).

Met en évidence que la perception occidentale (misère) est « fausse » car ces gens trouvent
satisfaction à leurs besoins.

On projette donc NOS normes comme « développées ».

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Nos besoins (électricité, sécurité) ne sont pas les mêmes que les sociétés archaïques donc une
société n’est pas plus développée qu’une autre.

Origines de cette perception tronquée :


- Erreur 1 : Étude de ces sociétés alors qu’elles sont dénaturées (modification des sociétés
avant de les étudier : exemple : esquimaux : pêche intensive « occidentale » à « tiens les
esquimaux n’ont plus de poissons »)
- Erreur 2 : Vision ethnocentrique des sociétés capitalistes avec projection de leurs besoins

Ethnocentrisme : Phénomène culturel collectif qui consiste à considérer les éléments de sa culture
comme des références pour évaluer les normes, valeurs des autres cultures (ethnocentrisme de
classe, ethnocentrisme religieux, etc.).

Attention, l’ethnocentrisme :
¹ notre société est la meilleure
= notre société est référente (on compare à partir de notre société (de ses normes, valeurs, etc.).

Qu’est-ce que cela entraine ? à Vision restreinte de la réalité, clivages, tensions/guerres (État
Islamique, nazisme, ...).

2.3. Quelques concepts comme clés de lecture


Chaque concept apporte une vision différente.

Culture :
La notion de culture :
Tout ce que nous faisons est culturel (ex : façon de dormir à au moyen âge, on dormait « assis »
(comme dans la série Kaamelott)), même dans les besoins universels (dormir donc, mais aussi
manger, boire, se déplacer).

Rocher : « un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui,
étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective
et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte ».

« Formalisées » : codifié (lois, règlements à explicite) mais par exemple se faire la bise n’est pas
codifié (implicite) alors que « tout le monde » au sein d’une même société fait la même chose.
« Apprises et partagées » : éducation, mimétisme, ... à la culture n’est pas dans les gênes.

Grande pluralité de cultures dans une société : religion (les chrétiens du Brésil n’ont pas la même
culture que les chrétiens italiens).
Petite pluralité de cultures dans une société : secte, culture familiale (« liberté » de cultures plus
restreinte).

Les grandes caractéristiques de la culture :


La culture concerne toutes les activités humaines (cognitives (« intellectuelles »), affectives et
conatives (« actions », passage à l’action))

La culture peut avoir un degré de formalisation variable :


- Règles formelles (lois, règlements intérieurs...)
- Règles informelles, implicites, acquises par la socialisation

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La culture a une dimension collective de partage à idée de « distinction » (distinction par rapport à
notre groupe (non partageons la même culture) mais pas avec d’autres groupes.

L’acquisition par apprentissage de la culture.

Les « fonctions » de la culture :


- Fonction sociale (collective) :
Essayer de nous lier en créant un univers de sens qui sont les mêmes (but de la culture) à lier les
gens entre eux par un « élément » partagé de tous.
La culture va transformer un point objectif en une représentation commune.

- Fonction psychique (individuelle) :


Comment la culture va nous façonner. Elle a un impact sur notre personnalité de base à modelage
culturel (même si ce « moule » n’est pas rigide à nous sommes tous différents).

- Fonction d’adaptation à l’environnement :


Au travers de l’adaptation culturel de nos comportements, l’environnement joue également un rôle
(sieste et magasins fermés en début d’aprèm en Espagne, dans notre société on mange de la biche
mais pas des antilopes, en fonction de climat, etc.)
Donc des techniques et technologies différentes qui d’adaptent en fonction de l’environnement dans
lequel on évolue (hutte, maisons « en dur 4 façades », pilotis, ...).

à Culture = le prisme (métaphore de la paire de lunettes) à travers lequel l’homme perçoit la réalité,
qu’il utilise pour s’adapter à cette réalité et pour la contrôler.

Normes & valeurs :


Normes, valeurs, culture :
Toute société se réfère à un ensemble d’idéaux et de codes.

Les valeurs qui définissent les idéaux communs, ce qui est « bien » et ce qui est « mal », et les
normes qui les traduisent en codifiant les comportements individuels.

On peut dire que les valeurs = principes moraux (ex : fidélité, honnêteté, respect)

En fonction de nos valeurs, on va appliquer certaines normes.

Normes = règle qui va orienter nos comportements (norme formelle (rouler à droite) et informelle
(se serrer la main ou se faire la bise en fonction de la situation)).

Les normes vont codifier ce qui se fait ou non.

Normes ou valeurs sociales : quelque chose qui a un caractère social à production/construction


sociale (partagée par « tous ») mais varie dans le temps, dans l’espace et dans les groupes sociaux.

Ce qui nous semble normal ou non varie selon le contexte (temps, lieu, etc.), exemple : virginité
(temps), ponctualité (lieu), ...

à SYSTEME DE VALEURS ET DE NORMES = CULTURE

Ces systèmes (et ce qui en découle (normes et valeurs)) sont socialement construits.

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« Système de valeurs et de normes différents dans le temps et dans l’espace : production sociale
attachée à un groupe +/- grand. ».

Système de valeurs :
Certaines valeurs sont présentes dans bien des cultures.

Ce qui est propre à chaque société = la place (hiérarchie) et le contenu concret associés à chaque
valeur, c’est-à-dire son système de valeurs.
Exemple : priorité à : la franchise ou à la politesse ? L’individu ou au groupe ? La ponctualité ou la
convivialité ?

Le contenu qu’on met derrière la valeur peut être variable.


L’importance de la valeur peut être variable aussi (contexte, relation avec l’autre, lieu, ...)

HALL a démontré que nous avions une représentation linéaire du temps (en Europe occidentale)
mais qu’il y avait aussi une représentation circulaire du temps (hier est comme aujourd’hui et sera
comme demain) (en Afrique, aux Antilles, en Asie).

Représentation linéaire : le temps qui passe est passé et n’est pas récupérable (« temps perdu » ; « le
temps qui passe », etc.).
Représentation circulaire : hier ressemble à aujourd’hui et aujourd’hui ressemblera à demain
(principe de ponctualité beaucoup moins fort qu’en Europe par exemple) à donc « pas grave » si ce
n’est pas aujourd’hui

+ abstrait

à formelles

à informelles
+ concret
à informelles

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On interprète la plupart du temps le comportement des autres en fonction de nos valeurs et
normes et non pas les leurs.

La plupart des normes qui régissent nos comportements sont informelles, implicites. On doit
donc les comprendre pour les appliquer. Comment ? Par mimétisme, par analyse des
réactions des autres, est-ce « normal » ? (vient des normes) à incorporation des normes et
valeurs par socialisation.

Socialisation (processus et instances) :


= Apprendre à vivre en société

Le processus et les agents de socialisation :


Processus d’incorporation des normes et valeurs des groupes d’appartenance :
- « Processus » : apprentissage progressif jamais achevé
- « incorporation » : lorsque cette culture est intériorisée, l’individu ne s’interroge plus sur la
pertinence de sa façon d’agir, de penser, de ressentir
- « normes » : règles de conduite sociales et culturelles
- « valeurs » : idéaux collectifs

- transforme des êtres humains (au sens biologique du terme) en sujets sociaux, membres à
part entière de la société

- génère la possibilité de compréhension et de communication, le sentiment d’appartenance à


un groupe, la solidarité...

On ne va pas tous incorporer les normes et valeurs de la même manière.


La socialisation est un acte actif (par opposition à un acte passif).
Grâce à ces « codes » on va être capables de s’intégrer aux autres.

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« Incorporer » car acquis et non inné (on assimile en profondeur « pour » que nos actions soient
automatiques).

à La socialisation modifie donc un être « biologique » en un être social (quelqu’un intégrer dans la
société)

Le processus et les agents de socialisation :


Instance de socialisation = agent de socialisation à personnes, groupes, instituions qui jouent un
rôle dans la socialisation.

2 étapes :
- Socialisation primaire (première-fondamentale) lors de l’enfance via la famille, l’école, les
pairs (personnes qui ont les mêmes caractéristiques que nous), les médias.
Ces 4 instances de socialisation jouent des rôles différents :
o Famille : Culture, religion, goûts, éducation, modèle de comportements (papa et
maman en modèles)
o École : éducation (apprenne et privilégie les normes et valeurs dominantes de notre
société (lire plutôt que de regarder la TV)
o Pairs : ex : attention des pairs à l’école à gros mots
o Médias : reflet de notre société à travers les médias

- Socialisation secondaire : ultérieurement, au travers d’un autre groupe social que celui de
départ

Focus sur les principaux agents de la socialisation primaire (voir ci-dessus) :


- La famille : 1ère courroie de transmission, qui présente les caractéristiques :
o D’intervenir dès la prime enfance (grande réceptivité de l’enfant)
o De délivrer les apprentissages fondamentaux
o D’exercer à travers des relations intensément affectives
o De proposer un modèle de vie (notamment des rôles masculins et féminins)

- L’école : apprentissage de la vie en groupe + reflet de la culture dominante de la société


(normes, valeurs, façons de penser/parler/se tenir...)

- Les pairs : individus présentant les mêmes caractéristiques. L’enfant accède à une société à
sa portée (relations de groupe, coopération, conflit, comparaison, mimétisme...)

- Les médias : dont la télévision et internet (temps important, images stéréotypées


véhiculées...)

L’évolution de l’institution familiale dans notre société : Le pluralisme familial :


= Comment la famille a changé.

A partir des années 1960 : nouvelles configurations familiales toujours + nombreuses.

Changements dans la cellule familiale :


- Recul du mariage
- Banalisation des divorces
- Multiplication des familles monoparentales et recomposées
- Revendication du mariage homosexuel et de l’homoparentalité
- Baisse du taux de fécondité
Ces points vont être développés ci-dessous.

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Le recul de l’institution du mariage :
- L’Église perd du « pouvoir »
- Fréquence augmente après la 2ème GM
- Au début des années 1960 : diminution d’environ 40% et progression des couples hors
mariage (Mai 68, remise en question des institutions et déchristianisation de la société,
alternative de la cohabitation légale depuis 2000)
o (Mai 68 : révolution étudiante (initiée en France) pour + de liberté dans tous les
domaines (stop métro-boulot-dodo))
- Société pré industrielle : société d’abord ; « post » (et toujours maintenant) : individu
d’abord à changement social
- Pas une institution complètement dépassée non plus
- Quand on se mariait c’était très souvent par intérêts et pas par amour
- Difficulté à former un couple et à le maintenir : idéalisation du couple, bonheur conjugal,
réalisation de soi et autonomie recherchée de concert (« êtres libres ensemble »)
- La société de maintenant est une société individuelle à difficulté d’avoir une « cohésion »
sociale

La banalisation des divorces :


- Depuis le milieu des années 1960 : progression du nombre de divorces (aujourd’hui, entre 50
et 65% des mariages se terminent par un divorce)
o à Avant 1960, 1 mariage sur 15 finissaient par un divorce ;
à Après 1960, + d’1 mariage sur 2 finit sur un divorce
- Causes multiples :
o Difficulté de vivre « libres ensemble »
o Émancipation matérielle (et « psychologique ») des femmes
o Possibilité juridique de demander le divorce par consentement mutuel (plus de
lourdeur administrative)
o Déchristianisation de la société
o Moindre pression sociale
o Préjugés moins prégnants
- Conséquences matérielles et psychologiques
o Avant : communauté des biens (les biens appartenaient aux deux), maintenant ce
n’est plus trop le cas.
o Cependant, les femmes sont souvent le parti le plus pauvre des deux car le salaire
des femmes (mères) est moindre que celui des hommes (pères) + les enfants souvent
à la charge de la mère...

La multiplication des familles monoparentales et recomposées :


- En constante augmentation dans notre société
- Hommes et femmes inégaux sur ce marché de la deuxième chance

La revendication du mariage homosexuel et de l’homoparentalité :


- Mariage homosexuel autorisé en Belgique depuis 2003
- Droit à la filiation reconnu en 2006 avec le droit à l’adoption pour les couples homosexuels
- Nombreux sont ceux à avoir leurs propres enfants
- Il y a un gros débat sur la GPA (Gestion Pour Autrui) pour les homosexuels

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La diminution du taux de fécondité :
- Nombre moyen d’enfants nés vivants/femme en âge de procréer
- Baby-boom après la 2ème GM (2,5 à 2,7 dans les années 1950 et débuts années 1960) à
diminution à partir des années 1970 (< 2) (avant 1970 : les « 30 glorieuses » : quasi plein
emploi puis choc pétrolier et crash boursier à moins d’argent à moins d’enfants)
à plancher historique de 1,5 au milieu des années 1980 (« baby-flop ») à 1,78 en 2015
o Pour infos : Les enfants du baby-boom sont désormais des papys et mamys (« papy-
boom ») à beaucoup de pesions à payer par les enfants du baby-flop à problème !
- Causes :
o Croissance de la population active féminine (femmes au travail et plus au foyer)
o Manque de structures d’accueil et cout de celles-ci (crèches, gardiennes, ...)
o Efficacité des moyens de contraception (pilules, capotes, ...)
- Report dans le calendrier des naissances (on fait des enfants plus tard car études, boulot,
coûts de la vie et des enfants, ...)
- Enfants moins nombreux mais réellement désirés et investis sur le plan affectif (avant : on
avait besoin d’enfants comme main d’œuvre « bon marché » pour travailler et aussi comme
« bâton de vieillesse » = enfants pour aider (financièrement notamment) les parents (la sécu
sociale n’existait pas)

Il n’existe plus de modèle unique de la famille.

Les mentalités à l’égard des pratiques conjugales et familiales ont largement évolué.

Certains prétendent que la famille est en crise... OR :


- Dans toutes les enquêtes sociologiques, la famille émerge comme valeur principale

- Bonheur conjugal idéalisé et enfant investi sur le plan affectif

- Augmentation de « jouer son rôle de parent » et diminution « d’enfants utiles »

- Liens familiaux primordiaux au sein de la famille nucléaire et aussi présents au sein de la


famille élargie (solidarités intergénérationnelles importantes)

- On passe d’une famille patriarcale (société traditionnelle (... à 1850)) à une famille
conjugale (société moderne (industrielle) (1850 à 1970))
o Société traditionnelle (à 1850) : Autoritaire du père dans les faits mais aussi dans les
lois (droits uniquement aux pères et pas aux enfants ni aux femmes à code civil
napoléonien)
o Société moderne (industrielle) (1850 à 1970) : Lors et après la révolution
industrielle : Tout change (société change) et y compris la famille à famille
conjugale (famille dans laquelle les deux parents de sexe différent ont tous les deux
de l’autorité et des droits (lien avec l’individualisme)).
o Puis société post-moderne (1970 à ...) : Famille associative : chaque individu à son
poids (on négocie). Même les enfants peuvent négocier (exemple : « Je peux dormir
chez ma copine ? » à 16-17 ans) à individualisme triomphant

16
Focus sur les principaux agents de la socialisation secondaire :
Se fait ultérieurement, au travers d’un autre groupe social que celui de départ
À noter que la socialisation secondaire se fait principalement au travail (pour des jeunes adultes).

- Mais aussi avec un groupe de pairs, dans les milieux socio-professionnels, les syndicats, les
partis, les médias, les relations avec le voisinage, etc.
- Déclin de certaines institutions et nouveau rôle joué par d’autres dans ce processus (ex :
diminution de l’importance de l’Église)
- Présence de nombreux agents tout au long de la socialisation :
Tellement d’agents de socialisation que la société est de moins en moins homogène.
Avant : quasiment tout pareil pour tout le monde (école, traditions, éducation, ...) ;
Maintenant : pluralisme normatif (pluralité de normes)

à Avec quels effets ?


o Décalage, perte de points de repère. Exemple : on mange quand on veut chez soi et
plus tous ensemble en famille MAIS règles strictes à l’école à enfants perdus à ne
trouvent pas leurs places.
Pleins de modèles à différenciation à Société moins homogène.

Processus de socialisation :
Pourquoi parler d’un processus ?
- La socialisation n’est jamais « terminée » ou « acquise » (se fait de manière continue) :
o Puisque la position sociale des individus évolue (nouveaux statuts, nouveaux rôles),
qu’ils intègrent de nouveaux groupes, de nouvelles structures (éléments culturels
différents) (voyage, sport, travail) ...
o Puisque les sociétés évoluent (et le système de valeurs avec elles à mentalité
évolue comme les gens) à apparition de différences entre individus et groupes
sociaux (innovateurs, conformistes, réactionnaires et nostalgiques...)
o à

Quelle importance ce processus peut-il avoir, tant pour la société que pour l’individu ?
Processus essentiel tant pour les individus que pour la société : le respect des normes et
valeurs collectives permet l’intégration (identité personnelle) et la cohésion (équilibre social)
à Individu : si on n’est pas capable de se socialiser à rejet de la société
à Société : si chacun a des normes différentes à anarchie, K.O. à pas de cohésion sociale

Concept de socialisation :
La socialisation au cœur de la dualité société/individu.

La socialisation passe par :


- La soumissions aux contraintes sociales
o Pousse à la conformité (voire au conformisme) en conditionnant certains
comportements en fonction des statuts et rôles sociaux (liés au genre, au métier, à
l’âge...).
- ET l’interprétation propre aux individus
o En même temps, chacun est différent dans ses aspirations et manières d’agir –
l’apprentissage des normes et valeurs inclut une part d’interprétation liée à l’histoire
individuelle et familiale, aux groupes sociaux d’appartenance, aux expériences...
Exemple respect : Tout le monde est d’accord pour dire que c’est important. Mais
arriver 5 minutes en retard à Manque de respect ? Oui ? Non ? à dépend des
individus.

17
à Le social influence l’individu et inversement.

Attention aux codes : normes sociales formelles (ex : on ne tue pas) !

Société

Individus

Se faire une place dans la société :


à être comme les autres ET être un autre.
On a incorporé les modèles tout en ayant une empreinte sur ces modèles.

La multiplicité des systèmes culturels :

- Rappel :
o Socialisation primaire : enfance, famille, école, pairs, médias
o Socialisation secondaire : adultes, travail

- Les personnes en marge de la société ont-elles ratés leur socialisation ? En quelques sortes :
o Soit par choix : ne s’identifie pas aux normes de la société mais peuvent se retrouver
dans d’autres formes de société à anarchisme par exemple
o Soit tout simplement oui : ne comprend pas/n’intègre pas les règles de société.

- Intériorisation (interprétation, marge de liberté) différenciée des valeurs et normes sociales


selon les individus.

- Les individus ¹ des atomes isolés ; ils appartiennent à différents groupes sociaux (ce qui
interfère dans leur façon de se positionner par rapport au système de valeurs)

18
- Les groupes sociaux se distinguent par différentes caractéristiques et possèdent
généralement leurs propres valeurs, leur propre culture que l’on peut appeler « sous-
culture » (voir ci-dessous)

- Sous-cultures et contre-cultures :
o « Sous »-cultures : pas de la sens « moins bien » mais dans le sens plus « petite »
culture dans une plus « grande » culture (métaphore des poupées russes). Vient de
« sub culture » en anglais.
Ex sous culture : la/les religion(s) (juive, musulmane, ...), l’école (filière d’études), la
politique (gauche >< droite ; centre ; communisme >< capitalisme), culture familiale
(règles, habitudes, ...)
Ex concret de l’idée de sous culture :
« Culture américaine » à il y a des sous cultures dans cette culture, en fonction des
états nord >< sud
Dans une société, ¹ classes sociales
o « Contre »-cultures : Forme particulière de sous culture car est, par définition, une
culture qui s’oppose à la culture dominante (ex : anarchistes, hippies). Cependant,
toutes les sous-cultures ne sont pas des contre-cultures.

- Évolution des systèmes de valeurs et de normes

- On peut expliquer une diversité de cultures dans la société :


o Société cosmopolite (voyage, immigration, émigration) (mondialisation)
o Société évolue (à travers le temps)
o Augmentation des médias (ouverture)
o École : offre des formes d’éducation différentes
o Groupes sociaux (sport, scout, ...) : apporte des systèmes de valeurs différents à ont
leur propre culture à idées de sous culture (développée ci-dessus)

Stéréotypes, attitudes & préjugés :


Les attitudes et préjugés :
Attitudes : dispositions à réagir spontanément de telle ou telle manière face à une situation
particulière.
- Nos attitudes sont le résultat des expériences individuelles et la traduction des normes et
valeurs de groupe ou de la société (cf. socialisation)

Préjugé = attitude consistant à porter un jugement « a priori », sans connaissance de cause, renforcé
par le phénomène de la perception sélective (évitement de ce qui viendrait contredire)
- A la base des préjugés (raciaux, religieux, de sexe...), on trouve des stéréotypes, de
l’ethnocentrisme, de l’hétérophobie
- Ces attitudes sont les résultats de la socialisation (imitation, apprentissage, reproduction)

Les attitudes et les préjugés sont tous deux façonnés par notre culture.

Attention, stéréotypes ¹ préjugés :


- Préjugés à individuel >< stéréotypes à collectif, société
- Le préjugé s’appuie sur le stéréotype
- Les stéréotypes sont hyper descriptifs : ils/elles sont à ça (ex : blondes à connes, roux à
puent, mecs à ne pleurent pas, les coiffeurs à gays, ...)
- Les préjugés : jugent avant de connaître sur base des stéréotypes (ex : cours de récré : petite
fille hurle à c’est forcément le garçon qui lui a fait du mal à basé sur stéréotypes de genre)

19
Les stéréotypes :
Qu’est-ce que c’est ?
- Représentations (jugements, sentiments, opinions, images) simplifiées, déformées qui
attribuent une caractéristique à un individu en raison de son appartenance à un groupe, une
nationalité, etc.
- Les stéréotypes ont un caractère réductionniste qui a pour effet d’éliminer les nuances,
d’attribuer une image générale à toutes les personnes d’un même groupe.
Tous les sont XXX et pourtant tous les ne sont pas toujours XXX
à Pour simplifier notre (vision du) monde
- Stéréotypes sur base empirique
- Les stéréotypes s’entretiennent par socialisation

Stéréotype de type « sexiste » :


- Représentation (jugement, sentiment, opinion, image) simplifiée, déformée, réductionniste
et généralisante qui associe des caractéristiques à des individus en fonction de leur sexe.
- Les stéréotypes sexistes ont souvent un caractère péjoratif ou dénigrant
- Par exemple : les filles sont pleureuses, les garçons sont brutaux à les caractères sont
genrés
- Les enfants se construisent selon la projection des parents (garçon fera du foot comme papa
>< fille fera de la danse comme maman)

Stéréotypes et éducation :
- Les stéréotypes se constituent à partir de nos observations, expériences et des informations,
savoirs, modèles de pensée transmis par la tradition, l’éducation et la communication
sociale.
- L’éducateur, par sa fonction, est un maillon de transmission important de stéréotypes

Conséquences de ces travers :


Pyramide de la haine :

Exemple : génocides
Violence (nazisme, Arménie, ...)
collective
Exemple : agressions
Violence individuelle homophobes

Discrimination

Préjugés
Stéréotypes
Discrimination = agir différemment avec quelqu’un parce qu’il est comme ça ou comme ça
(exemples : discrimination à l’emploi, au logement, âge, origine, revenus (classe sociale), ...

20
Illusion naturaliste :
Les stéréotypes (sexistes, raciaux, religieux...) « naturalisent » les faits sociaux.

Cela devient un fait. Comme si c’était inné que les blondes sont idiotes.
à Illusion !

Comment éviter ces travers ? :


Ou... « Comment appréhender la diversité culturelle, sociale de genre... au sein de notre société et
plus particulièrement en tant qu’éducateur ? »
à Moins on comprend le monde, + on utilise des stéréotypes et inversement

Réponses :
- Par l’éducation
- Prendre conscience des stéréotypes pour les déconstruire
- Aller au-delà de la description pour atteindre la compréhension, prendre en compte le
contexte
- S’auto analyser : qu’est-ce qui est susceptible d’orienter mon regard sur les réalités
sociales ? Quelles sont mes lunettes culturelles ?
- Observer et se confronter à des réalités différents
à RELATIVISER NOTRE SYSTÈME DE RÉFÉRENCE, SE DÉCENTRER, CONTEXTUALISER...
- Diversifier les approches et méthodes de recherche
o Une approche : le structuralisme qui vise à détecter les liens qui existent entre les
différents éléments d’un système pour accéder à sa compréhension.
§ Ex : Hoggart : Explication de conduites à partir de la position relative de la
classe populaire dans la « structure » sociale

2.4. Questions à préparer


- Quelles sont les conséquences des travers (défauts) de la pensée que sont le subjectivisme et
l’ethnocentrisme ?
- Expliquez le caractère social des normes et des valeurs.
- Quelles sont les incidences de la culture sur notre perception de la réalité ?
- Quelles sont les grandes fonctions de la culture ? Expliquez.
- Il est difficile de parler de culture au singulier. Expliquez pourquoi.
- Illustrez le concept d’ethnocentrisme de classe. Quel danger représente-t-il ?
- Pourquoi le concept de socialisation incarne-t-il la dualité individu/société ?
- Expliquez pourquoi la socialisation est un processus continu ?
- Quels sont les impacts de la présence de nombreux agents socialisateurs ?
- Comment s’articulent les différentes composantes de la pyramide de la haine ? Pourquoi ?
Sachez les différencier et les illustrer.

21
3. Deuxième grand principe : Considérer toute manière de vivre
comme sensée et normale (Goffman & Merton)
Point d’attention :
« Considérer toute manière de vivre comme sensée et normale » :
- = Une posture méthodologique adoptée pour accéder à la compréhension de phénomènes
sociaux
- Ce postulat ne consiste pas en un jugement de valeur
- On ne peut pas comprendre un comportement si on considère qu’il n’est pas normal
- Mais attention : compréhension ¹ excuse (comprendre n’est pas excuser)
- Rappel : la sociologie n’est pas normative

- Au travers de la pensée : avoir tendance à étiqueter, à juger les actes ou comportements


différents des nôtres comme « anormaux » ou « insensés »
- Retour sur la notion de NORME en tant que production sociale attachée à un groupe plus ou
moins grand (quelques personnes à société)
- Diversité des normes, diversité des valeurs, diversité culturelle, sous-cultures
à Pour accéder à leur compréhension : replacer les réalités sociales dans leur contexte, les saisir
de l’intérieur
à Se décentrer (prendre du recul, de la distance par rapport à soi)

3.1. Illustration « Asiles » - Goffman


- Études des asiles psychiatriques dans les années 1960
o Goffman s’est fait engager comme infirmier pour étudier le comportement des fous.
- Méthodologie (documentation + observation participante)
- Outil méthodologique : le concept d’INSTITUTION TOTALE ou d’INSTITUTION TOTALITAIRE :
o Concept = guider notre réflexion.
Un concept en lui-même, par l’articulation de ses composantes, est un schéma théorique destiné à
rendre les phénomènes intelligibles (plus compréhensibles).
Goffman définit l’institution totalitaire comme ceci : « On peut définir une institution totalitaire
(« total institution ») comme un lieu de résidence ou de travail où un grand nombre d’individus,
placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue,
mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement
réglées. »
Ex : Internat, prison, maison de repos, camp de concentration, ...

3.1.1. L’institution totale/totalitaire


Caractéristiques des institutions totales :
- Absence de frontière entre des sphères habituellement distinctes (résidence – travail – loisir)
- Nombre important de personnes vivant séparées du monde extérieur – promiscuité
- Traitement collectif – surveillance – règles
- Distinction nette entre reclus / surveillants

à Goffman va classer et analyser ses observations en référence à cette structure conceptuelle,


c’est-à-dire en référence à ce contexte particulier

22
3.1.2. Les mécanismes généraux de l’I. T.
[Visualisation de deux extraits (21 min-33 min et 1h10-1h24) du film « Vol au-dessus d’un nid de
coucou » réalisé en 1975 par Milos FORMAN]

A. Dépersonnalisation et mortification (= enlever la personnalité)


Mécanismes visant à « ôter » la personnalité de l’individu et à lui construire une nouvelle identité

B. Privilèges et sanctions
Avantages octroyés en réponse au comportement attendu. Ces privilèges sont perçus ainsi alors
qu’ils ne le seraient pas en dehors de l’I.T.

C. Rites
Activités collectives répétées, ritualisées (soumises à un certain nombre de règles)

D. Adaptations secondaires (= adoptent un comportement mais le contourne (ne le fait pas au


final))
Forme de résistance à l’emprise de l’institution, comportements allant à l’encontre de l’ordre établi.
>< adaptations primaires à s’adaptent, font ce qu’on leur demande

Exemples des 4 mécanismes généraux tirés du film :


A. Dépersonnalisation et mortification
- Box des infirmiers interdit aux internés quel qu’ils soient
- Interné habillés tous de la même manière
- Logés à la même enseigne
- Ne pas considérer les personnes comme une personne à part entière

B. Privilèges et sanctions
o Privilèges :
- Certains malades (les non-confinés) qui sont partis en car
- Ils peuvent fumer
o Sanctions :
- S’il ne prend pas ses médocs, on leur donnera de force
- Ils ne peuvent pas regarder la TV quand ils veulent
- Sanctions s’ils ne suivent pas de façon primaire (électrochocs)
- Les directeurs font peur (plus personne dans les couloirs quand ils arrivent) car ce sont eux
qui infligent les électrochocs
- Ils ont intégré qu’ils ne peuvent pas sortir

C. Rites
- Les horaires
- Les médicaments
- Les réunions collectives/groupes de parole en rond
- La musique dans la salle commune
- Horaires inchangeables
- Dortoirs fermés
- Même les non-internés suivent le truc de façon primaire

D. Adaptations secondaires
- Quand il a fait semblant d’avaler les cachets

23
à Objectif poursuivi par les 3 premiers mécanismes déployés par l’institution totale : faire endosser
le STATUT prescrit et faire jouer le RÔLE attendu par l’institution

à Objectif poursuivi par les adaptations secondaires mises en place par les reclus : conserver une
certaine autonomie, ne pas se laisser enfermer dans le statut prescrit par l’IT

3.1.3. Les concepts de statut et de rôles


Statut :
N’est pas choisi

= Position reconnue à quelqu’un ou à un groupe dans une structure sociale donnée

Exemples :
- Statut d’étudiant, d’employeur, etc. (varie en fonction de la structure)
- Statuts :
o Actuels : s’expriment au moment donné
o Latents : « endormis » = présents mais pas exprimés (étudiant en classe : est le « fils
de Jacques » ou le « capitaine de son équipe » mais ràf vu que son statut
prédominant est qu’il est étudiant en classe)
à Les statuts s’expriment en fonction des contextes

Rôle :
= ensemble des droits et devoirs associés à un statut

Exemples :
- Devoirs et droits, responsabilité en fonction de notre statut
à Schéma de comportement escompté en fonction de la situation sociale
à Schéma qui nous guide mais présence d’une certaine latence qui nous laisse une marge de
manœuvre (ex : être parent)

Cas des « conflits de rôles » :


Une même personne joue un rôle qui ne devrait pas être là (ex : une prof qui fait des réflexions « de
maman »)

3.1.4. Analyse des comportements des reclus


A la lumière de cet outil méthodologique (IT), Goffman analyse les comportements des reclus et met
en évidence ce qu’il appelle la « carrière morale » et la « distance au rôle » :

A. Carrière morale :
= Ensemble des transformations durables qui touchent progressivement (en plusieurs phases) les
personnes dans un groupe dans un cadre fortement structuré.

- Identités profondément transformées de manière durable


- Concept qui peut recourir à des réalités différentes
- Vari tout au long des étapes

à Processus de transformation

24
B. Distance au rôle :
- Pour éviter une soumission totale aux statuts et rôles prescrits, via les adaptations
secondaires.
- Pour conserver une certaine maîtrise de leur comportement et de leur personnalité
- Souvent un compromis entre deux extrêmes (identification et opposition)

à Pas complètement enfermé dans notre statut et rôle

3.1.5. L’interactionnisme symbolique


Paradigme de Goffman : l’interactionnisme symbolique
à On agit en fonction de la manière dont on perçoit les choses

2 principes de ce paradigme (= manière de réfléchir) :


- Les individus agissent en fonction du SENS qu’ils donnent aux choses qui les entourent (et
pas seulement en fonction de ce qu’elles sont réellement) : cf. leurs représentations
- Ces représentations se construisent au cours d’INTERACTIONS quotidienne
o Exemples : Individu qui faisait semblant d’être sourd muet ; on s’énerve sur une
situation où il se sent attaquer (alors que non)

« Une situation sociale est donc à la fois le cadre et le produit les interactions des acteurs »
Exemple : Élève – prof : en cours ou au bal des diplômés à interactions peuvent être
différents en fonction du sens qu’on perçoit en fonction de la situation

à Le point de vue de l’acteur (pas totalement libre et rationnel) est fondamental dans l’explication
d’un fait social (qui n’est pas subi par les acteurs mais produit par eux)

- Trouver du sens au travers des interactions avec autrui


o Fumer (beuh) à - J’aime pas, ça me fait rien
§ - T’es sûr ? T’as pas « ça » ou « ça » ?
• - Ah si en fait j’avais pas remarqué
o J’aime bien !

Individualisme > interactionnisme symbolique < holisme (= le tout)

3.1.6. Apports de Goffman


- Besoin de concepts et d’hypothèses
- Nécessité de contextualiser les comportements
- Intérêt de partir de situations extrêmes
- Mise en évidence du poids des institutions/structures/groupes... sur la construction de la
personnalité des individus (poids des institutions sur les individus)

à SOCIALISATION

25
3.1.7. Questions à préparer
- Quel est l’intérêt méthodologique de partir de situations extrêmes pour étudier un
phénomène social comme le fait Goffman ?
- Pourquoi Goffman qualifie-t-il les institutions qu’il étudie de « totales » ?
- Que visent les différents mécanismes généraux que Goffman identifie au sein des IT ?
- Expliquez et illustrez le lien qui unit les notions de rôle et statut
- Qu’est-ce qu’un « conflit de rôles » ? Illustrez
- En quoi consiste la « distance au rôle » ? Que vise-t-elle et comment est-elle atteinte ?
- En quoi consiste la « carrière morale » ? Illustrez ce concept à partir d’un autre exemple que
ceux vus au cours
- Expliquez les deux principes fondant l’interactionnisme symbolique

3.2. Illustration « La danse de la pluie des Indiens Hopi » - Merton


- Objet de l’étude de R.K. Merton : Rituel sacré indien (Hopis) à « Danse de la pluie »

- Point de départ de son questionnement : Pourquoi est-ce que cela a duré si longtemps alors
que la danse n’influence pas les conditions météorologiques

- Création de concepts opératoires pour analyser ce phénomène : logique intentionnelle et


logique objective

3.2.1. Logique intentionnelle et logique objective


- Distinction entre :
o logique intentionnelle, c.à.d. les effets poursuivis (consciemment ou non)
o et logique objective, c.à.d. les effets obtenus (indépendamment du sens accordé par
les individus à leurs actions)

- Logique intentionnelle de la danse :


o à effets poursuivis : faire venir la pluie

- Logique objective :
o à effets obtenus : renforcement de la cohésion du groupe, gestion de cette période
de stress (on constate donc que ce rituel maintient l’équilibre et la cohésion de la
tribu)

- NB :
o La logique objective peut être la même que la logique intentionnelle si ce qu’on
espérait est ce qui est observable (fonction manifeste)
o Il peut également y avoir des effets objectifs qui n’étaient pas espérer (ex : se faire
des amis au cours de socio à effet collatéral à fonction latente (voir ci-dessous))

3.2.2. Le fonctionnalisme
- Paradigme sociologique considérant la société comme un tout, un système à la recherche de
son équilibre
o Paradigme = manière de voir la réalité qui sert de modèle d’interprétation ; modèle
fournissant à l’analyse son cadre de référence

- Concept central de ce paradigme : la fonction (dans son acception biologique), c’est-à-dire la


contribution des éléments du système à sa stabilité
o Parallèle biologie-sociologie : corps social et pas corps humain
o à A quoi ça sert ? ; A quoi ça contribue ?

26
- Élément fonctionnel : élément contribuant à la stabilité du système
- Élément dysfonctionnel : élément contribuant au déséquilibre du système

- Le fonctionnalisme (>< interactionnisme symbolique) accorde beaucoup de poids à la logique


objective qui peut être fonctionnelle ou dysfonctionnelle (car cherche résultats vraiment
obtenus)

3.2.3. Fonction latente et fonction manifeste – Merton

à La contribution de la danse de la pluie à la stabilité du système n’est pas immédiatement perçue


ni voulue : elle a donc une fonction latente.

Attention : dysfonction à réussir à fouttre le bordel (c’était notre but)

Si intention mauvaise est réussie à dysfonctionnement manifeste

27
3.2.4. Application des concepts issus du fonctionnalisme
Les adaptations secondaires (cf. Goffman) peuvent être :
- Fonctionnelles (assurent l’équilibre, la stabilité du système)
- Dysfonctionnelles (provoquent le déséquilibre du système)

Application : Analyser la prison avec une approche fonctionnaliste :


A. Logique intentionnel ?
- Punir
- Comprendre que ça ne se fait pas et remettre sur le droit chemin
- Protéger société (et le criminel : se faire tuer par la population)

B. Logique objective ?
- Enferme à fonction manifeste
- Protège à idem
- Suicide/dépression à dysfonction latente
- Criminalité/Délits : Trafic de drogue, GSM à idem
- Rechute/radicalisation à idem
- Réinsertion impossible à idem

3.2.5. Apports
Remis en contexte (IT, sécheresse, période difficile...), des comportements qui peuvent apparaître
insensés, irrationnels ou anormaux prennent une certaine signification (pour les acteurs ou pour le
système)

Remarque méthodologique : Merton (considéré comme un élève du père du fonctionnalisme) ¹ un


fonctionnaliste absolu mais adopte un fonctionnalisme relativisé ou de moyenne portée à utilise
les clés de lecture du fonctionnalisme mais le relativise

Perspective HOLISTE de Merton : Société appréhendée comme une totalité (analyse des éléments
en regard de ce tout)
Exemple élément en regard du tout : Danse de la pluie : dans la tribu Hopis

3.3. Question à préparer


- Pourquoi est-il intéressant de distinguer la logique intentionnelle de la logique objective ?
- Quels sont les courants sociologiques respectivement attachés aux logiques intentionnelle et
objective ? Expliquez
- Sur le schéma des 4 composantes de la réalité sociale, où classeriez-vous les courants
interactionniste symbolique (Goffman), fonctionnaliste (Merton) et structuraliste (Hoggart)
abordés jusqu’ici ? Expliquez pourquoi
- Comment peut-on analyser l’institution scolaire à la lumière des concepts du
fonctionnalisme ?

28
4. Troisième grand principe : S’affranchir des catégories de pensée
instituées – H. Becker
4.1. S’affranchir des catégories de pensées instituées
Différents biais/défauts de la pensée :
- Individuel (subjectivisme)
- Collectif (ethnocentrisme)
- + les visions officielles, instituées, c.-à-d., par exemple : cadres de références institués
(homosexualité à maladie à médecine à tout le monde « accepte » cette catégorisation
car émanent des médecins (experts/professionnels))

à !!! Dans tous les cas : il est nécessaire d’en être conscient et de s’en affranchir pour accéder à la
compréhension des phénomènes sociaux !!!

- Comment s’affranchir des catégories de pensée instituées, comment en prendre


conscience ?
à En comprenant comment ces catégories de pensée se sont construites (perspective
dynamique)

Illustration par la sociologie de la déviance de Becker :


- Déviance : écart à une norme communément admise dans un groupe social, faisant l’objet
d’une réprobation (désapprobation) sociale

4.1.1. Conformité et déviance


2 concepts relatifs :
- Est déviant tout ce qui n’est pas considéré comme conforme (au moins par les institutions
et/ou par la majorité de la population) et qui est donc stigmatisé dans une société donnée
à Est déviant celui transgresse telle ou telle norme

- Inversement, est conforme ce qui n’est pas (plus/pas encore) stigmatisé car stigmatisé =
déviant
à Est conforme celui qui respecte les valeurs et ce qui n’enfreint ou ne s’écarte pas des
normes

Pour qu’il y ait déviance, il faut donc préalablement que des normes existent, elles peuvent être :
- Légales à normes sociales formelles à délinquance
- Sociales à normes sociales informelles à déviance

Normes :
- Production sociale (les normes viennent des gens)
- Traduction des valeurs (idem)
- Précepte de conduite qui oriente l’action

Déviance et conformité : 2 concepts relatifs dans le temps :


à Les systèmes de valeurs et de normes évoluent de telle sorte que les limites entre conformité et
déviance se déplacent

Exemples :
- Athéisme, couple ou parentalité hors mariage
- Racisme, antisémitisme...

29
Tuyau exam : Est-ce que la déviance est un phénomène social ? Expliquez
à Oui car s’appuient sur les normes et les normes sont des productions sociales. Les normes
évoluent dans le temps à ce qui était déviant avant ne l’est peut-être plus aujourd’hui (ex : enfant
hors mariage (bâtard))

Déviance et conformité : 2 concepts relatifs dans l’espace :


à Selon le système de valeurs dominant et selon la rigueur de l’ordre social, la façon d’évaluer la
conformité des individus est très variable :
- Sociétés très strictes, autoritaires ou très fermées : marge de liberté des individus et groupes
sociaux à restreinte (cf. sanctions)
à La conformité attendue correspond à un conformisme absolu
à + société est stricte, - il y a de marge de manœuvre pour s’écarter des normes (plus la déviance
est « acceptée »)
- Sociétés plus tolérantes, généralement pluralistes et démocratiques : une partie des
déviances est acceptée au nom de la liberté individuelle de penser et d’agir en marge du
système de valeurs dominant.
à + société est tolérante, + il y a de marge de manœuvre pour s’écarter des normes (plus la
déviance est « acceptée »)

Varie dans le temps, dans l’espace et dans l’espace-temps


à la déviance varie en fonction des groupes d’appartenance au même endroit au même moment
(ex : port du voile) (voir suite)

Déviance et conformité : relativité en fonction des groupes sociaux :


Ce qui est conforme et déviant diffère au sein d’une même population
à Système de valeurs et de normes communs mais différences d’interprétation selon les
groupes sociaux/les individus

Diverses caractéristiques sociales : âge, genre, catégorie socioprofessionnelle, origine ethnique,


croyance religieuse...
à Variations dans le degré d’adhésion au système de valeurs commun et dans la façon de se
conformer aux normes qui en découlent

à Au sein d’une même société, la conformité des uns s’apparente souvent à une déviance pour les
autres (langage, tenue vestimentaire, goûts artistiques, musicaux...)

Exemple : les gothiques : conformité de style au sein de leur groupe

4.1.2. Approche sociologique de la déviance


L’approche sociologique de la déviance :
- ¹ normative (comme l’est le Droit)
- ¹ moralisatrice (comme le sont les religions)
- = scientifique, sans jugement de valeur, en cherchant à distinguer différents types et degrés
de déviance
- = située au niveau social et non individuel (comme le ferait la psychologie)

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Pour la sociologie, la déviance est inévitable (cf. les différences d’interprétation et d’adhésion aux
valeurs et aux normes, mêmes communes)

Les déviances ne menacent pas forcément la paix sociale mais sont également des caractéristiques
des comportements innovants qui génèrent le changement à équilibre et évolution de la société.
(Cf. mouvements écologistes, féministes, artistiques, musicaux, sociaux...)

La déviance n’est pas positive ou négative en elle-même, c’est ce qu’elle provoque qui va être + ou -.

Manifestation à déviance
à amène changements positifs à déviance positive
à amène changements négatifs à déviance négative

(On analyse les effets)

4.1.3. Illustration « Outsiders » - Becker (1991)


Objet d’étude de Becker : 2 groupes déviants (fumeurs de marijuana et joueurs de jazz – c’était
déviant à cette époque et à ce lieu)

Pour Becker, la définition de la déviance comme un écart à la norme n’est pas suffisante
à Nécessaire de comprendre comment les normes sont produites !

Se poser cette question inverse la perspective :


- ¹ Déviance comme qualité de l’acte commis par une personne
- à Déviance créée par la société elle-même puisque c’est cette dernière qui institue les
normes et ses transgresseurs comme « déviants »
- à Déviance comme conséquence de l’application de normes

Pour lui, la déviance est la conséquence de l’application des normes


- Sans normes à pas de déviance
o OR normes à viennent de la société
§ DONC déviance créée par la société

Pour s’écarter des catégories de pensée instituées et comprendre les comportements déviants :
- à Nécessaire d’adopter une perspective plus large qui intègre tous les acteurs en présence :
o Les auteurs d’actes déviants
o Ceux qui instaurent des normes
o Ceux qui constatent et réprouvent (>< approuvent) les comportements déviants

Becker adopte les principes de l’interactionnisme symbolique : la déviance est vue comme le
résultat de l’interaction des agents

à Le monde social n’est pas donné et extérieur aux agents mais produit par eux (via les interactions)

31
La carrière du fumeur se construit à travers les interactions (nécessite apprentissage et socialisation)

= Explication du COMMENT on devient fumeur :


Débutant à usager occasionnel à régulier à confirmé

Nécessité de la présence et de l’interaction avec d’autres fumeurs plus expérimentés pour évoluer
dans sa pratique, lui donner du sens (le groupe permet de donner une interprétation – le SENS – à la
situation, la minière de la gérer...) - // avec la carrière morale du fumeur

Si le fumeur ne sent rien à il ne va pas recommencer.


MAIS : interactions avec d’autres à « Ah mais t’as pas senti ça ou ça ? » « Ah si » à va recommencer
pour avoir/sentir ces effets

Le fumeur dévient déviant à partir du moment où il est « étiqueté » comme tel et suppose qu’une
norme (« ne pas fumer ») ait été instaurée, instituée comme un comportement attendu.

= Explication du POURQUOI fumer est une déviance :


- Il faut que des normes existent
- Il faut transgresser ces normes
- Il faut être étiqueté comme déviant pour être considéré comme tel

Déviance de la norme de base (prise comme référence – en fonction du modèle dominant)

Fumer de la marijuana est une déviance à relayé par les médias qui se sont appuyés sur l’avis des
spécialistes/experts (médecins)

Dans ce processus d’étiquetage, les acteurs décisifs sont ceux à l’origine des normes
= les entrepreneurs de morale (Becker) qui, s’appuyant sur certaines valeurs, les traduisent en
normes (sociales voire légales)

Exemples parmi tant d’autres :


Église catholique : anti-IVG >< féminisme : pro-IVG
Santé publique : anti-tabac >< cigarettiers : pro-tabac
...

4.1.4. Les effets de l’étiquette


- L’étiquette oriente souvent l’interprétation des comportements posés par « l’étiqueté »
(préjugés sur les chômeurs, les aliénés (fous, malades mentaux), les SDF, les délinquants
juvéniles, les étrangers...)
- Ce processus d’étiquetage à partir d’une déviance constatée ne touche pas tout le monde de
la même façon (différence selon la classe sociale, le genre, l’âge, l’origine ethnique...)
- L’étiquette, une fois apposée, est difficile à retirer
- Ce processus pose des problèmes de (ré)insertion sociale
- Va interférer sur la relation avec autrui
- ...

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4.1.5. La sanction sociale
La déviance revêt différents niveaux de gravité : (de transgression des « bonnes manières » à
transgression de la loi)
Mais présente toujours une double caractéristique :
- Idée de dérogation à une norme sociale (à légale)
- Existence d’une sanction sociale (à légale)
o à Toute déviance fait l’objet d’une stigmatisation qui peut prendre diverses formes
(de regard accusateur à sanction pénale)

C’est cette sanction sociale, c’est-à-dire la « condamnation » d’autrui, qui révèle la non-conformité.

4.1.6. Le contrôle social


Le concept de contrôle social désigne le processus par lequel les membres d’un groupe ou d’une
collectivité entraînent les acteurs sociaux à respecter et reproduire les modèles de comportements
correspondant aux valeurs et normes en vigueur
à C.-à-d. à se conformer aux comportements attendus

Contrôle social = toutes les actions qu’on mène pour rentrer dans la conformité (auto-contrôle (« oh
je dépasse les bornes » ou contrôle sur les autres)

Mécanisme :
- De régulation sociale
- D’intégration sociale
Mis en œuvre par différents acteurs (institutionnels ou non)

Existence de règles = nécessaire au maintien d’une certaine cohésion sociale (cf. intégration) dans un
contexte relatif de paix sociale (cf. régulation)

Les modalités de ce contrôle :


- Sanctions positives (récompenses) :
Valorisation des individus dont le comportement correspond à celui attendu
o Hypothèse : la récompense induit la reproduction d’un acte jugé bon

- Sanctions négatives (punitions) :


Visent à montrer que le comportement n’est pas conforme à ce qui était attendu
o Hypothèse : la punition induit la disparition d’un acte jugé non conforme

Guy ROCHER distingue 4 sortes de sanctions (positives ou négatives – le terme « sanction » n’étant
pas forcément négatif) :
- Physiques
o + : Câlins
o - : Fessée
- Économiques
o + : Augmentation du salaire
o - : Diminution de l’argent de poche
- Surnaturelles :
o + : Karma ; paradis
o - : Karma ; mauvais œil ; enfer
- Sociales :
o + : Bons amis
o - : Être rejeté ; prison (plus de liberté)

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Contrôle social peut être :
- Formel (mécanismes institutionnalisés)
o à par des spécialistes (médecins, experts, etc.)
- Informel (s’exerce au cours des interactions sociales quotidiennes. Ces formes sont diffuses
et parfois subtiles)
o à coup de coude au voisin parce que la prof le regarde bavarder (au sein du groupe)

Le contrôle social peut également être :


- Interne : « auto » contrôle (on se contrôle nous-même) à socialisation (incorporation des
modèles à « Je dépasse les bornes »)
o Si on va plus loin que nos limites (alors qu’on les connait) à auto contrôle raté à on
reste/devient déviant
- Externe : par des gens extérieurs (police, parents, etc.) qui nous recadrent

Garantir des comportements conformes

4.1.7. Application : la prison comme instance de contrôle social


Les effets du CS exercé par la prison sur la délinquance : Des effets controversés :
- Diminution de la criminalité (grâce à la désapprobation sociale – des pairs, de la famille, etc.
– et aux sanctions formelles dissuasives – sanctions pénales...) ;
o Dans ce cas, la prison peut revêtir un caractère fonctionnel
- Augmentation des conduites délinquantes par l’enfermement des individus, par leur
stigmatisation, leur étiquetage, leur difficile réinsertion... ;
o Dans ce cas, la prison peut revêtir un caractère dysfonctionnel (ex : radicalisation en
prison)

4.1.8. Apports de la sociologie


Analyser les processus de construction sociale de la réalité permet de saisir comment s’instituent des
catégories de pensées, étape nécessaire pour pourvoir s’en affranchir
à Déviant car écart de la norme, ok mais pourquoi ? Pourquoi ces normes (« boites à
pensées ») ? Pourquoi être pauvre ou chômeur est mal vu ?

Par exemple, dans la recherche de Becker :


- Qu’est-ce qui sert de point de référence pour désigner la déviance ? Les normes
- Comment les normes sont-elles construites, apparues ? Au départ, des individus. Puis
prennent de l’ampleur grâce aux médias, aux politiques, etc. (« entrepreneurs de morale »)
- Quels sont les effets de leur application ? La stigmatisation (déviance >< conformité)

Si pas de normes, pas de déviance.

La déviance est évolutive : elle peut amener des points négatifs comme des points négatifs (pour
l’évolution de la société)

En fonction des valeurs, on va diaboliser des trucs ou non (ex : peine de mort, cannabis – ou poids
différents dans les lois : la peine pour coups et blessures est moins « forte » que pour un vol... est-ce
« normal » ?)

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4.2. Questions à préparer + texte à trous
- Expliquez le caractère social de la déviance/de la conformité
- En quoi l’approche sociologique de la déviance est-elle spécifique ?
- Quels sont les acteurs que Becker intègre dans son analyse de la déviance. Pourquoi ?
o à Entrepreneurs de la morale (ceux qui érigent les normes), les déviants (ceux qui
transgressent les normes) et ceux qui constatent la déviance (pouvoir exécutif)
- En quoi l’approche de Becker peut-elle être qualifiée « d’interactionniste » ?
o Les comportements déviants naissent et se nourrissent de la déviance issus des
interactions
- Expliquez avec vos propres mots en quoi consiste le contrôle social et en quoi il est un
mécanisme de régulation social et d’intégration. Illustrez

Par la socialisation l’individu intériorise les normes et valeurs du groupe auquel il appartient. Par
exemple, l’enfant apprend le respect d’autrui qui se traduit par différentes normes réglant ses
comportements comme dire « bonjour » ou « merci », qui permettent d’avoir une attitude
compréhensible pour les autres.
La famille est un des agents de socialisation comme l’école, le groupe de copains ou, plus tard, le
travail.
Au conformisme, qui est le fait d’avoir des comportements conformes aux normes/attentes de la
société, s’oppose la déviance qui est le fait d’avoir des comportements non conformes. C’est donc
une notion relative selon le lieu et l’époque : porter des pantalons bouffants était pour un homme le
signe de son appartenance à l’aristocratie au 16ème siècle, ce ne serait pas conforme aux usages
aujourd’hui.
Lorsque les règles juridiques, leur transgression est de la délinquance. C’est le cas du meurtre. Le vol
est déjà plus complexe : 2/3 des personnes qui ont déclaré aux enquêteurs de l’Insee avoir subi un
vol n’ont pas porté plainte. Elles considéraient le fait comme anormal, il s’agissait bien de déviance
mais elles pensaient qu’une poursuite ne mènerait à rien. Ces vols n’ont donc pas été classés dans la
délinquance.

Rappel : Déviance à normes sociales informelles


Délinquance à normes sociales formelles (ex : lois)

5. Expliquer le social par le social – Durkheim à SUPPRIMÉ

6. Comprendre le sens des actions sociales – Weber à SUPPRIMÉ

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7. Les classes sociales et la distinction – P. Bourdieu
7.1. Étudier les relations : Illustration « La distinction » (1979) – Bourdieu
Bourdieu est un sociologue français (1930-2002). Il s’est intéressé aux relations sociales, plus
particulièrement à la reproduction des hiérarchies sociales.

Dans « La distinction » (1979), Bourdieu s’attache à étudier les liens qui existent entre :
- Position sociales
o Origine sociale mesurée à partir de la profession du père
- Et pratiques culturelles dans les années 1960
o Types de sports, de musique, d’activités, de boissons...
§ à Il a réalisé une enquête (questionnaire) sur les habitudes des français

Constats :
- Lien établi entre pratiques culturelles & niveau d’instruction
o En fonction du diplôme, des études,...
o Corrélations statistiques

- A niveau d’instruction égal, l’origine sociale influence le degré de conformité aux formes
culturelles traditionnelles (= à même niveau d’instruction mais pas à même classe sociale)
o Origines pauvres/modestes à vont vers des formes culturelles consacrées (=
traditionnelles, reconnues comme « bonnes ») à ne peuvent pas se tromper (ex :
bon peintre à Van Gogh ; bon musicien à Mozart)
o Origines « hautes » à Théâtre ou cinéma d’auteur ; expo/musées avant-gardistes

Pourquoi ?
à PERSPECTIVE RELATIONNELLE : étudier le lien entre positions sociales et pratiques culturelles

Exemple significatif : position du golf et du football

36
7.2. Les classes sociales et capitaux
Classe sociale : ensemble d’individus présentant des caractéristiques, des comportements identiques
ou semblables.
Une classe se définit par rapport aux autres en fonction de sa structure en capitaux.

4 formes de capitaux :
- Économique :
o Argent, salaire, biens immobiliers...

- Social :
o Famille, groupe d’appartenance... à Liens forts
o + personnes qu’on connait (et via...) à notre réseaux social (personnes qu’on peut
utiliser dans notre intérêt (pistons, « bras long ») à Liens faibles
o à Personnes dans notre réseaux qu’on peut mobiliser en cas de besoin

- Culturel (incorporé, objectivé et institutionnalisé) :


o Incorporé à langage soutenu, bonnes manières à comportement soutenu ou non
o Objectivé à objets (livres, toiles)
o Institutionnalisé à école
o + éducation (savoir-vivre), études (savoir) et savoir-faire ; normes et valeurs

- Symbolique (= + que de la somme des 3 autres, c’est l’autorité que possède quelqu’un du fait
de l’ensemble des capitaux qu’il possède ; implique une reconnaissance sociale) :
o l’Image qu’on renvoie fait-elle bonne impression ou non ?
o ce capital découle des 3 autres (« image sociale »

Chaque capital constitue déjà en lui-même un critère de catégorisation sociale

Mêmes capitaux totaux (somme de ceux-ci) mais une représentation pas identique : ex :

à Idée de fraction de classes

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« CAPITAL » :
- +/- valorisé (selon les champs)
- Évolutif (trajectoire sociale, mobilité sociale) (ex : investissement : études à - argent mais +
culture pour ensuite + argent)
- Relatif (par rapport à d’autres) (ex : argent : « Je gagne beaucoup, je gagne 2000€ » à Ok
c’est beaucoup pour quelqu’un qui gagne 1200€ mais pas pour quelqu’un qui gagne 5000€)
- à Distinctif (par rapport aux autres classes sociales mais aussi à l’intérieur d’une même
classe sociale) (ex : classes supérieures par rapport aux classes inférieures)

Les champs sociaux :


- La vie quotidienne des agents sociaux = une infinité d’interactions localisées dans le temps
et l’espace
- Pour comprendre une interaction à connaître le plus exactement possible les circonstances
et le lieu où elle se produit
- Le lieu, c’est le lieu géographique mais aussi l’espace social dans lequel elle se situe
- L’espace social, c’est un ensemble organisé de positions sociales qui se définissent les unes
par rapport aux autres
à Un espace social est donc un système de différences, un système ou les positions se
définissent par leur opposition même, les unes par rapport aux autres.

Lien entre distance social et distance physique :


- Sont différents mais coïncide souvent dans les faits
o Ex : Carré VIP en boîte, train (1ère ou 2ème classe), foot (tribunes ou loges),
organisation spatiale urbaine (ville – quartiers riches – quartiers pauvres), zone
« White only » auparavant, ...
- à L’espace géographique traduit l’espace social : prouve que certains pensent qu’un autre
groupe social est moins bien (au mieux) que le sien
o Vidéo du 20h de France 2 avec Pujadas sur les logements des travailleurs pauvres :
Jugement basé sur les stéréotypes (violeurs, pilleurs, dégradeurs,...)

La valeur des capitaux dépend de la situation contexte :


Ex : habits bling-bling (lien avec capital économique haut) :
- +++ à St Tropez à « Waw génial comme t’es habillé ! »
- --- à une soirée « pot de départ » de Michel, comptable de la boîte de soudure depuis 32 ans
à « Quel pecno ! »

Exemples de champs : le champ sportif, artistique, politique, culturel, scolaire (là, par exemple, au
moment des examens : capital culturel important, capital économique pas important), social,
familial, économique, religieux, médical...

- Champ de forces : Il y a en son sein une « distribution inégale des ressources »


- Champ de luttes : Les agents sociaux s’y affrontent pour conserver ou transformer ce
rapport de forces
o Les – essayent d’avoir +, les + essayent de maintenir leur +. Si les – arrivent à avoir +,
les + vont vouloir avoir encore + (idée de translation).
o Idée de l’entre-soi : Tout faire pour rester entre soi (avec des gens de même classe
sociale). Ex : golf : augmentation des prix ou mise en place d’un système de
parrainage

Selon Bourdieu : « Exister c’est être différent » à différent des autres, de ceux qui sont moins bien.

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7.3. L’habitus
Habitus : Concept pour désigner le résultat de l’intériorisation des contraintes et des possibilités
offertes par une position objective (définie par la configuration des capitaux) sur la structure sociale.

Métaphore : L’habitus est comme une boussole interne à va nous guider vers certaines choses alors
que pas du tout vers d’autres.

Ce sont des dispositions, socialement acquises.

L’habitus est le résultat de la socialisation


- Habitus primaire en lien avec la socialisation primaire
- Et, si il existe, l’habitus secondaire en lien avec la socialisation secondaire
- à Habitus primaire – habitus secondaire (// avec socialisation)

- Individu à la fois personnage (déterminé (guidé par ses contraintes sociales)) et acteur (libre
(liberté d’action ; a des cartes en mains mais libre d’en faire ce qu’il veut))
- Il existe autant d’habitus que de champs

Pour Bourdieu, notre habitus est homogène : si on est distingué à on est distingué dans toutes nos
pratiques.

Comment se passe la distinction ? :


La classe supérieure est la plus dotée en capital global.
MAIS elle se compose de plusieurs fractions de classe en fonction de la distribution relative des
différents types de capitaux.
- Fraction dominante : niveau élevé de capital économique. C’est la vieille bourgeoisie
d’affaires et nouvelle bourgeoisie dirigeante des grandes entreprises.
- Fraction intermédiaire : les professions libérales nanties (riches, qui n’a besoin de rien) :
avocats, médecins et notaires fortunés. Niveau élevé de capital social.
- Fraction dominée : professeurs de l’enseignement supérieur, directeur d’institut de
recherche, scientifiques. Niveau élevé de capital culturel.

à Point commun : souci de se distinguer des autres classes sociales, mais aussi entre elles
(entre les différentes fractions d’une même classe) !

Comment s’exerce la domination ? :


Selon Bourdieu, 2 moyens :
- Violence physique à Obéissance éphémère
- Violence symbolique à c’est la légitimation d’une forme de violence, qui fait que « les
dominés adhèrent à l’ordre dominant, tout en méconnaissant son caractère arbitraire ».
C’est l’ensemble des signes dont l’émission contribue à faire passer une domination assise
sur un rapport de forces pour naturelle, et donc légitime.
Efficace car subtile et invisible... à effets durables

Exemple :
- Bourdieu recherche le principe unificateur, la « loi » qui organise l’ensemble des pratiques
culturelles à Ce serait un processus d’affirmation et de maintien d’un écart avec les classes
ou fraction de classes directement inférieures, dont la pierre angulaire est la distance à la
nécessité. Les classes supérieures se distinguent par leur distance vis-à-vis des contraintes
matérielles (aisance)
- Les « bonnes manières » sont en réalité celles de la classe supérieure

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7.4. La violence symbolique et la distinction
La « violence symbolique » = la capacité à imposer le mode de perception des dominants comme
« allant de soi » (comme si c’était naturel) (ce type de violence est invisible)
- Ex : certains gilets jaunes réagissent par la violence physique contre la violence symbolique
du système en place.

La distinction : s’opère par un système d’écarts (évolutifs) traduits par des marqueurs associés à
l’habitus.

Selon Lahire (sociologue français – 1963-...), si on prend l’Habitus comme résultat de la socialisation
Alors, à quelles sont les possibilités d’avoir une socialisation plurielle ?
- à Socialisation hétérogène
o à Dissonance culturelle
§ à Va agir + ou – « légitimement » en fonction de la situation ou du contexte

- On retrouve plus souvent cette situation dans la classe moyenne

- Lahire à individu >< Bourdieu à groupe

7.5. Questions à préparer


- Quel rôle joue la famille dans la reproduction de l’ordre social ? Expliquez en mobilisant la
notion de capitaux
- Pourquoi la notion d’habitus permet-elle d’intégrer la dualité de l’individu, à la fois acteur et
personnage ?
- Quel lien établissez-vous entre la notion d’habitus et celle de socialisation ?

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8. L’utilité des théories : conclusion
Envisager les réalités sociales « à la manière de... », avec des outils et concepts méthodologiques
permet d’accéder à un niveau de compréhension que le sens commun ne permet pas.

8.1. 2 grandes approches méthodologiques différentes


Explicative : cherche les déterminants extérieurs
- Le social détermine les comportements, exerce une contrainte sur les individus
- (Objet d’étude = le fait social ; Méthodes = davantage (mais pas exclusivement)
quantitatives)
- (Auteurs qui utilisent cette approche : Durkheim, Merton...)

Compréhensive : cherche les motifs intérieurs (cf. l’(inter)actionnisme)


- Accent sur les motivations, le sens donné aux actions par leurs auteurs
- Objet d’étude = l’action sociale ; Méthodes = davantage qualitatives
- Auteurs : Goffman, Becker... : interactionnisme symbolique (et Weber)

8.2. L’utilité des théories


A la frontière des deux paradigmes : Bourdieu
- à Habitus comme facteur structurant qui laisse une place aux espérances subjectives des
agents

Complémentarité des paradigmes pour étudier l’une ou l’autre facette de la réalité sociale :
- Accent sur les contraintes sociales, les valeurs collectives – déterminismes sociaux
- Accent sur les capacités des individus à agir sur ces contraintes, à défendre leurs intérêts
individuels, à développer des stratégies – liberté humaine

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