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Sociologie et psychologie sociale

Important :
Il suffit d’écouter
Socio sert à expliquer les choses concrètement comme elles se passent
La sociologie est une révolution mentale —> la sociologie se lit s’écoute et se lit —> il faut venir
écouter
Lundi 5 novembre —> synthèse des cours sur ENT
Evaluation —> pas reprendre le cours de l’année dernière (pas le même), les cours sont mal pris
Fin de l’avant dernier cours —> 50/60 questions données : il faut savoir y répondre car 10 seront
dans l’évaluation (pas QCM)
Il faut savoir définir les choses avant de réfléchir dessus !
Il faut connaître les écrits fondamentaux comme l’anomie, lire certains livres
Raisonnement : construire une argumentation sur un problème or beaucoup de choses ne sont
pas des problèmes
Lire intro suicide de Durkheim —> def du raisonnement !
Compte Twitter —> Ferret J —> poste un truc en rapport avec le cours
—> regarder des séries —> support socio
—> travaux du prof disponibles sur Academia —> cours écrit et prouvé

Introduction

À l’origine il n’existe pas de différence entre sociologie et psychologie —> aujourd’hui c’est
presque une aberration ! On distingue la sociologie comme discipline qui s’intéresse aux
phénomène sociaux notamment collectifs de la psychologie qui serait l’analyse de l’individu dans
ses motivations intimes, son intériorité. Or on ne peut pas comprendre un individu dans ce qu’il
est sans comprendre ce que sont les autres, de quelle société il est issu. Sa psychologie est le
reflet de la société à laquelle il appartient. Comme étudié précédemment, E.Durkheim ne faisait
pas de différence entre les deux, il parlait de psychologie sociologique ! La sociologie c’est
l’étude des individus et de leur psychologie en contact des autres. B. LAHIRE vient de sortir un
bouquin sociologique sur les rêves. Mais il dit que même un rêve est le reflet de l’individu et de la
société car c’est le reflet de notre vie sociale. Donc même l’intime est à relier avec le monde
social

Qu’est ce que raisonner sur le monde social, qu’est ce que je suis en mesure de savoir sur le
monde social ? Il y a une crise du savoir —> il doit être robuste qui dans une démocratie permet
de contrer les discours sur le monde social (immigration, aides sociales, religions, pauvre …)
—> Bourdieu, Weber, Durkheim
On ne peut pas prononcer des sanctions/lois si on ne sait pas les conséquences qu’elles
entrainent ! Donc sociologie importante pour les juristes !
—> USA : fort taux d’incarcération —> augmente le taux de délinquance !

EX : effet pervers du droit —> Depuis 3 ans nous vivons en France un contexte très particulier
notamment à cause des attentas de Paris. Et dans un contexte de panique morale où l’opinion
publique suite à ces attentats attend des réponses répressives de l’État. Dans ce contexte, M.
Valls dit à l’assemblée nationale : « stop avec les études sociologiques » —> pas le temps de
chercher pourquoi cette violence mais il faut agir. Cela suppose que faire des sciences sociales et
de la sociologie dans ce contexte équivaudrait à trouver des excuses aux auteurs de cette
violence. Cela entraîne une négation de la complexité du phénomène et de l’existence d’un tas
d’outils sociologiques qui peuvent de comprendre et résoudre ce problème. On observe sur le
terrain les réaction des individus à ces discours qui produisent des effets sociologiques sur eux et
en particulier ceux qui peuvent se sentir stigmatisés.

Le monde social est truffé d’opinions intériorisées —> grâce au savoir il faut démêler ces opinions
—> il faut se donner le temps de répondre sérieusement à la questions en ayant réfléchis !
Il faut un savoir qui déconstruit les discours et amène la vérité !
EX : Manifs anti migrants en Allemagne —> dans études sociaux corrélation faible entre
délinquance et immigration ! —> discours non réfléchis

Intro La révolution sociologique :

Les quatre chapitres sont 4 formes de raisonnement différents —> 4 sociologies distinctes que
l’on peut opposer mais pas si différentes !
4 écoles sociologiques distinguées en fonction d’une question simple que doit se poser tout
juriste.

La « révolution sociologique » vient de Marc Joly qui a publié en 2017 un livre nommé La
révolution sociologique. C’est donc un concept cité de cet auteur —> jeune sociologue.
M. JOLY nous dit qu’on ne mesure pas encore aujourd’hui la révolution cognitive qu’a introduit la
sociologie depuis sa fondation. On enseigne l’histoire de la sociologie mais on ne parle pas de la
manière donc elle a changé le monde social.
Cognitive : notre manière de pense le monde social cognitif —> relation avec le savoir et la
connaissance.

La sociologie est une bombe autodestructrice —> car on démonte toutes les croyances que ce
soit la philo ou encore le droit.
EX : droit —> c’est imposer ses normes aux autres
Islam —> aucun rapport avec la violence …
Le savoir a donc une puissance phénoménal ! Et il y a toujours une raison sociale aux inégalités
mais les gens passent leur temps à les cacher.

CQFR —> La sociologie nous concerne car elle a été fondée par E. Durkheim à la fin du 19ème.
(mais cela ne s’appelai pas sociologie progressivement devenue au 20ème)
Mais pourquoi ? —> La sociologie en tant que discipline a été fondée pour des juristes dans la
faculté de droit conservatrice de Bordeaux. A l’époque, Durkheim est philosophe. Durkeim
estimait qu’il fallait réfléchir aux effets indésirables provoqués par le droit. Il faut penser la
question de la norme (Une norme est donc une règle implicite (non dite) qui nous fait penser, agir
sans pour autant qu’elle ait un quelconque critère de vérité) et de son acceptation —> y’a-t-il
vraiment intériorisation ou finalement norme imposée ?. Durkeim à l’intuition que la norme ne
s’impose pas par elle même. Durkeim dit : « C’est pourquoi non seulement le juriste doit être au
courant de la science des religions, l’économiste au courant de la science des moeurs… mais
encore toutes ces différentes sciences ayant pour objet des phénomènes de même espèce
devant pratiquer une même méthode »
En un mot faire du droit sans penser les causes sociales est une aberration. Il y a donc une
complémentarité entre le droit et les sciences sociales.
La sociologie implique un caractère paradoxal ! C’est une discipline que tout le monde invoque
sans savoir exactement comment la définir. C’est une science paradoxale, tout le monde semble
savoir ce qu’elle est sans le savoir vraiment. D’abord car tout le monde confond tout dans le
vocabulaire, le mot est un peu utilisé à tout va, il y a une indéfinition dans le langage courant et on
confond la sociologie avec d’autres mots comme social, socio-démographique…
Le Social : Il se trouve que dans les sociétés industrielles s’est développé un système productif
qui produit de plus en plus de richesses et donc l’économie de marché produit des effets positifs
mais aussi négatifs. Le social est donc l’espace qui se créé entre le système productif et les
individus, le social c’est la lutte pour la répartition des richesses. Il peut être donc égalitaire, ou
pas, dominant ou pas… Le politique et le droit sont censés le rendre acceptable pour tous.
Mais la sociologie est aussi paradoxale car cette discipline indique une rupture fondamentale
avec 3 types de savoirs : la biologie (il existe un tendance permanente expliquer les phénomène
sociaux par la composition biologique des individus, donc on a tendance à penser et à réduire les
comportements sociaux aux pulsions des êtres sociaux. C’est une tendance très présente même
en droit qui dit que le comportement amoral des individus est dicté par sa biologie donc par sa
pulsion. Cela est étudié notamment avec le neuro-droit ex : forme de visage des candidats
américain, taux de sucre et comportement social… Or on ne peut pas réduire le comportement
d’un individu à sa psychologie ou même à sa morphologie ), la philosophie (car la question n’est
pas ce que devrait être les choses mais comment sont les choses réellement, ex : on écrit l’État
avec un grand E et c’est une institution qui gouverne les individus et dotée d’une légitimité mais il
est différent en sociologie : c’est un ensemble social gouverné par certains individus n’étant pas
forcément au service des autres, la nature de l’État n’est pas définie une fois pour toute, elle est à
définir), la psychologie (la faute aux maladies mentales, aux humeurs… qui n’ont aucun sens en
sociologie).
—> Il faut inventer une discipline capable de ne pas réduire un individu à sa psychologie, sa
morphologie ou encore a des grands principes. La sociologie est une révolution car elle
s’approprie un droit exclusif d’analyser le social qui ni biologique, ni philosophique, ni
psychologique.
En effet, la sociologie veut instaurer un nouveau régime de connaissance de l’individu. Jusqu’a la
fondation de ce savoir particulier on avait tendance à mobiliser un certains nombres de savoir
pour comprendre l’action humaine. Alors que tout est social, les individus sont un produit d’un
système social et les problèmes sont la faute de la société ! Il y a des raisons sociales en
particulier à la déviance.

(!) DURKHEIM : « Les êtres humains en tant qu’ils sont déterminés historiquement et
relationnellement par des processus certes biologiques, psychologiques mais surtout
sociologiques objectivables c’est à dire que les individus ne sont pas déterminé par des forces
surnaturelles »
—> Le social par Durkheim
Historiquement : les individus agissent dans un contexte historique particulier, il faut essayer de
comprendre la spécificité du contexte historique dans lequel nous vivons. Il faut donc comprendre
les actions humaines dans leur contexte historique.
Relationnellement : Les individus n’agissent jamais seuls, ne pensant jamais seuls, ils sont
toujours en contact soit de manière présentielle (physique avec sociologie traditionnelle ) soit à
distance avec l’énorme chantier que constitue aujourd’hui la société digitale (tout ce qui se passe
dans un nouvel espace social : un espace numérique), étudiée par les « digital studies ».
Objectivables : signifie que ces processus sociaux, doivent être étudiés avec des données
objectives et surtout analysables. Il faut avoir une réalité de ces phénomènes qui ne doivent pas
être des idées reçues et sur lesquels il faut pouvoir discuter objectivement.

Cette révolution sociologique, qui est une rupture dans la façon de voir le monde social, impose
donc un certains nombre de contraintes.

I- Les deux obstacles a la connaissance

Pour répondre à cette impératif sociologique il faut produire un savoir qui implique énormément
de contraintes. Une contrainte très forte, une éthique (Max Weber) on émet un jugement c’est
quelque chose qui relève profondément des préjugés, du social et donc pas de la science.
Instinctivement, l’individu émet des jugements de valeurs et des jugements sur le monde social.

A- La pulsion de sens commun

Sens commun (concept de P. Bourdieu) : tous les savoirs qui circulent dans une société en
particulier les opinions, les préjugés, les représentations, les pré-notions (Durkeim), c’es-à-dire ce
qui vient à l’esprit immédiatement à l’individu et qui sont des caricatures du monde social. Mais
ces savoirs spontanés sont très puissants et nous imposent une vision de la société, une forme
de « vérité » qui se transmet culturellement entre les individus.
C’est une question épineuse car la sociologie a des grandes difficultés à traiter ce sens commun.
À l’origine, la position de Durkheim et Bourdieu, ils sont en rupture avec le sens commun.
Durkheim fonde sa sociologie et La sociologie sur la rupture avec le sens commun pour justement
imposer une vision scientifique des faits sociaux : « il faut traiter les faits sociaux comme des
choses » (Durkheim). Par exemple —> le suicide, même dans un cas intime je dois être capable
de l’expliquer par un fait social !
Donc la position traditionnelle en sociologie c’est celle de la rupture avec le sens commun, il faut
se détacher des savoirs partagés par les acteurs non-sociologues. Pour autant, il est aussi
possible de prendre en compte dans l’analyse du monde social des savoirs qui ne sont pas des
savoirs sociologiques. C’est une position tenue par un grand sociologue américain : H. S Becker
avec son livre Outsiders (grand classique). C’est une étude sur la déviance sur les fumeurs de
marijuana surtout dans le monde musical. Mais il n’aurait pas pu élaborer sa théorie si lui-même
ne faisait pas parti de ce monde là. C’est son expérience qui lui a permis de fonder sa théorie et
donc cela ne repose pas que sur des savoirs sociologiques. C’est différent de la vision froide et
distanciée de Durkheim qui se fonde seulement sur des statistiques. Aujourd’hui si on veut
comprendre l’État dans sa réalité il ne faut pas lire sa Constitution mais on peut par exemple
regarder sa police et sa situation dans les quartiers. Mais il ne faut pas regarder les statistiques
mais en faire sa propre expérience. H. S Becker dit qu’on ne peut pas séparer ou faire de
différence fondamentale les savoirs dit « profanes » et les savoirs sociologiques. Finalement la
sociologique consiste à comprendre et non à juger ce que les gens font et surtout ce qui guide
l’action des individus. Et si c’est un préjugé je dois aussi être capable de le comprendre.
EX : être capable de comprendre le préjugé de quelqu’un qui vote FN sans émettre de jugement
—> sinon il n’y a pas de discussion.
Il existent donc plusieurs types de savoirs sur le monde social et c’est l’accumulation de ces
savoirs qui permet une meilleure connaissance et en particulier des types de savoirs culturels.
Nombre de productions culturelles traitent fondamentalement de sociologie même si ce n’est pas
le langage sociologique.
EX : Une des grandes matrices des films c’est l’incapacité à échapper à son milieu social

La question du sens commun qu’on est une vison de rupture, scientiste ou une vision plus
compréhensive, il faut retenir que le sens commun est une question qui introduit une tension
depuis l’origine dans le savoir sociologique.

B- La question de la neutralité axiologique

Cette neutralité nous permet de penser dans un contexte de panique morale car il suffit de citer
un mot pour qu’il y est une réaction sociale d’ampleur guidée par la peur. Et ce contexte forgé
dans les années 1960, époque où les médias traditionnel se développent, est très important car il
déclenche un déferlement d’opinion anxiogène.
EX : Ministre de l’éducation nationale qui veut enseigner l’arabe à l’école.
Dans ce contexte de panique morale, comment penser les phénomènes sociaux sans être
prisonnier de ses valeurs ? Axiologique : rapport à ce qui a de la valeur. La valeur a d’abord un
sens économique, c’est ce que je suis prêt à acheter. Mais c’est aussi une dimension symbolique.
Pour M. Weber une valeur est une représentation sociale agissante. Une valeur a des effets
spécifiques et surtout qui nous interdisent de faire ceci et cela. Pour M. Weber la grande question
c’est de comprendre pourquoi les individus agissent dans un sens et pas dans un autre. Donc
selon Weber, on ne peut pas analyser u phénomène social si on ne se confronte pas avec ces
questions. On ne peut pas étudier la religion sans analyser sa propre histoire avec cette religion.
En principe il faut donc mettre de côté ses valeurs et mettre en place cette forme de « neutralité
axiologique » (Weber) ce qui veut dire qu’il faut soit mettre à distance ses valeurs, soit ne pas en
avoir. Pourtant si on regarde la vie de Weber, il a été tout sauf neutre et il a même fondé un parti
politique (parti démocrate allemand) et est engagé dans la vie politique. La neutralité axiologique
a donc peut être un autre sens qu’il faut essayer de trouver. Ce n’est donc pas une absence de
valeur car tout individu même le plus grand des sociologue a des valeurs mais plutôt comme la
non imposition des valeurs. Il faut quand c’est possible objectiver ses profs valeurs : je suis issu
d’un monde social particulier ce qui m’amène à penser le monde social d’une certaine façon et
d’être en mesure de mettre à distance les valeurs liées à ce monde social. Enfin, il faut
comprendre les valeurs qui animent l’acteur quand il agit et observer ces valeurs sans les juger.
Mais cette théorie est une des plus discutée dans le monde social. Cette théorie a été mal
traduite signifie que des individus en position de pouvoir qui enseigne à des publics ne doivent
pas profiter de leurs position pour imposer leurs valeurs. Le sciences normatives ne doivent pas
être utilisées pour imposer des valeurs. Il faut lutter contre ce que Weber appelle le prophétisme
universitaire qui est une propension à imposer des vérités dont on cache le fondement
axiologique. Donc le problème ce n’est pas de ne pas avoir des valeurs c’est de ne pas les
imposer.
EX : cas pratique : affaire Fillon. Faut l’objet d’une procédure judiciaire encore en cours avec
suspicion de détournement de fond publics pour cause d’emploi fictif.
1- se dire d’abord est-ce que m’est donné à lire et à voir n’est pas déjà une traduction et en
particulier à cause de la médiatisation. Est ce que ce que je pense savoir est une réalité ou alors
est ce que c’est une pure construction. Qu’est ce qui oriente possiblement la compréhension du
phénomène ?
2- je considère qu’il y a une sociologie possible de ce phénomène. Mais comment juger ce qui se
passe sans faire intervenir ses propres valeurs.
Ce qui est intéressant c’est de savoir quel est le système de valeur qui oriente l’individu dans ses
actions et qui l’a amené à penser que ses actions ne posent aucun problème, comment trouve-t-il
cela normal ?
Mais un système de valeur s’inscrit toujours dans un espace social particulier et dans une culture
particulière. Il s’inscrit en particulier dans un système relationnel qui va les conforter dans ce
système de valeur.

II- Produire un raisonnement sur le monde social

—> Une fois ces deux obstacles identifiés, il faut produire un raisonnement qui permet de prouver
ce que l’on avance. Ce qu’il y a au centre d’un raisonnement sociologique c’est la preuve ! Cette
preuve doit être réfutable par d’autres qui étudient le même phénomène. Ce raisonnement
commence toujours par une opération très spécifique : quel est le problème ? Un raisonnement
sociologique commence toujours par une énigme, un fait qui intrigue l’observateur mais qui est
pourtant un fait qui semble structurer un phénomène social.
EX : pourquoi les individus acceptent naturellement les choses, les choses bougent assez peu. La
passivité est aujourd’hui assez généralisée.
Il y a aussi la puissance de l’hérédité culturelle et politique !
Enfin Durkheim prend le cas du suicide mais quand il observe sa régularité il observe qu’on se
suicide plus chez les protestants que chez les catholiques. Weber lui observe dans l’Éthique
protestante que le capitalisme européen s’est développé dans une fraction très particulière de la
communauté protestante.
Il faut quelque chose qui cloche et qui pourtant aujourd’hui structure le monde social.

—> Il n’y a jamais de raisonnement sociologique sans enquête, sans données. En effet une
enquête permet de rouvre un raisonnement, l’analyse sociologique propose une enquête avec
des données vérifiable. L’enquête sociologique se distingue fondamentalement des théories du
complot ou des intuitions. Et ce que nous apporte M. Weber, il ne faut pas parler du monde ses
apporter des données précises qui prouvent ce que l’on avance. En effet, nombreux discours
aujourd’hui annonce des choses, des liens de causalité, de corrélation entre des choses en étant
incapable de les prouver et elles ne sont peut être même pas prouvable. On peut aujourd’hui
établir une corrélation entre la faiblesse de la formation des étudiants sur la question des données
et la montée des théories conspirationnistes. Donc le raisonnement sociologique entraîne
systématiquement une enquête qui peut déboucher sur l’impossibilité de trouver des données.

—> Mais il faut ensuite pouvoir produire une théorie qui est entendu comme un système explicatif
cohérent.

À ces trois étapes s’ajoute deux principes fondamentaux qui distinguent le raisonnement
sociologique des autres formes de raisonnement et sans lesquelles il n’y a pas de raisonnement
possible.
-> Un individu n’est jamais totalement conscient de ce qu’il fait mais il n’est pas non plus
totalement inconscient. Il n’y a pas d’individualisme ou de rationalité. Et là la sociologie consiste à
mesurer dans quelle mesure l’individu est maître du jeu ou pas. Il faut établir le degré de
conscience dans ce que fait un individu mais même un individu très stratégique n’est pas
pleinement conscient.
-> Un individu s’inscrit toujours dans un système relationnel. Dans ce système là, quels que
soient les discours de ce sens commun, les réseaux familiaux et les réseaux de proximité sont
toujours ceux qui structurent le plus l’espace social de l’individu.
Donc selon ce second postulat, il s’agit de déterminer dans quelle mesure l’individu est maître du
jeu ou pas et dans quel espace il se situe.

Cela signifie qu’un problème social n’est pas un problème sociologique et qu’un problème
sociologique nécessite une opération particulière, une opération de construction. La sociologie
est une science qui propose de repérer des régularités, des lois, ce qui nécessite de tenir à
distance la plupart du temps tout ce qui surgit de l’actualité. Il faut systématiquement refuser ce
qui surgit comme problème social et non comme problème sociologique.
L’énorme problème qui se pose c’est que se poser la question : dans quelle type de société le
savoir sociologique s’applique-t-il ? Ce savoir s’applique en fait dans une société donnée, ces
sciences -là ont été forgées à une époque particulière et les grands sociologues sont issus d’une
société particulière. Ces sac-voies ont donc été forgés dans des sociétés qui n’existent plus. Si
on raisonne avec un langage de ces sociologues, ont va avoir du mal à comprendre notre société
actuelle, ce langage est forgé dans des sociétés qui sont fondées sur un type de rapport de social
: l’autorité… La sociologie comme les autres savoirs sont donc forgés dans des sociétés qui
n’existent plus et elles utilisent un langage qui peut apparaître inadapté à la société qui est en
train de se développer sous nos yeux. Donc on apprend des notions comme contrôle social,
déviance, discipline, autorité, domination, coercition… des concepts qui ont été forgés dans une
société industrielle dans laquelle on pense que la relations entre institutions et individu est fondée
sur l’obéissance. On a l’idée que les institutions commandent et produisent les individus d’où le
concept complètement dépasser de « socialisation ». Or cette relation s’est inversée ! aujourd’hui
ce sont les individus qui produisent leur propre institution. Ce langage classique doit être
remplacé par un langage qui prend en compte une transformation radicale. Cette transformation
c’est la construction de nouvelles identités totalement indépendantes des institutions, c’est-à-dire
des identités qui sont de plus en plus autonomes par rapport aux appartenances classiques
(familiales, l’école, le travail…)

Ce raisonnement il propose d’étudier une question basique : comment des individus acceptent de
faire société ? Comment acceptent-on de jouer le jeu social ? Comment des individus acceptent
l’ordre social, acceptent de faire partie d’une collectivité ? Et c’est quelque chose d’extrêmement
précaire sur lequel il n’y a aucune loi ou règle pour l’ordonner. Cette adhésion à l’ordre social elle
implique un apprentissage : un processus par lequel les individus acquièrent conscience
d’appartenir à un collectif. Ce processus d’apprentissage paradoxalement, on sait très peu de
choses sur lui, notamment par exemple chez les touts petits. En effet, ce qu’on appelle
socialisation ( apprentissage des normes ) reste assez largement méconnue. On trouve toujours la
socialisation primaire et secondaire. Or ces processus là ne sont pas des processus mécaniques.
Le droit décrète l’existence de normes qui s’appliquent naturellement tandis que la sociologie s’i
intéresse à la construction de ce processus car ce processus varie d’un individu à l’autre. En
sociologie on sait peu de choses sur ce processus en tant que tel. Depuis l’ère du numérique on
redécouvre l’économie de l’attention, en effet, l’énorme enjeu aujourd’hui c’est de capter
l’attention des gens. Par exemple, comment les enfants intériorisent l’ordre social.
Les recherches sur la socialisation ont assez peu étudié en profondeur la façon dont les enfants
intériorisent, acceptent l’ordre social. En effet, pour le moment, les connaissances sur
l’apprentissage ( langues, écrits…) viennent aujourd’hui de la psychologie et des sciences
cognitives. Ce sont donc des connaissances issues de sciences dont la sociologie essaye de se
distinguer. Dans L’enfance de l'ordre Limier et Pagis expliquent le réel processus social de la
socialisation. Ils ont passé deux ans dans deux classes dites de mixité sociale ( sans difficultés
quelconque mais sans être favorisées ). Selon eux ont a trop tendance à penser la socialisation en
tant qu’adulte. Mais comment les enfants formulent-ils des jugements sur le monde ? Ce
processus est vivant, éminemment complexe et surtout incertain. De plus, ce processus vraie
selon les univers familiaux. Selon les auteurs, les enfants ont leur propre intelligence et ils
recyclent mes principes que leur inculquent les adultes au quotidien. Ils développent leur propre
opinion en s’inspirant des normes qui leur sont transmises par les parents ou par l’école. Ce sont
des mots d’ordre extrêmement simples qui sont à l’oeuvre. Ce qui fonctionne sur les individus ce
sont les mots d’ordre simples liés au corps, à la position physique et surtout chez les enfants : le
propre et le sale.
EX : Les métiers —> ils sont classés en fonction de l’hygiène et de la tenue et un critère
absolument fondamental c’est le beau et le laid. Ce n’est pas les études qui interviennent mais ce
sont des critères très simples. Les filles mobilisent davantage les critères du beau et du laid que
les garçons et en particulier des professions qui ont une relation avec l’apparence. Un des métiers
les plus cité chez les filles c’est fleuriste ou esthéticienne. Ces critères sont aussi valables pour se
faire une idée de la hiérarchie. Par exemple, un enfant ne veut pas devenir professeur pour
enseigner mais pour donner des punitions.
La politique —> on est plutôt de droite et conservateur quand on est petit. Les jeunes
connaissent assez peu le monde politique. 64% de ces enfants pensent que c’est l’ordre qu idoit
gouverner les choses et les jugements politiques sont aussi des jugements qui mobilisent des
critères assez rudimentaires. Mais un des critères les plus important c’est le fait d’être connu,
d’être médiatique.
Ces processus de socialisation restent donc à découvrir. Il existe quand même 4 voire 5 réponses
à la question de l’intériorisation des individus.

Chapitre 1 : Les sociologies de l’intégration

I- Durkheim et l’intériorisation des normes


Durkheim : « la société manifeste son existence par les phénomènes dont l’individu en est le
théâtre sans en être la raison suffisante. La coupe de son avis ( le plus futile de soi ), ou le tout de
ses pensées (le plus intime de soi ), ce n’est pas lui mais plutôt le monde qui ont décidé ». Les
individus agissent mais c’est la société qui s’exprime à travers eux. Une institution ( Durkheim)
c’est ce qui permet aux individus de ressentir quelque chose, c’est une manière d’agir et de
penser. Cette action peut être physique ou beaucoup plus intériorisée.
Durkheim a fait une thèse en philosophie sur la question de la solidarité. Il se demande comment
les individus restent solidaires et éprouvent un sentiment de cohésion. La thèse de Durkheim qui
fonde la sociologie ( française puis générale ) est la suivante : il considère que le concept de
solidarité est un concept beaucoup trop théorique. La question la plus importante c’est de savoir
comment concrètement les individus s’organisent pour être solidaires et comment ils éprouvent
ou non un intérêt à être solidaire. Pour répondre à cette insatisfaction il faut le faire de manière
pragmatique. Mais pourquoi cette question à la fin du 19ème siècle ? Car comme aujourd’hui, la
société dans laquelle vit Durkheim est une société d’accélération des changements économiques.
Pour saisir la solidarité non pas comme principe philosophique, ni comme un principe juridique, il
faut partir de ce que Durkheim appelle un fait concret d’où la phrase ( non-expliquée ) : « il faut
traiter les faits sociaux comme des choses ». C’est-à-dire qu’il faut pouvoir mesurer cette
solidarité et il faut pouvoir observer comment elle fonctionne et enfin en évaluer son efficacité. Il y
a une intuition majeure chez Durkheim c’est que quelqu’un qui considère qu’il n’est pas lié aux
autres ou que nous ne faisons plus société et bien ce sentiment là est la source de pathologies.
Mais le sentiment de solidarité est le ciment psychologique d’une société.

Bonus : Dans le fonctionnement humain, il y a une variable tout à fait essentielle qui est l’auto-limitation.
Les individus passent leur temps à s’interdire des choses. Par exemple, les élèves se résignent beaucoup
et qui en permanence rejette le savoir en considérant que c’est pas fait pour eux. Cette résignation
correspond à un concept de « résignation acquise ». Il émerge aux USA dans les années 1970. C’est ma
propension d’un individu à se décourage émotionnellement face à quelque chose qu’il considère comme
inaccessible. On fait appelle ici à l’auto-estime de soi. Il y a une expérience fondamentale faite pour
prouver cette théorie. Cette expérience consiste à diviser un grand aquarium avec d’un côté une
séparation en verre et on met d’un côté un poisson carnivore et des petits poissons. Si on continue
l’expérience et que l’on enlève la séparation après un certains temps, le gros poisson ne bouge pas car il
a accepté le fait qu’il y est une séparation. L’individu limite son champs d’action au premier obstacle.
En effet, ces processus débouchent sur des sentiments d’échec et d’incompétence.

Bonus : Les conceptions de Damasio rejoignent celles de Kohlberg qui travaille sur la morale des enfants.
Il pratique des tests et imposent des dilemmes ou choix tragiques aux enfants. Il va alors établir 3 niveaux
de développement moral chez l’enfant et 3 chez l’adulte. Le premier stade est en bas âge. Le sens du
bien et du mal est déterminé par ce qui est puni et ce qui ne l’est pas. Au stade 2, le rapport à la norme
est plus sophistiqué. Ce qui est interdit et ce qui ne l’est pas est déterminé par la récompense. Enfin au
stade 3, l’individu fait les choses parce que cela plaît aux autres. Mais ce n’est qu’au stade 4, à l’âge
adulte, que l’on voile respect de l’autorité. Au stade 5, arrive la notion du droit. L’enfant ou jeune adulte
comprend que les règles de l’interdit (obligatoires) peuvent être remplacés par d’autres règles et par
d’autres droits. Enfin le stade 6 c’est le stade où les actions sont déterminés par les principes éthiques de
son propres choix. Ces principes font souvent référence à la dignité, au respect de l’autre ou encore à la
justice. Kohlberg estime que seul 10% des adultes accèdent au stade 6 et ont ce niveau de raisonnement
moral.
Bonus : La question de la socialisation des enfants en bas âge. Il est intéressant de savoir comment ils
acquièrent la question des interdits. Il faut d’abord supposer qu’ils aient une conscience de soi.
Paradoxalement, les seuls savoirs que l’on ait c’est que la sociologie ne s’intéresse pas à ce processus
d’acquisition des normes. Damasio, neurologue a écrit un livre en 1999 qui s’appelle Le sentiment-même
de soi, corps, émotion, conscience. La grande question qu’il se pose est de savoir à partir de quand on a
conscience de soi-même Damasio nous dit que on sait peu de choses sur cette acquisition de la
conscience et que le sentiment de soi reste largement une inconnue. Il faut alors distinguer trois types de
conscience de la moins élaborée à la plus élaborée. D’abord il y a l’état pré-conscient (Bourdieu), ensuite
il y a le soi central et enfin le soi autobiographique. Le pré-conscient est un stade que l’on acquière très
tôt, c’est la petite enfance, la première forme de conscience de soi. C’est l’information la plus élémentaire
de soi, c’est lorsqu’on découvre les changements physiques internes… ce proto-soi n’a pas besoin de
langage, il se constitue d’expériences.
Il y a ensuite le soi central qu mise développe plus tard et c’est une première forme de conscience
ressentie ce que Damasio appelle une conscience sentie. Elle commence à apparaître en fin de
maternelle. C’est un niveau pendant lequel on prend conscience qu’il existe quelque chose en nous qui
nous appartient. C’est un niveau d’interprétation du proto-soi, c’est le moment présent.
Enfin le troisième niveau c’est le soi autobiographique. Il arrive plus tard chez l’enfant, vers la pré-
adolescence. Il repose sur l’identité séparée de l’organisme des deux premiers niveaux de conscience qui
repose sur une mémoire du passée ou future. Il se construit sur les interactions sociales.
EX : un fils d’immigrés qui met en avant ses origines et sa situation alors qu’il n’est pas lui immigré.
Le soi autobiographique apparaît lorsque les objets de la biographie engendrent une structure cohérente
explicative. c’est dans cette phase là qu’on utilise la pensée, l’éthique, le langage (psychologique) qui est
alimenté par les interactions sociales.

La question essentielle est celle de la solidarité. Elle est à l’origine de la création de la sociologie
puisque le livre important de Durkheim s’intéresse à cette solidarité. Il veut mesurer cette
solidarité afin de bien la traiter. Il y a deux grands moteurs de la solidarité. Le premier est au coeur
des préoccupations de la sociétés industrielle c’est le travail. Les sociétés industrielles
connaissent la multiplication des activités et donc la division du travail social. Il faut mesurer le
passage de sociétés rurales à des sociétés industrielles. Le travail devient donc une activité
structurante dans la société industrielle. On dépend tous des autres car on a des tâches hyper-
spécialisées. Le travail est à l’origine d’activités collectives et de solidarités collectives comme les
syndicats. Le deuxième moteur est très important dans la structuration de la solidarité collective.
Qu’est ce qui fait que des individus se sentent liés les uns aux autres. Qu’est ce qui fabrique ce
sentiment ? Qu’est ce qui fait que des individus sont affectés, touchés par ce qui se passe ?
Qu’est ce qui est au fondement de ce sentiment collectif. Ce qui est explique et constitue le
second moteur est, à l’origine chez Durkheim, la religion. Mais c’est la religion dans son sens très
large. Pour Durkheim, le projet est d’édifier ce qu’il appelle une sociologie de la morale. Cette
sociologie s’intéresse à une question qui dépasse la simple question religieuse. Pour Durkheim il
s’agit de s’intéresser au fondement des croyances collectives et en particulier ce qui se joue dans
les relations sociales. Quand quelqu’un s’interdit quelque chose, il ne s’interdit pas lui-même il
s’interdit car il y a quelque chose qui le dépasse. C’est sous la pression d’une force collective.
C’est dans les relations sociales que s’institue une pression entre les individus. Il faut
recontextualiser les choses à l’époque de Durkheim et l’adapter à notre époque. Pour tester cette
sociologie morale, Durkheim s’est intéresser à la religion. Ils commencent par étudier les religions
élémentaires dites primitives comme s’il existait une différence entre des sociétés dites
archaïques dans lesquelles ils se passeraient des choses simples et des sociétés industrielles
complexes dans lesquelles on observe des phénomènes complexes. Dans les Formes
élémentaires de la vie religieuse Durkheim s’attaque a la religion et la conscience collective. Il
découvre donc qu’il s’exprime une sorte d’électricité entre les individus qui rend les choses
électriques. On est dans un type de relations qui sont gouvernées par les émotions. Cette
effervescence sociale se retrouve aussi dans les sociétés complexes. Cette effervescence sociale
s’exprime travers les fêtes, les commémorations… c’est-à-dire des moments intenses où
s’exprime la conscience collective. Il est très compliqué de penser collectivement : « se sentant
dominé, entraîner par une sorte de pouvoir extérieur qui le fait penser et agir autrement qu’en
temps normal, il a naturellement l’impression de n’être plus lui-même. Il lui semble être devenu un
être nouveau. ». L’effervescence sociale favorise l’émergence de comportements qui nourrissent
l’expression de sentiments religieux mais aussi de sentiment collectif.
Mais cette sociologie des représentations collectives c’est avant tout une sociologie de la
connaissance. La sociologie du religieux nous permet de mettre en oeuvre une sociologie de la
connaissance. On doit comprendre comment se fabrique les manières de penser des individus.
Comment les individus en arrivent à se représenter les choses de telle ou telle façon ? Comment
saisir ces manières d’agir et de penser. Il n’existe aucune différence entre des sociétés
traditionnelles et modernes. Toute société procède par classification et à la source vient le mal/le
bien … et toutes ces sociétés ont pour but des représentations collectives. Toutes les sociétés
ont donc des représentations différentes. Ces classifications interdisent souvent des choses et
elles sont fondées sur une distinction absolument centrale : une séparation entre le sacré et le
profane. Dans toute oute société opère une distinction assez dogmatique entre ces deux espaces
: un espace de l’interdit et un espace du permis. Cette distinction a une conséquence majeure
c’est qu’elle permet d’imposer un ordre moral et de définir ce quoi a longtemps défini comme le
normal et le pathologique.

II- Les difficultés du processus de processus de socialisation


Le concept central qui est à l’oeuvre chez Durkheim c’est l’anomie. C’est quand le processus
d’intériorisation des normes est défaillant. L’une des formes de l’anomie est la défaillance. Pour
Durkheim, le crime au sens de déviance
L’anomie est und es sujets les plus discuté aujourd’hui mais pourtant c’est encore un sujet actuel.
L’anomie est caractérisée par un affaiblissement des règles dans une période donnée.

C’est une conception plus traditionnelle liée avec ce qu’on appelle la déviance. L’anomie est
souvent définie plus particulièrement comme un affaiblissement de l’efficacité de la norme qui
entraîne des effets négatifs sur la conscience individuelle. C’est un affaiblissement des
consciences collectives sur les conscience individuelles. Un des effets négatifs : le suicide. C’est
une variable structurelle en particulier dans les sociétés industrielles. C’est un fait social qui reste
structurel qui perdure quelques soient les périodes étudiées. Une des formes du suicide c’est ce
que Durkheim appelle le suicide anomique. On se sent perdus et livré à soi-même. Le suicide
c’est l’expression intime qui permet de saisir ce processus anomique. On peut alors déterminer
trois types de suicide qui sont en fait trois façons d’analyser cette perte de contrôle de la société
sur les individus. C’est ce que Durkheim appelle le défaut d’intégration. Le suicide est donc
l’expression du relâchement de la norme, l’individu se sent moins lié au monde social. Il y a deux
lieux où ça se joue : la famille et la religion. Ces deux lieux permettent selon Durkheim d’être
intégré. On s’aperçoit que ce défaut d’intégration permet de distinguer 4 défauts d’intégration. Le
premier type de défaut d’intégration est le suicide fataliste. Je n’ai pas d’autre choix que me
donner la mort, la société pèse trop sur moi et je n’ai pas d’autre solution pour échapper à la
condamnation morale, à la pression sociale. Il y a aussi le suicide altruiste. Durkheim a perdu un
fils qui s’est donné la mort pour la patrie. Le suicide altruiste c’est se donner la mort pour une
société à laquelle on croit. Cette fois-ci c’est un excès de régulation, une sur-intégration de
l’individu. L’individu se sacrifie pour le collectif. Et on voit qu’il y a une différence fondamentale
entre l’intransigeance religieuse et la logique violente. Ce qui passe à l’acte se sont des gens qui
subissent une pression de groupe. Cette logique sacrificielle est toujours dépendante d’une
pression d’un groupe souvent petit. Ensuite vient le suicide égoïste : la conséquence d’une trop
faible intégration. L’individu se sent seul et l’intégration ne marche plus. L’individu est renvoyé à
lui-même. Durkheim montre qu’il y a davantage de suicide chez les protestants que chez les
catholiques. Mais pourquoi ? Car il y a moins de cérémonie, moins de choses à faire ensemble.
Mais cela ne marche que si le protestantisme est majoritaire. Enfin il y a le suicide anomique. Il
correspond à un affaiblissement des normes sur l’emprise de l’individu. C’est lié à des
phénomènes de dérégulation dans des ensembles urbains. L’anomie est typique des sociétés
industrielles. Il y a des phases pendant lesquelles le taux de suicide augmente en particulier dans
des périodes de prospérité économique. C’est un moment d'intensification de la vie sociale qui
provoque des effets chez les individus. Aujourd’hui celui qui ne maîtrise pas le tournant
sociologique va avoir du mal dans le monde social. Ce pessimisme est surtout lié à une
incompréhension. Or aujourd’hui on vit une réelle période d’accélération qui produit des effets
négatifs chez les individus. Des individus perdent et connaissent un décrochage social qui créer
un isolement social. Pendant ces périodes d’accélération les gens vont considérer qu’ils doivent
profiter de ce progrès économique et technologique. Cette période d’euphorie suscite des
attentes qui peuvent être déçues : c’est ce qu’on appelle un écart entre les attentes des individus,
leurs aspirations et ce qu’ils obtiennent réellement. C’est ce qu’explique le sociologue François
Dubet qui travaille sur l’injustice. Il nous dit que l’injustice auparavant était éprouvée
collectivement. Aujourd’hui, elle est éprouvée individuellement et ce qui est important ce n’est
pas l’injustice mais le sentiment d’injustice. C’est le décalage entre ce qu’on est en train de vivre
et les représentations que l’on se fait de la vie des autres. Les gens ont l’impression de ne pas
avoir ce qu’ils mériteraient. Les représentations collectives sont donc très importantes dans
l’anomie.
Le suicide est aujourd’hui la troisième cause de mort en France et il représente 10 000 personnes
environ par an. On observe une sur-sur-présentation des hommes dans las cas de suicides ainsi
que certains classes d’âge comme les adolescents et les 40-50 ans. Il y a aussi une sur-
représentation d’une certains classe socio-professionnelles : les agriculteurs. Les méthodes la
plus utilisées sont la pendaison ainsi que les armes à feu. La variable la plus significative est la
dépression. Il y a plus de tentatives chez les femmes mais ce sont les hommes qui réussissent le
plus. Les hommes sont plus à même de mener le projet physiquement comme pour les armes à
feu. De plus les hommes qui vivent dans un isolement pour cause de rasions économiques et
donc su vivent un isolement social sont livrés à eux-même, beaucoup plus que les femmes qui
n’ont pas honte de se faire suivre.
C’est donc un fait social structurant dans nos sociétés qui correspond à une situation anomique.

Les théories de Durkheim vont être importées aux USA et va fonder la base de la sociologie
américaine. Cette traduction du concept d’anomie a alors suscité beaucoup de problèmes. En
effet, une branche de la sociologie s’est alors développer au profit des autres. L’anomie a été
traduite comme synonyme de déviance alors que ce n’est pas le cas. Il y a en fait deux
interprétations possibles à ce terme. Il y a une conception majoritaire qui voit l’anomie comme
une pathologie, comme une déviance, une délinquance. Mais cette interprétation a donné ce qui
se discute le plus en sociologie : la délinquance. R.K.Merton est un des auteurs qui a traduit
Durkheim et cette traduction, il en a fait une théorie. Merton conçoit l’anomie comme un écran par
rapport à la norme dominante. Et cette écart est source de tension physiques mais aussi dans la
société. Cette tension elle naît d’une différence qui se créée entre les objectifs culturels d’une
société et ce que vivent les individus. Pour qu’une société fonctionne, il qu’il y est une adéquation
entre les objectifs poursuivit par les individus et les ressources qu’offrent cette société. Quand il
apparaît un écart entre ce qu’espèrent les individus et ce qu’ils vivent. Dans cette écart là,
certains individus considèrent qu’il est nécessaire de créer son propre système normatif. Cette
interprétation est minimaliste et insatisfaisante car elle ne pense pas les processus, et elle traduit
en partie de manière erronée les individus et les situations.
Mais la deuxième interprétation est beaucoup plus sophistiquée car elle n’établie pas des
catégories générales. Les premières sont des approches très réductrices qui ont tendance à nier
la complexité du phénomène. Ce sont des approches qui ont tendance à créer des figures
abstraites sans entrer dans les détails des processus et sans analyser les conditions sociales qui
accompagnent ce type de comportement délinquant. Les théories classiques de la délinquance
sont beaucoup trop rationalistes. En effet, il y a en réalité 3 possibilité de penser l’anomie.
D’abord on peut considérer qu’il n’existe pas de culture de la déviance et de culture délinquante.
Il n’existe pas de sous-culture de la déviance et les valeurs que portent ces individus ne sont pas
très éloignées des nôtres. D. Matza, un sociologue des années 1950, étudie les techniques de
neutralisation. Il essaye de comprendre comment des individus neutralisent des valeurs qui
peuvent entrer en contradiction. Matza étudie les groupes de délinquants et notent que le
passage à l’acte peut s’expliquer de deux manières différentes : dans des situations particulières,
des jeunes qui sont amenés dans des situations de dynamiques collectives. Mais quelle fonction
remplie-t-elle ? Matza nous dit qu’elle remplie une fonction qui permet de dissiper l’angoisse
statutaire que vivent les adolescents et les post-adolescents. Les valeurs qui animent les
passages à l’acte ne sont pas des valeurs de transgression, ce sont des valeurs conservatrices
qui animent l’envie de faire parti d’un groupe. Ces situations sont très souvent temporaires et
permettent de passer à l’âge adulte. Pour expliquer le passage à l’acte on peut aussi parler des
techniques de neutralisation qui sont des techniques de justification qui permettent à l’individu de
suspendre provisoirement la validité d’une norme ou d’une loi. L’anomie doit donc être entendue
en temps que processus momentané durant lequel l’individu minimise la condamnation morale. Il
existent d’autres variantes dans l’application du concept d’anomie et en particulier une des plus
provocatrice soutenue par T. Hirshi qui est en rupture radicale avec la définition du concept
d’anomie en terme de déviance. Il nous dit que finalement le crime n’est pas un
dysfonctionnement social, c’est au contraire un comportement moral. Par une étude empirique il
montre que finalement en faisant appelle à la psychologie on voit que l’anti-conformisme est la
règle chez l’individu. Le conformisme aux normes, c’est ça l’énigme. En effet, la violation des
règles est beaucoup plus profitable et beaucoup plus attractive. Une des causes qui expliquent
que la conformité l’emporte est que les liens sociaux conventionnels jouent rôle essentiel de
contrôle et d’inhibition des tentations déviantes.

CCL : Le processus d’intériorisation des normes est toujours ouvert, interactif et évolutif. Il ne faut
penser les processus d’apprentissage des normes de manière statique et arrêté. L’apprentissage
des normes est toujours un choc, une adaptation entre des identités qui se transforment.
L’anomie est donc pensée comme un moment de flottement, de malaise où une norme est en
train d’en remplacer une autre. Les identités et les normes sont toujours passagères et le droit
intervient souvent en retard sur les normes sociales. La société elle n’attend pas la norme pour
inventer des choses.
Quoiqu’on en dise, le social, au sens de conscience collective, pèse considérablement sur les
individus. Nous sommes tous pris dans des représentations collectives qui influent sur nous.
Durkheim : « une fois les individus assemblés, il se dégage de leur rapprochement une forme
d’électricité qui les amènent à un degré extraordinaire d’exaltation, c’est-à-dire que l’individu est
toujours fabriqué par des institutions, il est toujours dans des processus qui le dépasse. »

Chapitre 2 : Les sociologies de l’action sociale

Nous sommes toujours dans notre question de savoir comment les individus intériorisent l’ordre
social.

L’action sociale renvoie à deux choses très concrètes. Elle renvoie à un terme très utilisé en
économie : la stratégie. Dans nos vies et dans nos interactions sociales, on essaye refaire les
choix nécessaires pour éviter d’être en difficulté.

I - La rationalité
L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (résumé) est un des livres les plus commentés
avec Le suicide de Durkheim. Il est évident que des croyances collectives vont devenir puissantes
au point de constituer un mode de vie qui va contraindre leurs actions. Les univers de valeur vont
s’associer et ils vont produire, dans un contexte historique donné, des types d’organisations très
concrets. Dans ce livre on va retrouver à une époque donnée une version très particulière du
protestantisme (radicale aujourd’hui) qui va s’associer avec un autre univers de valeur qui est la
base du capitalisme. Et cette organisation finira par devenir la bureaucratie qui organise
aujourd’hui tout dans nos vie. Alors le but de la vie devient l’activité matérielle. On retrouve cette
idée notamment à la base de l’Amérique et de sa Constitution. Ces deux univers entrent en
consonance et cette connexion produit ce que Max Weber appelle l’ETHOS, c’est-à-dire un
système de valeur qui détermine une conduite de vie. Les valeurs fondées sur la discipline ont
des effets majeurs sur notre organisation car elles contribuent à diffuser l’idée de la rationalité qui
est au coeur de notre activité sociale.
EX : le recrutement des individus, et notamment dans les organisations, était avant organisé sur
des valeurs familiales et le fait d’occuper une certaine position dans la hiérarchie. Mais ce n’est
plus le cas aujourd’hui, c’est plus sur la compétence. Cette rationalisation est à la source des
bureaucratie qui les rend totalement rationnelles. Et ces bureaucraties sont à la base des grands
organismes du monde et des horreurs qui ont été commises sur la base de respecter
scrupuleusement les règles. Les gens sont aveugles et se réfugient derrière le droit. Cette
rationalisation entraîne ce que Weber appelle le désenchantement du monde (traduction).
Paradoxalement, à l’origine de notre système d’organisation il y a des valeurs religieuses
(protestantisme calviniste) qui expliquent le capitalisme naissant et le processus de
rationalisation. Mais notre univers social va évacuer le religieux (ressort magique selon Weber)
comme explication des phénomènes naturels et sociaux pour laisser la place à la science et la
prévisibilité. Avec l’économie par exemple on va prévoir ce qui va se passer. Désormais c’est la
rationalité économique, la science et la prévisibilité qui vont déterminer les comportements
humains. Ce processus pose comme hypothèse qu’il faut rejeter le religieux de l’activité sociale.
Mais cela exclut l’individu dans sa recherche de sens car il n’y a plus de sens religieux mais
seulement un raisonnement cartésien. Dans ce schéma, l’obéissance à la loi devient le moteur de
l’activité sociale et du phénomène bureaucratique. C’est ce type d’organisation privée ou
publique qui nous gouverne et nous domine. Cet univers nous assomme et prend le dessus sur
nous. Aux USA, l’univers carcéral fonctionne de manière froide. Mais quand on étudie les
individus on est pas loin des assassins. En France, 60% des homicides concerne une fois dans la
vie de l’individu et le meurtre d’un proche. Or on les voit comme des criminelles et les
organisations prennent le dessus. Or on sait que le domaine carcéral n’améliorera pas leur
situation. Le droit par exemple est un effet pervers de la rationalisation. Le droit chez Weber existe
non pas pour contraindre les individus mais pour protéger. Le droit est une émanation du collectif.
Les règles sont à la base légitimées collectivement et il résulte d’une communauté. Le droit existe
pour que le collectif règle le problème sans passer par la violence l’État a pour but de réguler la
violence. Mais progressivement le droit et surtout le droit répressif est devenu une activité
bureaucratique car le droit forme des juristes qui vont résoudront les problèmes du collectif. Donc
les juristes vont petit à petit se contenter d’appliquer mécaniquement les procédures. Le droit
devient alors mécanique. L’autorité de la règle du droit n’est plus fondée sur l’adhésion mais sur
une activité routinisée. Si on essaye d’analyser comment s’exerce la domination, fin va
s’apercevoir que cette obéissance n’est plus fondée sur la peur mais sur le respect de l’autorité.
Weber identifie donc un droit qui devient procédure.
La réponse de Weber a notre grande question est donc différente. Elle dit que c’est pas parce
qu’il y a une règle qu’il y a obéissance. Une règle peut avoir une légitimité juridique mais elle est
surtout sociale or cette légitimité ne se décrète pas. Le monde social fonctionne sur la
coopération et surtout entre divers types de rationalités. Si une des raisons d’agir l’emporte sur
un autre, il y a conflit car il faut qu’il y est coopération et ajustement. Le social est donc un
équilibre assez subtil entre différentes rationalités qui doivent s’ajuster les unes aux autres.
Pour Weber l’action sociale comporte une certaine régularité. Cette régularité est fondée sur la
signification qu’en donne l’individu en contexte de sorte que la coordination des actions sociales
n’est jamais réglée par avance. L’univers social est un conflit permanent de rationalité, un conflit
qui ne doit pas déboucher sur la violence.
Rationalité : c’est la raison d’agir des individus souvent fondée sur la croyance.

II- Les erreurs de l’action sociale et le croyances collectives

Quelque soit la conception qu’on a de la rationalité, ce qui se situe au coeur de l’activité sociale
c’est la croyance. Ce qui joue le plus ce sont les émotions. Et cela nous empêche de voir la réalité
telle qu’elle est.
On se pose alors des questions. Comment les acteurs croient en ce qu’ils croient ? Comment ces
croyances se constituent-elles ? Mais surtout comment ces croyances se solidifient et
s’alimentent ?
Quand un individu a un jugement, il ne faut pas le juger, il faut rentrer dans la mécanique d’auto
persuasion de ces auteurs car le but d’un sociologue n’est pas de les juger. En critiquant la
croyance de quelqu’un on renforce cette croyance. En plus c’est très difficile car ops est souvent
influencés par notre champs culturel, il faut s’adapter au contexte culturel des populations que
l’on étudie sinon on ne peut pas les comprendre. C’est ce qu’on appelle l’erreur d’attribution
fondamentale, c’est attribuer des erreurs au individus en calquant son propre contexte culturel. Il
y a des mécanismes qui permettent d’éclairer ces dimensions.

A- Le biais d’agentivité ou d’intentionalité

Cela explique comment se forme ces croyances.


Le biais est quelque chose qui nous empêche, qui créer un problème. Il a un rôle très important
dans la constitution de croyances et dans l’interprétation des phénomènes historiques.
EX : l’élection de Manu. Il est dit qu’il a des qualités exceptionnelles et une stratégie incroyable.
Mais en réalité c’est la stratégie et le hasard.
EX : Onfray, un philosophe qui sort une narration très savante dans une vidéo appelée « les loups
sont entrés dans Paris ». Manu est taxé d’objet sexuel du capital. Cette élection prouve que tout a
fonctionné comme prévu et notamment pour le grand capital. Il existerait une organisation qui a
placé l’individu au coeur du dispositif politique pour mieux gouverner les foules avec la complicité
des médias. Donc tout aurait un sens et serait décide par avance, tout est coordonner dans un
projet rationnel.
Le biais d’agentivité c’est de comprendre ce que les autres ne comprennent pas, être plus
intelligent que tout le monde. C’est de placer une cohérence dans des faits qui sont très
disparates.
Les faits ne sont souvent dû que au hasard qui s’expliquent par des micro-causalités. Le biais
d’agentivité est donc une tendance de la raison humaine qui séduit les individus et qui consiste à
expliquer intuitivement pour expliquer des phénomènes qui se produisent dans notre
environnement. Il faut distinguer les causes intentionnelles et non-intentionnelles. Soit on attribue
des intentions à quelqu’un soit on attribue les phénomènes au hasard. Notre préférence va plutôt
vers l’intentionnalité et on peut montrer qu’à défaut d’explication, la pensée ordinaire s’oriente
vers l’interprétation fondée des phénomènes.
EX : si on confronte des individus à des mouvements de formes aléatoires géométriques (ici deux
triangles, un cercle et un gros rectangle). Dans 98% des cas, les individus vont considérés que les
mouvements sont intentionnels et qu’ils ont un but. Et si on est capable d’attribuer des intentions
à des objets, on est à cours lorsqu’il s’agit d’abstraction et de phénomènes collectifs.
Max Weber souligne une erreur assez fréquente notamment chez les scientifiques : le mono-
causalisme. C’est-à-dire d’attribuer à un phénomène une seule cause, une seule intention, penser
que les phénomènes et les évènements n’auraient pas pu se produire autrement. C’est ce que
Weber appelle la dépendance téléologique. Or ce n’est pas le cas.
Dans le cas d’un évènement historique, nous pensons souvent qu’il s’est produit d’une certaine
façon et que tout était écrit pour que ça se passe ainsi. Un grand nombre de cause sont à la base
de évènements est elles ne sont pas liées par un principe mécanique mais probabiliste. Ce qui
domine est donc l’incertitude et la pluralité des futurs.

B- La dissonance cognitive

Cela explique comment les croyances perdurent. Cela permet de comprendre le phénomène de
mémoires collectives et religieuse et comment les faits résistent durablement à la réfutation.
—> Leon Festinger, L’échec d’une prophétie, année 1950. (lire la préface)
Festinger travaille à la sortie de la 2Gm pour une fondation qui s’appelle la Carnegie Corporation.
Festinger est alors financé par cette fondation et travaille sur la recherche d’un phénomène
naturel et en particulier sur les traumatises que vivent les individus après un séisme. Il travaille sur
les populations indiennes et s’aperçoit qu’il y a une peur qui se propage juste après l’évènement.
Dans la préface de ce livre il évoque le thème de la croyance et nous dit qu’on ne sait pas grand
chose sur la croyance. Il fait étudier la croyance et la mécanique qui la maintient. Il faut donc
étudier, quelque soit l’idéologie choisie, ces idéologies sont dotés d’une force considérables. Il
étudie comment une collectivité humaine réagit à la suite d’un tremblement de terre. Il observe
que les personnes victimes du tremblement de terre en rajoute car les individus ont peur qu’il se
produise quelque chose pas grave. Les victimes sont très anxieuses. Lors d’un séisme en Inde, il
voit une rumeur circuler, qui annonce un séisme plus important encore. Mais pourquoi les
populations ont besoins d’annoncer quelque chose de plus grave, pourquoi n’annonce-t-il pas
des choses rassurantes ? Festinger nous dit que les individus cherche un « équilibre cognitif ».
Quand quelque chose vient contredire une croyance, il faut que quelque chose vienne rétablir
l’équilibre. Quand un savoir vient perturber cet équilibre, il faut le rétablir.
EX : tu fumes c’est pas bien —> ouais mais pas beaucoup, ouais mais c’est pas grave…
Quand in croit en quelque chose et que cette chose est contredite par les faits alors on va rétablir
l’équilibre et on va renforcer cette croyance car c’est plus coûteux de l’abandonner. On exprime, à
travers cette dissonance cognitive, un besoin de protection.
—> il observe par exemple une secte protestante aux USA qui a pour caractéristique d’assurer la
fin du monde avec certitude. C’est très courant au USA. Il va observer en s’infiltrant dans cette
communauté et il va observer comment elle va vivre les derniers jours avant le jour J. Mais les
membres continuent de croire en cette prophétie.
La dissonance est donc un conflit entre deux connaissances qui s’opposent. Ce conflit va
nécessité un travail de rééquilibrage. Cette dissonance créer une réelle souffrance et un état
d’inconfort. Cet état d’inconfort peut être mesurer par des calculs. Enfin cette dissonance peut
être réduite.
Dans le cas de notre secte, après le jour de la fin du monde, très peu on abandonné la croyance
même s’il ne s’est rien passé. En effet, réaffirmer sa croyance permet de rétablir l’équilibre
cognitif. Donc selon Festinger ce qui explique la conception d’une croyance c’est d’abord
l’existence d’une norme car l’idéologie fait partie intégrante du monde social. Il faut aussi un
engagement d’adeptes dans cette conviction. Mais pour que cette croyance dure, il faut une
possibilité de démenti sans équivoque de cette croyance. Il faut qu’il y est l’existence d’un
désaveux par les faits. Il faut que cette croyance soit éprouvée et contredite. Une croyance doit
pouvoir compter sur un soutien social, l’effet de groupe est très important, au lendemain du
désaveux. C’est la capacité du groupe à expliquer le non-évènement. C’est seulement après
l’échec d’une prophétie que les fidèles cherchent à s’organiser et à répandre la bonne parole.
C’est donc un erreur de penser à mettre un terme à une croyance par des informations logiques.
Selon Marcel Proust, « les croyances ne sont pas bâties sur des faits et les faits ne peuvent pas
les ruiner ».

Weber nous disait que les communautés prophétiques ont beaucoup de charisme. Une croyance
a besoin d’un leader et d’une communauté. Ils permettent de nous protéger de la dissonance.
EX : on associe Internet et radicalisation —> or les gens qui vont sur internet sont souvent déjà
convaincus, ils ne cherchent qu’une communauté qui les aident à vivre cette dissonance car on
ne peut pas la vivre seul. On n’agit jamais tout seul, on agit car il y a des gens qui nous
soutiennent mais eux n’agissent pas donc on le fait pour eux. La communauté prophétique est
donc une communauté portée par un prophète. Leur force est fondée sur une propagande
entretenue car elle est close sur elle-même et elle est cohérente. Ce sont aussi des communautés
qui développe une relation d’obédience (dépendance très forte entre les membres). Enfin dans
ces groupes, l’organisation s’étend à toutes les manifestations de la vie, notre espace intime et
personnel est réduit au maximum. La force d’une croyance c’est quand elle organise tous les
aspects de notre vie.

Chapitre 3 : Les sociologies de la construction

La construction signifie que la réalité sociale, ce qui nous semble évident, est construite. On va
essayer de réfléchir non pas sur qu’il y a après l’individu mais sur ce qui se passe avant. Ce qui
se passe avant les choses que l’on considère normales ou logiques. Or personne ne l’avait pris au
sérieux.
—> Pierre Bourdieu, 1979 : La distinction
Ce que Bourdieu va analyser c’est la construction c’est a dire ce qui est caché, ce qui n’est pas
dit. Pour lui la grande question c’est celle de la connaissance. Avant d’étudier le droit et tout ça il
veut savoir d’où sortent ces catégories et pourquoi nous semblent-elles si naturelles. Pourtant ce
qui parait évident ne l’est pas et quand on se questionne dessus, les acteurs résistent. Cette
réalité est construite et fabriquée et est héritée du passée.

I- La sociologie constructiviste de Pierre Bourdieu


Il considère que les individus pour se repérer dans le monde social ont besoin de repères et de
classifications. Si les individus ne sont pas dotés de connaissances adéquates, ils sont
incapables de se situer et d’agir. Le constructivisme est donc une tradition qui déconstruit les
catégories qui sont utilisées par les individus our se repérer dans la vie sociale. Le point de départ
doit être situé fin des années 1950 avec Jean Claude Passeron qui va aider Bourdieu à écrire un
livre qui aura pas mal d’influence et qui s’appelle Les héritiers. Ce livre regorge la sociologie
française qui avait été un peu éclipsée. Il constitue une renaissance de la sociologie française
après la 2Gm. Il se rend alors compte qu’il y a des règles présentes dans notre société et
particulièrement celle de la reproduction des élites car il voit que certains individus s’interdisent
l’accès aux études. Mais comment expliquer cette régularité en particulier dans les trajectoires
scolaires alors que le système annonce une égalité des chances ? `
Pour Bourdieu, le problème c’est cette double tendance a interpréter les relations entre individus
et société soit avec une perspective objective, c’est-à-dire de considérer que les institutions
existent réellement et détermine l’action des individus. Il faut considérer les institutions comme
naturelles. Il y a cette tendance très lourde qui est un problème car on parle beaucoup des
institutions et peu des individus. Mais il y a une autre tendance, c’est de voir les relations entre
individus et société de manières subjectives (Weber, chap 2). Traditionnellement c’est deux
conceptions s’opposent même si cela a peu de sens. Il fait dépasser cette distinction objective/
subjective pour essayer de comprendre les 2 en même temps et les penser en même temps,
c’est-a-dire penser les institutions et les individus dans un même mouvement considérant que
c’est au niveau de l’individu que l’on peut penser la société. Il faut observer l’individu par ce qu’il
fait et non par ce qu’il dit. Il fait rester dans la pratique car la société s’exprime par des actes
personnels comme la façon de manger, de s’habiller… il faut regarder ce que les acteurs n’ont
pas envie de dire voire même ce dont ils n’ont pas conscience.
Les deux concepts qui vont nous permettre de tester cette hypothèse sont celui d’Habitus et celui
de Champ qui sont forgé pour penser cette hypothèse et qui sont indissociable.

A- Habitus

C’est un concept développer à la fin des années 1950 dans un contexte particulier. Bourdieu a fait
la guerre d’Algérie et est nommé dans une école là-bas. Il observe des séparation très nette qui
organisent la vie sociale : l’extérieur et l’intérieur. Il y a la vie intime et la vie sociale extérieure. Il
observe qu’il y a des règles qui organisent la différence entre ces deux mondes. En fonction des
lieu, il observe que les individus ne se comportent pas de la même façon et n’adoptent pas les
mêmes règles. Dans son village, quand il fallait marier les gens, il y avait des bagues de
célibataires et ils doivent se rencontrer. Il remarque que les gens présentent un certain aspect de
soi.
Ce concept est tiré de Max Weber qui parle déjà de concept d’habitus qu’il utilise notamment
dans ses observations dans l’Église protestante. On est ici dans la pratique qui va même jusqu’à
la façon de se tenir !
L’habitus serait un système de dispositions durables, structure structurée, prédisposée à
fonctionner (en attente) comme structure structurante. C’est-à-dire en tant que principe de
génération et de structuration de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement
(naturelles) réglées et régulières. Sans être en rien le produit de l’obéissance à des règles,
objectivement adaptée à leur but sans supposer la visée consciente des fins et la maîtrise
expresse des opérations nécessaires pour les atteindre. Étant tout cela collectivement orchestré
sans être le produit de l’action organisatrice d’un chef d’orchestre. Cela nous invite à penser deux
choses, cela ne sera pas le même dans le champ dans lequel cela va être appliqué. De plus,
l’habitus n’interdit en rien la progression sociale, les habitudes peuvent changer mais on observe
quand même une certaine régularité.
Pour essayer de saisir un habitus dans un champs particulier, il faut distinguer deux choses : la
logique pratique et la logique logique. Quand on analyse le monde social, on l’analyse avec son
propre champ intellectuel. La logique pratique, c’est celle des acteurs sociaux, c’es-à-dire des
acteurs qui ne réfléchissent pas à ce qu’il font. L’essentiel des pratiques sont des actions
concrètes et pas intellectuelles. Les gens ne se posent pas au quotidien la question de pourquoi il
font cela et pas cela. Il ne réfléchissent pas à ce qu’ils font. Il faut donc éviter deux écueils : le
misérabilisme et le populisme. Quand on analyse le monde social, il ne faut pas considérer que
les gens sont idiots (populisme) ou croire que tout est justifié socialement car il existerait une
culture populaire et que les gens seraient prisonniers de leur situation (misérabilisme). Il faut
regarder les chose telles qu’elles sont et sans jugement de valeur. La logique pratique est donc
essentielle dans la vie sociale mais qui nécessite beaucoup de subtilité.
La logique logique à l’inverse consiste à penser que tout est logique, que les acteurs font ce qu’ils
veulent et en pleine conscience. C’est un travers intellectualiste qui consiste à penser que tous
les individus ont une stratégie. Il faut essayer de dépasser cet écueil pour dire que : la plupart du
temps, les individus n’int pas l’information nécessaire pour avoir une quelconque stratégie et
dans la plupart des actions, les individus ne sont pas conduit à donner une explication de ce
qu’ils font et en sont la plupart du temps incapables !
Or cet écueil comporte des problèmes : Il est ici question de regarder ce qui ce passe à partir de
sa propre position, c’est-à-dire de penser les mondes sociaux qui nous sont différents et
d’attribuer à ces mondes sociaux des logiques qui sont caricaturales. En particulier la relation de
ces catégories populaires à la culture, en considérant que les gens des catégorie populaires sont
des idiots culturel, c'est a dire de considérer que ces catégorie consomment bêtement des
produits culturels sans distance et sans recul.
Le sociologue des années 1960 Richard Hogarth parle de regard oblique, il observe comment les
individus regardent les séries ou lisent les magazines populaires, il nous dit que lorsque l’on
observe, on s’aperçoit que ces personne ne consomment pas bêtement ces produit, qu’ils ont
une distance, ils ont un regard oblique, ils sont conscient en partie, que ce qu’ils regardent n’a
pas de grande valeur culturelle mais que ça leur permet de passer le temps, ils ont quand même
une capacité critique.
Mais il y a aussi un autre problème. Ici on va considérer que les individus sont toujours doté d’une
stratégie et qu’ils savent toujours pourquoi ils font les choses consciemment. Alors que quand on
regarde les pratiques sociales, on peut voir 2 choses. Le plus souvent les individus ne possèdent
pas les informations nécessaires pour agir. Le champs de la sociologie de l’éducation :
La grande controverse s’est fondée sur l’affrontement entre Raymond Boudon et Pierre Bourdieu
sur la question de l’éducation et de la réussite scolaire, principalement l’inégalité scolaire.
Raymond Boudon nous dit que si les classes populaires ont conscience qu’elle auront moins de
chance de réussir dans les études supérieures elles vont choisir consciemment au regard de leur
chance de réussite, et vont se concentrer sur des bacs professionnels. C'est par stratégie que les
classes populaire choisissent. Pierre Bourdieu va nous parler de reproduction scolaire, c'est à dire
que les acteurs pensent avoir l’info nécessaire mais non, c'est le système scolaire qui en
favorisant une culture particulière, entretient une forme de discrimination structurelle
On parle aussi du champs des organisations : On observer la sociologie des organisation
( exemple l’université ) où on peut considérer que les individus ont tous une stratégie et disposent
tous de l’info nécessaire pour mener à bien cette stratégie.
Ces deux exemples montre que la plus par du temps les individus ne disposent pas de
l’information nécessaire.
Dans la plus par des actions sociales ce qui ordonne le cour des choses, c’est la régularité, c'est
à dire que les individus sont incapable de donner une explication à ce qu’ils font parce que
l’action sociale demande beaucoup plus que de la réflexion, elle demande de la pratique,
réactivité, c’est ce qu’on appelle l’habitus, être capable dans une situation donner de répondre à
cette situation. Répondre à cette situation n’implique pas forcement une réflexion mais beaucoup
plus, le meilleur moyen répondre au situation est la routine, répéter toujours les même choses
pour éviter les erreurs, c'est la répétition de chose que l’on maitrise.
La socio consiste à repérer ce qui fait qu’on agit dans dans un sens et pas dans un autre,
Qu’est ce qui fait que les chose nous apparaissent naturelle comme aller de soi se demande
Pierre Bourdieu. L’action sociale doit être saisie dans ce que les gens font à leur insu et sur
l’immédiateté, dans des zones ou on a tendance à considérer que la subjectivité l’emporte,
l’intime.
Bourdieu nous parle de la distinction et s’attaque aux goûts culturels, il va pouvoir mettre en
oeuvre sa théorie de l’habitus avec les goûts culturels. Dans ce domaine, la subjectivité semble
dominer avec certaines maxime comme « les goûts et les couleurs ça ne se discute pas ».
Mais Bourdieu va détruire une théorie de Kant ( Emmanuel Kant dit « sur le Beau s’applique des
critères universel » c'est à dire que on est obligé de trouver ça beau, qui viennent des critères de
l’entendement ). Bourdieu va donc dire que les préférences et celle qui relève de la plus grand
légitimité, ces préférences sont socialement construites pour assurer une légitimité culturelle.
Au coeur de l’activité sociale il y a une opération particulière qui nous dit que les individus
passent leur temps a se distinguer, le dégout des autres. Ce qui est au coeur de l’activité c’est le
classement et l’activité de classement des individus par rapport aux autres, de chose légitime ou
illégitime.

La classification au regard du légitime et au regard de l’illégitime au coeur de l’activité sociale.

B- Le champs

On ne peut pas comprendre pourquoi on fait quelque chose « l’habitus », c'est un mystère qui
montre qu’on est dépendant de critères qui nous dépassent. On va devoir situer cette action dans
un espace social, dans un contexte particulier.
Notre habitus ( nos bagages ) est plus ou moins adapté aux situations sociales que l’on rencontre
et au monde où l’on vit, il faut donc étudier comment cet habitus fonctionne dans une situation ou
pas. Pour déterminer le monde social Bourdieu a inventé le concept de champs, un espace social
physique, qui nous permet d’observer en situation l’activité sociale. Le champs est doté d’une
logique sociale et ces logiques varient d’un champs à l’autre et permet à l’acteur de trouver des
régularités qui vont dans le sens de ce qu’il pense. On va toujours chercher à fréquenter des
univers qui vont dans le sens de nos croyances et à aligner nos pratiques à d’autres pratiques qui
nous ressemble. Donc les individus vont se situer dans un rapport toxique au monde social, c'est
à dire ils vont cherche assez systématiquement des comportements qui leur ressemblent et t
jamais vraiment cherche à interroger les fondement de ce monde social. Ils vont donc chercher la
sécurité en adoptant des critères de jugement qui nous correspondent ou qui nous semblent
correspondre à notre subjectivité. Le rapport conformiste au monde est pourtant un rapport
construit socialement. Le fait de se sentir dans son élément, s’appelle l’illusion selon Bourdieu, le
sentiment que l’on est à sa place c'est scientifiquement la correspondance entre les règles d’un
champs particulier et la situation de l’individu. Quand il y a vraiment correspondance entre les
deux l’illusion est parfaite et l’individu considère qu’il est à la bonne place.
La notion de champs est indissociable de celle d’habitus. Cette notion nous permet d’observer
des situations concrètes où ;es habitus que nous possédons sont plus ou moins adapté. Quand
on est à l’aise, c’est l’illusio. La notion de champs est en rupture avec le terme de classes
sociales. Mais selon Bourdieu ces catégories sont trop imprécises et homogènes. Par exemple
comment définir la classe populaire ? Un champs est beaucoup plus précis ! Par exemple on fait
parti du champs universitaire à UT1 Capitole. Mais à l’intérieur de ce champs il y a d’autres
champs. Il faut rentrer à l’intérieur de ces champs pour comprendre comment il fonctionne. La
notion de champs dépasse donc celle de classe sociale. La notion de champs est dotée d’une
certaine autonomie par rapport aux classes sociales.
—> P. Champagne a écrit Faire l’opinion. À la même époque Bourdieu sort La noblesse d’État.
Champagne prend la notion d’opinion publique, créée à la fin de Révolution Française, et nous dit
que né l’espace public dans lequel vont être discutées les idées et la politique. C’est la naissance
de la discussion du peuple réservée avant à l’élite. L’opinion publique va alors devenir une arme
utilisée à partir des années 1940 aux USA et 1960 en France. Elle va alors permettre l’apparition
de la communication politique. Il se structure alors deux champs qui entrent en compétition : le
champs journalistique et le champs politique. Le champs journalistique lui va se lier avec la
communication. Dans les années 1980, le campos journalistique a pris le pouvoir sur le champs
politique grâce à l’opinion politique. Au début des années 1980, l’heure de vérité invente les
émissions où l’on invite les hommes politiques. Pendant cette émission des sondages sont
réalisés si la performance de l’homme politique est réussie. Mais ces sondages ne sont pas du
tout représentatif de l’opinion de l’ensemble des français. Cela montre que le champs
journalistique a pris le dessus sur le champs politique. C’est le champs médiatique qui impose
son rythme et ses conditions au champs politique. Cette analyse de champs nous permet alors
d’analyser les dynamiques de la vie sociale et d’analyser la lutte permanente qui s’opère entre
différents champs.
Mais les champs se modifient peu au fil des années de telle sorte que tendanciellement pour des
raisons qui peuvent relever de la logique, il est très difficile de le modifier. Il est donc très difficile
de changer le monde sociale, les révolutions sont très difficiles et plus on parle de révolution et
moins c’est le cas. Ce n’est pas parce que le mot « révolution » est utilisé que l’on observe un
changement dans les pratiques sociales. Mais il y a des moments historiques qui sont très rares
que Bourdieu appelle des révolutions symboliques. Dans ces moments, les choses peuvent
changer. Il faut étudier ces révolutions symboliques. Ces moments ne se décrètent pas et durant
lesquels les codes d’un champs particulier changent sous l’effet de plusieurs facteurs
sociologiques. Il revient à l’analyse sociologique de scruter ces moments là pour expliquer ces
ruptures. Une révolution symbolique est un moment particulier durant lequel les critères de
l’entendement et la façon de voir les choses changent radicalement. Il est permis dans un
champs particulier de regarder les choses autrement et les codes de ce champs sont
bouleversés. Il y a un avant et il y a un après. Il est évident qu’il y a des moments où on ne pense
plus les choses de la même façon et ces moments sont très importants sociologiquement. En
effet, on est souvent soumis à des cadrages mentaux qui nous empêche de voir d’autres visions
du monde.
Manet par exemple dispose d’un Habitus clivé. Il est ouvert aux nouveaux types d’art et est à
l’affut. De plus il dispose d’un capital monétaire important. Enfin il dispose une technique sans
pareil qui lui permet de transcender le monde dans lequel il vit et donc permettre une révolution.
Mais ces conditions rentrent aussi en compte avec des évènements sociologiques extérieures.
L’habitus clivé rentre donc en consonance avec un contexte social. Il est capable de fréquenter
des mondes différents et en maitriser les codes de ces différents mondes sociaux. Maitriser les
codes du capital économique, de la bourgeoisie, mais aussi de la société parallèle. C’est une
révolution symbolique car l’acteur qui maitrise dans un champ donné, les codes du champ au
pouvoir et du champ émergent, et que cette stratégie de subversion trouve des acteurs qui
puissent participer à la création d’un nouveau champ.

II/ La sociologie de la configuration


Quand on fait de la sociologie constructiviste, on déconstruit ce qui nous parait naturel et
évident. Pour que cette nature s’impose, c’est grâce au langage. Ce qui nous parait logique et
évident est un processus social. Le langage performatif, « dire c’est faire » avec la massification
de l’info, tout ce qu’on dit devient une vérité et difficulté de contester cette vérité en temps réel.
Capacité à imposer une évidence par le langage. Quand les gens ne sont pas conscients et
qu’ils prennent les choses au 1er degré : fausse naturalité (islamisation).

(II- Ce qui a suivi Bourdieu, ce que sa sociologie a créé ensuite)

Révolution symbolique : des propriétés de l’artiste. « Habitus clivé » selon BOURDIEU.


Il est capable (Manet le peintre) de fréquenter des mondes différents et en maitriser les codes de
ces différents mondes sociaux. Maitriser les codes du capital économique, de la bourgeoisie,
mais aussi de la société parallèle.
2e série de condition : les artistes trouvent un public
Certaines évolutions techniques : procédés techniques peuvent avoir des évolutions.
Autre condition sociale : l’Etat prend en charge et crée des filières artistiques dès le XIXe siècle.
Créer u public qui va demander de nouvelles opportunités, qui vont faire évoluer la matière, en
rupture des fois avec l’académisme existant.
Révolution symbolique : acteur qui maitrise dans un champ donné, les codes du champ au
pouvoir et du champ émergent, et que cette stratégie de subversion trouve des acteurs qui
puissent participer à la création d’un nouveau champ.

Chapitre 4 : Les sociologies de l’identité sociale


Ici il est question d’étudier la question de la norme et de son intériorisation par les individus.
C’est ici un paradigme, une théorie, un courant de pensé, qui s’impose et domine le champ
scientifiques à un moment donné. Entre 1960 et 1980 c’est l’époque du paradigme Bourdieusien.
Selon Durkheim, la norme a besoin d’une sanction, et la transgression permet au groupe de
rappeler à l’individu qu’il existe une règle. C’est la réaction sociale qui explique l’efficacité de la
norme, comme en religion avec le profane et le sacré. Pour Weber c’est dans l’action que la
norme s’applique. La règle n’est pas légitime par définition mais s’applique dans l’intérêt de ce
qu’on attend. Enfin pour Bourdieu ce qui fait la force d’une norme c’est la croyance. On est pas
conscient des mécanismes qui président à l’adhésion à la norme, mais cela se fait par la pratique.
Mais il y a une autre dimension de la vie sociale, qui est le lieu où se construisent les normes :
c’est la perceptive qui considère qu’il est impossible de définir ce qu’est une norme et une
identité. Cela nécessite de passer par l’étude en situation, dans le concret, des processus par
lesquels, au quotidien, les individus construisent des conventions. C’est une approche qui met
l’accent sur la variabilité des situations sociales que rencontrent les individus. Selon les situations,
on est dans des espaces avec des normes variables et c’est ce qui se joue de plus important
dans l’interaction entre deux individus. Ce sont de ces situations que naissent des normes et des
conventions.
Dans une école de Chicago, William Thomas au début XXème siècle, pose le théorème qui va
influencer tout son courant de pensé. En observant les gens dans des situations quotidiennes, il
remarque les rencontres entre les gens provoquent des situations et des interactions. Selon son
Théorème, les individus passent leur temps à passer de situations différentes, à définir ces
situations, qui ont enfin des effets. Si les hommes définissent des situations comme réelles, alors
ces situations sont réelles dans leurs effets et dans leurs conséquences. Le lieu où se définit la
norme c’est l’interaction. Dans cette interaction, se définie notre identité.
Il a alors donné un courant de pensée que l’on nomme l’interactionnisme. Ce que l’on appelle les
sociologies de l’identité apporte une quatrième réponse, différente à la question de l’intériorisation
des normes. Dans la question de l’identité il faut retenir que pour comprendre comment un
individu accepte l’ordre social et se tient bien il faut passer par les situations car dans les
situations on va pouvoir observer en direct comment ce construit un ordre négocié (une deuxième
idée) c’est-à-dire un ordre fondé sur des conventions et ces conventions permettent aux individus
de définir la situation et se forger une opinion sur l’attitude à adopter.
Dans cette définition de la situation se joue quelque chose de fondamental et ça on le doit à celui
qui a hériter de cette première école de Chicago où a été forgé différentes notions comme celle
d’anomie etc. : Goffman qui a travaillé avec Becker. Goffman (immense figure de la sociologie) va
renouveler cette école de Chicago. Goffman s’intéresse à l’interaction c’est-à-dire beaucoup plus
que les relations, ce qui se passe entre les individus. Goffman apporte de l’attention aux
situations quotidiennes et aux choses qui se produisent durant les interactions. L’interaction étant
ce qui unit deux personnes et ce qui permet de construire entre ces deux personnes quelque
chose d’absolument fondamental qui rend tolérable et acceptable la relation. Dans l’interaction on
poursuit une vision micro-sociologique et on fait attention à ce qui naît dans cette interaction. Ce
que nous apporte Goffman et qu’on a un peu de mal à réaliser c’est la compréhension de la
chose la plus primordiale qui se joue quand des individus se rencontrent et sont en co-présence
Pour comprendre il faut revenir à Durkheim et ce que dit Durkheim sur la religion. Durkheim dit
que la religion, au sens sociologique, un espace social qui est divisé en deux : le sacré et le
profane. Une religion est une institution qui organise une séparation net entre un espace sacré
inviolable et un espace profane c’est-à-dire celui qui n’a pas accès au savoir. Durkheim utilise
cette séparation pour des sociétés avancées de son époque où la religion pesé et institué
énormément. La grande force de Goffman c’est de se demander finalement dans la société
moderne ce qui est au cœur de notre modernité où est le sacré ? Où est-ce qu’on le place dans
les relations sociales ? Selon Goffman (années 1950-1960) finalement ce que dit Durkheim n’est
valable pas seulement pour la religion mais que le sacré est désormais passé du côté de
l’individu. Ce qui devient sacré et inviolable c’est son identité. Ce qui se joue dans l’interaction et
qui se joue dans les présentations de soi c’est son identité et son caractère sacré. Quand on est
réduit à une identité raciale, qu’on le renvoie à son origine on profane dans l’interaction, on
profane son identité à grande idée de Goffman. Goffman jeune doctorant réalise une thèse sur les
hôpitaux psychiatriques. Goffman avait une femme atteint par la maladie et se suicide. Elle fut
internée auparavant. Dans des sociétés dites modernes on peut enfermer les gens pour
différences : malades mentaux, gens issus d’origine différentes, personnes âgées etc. Mais elles
sont mise à l’écart des personnes différentes car elles sont dites différentes alors que on est
supposés être dans des sociétés modernes, démocratiques etc. Ce que dit Goffman c’est que les
sociétés dites modernes sont capables d’interroger et de créer ce que Goffman appelle des
institutions totales : prisons, hôpitaux etc. : des structures de séparation entre les gens dit
normaux et anormaux. Ces critères de classification débouchent sur des instituions spécialisées
comme s’il fallait écarter du regard et mettre à distance des individus jugés ou classifiés comme
anormaux. Des institutions qui encadrent la totalité de la vie de ces individus.
Lire Asile de Goffman.

Chapitre 5 : La sociologie de la Subjectivation


Il est ici question de la double mort du social.
Aujourd’hui on a le sentiment que la société étudiée dans les manuels, discours,
représentations… n’existe plus vraiment. Un des grands dangers de la science sociale, quand elle
souhaite décrire la réalité sociale, c’est de produire une fiction, de parler de quelque chose qui
n’existe plus vraiment. On a changé de société il y a 30 ans. Nos cadres de pensées, notre
langage n’est plus adapté et n’est notamment pas adapté pour saisir la société actuelle.
Touraine nous dit qu’il va falloir changer de langage et s’intègre dans sa critique. Il utilise une
expression : « la double mort du social ». Le social tel que l’a étudié la sociologie pendant une
centaine d’année n’existe plus. C’était quoi ce social vu dans les 4 premiers chapitres et en quoi
est-il doublement mort ? Comment s’exprime-t-elle dans le monde intime (rapport de genre,
sexualité etc.), le travail, le politique ?
Il faut partir d’une définition très simple : le social c’est ce qui existe entre les individus et le
système productif (monde économique). C’est la capacité des individus à réguler et à s’entendre
sur la direction des rapports sociaux et leur organisations. La sociologie est née pour voir
comment tout ça va tenir. Il faut organiser ces rapports sociaux et ceux qui les organisent ce sont
les institutions qui ont été crées pour organiser ces relations et les aménager entre les individus et
le monde économique. Il peut s’agir d’institutions au niveau intime (mariage etc.) au niveau du
travail (syndicats, assurances etc.) ou ce sont les institutions politiques qui organisent
politiquement ces négociations et permettent d’organiser un monde social avec des règles. Ce
monde a doublement explosé à partir de la fin des années 1950.
Une première mort du social qui est un tendance très lourde : l’économie s’est autonomisée à tel
point qu’elle n’est plus au service du bien commun. L’économie dans la société industrielle est
intimement lié au social. Le social est là pour atténuer les inégalités crée par l’économie. Il faut un
espace de lutte ou les objectifs économiques peuvent-être discuté. Ça a disparu. L’économie
s’est autonomisée dans le sens où elle s’est déconnectée progressivement du monde social. Elle
s’est déconnectée sous la pression de plusieurs facteurs : la financiarisation (c’est une partie de
l’économie fondée sur le calcul et l’anticipation et qui l’emporte sut toutes les autres formes
d’économies). Cette révolution économique est permise par la révolution technologique.
On a un temps social qui s’accélère à une vitesse vertigineuse. L’économie est déréalisée et sont
efficacité est fondé sur la rapidité et non pas les besoins réels de la société.
La seconde mort social : au niveau de l’individu. L’individu a tacitement accepte les règles du jeu.
La question de la socialisation et de la relation entre les individus ne se posaient pas avant. On a
des individus qui ne se socialisent plus et d’autres qui se contre-socialise. L’acteur principal de la
socialisation aujourd’hui c’est l’acteur lui-même et sa subjectivité. Dans cette subjectivité l’acteur
est sommé de définir lui-même son identité (et pas les institutions). Cela va donner des
subjectivités totalement nouvelles et des subjectivités totalement impensables.
Il y a donc une double mort du social : divorce entre économie réelle et économie mathématique
et d’un autre côté, des individus se détachent des institutions. Ce que l’on pensait mécanique, la
socialisation, ne l’est plus aujourd’hui.
Les individus se détachent des institutions car il y a la montée du sujet. Ces subjectivités
mettent en souffrance ces institutions comme la famille, le droit, l’école… il faut sortir des
définitions trop mécaniques et il faut essayer de comprendre et il faut essayer de saisir comment
les individus acceptent les contraintes mais ne les acceptent pas mécaniquement, sans trop
subir et en étant à la hauteur de l’estime de soi. Les individus ont conscience d’avoir un projet
pour soi-même. C’est-à-dire que les individus vont essayer d’être à la hauteur de ce projet et ce
processus déborde les institutions et est la source de choses qu’on ne peux pas maitriser. Elles
peuvent être des choses positives et négatives. Mais se croire maître de soi-même peut être
source de nouveaux collectifs comme d’une hyper-individualisation négative. Cependant ces
expériences sont à la source d’énormément de souffrance à tel point que des individus en ayant
une sur-sur-estimation de soi vont essayer de disparaître par des principes à risque comme
l’alcool ou la drogue. Ces gens ne supportent pas l’expérience de la réalité, de la modernité,
cette attente à devenir soi. Cela suppose qu’il faut changer de vocabulaire et redéfinir les
rapports sociaux. On passe d’un monde de l’exécution mécanique à un monde où l’on a changé
le vocabulaire, les subjectivités, un monde qui nous fait croire qu’il faut la réussite sociale, les
performances sexuelles, une autonomie… c’est en rupture avec la vision classique des rapports
sociaux.
Pour comprendre il fait se référer à deux auteurs : Danilo Martucceli et F. Dubet. F. Dubet
travaille sur la question scolaire et D. Martucceli a sorti un livre, La condition sociale moderne,
qui théorise ce qui se passe aujourd’hui en sociologie. Dubet travaille lui sur la notion
d’expérience et surtout scolaire. Il étudie ce que cette expérience produit en retour de réflexif sur
les individus. Il nous dit qu’un individu c’est trois choses : ce sont des acteurs intégrés, ils vivent
dans des institutions (Durkheim). Un individus c’est aussi quelqu’un qui a des stratégies pour
améliorer sa position (Weber). Mais il y a aussi la « logique du sujet », cette troisième propriétés
des individus, cette capacité d’avoir un projet pour soi-même, cette activité critique qui ne cesse
de se développer et qui nous permet d’évaluer notre situation sociale et d’avoir un projet propre
et singulier. Il y a donc un conflit entre un monde de contraintes, notamment dans le monde du
travail et la domination complexe qui s’y opère, et cette envie d’être singulier parmi les autres.
Or cette contradiction peut se retourner contre les institutions et les individus partent à la
recherche de nouveaux groupes. C’est là la base de la radicalisation. En effet, on peut trouver
son identité dans des religions ou idées radicales, on peut trouver du sens à une violence totale
et radicale. Contrairement à avant, il y a de l’expressivité, avant on pouvait contrôler les
individus par le social et canaliser leur relations. Or ce n’est plus le cas aujourd’hui tout est
« sans filtre ». C’est donc une distance entre ce que les individus héritent du monde social
(l’intégration), entre ce que les individus vivent et comment ils essayent de ma Ier leur stratégie
et entre comment les individus se racontent, comment ils pratiquent cette critique et comment ils
interprètent leurs expériences. Il se pose donc toujours des questions sur l’identité sexuelle, sur
le monde du travail (où on a tendance à s’individualiser) ou encore sur la question politique.
Cette question est complètement en retard par rapport à toutes ces questions qui se posent
autour de l’individu, elle n’arrive pas à saisir toutes ces subjectivités.

—> Théorie de l’effondrement. On remarque que l’on a fait effondrer le monde autant en 45 ans
que dans les 2000 années précédentes. Et on peut observer cette théorie pour les institutions
qui s’effondrent de l’intérieur. Or cette théorie est réutilisée par les groupes d’extrême droite très
puissants. C’est même ici ce que l’on appelle l’ultra droite. En France ils arrivent avec les
survivalistes et les identitaires. Ceux-ci réinventent des réalités au-delà des institutions et
forment de nouvelles subjectivités.

Les questions possibles au partiel :


—> Peut on opposer Durkheim et Weber ?
—> Pourquoi peut on parler de révolution sociologique ?
—> Comment Durkheim justifie l’importance de la sociologie pour les étudiants en droit ?
—> Que cherche la Sociologie ?
—> Comment peut on définir le sujet sociologique de Durkheim ?
—> Qu’est-ce qu’une valeur et comment les analyser ?
—> Comment définir le sens commun et que fait on avec ?
—> Quelle différence y a-t-il entre un problème social et sociologique ?
—> qu’est que q’un paradigme ?
—> Quelle est la question qui permet de distinguer les différents paradigmes ?
—> Qu’est-ce qu’une institution ?
—> Les deux types de droit chez Durkheim.
—> Les types de conscience en neuropsychologie.
—> Le biais d’agentivité ?
—> pour quoi le crime est il normal
—> Anomie versant école de Chicago
—> type de suicide chez Durkheim
—> Qu’est-ce que l’échos chez Weber ?
—> La dissonance cognitive sens ?
—> Définir le constructivisme.
—> Qu’est ce qu’un champs, un habitus, une révolution symbolique ?
—> Quel est le moteur de la vie sociale chez Bourdieu ?
—> Les deux types de logiques chez Bourdieu ?
—> Qu’est ce que l’illusio ?
—> Quels types de rapports les individus entretiennent-ils avec le monde social ?
—> Qu’est ce qui est important chez Goffman ? Qu’est ce que cela révèle ?
—> Quel est le public visé par Weber quand il cite son fameux concept ?
—> Revoir le terme de socialisation.
—> Quelles sont les 3 opérations d’un raisonnement psychologie ?
—> Savoir un livre important chez chaque auteur et pourquoi ?

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